L'invention concerne un procédé et un dispositif de chauffe de la paroi interne d'une barrique. Il est connu que pour fabriquer une barrique 2 (voir figure 5), on réalise, à partir de merrains des pièces de bois appelées douelles 22 qui sont généralement 5 maintenues en place par des cercles métalliques 23, 24. Les cercles sont disposés d'une part aux deux extrémités 20, 21 de la barrique et d'autre part à intervalles réguliers entre les extrémités, les cercles 23 des extrémités ayant un diamètre inférieur à celui des cercles intermédiaires 24, de façon à conférer à la barrique une forme bombée. 10 De manière connue, on chauffe généralement à la vapeur à environ 80% les douelles pour faciliter leur mise en forme bombée par lesdits cercles. L'étape suivante est l'étape de chauffe de la paroi interne de la barrique que l'on appelle cuisson ou bousinage. Cette opération de chauffe a deux effets principaux : 15 1/ plastifier le bois de façon qu'il mémorise sa nouvelle forme bombée, en le chauffant à une température supérieure à 180°C pendant au moins 40 mn : ainsi, le bois mémorise sa nouvelle forme, car à cette température les fibres de bois ont subi une déformation plastique. Le risque de casse des douelles est ainsi réduit, et la contrainte exercée par les cercles sur les douelles en est réduite. 20 2/ la chauffe a pour but de développer le pouvoir aromatisant du bois en gommant les tanins et en développant les arômes en fonction du type de chauffe : il peut s'agir d'arômes vanillés, épices, chocolat, café, torréfié, grillé, etc... Traditionnellement, pour la cuisson de la paroi interne de la barrique, on place la barrique sur un foyer tournant, dont la flamme centrale vient cuire et/ou 25 brûler directement la paroi interne de la barrique par le bas. Par rapport à un temps de cuisson donné, à la mi-temps la barrique est retournée afin d'avoir une cuisson homogène. Il s'avère cependant que le contact direct des flammes sur le bois peut avoir des effets néfastes, surtout si ce contact est prolongé, ce qui rend délicate cette 30 opération de cuisson. D'autre part, il est difficile d'obtenir une cuisson identique d'une barrique à l'autre.
L'invention consiste à cuire la paroi interne de la barrique sans que cette paroi vienne en contact avec une flamme. A cet effet, on fait pénétrer à l'intérieur de la barrique un corps de chauffe ayant une forme bombée correspondant sensiblement à celle du volume interne de la 5 barrique. La présente invention peut comporter, en outre, tout ou partie des dispositions suivantes : a) Le corps de chauffe est métallique ; b) Le corps de chauffe est un corps creux constitué de deux troncs de cône 10 inversés ; c) Le moyen de chauffage est électrique ; d) Le moyen de chauffage est une flamme ; e) Le corps creux métallique constitue une cheminée ; f) Le corps de chauffe traverse un plateau rotatif sur lequel est posée la 15 barrique ; g) Le corps de chauffe est monté de façon à pouvoir être basculé dans une position inclinée ou horizontale ; h) La hauteur du corps de chauffe est sensiblement égale à la hauteur de la barrique ; 20 i) La hauteur du corps de chauffe est sensiblement égale à 2/3 de la hauteur de la barrique ; j) Le corps de chauffe est traversé par un flux d'air chauffé à haute température. L'invention sera mieux comprise, et d'autres buts, détails, caractéristiques et 25 avantages de celle-ci apparaîtront plus clairement au cours de la description suivante de plusieurs modes de réalisation particuliers de l'invention, donnés uniquement à titre illustratif et non limitatif, en référence aux dessins annexés. Sur ces dessins : La figure 1 est une vue schématique illustrant un exemple de cheminée à double cône en dessous d'une barrique ; 30 La figure 2 est une vue en élévation latérale d'un autre exemple de réalisation d'une cheminée correspondant à la FIG. 1 ; - La figure 3 est vue en plan de la figure 2 ; La figure 4 est une vue en perspective de la FIG. 2 ; La figure 5 est une vue en perspective d'une barrique. La figure 1 représente une cheminée, désignée par la référence générale 1, constituée de deux cônes creux 10 et 11, assemblés l'un à l'autre en position 5 inversée, par leur grande base. La barrique 2 est représentée au-dessus et la flèche F montre que cette barrique F est destinée à venir coiffer la cheminée 1, de façon que celle-ci soit entièrement engagée à l'intérieur du volume de la barrique. En dessous de la cheminée 1 est disposé un foyer 3 dont les flammes 30 10 pénètrent dans la cheminée 1. A la partie haute du foyer 3 est disposé un plateau rotatif 31 sur lequel l'ouverture inférieure 20 de la barrique 2 vient se poser. Les moyens d'entraînement de ce plateau 31 n'ont pas été illustrés, car ils sont classiques. Quand la barrique 2 est en position, c'est-à-dire quand l'ouverture 20 de la 15 barrique 2 repose sur le plateau 31, les flammes 30 du foyer 3 pénètrent dans la cheminée 1, qui est portée à haute température, ce qui fait cuire la paroi interne de la barrique 2. Avec un feu de bois dans le foyer 30 et une cheminée en tôle si la température à la base 12 de la cheminée 1 est portée à environ 400°; la température 20 dans la zone médiane 13 est alors d'environ 350° et la température à la partie haute 14 est d'environ 320°. Les dimensions respectives de la cheminée 1 et du volume interne de la barrique 2 peuvent être déterminées de façon à laisser un espace d'environ 100 mm entre la paroi externe de la cheminée 1 et la paroi interne de la barrique 2. 25 Ainsi, pour une barrique dont le diamètre interne à la base (ouverture 20) est de 510 mm et le diamètre interne au centre de 650 mm, on utilise, à titre d'exemple, une cheminée 1 dont la petite base 12 fait 300 mm (ce qui laisse un espace de 105 mm tout autour) et dont le plus grand diamètre, en zone 13, fait 450 mm (ce qui laisse un espace de 100 mm). 30 Les essais ont montré que seuls les deux premiers tiers de la cheminée 1 sont les plus actifs pour la cuisson, de sorte qu'il n'est pas indispensable que la hauteur H2 de la cheminée soit égale à la hauteur H de la barrique 2 : la hauteur de la cheminée peut être Hl = 2/3 H, la cheminée 1 s'arrêtant au niveau de la ligne pointillée 15. La cheminée 1 est donc alors faite de deux troncs de cône dont la grande base est égale et la hauteur différente.
Du fait que la partie supérieure de la cheminée n'est pas aussi active, il faut pouvoir inverser à la mi-temps du temps de cuisson la position de la barrique 2, pour que ce soit l'autre ouverture 21 de ladite barrique 2 qui vienne reposer sur le plateau 31. Cette opération de retournement de la barrique 2 risque d'être délicate à réaliser, de sorte que l'on peut avantageusement monter la cheminée 1 de façon qu'elle puisse pivoter latéralement autour d'un axe sensiblement horizontal pour pouvoir être inclinée jusqu'à une position voisine de l'horizontale, comme cela est représenté aux figures 2 et 4. A titre d'exemple, l'axe A de la cheminée forme un angle a de l'ordre de 9° par rapport à l'horizontale dans sa position basse.
Cet axe horizontal est indiqué par la référence 4 aux figures 2 et 4. Si la cheminée a une hauteur H2 sensiblement égale à celle H de la barrique, il est alors plus facile pour l'opérateur de manipuler la cheminée en la saisissant par son extrémité supérieure 14, à travers l'ouverture supérieure 21 de la barrique 2, pour incliner la cheminée sans se brûler le bras.
Sur la figure 3, on voit que le plateau 31 est un plateau circulaire comportant en son centre un orifice circulaire 32, lequel peut avoir un diamètre supérieur à celui de la base 12 de la cheminée 1 de façon à ce que cette base traverse l'orifice 32 pour venir au plus près des flammes 30. Pour faciliter l'introduction de la barrique 2 sur la cheminée 1, on peut diminuer le diamètre de la cheminée dans la zone 13, jusqu'à environ 350 mm. Sur la figure 4, on voit que l'extrémité supérieure 14 de la cheminée 1 est en forme de collerette annulaire radiale interne, ouverte en son centre 15 pour laisser s'évacuer les fumées. L'extrémité inférieure 12 peut se prolonger par un rebord 16 ui s'étend perpendiculairement à l'axe A de la cheminée vers l'extérieur, de forme sensiblement carrée. Ce rebord 16 prend appui sur le foyer 3. L'ensemble du dispositif repose sur une plaque 17.
Dans les exemples décrits, la cheminée 1 est métallique, en tôle, mais l'invention n'est pas limitée à ce type de matériau. Il est en effet possible d'utiliser deux troncs de cône en céramique, de préférence en céramique réfractaire. De même, on peut remplacer le foyer 3 par un caisson alimenté en air chaud porté à une température de l'ordre de 400°. On pourrait également, sans sortir du cadre de la présente invention, disposer à l'intérieur du volume interne de la barrique un moyen de chauffage électrique au lieu de la cheminée 1. Le corps de chauffe serait alors un appareil analogue à un radiateur 10 électrique, c'est-à-dire un support en matériau céramique entouré de résistances portées à une température de l'ordre de 400°. Il serait, dans ce cas, plus facile d'avoir une température homogène sur toute la hauteur du corps de chauffe. Bien que l'invention ait été décrite en liaison avec plusieurs modes de 15 réalisation particuliers, il est bien évident qu'elle n'y est nullement limitée et qu'elle comprend tous les équivalents techniques des moyens décrits ainsi que leurs combinaisons si celles-ci entrent dans le cadre de l'invention. L'usage du verbe « comporter », « comprendre » ou « inclure » et de ses formes conjuguées n'exclut pas la présence d'autres éléments ou d'autres étapes que 20 ceux énoncés dans une revendication. L'usage de l'article indéfini «un» pour un élément n'exclut pas, sauf mention contraire, la présence d'une pluralité de tels éléments. Dans les revendications, tout signe de référence entre parenthèses ne saurait être interprété comme une limitation de la revendication. 25