DISPOSITIF DE STABILISATION A L'ARRET ESCAMOTABLE, POUR ENGIN MOTORISE A DEUX ROUES,
ET PROCEDE ASSOCIE La présente invention est relative à un dispositif de stabilisation escamotable comportant un organe du type béquille, permettant au conducteur d'un engin motorisé à deux roues, notamment du type communément appelé "Scooter" ou analogue, mais plus généralement du type vélomoteur, motocyclette ou moto, de maintenir son véhicule en équilibre vis-à-vis du sol lorsqu'il est momentanément à l'arrêt. Le but d'une telle béquille est de dispenser le conducteur de poser un ou ses deux pieds au sol afin de maintenir l'engin lorsqu'il est à l'arrêt. L'invention vise également un procédé de stabilisation mettant en oeuvre de dispositif.
Le fait de poser un ou ses deux pieds au sol est une démarche usuelle des conducteurs d'engin motorisé à deux roues, y compris pour les engins de grande puissance dont le poids est important, pour des engins tous terrains dont la hauteur d'assise est élevée ou pour des engins de type "Scooter" dont le plancher est relativement large. Le fait de poser un ou ses deux pieds au sol peut s'avérer dangereux pour des personnes de petits gabarits sur des engins de grande puissance ou tous terrains, qui ne maintiennent leur engin au repos qu'avec difficulté. Il en va de même pour les conducteurs d'engins de type "Scooter", pour lesquels l'écartement excessif des pieds imposé par la largeur du plancher est rendu dangereux par la proximité des autres véhicules, en particulier les voitures automobiles, dont les conducteurs n'apprécient pas toujours précisément la distance qui les sépare du "Scooter". L'invention améliorera en outre le confort lors d'une utilisation hivernale d'un engin de type "Scooter" équipé d'une jupe de protection, permettant au conducteur de s'arrêter sans exposer ses jambes au froid et aux projections.
L'invention vise donc un dispositif de stabilisation escamotable, permettant au véhicule de rester en parfait état d'équilibre vis-à-vis du sol à l'arrêt, sans que le conducteur ait à poser l'un ou ses deux pieds au sol. Ce dispositif peut être ajouté ou substitué à la béquille de stationnement qui équipe communément les engins motorisés à deux roues. Dans le cas d'une substitution, un dispositif annexe doit permettre d'immobiliser l'engin durant le stationnement. Ce dispositif peut être situé indifféremment sur la béquille de stabilisation ou directement sur l'engin. Il peut consister par exemple en un blocage d'au moins un des freins de l'engin.
On connaît déjà des dispositifs de stabilisation, divulgués par les brevets GB-A-1 561 004 (YANG, 1975) et GB-2 125 746 (YANG, 1982) . Ceux-ci mettent notamment en oeuvre deux béquilles de stabilisation escamotables, munies chacune d'une roulette en son extrémité qui entre en contact avec le sol, pour maintenir le véhicule et l'empêcher de basculer, lors de l'arrêt normal du véhicule, ou en cas d'urgence, ou pour le stationnement, ou lors du roulage à faible vitesse.
Le GB-A-1 561 004 décrit un dispositif de contrôle de sécurité pour véhicules à deux-roues mettant en oeuvre de telles béquilles . Le conducteur peut effectuer une séquence d' opérations liées entre elles suivant un ordre prédéterminé, parmi lesquelles le freinage des roues et l'abaissement des béquilles.
L'abaissement des béquilles est obtenu au moyen d'un mécanisme complexe organisé essentiellement autour d'une barre horizontale et longitudinale qui se déplace vers l'avant ou vers l'arrière, commandée soit par une première pédale soit par une poignée. Le conducteur choisit le mode de commande selon la situation (arrêt normal, urgence, ...) dans laquelle il se trouve. L'action du conducteur sur la première pédale commande à la fois le freinage et l'actionnement de la poignée, ce qui provoque l'abaissement des béquilles. L'action du
conducteur sur la poignée commande l'abaissement des béquilles, indépendamment du freinage.
Une seconde pédale est prévue pour débloquer la première pédale, tandis qu'une troisième pédale est prévue pour commander la rétractation des béquilles. Ce dispositif semble présenter plusieurs inconvénients. En particulier, son utilisation est complexe (l'abaissement et la rétractation des béquilles nécessitent la mise en oeuvre de trois pédales et d'une poignée) . De plus, le dispositif proposé est entièrement mécanique, et le grand nombre de pièces articulées qu'il met en oeuvre (barres, engrenages, manivelles, cliquets, ressorts...) le rend particulièrement fragile, ce qui risque de limiter notablement sa longévité dans un environnement urbain agressif. Par ailleurs, lors de la phase de ralentissement ou de la phase d'arrêt, les béquilles sont uniquement prévues pour s'abaisser, ce qui entraîne un inconfort et un risque de déséquilibre sur une route bosselée (pouvant même aller jusqu'au soulèvement des roues principales) . En outre, l'abaissement proprement dit des béquilles est réalisé au moyen d'un système d' encliquetage, qui comprend un certain nombre de dents dont la dimension est fixe. La course d'abaissement est nécessairement liée à la dimension des dents, ce qui risque d'induire, en position baissée des béquilles, la présence d'un jeu entre l'extrémité inférieure d'une des roulettes et le sol. Ce jeu introduit un inconfort pour le conducteur, voire même une sensation de début de chute à l'arrêt, ce qui peut le pousser à poser un pied au sol. Le but d'un dispositif de stabilisation est alors loin d'être atteint.
Le GB-2 125 746 décrit un dispositif mettant en oeuvre des béquilles de stabilisation escamotables, également lié au freinage du véhicule, qui propose de répondre aux mêmes objectifs que le précédent. La structure du dispositif est sensiblement différente de celle du précédent, mais là encore, l'abaissement des béquilles est obtenu au moyen d'un mécanisme complexe de
barres, de bras, d'arbres, d'engrenages, de leviers, de manivelles, de cliquets. L'utilisation du dispositif est encore plus complexe que celle du précédent (le conducteur dispose cette fois de quatre pédales et d'une commande manuelle pour actionner le mécanisme) . Les autres inconvénients évoqués n'ont pas été éliminés.
Le but de l'invention est de proposer un dispositif de stabilisation qui ne présente pas les inconvénients précités et procure à son utilisateur à la fois confort et souplesse de fonctionnement, tout en garantissant un haut niveau de fiabilité et de sécurité.
Le dispositif de stabilisation considéré se décompose en quatre parties principales :
- deux bras de béquille disposés de part et d'autre du châssis de l'engin motorisé et munis de moyens de contact, notamment des roulettes, et de moyens de rappel prévus pour les maintenir dans une première position stable dite position escamotée,
- un dispositif pour commander la descente de ces deux bras de béquille,
- des moyens pour transmettre à chacun des bras de béquille des efforts générés au moyen de ce dispositif de commande, et
- un dispositif de blocage/déblocage, pour bloquer ou débloquer les bras de béquille en position abaissée.
Suivant l'invention, le dispositif de commande, les moyens de transmission d'effort et le dispositif de blocage/déblocage coopèrent pour procurer au conducteur de l'engin un retour d'effort en provenance des bras de béquille en contact avec le sol, lorsque ce conducteur actionne le dispositif de commande.
Le conducteur d'un engin muni de ce dispositif de stabilisation peut ainsi exercer un effort adapté sur le dispositif de commande pour assurer en position dite libre un contact permanent des roulettes sur le sol, quelle que soit la charge de l'engin et le profil de la route. Il en résulte un grand confort d'utilisation à très basse vitesse.
Dans un mode de réalisation avantageux de l'invention, le dispositif de blocage/déblocage comprend des moyens de blocage agissant sur les moyens de transmission d'effort de sorte que les bras de béquille peuvent être bloqués continûment indépendamment l'un de l'autre en des positions basses quelconques.
Cette caractéristique permet de proposer un système de blocage continu qui contribue à faire disparaître la sensation désagréable de début de chute lors de l'arrêt que l'on pourrait ressentir avec des systèmes de blocage antérieurs de type discret ou à effet de cliquet. Ceci permet d'accroître considérablement la confiance du conducteur dans le dispositif de stabilisation.
En outre, les moyens de transmission d'effort comprennent de préférence des moyens de répartition d'effort et, pour chaque bras de béquille, au moins une liaison mécanique reliée aux moyens de répartition d'effort, et les moyens de blocage comprennent, pour chaque bras de béquille, une pièce d'appui et une pièce mobile de blocage placée en situation d'arc-boutement contre une partie de la liaison mécanique maintenue contre la pièce d'appui lorsqu'un blocage de ce bras de béquille est commandé.
Dans un autre mode de réalisation d'un dispositif de stabilisation selon l'invention, les moyens de transmission d'effort comprennent des dispositifs de transmission hydraulique comportant un vérin émetteur accouplé au dispositif de commande et relié à deux canalisations hydrauliques reliées respectivement à deux vérins récepteurs associés aux deux bras de béquille. Le dispositif de blocage/déblocage comprend au moins deux électrovannes insérées chacune dans l'une des deux canalisations hydrauliques et commandées pour bloquer toute transmission d'effort entre le dispositif de commande et les bras de béquille. Ce mode de réalisation serait particulièrement adapté pour la stabilisation d'engins lourds ou de forte puissance.
Suivant un autre aspect de l'invention, il est proposé un procédé pour stabiliser un engin motorisé, mettant en oeuvre le dispositif de stabilisation selon l'invention. Ce procédé comprend les étapes suivantes: - lors du roulage à une vitesse faible supérieure à un premier seuil de vitesse prédéterminé, les pièces mobiles de blocage sont maintenues en position rétractée, lorsque la vitesse devient inférieure à ce premier seuil, correspondant à une séquence d'arrêt, les moyens de blocage sont commandés de sorte que les pièces mobiles de blocage viennent bloquer les moyens de transmission d'effort contre des pièces fixes de blocage, et - lors du démarrage, lorsque la vitesse atteint un second seuil de vitesse prédéterminé, les moyens de déblocage sont commandés de sorte que les pièces' mobiles de blocage soient ramenées en position rétractée . Deux bras de béquille sont ainsi positionnés de part et d'autre de l'engin motorisé à deux roues. Les mouvements des deux bras de béquille sont de préférence mais de façon non nécessaire indépendants. Les caractéristiques des bras sont de préférence identiques. Chacun des bras de béquille comporte à une extrémité une roue qui tourne librement autour de son axe. En variante, cette roue peut être remplacée par un autre dispositif de contact avec le sol tel un sabot ou un patin, dispositif qui peut être monté fixe ou non par rapport au bras de béquille. L'autre extrémité est reliée au châssis de l'engin par une liaison permettant sa libre rotation autour d'un axe transversal, notamment sensiblement horizontal, de façon à permettre le basculement du bras de béquille. En variante, une cinématique différente utilisant par exemple un mouvement de translation à la place du mouvement de rotation peut être envisagée. De préférence mais de façon non nécessaire, les bras de béquille sont situés
dans la médiane de l'engin. En variante, ils peuvent être placés à l'avant ou à l'arrière de ce dernier. Chaque bras est rappelé dans une position, appelée position haute, par un dispositif élastique, par exemple un ressort hélicoïdal, dont une extrémité est liée au bras de béquille et l'autre au châssis de l'engin. Une butée limite le débattement vers le haut, et permet de maintenir une tension dans le dispositif élastique suffisante pour que le bras de béquille ne quitte pas la position haute pendant la phase de roulage, garantissant ainsi la stabilité de la position. En variante, le dispositif élastique peut être remplacé par un dispositif de rappel de type pneumatique, hydraulique, électrique ou gravitationnel. L'autre position, ou plus exactement ensemble de positions, appelée position basse, correspond au contact de la roue, ou tout autre dispositif de contact, avec le sol, même si celui-ci est accidenté. La cinématique des bras de béquille doit permettre à chaque roue de garder le contact avec le sol lors du passage de celle-ci dans un trou de profondeur raisonnable.
Le dispositif de commande permet d'abaisser les deux bras de béquille à partir d'une action du conducteur ou d'un automatisme. Il est lui même constitué en trois parties principales : l'organe récepteur de commande, le dispositif de répartition et les organes- émetteurs. L'organe récepteur est avantageusement mais de façon non exclusive constitué d'une pédale mobile en rotation par rapport au châssis de l'engin autour de l'axe transversal, notamment sensiblement horizontal. Cet organe récepteur agit sur un dispositif de répartition, qui permet de répartir équitablement l'effort en provenance de l'organe récepteur sur les deux organes émetteurs. Les organes émetteurs relient chacun des bras de béquille au dispositif de répartition. La position de l'ancrage de ces organes émetteurs sur les bras de béquille est telle qu'un effort suffisant dans un organe émetteur s'oppose au ressort de rappel et entraîne la
descente du bras de béquille correspondant. Sur un engin de taille plus importante, le dispositif de commande peut être assisté. Dans ce cas, l'effort nécessaire à l'abaissement des bras de béquille est en partie ou totalement fourni par une source de puissance de l'engin: moteur, batterie ou autre. Dans le cas d'une assistance totale, l'abaissement des bras de béquille peut être rendu automatique en analysant l'indication d'un ou plusieurs capteurs permettant notamment de connaître la vitesse de l'engin. La course du dispositif de commande ne doit pas être limitée, ou du moins être suffisante pour permettre aux deux roues d'entrer en contact avec le sol, et d'y rester lorsque l'engin roule sur un sol normalement accidenté. En variante, la butée limitant le débattement vers le haut des bras de béquille peut être rapportée au niveau de ce dispositif de commande .
Le dispositif de blocage peut agir indifféremment sur les bras de béquille ou sur le dispositif de commande. Il peut occuper deux positions stables : la première, appelée "position libre", où il n'entrave pas les mouvements de la béquille et la seconde, appelée "position verrouillée" où tout retour de chacun des deux bras de béquille en position haute est impossible. Le passage de l'une à l'autre des positions est commandé soit manuellement, soit automatiquement à partir d'un ou plusieurs capteurs relevant entre autre la vitesse de l'engin, soit de façon mixte. Les deux positions étant stables, le maintien dans chacune de ces deux positions ne nécessite aucune commande extérieure. En position verrouillée, l'équilibre de l'engin est garanti sans aucune action du conducteur, et en particulier, sans action de celui-ci sur le dispositif de commande.
D'autres caractéristiques de dispositifs de stabilisation selon l'invention, apparaîtront encore à travers la description qui suit d'un exemple de réalisation, donné à titre indicatif et non limitatif, en référence au dessins annexés dans lesquels :
- les figures 1 et 2 illustrent dans deux positions différentes, respectivement roulage et arrêt, la structure et la mise en oeuvre d'un premier mode de réalisation d'un dispositif de stabilisation, au niveau de la partie centrale du châssis d'un engin de type "Scooter";
- les figures 3A et 3B illustrent un dispositif de blocage/déblocage mis en oeuvre dans un second mode de réalisation d'un dispositif de stabilisation selon l'invention;
- la figure 4 illustre sous forme de schéma-bloc la commande d'un dispositif de stabilisation selon 1 'invention;
- la figure 5A est un schéma-bloc d'un dispositif de blocage/déblocage mis en oeuvre dans un dispositif de stabilisation selon l'invention; et
- la figure 5B est un schéma-bloc illustrant les fonctions réalisées par le bloc de traitement des informations au sein du dispositif de blocage/déblocage objet de la figure 5A.
Sur ces figures, la référence 0 désigne schématiquement la partie centrale du châssis de l'engin.
On va d'abord décrire un premier exemple de réalisation d'un dispositif de stabilisation selon l'invention, en référence aux figures 1 et 2 précitées.
Le dispositif comprend deux bras de béquille 12, identiques, disposés de part et d'autre du scooter, dans un plan vertical ou sensiblement vertical. Chacun des bras de béquille est lié à une de ses extrémités au châssis 0 par un liaison pivot, permettant sa libre rotation autour de l'axe H. Au repos, il occupe une position sensiblement horizontale, permettant de conserver la garde au sol nécessaire au bon fonctionnement du scooter. L'autre extrémité de ces bras de béquille est munie d'une roue ou roulette 13, tournant librement autour de l'axe K. Au repos, un ressort de rappel 11 le maintient en position haute en
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appui contre la butée 10, liée rigidement au châssis 0. Ce ressort est relié au châssis 0 en D à une de ses extrémités et au bras de béquille 12 en I à l'autre.
Le dispositif de commande est constitué d'une pédale 4, mobile en rotation par rapport au châssis 0 autour de l'axe A. L'emplacement de la pédale 4 est choisi de façon à ne pas être gênant en phase de roulage et ergonomique en phase d'utilisation. Cette pédale 4 est par exemple montée à droite, en liaison pivot d'axe horizontal et transversal par rapport à la partie avant du châssis 0 du scooter. Le bras de levier a été choisi pour répondre à un compromis entre la course et l'effort nécessaire à la descente des béquilles.
Cette pédale 4 transmet l'effort imposé par le conducteur de scooter à un palonnier 2 réalisé de préférence en alliage léger et libre en rotation autour de l'extrémité de la pédale 4, par l'intermédiaire d'une rotule 1 centrée en B. Le palonnier 2 répartit équitablement l'effort en provenance de la pédale sur deux câbles 3 dont les extrémités opposées sont liées aux deux bras de béquille 12 au niveau des points J. Ces câbles sont éventuellement guidés au niveau du châssis 0, directement ou par l'intermédiaire d'éléments de type poulies, et traversent le dispositif de blocage qui assure un guidage de ces câbles au niveau des orifices E et G.
Ce dispositif de blocage est composé d'un support fixe 9, lié rigidement au châssis 0, et d'un patin mobile 7, lié au support fixe 9 par une liaison pivot d'axe C. En position libre, ce patin mobile 7 est en position haute. Il est plaqué sur deux butées 5 liées au support fixe 9 par deux ressorts hélicoïdaux 8. Ces ressorts sont montés entre le patin mobile 7 et le support fixe 9, et garantissent la stabilité de la position libre. Deux électroaimants double effet 6 permettent de faire passer le dispositif de blocage de la position libre précédemment décrite à la position verrouillée, et de la position verrouillée à la position
libre. Dans la position verrouillée, les câbles 3 sont plaqués contre le support fixe 9 par le patin mobile 7 au niveau de la surface F. Une tension dans ces câbles, au moins égale à celle due au ressort de rappel 11, garantit le maintien de 7 en position basse (principe de 1 ' arc-boutement) . Les électroaimants 6 ne sont donc alimentés que lors des phases de changement de position du dispositif de blocage. Les éléments décrits comme étant liés au support fixe 9 peuvent aussi bien être directement liés au châssis 0. Le nombre d'électroaimants 6, de ressort 8 et de butée 5 peut être différent de deux. Le patin mobile 7 peut être dédoublé, chacun des deux patins agissant de façon indépendante sur chacun des deux câbles 3. Le fonctionnement de la béquille se déduit aisément de la description qui précède. En phase de roulage, le dispositif est à l'état de repos, chacun des deux bras de béquille 12 étant maintenu en position haute contre la butée 10 par le ressort 11. La pédale 4 est elle aussi en position haute, rappelée par les câbles 3. Le dispositif de blocage est en position libre, le patin mobile 7 est en position haute, plaqué contre les butées 5 par les ressorts 8. L'ensemble est immobile par rapport au châssis 0. Lors de la fin du ralentissement précédant l'arrêt du scooter, le conducteur appuie sur la pédale 4. La rotation de la pédale 4 par rapport au châssis autour de l'axe A entraîne le déplacement du palonnier 2. Celui-ci permet de répartir équitablement l'effort entre les deux câbles 3. Ces câbles glissent dans le support fixe 9 du dispositif de blocage et agissent sur les bras 12 en exerçant un effort au niveau de l'ancrage J qui s'oppose à l'effort du ressort de rappel 11. Les bras de béquille
12 quittent leur position de repos, tournent autour de l'axe H et s'abaissent jusqu'à ce que les deux roulettes
13 entrent en contact avec le sol . Elles tournent alors librement autour de leurs axes K. Dès que les deux roulettes 13 sont en contact avec le sol, le conducteur
ressent une résistance au niveau de la pédale 4. Le dispositif de stabilisation selon l'invention procure ainsi au conducteur un retour d'effort, ce qui est essentiel pour que celui-ci puisse ajuster dans les meilleures conditions possibles l'effort exercé sur la pédale de commande afin notamment que les bras de béquille en contact épousent au mieux les irrégularités de surface. Le scooter roulant toujours, les irrégularités éventuelles de la route entraîneront un léger mouvement d'oscillation du palonnier 2 et de la pédale 4. La liaison entre la pédale 4 et le palonnier 2 doit permettre à ce dernier de débattre suffisamment pour absorber les irrégularités et les dévers couramment rencontrés sur le sol lors de la phase roulage des roulettes 13. Le patin mobile 7 est toujours en position haute.
Lors de 1 ' arrêt du scooter, le conducteur ou un capteur ' commande l'alimentation des électroaimants β qui entraîne un serrage des câbles 3 entre le patin mobile 7 et le support fixe 9. La position de son axe de rotation C est telle qu'une fois le patin mobile 7 en contact avec les câbles, les efforts générés par chacun des bras de béquille 12 sur le câble correspondant ne puissent entraîner le glissement de celui-ci dans le dispositif de blocage (principe de l'arc-boutement) . L' électroaimant 6 peut être remplacé par tout autre actionneur et la cinématique du patin mobile 7 peut être différente, du moment que le non glissement du câble sous tension est garanti . Lors du verrouillage, les roues 13 sont déjà en contact avec le sol. Le scooter peut s'immobiliser sans que le conducteur n'ait à mettre le pied par terre, et sans qu'il ne ressente le moindre mouvement du scooter.
Lorsque l'arrêt est constaté, l'alimentation de 1 ' électroaimant β est coupée. L'effort imposé par les bras de béquille 12 sur le câble 3 va à lui seul garantir le maintien du blocage. La tension due à la seule action des ressorts 11 doit être suffisante pour
garantir le maintien du blocage. Le patin mobile 7 reste en position basse. Toute remontée des bras 12 est donc interdite et le conducteur peut rester sur le scooter, celui-ci étant à l'arrêt, sans maintenir d'effort sur la pédale 4.
Lors du redémarrage, le conducteur ou un capteur (qui peut ou non être le même que celui utilisé pour diagnostiquer l'arrêt du scooter) commande l'alimentation des électroaimants 6 de façon à écarter le patin mobile 7 du support fixe 9. En cas de commande automatique, le déverrouillage du système pourra avoir lieu pour une vitesse faible prédéfinie. Le patin 7 revient en position haute, libérant les câbles. Les bras de béquille 12 et la pédale 4 reviennent en positon haute, rappelés par le ressort de rappel 11. Les ressorts 8 permettent de couper l'alimentation des électroaimants 6 lorsque le scooter roule, sans que le patin mobile 7 ne risque de redescendre et bloquer le câble 3. On va maintenant décrire un second mode de réalisation d'un dispositif de stabilisation selon l'invention, en référence aux figures 3A et 3B. Dans ce mode préféré de réalisation, les organes de transmission d'effort entre la pédale et les béquilles ne sont plus constitués uniquement de câbles, mais sont réalisés par exemple en trois tronçons: un premier tronçon 39 entre le palonnier 2 et le dispositif de blocage/déblocage 30, un second tronçon 38 au sein du dispositif de blocage/déblocage 30, et un troisième tronçon 40 entre ce dernier et le bras de béquille 12 concerné. Le second tronçon soumis aux opérations de blocage et de déblocage est réalisé sous la forme d'une plaquette. Chacune des extrémités du palonnier, identique à celui décrit pour le premier mode de réalisation, est reliée à une des plaquettes 38 du dispositif de blocage/déblocage par un câble en acier inoxydable 39.
La liaison entre les plaquettes 38 et les béquilles associées peut par exemple être réalisée de telle sorte
qu'elle puisse résister à l'effort de commande élevé lors du blocage (4000 N) tout en présentant une élasticité minimale. On peut par exemple utiliser des chaînes à maillons articulés 40, notamment des chaînes de vélo ou équivalents, qui satisfont en pratique ce compromis, de préférence à des câbles qui présentent en général une élasticité trop élevée. On peut par exemple prévoir un guidage de ces chaînes dans deux profilés carrés. On va maintenant décrire le dispositif de blocage/déblocage 30 utilisé dans ce second mode de réalisation, ainsi que la stratégie et l'électronique de commande associées. Ce dispositif de blocage/déblocage fonctionne également sur le principe de l'arc-boutement. II comprend deux pinces 4D, 4G associées respectivement aux béquilles droite et gauche. Chaque pince 4D, 4G comprend trois parties:
- un corps comportant une face avant 31, une face arrière 32, un axe de bras 33 et une surface d'appui 41 de la plaquette 38;
- un bras mobile comportant un patin 35, un pièce de bras en L 36 et un bras de liaison 37 aux électroaimants de blocage et de déblocage 3B, 3D; et
- la plaquette 38 insérée entre le corps et le bras mobile et reliée d'une part au palonnier 2 et d'autre part à la béquille 12.
Les bras de liaison 37 respectifs des deux pinces 4D, 4G sont reliés aux arbres des deux électroaimants 3B, 3D respectivement par des liaisons 43, 42 mettant en œuvre des techniques classiques en mécanique. A titre d'exemple pratique non limitatif, la liaison mécanique 43 entre 1 ' électroaimant de blocage 3B et les bras de liaison 37 peut être réalisée au moyen d'un câble 432 passant à travers un trou 431 pratiqué dans l'arbre 433 de cet électroaimant et dont les extrémités sont reliées respectivement à chaque bras de liaison 37 au moyen de goupilles. Le glissement du câble 432 dans le trou 431 assure en outre une fonction de palonnier garantissant
ainsi un serrage des deux patins . La liaison mécanique 42 entre l' électroaimant de déblocage 3D et les bras de liaison 37 peut être réalisée au moyen de deux tronçons de chaîne 422, 423 constitués par exemple chacun de deux maillons, chaque tronçon de chaîne ayant une extrémité reliée au moyen d'une goupille à une pièce 421 en forme de double U bloquée par goupille à l'arbre 424 de 1 'électroaimant de déblocage 3D et l'autre extrémité reliée à un bras de liaison 37 au moyen d'une goupille. Les électroaimants de blocage et de déblocage 3B, 3D sont commandés pour provoquer la rotation des bras de liaison 37, des bras en L 36, tantôt pour coincer les plaquettes 38 contre les surfaces d'appui 34 (blocage), tantôt, les patins 35 étant alors maintenus en position bloquée par effet d' arc-boutement, tantôt pour libérer les plaquettes 38 (déblocage) en provoquant le retrait des patins 35. Pour la réalisation des électro-aimants et plus généralement du dispositif de blocage/déblocage, des technologies d'équipement automobile peuvent avantageusement être mises en oeuvre.
On va maintenant décrire un mode particulier de réalisation du pilotage d'un dispositif de stabilisation tel que celui qui vient d'être décrit, en référence aux figures 4, 5A et 5B. Une unité de pilotage 60 a été conçue pour assurer la commande du dispositif de blocage/déblocage 30 en fonction de la vitesse Ω. Dans une phase de décélération en vue d'un arrêt, le conducteur exerce sur la pédale 4 une pression qui se traduit par une force totale Ft sur le palonnier 2 qui assure une répartition d'effort
^droite' F gauche entre les béquilles 12 respectivement droite et gauche qui descendent alors en position libre avec leurs roulettes respectives roulant sur le sol. Le passage de la vitesse de l'engin au dessous d'une première vitesse seuil VA conduit à une commande de blocage, tandis que, lors d'une phase de démarrage, le passage de la vitesse au dessus d'une seconde vitesse seuil VD conduit à une commande de déblocage.
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L'unité de pilotage 60 reçoit en entrée une information de vitesse Ω délivrée par un détecteur lié à une roue 53 de l'engin, et un ordre E de blocage/déblocage délivré par exemple par un interrupteur 65 utilisable par le conducteur, et est alimentée par la batterie 61 de l'engin ou par toute autre source d'énergie électrique. L'unité de pilotage
60 délivre des signaux de commande des électro-aimants
3B, 3D respectivement de blocage et de déblocage. Elle réalise les fonctions suivantes:
- capter (62) la vitesse et générer un signal de fréquence F image de la vitesse, convertir (64) la tension pour alimenter les composants électroniques sous une tension Vcc égale à 5 V a partir de la batterie,
- traiter (63) les informations issues du capteur de vitesse et de l'interrupteur 65 pour générer des signaux de commande sous la forme d'impulsion de largeur tw réglable entre 0,1 s et 1 s, - adapter (66) le courant pour alimenter en puissance chaque électro-aimant 3B, 3D à partir des signaux de commande délivrés par le processeur 63.
La fonction 63 de traitement des informations comprend les étapes suivantes: - filtrage et mise en forme (67) du signal de fréquence F,
- conversion (68) de ce signal de fréquence en un signal de tension représentatif de la vitesse, création (69) d'une hystérésis de commande à partir du signal de vitesse et de l'état E de l'interrupteur de blocage/déblocage, et
- génération (70) d'impulsions de largeur variable tw.
La détection de vitesse peut par exemple être assurée à l'aide d'un capteur de position angulaire fixé sur la roue avant du scooter. Un capteur à effet Hall, associé à une roue codeuse, peut ainsi délivrer un signal sinusoïdal dont la fréquence dépend de la
vitesse. La conversion de tension inclut une régulation nécessaire pour s'affranchir des variations de tension de la batterie en fonction du courant appelé, et permet d'utiliser une plus grande gamme de composants électroniques. Le filtrage et la mise en forme du signal de vitesse sont rendus nécessaires à la fois pour éliminer les parasites haute-fréquence et les parasites basse-tension. L'alimentation de puissance des électro¬ aimants peut être effectuée en utilisant par exemple des relais d'équipement automobile et des étages de puissance à base de Darlington en entrée de relais suivant des techniques classiques en électronique.
On réalise ainsi une béquille de stabilisation ayant un fonctionnement particulièrement sûr. Son adaptation sur un engin motorisé à deux roues peut être envisagée lors de la conception de cet engin, ou bien pour constituer un accessoire qui peut être mis en place sur un véhicule déjà existant. Associé à un dispositif annexe permettant d'interdire le roulage de cet engin en stationnement, il peut être substitué à la béquille de stationnement courante.
Bien entendu, il va de soi que l'invention ne se limite pas aux exemples plus spécialement représentés, notamment en ce qui concerne la réalisation du moyen de commande de basculement des bras de béquille et la réalisation du moyen de blocage. Une solution hydraulique, ou la pédale de commande est liée à un piston émetteur et chacun des bras de béquille à un piston récepteur, le dispositif de blocage étant constitué par deux électrovannes autorisant ou interdisant le transfert de liquide entre le piston émetteur et les pistons récepteurs, ne serait qu'un autre exemple de réalisation de cette invention. Il en va de même poux toute solution ayant une cinématique différente ou utilisant des composants différents mais assurant les mêmes fonctions.
L'invention s'étend donc à toutes les variantes qui entrent dans le champ des revendications annexées.
Notamment, il est clair que la béquille considérée s'applique aussi bien à un engin de type "Scooter" qu'à tout autre engin motorisé similaire, du type moto, vélomoteur ou motocyclette.