FR2646502A1 - Dispositif de camouflage d'une mine marine face a un sonar de chasse aux mines - Google Patents

Abstract

Ce dispositif comporte une structure développable 6 entourant au moins partiellement le corps de la mine 1, 4 et munie de moyens de camouflage propres à décaractériser la signature acoustique de la mine en supprimant ou réduisant, lorsque la structure est développée, la discontinuité des temps de propagation aller-retour des ondes acoustiques issues du sonar qui apparaîtrait à l'endroit des régions de la mine opposées à la direction du sonar si la structure était absente ou non développée. On peut ainsi supprimer ou réduire l'ombre portée de la mine par rapport au sonar. De préférence, les moyens de camouflage sont également propres à ramener le niveau de l'intensité acoustique de l'écho sonar à un niveau voisin du niveau de réverbération du fond marin, par exemple grâce à des rétroréflecteurs 7 ou résonateurs acoustiques disposés de manière que l'onde acoustique incidente frappant la structure rencontre au moins l'un de ces rétroréflecteurs.

Description

La présente invention concerne un dispositif de camouflage d'une mine marine de fond (c'est-à-dire reposant, lorsqu'elle est armée, sur le fond de la mer) face à un sonar de chasse aux mines.

Le principe de fonctionnement d'un tel sonar est illustré figure 1 : pour rechercher la présence d'une mine 1 posée sur le fond marin 2, on émet depuis une source 3 située en un point O un faisceau acoustique étroit et on balaye le fond de la mer avec ce faisceau acoustique, comme illustré par la flèche de la figure 1.

Les ondes acoustiques émises par la source 3 produisent des échos, reçus également au point O. Ces échos reçus sont analysés essentiellement suivant deux paramètres : la variation du niveau acoustique de l'écho au cours du balayage et le temps de propagation aller-retour de 11 onde acoustique incidente puis réfléchie.

L'analyse du niveau d'intensité permet de discriminer l'écho produit par une mine de l'écho de fond ou réverbération du fond marin 2 : si la mine est plus ou moins réfléchissante que le fond, on observera une variation localisée du niveau de ltécho permettant de suspecter la présence d'une mine.

Cette analyse du niveau d'écho est généralement recoupée par l'analyse des temps de propagation : en effet, comme on peut le voir figure 1, en fonction de l'angle de balayage le faisceau sonar va se propager sur une distance variable OAO,
OBO, OCO, ODO, etc. En présence d'une mine, cette variation de distance (trajet acoustique) va présenter une discontinuité brusque ("ombre portée acoustique") à l'endroit des régions de la mine opposées à la direction du sonar, c'est-à-dire au voisinage du point C de la figure 1 comme on peut le voir sur cette figure, pour une très faible variation d'angle de balayage on observera une discontinuité importante des trajets acoustiques (qui passent de OCO à
ODO) lorsque le faisceau balaye la région de la mine située au voisinage du point C.

Ce phénomène d'ombre portée, par sa présence et sa forme, donne à la mine une "signature acoustique" qui la rend faci lement reconnaissable, surtout si l'on corrèle ce phénomène à la variation du niveau de l'écho.

La présente invention a pour objet de proposer un dispositif de contre-mesure ou camouflage qui permette de remédier à cet inconvénient en décaractérisant l'écho de la mine en dimension et en intensité.

A cet effet, selon l'invention, le dispositif de camou filage comporte une structure développable entourant au moins partiellement le corps de la mine et munie de moyens de camouflage propres à décaractériser la signature acoustique de la mine en supprimant ou réduisant, lorsque la structure est développée, la discontinuité des temps de propagation aller-retour des ondes acoustiques issues du sonar qui apparaîtrait à l'endroit des régions de la mine opposées à la direction du sonar si la structure était absente ou non développée.

On peut ainsi supprimer ou réduire, par rapport au sonar, l'ombre portée de la mine sur le fond marin.

Très avantageusement, les moyens de camouflage sont également propres à ramener le niveau de l'intensité acoustique de l'écho sonar à un niveau voisin du niveau de réverbération du fond marin. Ceci peut notamment être obtenu en prévoyant pour la structure développable des rétroréflecteurs ou résonateurs acoustiques, disposés de manière que l'onde acoustique incidente frappant la structure rencontre au moins l'un de ces rétroréflecteurs.

Dans un premier mode de mise en oeuvre de l'invention, la structure développable comporte un volume de mousse expansible, qui peut être une mousse dense à flottabilité négative ou nulle expansée en espace libre ou bien une mousse à flottabilité positive expansée à l'intérieur d'une enveloppe de confinement définissant la forme de la structure développable.

Dans un second mode de mise en oeuvre de l'invention, la structure développable comporte un filet déployable dans l'eau au mouillage de la mine, qui peut être un parachute déployé librement dans l'eau et retombant sur la mine en la recouvrant lorsque celle-ci a atteint le fond ou un filet déployé par des moyens déclenchés, activés après que la mine ait atteint le fond.

Q
On va maintenant décrire des exemples de mise en oeuvre de l'invention, en référence aux dessins annexés.

La figure 1, précitée, explique le phénomène d'ombre portée donnant une signature acoustique caractéristique de la mine.

La figure 2 illustre un premier mode de réalisation du dispositif de l'invention, utilisant un volume expansible.

La figure 3 illustre un second mode de réalisation de l'invention, utilisant une structure déployable en forme de filet.

La figure 4 est une variante de la figure 3, dans laquelle la structure déployable joue également un rôle de parachute permettant de ralentir la descente de la mine lors de son largage.

o
La figure 2 illustre un premier mode de réalisation de l'invention.

Pou-r décaractériser acoustiquement la mine 1, généralement pourvue d'un lest 4, on prévoit un dispositif permettant d'enrober celle-ci d'un volume de mousse expansible 5.

Dans une première forme de mise en oeuvre, la mousse est une mousse dense, à flottabilité négative ou nulle.

On pulvérise cette mousse, à l'aide d'une bombe aérosol, à bord du navire juste avant le mouillage de la mine, et elle polymérise au contact de l'eau avec une augmentation importante de volume. Du fait de l'utilisation d'une mousse dense, la polymérisation produit un bloc de mousse de forme plus ou moins aléatoire, ce qui donne à la mine une signature comparable, en forme et en dimension, à celle d'un rocher.

On peut également, au lieu de pulvériser la mousse sur la mine avant son mouillage, prévoir un dispositif incorporé à la mine qui déclenche automatiquement le dégagement de la mousse à une certaine profondeur, lorsque la mine repose sur le fond ; la mousse, dense, vient alors "baver" sur le corps de mine.

Dans une variante de ce mode de réalisation, au lieu d'utiliser une mousse dense expansée en espace libre, on utilise une mousse légère, à flottabilité positive, expansée à l'intérieur d'une enveloppe de confinement définissant la forme finale de l'ensemble. Cette enveloppe adaptée peut, par exemple être constituée d'un ballon unique (volume environ 1 m3) ou d'une pluralité de cloisonnements plus petits disposés autour de la mine (volume : environ 0,4 m3 chacun).

Dans l'un ou l'autre cas, on choisit une mousse qui, acoustiquement, produit un niveau d'écho voisin de la réverbération du fond marin.

On peut également charger la mousse de manière appropriée, par exemple par des résonateurs acoustiques (résonateurs métalliques, notamment). Cette charge pourra soit être dispersée dans la masse de la mousse, soit être répartie sélectivement, par- exemple en alternant des couches de mousse chargées avec des couches non chargées. Les résonateurs acoustiques devront être disposés de manière que l'on ait toujours au moins un résonateur qui fasse face à la source sonar, quelle que soit la position de la mine sur le fond. Cette contrainte correspond à une charge typique de l'ordre de 5 % en volume et 35 % en poids.

Les figures 3 et 4 illustrent un second mode de réalisation de l'invention.

Dans ce mode de réalisation, au lieu d'enrober la mine 1, 4 d'une masse expansible, on déploie au-dessus de celleci une structure la recouvrant entièrement et permettant de décaractériser sa forme.

Dans le cas de la figure 3, la structure déployable est constituée d'un filet 6 portant des rétroréflecteurs acoustiques 7 (ou des résonateurs acoustiques, selon le cas), permettant de ramener l'intensité de l'écho à une valeur comparable à celle de la réverbération de fond.

Les rétroréflecteurs 7 peuvent être avantageusement des réflecteurs triédriques de petite dimension, disposés en très grand nombre sur la trame que forme le filet 6.

Les résonateurs acoustiques peuvent être constitués de résonateurs métalliques classiques, ou même de bulles d'air retenues par le filet, qui ne joue qu'un rôle de support mécanique.

Le filet 6 peut être soit déployé librement lors de la descente (comme un parachute), en retombant sur la mine et en la recouvrant lorsque celle-ci a touché le fond, soit par des moyens déclenchés, par exemple au moyen de dispositifs connus tels que des microchambres à air gonflées sous haute pression par un générateur de gaz pyrotechniqué.

Dans le cas de la figure 4, la structure déployable est constituée non plus d'un filet, mais d'un "parapluie", c'est-à-dire qu'elle comporte une surface extérieure 8 continue, de préférence en un matériau ayant un pouvoir réfléchissant propre comparable au fond ou à un rocher.

En ce qui concerne la forme de la structure déployable, on peut par exemple lui donner une géométrie approximativement hémisphérique, avec un diamètre de l'ordre de 3 à 10 m et une hauteur de l'ordre de 1 à 3 m.

Claims (10)

REVENDICATIONS

1. Un dispositif de camouflage d'une mine marine de fond (1,4) face à un sonar (3) de chasse aux mines,

caractérisé par une structure développable (5;6;8) entourant au moins partiellement le corps de la mine et munie de moyens de camouflage propres à décaractériser la signature acoustique de la mine en supprimant ou réduisant, lorsque la structure est développée, la discontinuité des temps de propagation aller-retour des ondes acoustiques issues du sonar qui apparaltrait à l'endroit des régions de la mine opposées à la direction du sonar Si la structure était absente ou non développée,

de manière à supprimer ou réduire, par rapport au sonar, l'ombre portée de la mine sur le fond marin.

2. Le dispositif de la revendication 1, dans lequel les moyens de camouflage sont également propres à ramener le niveau de l'intensité acoustique de l'écho sonar à un niveau voisin du niveau de réverbération du fond marin.

3. Le dispositif de la revendication 1, dans lequel la structure développable comporte des rétroréflecteurs acoustiques (7), disposés de manière que l'onde acoustique incidente frappant la structure rencontre au moins l'un de ces rétroréflecteurs.

4. Le dispositif de la revendication 1, dans lequel la structure développable comporte des résonateurs acoustiques, disposés de manière que l'onde acoustique incidente frappant la structure rencontre au moins l'un de ces résonateurs.

5. Le dispositif de la revendication 1, dans lequel la structure développable comporte un volume de mousse expansible (5).

6. Le dispositif de la revendication 5, dans lequel la mousse expansible est une mous-se dense à flottabilité néga tive ou nulle expansée en espace libre.

7. Le dispositif de la revendication 5, dans lequel la mousse expansible est une mousse à flottabilité positive expansée à l'intérieur d'une enveloppe de confinement définissant la forme de la structure développable.

8. Le dispositif de la revendication 1, dans lequel la structure développable comporte un filet (7;8) déployable dans l'eau au mouillage de la mine.

9. Le dispositif de la revendication 8, dans lequel le filet (8) est un parachute déployé librement dans l'eau et retombant sur la mine en la recouvrant lorsque celle-ci a atteint le fond.

10. Le dispositif de la revendication 8, dans lequel le filet (7) est déployé par des moyens déclenchés, activés après que la mine ait atteint le fond.