PROCEDE POUR LA FABRICATION DE MODULES DE CONSTRUCTION PRECONTRAINTS EN BOIS ET MODULES DE C0NSTRUCTI0N5AINSI OBTENUS NOTAMMENT POUR STRUCTURES ARCHITECTURALES
La présente invention concerne la fabrication de modules destinés à être utilisés pour la construction d ouvrages divers tels que bâtiments, maisons individuelles, ouvrages d'art, murs anti-bruits, murs de soutènement, ponts, barrages, pare-avalanches, toitures, planchers et analogues.
Selon le type de construction qui doit être réalisé, plusieurs critères peuvent être considérés parmi lesquels : solidité, esthétique et/ou coût.
Le bois a toujours été un matériau de choix, en particulier lors de la construction de maisons individuelles, en raison notamment de son aspect esthétique et chaud. C'est également un matériau facilement disponible dans certaines régions et donc avantageux à utiliser et renouvelable.
L'inconvénient majeur de son emploi a longtemps résidé dans les problèmes de séchage (durée de séchage extrêmement longue, procédés de séchage rapide par immersion ou sur pied difficiles à mettre en oeuvre) et les déformations résultantes (vrillage, fendillement, déformations diverses) .
On sait maintenant supprimer ces déformations en réduisant considérablement le temps de séchage selon un procédé qui consiste à ôter longitudinalement le coeur d'une pièce de bois telle qu'un tronc, une grosse branche, une pièce écorcée, équarie, etc.
Ainsi, à partir de cette technique dite du "bois percé", l'utilisation de pièces de bois a été améliorée et élargie car elles sont bien moins soumises aux déformations précitées et l'évidement créé peut servir, de surcroît, au passage de conduits, canalisations, câbles et fils électriques.
Néanmoins, pour l'élaboration de certaines parties de construction telles que des éléments porteurs, il est intéressant d'améliorer encore la résistance des pièces de bois ainsi évidées.
On connait aussi, pour la construction de maisons de style "rustique", l'existence de poutres rectangulaires creusées longitudinalement en auge et munies d'un couvercle formant la quatrième face de la poutre pour fermer le creux longitudinal; ces poutres présentent une résistance satisfaisante tout en étant plus légères. En outre, elles peuvent être utilisées, comme dans le cas du bois percé précité, pour dissimuler divers conduits, fils, etc. qui restent accessibles grâce à la quatrième face amovible.
Par ailleurs, on connaît la technique de la précontrainte qui renforce considérablement les caractéristiques de résistance aux déformations plus ou moins importantes que le bois peut subir sous l'effet de charges.
Pour illustrer l'état de la technique, on peut citer les documents suivants :
- FR-A-2.057.564 qui décrit une poutre dans la face inférieure de laquelle une rainure est creusée afin d'y loger une tige longitudinale mise en tension par vissage d'écrous appuyés sur les extrémités de la poutre.
La tige est volontairement située hors de l'axe de la poutre afin que le serrage des écrous provoque une compression de la partie inférieure et une tension de la partie supérieure de la poutre.
- FR-A-2.046.397 qui décrit une poutre analogue à la précédente, la tige ayant un profil parabolique.
- US-A-3.251.162 qui s'apparente à la poutre de ce dernier document, par la fait qu'il prévoit de donner à la tige une forme coudée, sa partie la plus basse étant proche de la face inférieure de la poutre et ses extrémités étant relevées vers la face supérieure opposée.
- US-A-4.275.537 qui ne diffère du document précédent que par le fait que la "poutre" est en réalité formée par un ensemble de trois poutres : une poutre supérieure horizontale et deux poutres obliques inférieures tubulaires contenant un câble de tension à parcours coudé. En d'autres termes, l'unique poutre massive est remplacée par trois segments distincts.
- US-A-3.974.601 qui concerne la constitution d'ensembles complexes, comprenant chacun de nombreuses poutres juxtaposées et fixées les unes aux autres par des tiges obliques dont les extrémités filetées reçoivent des écrous de serrage appuyés contre l'extérieur des poutres grâce à des pans coupés ménagés sur leurs arêtes.
FR-A-2.652.298 qui décrit un procédé de renforcement de poutres qui prévoit de placer, sans aucune tension, des tiges métalliques dans des rainures inférieures, de refermer chaque rainure pour constituer un espace clos, puis d'injecter une résine durcissable autour de la tige, dans cet espace clos'. Il n'est créé aucune contrainte
réversible dans le plan virtuel médian du module, c'est-à- dire soit de la pièce de bois individuelle, soit de l'ensemble des pièces de bois mises en contact.
Selon d'autres caractéristiques de ce procédé :
- on dispose parallèlement au moins deux pièces de bois et l'on ménage au moins un passage transversal dans chacune des pièces, puis on introduit au moins un élément de traction commun auxdites pièces, successivement dans les passages transversaux allant d'un côté à l'autre du module formé par l'ensemble des pièces;
- on juxtapose plusieurs modules dont l'un au moins est sous contrainte permanente;
- on juxtapose perpendiculairement au moins deux pièces de bois entre au moins deux autres pièces de bois, on ménage au moins deux passages transversaux dont l'un au moins traverse la pièce transversale supérieure et l'autre la pièce tranversale inférieure, l'élément de traction traversant successivement les passages, on assujettit au moins une extrémité dudit élément de traction à des organes de serrage et l'on exerce un effort de traction sur ledit élément de traction par ses extrémités situées respectivement à la partie supérieure de l'une des pièces externes et à la partie inférieure de l'autre pièce externe à l'aide desdits organes de serrage;
- afin d'obtenir un module sensiblement en forme de U c'est-à-dire comportant deux branches verticales et une âme inférieure horizontale, on juxtapose au moins une pièce devant former l'âme et au moins une pièce devant former chaque branche, on place une pièce parallèle à l'âme et au-dessus de celle-ci afin de constituer une structure en parallélogramme, on ménage des passages alignés traversant de part en part chaque branche et longitudinalement l'âme, on établit une communication entre le passage longitudinal de l'âme et chacun des passages longitudinaux des branches, on introduit au moins un élément de traction pour qu'il s'étende, selon un parcours
fermé sur lui-même, dans lesdits passages ainsi que d'un sommet d'une branche à l'autre, lesquels sommets sont » situés à un niveau supérieur à la pièce parallèle à l'âme et on exerce un effort de traction sur ledit élément de . 5 traction afin de soumettre le module à une contrainte permanente;
L'invention a également pour objet un module précontraint pour la construction d'ouvrages, du type comprenant au moins une pièce de bois d'un seul tenant, 10 munie d'au moins un passage dans lequel s'étend au moins un élément de traction dont au moins une des extrémités est assujettie à des organes de serrage en appui sur une zone extérieure du module, caractérisé en ce qu'il présente soit au moins un passage situé soit à un seul et même niveau, Ie soit plusieurs passages situés à des niveaux différents, chaque passage étant formé par un perçage rectiligne qui traverse la pièce de bois de part en part selon un axe qui est soit dans le plan médian du module, soit dans des plans symétriques audit plan médian, que le module soit formé 20 d'une seule pièce ou de plusieurs pièces en contact.
Selon d'autres caractéristiques de ce module :
- il comprend une seule pièce de bois présentant un seul perçage rectiligne qui est longitudinal et coaxial à la pièce de bois;
25 - il comprend au moins deux pièces de bois coplanaires et possédant chacune au moins un passage transversal logeant au moins un élément de traction commun auxdites pièces;
- certaines au moins des pièces coplanaires sont 30 placées les unes contre les autres;
- certaines au moins des pièces coplanaires sont espacées 1'une de 1'autre et entretoisées par au moins une pièce qui leur est perpendiculaire, un élément de traction reliant au moins deux pièces coplanaires et traversant
35 longitudinalement au moins une pièce qui leur est perpendiculair ;
- l'élément de traction est immobilisé à l'une de ses extrémités et est assujetti à des organes de serrage à l'autre extrémité;
- chaque extrémité de l'élément de traction est assujettie à des organes de serrage tels que des ensembles vis-écrou;
- les organes de serrage comprennent, notamment pour des constructions antisismiqueε, un élément d'appui maintenant d'une part un organe de serrage distant d'un bord du module et d'autre part, un organe élastique interposé entre ledit organe et une extrémité de l'élément de traction;
- les organes de serrage comprennent, notamment pour des constructions antisismiques, un élément d'appui maintenant un organe de serrage distant d'un bord du module auquel est reliée une extrémité de l'élément de traction, l'autre extrémité dudit élément de traction étant assujettie à un organe élastique solidaire dudit module;
- le module de construction est muni d'organes d'assemblage transversaux;
- les organes d'assemblage transversaux consistent en des tenons et mortaises disposés latér lement;
- le module de construction est muni d'organes d'assemblage longitudinaux; les organes d'assemblage longitudinaux consistent en des tenons et mortaises disposés aux extrémités du module;
- le module comprend au moins deux pièces juxtaposées obliquement, un élément de protection traversé par au moins un élément de traction étant disposé dans la zone de l'angle de jonction desdites pièces afin de supprimer, dans ladite zone, les frottements entre l'élément de traction et le passage desdites pièces juxtaposées,**
- l'élément de protection consiste en un coude immobile et dont l'angle est adapté à celui des passages des pièces juxtaposées dans lesquelles il est placé;
- l'élément de protection consiste en un guide multicanaux de forme substantiellement sphérique et susceptible de pivotements de faible amplitude;
- un élément de traction traverse le guide multicanaux par des canaux dudit guide non alignés;
- le module comprend : • une âme et deux branches coplanaires disposées en forme de U et constituées chacune par au moins une pièce de bois traversée de part en part par un passage longitudinal, le passage longitudinal de l'âme communiquant avec chacun des passages longitudinaux des branches, . une pièce parallèle à ladite âme et placée au dessus de celle-ci afin de former une structure en parallélogramme, et au moins un élément de traction qui s'étend, selon un parcours fermé, dans lesdits passages ainsi que d'un sommet d'une branche à l'autre, au-dessus de la pièce parallèle à l'âme;
- le module comprend un plateau-support recevant l'âme horizontale, les branches verticales et la pièce parallèle à l'âme, ledit plateau-support étant placé sur au moins un guide multicanaux traversé par au moins un élément de traction relié à des organes d'ancrage;
- chaque sommet des branches reçoit au moins un guide multicanaux traversé par l'élément de traction; le module comprend au moins un élément amortisseur de nature élastique interposé entre la pièce parallèle à l'âme et les branches dudit module; le module comprend au moins un guide multicanaux placé à l'intersection du passage longitudinal de l'âme et des passages longitudinaux des branches, ledit guide étant traversé selon des parcours distincts, d'une part par l'élément de traction à parcours fermé sur lui-
même et d'autre part, par un élément de traction de maintien qui est relié aux organes d'ancrage et qui traverse le guide placé sous le plateau-support;
- l'élément de traction de maintien traverse le guide multicanaux placé sous le plateau-support, selon un parcours angulaire, par des canaux dudit guide multicanaux faisant entre eux un angle différent de 180°.
L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description détaillée ci-après donnée à titre illustratif mais non limitatif, en référence aux dessins annexés dans lesquels:
- la figure 1 représente une vue schématique en perspective d'un module de construction à précontrainte longitudinale selon l'invention, constitué d'un segment de tronc écorcé mais non équarri;
- la figure 2 représente une vue schématique en perspective d'un module de construction à précontrainte longitudinale selon l'invention, constitué d'un segment de poutre équarri; - la figure 3 est une vue en coupe selon la ligne
III-III du module de construction de la figure 2;
- la figure 4 est une vue schématique en coupe d'un module de construction à précontrainte longitudinale selon une autre forme de réalisation de l'invention, et constitué d'un segment de poutre équarri;
- la figure 5 est une vue schématique en perspective d'un module de construction à précontrainte transversale selon l'invention, constitué de trois pièces de bois juxtaposées latéralement; - la figure 6 est une vue en coupe selon la ligne
VI-VI du module de construction de la figure 5;
- la figure 7 est une vue schématique en coupe d'un module de construction selon l'invention, constitué d'un élément oblong disposé perpendiculairement entre deux autres éléments;
- la figure 8 est une vue schématique en coupe d'un module de construction selon l'invention comprenant deux éléments juxtaposés obliquement et muni d'un élément de protection consistant en un coude; - la figure 9 est une variante de réalisation de la figure 8, selon laquelle l'élément de protection consiste en un guide multicanaux du genre des "noeuds" utilisés avec des structures métalliques;
- la figure 10 est une vue agrandie partielle de la figure 9;
- la figure 11 est une vue schématique en coupe qui illustre une autre forme de réalisation de la présente invention;
- la figure 12 est une vue schématique en coupe transversale d'un pont réalisé à l'aide de modules de construction selon l'invention.
En se reportant au dessin, les figures 1 à 4 schématisent un module de construction 1 composé d'une seule pièce de bois massif, d'un seul tenant, obtenu par le procédé selon l'invention.
Ce procédé consiste tout d'abord à réaliser un passage 10 dans une pièce de bois préexistante 20 susceptible de subir des déformations lorsqu'elle est soumise à des charges; ces charges peuvent être de deux sortes :
- des charges permanentes telles que par exemple le poids propre de la pièce;
- des charges de service, telles que celles rencontrées dans le cas d'éléments porteurs soumis en particulier à des moments de flexion en travée comme ceux créés par le vent, la neige ou un séisme.
Ainsi, il peut s'agir d'un segment de tronc ou de branche non équarri et non écorcé comme illustré en figure
1, ou encore d'une pièce de bois équarrie se présentant sous la forme d'une poutre, ce qui est le cas des figures 2 à 4. Bien entendu, le segment de bois peut également être
écorcé et non équarri.
Le passage 10 ménagé dans la pièce précitée consiste en un perçage dont la section est fermé et peut être circulaire mais également de toute autre forme. Bien entendu, les dimensions de ce perçage sont coordonnées à celles de l'élément de traction 30 qu'il est destiné à recevoir, afin de permettre son introduction facilement. On peut également prévoir un perçage volontairement grand par rapport à l'élément de traction afin de pouvoir y faire passer des gaines ou des conduits notamment pour fluides ou fils divers que l'on souhaite dissimuler voire même pour utiliser directement ce perçage comme conduit (air puisé, fumée etc.) ou encore afin d'y loger une matière isolante. La forme et les dimensions du passage 10 varient selon la pièce 20 et l'utilisation du module de construction 1 obtenu à l'issue du procédé. Ainsi, selon le mode de réalisation décrit ici (figures 1 à 4) et dans le but d'exercer une précontrainte longitudinale dont la résultante soit dans le plan médian de la pièce 20, on réalise dans celle-ci un perçage longitudinal suivant l'axe central de la pièce 20, c'est-à-dire que l'axe du passage 20 coïncide avec la fibre neutre de la pièce de bois 20.
Cependant, dans d'autres cas, l'homme de métier peut choisir de réaliser un perçage selon une direction tranversale, voire oblique, comme c'est le cas de la variante de réalisation explicitée ci-après et illustrée par les figures 5 et 6. On peut aussi prévoir plusieurs passages selon les dimensions du module et la résistance souhaitée. Le procédé conforme à l'invention consiste ensuite à introduire dans le passage 10, au moins un élément de traction 30 dont la nature est choisie en fonction de la résistance que l'on souhaite atteindre. On emploie avantageusement un lien susceptible d'être enroulé sur une bobine. Dans le cas décrit, on a choisi un fil métallique de 5 à 6 mm de diamètre mais celui-ci peut être
supérieur ou inférieur. L'homme de métier peut également choisir un câble, une tige ou une barre notamment en acier agissant d'une manière analogue à celle d'un tirant. On applique un effort longitudinal à l'élément de traction 30 afin qu'il transmette à la pièce 20 une contrainte permanente de compression.
L'important est que la contrainte transmise à la pièce 20 se situe très sensiblement dans son axe, à l'emplacement virtuel de la fibre neutre qui a physiquement disparu à l'occasion du percement du passage 10. Cela revient à dire que l'axe du passage 10 se trouve dans le plan médian de la pièce 20.
La longueur de ce lien est adaptée à celle du passage 10 et suffisante pour permettre son assujettisement, au moins à l'une de ses extrémités, à des organes de serrage.
Afin de pouvoir exercer l'effort de traction nécessaire, on prévoit à chaque extrémité du passage 10 des organes de serrage 40 qui peuvent être solidaires de la pièce 20. Ceux-ci sont avantageusement logés dans des encoches 50 pratiquées dans la pièce 20, afin qu'ils ne viennent pas en saillie du module de construction 1, comme illustré par la figure 1; cela pourrait en effet gêner l'assemblage ultérieur de plusieurs modules l lors de la construction.
Selon la variante représentée sur les figures 2 et 3, on introduit dans le passage 10 une tige d'acier 30 dont l'une des extrémités est immobilisée dans l'élément 20 et l'autre est assujettie à des organes de serrage. Les organes de serrage 40 choisis consistent en un ensemble vis-écrou dans lequel la tige 30 est solidarisée à la vis, mais tout autre moyen connu peut être envisagé.
D'autres organes de serrage sont d'ailleurs illustrés sur la figure 4. Celle-ci schématise qu'il peut y avoir un organe élastique tel qu'un ressort ou un "silent
bloc" interposé entre l'élément de traction et l'ensemble vis-écrou servant au serrage devant appliquer la contrainte souhaitée. Selon cette figure 4, on voit que les organes de serrage comprennent un élément d'appui 41' maintenant à une distance prédéterminée du bord de la pièce 20 un ensemble vis-écrou 42' auquel est assujetti un ressort 43', la seconde extrémité de celui-ci étant reliée à la tige 30. On pourrait également envisager que le ressort 43' soit solidaire d'un bord de la pièce 20 et que les extrémités de la tige 30 soient reliées respectivement à ce ressort 43' et à l'ensemble vis-écrou 42". Quel que soit l'emplacement choisi, l'interposition d'un organe élastique peut avantageusement conférer des propriétés antisismiques aux constructions.
Enfin, on met en traction la tige 30 par simple vissage des organes de serrage 40 jusqu'à ce que la tension souhaitée soit atteinte, tension qui est reportée en contrainte de compression à la pièce 20, par les organes de serrage.
L'effort de traction est réglable selon les besoins par serrage ou desserrage des organes de serrage 40. Par suite, les modules de construction selon l'invention peuvent être stockés sous une certaine valeur de précontrainte puis, au moment de leur utilisation sur le chantier, cette valeur est ajustée afin d'être adaptée au mieux aux exigences de la construction.
De ce fait, la précontrainte est également réversible, de sorte que l'on peut, si on le souhaite, démonter les modules. On entend par réversible, non pas une action mutuelle de l'élément préexistant sur l'élément de traction et réciproquement mais une action pouvant être ajustée dans les deux sens et voire même annulée.
L'invention permet donc de fabriquer des modules de construction finis, individuels, de résistance nettement accrue; ils sont de plus stockables et utilisables comme des parpaings, des briques ou autres matériaux de
construction.
Parallèlement à l'allégement de la pièce de bois, du fait de l'évidement pratiqué dans celle-ci, on améliore sa résistance mécanique d'une manière significative.
Les modules ainsi obtenus peuvent servir à tout type de construction et en particulier pour des structures architecturales. Dans ce cas, ils sont éventuellement munis d'un revêtement dans le but d'apporter une esthétique particulière à la construction.
Selon une variante de réalisation de 1»invention et en vue de fabriquer des structures destinées également à la construction, on juxtapose plusieurs modules, selon une disposition dans laquelle ils sont coplanaires, et dont l'un au moins est sous contrainte permanente.
Par analogie avec ce qui a été indiqué plus haut dans le cas d'un module composé d'une pièce 20 unique, les passages des modules mis en contact doivent être situés symétriquement par rapport au plan médian de l'ensemble, un cas particulier de symétrie étant celui où il y a plusieurs passages mais tous situés dans un seul et même plan, auquel cas ce plan doit être le plan médian du module considéré.
Les figures 5 et 6 illustrent un exemple d'une autre variante du procédé de 1'invention selon lequel on obtient un module de construction à précontrainte tranversale. Pour cela, on juxtapose latéralement trois pièces de bois oblongues 21,22,23 pour former un module de sous-ensemble en vue, par exemple, de construire un plancher ou une toiture; bien entendu, le module de sous- ensemble peut comprendre autant de pièces que désiré.
On ménage une série de passages transversaux 11 (un seul est visible sur le dessin) traversant de part en part ce module, et une seconde série de passages transversaux 12 (un seul est également visible sur le dessin), parallèle à la première, à une distance l'une de l'autre qui dépend évidemment des dimensions des pièces du module, mais symétriques par rapport au plan médian du
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module tout entier car il faut que les contraintes de compression individuelles à chaque élément de traction aient une résultante située dans ce plan médian.
On prévoit également dans les pièces 21 et 23 des encoches 51 - 52 et 53 - 54 respectivement aux extrémités de chacun des passages 11 et 12.
On introduit alors dans chaque passage un fil métallique respectivement 31 et 32 que l'on assujettit à des organes de serrage respectivement 41 - 42 et 43 - 44 logés dans les encoches 51 - 52 et 53 - 54.
Comme dit plus haut, on pourrait également utiliser une tige d'acier immobilisée à une extrémité et assujettie par l'autre extrémité à des organes de serrage éventuellement logés dans une encoche s'il s'avère gênant qu'ils soient extérieurs au module.
Enfin, on exerce l'effort de traction pour obtenir un module de construction sous contrainte permanente transversale.
Bien entendu, selon ses besoins, l'homme de métier peut choisir de juxtaposer autant de pièces que nécessaire pour obtenir des modules de largeur variable. Le nombre de passages destinés à loger les éléments de traction est également variable notamment en fonction de la résistance souhaitée et de la grandeur du module. II est important de noter que, du fait du volume occupé par l'élément de traction 30 très inférieur au volume global d'un passage 10, on peut réaliser un module comprenant à la fois des passages longitudinaux et transversaux se croisant en certains points dans lesquels les éléments de traction peuvent également se croiser, sans obstacle, par passage de l'un dans l'espace libre laissé par l'autre. Il en est de même dans le cas de passages obliques.
A noter que cela n'est pas contradictoire avec la localisation voulue de la force de compression dans le plan médian du module car les éléments de traction qui se
croisent trouvent automatiquement une position d'équilibre et ne remettent pas en cause, pour 1•essentiel, l'emplacement où se situe la résultante des forces.
Il existe, bien entendu, de nombreuses manières différentes de disposer les pièces 20 mises en contact. La figure 7 illustre l'une de celles-ci, dans laquelle une pièce oblongue 24 est placée perpendiculairement à deux pièces 25 et 26. On ménage un passage 13 traversant de part en part l'ensemble des trois pièces 24, 25 et 26 et on introduit dans ce passage 13 un élément de traction 33 assujetti à chacune de ses extrémités à des organes de serrage 45 et 46 qui sont, dans le cas choisi, extérieurs au module.
La figure 8 schématise une autre manière de juxtaposer les pièces 20; il s'agit ici d'un module selon l'invention comprenant deux pièces juxtaposées longitudinalement dont l'une 72 est oblique par rapport à l'autre 71. Des passages 75 et 76 sont ménagés respectivement dans les pièces 71 et 72 pour recevoir un élément de traction 79 commun aux deux pièces 71-72 et assujetti par chacune de ses extrémités à des organes de serrage 77-78 logés respectivement dans des encoches 73-74 comme décrit précédemment.
Pour réduire les frottements particuliers dus à l'élément de traction 79 dans la zone de l'angle de jonction des deux pièces 71 et 72, on prévoit dans cette zone, la présence d'un élément de protection destiné à être traversé par l'élément de traction 79.
Dans l'exemple représenté, l'élément de protection consiste en un coude 80 immobile dans les passages 75-76, dont les dimensions et l'angle sont adaptés auxdits passages 75-76. Ainsi, lorsque l'on applique la traction sur l'élément 79, celui-ci prend appui sur le coude 80, ce qui permet d'éviter l'usure de l'angle saillant au niveau de la jonction pouvant résulter de divers mouvements agissant sur le module. Cette forme de
réalisation permet, en outre, d'exercer une contrainte plus puissante et donc d'obtenir une jonction tout à .fait correcte et une contrainte qui s'exerce bien dans le plan médian de chaque pièce. Les figures 9 et 10 illustrent l'utilisation d'un autre type d'élément de protection. D'une manière analogue à l'exemple précédent, le module comprend deux pièces 81 et 82 juxtaposées obliquement et traversées pas des passages repectivement 85 et 86. Un élément de traction 89 commun aux deux pièces est introduit dans les passages 85 et 86 et assujetti par chacune de ses extrémités à des organes de serrage 87 et 88 logés respectivement dans des encoches 83 et 84. L'élément de protection représenté dans ce cas, consiste en un guide multicanaux 90 du type des "noeuds" utilisés dans les structures métalliques. Ce guide 90 comporte une pluralité de trous définissant des canaux 91 sensiblement radiaux et peut revêtir une forme sphérique (comme représentée) mais également à facettes ou autre. Il est placé sur un plan horizontal dans le passage 85. Comme on peut mieux le voir sur la figure 10, l'élément de traction 89 traverse le noeud 90 en entrant par un trou 91a, et en en sortant par un autre trou 91b. non diamétralement opposés l'un à l'autre. Par suite, l'élément de traction passe successivement dans deux canaux faisant l'un avec l'autre un angle (de 135° dans le cas représenté) .
Le guide 90 est immobile en translation mais susceptible de mouvements de pivotement de faibles amplitudes selon les flèches FI et F2, c'est-à-dire dans les trois dimensions. Ce guide 90 permet ainsi d'une part, de supprimer les frottements de l'élément de traction 89 sur l'angle de jonction des pièces et d'autre part, d'amortir les mouvements et/ou vibrations supportés par le module. II résulte également de ce mode de réalisation que les pièces 81 et 82 sont juxtaposées de manière
certaine et ne peuvent pas bouger l'une par rapport à 1'autre.
L'obliquité est bien entendu adaptée à la structure que 1'on veut réaliser et ce que 1'on vient de décrire s'applique également à des éléments perpendiculaires. Il faut que les passages communiquent pour que 1'élément de traction s'étende de façon continue d'un passage à l'autre.
Selon une autre variante de 1'invention, on peut juxtaposer perpendiculairement plusieurs pièces oblongues 27, 28 et 29 entre deux autres pièces 61 et 62, comme cela est illustré sur la figure 11.
Dans ce cas, on prévoit des encoches 57 et 58 dans les pièces verticales 61 et 62, à l'opposé l'une de l'autre, c'est-à-dire par exemple dans la zone supérieure de la pièce 61 et dans la zone inférieure de la pièce 62, chaque encoche logeant des organes de serrage respectivement 47 et 48.
On prévoit par ailleurs, plusieurs passages 14,
15 et 16 dans les pièces centrales 27, 28 et 29 suivant l'axe longitudinal de chacune d'elles, les passages 14 et
16 se prolongeant dans les pièces perpendiculaires 61 et 62. On fait ensuite passer un élément de traction 34 successivement dans les passages 14, 15 et 16, ses deux extrémités étant assujetties respectivement aux organes de serrage 47 et 48.
On exerce alors une traction entre les deux extrémités opposées de l'élément de traction 34 parcourant successivement les passages 14, 15 et 16.
Comme précisé dans la variante précédente, le nombre de pièces centrales, le nombre de pièces perpendiculaires ainsi que le nombre de passages réalisés sont variables et déterminés par les nécessités concrètes de réalisation.
De même, l'élément de traction peut être immobilisé à l'une de ses extrémités et assujetti à des
organes de serrage de tout type connu à l'autre extrémité.
On peut également prévoir un élément de protection 80 ou 90 tel que précité, à chaque angle entre les passages 14, 15 et 16. Les modules de construction obtenus par la mise en oeuvre du procédé de 1'invention et notamment selon les diverses variantes exposées précédemment, qu'il s'agisse de modules dits simples obtenus à partir d'une pièce unique d'un seul tenant ou de modules plus importants composés de plusieurs pièces mises en contact, peuvent être munis d'organes d'assemblage transversaux permettant de les unir latéralement les uns aux autres pour obtenir, par exemple, un pan de mur. D'une manière similaire, on peut prévoir des organes d'assemblage longitudinaux permettant d'unir verticalement plusieurs éléments de construction. On peut choisir dans les deux cas un assemblage par tenons et mortaises ou tout autre moyen connu.
L'invention peut également trouver une application intéressante dans la réalisation de constructions antisismiques.
Dans cet objectif, on prévoit la présence d'organes permettant d'amortir les mouvements et/ou vibrations que peuvent être amenés à supporter les modules en particulier lors d'un séisme. Ces organes consistent en des guides multicanaux
90 similaires à ceux décrits précédemment pour éliminer les frottements.
Divers positionnements peuvent être envisagés pour ces guides multicanaux mais, dans tous les cas, ils sont pratiquement immobiles en translation et susceptibles de pivotements de faible amplitude dans les trois dimensions. En outre, ils sont traversés par un ou plusieurs éléments de traction chacun passant, d'une manière générale, par des trous non diamétralement opposés. La figure 12 illustre un exemple d'application de l'invention et représente un élément constitutif d'un pont.
Selon cet exemple, une structure en U comprenant une âme horizontale inférieure et deux branches verticales est obtenue en juxtaposant perpendiculairement une pièce 110 (ou un module formé de plusieurs pièces juxtaposées longitudinalement) entre deux pièces 112 et 113 (ou modules formés de plusieurs pièces superposées longitudinalement) sur un plateau-support 114 pour former la base du pont.
On ménage dans chacuns des pièces (ou modules) consituant les branches 112-113 et l'âme 110, un passage longitudinal respectivement 118-119 et 120, le passage 120 communiquant avec les passages 118-119 par des ouvertures latérales respectivement 118a. et 119a..
On place un guide multicanaux respectivement 116 et 117 à chaque intersection des passages 118 et 119 avec le passage 120 ménagés dans les éléments 112, 113 et 110. On prévoit des moyens d'amarrage pour la structure comprenant, pour le guide multicanaux 116, un élément de traction et de maintien 122 assujetti par une de ses extrémités à des organes de serrage 124 situés en regard d'une ouverture latérale 118b alignée avec l'ouverure 118a. et par son autre extrémité à des organes d'ancrage au sol 126; les moyens d'amarrage pour le guide multicanaux 117 sont analogues : un élément de traction et de maintien 123 est assujetti par l'une de ses extrémités à des organes de serrage 125 situés en regard d'une ouverture latérale 119b. alignée avec l'ouverture 119a.,_et par son autre extrémité à des organes d'ancrage au sol 127, les organes de serrage et d'ancrage étant, dans les deux cas, de tout type connu. On peut remarquer ici que contrairement à 1'exemple de la figure 9, les guides 116 ne sont pas placés sur un plan horizontal mais sont maintenus dans leur position grâce à la présence des éléments de traction et de maintien 122 et 123.
Le plateau-support 114 repose sur des guides multicanaux 138 et 139 de même nature que ceux précités, les organes d'ancrage au sol 126 et 127 étant situés en
dessous. Aussi, à la sortie du guide multicanaux 116, l'élément de traction 122 traverse le plateau-support 114 par un passage 128 ménagé dans le prolongement du passage 118, puis le guide 138 et est amarré au sol; d'une manière analogue, à la sortie du guide 117, l'élément de traction 123 traverse le plateau-support 114 par un passage 129 ménagé dans le prolongement du passage 119, puis le guide 139 et est amarré au sol.
Les guides 138 et 139 sont également susceptibles de pivotements de faible amplitude respectivement selon les flèche F3 et F4.
Les éléments de traction 122 et 123 peuvent traverser respectivement les guides 138 et 139 par des trous diamétralement opposés mais cela présente peu d'intérêt pour le but de construction antisismique recherché. En effet, il est préférable de prévoir la sortie de l'élément de traction 122 par un canal 138b. faisant un angle ό" avec le canal d'entrée 138a, l'angle δ étant calculé en fonction de données géographiques locales et notamment, peut prendre en compte les risques sismiques (statistiques antisismiques, fréquence, amplitude selon 1•échelle de Richter etc. ) . D'une manière analogue, on prévoit la sortie de l'élément de traction 123 par un canal 139b. faisant un angle ό*' avec le canal d'entrée 139a. Un autre élément de traction 130, commun à toutes les pièces (ou modules) 110, 112 et 113, traverse les passages 118, 119 et 120 ainsi que les guides 116 et 117 et, d'une manière similaire, deux autres guides multicanaux 132 et 133 situés aux sommets des branches 112 et 113. Enfin, selon cette forme de réalisation de pont, les voitures peuvent circuler sur un tablier 134 parallèle à la pièce (ou module) 110 et placé au dessus de celle-ci. Ceτtablier 134 est composé de modules de construction sous contrainte selon l'invention et on prévoit des éléments amortisseurs 136 et 137 de nature élastique interposés entre le tablier 134 et les éléments 112 et 113.
De par leur mode d'assemblage particulier, le tablier 134, l'âme 110 et les branches 112-113 forment une structure en parallélogramme capable de supporter et d'amortir des mouvements relatifs des pièces (ou modules) les unes par rapport aux autres.
Le principe de base de la structure particulière que l'on vient de décrire est tout-à-fait applicable à d'autres constructions notamment architecturales telles que des maisons dites "antisimiques". Dans ce cas, on reproduit une ou plusieurs structures du type désigné globalement par "A" sur la figure 12, sachant que l'élément de traction 130 peut être assujetti à des organes de serrage ou d'ancrage, d'une part au niveau de la toiture et, d'autre part au niveau d'un bord de la structure.
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