FR2871999A1 - Outil manuel pour enlever la moelle epiniere de carcasses d'animaux - Google Patents

Abstract

L'outil (1) est destiné à l'enlèvement de la moelle épinière de carcasses d'animaux destinés à la consommation.II possède un manche (3) prolongé par une tige cylindrique (2) réalisée en une matière suffisamment souple, telle que matière plastique, pour permettre une flexion (F) de ladite tige (2). L'outil (1) est ainsi adapté pour éliminer la moelle épinière en la poussant dans son canal, y compris dans des parties de carcasse où ce canal est courbe.Application aux carcasses d'ovins et de caprins.

Description

La présente invention concerne, de manière générale, les outils et

instruments utilisés, dans le domaine de la boucherie, pour la préparation et le parage des carcasses d'animaux, une fois abattus, destinés à la consommation. L'objet de la présente invention concerne plus particulièrement

un outil manuel utilisable pour enlever la moelle épinière de carcasses d'animaux, en particulier (mais non exclusivement) les carcasses d'ovins et de caprins.

Il est rappelé que la moelle épinière est une substance nerveuse, que renferme le canal vertébral ou canal rachidien, formé par les vertèbres.

Pour des raisons diverses, les bouchers peuvent être amenés à enlever la moelle épinière de la carcasse de certains animaux, par exemple les ovins et les caprins, destinés à la consommation humaine. Cette opération constitue, en particulier, une mesure de précaution prise pour prendre en compte une éventuelle contamination des ovins et des caprins par l'agent de l'ESB, la moelle épinière étant considérée comme un matériel à risque spécifique devant être retiré de la consommation.

A ce jour, pour enlever la moelle épinière d'une carcasse d'animal tel qu'ovin ou caprin, il existe deux principales techniques, mettant en oeuvre respectivement deux types d'instruments.

La première technique utilise un instrument constitué par une tige métallique pleine, dont le diamètre est d'environ 4 à 5 millimètres, et dont la longueur est d'environ 350 à 400 millimètres, la tige métallique comportant une poignée pour sa tenue. Un tel instrument s'utilise en "poussant" la moelle épinière d'un bout à l'autre de la carcasse, lorsque celle-ci n'a pas été sciée dans le sens de sa longueur. Cet instrument, étant rigide et rectiligne en raison de la constitution métallique de sa tige, ne permet pas d'épouser les formes non rectilignes de certaines portions de la colonne vertébrale à nettoyer, notamment dans les parties de viande comme le cou de l'animal concerné.

La seconde technique actuelle utilise un instrument qui est assimilable à une sorte de gouge. Plus particulièrement, il s'agit d'une tige métallique pleine, d'une longueur d'environ 250 à 300 millimètres, qui est usinée sur les deux tiers de sa longueur de manière à créer une sorte de rigole longitudinale. A une extrémité, la tige métallique est affutée en "sifflet" pour permettre à l'opérateur de venir soulever la moelle épinière de la carcasse, l'autre extrémité de la tige comportant une poignée qui permet de tenir et de manipuler l'instrument.

Cet instrument ne peut être utilisé que dans le cas où la carcasse de l'animal a été préalablement sciée en deux dans son sens longitudinal, en tranchant ainsi la moelle épinière en deux, ce qui a pour effet néfaste de répartir et de disperser malencontreusement la matière de la moelle épinière sur les bords de la viande. Un autre inconvénient de cette technique est que la partie affûtée de l'instrument coupe la moelle et/ou l'enveloppe du canal dans lequel elle est logée. II existe donc ici un risque sérieux d'enlèvement incomplet et de dispersion de la moelle épinière, ce qui va à l'encontre du but recherché.

A cet égard, il est rappelé que la moelle épinière se compose, dans sa section transversale, de deux parties distinctes. La première partie est une enveloppe externe appelée "dure-mère", se comportant à la manière d'une gaine, qui est d'une consistance souple et élastique, et tout à la fois résistance à la déchirure. La deuxième partie, entourée par la précédente, est le coeur même de la moelle épinière; il s'agit d'une matière très molle, légèrement collante, et d'une viscosité proche de celle d'un liquide pâteux, qui se trouve "contenue" par la dure-mère qui constitue ainsi son enveloppe. Il est donc essentiel qu'un outil destiné à l'enlèvement de la moelle épinière d'animaux soit adapté à cette structure et consistance de la moelle épinière, afin de l'enlever très proprement et complètement, y compris en éliminant sa dure-mère, sans polluer les parties de viande avoisinantes qui sont destinées à la consommation humaine.

La présente invention vise à éliminer les inconvénients précédemment exposés, en proposant donc un matériel utilisable sur des carcasses d'animaux non sciées longitudinalement, et adapté pour réaliser une élimination complète de la moelle épinière, y compris dans les parties courbes telles que le cou de l'animal, ceci d'une manière très propre, sans déchirer l'enveloppe du canal rachidien, ni provoquer une dispersion des matières de la moelle épinière.

A cet effet, l'invention a pour objet un outil manuel pour enlever la moelle épinière de carcasses d'animaux, par exemple les carcasses d'ovins et de caprins, destinés à la consommation, cet outil étant caractérisé par le fait qu'il possède un manche prolongé par une tige cylindrique réalisée en une matière suffisamment souple pour permettre une flexion de ladite tige, rendant l'outil adapté pour éliminer la moelle épinière en la poussant dans son canal, y compris dans des parties de carcasse où ce canal est courbe.

Ainsi, l'idée inventive consiste à réaliser un outil pourvu d'une tige en une matière suffisamment souple, mais conservant une certaine tenue, par exemple sous la forme d'une tige cylindrique pleine en matière plastique, de sorte que l'outil devient également utilisable pour enlever la moelle épinière dans des parties non rectilignes telles que le cou de l'animal, en mettant à profit la flexibilité de la tige, qui "suivra" alors la courbure du canal rachidien sans arracher l'enveloppe de ce dernier.

Dans une forme de réalisation préférée de l'invention, l'extrémité libre de la tige cylindrique flexible, opposée au manche, se présente comme une surface généralement circulaire et légèrement concave. Cette forme adaptée de l'extrémité de la tige permet de "loger" la partie poussée de la moelle épinière dans une sorte de petit réceptacle en forme de cuvette, dont le bord circulaire a un effet de racloir de la moelle épinière dans son canal; ceci permet, en combinaison avec la souplesse de la tige, d'enlever la moelle épinière en la poussant, sans risque de la comprimer et de la déchirer pendant l'opération d'enlèvement.

Le manche, solidaire de l'autre extrémité de la tige, est en particulier un manche cylindrique, mais de diamètre sensiblement supérieur à celui de la tige et également réalisable en matière plastique. Ce manche permet à l'opérateur une prise en main de l'outil, avec une bonne tenue, l'ensemble restant relativement léger et facile à nettoyer et à stériliser.

A cet égard, l'outil manuel objet de l'invention peut être fourni avec un bac allongé utilisable pour le rangement, le nettoyage et la désinfection de cet outil. Un même bac peut réunir deux ou plusieurs outils de même conception, mais qui différent les uns des autres par le diamètre de leurs tiges cylindriques flexibles respectives, pour s'adapter au mieux à diverses grosseurs de moelles épinières à enlever. Ce dernier point est important, car il est essentiel que le diamètre de la tige s'adapte, dans chaque cas d'utilisation, le plus parfaitement possible au diamètre du canal rachidien, de manière à réaliser une élimination complète de la moelle épinière.

De toute façon, l'invention sera mieux comprise à l'aide de la description qui suit, en référence au dessin schématique annexé représentant, à titre d'exemple, une forme d'exécution de cet outil manuel pour enlever la moelle épinière de carcasses d'animaux.

Figure 1 est une vue de côté d'un outil conforme à la présente invention; Figure 2 est une vue en bout, à échelle agrandie, de l'outil de la figure 1; Figure 3 est une vue en coupe de la région d'extrémité de la tige de cet outil, suivant III-III de figure 2; Figure 4 est une vue partielle en coupe transversale d'une carcasse d'animal, montrant la disposition et la structure de la moelle épinière; Figure 5 est une vue en perspective illustrant l'utilisation de l'outil manuel objet de l'invention, pour enlever la moelle épinière d'une partie de carcasse d'animal; Figures 6, 7 et 8 sont des vues en perspectives de diverses parties de carcasse, auxquelles est applicable cet outil manuel; Figure 9 représente, en perspective, un bac recevant plusieurs outils manuels selon l'invention.

En se référant d'abord aux figures 1 à 3, on décrira ci-après la structure d'un outil manuel conforme à l'invention, désigné dans son ensemble par le repère numérique 1, qui est utilisable pour enlever la moelle épinière de carcasses d'animaux, en particulier d'ovins et de caprins.

D'une manière générale, l'outil 1 se compose d'une tige 2 et d'un manche 3, disposés en ligne l'un dans le prolongement de l'autre.

La tige 2, d'une longueur d'environ 250 à 300 millimètres, est une tige pleine, de section circulaire, réalisée en une matière suffisamment souple mais conservant une tenue suffisante, en particulier une matière plastique, par exemple polyamide ou polyéthylène.

Le diamètre d de la section circulaire de la tige 2 est, par exemple, 25 de 6 mm ou de 8 mm ou de 10 mm.

Le manche 3, de forme générale cylindrique, possède un diamètre D supérieur à celui de la tige 2, et une longueur adaptée, pour une bonne prise en main. Ce manche 3 est réalisable lui aussi en matière plastique, par exemple en polypropylène.

Une première extrémité 4 de la tige 2 est solidarisée avec le manche 3 par emmanchement. En particulier, cette extrémité 4 de la tige 2 peut être emmanchée, lors de la fabrication de l'outil 1, dans la matière plastique du manche 3 encore à l'état pâteux, afin d'obtenir une liaison intime des matières respectives de la tige 2 et du manche 3, à la manière d'un surmoulage.

L'extrémité libre 5 de la tige 2, opposée au manche 3, est représentée plus en détail aux figures 2 et 3. Cette extrémité libre 5 est creusée en cuvette et présente ainsi une surface 6 généralement circulaire mais concave, limitée à sa périphérie par un bord circulaire 7.

En se référant de nouveau à la figure 1, où A désigne l'axe du manche 3, la position de repos de la tige 2 est sa position rectiligne, alignée sur l'axe A (position représentée en traits continus). Compte tenu des propriétés de souplesse de sa matière constitutive, la tige 2 peut fléchir élastiquement suivant la flèche F, c'est-à-dire se courber en s'écartant plus ou moins de l'axe A (position représentée en traits pointillés).

L'outil manuel 1, précédemment décrit, est adapté pour enlever la moelle épinière d'une carcasse d'animal, moelle dont la disposition et la structure sont rappelées sur la figure 4, qui est une vue en coupe transversale de la colonne vertébrale 8, entourée de muscles 9, d'un animal tel qu'ovin ou caprin. Cette figure montre une vertèbre 10, un disque intervertébral 11, et le canal rachidien 12 de section sensiblement circulaire, dans lequel prend place la moelle épinière 13. Celle-ci se compose d'une enveloppe externe 14 dite 'dure-mère", et d'une substance nerveuse intérieure 15. La fonction de l'outil manuel 1, objet de l'invention, est d'enlever l'ensemble de la moelle épinière 13, ainsi constituée, c'est-à-dire d'extraire cette moelle épinière 13 du canal rachidien 12.

A cet effet, la carcasse de l'animal est tronçonnée en deux ou trois parties, réparties sur la longueur de l'animal, ces parties étant respectivement désignées par exemple comme le collier, les côtes et le carré. Chaque partie ainsi séparée possède une longueur de l'ordre de 200 à 300 millimètres, et elle contient initialement en tronçon correspondant de la moelle épinière 13, qui devra être enlevée de cette partie.

Comme l'illustre la figure 5, pour une telle partie de carcasse 16 convenablement tenue, l'enlèvement de la moelle épinière 13 se fait en saisissant l'outil 1 par son manche 3, et en enfonçant la tige 2 (de diamètre adapté) de l'outil 1 dans le canal rachidien 12, à une extrémité de la partie de carcasse 16. L'opérateur pousse ainsi la moelle épinière 13, dans un mouvement longitudinal, de telle sorte que cette moelle épinière 13 s'évacue du canal rachidien à l'autre extrémité de la partie de carcasse 16.

En particulier, lors de cette opération, l'extrémité libre 5 creusée en cuvette de la tige 2 forme un réceptacle logeant l'extrémité de la moelle épinière 13, tandis que le bord circulaire 7 de ladite cuvette a une action de racloir de la moelle épinière 13, ce qui garantit son enlèvement sans compression excessive ni risque de déchirement.

De plus, grâce à la flexibilité de la tige 2, l'outil 1 s'adapte à toutes les parties de carcasse habituellement rencontrées, que celles-ci présentent des portions de colonne vertébrale 8 rectilignes ou non. Les possibilités d'application correspondantes sont illustrées sur les figures 6, 7 et 8.

La figure 6 montre une partie de carcasse 16 a dont le tronçon correspondant de la colonne vertébrale 8 a, donc aussi le tronçon correspondant de moelle épinière 13 a, possède une forme rectiligne ou sensiblement rectiligne, comme figuré par l'axe B tracé parallèlement à cette partie de carcasse 16 a.

La figure 7 montre une autre partie de carcasse 16 b, dont le tronçon correspondant de colonne vertébrale 8 b, donc aussi le tronçon correspondant de moelle épinière 13 b, possède une forme non rectiligne, par exemple en "S", comme figuré par l'axe C tracé parallèlement à cette partie de carcasse 16 b.

La figure 8 montre encore une autre partie de carcasse 16c, dont le tronçon correspondant de colonne vertébrale 8c, donc aussi le tronçon correspondant de moelle épinière 13 c, possède une forme courbe, avec cambrure, comme figuré par l'axe D tracé parallèlement à cette partie de carcasse 16 c.

Dans tous les cas, l'outil manuel 1 objet de l'invention permet d'enlever proprement et complètement la moelle épinière 13, avec sa dure- mère 14, en produisant un déchet homogène, propre, manipulable dans sa globalité, ayant une tenue suffisante pour ne pas polluer les matières environnantes, en particulier les muscles 9, destinées à la consommation humaine.

Après utilisation, l'outil manuel 1 venu en contact avec la moelle épinière devra être nettoyé et désinfecté avec un produit agréé pour la décontamination par exemple au regard de I'ESB. A cet effet, comme l'illustre la figure 9, l'outil manuel 1 est avantageusement fourni avec un bac allongé 17 utilisable tant pour le rangement de cet outil manuel 1, que pour son nettoyage et sa désinfection avec le produit adéquat. Le même bac 17 peut recevoir deux ou plusieurs outils manuels de même type, par exemple trois outils 1 disposés parallèlement, qui diffèrent les uns des autres par le diamètre de leur tige 2, ce qui permet de disposer d'un assortiment d'outils 1 s'adaptant aux diverses grosseurs de moelle épinière 8 (par simplification, les tiges 2 ont été représentées toutes de même diamètre).

Comme il va de soi, l'invention ne se limite pas à la seule forme d'exécution de cet outil manuel pour enlever la moelle épinière de carcasses d'animaux qui a été décrite ci-dessus, à titre d'exemple; elle en embrasse, au contraire, toutes les variantes de réalisation et d'application respectant le même principe. C'est ainsi, notamment, que l'on ne s'éloignerait pas du cadre de la présente invention en modifiant les dimensions de la tige de l'outil, en particulier sa longueur et son diamètre; en réalisant cette tige dans une matière autre, pourvu que celle-ci possède les propriétés requises de flexibilité ; en modifiant des détails de forme, par exemple de l'extrémité de la tige, ou du manche; en destinant cet outil manuel à l'enlèvement de la moelle épinière de tous animaux.

Claims (5)

REVENDICATIONS

1. Outil manuel pour enlever la moelle épinière de carcasses d'animaux, par exemple les carcasses d'ovins et de caprins, destinés à la consommation, caractérisée en ce qu'il possède un manche (3) prolongé par une tige cylindrique (2) réalisée en une matière suffisamment souple pour permettre une flexion (F) de ladite tige (2), rendant l'outil (1) adapté pour éliminer la moelle épinière (13) en la poussant dans son canal (12), y compris dans des parties de carcasse (16b, 16c) où ce canal est courbe.

2. Outil manuel pour enlever la moelle épinière de carcasses d'animaux, selon la revendication 1, caractérisé en ce que la tige flexible est réalisée sous la forme d'une tige cylindrique (2) en matière plastique.

3. Outil manuel pour enlever la moelle épinière de carcasses d'animaux, selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que l'extrémité libre (5) de la tige cylindrique flexible (2), opposée au manche (3), se présente comme une surface (6) généralement circulaire et légèrement concave.

4. Outil manuel pour enlever la moelle épinière de carcasses d'animaux, selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que son manche est un manche cylindrique (3), de diamètre (D) sensiblement supérieur à celui (d) de la tige, et également réalisable en matière plastique.

5. Outil manuel pour enlever la moelle épinière de carcasses d'animaux, selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il est fourni avec un bac allongé (17) utilisable pour la rangement, le nettoyage et la désinfection de cet outil (1).