Dispositif de mesure de l'intensité de rayons X
La présente invention concerne notamment le domaine des mesures de rayons X et a plus particulièrement pour objet un dispositif de mesure de l'intensité d'un faisceau de rayons X, un tel dispositif pouvant notamment être utilisé en médecine ou en maintenance industrielle
Actuellement, dans le domaine de la radiographie, qui est l'un des domaines d'application de la présente invention, on utilise couramment des films impressionnés par un rayonnement X incident Dans ce type de radiographie la dose reçue par le patient est imprécise et dans tous les cas, importante, et un traitement long est nécessaire pour interpréter le film impressionné
Pour permettre une interprétation rapide d'une radiographie, il est connu d'utiliser des détecteurs à gaz multifils qui permettent de détecter la plupart des photons entrant par leur fenêtre et réagissant avec le gaz Ils permettent, dans le domaine médical et par rapport aux films, de minimiser la dose de radiation nécessaire à la radiographie et donc, par conséquent, la dose reçue par le patient
Toutefois, ce type de détecteur présente notamment les inconvénients suivants
- de nombreux photons n'interagissent pas avec le gaz du fait de la faible densité de ce dernier, même comprimé, - la résolution spatiale est limitée à 100μm afin d'éviter les risques de claquage entre les fils qui sont soumis à une haute tension,
- le taux de comptage admissible est faible à cause d'un phénomène d'écran,
- il est très sensible aux accélérations et ses caractéristiques de fonctionnement varient au cours du temps On connaît aussi des dispositifs utilisant des matériaux semi-conducteurs
Ainsi le brevet EP161324 décrit un dispositif de radiographie comprenant une source de rayons X émettant au travers d'une fente en direction d'une rangée de détecteurs en matériau semi-conducteur de faible épaisseur avec des électrodes auxquels sont associés des électrodes et des moyens de traitement des signaux issus des électrodes Ces détecteurs ont la forme de barres de section rectangulaire de dimension égale 0,5mm*1 mm*10-20mm Les dimensions de ces barres sont telles que la résolution spatiale ne peut être inférieure à 0,5mm, et que l'emploi d'un matériau semi-conducteur de nombre atomique inféπeur à 30 conduit à de mauvais rendements de détection Le problème posé par l'invention est de pallier à ces inconvénients en proposant des moyens de détection permettant une résolution spatiale inférieure à 10 μm si nécessaire et ayant une efficacité nettement accrue, diminuant ainsi les doses de rayonnement reçues par le patient
La solution apportée est un dispositif de mesure de l'intensité d'un faisceau de rayons X comportant au moins un élément de détection en matériau semi¬ conducteur, caractérisé en ce que cet élément de détection à la forme d'une plaquette et en ce que la fenêtre d'entrée du faisceau est constituée par la tranche de la plaquette
Selon une caractéristique additionnelle, le matériau semi-conducteur est du silicium
Selon une autre caractéristique l'élément de détection comporte des pistes (9) espacées d'une distance d Selon une caractéristique préférentielle, la distance d est inférieure à 500μm
Selon une autre caractéristique, le dispositif comporte plusieurs éléments de détection juxtaposés, ces éléments ayant une forme apte à éviter les effets de bord, cette forme pouvant être celle d'une plaquette trapézoïdale
Selon une autre caractéristique, le dispositif comporte des moyens de traitement qui permettent l'acquisition d'images simultanément a plusieurs énergies du rayonnement incident
D'autres avantages et caractéristiques de la présente invention apparaîtront dans la description d'un mode de réalisation de l'invention appliqué au domaine de la radiographie médicale, en regard des figures annexées parmi lesquelles
- la figure 1 présente un schéma d'un dispositif de radiographie selon l'invention,
- le schéma de la figure 2 montre une plaquette de détection en silicium,
- sur la figure 3, est représenté un schéma de moyens de traitement des signaux issus du détecteur,
- la figure 4 représente un mode de juxtaposition de plaquettes de détection,
Comme montré sur la figure 1 , un dispositif de radiographie médicale d'un corps 1 selon ce mode de réalisation de l'invention, comporte un générateur 2 d'un faisceau de rayons X, un collimateur 3 de ce rayon, des moyens de détection 4 de l'intensité du rayonnement et des moyens 5 aptes à déplacer les éléments 2,3 et 4 dans un plan parallèle au plan du corps 1 à étudier
Les moyens de détection 4 sont reliés à des moyens électroniques de traitement de signaux 6, eux même reliés à un micro-ordinateur 7
Le générateur 2 est de type connu et génère un faisceau dont l'énergie dépend du type de radiographie à effectuer
Le collimateur est aussi du type connu et permet l'obtention d'un faisceau de rayons lumineux parallèles
Les moyens de détection 4 sont constitués par au moins un détecteur solide en l'occurrence une plaquette 8 en silicium dont les dimensions peuvent être de l'ordre 0,1 m de longueur et de largeur et d'épaisseur de l'ordre de 500μm.
Ce type de détecteur, montré à la figure 2, est connu pour détecter des particules chargées telles que les muons, les pions les protons... et utilisé dans ces applications de telle sorte que les dimensions caractéristiques de la fenêtre d'entrée du rayonnement soit la longueur et la largeur de la plaquette 8, soit dans l'exemple cité ci-dessus, 0,01 m2, l'interaction entre les particules et le détecteur se produisant dans l'épaisseur, faible de la plaquette 8. La surface délimitée par la longueur et la largeur de la plaquette sera appelée S1 dans la suite.
Une telle plaquette comporte une pluralité de pistes parallèles 9 de détection, disposées dans le sens de la longueur de la plaquette 8. Dans cet exemple de réalisation une électrode négative est déposée sur la face inférieure de la plaquette 8 et les pistes sont à la masse. Dans le cadre de l'invention, la plaquette est disposée de telle sorte que les dimensions caractéristiques de la fenêtre soit la largeur et l'épaisseur de la plaquette 8. Ainsi l'interaction entre le rayonnement et la plaquette peut intervenir dans toute la longueur du détecteur. Toutefois, la dimension de la fenêtre étant ainsi, considérablement réduite, toute étude du corps 1 sur une épaisseur nécessite soit un balayage sur la région considérée avec les moyens 5 soit un empilement de détecteurs, cette dernière solution étant plus onéreuse est pouvant présenter des effets de bord au niveau des interstices entre les plaquettes, les photons du rayonnement X incident pouvant ne pas interagir.
La distance d séparant chaque piste de la plaquette 8 est fonction de la résolution spatiale cliniquement nécessaire. Ainsi, dans le cadre d'une mammographie, la distance d doit être d'environ 10μm tandis que pour une étude du rachis, une distance de 500μm est suffisante.
Il est évident que la résolution spatiale du détecteur est directement proportionnelle à cette distance d. Selon le type de radiographie, la largeur de la détection varie. Elle peut être de l'ordre de 10cm pour une mammographie et de 50cm pour une radiographie pulmonaire. Dans ce dernier cas plusieurs plaquettes 8 peuvent être juxtaposées. Pour éviter les effets de bord entre deux détecteurs, il est préférable que les plaquettes 8 soient de forme trapézoïdale comme montré sur la figure 3. Ainsi, quel que soit le point d'impact des photons X , dont la direction est perpendiculaire à la fenêtre des plaquettes, l'efficacité d'absorption est sensiblement constante.
Chaque piste 9 d'une plaquette est connectée aux moyens de traitement 6 montrés sur le schéma de la figure 4.
Ces moyens de traitement comportent des moyens 10 de préamplification, des moyens 11 de mise en forme de signaux, des moyens de filtrage 12, des moyens de comptage 13 et des moyens 14 de mise en mémoire des informations issues des moyens de comptage Les moyens de 10 de préamplification sont constitués par un amplificateur de charge comportant notamment une capacité 15 en parallèle avec l'amplificateur
Les moyens de filtrage 12 sont constitués par un discπminateur à fenêtre présentant un seuil haut et un seuil bas
Les moyens de comptages sont des compteurs d'impulsions et les moyens 14 sont constitués par une mémoire tampon
Chaque piste d'une plaquette 8 est connectée à un ensemble de traitement constitué par les éléments 10,11 ,12,13 et 14
Cette mémoire tampon 14 est connectée par un bus au micro-ordinateur 7
Les moyens 5 aptes à déplacer les éléments 2,3 et 4 dans un plan parallèle au plan du corps 1 à étudier sont constitués par un bâti rigide 16 sur lequel sont fixés lesdits éléments 2, 3 et 4 Ce bâti est lui même fixé sur le piston 17 d'un vérin commandé par un moteur électrique de type continu et peut coulisser autour d'iune coulisse 18 La coulisse 18 et la partie fixe du vérin sont solidaires d'un support fixe 19 Le fonctionnement du dispositif précédemment décrit est le suivant
La partie du corps 1 à étudier est disposée dans le volume délimité par le détecteur, la distance séparant ce dernier du collimateur et la hauteur de déplacement du vérin Un faisceau de rayons X est ensuite généré dans un pian 20 de détection et le vérin est ensuite actionné jusqu'à ce que toute la région du corps à étudier ait été balayée par le faisceau de rayons X
Les moyens 6 de traitement de signaux comte en temps réel les impulsions issues du détecteur et correspondantes aux interactions entre les photons X et le silicium des plaquettes L'information contenue dans chacun des compteurs associés à chacune des pistes 9, est stockée dans la mémoire tampon, lesdites informations étant lues avec un logiciel de type connu, par le micro-ordinateur 7 et affichée, en fonction de leur emplacement de détection, en nuances de gris, l'image étant sensiblement identique à celle d'une radiographie réalisée à l'aide d'un film De plus, des traitements d'image peuvent être réalisés tels que la reconnaissance de forme, ou le zoom II est évident que de nombreuses modifications peuvent être apportées au mode de réalisation précédemment décrit, sans sortit du champ de l'invention Ainsi les moyens de détection peuvent être fixes tandis que le corps à étudier peut éventuellement être déplacé De même, il est tout à fait possible que le détecteur
soit équipé de pistes sur les deux faces ou que la localisation du rayonnement incident soit effectuée par dérives des charges créées dans le détecteur (détecteur solide à drift). Les pistes peuvent être disposées radialement par rapport à la source et également être connectées à une électronique différente de celle proposée en remplaçant par exemple le discriminateur à fenêtre par un convertisseur analogique digital ou par plusieurs discriminateurs à fenêtre; il devient alors possible d'enregistrer une image simultanément pour plusieurs énergies du rayonnement incident. Enfin, pour diminuer les temps d'acquisition, on peut envisager d'utiliser simultanément plusieurs détecteurs où un empilement de détecteurs et d'absorbants
De plus, les moyens de l'invention peuvent s'appliquer dans de nombreux domaines comme ceux de la radiographie industrielle ou des expériences de physique fondamentale comme la diffraction, la diffusion ou l'absorption X L'invention est également applicable à la tomographie, à la scintigraphie en médecine nucléaire et en biologie à l'électrophorèse
L'utilisation de plaquette en un matériau solide semi-conducteur autre que le silicium peut aussi être envisagé Toutefois, certains présentent des difficultés de mise en oeuvre Ainsi, le germanium doit être utilisé à la température de l'azote liquide