FR3094993A1 - Dispositif maintenant couverts des hydrobiontes photosynthétiques dérivants, les privant de lumière, et les procédés d’élimination et de récolte associés. - Google Patents

Abstract

L’invention concerne un dispositif ayant pour fonction l’élimination ou la récolte d’hydrobiontes photosynthétiques dérivants. Le principe est de maintenir au moyen d’une barrière ces hydrobiontes sous une couverture ne laissant passer qu’une proportion insuffisante des longueurs d’ondes lumineuses nécessaires à la photosynthèse. Ces organismes dépendants de la photosynthèse perdent alors leur flottabilité et vont se décomposer en profondeur ou se déposer dans un réceptacle de collecte. Figure pour l’abrégé : Fig 1

Description

Dispositif maintenant couverts des hydrobiontes photosynthétiques dérivants, les privant de lumière, et les procédés d’élimination et de récolte associés.

La présente invention concerne un dispositif permettant de contrôler, d’éliminer et de collecter des hydrobiontes dérivants dont la physiologie est dépendante de la photosynthèse. Ce dispositif est applicable à toute étendue aquatique, qu’elle soit ouverte de plein air, tel qu’océans, mers, lacs ou rivières, ou bien fermée. Sont également décrits un procédé d’assemblage du dispositif, un procédé d’élimination des hydrobiontes photosynthétiques, et un procédé de collecte de ceux-ci.

Un hydrobionte qualifie un organisme vivant dans l'eau, ou tout organisme dépendant du milieu aquatique ou d'un système hydrologique, un biote aquatique. Un hydrobionte photosynthétique utilise la photosynthèse pour sa production d’énergie.

La présence de tels organismes dérivants posent parfois des problèmes que l’on a tenté de résoudre par leur élimination, le contrôle de leur dispersion et dissémination, ou encore leur ramassage à la surface de l’eau ou sur le littoral avec divers dispositifs actifs, certains motorisés, d’autres actionnés manuellement, pour procéder ensuite à leur élimination ou leur valorisation.

Il existe aujourd'hui de nombreuses méthodes, procédés et dispositifs de collecte, de confinement, de contrôle de croissance et d’élimination d’hydrobiontes photosynthétiques. Certains de ceux-ci conviennent particulièrement aux petites étendues d’eau fermées telles que les étangs, bassins d’eau et piscines, mais sont impraticables ou trop coûteuses en eaux libres, pour de plus vastes étendues d’eau et en milieu ouvert, telles que les océans, mers, lacs et cours d’eau. Trois principales catégories peuvent être distinguées selon qu’il s’agisse de leur ramassage et collecte, de leur confinement, ou de leur contrôle.

Le ramassage peut se faire sur l’estran ainsi que décrit dans les brevets FR2634967, FR2799772, FR2810348, FR2852036. Il peut aussi se faire à la surface d’étendues d’eau ainsi que le décrivent les brevets US20050097872, CN101215831, FR2953229, à l’aide d’une embarcation dans les brevets GB2257926A, CN104452713, CN204021212, FR3042169.

L’utilisation d’une pompe est décrite dans le brevet KR101905669.

Plus particulièrement pour la collecte d’algues en suspension, le brevet US2013037023 décrit un appareil de récolte utilisant une approche en deux étapes, une étape de floculation et une étape de déshydratation. Après floculation, les algues sont envoyées dans un réservoir de flottation dans lequel des électrodes sont utilisées pour produire des bulles d'hydrogène et d'oxygène qui s'attachent aux algues floculées, ce qui les fait flotter à la surface, où elles peuvent être écrémées.

De nombreux systèmes utilisant des pompes et des tapis de bateaux faucardeurs ont été décrits dans la littérature. Mais ces techniques n’ont pas pu être adaptées à la récupération en continu de grosses quantités de matières.

Les pelles mécaniques et autres engins de ramassage pour la mise en tas des algues impliquent leur transport et/ou destruction dans les plus brefs délais pour éviter des nuisances suite à une fermentation produisant des gaz nocifs très dangereux voir mortels.

Parmi les différents types de barrières aquatiques, il y a les barrières de sécurité anti-intrusion décrites dans WO2015081149, WO2011045791, FR2798729, WO2018063004 pour une barrière résistante et flexible, WO2018057842 concernant une barrière de sécurité anti-intrusion en eaux libres, les barrières comme celle de WO2016173613 contre les inondations produites par les tsunamis et tempêtes tropicales, les barrières anti-pollution comme celle de GB2013583, celles de protection de zone maritime comme celle de FR2749330 ou de protection de la côte de WO2013005018 et EP1696079, et les barrières anti-pollution telle celle de GB2013583,

La barrière décrite dans WO2016005970 a deux fonctions: la protection d’installation marine et le confinement de déchets flottants.

De nombreuses barrières aquatiques aux fins de confinement d’hydrobiontes, différant par leur nature et leur fonction, sont disponibles.

Les barrières de protection contre les requins et les enclos de baignade de plage sont utilisées en Australie, Hongkong, Singapour ainsi qu’en Afrique du Sud et à la Réunion. Elles vont du fond marin à la surface et sont placées autour des aires de baignade et de natation pour protéger les personnes contre les attaques de requins. La barrière d’Eco Shark Barrier Pty Ltd est faite d’un solide et flexible nylon qui peut durer 10 ans. Global Marine Enclosures Pty Ltd propose également des barrières anti-requin et des barrières de natation respectueuses de l'environnement.

Il faut également citer la barrière modulaire décrite dans le brevet WO2014190390, la barrière pour chenal composée d’éléments flexibles du brevet US3967453, et les barrières pour aquaculture telle celles décrites dans WO2000074476 et FR306202, barrière de protection de coquillages.

Il existe également des barrières à sédiments telle celle décrite dans les brevets WO8103189, WO2016112913 et FR2076012, et des rideaux à sédiments et à boues tels que les produits Ecobarrier de Ecocoast Contracting.

Plus pertinentes quand à la présente demande de brevet sont les barrières pour le confinement des méduses et des algues tel que le filet de protection de Mavi Deniz Environmental Protection Co. Il y a aussi la barrière Medusa Protect de Retificio Ribola Giovanni snc, un filet tissé décrit dans le brevet WO2014188455.

La barrière décrite dans le brevet WO1991013209 est composée d’éléments indépendants multiples destinée à empêcher la propagation d’algues, de mucilage ou organismes similaires.

Il y a également la barrière anti-algues de ProjiNova, une marque déposée par FiletNova et distribuée dans les Caraïbes par AlgeaNova.

Les barrières précitées ont pour fonction le confinement d’hydrobiontes dérivants. L’élimination ou le retraitement des hydrobiontes flottants ainsi confinés, quand elle est désirée, fait l’objet d’une étape supplémentaire, demandant une intervention humaine et mécanique telle que les barges de ProjiNova ou autres bateaux faucardeurs.

Le ramassage et la collecte des hydrobiontes photosynthétiques sont systématiquement les préambules de leur élimination lorsqu’ils se trouvent en milieu ouvert.

Cependant, une méthode pour l’élimination in situ des algues lacustres est décrite dans le brevet CN101177938. Il s’agit d’un filet recouvert de substance algicide et déposé horizontalement sur les sédiments du fond. Il s’agit la d’une extension de l’utilisation des substances algicides qui sont disponibles dans le commerce pour l’usage en bassins d’eau et piscines, et autres étendues d’eau de taille limitée et fermées. Le filet de cette méthode n’a qu’un rôle de délivrance ralentie d’algicide. Cette méthode permettant le traitement de plus grandes étendues d’eau reste cependant associée aux inconvénients des algicides. Dans CN206498798 aussi, de l’algicide est incorpore dans un filet pour aquaculture afin de lutter contre le développement d’algues.

L’usage d’algicides, et autres produits qui sont toxiques pour les hydrobiontes photosynthétiques, afin de traiter des étendues d’eau en milieu ouvert telles que rivières, lacs, mers et océans. est coûteux, peu efficace, nuisible pour l’environnement, fortement réglementé et souvent interdit.

De plus, les algicides ne font souvent que bloquer la croissance des algues, puisque les concentrations nécessaires de celles-ci, et d’autres substances, suffisamment toxiques pour tuer totalement les algues sont dangereuses pour l’homme.

Une autre méthode de contrôle de la croissance des hydrobiontes photosynthétiques avant leur développement indésirable, et plus douce pour l’environnement, est l’usage de couvertures opaques. Il doit être compris pour l’ensemble de ce document que "opaque" signifie ne laissant passer qu’une proportion insuffisante des longueurs d’ondes lumineuses nécessaires à la photosynthèse des hydrobiontes ciblés.

Le brevet US5593575 décrit l’usage d’un couvercle flottant bloquant la lumière, donc la croissance d'algues, pour le traitement des lagons de traitement des eaux usées. Un système de déflecteurs aérobies et anaérobies, perpendiculaires à la direction d'écoulement des eaux usées a pour but d’éviter la sédimentation et d’accroître l’oxygénation.

Une couverture de piscine bloquant le rayonnement actif de photosynthèse et retardant ainsi la croissance d'algues est décrite dans le brevet US20050125887, avec son procédé de fabrication.

EP3302971 et WO2016198840 de Plastipack Limited concernent un matériau en feuille, par exemple pour une couverture de piscine, avec une couche supérieure absorbant les infrarouges et une couche inférieure qui absorbe la lumière visible de façon à favoriser ainsi le chauffage de l'eau tout en éliminant la croissance d'algues. Il est appliqué avec leur produit EnergyGuard^TMdont la couleur bleue nuit est conçue pour absorber les rayons UV et visibles nécessaires pour la photosynthèse, et dont les bulles lui assurant la flottabilité ont une forme devant éviter la dégradation prématurée de la couverture au niveau de l’arête des bulles.

Il y a aussi Synthylène s.a.s, qui propose des couvertures flottantes à bulles, de couleur noire ou bleu nuit en synthebul^TM.

Ces couvertures, pratiques pour les bassins d’eau de petites tailles et les piscines, ne peuvent être utilisées telles quelles pour des étendues d’eau plus vastes qui ne peuvent pas être couvertes en totalité et dans lesquelles les hydrobiontes photosynthétiques dérivent avec les courants. Ce qui explique le recours dans ces cas-là à des méthodes de ramassage et collecte sur le littoral ou à la surface, méthodes qui demandent une intervention humaine et mécanique.

La présente invention apporte une solution à ces problèmes tout en demandant une intervention humaine bien moindre, avec un coût également moindre, puisque ce dispositif est passif et ne demande qu’un minimum d’intervention humaine pour sa pose et sa maintenance.

Le dispositif consiste dans l’association et la combinaison d’une couverture de surface opaque avec une barrière stoppant les hydrobiontes photosynthétiques dérivants que l’on veut éliminer. La barrière permet de maintenir les hydrobiontes sous la couverture qui bloque l’arrivée de lumière et ainsi stoppe la photosynthèse. Cette perturbation de la physiologie des hydrobiontes utilisant la photosynthèse entraîne une dégénérescence de ceux-ci associée à une diminution de leur flottabilité. Ceux-ci vont alors quitter la surface et couler, c’est à dire descendre jusqu à une profondeur correspondante à leur flottabilité diminuée, ou densité plus élevée.

La barrière incluse dans le dispositif faisant l’objet de la présente demande d’invention peut être constituée de tout matériel, solide, rigide ou flexible, perméable ou imperméable à l’eau. Sa caractéristique essentielle est qu’elle ne laisse pas passer les hydrobiontes ciblés. Elle doit également descendre jusqu’à une profondeur à laquelle la lumière en l’absence de la couverture du dispositif est insuffisante pour la physiologie desdits hydrobiontes. Ceci afin d’éviter que les hydrobiontes ayant descendu ne puissent à nouveau bénéficier de suffisamment de lumière en s’échappant de la zone ombragée une fois passés sous la barrière.

La barrière est de préférence statique, maintenue en place par un ou des systèmes couramment utilisés pour cela, par exemple des ancres ou des filins attaches à terre lorsque cela est possible.

Dans une version préférée du dispositif, elle est constituée d’un filet dont le vide de maille est suffisamment petit pour ne pas laisser passer les hydrobiontes photosynthétiques que l’on veut éliminer ou récolter, afin de les garder sous la couverture opaque. Afin de le maintenir dans une position verticale, son extrémité supérieure dépassant la surface, le filet peut être lesté ou relié dans sa partie inférieure à des fondations, des ancres ou toutes autres fixations, et lié dans sa partie supérieure à une ligne de flottaison qui peut être constituée de tout élément ou assemblage d’éléments à flottabilité élevée, ou densité inférieure à 1, par exemple et sans limitation, des bouées, du polystyrène expansé, ou du bois.

Il est possible d’utiliser une des barrières contre les méduses et algues disponibles dans le commerce si elle descend suffisamment profond, mais tout type de filet peut l’être s’il remplit la condition relative au maillage et celle relative à la profondeur, et est suffisamment résistant pour les conditions locales.

Le dispositif prend avantage de la dépendance à la lumière des hydrobiontes photosynthétiques qui ont développé divers mécanismes tels des pneumatocystes pour se maintenir proches de la surface et ainsi obtenir une intensité lumineuse maximale en milieu aqueux.

Une qualité critique de la couverture de surface est donc son opacité aux longueurs d’ondes de la lumière utilisées pour la photosynthèse par les hydrobiontes que l’on veut éliminer ou récolter.

Une condition nécessaire au bon fonctionnement du dispositif est une surface de couverture suffisante pour assurer la privation continuelle de lumière des hydrobiontes jusqu’à leur descente à une profondeur à laquelle la lumière en l’absence de la couverture du dispositif est insuffisante pour la physiologie desdits hydrobiontes. Il faut donc tenir compte de l’inclinaison des rayons lumineux du soleil durant son déplacement.

Le positionnement optimal de la barrière devant arrêter et maintenir les hydrobiontes sous la couverture est perpendiculaire au déplacement des hydrobiontes, sauf dans certains circonstances particulières que l’on aborde plus loin. La superficie couverte de chaque coté de la barrière dépend de l’orientation de cette dernière par rapport à l’arrivée de lumière, de la latitude de sa localisation, de la composition de l’eau, en particulier de sa transparence aux longueurs d’ondes de la photosynthèse des hydrobiontes, de son indice de réfraction et de diffraction, ainsi que de l’efficacité de la photosynthèse des hydrobiontes ciblés. Elle dépend également de la quantité d’hydrobiontes que la barrière capture pendant le délai nécessaire à leur perte de flottabilité. Plus cette quantité est importante, plus la superficie couverte par la couverture doit l’être.

La couverture ayant un très faible degré de transmission de la lumière est préférentiellement proche de ou à la surface de l’eau.

Elle peut être de toute nature, rigide ou flexible.

Par exemple et sans limitation, la couverture de la surface peut, en particulier mais sans limitation, être assurée par une solution en charpente telle qu’un pont, un embarcadère, un ponton ou autre dispositif rigide sous lequel une barrière sera disposée de façon optimale, c’est à dire là où la luminosité est minimale, tout en permettant le maintien sous couvert des hydrobiontes dérivants, c’est à dire aussi perpendiculaire à leur mouvement que possible.

La couverture de la surface peut également être assurée par toute couverture flexible comme une ou plusieurs bâches de couverture de bassins d’eau, ou toutes autres bâches similaires. Il peut s’agir d’une couverture flottante, d’une bâche avec des sangles reprises en périphérie sur des fondations ou fixations ou ancres.

Lorsque la couverture est flexible et amovible, elle a préférentiellement une flottabilité minimale au maintien à la surface de l’étendue d’eau, autrement dit une densité inférieure à l’eau traitée, une masse volumique inférieure à 1 g/ml pour de l’eau douce et à 1.025 g/ml pour de l’eau de mer.

La couverture flexible et amovible est préférentiellement faite de PVC, renforcée de fibres de polyester et liée à une couche de mousse de PVC contenant soit des micro sphères fermées, soit des poches d’air ou des coussins d’air fermés.

Alternativement, il est possible d’utiliser une couverture sans flottabilité suffisante mais qui devra alors être supportée par plusieurs lignes de flottaison.

La couverture peut ou non être associée à un enrouleur ou système d’enroulement pour l’ajustement de l’étendue de la surface couverte en fonction des besoins et des conditions.

Lorsque cela est possible, une couverture flottante du type de celles commercialisées par Plastipack Limited et Synthylène s.a.s, est préférée pour sa flexibilité qui prolongera sa durée de vie face aux éléments et sa mobilité. Cependant, une simple toile goudronnée suffisamment opaque et munie de flotteurs adéquats peut convenir.

Toujours pour la flexibilité, toutes les fixations et sangles seront de préférence élastiques, par exemple avec une fixation par sandow périphérique.

Afin de couvrir la surface nécessaire, la couverture peut être composée de plusieurs sous-unités, plusieurs bâches par exemple, ce qui permet le remplacement des parties endommagées.

Bien que des couvertures de bassins puissent convenir pour des emplacements où la surface est suffisamment calme, il est nécessaire d’augmenter leur résistance pour les surfaces agitées. L’augmentation de leur épaisseur et le renforcement par un maillage sont parmi les solutions à envisager, tout en conservant une flexibilité pour les surfaces ondulées par des vagues ainsi qu’une flottabilité suffisante.

La couverture peut avoir des fentes perpendiculaires à la barrière et espacées régulièrement afin de permettre l’accès à l’air libre d’animaux et nageurs.

La couverture et la barrière sont de préférence étroitement liées, à l’aide par exemple de fixations périphériques par sandows.

Dans une variante du dispositif, la couverture est solidaire et indissociable de la barrière, le dispositif est alors constitué d’une seule pièce dont une partie fait office de couverture et l’autre de barrière.

L’extrémité de la couverture éloignée de la barrière peut être ancrée. Elle peut éventuellement être liée à une ligne de flottaison ou une ligne de bouées, qui a alors deux fonctions: aider à la flottabilité de la couverture et la maintenir en position optimale, étendue avec un degré de liberté ajusté aux conditions. Cette ligne de flottaison peut ou non être ancrée.

Il peut également y avoir plusieurs lignes de flottaison supportant la couverture, disposées parallèlement entre la ligne de flottaison de la barrière et la ligne de flottaison de l’extrémité éloignée de la couverture.

Bien que ce dispositif soit indiqué préférentiellement pour les hydrobiontes photosynthétiques flottants à la surface ou près de la surface, ce dispositif peut également être appliqué à des hydrobiontes photosynthétiques dérivants plus en profondeur à la condition qu’ils soient assez dépendants de la lumière leur parvenant de la surface.

représente une vue latérale d’une version du dit dispositif dans laquelle la couverture flottante chevauche la barrière. L’annotation 1 indique la couverture, 2 la barrière, 3 une ligne de flottaison et 4 un hydrobionte.

représente le dispositif dans une version alternative et plus adaptée aux couvertures flottantes opaques disponibles sur le marché, dans laquelle une ou plusieurs couvertures sont disposées de chaque coté de la barrière, et liées entre-elles, ainsi qu’avec plusieurs lignes de flottaison dont celles aux extrémités des couvertures flottantes.

On peut dans certains cas particuliers, utiliser des couvertures sélectives quand à ou aux longueurs d’ondes transmises et à celles stoppées, permettant la sélection des hydrobiontes photosynthétiques éliminés et de ceux survivants. Cela peut être utiliser dans la culture d’algues, ou plus généralement dans la mariculture.

La face inférieure de la couverture, en contact avec l’eau, peut être recouverte de substances toxiques pour les hydrobiontes ciblés ou d’un enduit ou peinture contenant de telles produits, par exemple la peinture de Waterline Paints Ltd décrite dans GB2278361, une peinture anti-salissures élastomère comme celle décrite dans FR2207963, une peinture biologique anti-encrassement telle celle de WO2017041196 ou un revêtement antisalissure tel celui décrit dans US4596724. Les substances algicides et/ou anti-encrassement peuvent aussi être directement incorporées à la couverture ou à l’une des couches la composant.

La forme de la barrière peut être adaptée aux conditions locales pour optimiser le maintien des hydrobiontes dérivants dans l’ombre de la couverture. Pour cette raison, les formes arrondies ou angulaires présentant une face concave aux hydrobiontes arrivant sont préférées. Une forme concave peut être naturellement obtenue en reliant les deux extrémités latérales de la barrière à des fixations, par exemple des ancres, avec une tension entre les extrémités permettant la concavité désirée.

représente une vue surplombante d’un telle version du dispositif.

Selon une version du dispositif, la barrière ne descend pas jusqu’au fond et les hydrobiontes photosynthétiques à flottabilité réduite, ayant donc descendu le long de la barrière, seront alors dispersés par les mouvements d’eau en profondeur. En particulier, les mouvements d’eau de surface apportant ces hydrobiontes en direction du littoral ont en contre-partie des mouvements d’eau en profondeur de direction opposée. Ces mouvements d’eau en profondeur entraînent alors les hydrobiontes à flottabilité réduite vers le large.

Selon une variante dudit dispositif, la barrière forme à son extrémité basse une poche en forme de gouttière qui peut ou non reposer sur le fond. Cette poche-gouttière va alors recueillir les hydrobiontes perdant leur flottabilité.

représente une vue latérale d’une telle variante.

Un des avantages de cette version est la rétention desdits hydrobiontes dans le volume d’eau ombragé par la couverture de surface lors de la diminution de leur flottabilité, garantissant le blocage de leur photosynthèse jusqu’à leur totale décomposition ou leur collecte. Il n’est alors plus nécessaire que la barrière descende à la profondeur où la lumière est insuffisante en l’absence de la couverture du dispositif.

Un autre avantage est le lestage ainsi obtenu du dispositif, lui procurant une meilleure stabilité.

De plus, les hydrobiontes présents dans la poche-gouttière, organismes photosynthétiques dont la flottabilité est réduite, leurs commensaux et autres hydrobiontes opportunistes de la décomposition des premiers peuvent éventuellement être récoltés pour leur valorisation ou leur vente.

Un exemple parmi bien d’autres possibilités de valorisation est un apport nutritionnel en aquaculture, salmoniculture, mariculture, pisciculture, conchyliculture, mytiliculture, vénériculture, cérastoculture et astaciculture.

Dans certaines circonstances particulières, par exemple des changements de direction des courants, la barrière du dispositif peut former un enclos dont l’ouverture est un entonnoir qui peut être refermé, avec ou sans col, telle une amphore.

représente une vue surplombante de tels enclos.

L’enclos défini par la barrière peut être partiellement ou totalement couvert par la couverture flottante opaque. Dans la perspective de la récolte, la capture ou la pêche des hydrobiontes attirés par, associés avec, cultivés ou élevés à l’aide des hydrobiontes photosynthétiques se décomposant, la barrière peut soit descendre jusqu’au fond ou bien former un plancher, formant une nasse dont le plafond est la surface couverte partiellement ou en totalité par la couverture du dispositif.

Un des avantages connexes de ce dispositif est sa qualité écologique, de par son intégration au système biologique aquatique, la variante à poche-gouttière et la variante formant nasse faisant office de nurseries en favorisant le développement des saprophytes et autres organismes pouvant se nourrir de ces hydrobiontes, ce qui favorise à long terme leur élimination par l’écosystème.

Un cas particulier d’application du dispositif de cette invention est la problématique des algues Sargassum natans et Sargassum fluitans, des algues brunes dont la présence abondante dans les caraïbes gêne la navigation, la pêche et autres activités nautiques professionnelles ou de loisir, ainsi que le décrit abondamment la littérature. Leur échouage non seulement enlaidit les plages mais, suite à leur fermentation sur terre, produit des gaz nocifs très dangereux voir mortels.

Les espèces benthiques se reproduisent sexuellement, mais Sargassum natans et S. fluitans ne se reproduisent que par fragmentation végétative, rendant inefficace et même contre-productive toute destruction mécanique en mer (https://en.wikipedia.org/wiki/Fragmentation_(reproduction).

En règle générale, les algues sargasses ne sont pas différenciées en vraies feuilles, tiges, et racines; ils ont plutôt des thalles coriaces et densément ramifiés, composés d'axes, de lames et de vessies pneumatiques.

S. natans et S. fluitans constituent des habitats uniques et importants pour un groupe divers d'animaux marins, fournissant nourriture, ombre et abri aux poissons, crevettes, crabes et tortues [Witherington et al., 2012; Lapointe et al., 2014].

Dans l'océan Atlantique, Sargassum est considéré comme la «forêt tropicale flottante d’or» par l'Alliance de la mer des Sargasses (http://www.sargassoseacommission.org/index.php). Laffoley et ses collaborateurs (Gulf Coast Research Laboratory, http://gcrl.usm.edu/) ont identifié 139 espèces de poissons associées à Sargassum, qui représente également une ressource marine pour la nourriture et le carburant. Ces algues servent aussi d’engrais pour les écosystèmes végétaux des dunes de sable qui aident à protéger la stabilité des rives et à promouvoir la biodiversité des oiseaux, des crabes et autres invertébrés du littoral.

Il est donc important de souligner l’intégration à l’écosystème marin de la solution proposée ici.

Or ces algues commencent à perdre leur flottabilité après 3 jours dans l’obscurité totale (observation de l’inventeur) et sont donc de bonnes candidates pour le dispositif décrit dans ce document.

Leur décomposition induite par le présent dispositif évite leur multiplication par fragmentation, nourrit et fertilise l’écosystème marin, et encourage le développement de leurs prédateurs.

Claims (9)

1. Dispositif résultant de la combinaison d’une couverture (1) bloquant les longueurs d’ondes utilisées pour la photosynthèse d’hydrobiontes dérivants et d’une barrière (2) stoppant ces hydrobiontes pour les maintenir sous cette couverture.
2. Dispositif selon la revendication 1 caractérisé en ce que la barrière est constituée d’un filet dont le vide de maille est suffisamment petit pour stopper les hydrobiontes photosynthétiques ciblés, et maintenu dans une position verticale, sa partie inférieure lesté ou relié à des fondations, des ancres ou toutes autres fixations, et son extrémité supérieure dépassant la surface liée à une ligne de flottaison qui peut être constituée de tout élément ou assemblage d’éléments à flottabilité élevée, ou densité inférieure à 1, par exemple et sans limitation, des bouées, du polystyrène expansé, ou du bois.
3. Dispositif selon la revendication 1 caractérisé en ce que la couverture de la surface est assurée par une ou des couvertures flottantes opaques, dont les extrémités éloignées de la barrière sont liées à des lignes de flottaison.
4. Dispositif selon la revendication 1 caractérisé en qu’il intègre un ou des enrouleurs ou systèmes d’enroulement pour l’ajustement de l’étendue de la surface couverte en fonction des besoins et des conditions.
5. Dispositif selon la revendication l caractérisé en ce que la couverture est solidaire et indissociable de la barrière, le dispositif étant alors constitué d’une seule pièce dont une partie fait office de couverture et l’autre de barrière.
6. Dispositif selon la revendication l caractérisé en ce que la couverture est sélective quand à ou aux longueurs d’ondes transmises et à celles stoppées, permettant la sélection des hydrobiontes photosynthétiques éliminés.
7. Dispositif selon la revendication l caractérisé en ce que la barrière ne descend pas jusqu’au fond, mais descend seulement jusqu’à la profondeur à laquelle la lumière en l’absence de la couverture du dispositif est insuffisante pour la physiologie desdits hydrobiontes, permettant la dispersion des hydrobiontes photosynthétiques à flottabilité réduite par les mouvements d’eau en profondeur.
8. Dispositif selon la revendication l caractérisé en ce que la barrière forme à son extrémité basse une poche en forme de gouttière qui recueille les hydrobiontes perdant leur flottabilité.
9. Dispositif selon la revendication l caractérisé en ce que la barrière forme un enclos partiellement ou totalement couvert par la couverture opaque, et dont l’ouverture, pouvant être obturée, est un entonnoir, avec ou sans col.
   Dispositif selon la revendication l et 9, caractérisé en ce que la barrière forme une nasse dont le plancher est constitué soit par le fond, soit par un prolongement de la barrière ou encore tout élément pouvant remplir cette fonction et lié à la barrière.