FR3066576A1

FR3066576A1 - Dispositif de transmission de mouvement ameliore pour moteur thermique

Info

Publication number: FR3066576A1
Application number: FR1754519A
Authority: FR
Inventors: Moussa Diaby; Fabrice Chassard; Mustapha Abouhala; Bernard Faivre; Philippe Pataud
Original assignee: Peugeot Citroen Automobiles SA
Current assignee: PSA Automobiles SA
Priority date: 2017-05-22
Filing date: 2017-05-22
Publication date: 2018-11-23
Anticipated expiration: 2037-05-22
Also published as: FR3066576B1

Abstract

L'invention porte principalement sur un dispositif mécanique de transmission de mouvement (12) pour moteur thermique, notamment de véhicule automobile, comportant : - un piston (21) muni d'un axe (20), et - une bielle (13) comportant un pied de bielle (16) et une tête de bielle, caractérisé en ce qu'une zone de contact entre le pied de bielle (16) et le piston (21), ou une bague (30) interposée entre l'axe du piston (20) et un alésage (24) du pied de bielle (16), est réalisée dans un matériau contenant au moins un lubrifiant solide.

Description

DISPOSITIF DE TRANSMISSION DE MOUVEMENT AMELIORE POUR MOTEUR THERMIQUE [0001] La présente invention porte sur un dispositif de transmission de mouvement amélioré pour moteur thermique. L'invention trouve une application particulièrement avantageuse, mais non exclusive, dans le domaine des véhicules automobiles.

[0002] De façon connue en soi, une bielle de moteur thermique comporte un corps muni à une de ses extrémités d'une tête de bielle destinée à coopérer avec un maneton de vilebrequin et à l'autre de ses extrémités d'un pied de bielle destiné à coopérer avec un axe d'un piston du moteur via un alésage interne pour assurer une liaison rotative entre la bielle et le piston.

[0003] Suivant certaines configurations connues, l’axe de piston peut être monté serré directement dans le pied de bielle. Cela est le cas notamment pour les moteurs peu sollicités, tels que les moteurs à essence atmosphériques.

[0004] En revanche, dans le cas des moteurs chargés, le produit de la pression par la vitesse devient trop important pour que les efforts soient uniquement supportés par les bossages du piston. L’utilisation d’une bague dans le pied de bielle permet de moins solliciter les bossages du piston en réduisant la vitesse de frottement. Une bague pourra ainsi être utilisée dans des applications de moteur à essence à cylindrée réduite (principe dit de downsizing en anglais) associé à un système de suralimentation.

[0005] Comme cela est représenté sur la figure 1, les bagues pourront être montées dans des pieds de bielle 1 ayant une section de forme trapézoïdale. Pour assurer la lubrification de l'ensemble, un perçage peut être ménagé dans l’âme de la bielle pour alimenter en huile sous pression la zone de contact entre la bague et l'axe de piston. Cette solution est toutefois à éviter pour des questions de coûts.

[0006] Il est également possible d'utiliser une alimentation par retombée de l’huile destinée au refroidissement du fond du piston à travers un ou plusieurs trous 2 dans la partie supérieure du pied de bielle 1.

[0007] Afin de faciliter l’écoulement de l’huile vers la zone de charge, plusieurs solutions techniques sont envisageables comme par exemple l'usinage d’une gorge circonférentielle dans le pied de bielle 1 ou au dos de la bague.

[0008] Une configuration couramment utilisée représentée sur la figure 2 consiste à réaliser une rainure 5 en forme de patte d’oie dans la face interne de la bague 6 se terminant par deux portions formant un angle non nul l'une par rapport à l'autre. Les rainures 5 sont généralement réalisées par estampage au cours du procédé de fabrication.

[0009] La bague 6 comporte une couche d’antifriction déposée sur un support en acier. Pour les applications peu chargées, la couche d’antifriction est par exemple à base d’aluminium et d'étain. Pour les applications plus chargées, la couche d'antifriction est à base de cuivre. En fonction de la composition, la résistance est plus ou moins grande.

[0010] Contrairement aux coussinets, les bagues 6 sont généralement alésées après avoir été frettées dans l’alésage du pied de bielle 1. L’épaisseur du revêtement doit donc être suffisamment importante au départ et être spécifiée en fonction des moyens de fabrication sur la ligne de bielle. Pour réduire les coûts d’usinage, cette surépaisseur est limitée au maximum.

[0011] Afin de fabriquer les bagues 6 de pied de bielle 1, des poudres 8 en alliage de bronze sont déposées, frittées, et colaminées sur des tôles en aciers 9, tel que cela est illustré par la figure 3a. Les bandes d’acier 10 revêtues de l’alliage en bronze sont ensuite découpées, tel que cela est illustré par la figure 3b, puis chanfreinées et mises en forme par roulage, tel que cela est illustré par la figure 3c. En fonction de la demande, un trou et une rainure de lubrification en patte d’oie pourront être réalisés par estampage.

[0012] Les bagues 6 peuvent alors être agrafées si l’on souhaite réaliser une rectification du dos, ou non agrafées. Avant roulage, on réalise une dernière étape de rectification du dos de la bague 6 ayant pour objectif d’améliorer la portée au dos. Les bagues 6 sont ainsi prêtes à être emmanchées sur les pieds de bielles 1 et alésées au diamètre et à la rugosité adaptés à l'application.

[0013] Toutefois, les bagues existantes sont coûteuses et présentent des risques d’usures avec l’abaissement de la viscosité des huiles, des risques de grippages en cas de sous-lubrification, ainsi que des problèmes de tenue aux fortes conditions de chargement. En outre, il peut être nécessaire de déposer une couche de revêtement bas frottement sur l’axe de piston pour la garde au grippage sous forts chargements, ce qui est une étape onéreuse du procédé de fabrication du moteur thermique.

[0014] L'invention vise à remédier efficacement à ces inconvénients en proposant un dispositif mécanique de transmission de mouvement pour moteur thermique, notamment de véhicule automobile, comportant :

- un piston muni d'un axe, et

- une bielle comportant un pied de bielle et une tête de bielle, caractérisé en ce qu'une zone de contact entre le pied de bielle et le piston, ou une bague interposée entre l'axe du piston et un alésage du pied de bielle, est réalisée dans un matériau contenant au moins un lubrifiant solide.

[0015] L'invention permet ainsi de s’affranchir du trou de lubrification et/ou des revêtements bas frottement déposés sur les axes de piston, tout en assurant une excellente tenue à l’usure, une bonne capacité de tenue à la charge, et une garde au grippage, aussi bien en condition de sous-lubrification qu’en utilisation d’huile très basse viscosité.

[0016] Selon une réalisation, la zone de contact ou la bague est réalisée dans un matériau métallique contenant au moins un lubrifiant solide choisi parmi du molybdène, du sulfure de manganèse, du graphite, du disulfure de molybdène, et du savon solide au zinc.

[0017] Selon une réalisation, une teneur en lubrifiant solide est comprise entre 0,5% et 15% en masse.

[0018] Selon une réalisation, le matériau métallique est de l'acier fritté.

[0019] Selon une réalisation, le matériau en acier fritté contient:

- 0,4 à 0,6% en masse de carbone,

-1,5% à 3% en masse de cuivre et/ou 0,5 à 1,5% en masse de molybdène,

- 0,5 à 2% en masse de sulfure de manganèse et/ou des lubrifiants solides de type graphite ou du disulfure de molybdène, et

- 0,5 à 1% en masse de savon solide au zinc.

[0020] Selon une réalisation, l'axe de piston est dépourvu de revêtement de surface à faible coefficient de frottement.

[0021] Selon une réalisation, la bague du pied de bielle présente un alésage de section trapézoïdale et/ou ovalisé.

[0022] Selon une réalisation, une périphérie interne de la bague présente une rainure circonférentielle et/ou une rainure transversale et/ou des rainures formant des stries croisées les unes par rapport aux autres.

[0023] Selon une réalisation, le pied de bielle comporte une rotule, et la zone de contact est une partie femelle du piston recevant ladite rotule du pied de bielle.

[0024] L'invention a également pour objet un procédé de réalisation d'une bague de pied de bielle caractérisé en ce qu'il comporte:

- une étape de frittage dans un moule d'une poudre d'acier fritté contenant au moins un lubrifiant solide, suivi,

- soit d'une étape de refroidissement, puis d’un revenu,

- soit d’une étape de traitement thermochimique de carbonitruration, d’un refroidissement à l’huile, puis d’un revenu.

[0025] Selon une mise en oeuvre, l'étape de frittage est réalisée sous une atmosphère composée entre 85% et 95% d'azote et entre 5% et 15% de dihydrogène, à une température comprise entre 1100°C et 1200°C, pendant une durée comprise entre25 minutes et 35 minutes.

[0026] Selon une mise en oeuvre, l'étape de refroidissement est réalisée à une vitesse comprise entre 4 et 5°C/s, suivi d'un revenu à une température comprise entre 190°C et 210°C à l'air, pendant une durée comprise entre 50 minutes et 70 minutes, ou alternativement l'étape de traitement thermochimique de carbonitruration est réalisée à une température comprise entre 900°C et 950°C, pentànt une durée comprise entre 15 minutes et 25 minutes, suivi d'un refroidissement à l'huile à une température comprise entre 50°C et 70°Ç puis d'un revenu à une température comprise entre 190°C et 210°C à l’air pendant une durée comprise entre 50 minutes et 70 minutes.

[0027] L’invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit et à l’examen des figures qui l’accompagnent. Ces figures ne sont données qu’à titre illustratif mais nullement limitatif de l’invention.

[0028] La figure 1, déjà décrite, est une vue de côté illustrant un exemple de pied de bielle de section trapézoïdale selon l'état de la technique;

[0029] La figure 2, déjà décrite, est une représentation schématique illustrant une rainure en forme de patte d'oie réalisée à l'intérieur d'une bague de pied de bielle pour faciliter un écoulement d'huile vers une zone de charge selon l'état de la technique;

[0030] Les figures 3a à 3c, déjà décrites, sont des vues illustrant les étapes d'un procédé de fabrication de bagues de pied de bielle selon l'état de la technique;

[0031 ] La figure 4a est une vue en perspective d'un dispositif mécanique de transmission de mouvement selon la présente invention comportant une bague réalisée en acier fritté autolubrifiant;

[0032] La figure 4b est une vue détaillée de la liaison entre le piston et le pied de bielle de la figure 4a;

[0033] La figure 5 est une représentation schématique illustrant un tribomètre permettant d'évaluer les caractéristiques tribologiques du contact entre la bague de pied de bielle et l'axe de piston;

[0034] Les figures 6a et 6b sont des représentations graphiques montrant l'évolution, en fonction de la distance de glissement, du coefficient de frottement pour une bague réalisée en acier et dans un acier fritté contenant un lubrifiant solide respectivement pour une charge de 10 Newtons et pour une charge de 15 Newtons;

[0035] La figure 7 est une représentation graphique illustrant le niveau de frottement mesuré respectivement pour une plaque en acier fritté contenant un lubrifiant en contact avec un axe de piston revêtu ou non, et une plaque en bronze fritté en contact avec un axe de piston revêtu ou non;

[0036] La figure 8 est une vue de côté illustrant un pied de bielle de section trapézoïdale utilisé avec une bague réalisée en acier fritté autolubrifiant selon la présente invention;

[0037] La figure 9 est une vue de côté illustrant un pied de bielle ayant un alésage ovalisé destiné à recevoir une bague réalisée en acier fritté autolubrifiant selon la présente invention;

[0038] La figure 10 est une vue en perspective d'une bague de pied de bielle selon l'invention comportant une rainure circonférentielle;

[0039] La figure 11 est une vue en perspective d'une bague de pied de bielle selon l'invention comportant une rainure transversale;

[0040] La figure 12 est une représentation schématique d'une bague de pied de bielle selon l'invention comportant sur sa périphérie interne des rainures formant des stries croisées les unes par rapport aux autres;

[0041] Les figures 13a et 13b sont des photographies illustrant respectivement une matrice ferritique intégrant des lubrifiants solides et des phases dures, et un mélange de poudres comportant une répartition et une alternance de phases dures et tendres;

[0042] La figure 14 est une vue en coupe illustrant une variante de réalisation du dispositif mécanique de transmission de mouvement selon la présente invention;

[0043] La figure 15 est un diagramme des différentes étapes du procédé de fabrication d'une bague réalisée en acier fritté autolubrifiant selon la présente invention.

[0044] Les éléments identiques, similaires, ou analogues conservent les mêmes références d'une figure à l'autre.

[0045] La figure 4a montre un dispositif mécanique de transmission de mouvement 12, notamment de véhicule automobile, comportant une bielle 13 de moteur thermique ayant un corps 14 muni à une de ses extrémités d'un pied de bielle 16 et à l'autre de ses extrémités d'une tête de bielle 17.

[0046] Le pied de bielle 16 est destiné à coopérer avec un axe 20 d'un piston 21 du moteur via un alésage interne 24, tandis que la tête de bielle 17 est destinée à autoriser le passage d'un maneton d'un vilebrequin via un alésage interne 25.

[0047] Le piston 21 comporte un trou d'axe 28 permettant le passage de l'axe de piston

20. Ainsi, pour assurer une liaison rotative entre la bielle 13 et le piston 21, l'axe de piston est inséré dans le trou d'axe 28 du piston 21 et dans l'alésage interne 24 du pied de bielle 16.

[0048] Comme cela est mieux visible sur la figure 4b, une bague 30 est interposée entre l'alésage interne 24 du pied de bielle 16 et l'axe de piston 20. Cette bague 30 est réalisée dans un matériau métallique, par exemple en acier fritté, comprenant au moins un lubrifiant solide. Avantageusement, une teneur en lubrifiant solide de la bague 30 est comprise entre 0,5% et 15% en masse. [Merci à l'inventeur de vérifier ce point] [0049] La spécificité des aciers frittés à charges solides et/ou phases dures est l’utilisation de mélange de poudres contenant des additifs permettant une combinaison de solutions métallurgiques influençant les propriétés tribologiques. Le choix des poudres est effectué de façon à permettre une alternance et une répartition de constituants métallurgiques dures et tendres.

[0050] En l'occurrence, la bague 30 est réalisée à partir d’une matrice ferreuse comportant des lubrifiants solides (graphite, MnS, MoS₂...) et des phases dures (carbures). Des nuances de poudres au chrome sont généralement utilisées pour éviter l'ajout d’éléments sensibles comme le nickel, avec toutefois une composition chimique compatible avec un traitement thermique de trempe dans la masse immédiatement après frittage. Une densification mécanique de la surface est opérée et une imprégnation des pores avec du cuivre est possible.

[0051] Suivant un exemple particulier, on choisit avantageusement un mélange de poudres alliées en acier fritté contenant:

- 0,4 à 0,6% en masse de carbone,

- 1.5% à 3% en masse de cuivre, de préférence 2%, et/ou 0,5 à 1,5% en masse de molybdène,

- 0,5 à 1% en masse de savon solide au zinc.

[0052] On précise que le reste du matériau de la bague 30 est composé de fer. [Merci à l'inventeur de vérifier ce point] [0053] En outre, le mélange de poudres a de préférence une densification comprise entre 7 et 7,2 g/cm. Ces différentes caractéristiques du mélange de poudres conduisent à de bonnes propriétés tribologiques.

[0054] Comme cela est représenté sur la figure 5, les caractérisations tribologiques des solutions en aciers frittés autolubrifiants sont effectuées sur un tribomètre 32 comportant un cylindre 33 mobile en contact avec une plaque 34 fixe. Le contact est donc linéique. Le cylindre 33 représente l’axe de piston 20 en acier cémenté pouvant être nu ou revêtu d'une couche à faible coefficient de frottement, notamment de type DLC (pour Diamond Like Carbon en anglais). La plaque 34 représentant la bague 30 de pied de bielle 16 est mise en forme avec différents matériaux utilisés en série (fritté bronze) ou à base d'acier fritté autolubrifiant selon l'invention.

[0055] Une force verticale F est appliquée sur le cylindre 33. Le cylindre 33 est mis en mouvement alternatif linéaire. Les essais se déroulent en milieu lubrifié par de l’huile complètement formulée de grade de viscosité 0W30. Les pressions de contact, les vitesses de glissement, et les températures utilisées sont représentatives du fonctionnement du contact entre l'axe de piston 20 et le pied de bielle 16.

[0056] Les figures 6a et 6b montrent l'évolution en fonction de la distance de glissement Dist du coefficient de frottement C_f pour une bague 30 réalisée respectivement en acier (courbes C1 et C1') et dans un acier contenant un lubrifiant solide à base de disulfure de molybdène (MoS₂) (courbes C2 et C2j. La figure 6a a été obtenue pour une charge de 10 Newtons et la figure 6b a été obtenue pour une charge de 15 Newtons. Ces courbes montrent un abaissement significatif du frottement avec un mélange de poudres contenant du disulfure de molybdène (MoS₂), en particulier lorsque le contact devient de plus en plus chargé (cf. figure 6b).

[0057] Par ailleurs, comme cela est représenté sur la figure 7, on distingue les essais réalisés avec une plaque 34 en acier fritté contenant un lubrifiant solide PI_AF_lub_sol et les essais réalisés avec une plaque 34 en bronze fritté PI_BF. Ces essais ont été réalisés respectivement avec un axe de piston 20 en acier revêtu d'un revêtement de type DLC (A_Pis_DLC) et avec un axe de piston 20 en acier non revêtu (A Pis).

[0058] On observe qu'en régime lubrifié, les solutions en acier fritté autolubrifiant permettent de diviser le frottement C_f par deux par rapport à la solution en série en bronze fritté.

[0059] L’utilisation d’axe non revêtu APis face à des solutions en série en bronze fritté PI_BF est défavorable en frottement et en usure par rapport à l'utilisation d'axe revêtu A_Pis_DLC. En effet, on observe une hausse du frottement de 30 à 40%.

[0060] A contrario, les solutions en acier fritté autolubrifiant PI_AF_lub_sol présentent une amélioration du comportement en friction avec des axes non revêtus A Pis. On constate en effet, une baisse d'environ 15% du frottement avec un axe non revêtu A Pis par rapport au contact entre l'axe de piston revêtu A_Pis_DLC et la bague 30 en acier fritté autolubrifiant.

[0061] L'utilisation de bagues 30 de pied de bielle 16 en acier fritté autolubrifiant permet donc d'utiliser un axe de piston 20 non revêtu par le revêtement de type DLC sans que cela n'augmente le frottement entre ces éléments.

[0062] Afin d’améliorer la lubrification du contact entre l'axe de piston 20 et la bague 30 du pied de bielle 16, il est possible d'aménager le profil et la géométrie de l’alésage de la bague 30.

[0063] Ainsi, la bague 30 pourra présenter un alésage de section trapézoïdale, tel que cela est montré sur la figure 8. L'alésage pourra également être ovalisé, tel que cela est montré sur la figure 9.

[0064] En outre, il sera possible de réaliser une rainure circonférentielle 37 ou une rainure transversale 38 dans la périphérie interne 35 de la bague 30, tel que cela est illustré respectivement sur les figures 10 et 11.

[0065] Des rainures formant des stries croisées 39 les unes par rapport aux autres pourront être ménagées dans la périphérie interne 35 de la bague 30, tel que montré sur la figure 12. L'angle entre les stries 39 pourra être compris par exemple entre 45 et 50 degrés.

[0066] L’invention peut également être associée à un axe de piston 20 conçu pour faciliter la lubrification par la striation simple de l’axe de piston 20, la striation hélicoïdale de l’axe de piston 20, ou la striation croisée de l’axe de piston 20.

[0067] On décrit ci-après, en référence avec la figure 15, les différentes étapes du procédé de fabrication d'une bague 30 en acier fritté autolubrifiant selon la présente invention.

[0068] Au cours d'une première étape de frittage 101, le mélange de poudres alliées en acier fritté précité est introduit à l'intérieur d'un moule pour assurer la mise en forme de la bague 30 selon la dimension voulue. Le frittage est réalisée sous une atmosphère composée entre 85% et 95% d'azote (N₂), de préférence 90% d'azote, et entre 5% et 15% de dihydrogène (H₂), de préférence 10% de dihydrogène, à une température comprise entre 1100°C et 1200°C, de préférence 1120°C, pendant unedurée comprise entre 25 minutes et 35 minutes de préférence 30 minutes. La température de frittage favorise le maximum de diffusion entre les particules et permet d’améliorer les propriétés mécaniques dans la masse.

[0069] Le frittage pourra être suivi,

- soit, dans une étape 102, d’un refroidissement à une vitesse de 4 à 5°C/s puis d’un revenu à une température comprise entre 190°C et 210°C à l'air, valant de préférence 200 °C, pendant une durée comprise entre 50 minutes et 70 minutes, valant de préférence 60 minutes,

- soit, dans une étape 103, d’un traitement thermochimique de carbonitruration réalisé à une température comprise entre 900°C et 950°C,valant de préférence 920°C, pendant une durée comprise entre 15 minutes et 25 minutes, valant de préférence 20 minutes, suivi d'un refroidissement à l'huile à une température comprise entre 50°C et 70°C,valant de préférence 60°Q puis d'un revenu à une température comprise entre 190°C et 210°C à l'air, valant de préférence 200°C, pendant une durée comprise entre 50 minutes et 70 minutes, valant de préférence 60 minutes.

[0070] Une reprise de la surface extérieure de la bague 30 pourra être effectuée au cours d'une étape 104. La bague 30 pourra être ensuite emmanchée dans le pied de bielle dans une étape 105, et l'alésage interne de la bague 30 est éventuellement usiné dans une étape 106 pour garantir le jeu fonctionnel entre la bague 30 est l'axe de piston 20. Ce jeu fonctionnel est compris par exemple entre 7 et 25 pm. Il est possible lors de cette phase d'alésage de créer le profil adapté et les rainures ou gorges pour la lubrification, tel que montré sur les figures 10, 11, et 12.

[0071] La figure 13a montre une matrice ferritique intégrant des lubrifiants solides (MnS, MoS2,...) et des phases dures (oxydes). Les références A et B correspondent ainsi respectivement à du sulfure de manganèse (MnS) et à des oxydes.

[0072] La figure 13b montre un mélange de poudres avec une répartition et une alternance de phases dures et tendres. La référence C correspond ainsi à de la martensite, la référence D correspond à de la banite, et la référence E correspond à une phase dure.

[0073] L'invention pourra également être appliquée dans le cas d'une liaison rotule entre la bielle 13 et le piston 21, comme cela est illustré sur la figure 14. Suivant une telle 10 configuration, le pied de bielle 16 comporte une forme de rotule coopérant avec une partie femelle 40 du piston 21 constituant une zone de contact qui pourra être réalisée dans un acier fritté contenant au moins un lubrifiant solide.

Claims

REVENDICATIONS

1. Dispositif mécanique de transmission de mouvement (12) pour moteur thermique, notamment de véhicule automobile, comportant :

- un piston (21) muni d'un axe (20), et

- une bielle (13) comportant un pied de bielle (16) et une tête de bielle (17), caractérisé en ce qu'une zone de contact (40) entre le pied de bielle (16) et le piston (21), ou une bague (30) interposée entre l'axe du piston (20) et un alésage (24) du pied de bielle (16), est réalisée dans un matériau contenant au moins un lubrifiant solide.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la zone de contact (40) ou la bague (30) est réalisée dans un matériau métallique contenant au moins un lubrifiant solide choisi parmi du molybdène, du sulfure de manganèse, du graphite, du disulfure de molybdène, et du savon solide au zinc.
3. Dispositif selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'une teneur en lubrifiant solide est comprise entre 0,5% et 15% en masse.
4. Dispositif selon la revendication 2 ou 3, caractérisé en ce que le matériau métallique est de l'acier fritté.
5. Dispositif selon la revendication 4, caractérisé en ce que le matériau en acier fritté contient:

- 0,4 à 0,6% en masse de carbone,

-1.5% à 3% en masse de cuivre et/ou 0,5 à 1,5% en masse de molybdène,

- 0,5 à 2% en masse de sulfure de manganèse et/ou des lubrifiants solides de type graphite ou du disulfure de molybdène, et

- 0,5 à 1% en masse de savon solide au zinc.
6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que l'axe de piston (20) est dépourvu de revêtement de surface à faible coefficient de frottement.
7. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que la bague (30) du pied de bielle (16) présente un alésage de section trapézoïdale et/ou ovalisé.
8. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce qu'une 5 périphérie interne (35) de la bague (30) présente une rainure circonférentielle (37) et/ou une rainure transversale (38) et/ou des rainures formant des stries croisées (39) les unes par rapport aux autres.
9. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que le pied de bielle (16) comporte une rotule, et en ce que la zone de contact (40) est une
10 partie femelle du piston (21) recevant ladite rotule du pied de bielle (16).

10. Procédé de réalisation d'une bague (30) de pied de bielle (16) caractérisé en ce qu'il comporte:

- une étape de frittage (101) dans un moule d'une poudre d'acier fritté contenant au moins un lubrifiant solide, suivi,
15 - soit d'une étape (102) de refroidissement, puis d’un revenu,

- soit d’une étape (103) de traitement thermochimique de carbonitruration, d’un refroidissement à l’huile, puis d’un revenu.