FR2994871A1 - Outil cylindrique de percage, notamment pour materiau composite a matrice organique, et procede de percage correspondant - Google Patents

Abstract

L'invention concerne un outil cylindrique (1) de perçage, apte à percer une pièce, notamment en matériau composite à matrice organique, par un mouvement rotatif autour de son axe longitudinal (L-L), ledit outil comprenant au moins une partie d'ébauche (3) à une extrémité, ladite partie d'ébauche étant recouverte d'un matériau abrasif (5) permettant de former un trou d'ébauche, ainsi qu'une partie de finition (4) disposée en arrière de la partie d'ébauche (3), ladite partie de finition étant recouverte d'un matériau abrasif (6) permettant la finition dudit trou, caractérisé par le fait que la partie d'ébauche (3) comporte une couronne abrasive (7) dans le prolongement dudit axe longitudinal. L'invention concerne également un procédé de perçage de trous dans une pièce, notamment en matériau composite à matrice organique, au moyen d'un outil cylindrique (1) conforme à l'invention, ainsi qu'une pièce munie d'un trou percé par ledit procédé.

Description

La présente invention concerne un outil cylindrique de perçage, notamment pour matériau composite à matrice organique, un procédé de perçage mettant en oeuvre un tel outil, ainsi qu'une pièce en matériau composite à matrice organique présentant des trous obtenus par un tel procédé de perçage. Bien qu'elle soit particulièrement adaptée au perçage de pièces en matériau composite à matrice organique (désigné par la suite matériau CMO), la présente invention n'en est néanmoins pas limitée à cette application et pourrait tout aussi bien être mise en oeuvre pour le perçage de pièces en matériau métallique, plastique, etc... Pour réaliser des trous dans des pièces en matériau CMO (par exemple une bride de carter pour turbomoteur d'aéronef), on utilise, de façon connue, des forets carbures revêtus (diamant ou autre) et non revêtus ou bien des forets PCD.

Cependant, leur durée de vie d'utilisation est courte, et pour l'obtention de trous pour lesquels le rapport de Longueur percée sur Diamètre de perçage (également noté L/D), est inférieur à 0,5, le perçage effectué à l'aide de forets du type précité engendre des efforts de coupe significatifs sur le matériau CMO, qui entraînent notamment : - une déformation de la pièce en CMO; - un échauffement de la résine du matériau CMO; - des délaminages du matériau CMO dans un voisinage du trou ; et - des éclatements de fibres du matériau CMO. De tels défauts d'usinage affectent l'intégrité du matériau CMO de la pièce usinée, et provoquent un affaiblissement préjudiciable de sa structure mécanique et donc de sa résistance aux efforts en utilisation, une fois montée. Il n'est donc pas possible de garantir la santé matière de la pièce. En particulier, dans le cas d'une bride de carter en CMO pour moteur d'aéronef, il devient indispensable de renforcer la bride au voisinage des trous percés, ce qui provoque une augmentation de la masse de la bride en tant que telle ou une fois montée. Aussi, pour pallier ces imprécisions d'usinage, il est connu d'utiliser un perçage à la fraise par abrasion en interpolation hélicoïdale, de façon à obtenir des trous qui s'étendent de manière uniforme dans l'épaisseur du matériau CMO, c'est-à-dire sans défauts. Le mouvement d'interpolation hélicoïdale est défini par un déplacement en hélice de l'axe d'un outil cylindrique, en plus d'une rotation de l'outil autour de son axe longitudinal. Un alésage est opéré par l'outil décrivant d'une part, un mouvement circulaire suivant le périmètre du trou à percer, tout en exerçant d'autre part, un mouvement axial selon son axe longitudinal à travers la pièce. C'est un procédé efficace pour éviter les défauts, cités précédemment, liés à l'utilisation de forets. Cependant, le principal inconvénient de ce procédé est d'augmenter considérablement le temps de préparation de la pièce en CMO et par conséquent, son coût. En effet, il faut plusieurs minutes pour produire un trou qui ne nécessiterait que quelques secondes avec l'utilisation d'un perçage axial. En termes d'opération, avec les paramètres usuels, le temps pour réaliser un perçage par interpolation hélicoïdale est de l'ordre de cinquante fois plus long. La productivité est donc faible, ce qui s'avère difficilement compatible avec les exigences industrielles actuelles. La présente invention a pour objet de remédier à ces inconvénients et, notamment, de permettre le perçage rapide de trous uniformes dans une pièce en matériau composite à matrice organique, sans altération de sa tenue mécanique, et d'augmenter ainsi la productivité du procédé utilisé. A cette fin, selon l'invention, l'outil cylindrique de perçage, est remarquable en ce qu'il est apte à percer un trou dans une pièce, notamment en matériau composite à matrice organique, par un mouvement rotatif autour de son axe longitudinal, ledit outil comprenant au moins une partie d'ébauche à son extrémité avant, ladite partie d'ébauche étant recouverte d'un matériau abrasif permettant de former un trou d'ébauche, ainsi qu'une partie de finition disposée en arrière de la partie d'ébauche, ladite partie de finition étant recouverte d'un matériau abrasif permettant la finition dudit trou, notamment le dimensionnement, caractérisé par le fait que la partie d'ébauche comporte une couronne abrasive dans le prolongement dudit axe longitudinal.

Ainsi, grâce à l'invention, le perçage de trous uniformes le long de l'épaisseur d'une pièce en matériau CMO (en particulier pour des trous ayant un rapport L/D inférieur à 0,5, mais également applicable à des trous ayant un rapport L/D supérieur à 0,5) est réalisable sans délaminage, ni dégradation de la résine formant le matériau CMO. La tenue mécanique de la pièce percée soumise à des efforts significatifs est ainsi assurée sans recours à des éléments externes de renforcement (coupelle, rondelle, etc...) ou à une augmentation de matière. La santé matière de la pièce ainsi percée est garantie. Cette opération est, en outre, effectuée avec rapidité par la partie d'ébauche qui fait un premier trou d'ébauche en agissant par trépanage. La couronne abrasive, mue en rotation, creuse un sillon en forme d'anneau, dans le matériau. Le fragment du matériau CMO, situé à l'intérieur de l'anneau, pénètre dans la cavité de la partie d'ébauche au fur et à mesure que l'outil creuse le sillon. Après que la couronne a traversé le matériau, le fragment a intégralement pénétré dans la cavité, et on obtient un trou d'ébauche, dont le diamètre est égal à celui de la couronne. Cet outil fait gagner du temps, car la portion abrasive est plus petite qu'un outil dont la portion abrasive recouvre la surface d'un disque de même périmètre que l'anneau. La surface de frottement est ainsi limitée à celle de la couronne et à une portion latérale de l'extrémité de l'outil cylindrique. Par conséquent, la quantité de matière à abraser, nécessaire pour percer un trou de même dimension, est bien inférieure en utilisant cet outil. D'autre part, la partie de finition permet l'élimination des irrégularités d'usinage produites par la partie d'ébauche lors du perçage du trou d'ébauche, de sorte que le trou fini présente une surface interne uniforme, régulière et propre sur l'épaisseur de la pièce. Il n'y a pas, ou quasiment pas, d'arrachement de fibres de matière. Cette partie de finition peut également servir - lors d'une opération d'alésage - à élargir le trou d'ébauche formé par la partie d'ébauche pour obtenir un trou fini de diamètre déterminé. Par conséquent, les opérations de perçage d'un trou et de sa finition (polissage et/ou alésage) peuvent être effectuées rapidement et dans la même action, ce qui permet de réduire notablement le temps d'usinage de la pièce considérée (aucun changement d'outil n'étant requis ou nécessaire) et donc de réduire son coût de fabrication. De plus, la surface de frottement étant réduite, l'usure de l'outil est moindre, en comparaison de celle engendrée lors de la mise en oeuvre des forets connus, de sorte que sa durée de vie d'utilisation est allongée par rapport à celle des forets actuels. De façon avantageuse, les matériaux abrasifs sont déposés par électrodéposition.

Dans une forme de réalisation conforme à l'invention, la partie d'ébauche est pourvue de grains abrasifs, et la partie de finition est pourvue de grains abrasifs plus fins que ceux de la partie d'ébauche. Ainsi, la partie d'ébauche creuse plus efficacement dans le matériau CMO, au moyen de gros grains, alors que la partie de finition polit ou élargit la surface intérieure du trou avec des grains plus fins, de manière à éviter l'apparition de défauts. Les grains sont liés les uns aux autres et audit corps par un liant d'enrobage. A titre d'exemple, le liant d'enrobage peut être métallique, ou en résine, ou bien encore en nickel électrodéposé. De préférence encore : - les dimensions des gros grains de la partie d'ébauche sont comprises entre 180 pm et 602 pm ; et - les dimensions des grains fins de la partie de finition sont comprises entre 76 pm et 150 pm. En outre, les grains abrasifs des deux parties peuvent être de nature identique ou bien différente. Ils sont, de préférence, en diamant ou en nitrure de bore cubique.

Dans une forme de réalisation conforme à l'invention, le liant d'enrobage associé au matériau abrasif de la partie d'ébauche peut être différent de celui associé au matériau abrasif de la partie de finition. Selon une autre forme de réalisation de l'invention, l'outil de perçage peut comprendre des rainures d'alimentation en fluide de coupe, de préférence hélicoïdales ou axiales, ménagées sur les parties d'ébauche et/ou de finition le long des parois latérales de l'outil. En variante, l'outil de perçage pourrait comprendre des canaux de lubrification internes ménagés dans le corps de l'outil et débouchant en surface des parties d'ébauche et/ou de finition. Selon différentes formes de réalisation, le bord d'attaque de la couronne a un profil de forme droite, c'est-à-dire plane, perpendiculairement à l'axe de l'outil ; biseautée, c'est-à-dire tronconique ; ou bien, arrondie. La pénétration dans le matériau est ainsi facilitée par ces configurations, en minimisant les efforts de coupe et les dégradations sur le composite en sortie de trou. Ainsi, la forme biseautée permet par exemple, de creuser un sillon en l'élargissant à mesure que la couronne pénètre dans le matériau, de manière à éviter le plus possible l'apparition de défauts, notamment le risque de délaminage du matériau en sortie de trou.

Avantageusement, la partie de finition dudit outil a un diamètre plus grand que celui de la partie d'ébauche, avec une zone intermédiaire raccordant les deux dites parties. Ainsi, la partie de finition permet d'élargir le trou d'ébauche réalisé avec la partie d'ébauche, dans la continuité du mouvement axial opéré par l'outil. Avantageusement, la partie de finition a un diamètre sensiblement égal à celui du trou que l'on veut obtenir, et un matériau abrasif permettant une finition avec un état de surface conforme à la qualité requise. Selon un autre mode de réalisation préférentiel, la partie de finition dudit outil a un diamètre plus petit que celui de la partie d'ébauche, avec une zone intermédiaire raccordant les deux dites parties.

Dans ce mode, la partie de finition est utilisée comme une fraise pour un alésage, c'est-à-dire qu'elle circule le long de la paroi intérieure du trou en gardant le contact avec celle-ci, afin de l'élargir jusqu'à l'obtention d'un trou au diamètre adéquat. Dans ce cas, la partie de finition suit un mouvement d'interpolation circulaire, au lieu d'un mouvement axial comme dans le mode précédant. Selon encore une forme de réalisation de l'invention, l'outil de perçage peut comprendre des moyens pour chanfreiner un des bords du trou, lesdits moyens étant agencés sur la partie intermédiaire. Ainsi, on peut tailler un chanfrein sur le ou les bords du trou au moyen du seul et unique outil de perçage de l'invention, ce qui réduit les opérations d'usinage et le temps de fabrication de la pièce. De manière avantageuse, les moyens pour chanfreiner sont disposés aux extrémités de la partie de finition selon l'axe longitudinal de l'outil, notamment sur la partie intermédiaire raccordant la partie d'ébauche et la partie de finition. En outre, la présente invention concerne également un procédé de perçage d'une pièce, notamment en matériau composite à matrice organique, au moyen d'un outil de perçage tel que spécifié ci-dessus, l'outil étant mû en rotation autour de son axe longitudinal. Selon l'invention, le procédé de perçage est remarquable en ce que l'on perce un trou d'ébauche par une opération axiale de trépanage, par action de la partie d'ébauche de l'outil, puis on obtient un trou fini par élargissement du trou d'ébauche par action de la partie de finition de l'outil.

Autrement dit, la partie d'ébauche faisant office de trépan, est utilisée pour extraire un fragment de matière CMO, à la manière d'un carottage. Le fragment s'insère à l'intérieur de la cavité formée par la couronne abrasive pendant que l'extrémité de l'outil traverse le matériau CMO. La deuxième étape du procédé consiste à élargir le trou d'ébauche avec une autre partie du corps de l'outil que l'on définit comme étant la partie de finition. Ce procédé combine une utilisation de la partie creuse à l'extrémité de l'outil, pour réaliser rapidement et sans effort un trou d'ébauche en stratégie axiale ; puis d'utiliser le corps de l'outil pour dimensionner le trou précédemment ébauché, en utilisant la même stratégie ou une autre, comme l'interpolation circulaire par exemple, pour parvenir à la dimension souhaitée, avec un état de surface requis par les spécifications. Ce procédé permet ainsi d'assurer une qualité d'usinage du trou, tout en conservant un taux de productivité concurrentiel. Selon un mode de réalisation conforme à l'invention, l'élargissement est produit par un mouvement de l'outil selon son axe longitudinal, lorsque la partie de finition est de diamètre plus large que la partie d'ébauche. Ainsi, l'outil est utilisé dans la continuité du mouvement axial opéré pour le trou d'ébauche, la partie de finition étant disposée en arrière de la partie d'ébauche. De préférence, la partie de finition a un diamètre sensiblement égal à celui du trou souhaité, de sorte que le trou fini soit dimensionné convenablement, sans avoir à encore l'élargir.

Selon un autre mode de réalisation conforme à l'invention, l'élargissement est produit par un mouvement d'interpolation circulaire de l'outil. Ainsi, l'outil est entraîné dans un mouvement circulaire autour de l'axe du trou, dans un plan orthogonal à son axe longitudinal, tout en étant en rotation sur lui-même autour son axe longitudinal afin d'abraser le périmètre intérieur du trou. Ce mode est préférentiellement utilisé lorsque la partie de finition est de diamètre plus petit que la partie d'ébauche. Ces deux modes de réalisation permettent d'obtenir un trou, à partir du trou d'ébauche, de diamètre prédéfini supérieur au diamètre initial. Il est à noter que, selon l'invention, l'axe de trou peut être incliné, par rapport à la surface de ladite pièce, ou orthogonal à cette dernière. Selon un mode de réalisation conforme à l'invention, lorsque l'outil de perçage est équipé de moyens pour chanfreiner, on chanfreine au moins un des bords du trou final. En particulier, lors de l'opération de chanfreinage, on effectue un déplacement circulaire plan de l'outil de perçage en rotation autour de l'axe du trou, à une distance déterminée de celui-ci.

Par ailleurs, la présente invention concerne également une pièce en matériau composite à matrice organique, notamment une bride de carter de turboréacteur d'aéronef, comportant au moins un trou obtenu par le procédé de perçage tel que décrit ci-dessus.

Les figures du dessin annexé feront bien comprendre comment l'invention peut être réalisée. Sur ces figures, des références identiques désignent des éléments semblables. La figure 1 est une vue schématique en perspective d'un premier exemple de réalisation d'un outil de perçage conforme à la présente invention.

La figure 2 est une vue schématique en perspective d'un deuxième exemple de réalisation d'un outil de perçage conforme à la présente invention. La figure 3 montre, dans une vue schématique en perspective, une opération de perçage d'une pièce en CMO au moyen de l'outil représenté à la figure 1, sur la partie gauche de la figure 3, et celui de la figure 2 représenté sur la partie droite de la figure 3. La figure 4 est une vue en coupe du trou, pendant la phase d'interpolation circulaire selon le deuxième mode de réalisation. Il convient de nouveau de remarquer qu'un tel outil de perçage conforme à l'invention n'est nullement limité au perçage de pièces en CMO, mais peut également être mis en oeuvre pour le perçage de pièces formées de tout autre matériau (métal, plastique, etc...). Comme le montrent les figures 1 et 2, l'outil cylindrique 1 d'axe longitudinal L-L, destiné à être fixée à une de ses extrémités 2 à une machine outil, est apte à percer un trou dans une pièce, par un mouvement rotatif autour de son axe longitudinal L-L. Il comporte : - une partie d'ébauche 3 à son extrémité libre, à l'avant dans le sens de déplacement axial, recouverte d'un matériau abrasif à gros grains 5 (de dimensions comprises entre 180 pm et 600 pm) qui permet de former un trou d'ébauche 0, et qui recouvre l'extrémité longitudinale de l'outil destinée à venir au contact de la pièce à percer - une partie de finition 4 disposée en arrière de la partie d'ébauche 3, recouverte d'un matériau abrasif de finition à grains fins 6 (de dimensions comprises entre 76 pm et 150 pm) pour terminer le perçage du trou. - la partie d'ébauche 3 comporte une couronne abrasive 7 définie par une cavité 8 agencée dans l'outil 1. De façon connue, les matériaux abrasifs 5 et 6 peuvent être déposés par électrodéposition ou dépôt chimique en phase vapeur pour obtenir, respectivement, un agglomérat de grains abrasifs liés les uns aux autres et aux parties 3, 4 par un liant d'enrobage.

Le liant d'enrobage qui agglomère ces grains peut être métallique, en résine, ou en nickel électrodéposé. En outre, bien qu'ils puissent être de nature différente, les grains abrasifs 5 et 6 des figures 1 et 2 sont de même nature et avantageusement choisis soit en diamant, soit en nitrure de bore cubique.

Le matériau abrasif s'étend longitudinalement sur une partie de la surface latérale de l'outil depuis l'extrémité pour la partie d'ébauche 3. Comme le montre la figure 1, l'outil de perçage 1 peut comprendre des rainures hélicoïdales 9 destinées à être alimentées en huile, de manière à faciliter l'évacuation de la matière usinée tout en limitant l'échauffement de l'outil de perçage 1. Elles sont disposées sur les portions abrasives des parties d'ébauche et de finition 3, 4. Sur les figures, la couronne 7 a un bord d'attaque de forme droite, mais il aurait pu aussi être biseauté ou arrondi. Dans un premier mode de réalisation représenté sur la figure 1, la partie de finition 4 de l'outil 1 a un diamètre plus grand que celui de la partie d'ébauche 3, avec une zone intermédiaire 10 raccordant les deux parties. Dans un second mode de réalisation représenté sur la figure 2, la partie de finition 4 de l'outil 1 a un diamètre plus petit que celui de la partie d'ébauche 3 avec une zone intermédiaire 10 raccordant les deux parties 3, 4.

Par ailleurs, l'outil de perçage peut comprendre un ou plusieurs chanfreins utilisés pour chanfreiner, par rotation de l'outil autour de son axe longitudinal, au moins un des bords du trou final. Le chanfrein peut notamment être réalisé par la partie intermédiaire de l'outil, car il a un profil adéquat. Conformément à l'invention, comme le représente la figure 3, l'opération de perçage dans une pièce 11 en CMO par un outil de perçage 1 du type de celui décrit en référence aux figures 1 et 2, se décompose en une succession d'étapes (détaillées ci-après) mises en oeuvre automatiquement par une machine outil (non représentée) sur laquelle l'outil de perçage 1 est monté.

Tout d'abord, comme le montre la figure 3, on perce un trou d'ébauche 0, ayant un diamètre initial et un axe de trou, par un déplacement en translation longitudinale (la flèche F1 symbolisant ce déplacement) de l'outil de perçage 1 mû en rotation autour de son axe longitudinal L-L (la flèche F2 symbolisant cette rotation). Cette première étape correspond à un trépanage ; en effet, le trou d'ébauche 0 est obtenu par l'action abrasive de la partie d'ébauche, la couronne opérant un alésage en forme d'anneau. Le fragment de matériau situé à l'intérieur de l'anneau s'insère progressivement dans la cavité. Une fois que la couronne a traversé le matériau, on obtient un trou d'ébauche 0 dont le diamètre est celui de la couronne.

La deuxième étape du procédé consiste à élargir le trou d'ébauche à la bonne dimension, en utilisant la partie de finition de l'outil. Elle peut être effectuée selon deux modes de réalisation, avec des configurations différentes de l'outil. Le premier mode de réalisation consiste à élargir le trou avec une partie de finition de l'outil qui est plus large que la partie d'ébauche, comme le montre l'outil de gauche sur la figure 3. L'outil suit un mouvement selon son axe longitudinal (la flèche F3 symbolisant ce déplacement), comme lors de la première étape du procédé. Le matériau abrasif de la partie de finition agit sur une portion de matériau ayant la forme d'un anneau, autour du trou d'ébauche, en le traversant de part en part ; ici, de haut en bas sur la figure 3.

Le mouvement complet de l'outil, comprenant les deux étapes du procédé, est représenté par la flèche F6. Dans le deuxième mode de réalisation, l'élargissement est effectué par un alésage de la paroi intérieure du trou d'ébauche, en utilisant un outil muni d'une partie de finition de diamètre inférieur à celui de la partie d'ébauche, représenté par l'outil de droite sur la figure 3. L'outil suit un mouvement d'interpolation circulaire (flèche F5), consistant à la fois, à tourner autour de l'axe du trou dans un plan orthogonal à son axe longitudinal L-L, en contact avec la paroi intérieure, associé à la rotation sur lui-même autour de son axe longitudinal (flèche F4), afin d'abraser ladite paroi. En particulier, comme le montre la figure 3, lors de cette opération d'alésage, le déplacement plan de l'outil 1 comprend un premier déplacement radial par rapport à l'axe de trou pour décaler l'outil 1 de ce dernier. Ce déplacement radial est ensuite suivi d'un déplacement circulaire (symbolisé par la flèche F5) autour de l'axe du trou. L'interpolation circulaire de l'outil 1 est montrée plus en détail sur la figure 4 : l'outil 1 tourne selon la flèche F5, dans un plan défini par les axes x-x et y-y, autour de l'axe du trou z-z, à une distance d2 du centre du trou, les axes x-x, y-y et z-z étant orthogonaux dans l'espace à trois dimensions. Le trou d'ébauche 0 est élargi jusqu'au trou final Of par abrasion de la paroi intérieure du trou 0 par l'outil 1 tournant autour de son axe longitudinal L-L. Lorsque l'outil de perçage est équipé d'un ou plusieurs chanfreins, par exemple sur la zone intermédiaire, le procédé de l'invention peut mettre en oeuvre une étape de chanfreinage d'un ou des bords du trou, par usinage du bord du trou au moyen de ladite zone intermédiaire en rotation. L'étape de chanfreinage consiste en un déplacement circulaire plan de l'outil en rotation autour de l'axe du trou, à une distance déterminée de celui-ci, de manière à obtenir en entrée ou sortie de trou, un bord évasé. Par ailleurs, il convient de noter que le procédé de perçage précité est également applicable à la réalisation de trous ayant un axe de trou non orthogonal à la face du matériau CMO.

Un tel procédé est notamment intéressant pour faire des trous dans une bride de carter de turboréacteur d'aéronef. 10 15 20

Claims (12)

1. REVENDICATIONS1. Outil cylindrique (1) de perçage, apte à percer une pièce (11), notamment en matériau composite à matrice organique, par un mouvement rotatif autour de son axe longitudinal (L-L), ledit outil comprenant au moins une partie d'ébauche (3) à son extrémité avant, ladite partie d'ébauche étant recouverte d'un matériau abrasif (5) permettant de former un trou d'ébauche, ainsi qu'une partie de finition (4) disposée en arrière de la partie d'ébauche (3), ladite partie de finition étant recouverte d'un matériau abrasif (6) permettant la finition dudit trou (0), notamment le dimensionnement, caractérisé par le fait que la partie d'ébauche (3) comporte une couronne abrasive (7) dans le prolongement dudit axe longitudinal.
2. 2. Outil selon l'une des revendications précédentes, dans lequel la partie d'ébauche (3) est pourvue de grains abrasifs, et la partie de finition (4) est pourvue de grains abrasifs plus fins que ceux de la partie d'ébauche (3).
3. 3. Outil selon l'une des revendications précédentes, comprenant des rainures (9) d'alimentation en huile, de préférence hélicoïdales, ménagées sur les parties d'ébauche (3) et/ou de finition (4), le long des parois latérales de l'outil (1).
4. 4. Outil selon l'une des revendications précédentes, dans lequel la couronne (7) a un bord d'attaque de forme droite, biseautée, ou arrondie.
5. 5. Outil selon l'une des revendications précédentes, dans lequel la partie de finition (4) dudit outil (1) a un diamètre plus grand que celui de la partie d'ébauche (3), avec une zone intermédiaire (10) raccordant les deux parties.
6. 6. Outil selon l'une des revendications 1 à 4, dans lequel la partie de finition (4) dudit outil (1) a un diamètre plus petit que celui de la partie d'ébauche (3) avec une zone intermédiaire (10) raccordant les deux dites parties.
7. 7. Outil selon l'une des revendications précédentes, comprenant des moyens pour chanfreiner un des bords du trou, lesdits moyens étant agencés sur la partie intermédiaire (10).
8. 8. Procédé de perçage d'une pièce (11), notamment en matériau composite à matrice organique, au moyen d'un outil cylindrique (1) de perçage tel que spécifié sous l'une des revendications 1 à 7, ledit outil étant mû en rotation autour de son axe longitudinal (L-L), caractérisé par le fait que l'on perce un trou d'ébauche (0) par une opération axiale de trépanage, par action de la partie d'ébauche (3) de l'outil (1), puis on élargit le trou d'ébauche (0) par action de la partie de finition (4) de l'outil (1).
9. 9. Procédé selon la revendication 8, lorsque l'outil (1) de perçage est du type de celui spécifié sous la revendication 5, dans lequel l'élargissement est produit par un mouvement de l'outil (1) selon son axe longitudinal (L-L).
10. 10. Procédé selon la revendication 8, lorsque l'outil (1) de perçage est du type de celui spécifié sous la revendication 6, dans lequel l'élargissement est produit par un mouvement d'interpolation circulaire de l'outil (1).
11. 11. Procédé selon l'une des revendications 8 à 10 lorsque l'outil (1) de perçage est du type de celui spécifié sous selon la revendication 7, dans lequel on réalise un chanfrein par usinage au moyen de la zone intermédiaire (10), en entrée et/ou en sortie de trou.
12. 12. Pièce (11) en matériau composite à matrice organique, notamment une bride de carter de turboréacteur d'aéronef, caractérisée par le fait qu'elle comporte au moins un trou obtenu par le procédé de perçage tel que spécifié sous l'une des revendications 8 à 11.