FR2501007A1 - Pheromone synthetique d'abeilles, et procede utilisant un tel appat pour attirer une colonie d'abeilles vers une ruche ou un piege - Google Patents

Abstract

PHEROMONE SYNTHETIQUE D'ABEILLES, ET PROCEDE UTILISANT UN TEL APPAT POUR ATTIRER UNE COLONIE D'ABEILLES VERS UNE RUCHE OU UN PIEGE. L'APPAT SYNTHETIQUE DE L'INVENTION COMPORTE COMME CONSTITUANTS ESSENTIELS 1 DU E-CITRAL OU UN MELANGE DE E - ET DE Z - CITRALS; 2 DU GERANIOL ET 3 DE L'ACIDE NEROLIQUE, DE PREFERENCE SELON LE RAPPORT PONDERAL DE 1: 0,1: 0,1 A 1: 10:10. POUR ATTIRER UN ESSAIM D'ABEILLES ET L'INCITER A SE FIXER DANS UNE RUCHE VIDE, ON PLACE CET APPAT FACTICE A L'ENTREE DE LA RUCHE (OU DU PIEGE) OU AU VOISINAGE DE LADITE ENTREE. ON PEUT EGALEMENT PRESENTER SUR LE MARCHE UN ENSEMBLE FORME D'UNE RUCHE ET DE LA COMPOSITION D'APPAT SYNTHETIQUE.

Description

La présente invention concerne une phéromone (ou phérormone) synthétique

d'abeille et son utilisation pour attirer une colonie d'abeilles vers une ruche ou

un piège.

Lorsqu'une reine d'abeille vieillit, sa colonie

est incitée à élever ou établir une nouvelle reine.

Fréquemment, une partie de la colonie quitte alors la

ruche avec la vieille reine pour trouver un nouveau nid.

Ce phénomène est connu sous le nom de essaimage. Les abeilles en train d'essaimer sont souvent perdues pour l'apiculteur, même lorsque celui-ci possède une ruche vide, disponible pour recevoir une nouvelle colonie. La présente invention concerne principalement l'attraction, vers une ruche vide, d'essaims ou de colonies migrantes

d'abeilles.

Les abeilles sécrètent des substances qu'elles peuvent libérer à l'atmosphère pour susciter une odeur attractive connue sous le nom de phéromone. Il existe plusieurs genres différents de sécrétions donnant des phéromones différentes. La présence ou l'absence de phéromones particulières sert de stimulus pour inciter les abeilles communes à emplir une fonction particulière ou pour les inciter à ne pas l'emplir. La connaissance et

la compréhension des phéromones des abeilles sont actuel-

lementrelativement faibles. Il existe quelques phéromones d'abeilles qui ont été identifiées chimiquement, certaines qui demeurent non identifiées et probablement certaines encore qui restent à découvrir. La compréhension des influences des phéromones sur le comportement des abeilles n'est que dans son stade de début ou d'enfance, même dans le cas des phéromones qui ont été identifiées *chimiquement. Une phéromone qui a été identifiée chimiquement est la phéromone de Nasonov. Les ouvrières ont une glande qui sécrète l'odeur ou senteur de Nasonov dans un sillon situé entre les sixième et septième tergites dorsaux abdominaux. La sécrétion est mise à découvert par flexion de l'extrémité de l'abdomen, ce qui libère la phéromone de Nasonov. Les ouvrières qui ont eu de la difficulté à trouver l'entrée de leur ruche libèrent la phéromone et la dispersent en battant des ailes. Ce comportement contribue à aider les autres abeilles de l'essaim à trouver l'entrée. Les abeilles mettent également à découvert la glande de Nasonov pendant l'essaimage,

lorsqu'elles volent ou se groupent ou se pelotonnent.

On a vu des abeilles libérer la phéromone de Nasonov lorsqu'elles s'approvisionnent à une source d'eau ou à

un aliment artificiel comme un plat de sirop de sucre.

Ce comportement des abeilles, lorsqu'elles sont à la recherche d'une nourriture, est très différent du comportement des abeilles en train d'essaimer. Les abeilles ne mettront la glande à nu que lorsque le sirop de sucre est très concentré et seulement après trois ou

quatre voyages vers le sirop.

Certains constituants de la phéromone de Nasonov ont été chimiquement identifiés au cours des années 1960. Ce sont du citral (un mélange d'isomères),

du géraniol et des acides géranique et nérolique.

Cependant, les résultats publiés par les différents chercheurs ne concordent pas et il reste une certaine incertitude. Au cours des années 1960, on a effectué sur le terrain des essais visant à attirer des abeilles en cours de recherche d'aliments, en utilisant certains des produits chimiques ainsi identifiés. On a effectué des essais sur des abeilles à la recherche de sirop de sucre. Dans ce cas également, les résultats obtenus par les différents chercheurs ne concordent pas. L'article qui est probablement le plus définitif est celui de Butler et Calam, J. Insect. Physiol. 15, 237-244 (1969) qui a conclu que du citral, ou un mélange de citral avec du géraniol, attire presque autant les abeilles que la phéromone naturelle de Nasonov (obtenue en essuyant ou frottant les surfaces de leurs glandes). Il a été estimé

que les acides géranique et nérolique ont peu d'importance.

En 1970, Waller a publié dans J. Agricultural Research, 9, 9-12 (1970) des résultats obtenus lors d'essais visant à attirer des abeilles vers des plantes en floraison. Il a essayé diverses combinaisons de citral et de géraniol (des constituants de la phéromone de Nasonov), et d'essence

d'anis (l'essence d'anis est essentiellement du 1-méthoxy-

4-propénylbenzène), et il a trouvé que chaque constituant est inefficace s'il n'est pas appliqué en solution dans du saccharose. En outre, des combinaisons de citral plus

du géraniol ont semblé exercer un moindre pouvoir d'attrac-

tion que du citral plus de l'essence d'anis, ou du géraniol

plus de l'essence d'anis.

Récemment, Pickett et al., J. Chemical Ecology 6, 425-434 (1980) ont déterminé la pleine composition de

la sécrétion donnant naissance à la phéromone de Nasonov.

Deux constituants supplémentaires ont été révélés et leurs proportions approximatives déterminées. Il a été déterminé la composition approximative suivante, relative à 100 parties de géraniol.: Constituant Proportions pondérales Géraniol 100 Acide nérolique 78 (E,E)-Farnésol 44 Acide géranique 11 (E) -Citral 1,1 (Z)-Citral 0,6 Nérol 0,4 Il vient d'être découvert avec surprise que l'on peut attirer des abeilles vers un piège ou une ruche en appliquant une phéromone synthétique à l'entrée, ou près de l'entrée, de la ruche ou du piège, cette phéromone

synthétique ayant une composition différente de la phéromo-

ne de Nasonov sécrétée. Le (E,E)-farnésol ou le nérol est ou sont de préférence omis de cet appât factice ou leurre. S'ils sont présents en des quantités importantes, ils diminuent le caractère attractif du leurre. Il est

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également possible, quoique ce ne soit pas nécessairement toujours commode, d'omettre l'acide géranique. Les constituants essentiels sont (1) le (E)-citral ou un mélange des (E)- et (Z)-citrals, (2) le géraniol et (3) l'acide nérolique. On peut faire varier considérablement les proportions de ces trois constituants par rapport à celles trouvées dans la phéromone de Nasonov. Les proportions de ces constituants (citrals totaux: géraniol acide nérolique) sont d'environ 1: 60: 45 dans la

phéromone de Nasonov. Les inventeurs de la présente inven-

tion ont trouvé que l'on peut augmenter beaucoup la proportion des citrals totaux, par rapport à l'un ou l'autre des autres constituants essentiels, par rapport à la proportion existant dans la phéromone de Nasonov sécrétée, de préférence en restant dans l'intervalle compris entre 1: 0,1: 0,1 et 1: 10: 10. De préférence, les proportions des constituants essentiels se situent entre 1: 0,25: 0,3 et 1: 10: 2. Les expériences des inventeurs indiquent que de telles proportions attirent habituellement plus que d'autres proportions/des abeilles

cherchant une ruche. Dans la présente description, toutes

les proportions (ce qui comprend des pourcentages et des

rapports) sont en poids.

Il est surprenant que le (E,E)-farnasol soit un constituant non essentiel d'une phéromone synthétique aux fins décrites ici. Il est, sur base pondérale, le constituant présent en la 3ème plus forte proportion dans la phéromone de Nasonov sécrétée. Il est surprenant aussi que la proportion de citral par rapport aux autres puisse être aussi grande. Cependant, les inventeurs ont trouvé que pendant la libération de la phéromone, les abeilles

transforment le géraniol en du (E)-citral, en mainte-

nant ainsi dans l'air une proportion de (E)-citral supérieure à celle existant dans la sécrétion de la

glande.

Une explication possible pour les présents résultats, en comparaison de ceux obtenus au cours des essais avec du sirop de sucre dans les années 1960, est que des constituants différents ou des mélanges de constituants de la phéromone de Nasonov stimulent les abeilles plus fortement que d'autres constituants dans des contextes de comportement différents. Une caractéristique de l'invention concerne un procédé pour attirer une colonie d'abeilles vers une ruche ou un piège, procédé qui consiste à positionner à l'entrée de la ruche ou du piège, ou au voisinnage de cette entrée, un appât factice à base de phéromone synthétique comprenant (1) du (E)-citral ou un mélange des (E)- et (Z)-citrals, (2) du géraniol et (3) de l'acide nérolique, appât dans lequel le nérol et le (E,E)-farnésol sont essentiellement absents. Bien que la

présence de faibles quantités de nèrol et de (E,E)-

farnesol ne soulève pas d'objections, les essais des inventeurs ont montré que les abeilles préfèrent un

appât factice dans lequel ces substances sont absentes.

Il est ordinairement commode de les omettre afin de diminuer les frais de fabrication. Si on les inclut, il semble souhaitable d'en maintenir la proportion à moins

de la moitié de celle des citrals totaux.

Les proportions que l'on préfère le plus pour les constituants essentiels (1), (2) et (3) se situent entre 1: 0,5: 0,5 et 1: 2: 2, plus particulièrement autour de 1: 1: 1. Le constituant (1) est compté sous forme de citrals totaux si les isomères (Z) et (E) sont tous deux présents. Cependant, certains des essais des inventeurs ont indiqué qu'une composition contenant aussi peu que 0,1 partie de géraniol ou 0,1 partie d'acide nérolique, par rapport aux citrals totaux, est

parfois douée d'un pouvoir attractif. De même, une compo-

sition contenant jusqu'à 10 parties de géraniol ou d'acide

nérolique est parfois douée d'un pouvoir attractif.

Une autre caractéristique de l'invention concerne une composition utile pour attirer une colonie d'abeilles vers une ruche ou un piège, la composition comprenant n'importe quelle composition selon la définition ci-dessus à propos de l'invention, sauf une composition semblable à la phéromone de Nasonov sécrétée elle-même et sauf une composition consistant en du géraniol, des citrals et de l'acide nérolique selon un rapport de 1: 2: 4, décrite dans un rapport d'essai présenté par Shearer et Boch. J. Insect Physiol., 12, 1513-1521 (1966). Ce mélange, réexprimé selon le rapport existant entre les citrals, le géraniol et l'acide nérolique (1: 0,5: 2), est l'un des nombreux mélanges qui ont fait l'objet d'expériences au cours des années

1960 sur des abeilles à la recherche de sirop de sucre.

L'article ultérieur de Butler et Calam, mentionné ci-

dessus, incite à ne pas inclure d'acide.nérolique, mais, de façon plus importante, des expériences effectuées sur des abeilles à la recherche d'aliments ne constituent pas une base de prédiction concernant des abeilles en

essaimage, en raison des formes différentes de comporte-

ment dans ces contextes différents.

Les constituants de l'appât factice peuvent servir sous forme non purifiée. La source la plus commode de l'acide nérolique est habituellement le

produit de l'oxydation d'un mélange de citrals. L'oxyda-

tion va ordinairement conduire à un mélange d'acides contenant surtout de l'acide géranique, par exemple selon un rapport de 3: 1 à 4: 1 par rapport à l'acide - nérolique. Cependant, l'acide géranique n'est pas nuisible. De préférence, le rapport entre les acides

géranique et nérolique n'excédera pas 4:1.

La composition peut contenir un ou des exci-

pients, c'est-à-dire un ou d'autres constituants compa-

tibles avec le rôle de cette composition à titre d'appât factice ou de leurre. Ainsi, la composition peut contenir un support ou diluant solide ou liquide inerte, un constituant d'un autre genre de phéromone d'abeilles que la phéromone de Nasonov, une autre senteur ou odeur attrayante ou un aliment des abeilles, par exemple du sucre. On préfère particulièrement inclure du constituant "902" de phéromone de reine d'abeilles, c'est-à-dire de

l'acide 9-oxo-2-décénoique.

Puisque les ingrédients actifs sont volatils, la composition doit être vendue sous une forme permettant d'éviter que les ingrédients actifs ne s'échappent jusqu'au moment de l'utilisation requise, ou ne permettant qu'un lent échappement. De préférence, la composition est placée dans un récipient construit de manière à assurer une lente libération de la vapeur, en des quantités capables d'attirer des abeilles durant au moins un mois. Il est de préférence scellé ou enfermé d'une autre façon dans une enveloppe ou un flacon de matière plastique, par exemple

de polyéthylène, dont les parois ont une faible perméa-

bilité à la vapeur de la composition, ou celle-ci est micro-encapsulée, mais elle pourrait également être formulée sous forme de granules, de mousse imprégnée, ou de blocs ou comprimés revêtus, pour assurer une libération lente ou retardée de la vapeur des ingrédients actifs. La composition pourrait être scellée dans des microtubes (tubes capillaires ultra-fins). On préfère les flacons de polyéthylènecar il s'est avéré qu'ils diminuent la vitesse de libération du (E)-citral, qui est

bien plus volatil que les autres constituants.

Chaque récipient ou autre véhicule ou support peut contenir n'importe quelle quantité voulue de l'appât factice mais, d'ordinaire, au moins une quantité correspondant à un mois d'activité, par exemple et de façon typique de 10 mg à 10 g des citrals et les autres

constituants essentiels en proportion.

L'appât factice ou leurre peut être placé dans une ruche vide ou près de l'entrée, à l'extérieur de la ruche. Un autre aspect de l'invention consiste en un

ensemble d'apiculture comprenant une ruche et une compo-

sition selon la définition ci-dessus à propos du procédé de l'invention. On envisage de vendre un tel ensemble à des apiculteurs voulant augmenter le nombre de leurs ruches sans avoir à acheter un autre essaim, ni à faire face aux risques impliqués lors des essais de transfert des abeilles en assaimage en provenance d'une ruche voisine. Un ou plusieurs récipients d'appat factice peuvent ainsi être vendus avec chaque ruche. Un moyen de fixer le récipient à la ruche, par exemple un crochet coopérant avec un rebord du récipient perforé pour s'ajuster sur le crochet ou un montage adhésif placé sur le récipient, sont de préférence fournis aussi comme faisant partie de l'ensemble. D'autres accessoires d'apiculture, d'un genre classique, peuvent également

faire partie de cet ensemble.

L'invention est également applicable au piégeage des abeilles. Certaines colonies d'abeilles ont un

comportement, à l'égard des êtres humains, moins bien-

veillant que d'autres abeilles et il peut s'avérer

nécessaire parfois d'enlever un essaim d'abeilles relati-

vement malveillantes. Pour cela, on peut positionner l'appât factice près de l'entrée d'un piège, par exemple un piège du type à entonnoir connu. On envisage

également la possibilité d'utiliser le procédé de l'inven-

tion pour piéger ou emprisonner les abeilles d'Afrique.

Elles constituent une souche d'abeilles particulièrement malveillantes, qui se sont établies dans certaines parties

du Brésil et l'on craint que ces abeilles puissent éventuel-

lement migrer vers l'Amérique Centrale et même vers le Sud

des Etats-Unis d'Amérique.

Les exemples non limitatifs suivants illustrent

l'invention.

EXEMPLE 1

On a effectué les expériences la à if, en suivant la technique de Ferguson et al., Physiological Entomology 4, 339-344 (1979), dans une cage de toile de "nylon" (3x2x2m de hauteur), arrêtant les abeilles, maintenue dans une grande serre, elle-même maintenue à environ 200C. On a suspendu au centre du toit de la cage

un dispositif tournant à un tour par minute. Ce dispo-

sitif a été réalisé de manière à pouvoir faire varier de

2 à 12, mais en les maintenant espacés de façon équi-

distante, le nombre des bras (de 50 cm de longueur) faisant saillie de ce dispositif. Les cages à double paroi cylindri-

que en zinc perforé (30 mm de diamètre et 55 mm de lon-

gueur) ont été suspendues par du fil fin à l'extrémité de chaque bras du dispositif, de sorte que les cages se sont trouvées à environ un mètre audessus du sol. Un bloc en polyéthylene poreux a été maintenu au centre de chaque cage cylindrique o il ne pouvait pas être atteint par

les abeilles de l'extérieur.

Voici les constituants de Nasonov qui ont été essayés: (E)- et (Z)-citral, nérol, géraniol, acide

nérolique et acide géranique, et (E,E)-farnesol. Immédia-

tement avant chaque essai, on a appliquéun ou plusieurs des constituants de Nasonov dans du pentane (100 pl) plus jg d'acide (E)-9-oxo-2décénolque dans 100 pl d'éthanol à chaque bloc en polyéthylène. Les constituants ont été présentés en des proportions égales avec 100 équivalents de géraniol d'ouvrières (200 pg; 1 équivalent

d'ouvrière = 2,0 yg) ou en des proportions approximative-

ment égales à celles de la sécrétion de Nasonov, c'est-à-

dire une partie de (Z)-citral, une partie de (E)-citral, une partie de nérol, 100 parties de géraniol, 75 parties d'acide nérolique, 12,5 parties d'acide géranique et parties de (E,E)-farnésol, chacun à 100 équivalents d'ouvrières. Les constituants présentaient une pureté d'environ 97 à 99 %, selon une détermination faite par

chromatographie en phase gazeuse.

Les positions des échantillons sur le disposi-

tif rotatif (du type manège) ont été assignées au hasard

pour chaque essai.

Environ 30 minutes avant un essai, on a enlevé à l'aide d'une brosse, environ 1500 ouvrières des rayons de leur colonie pour les placer dans un pot en matière plastique comportant un couvercle. Il n'y avait pas de reine. Au début de l'essai, on a vidé le pot et placé les abeilles sur le plancher de la cage au-dessous du dispositif rotatif (ou manège). Habituellement, les abeilles ont commencé à se rassembler dans les 10 minutes suivantes sur l'une des cages cylindriques. Lorsque environ 20 abeilles ont été présentes sur la même cage, les nombres ont augmenté rapidement, et le groupe ou essaim a rapidement contenu 400 à 500 abeilles (ce que l'on appelle ci-après l'essaim primaire); à ce stade, des essaims supplémentaires se sont parfois formés sur une ou deux autres cages (que l'on appelle ci-après des

essaims secondaires et tertiaires).

Expérience la Dans l'expérience (tableau I), chaque cage cylindrique a contenu un constituant de Nasonov différent

la proportion relative de chaque constituant a été sembla-

ble à celle existant dans la sécrétion de Nasonov. Pour

déterminer leur pouvoir relatif d'incitation à la forma-

tion d'un essaim, le constituant qui a attiré le plus d'essaims a été omis dans chaque test successif d'une série progressive (tests A-H), les autres constituants étant laissés dans les mêmes proportions. Ainsi, par exemple, l'acide nérolique, qui a été choisi tout d'abord par des essaims dans 11 des 23 essais du test A, a été omis du test B et ainsi de suite jusqu'au bas du

tableau.

L'acide nérolique et les citrals ont été préférés.

Les abeilles ont été réticentes à former un essaim lorsqu'il n'y avait que du nérol ou du (E,E)-farnésol. Les abeilles ont fait très peu, sinon pas du tout, de différence entre les préparations commerciales de (E,E)farnésol et de nérol et leurs formes purifiées. Mais de l'acide nérolique purifié a été préféré à la préparation contenant de

l'acide géranique, et la préparation commerciale de (E)-

citral avec du (Z)-citral a été préférée à l'un ou l'autre

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constituant à l'état purifié.

TABLEAU I

Nombre d'essaims formés (primaire, secondaire, tertiaire) pour n essais, constituantsde la phéromone de Nasonov présentés à titre de choix possibles, à des taux approxi-

mativement égaux aux taux naturels.

Composés présents sur les bras du dispositif rotatif Nombre de Acides Tetbras dugrai

Test dbrs dt n(nbre acide (E)- et gérani-

d ispositif d'essais) néroli-(Z)-ci- que et Acide rotatif que tral* néroli- géranique utilisé que A B C D E F G H

11;0;0 3;4;0

- 7;4;0

3;2;0 6;5;0

12;5;0

4;1;0 6;3;0 6;3;0 ;5;0 TABLEAU I (suite) Composés présents sur les bras du dispositif rotatif

Test (E)- (Z)- Nérol (E,E)- (E,E)-

citral citral Géraniol (impur) Nérol farnésol farnésol (impur)*

A 2;0;0 0;2;0 0;1;0 0;0;1 0;0;1 0;0;0 0;0;0

B 2;0;0 1;2;0 2;2;1 0;0;1 0;0;1 0;0;0 0;;0;0

C 4;0;0 2;5;0 2;2;1 0;0;1 1;0;1 0;0;0 0;0;0

D 5;0;0 5;5;0 2;2;1 0;0;1 3;1;1 0;0;0 0;0;0

E 8;0;0 6;6;1 4;2;1 2;1;0 3;1;1 1;1;0 1;0;0

F - 9;6;1 5;2;1 2;2;0 3;1;2 1;1;0 1;0;0

G - - 8;3;1 5;4;1 4;2;3 1;1;0 1;0;0

H - - - 6;4;1 4;2;3 1;1;0 1;0;0

Les trois chiffres séparés par des points virgules indiquent le nombre total des essaims primaires, secondaires et tertiaires, respectivement; les tirets indiquent l'absence du constituant dans le dispositif rotatif; le chiffre 0 indique l'absence d'essaim. n indique le nombre total des essais de chaque groupe

de constituants sur le dispositif rotatif.

*) Préparation commerciale.

Experience lb

Dans l'expérience suivante, on a utilisé un dispo-

sitif rotatif comportant huit bras. Les huit mélanges comparés (tableau II) ont consisté en l'ensemble aes sept constituants connus de la phéromone de Nasonov, selon les proportions naturelles, ou avec absence de l'un des constituants. L'absence de l'acide néroiique, du géraniol ou du (E)-citral a diminué le caractère attractif, mais

l'absence des autres constituants a eu peu d'effet.

TABLEAU II

Nombre des choix effectués par les abeilles des essaims pour 8 échantillons de phéromone de Nasonov synthétique

(selon les proportions naturelles) dans 7 desquels man-

quait un constituant.

Constituants Nombre d'essaims formés (primaires,

présents sur le secondaires, tertiaires, quater-

dispositif naires) pour 20 essais rotatifs Tous les constituants 4;4;3;0 présents Tous les constituants sauf: acide géranique 5;2;0;0 nérol 4;4;0; 0 (Z)-citral 4;3;0;0 (E,E)-farnésol 3;2;3;0 (E)-citral 0;2;2;0 Géraniol 0; 0;O;1 acide nérolique O;0;0;1 *) Le dispositif rotatif comportait 8 bras d'essai (1 pour chaque ligne du tableau); n = 20 essais; quatre essaims ont également été enregistrés; les autres détails sont comme pour le tableau I. Expérience lc On a comparé ensuite (tableau III) un mélange de

l'ensemble des sept constituants connus, selon les propor-

tions naturelles ou en des proportions égales, et des combinaisons de (E)citral, de (Z)-citral, d'acide

nérolique et d'acide géranique en des proportions égales.

Les mélanges comportant la présence de tous les consti-

tuants ont été préférés, notamment lorsque ceux-ci étaient en proportions égales (n 1 et 2). En l'absence de mélanges contenant tous les constituants (test C), les mélanges comprenant du (E)-citral plus de l'acide nérolique, ou du (E)-et du (Z)-citral plus de l'acide

néroiique ont été les plus attractifs (n 3 et 4).

L'acide géranique, combiné à l'un ou l'autre de ces deux mélanges en a réduit le caractère attractif (5 au lieu de 3 et 6 au lieu de 4). La présence ou l'absence du (Z)-citral dans cette combinaison a donné lieu à peu de différence (5 au lieu de 6), ce qui a été confirmé dans un autre test des combinaisons 5 et 6 seules,o l'on a eu dans 20 essais 11 essaims primaires formés sur le n 6 (c'est-à-dire avec (Z)-citral) et neuf sur le n 5 (sans (Z)-citral). Cependant, puisqu'un mélange des (E)- et (Z)-citral a été préféré à du (E)-citral seul (tableau I),

on a utilisé les deux isomères dans les tests subséquents.

TABLEAU III

Nombre de choix effectués par des abeilles en essaimage

pour une combinaison de constituants de Nasonov.

Nombre d'essaims formés Constituants présents sur le (primaires, secondaires, dispositif rotatif tertiaires)

A B C

1. Présence de tous les cons-

tituants (proportions égales) 6;2;0 -

2. Présence de tous les consti-

tuants (proportions naturel-

les) 2;2;1 6;2;2 3. (E)-citral plus acide nérolique 3;0;0 3;2;0 8;4;0 4. (E)-citral + (Z)-citral + acide nérolique 1;0;0 3;1;1 6;2;3 5. (E)-citral + acide nérolique + acide géranique 1;2;0 1;3;2 3;4;3 6. (E)-citral + (Z)citral + acide nérolique + acide géranique 1;2;1 1;3;1 2;7;2 7. (E)citral + (Z)-citral + acide géranique 0;0;0 1;0;1 2;3;4 8. (E)-citral + acide géranique 0;0;1 0;0;1 2;0;2 9. (Z)-citral + acide nérolique 1;0;0 1; 0;0 1;0; 10. acide nérolique 0;0;1 0;1;1 0;1;1

11. (Z)-citral + acide néro-

lique + acide géranique 0;0;0 0;0;0 0;0;0

12. (Z)-citral + acide géra-

nique + 0;0;0 0;0;0 0;0;0 !) Le dispositif rotatif a comporté douze bras dans le test A, onze dans le test B et dix dans le test C. n valait 15 dans le test A, 16 dans le test B et 24 dans le test C. Expérience ld L'addition des trois autres constituants de Nasonov à un mélange en proportions égales de (E)- et (Z)-citral + l'acide nérolique + le géraniol en a très peu diminué le caractère attractif (tableau IV). L'omission du

géraniol a nettement diminué ce caractère attractif.

TABLEAU IV

Choix effectués par des abeilles en essaimage pour

différentes proportions des divers constituants de Nasonov.

Quantités (pg/pl) sur chaque bras du dispositif rotatif* Test (E)- et (Z)acide citrals nérolique Géraniol A B

2,00 2,00 2,00 6;6;1 -

2,00 2,00 2,00 (plus) $ 4;3;0 6;3;0

2,00 2,00 0 2;0;2 2;0;2

2,66 1,33 0 1;1;2 1;1;2

1,33 2,66 0 1;1;0 1;1;0

3,33 0,66 0 0;0;0 0;0;0

0,66 3,33 0 0;2;2 0;2;2

4,00 0 0 0;1;2 0;1;2

0. 4,00 0 0;0;0 0;0;0

0 0 4,00 0;0;0 0;0;0

* Le dispositif rotatif comportait dix bras dans le test A, neuf dans le test B. n valait 14 dans le test A et 10 dans le test B. 0 Les trois constituants principaux plus une quantité

égale (2,00 pg/pl) de chacun des trois autres consti-

tuants. Les autres détails sont comme pour le tableau I. i Expérience le Lorsque seuls les citrals et l'acide nérolique ont été présents, les deux mélanges dans lesquels les constituants se rapprochaient de proportions égales ont été préférés. Un excès de 2:1 des citrals par rapport à

l'acide nérolique a été préféré à une quantité insuffi-

sante (selon le rapport 1:2) (tableau V).

TABLEAU V

Caractère attractif, pour des essaims, de divers rapports de (E)- et de (Z)-citrals: acide nérolique, et du géraniol. Quantité présente (g/l) sur chaque bras du dispositif rotatif * (E)- et (Z)-citrals acide nérolique essaims

2,00 2,00 5;4;2

2,66 1,33 5;4;2

1,33 2,66 2;3;0

3,33 0,66 0;2;2

0,66 3,33 1;4;2

4,00 0 0;2;2

0 4,00 1;0;0

Géraniol seul (4,00) 0;0;0 * Le dispositif rotatif comportait huit bras; n = 14 essais; les autres détails ont été comme pour le

tableau I.

Expérience if - Lorsque du géraniol a également été présent (tableau VI), les mélanges contenant des proportions égales des constituants et dans lequel le géraniol était

le constituant prédominant ont été préférés.

25010oe

TABLEAU VI

Caractère attractif de divers rapports de (E)- et (Z)-

citrals: acide nérolique: géraniol Quantités présentes (<g/pl) sur chaque bras du dispositif rotatif *

(E)- et (Z)-

citrals acide nérolique géraniol essaims

2,0 2,0 2,0 5;4;3

1,0 1,0 4,0 6;5;0

0,5 0,5 5,0 3;3;3

1,0 4,0 1,0 1;2;2

0,5 5,0 0,5 2;4;1

4,0 1,0 1,0 2;2;1,0 0,5 0,5 2;1;1

6,0 0 0 1;0;0

0 6,0 0 0;0;0

0 0 6,0 0;0;0

Dispositif rotatif comportant dix bras; n = 22 essais; les autres détails comme pour le tableau I. Examen des expériences la à if En combinaison avec l'acide (E)-9-oxo-2-décénoique, chacun des constituants essayés a provoqué la formation d'un essaim, mais l'acide nérolique, lés citrals et le géraniol ont été les plus efficaces, le (E,E)-farnesol a

été le moins efficace (tableau I). L'absence des consti-

tuants individuels, autres que le (E)-citral, le géraniol et l'acide nérolique, du mélange total n'en a pas diminué beaucoup le caractère attractif (tableau II). Cela est

surprenant, notamment en raison du fait que le (E,E)-

farnésol est un constituant majeur de la sécrétion naturelle de Nasonov. Le fait qu'un mélange des constituants, en proportions égales, a été aussi efficace qu'un mélange présentant les proportions naturelles (tableau III) est

également surprenant.

EXEMPLE 2

On a effectué des expériences de formation d'essaims en utilisant le procédé de l'exemple 1, sauf que l'on a remplacé les constituants de Nasonov par (i) un groupe de constituants de Nasonov dans lequel certains des constituants étaient présents sous forme de préparations non purifiées ou de mélanges équivalant à des préparations non purifiées, tous les constituants sauf le géraniol étant en mélange avec d'autres isomères géométriques, (ii) une phéromone synthétique contenant des constituants de Nasonov,approximativement selon les mêmes proportions que la phéromone de Nasonov secrétée, sauf que l'acide nérolique a été présent à environ 1/75e de sa proportion naturelle, et (iii) une phéromone synthétique contenant en des proportions pondérales égales le groupe des constituants (i). Dans (i), les constituants ont été un mélange commercial de (Z)- et de (E)-citrals selon un rapport de 1: 1; un mélange commercial de nérol et de géraniol selon un rapport de 1: 1; des acides géranique et nérolique préparés par oxydation du mélange des citrals par le procédé de Pickett et al., J. Chemical Ecology 6, 425-433 (1980) et selon un rapport d'environ 1:2 entre les acides nérolique et géranique; du géraniol à 99 % de pureté, obtenu dans le commerce, et du farnésol du commerce

contenant quatre isomères contenant 42 % de (E,E).

Chacun a été présenté en une quantité de 200 pg. Dans (ii), la phéromone synthétique de Nasonov modifiée, les constituants ont été une partie de (Z)-citral, une partie de (E)-citral, une partie de nérol, une partie d'acide nérolique, huit parties d'acide géranique, 44 parties de (E,E)farnésol et 100 parties(= 200 pg = équivalents d'ouvrières) de géraniol. Dans (iii), chaque "préparation non purifiée" a été présente en une

quantité de 200 pg.

250100?

Les ouvrières n'ont pas été accompagnées par une

reine mais, comme à l'exemple 1, chaque bloc de poly-

éthylène a comporté une dose de 100 yVg de l'acide (E)-9-

oxo-2-décénoique faisant partie de la phéromone de reine

*("902").

Expérience 2a Dans cette expérience, on a utilisé sept traitements (tableau VII), à savoir (A) de la phéromone synthétique (iii) comportant en proportions égales des constituants non purifiés; (B) de la phéromone synthétique (ii) comportant les constituants de Nasonov selon leurs proportions naturelles (sauf en ce qui concerne l'acide nérolique) et (CG) de la phéromone synthétique (iii) contenant les constituants en proportions égales, une parmi chacune des préparations non purifiées étant omise tour à tour. Le traitement C, sans farnésol, et le traitement A,

avec des constituants non purifiés présents en des pro-

portions égales, ont été choisis les premiers le plus fréquemment. Le traitement D (sans nérol) a reçu le plus de seconds choix. Ces trois traitements ont généralement

aussi reçu un accueil favorable.

Il est surprenant de noter que la phéromone synthétique (iii), comportant en proportions égales des constituants non purifiés, a été préférée à la phéromone synthétique (ii) comportant 6 des constituants en leurs

proportions approximativement naturelles.

250 100 7

TABLEAU VII

Nombre de choix effectués par des abeilles en essaimage sur des groupes de quatre "constituants non purifiés" de la phéromone de Nasonov "Constituants non purifiés" présents dans le traitement (+ = présence) acide néro- nérol + Traite- citral lique + géraniol géraniol farnésol

ments acide géra-

nique A + + + + + (en proportions égales) B + + + + + (en proportions naturelles modifiées) C D E F G + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + (+ ): présence d'un peu de géraniol sous forme du

mélange de nérol et de géraniol.

TABLEAU VII (suite) Nombre de choix effectués par des abeilles en essaimage sur des groupes de quatre "constituants non purifiés" de la phéromone de Nasonov Traitements A B C D E F G Nombre des premier, second et troisième choix pour la formation des essaims ler 2ème 3ème o0 Nombre total d'essaims

25010 0 ?

Expérience 2b Dans cette expérience, on a effectué en alternance cinq fois des essais de chacun des deux traitements

(tableau VIII). Dans un traitement, toutes les "prépara-

tions commnerciales" étaient présentes en proportions égales, et dans l'autre traitement, il y a eu des proportions égales de citral, d'acide géranique plus l'acide nérolique et le géraniol, mais pas de farnésol

ni de nérol. Le dernier traitement a été préféré.

TABLEAU VIII

Choix effectués au cours de 15 tests par des abeilles en essaimage sur de la phéromone synthétique partielle et

complète contenant des constituants de Nasonov.

Ordre de formation Nombre total des essaims d'essaims ler 2e 3e phéromone synthétique (iii), c'est-a-dire présence en proportions égales de toutes les "préparations non purifiées" 3 8 3 14 Phéromone synthétique (iii) sans farnesol ni nérol; présence du

citral, des acides géra-

nique et nérolique et du géraniol 12 7 8 27

EXEMPLE 3

On a préparé une solution contenant 1,25 g d'un mélange de (E)- et (Z)citrals, 1,25 g de géraniol et 1,25 g d'un mélange, selon un rapport pondéral d'environ 1:3, des acides nérolique et géranique, dans 12,5 ml d'hexane. On a introduit 100 ul de cette solution dans des flacons en polyéthylène (WP/5, Fisons Ltd). Chaque flacon a donc contenu 10 mg, c'est-à-dire 5000 équivalents d'ouvrières, de géraniol, 10 mg des citrals et 10 mg des acides nérolique et géranique, ce qui a constitué une composition synthétique de phéromone de Nasonov. Chaque flacon a pesé 2, 75 g et présentait une épaisseur moyenne de paroi de 1,6 mm. On a fermé immédiatement les flacons et on les a conservés à -20 C dans des bouteilles en verre fermées. Dans d'autres flacons en polyethylène, on a introduit 100 P1 de la même solution plus 100 p1 d'une solution de 10 mg d'acide (E)-9-oxo-2-décénoique resublimé (constituant, connu sous l'abréviation "902" de la phéromone de reine), complétée à.10 ml avec de

l'éthanol.

Expériences 3a et 3b On a placé une ruche non occupée à chaque coin d'une cage en toile de "nylon" (3 x 2 x 2 mètres de hauteur) ou au centre de chaque côté. Dans l'expérience 3a, on a suspendu un appât factice ou leurre en phéromone synthétique de Nasonov (sans "902") juste à l'intérieur de l'entrée des deux ruches opposées (A, B). Les deux autres ruches (C,D) de chaque cage n'ont reçu aucun produit ou traitement. On a déposé au centre du plancher de la cage un essaim naturel (contenant une reine); on a noté les ruches devant lesquelles les abeilles ont battu des ailes et libéré de la phéromone de Nasonov et

les ruches choisies par l'essaim.

L'expérience 3b a été semblable à 3a, sauf que deux ruches opposées (A, B) ont contenu de l'appât factice

ou leurre de phéromone synthétique contenant des consti-

tuants de Nasonov et du constituant de phéromone de reine ("902"), et les deux autres ruches (C,D) n'ont contenu que l'appât factice ou leurre synthétique comportant des constituants de Nasonov sans "902". Au cours d'un seul test, toutes les ruches ont appartenu:

250 1007

au type I, réservoirs en matière plastique brun foncé (capacité d'environ 30 litres), comportant chacun un trou de 2,5 cm de diamètre percé à 30 cm au-dessus du plancher et à 12 cm au-dessous du couvercle; au type II de ruches selon la nouvelle norme britannique (capacité: environ 18 litres) n'ayant au préalable pas logé d'abeilles; au type III, comme en II, mais ayant au préalable été occupées par des colonies; ou au type IV, comme en III, mais contenant deux rayons vides. Cinq tests ont été effectués avec chaque type de

ruche. Une ruche de chaque paire a comporté juste à l'inté-

rieur de son entrée un tube d'appât factice ou leurre en phéromone synthétique. Après cinq semaines d'exposition dans la ruche, les appâts factices contenaient 42 % de (E)-citral, 63 % de géraniol et 68 % d'acide nérolique, les pourcentages étant rapportés à des appâts factices

n'ayant pas été exposés.

Dans les quelques minutes qui ont suivi l'introduction d'un essaim naturel dans une cage au cours de l'expérience 3a, les abeilles ont libéré de la phéromone de Nasonov et ont battu les ailes à l'entrée de l'une des ruches ou des deux ruches comportant comme appât factice de la phéromone contenant les constituants de Nasonov. Habituellement,

l'essaim est entré dans la ruche dans l'heure qui a suivi.

La ruche choisie a toujours été une ruche comportant l'appât factice (tableau IX); dans chaque test, l'autre ruche contenant l'appât factice a souvent aussi attiré

des abeilles.

Les ruches non choisies par l'essaim ont été plus susceptibles d'être visitées par des abeilles si elles avaient précédemment logé une colonie d'abeilles (visitée à 63 %; types III et IV de ruches) que si la ruche

était nouvelle (visitée à 23 %, types I et II de ruches).

Dans l'expérience 3b, les essaims ont préféré des ruches comportant l'appât factice contenant des constituants synthétiques de Nasonov plus des constituants de phéromone de reine. Même après l'entrée de l'essaim dans une ruche, l'autre ruche contenant de l'appât factice comportant des constituants synthétiques de Nasonov plus des constituants de phéromone de reine a habituellement retenu de nombreuses abeilles, que la ruche ait ou non

logé une colonie au préalable.

Expérience 3c L'attraction exercée par un appât factice formé de phéromone synthétique sur des essaims a également été étudiée dans des conditions naturelles. Des paires de ruches de Langstroth, consistant chacune en un toit, un plancher et une boîte peu profonde (capacité: environ litres) comportant dix rayons vides, ont été placées

à 2 à 10 m de distance l'une de l'autre en 50 emplace-

ments en Angleterre-du Sud (Surrey, Sussex et Hampshire).

On a équipé le 14 ou le 15 mai une ruche, sur chacune des 50 paires de ruches vides, d'une phéromone synthétique servant d'appât factice. Ces appâts ont été renouvelés les 9 et 10 juin, dates auxquelles cinq ruches étaient occupées par des essaims. Sept ruches supplémentaires étaient occupées au 11 août. Les douze essaims ont tous occupé des ruches comportant des phéromones synthétiques comme

appâts factices.

TABLEAU IX

Choix effectués par des essaims naturels parmi les ruches avec et sans phéromone synthétique comme appât factices (expérience 3a) Nombre approximatif d'abeilles présentes après entrée de l'essaim dans la ruche type de dans des ruches avec dans des ruches sans ruche test appât appât ruche "A" ruche "B" ruche "C" ruche "D" I 1 essaim 10+ O O 2 essaim 0 O O 3 essaim 60+ O O 4 essaim 0 0 0 essaim 0 0 0 II 6 essaim 0 0 0 7 essaim 20+ 0+ 0 8 essaim 0 0 0 9 essaim 0+ 0 0 essaim 10+ 0 0 III 11 essaim 5+ 0 0 12 essaim 0 0 0 13 essaim 0+ 0 0 14 essaim 6 0 0 essaim 0 0 0 IV 16 essaim 100+ 0 0 17 essaim 0 0 0 18 essaim 0 0 0 19 essaim 0 0+ 0 essaim 50+ 250+ 0 + Présence de plus de 10 abeilles ensemble à l'entrée

de la ruche avant que l'essaim n'occupe une ruche.

TABLEAU X

Choix effectués par des essaims naturels parmi des ruches contenant un appât factice d'un phéromone synthétique avec ou sans constituant "902" de phéromone de reine (expérience 3b). Nombre approximatif d'abeilles présentes après entrée de l'essaim dans la ruche type de dans des ruches avec dans des ruches avec ruche test appàt contenant "902" appât ne contenant pas "902" ruche "A" ruche "B" ruche "C" ruche "D" I 1 essaim 0 2 0+ 2 essaim 0 15+ 0 3 essaim 1+ 1 0 4 essaim 0 0 0 essaim 0 0 0 III 6 essaim 0 0 0 7 essaim 4+ 0+ 0 8 essaim 10+ 2 0 9 essaim 5 4 0 essaim 1+ 0 0 + Présence de plus de 10 abeilles ensemble à l'entrée

de la ruche avant que l'essaim n'occupe une ruche.

EXEMPLE 4

Dans cet exemple, on a laissé des abeilles choisir entre deux ruches à la façon des expériences 3a et 3b, les ruches ou appâts de chaque paire étant placées

approximativement au milieu de côtés opposés d'une cage.

On a effectué un certain nombre d'essais dans chacun desquels on a libéré les abeilles dans la cage. On a

noté les préférences des abeilles pour un appât particu-

lier ou une ruche spéciale.

250 10 0 7

Expérience 4a Ces expériences ont utilisé des ruches présentant de petites entrées (elles étaient circulaires; diamètre 2,7 cm) suivies de ruches à plus grandes entrées (fentes, 2,5 x 10 cm). On a préparé des appâts consistant en un mélange de 10 mg chacun de (1) (Z)- et (E)- citrals, (2) géraniol et (3) un mélange, selon un rapport pondéral d'environ 1:2, des acides nérolique et géranique, scellés dansun flacon de polyéthylène. On a suspendu un ou plusieurs appâts juste à l'intérieur de chaque ruche et l'on a effectué des comparaisons entre des ruches comportant des nombres différents d'appâts. On a effectué un certain nombre d'essais dans chacun desquels on a libéré les abeilles dans la cage et on les a laissées choisir des ruches. Les résultats obtenus sont présentés sur le tableau

XI ci-après.

TABLEAU XI

Nombre d'appâts placés Nombre d'essais au dans les ruches cours desquels les abeilles ont choisi une ruche particulière Ruche A Ruche B Ruche A Ruche B (i) ruches à petites entrées 1 appât 2 appâts 8 5 1 appât 4 appâts 2 2 (ii) ruches à larges entrées 1 appât 2 appâts 2 8 1 appât 4 appâts 2 18 4 appâts 10 appâts 4 6 Ces expériences suggèrent que lorsque l'entrée de la ruche est assez grande pour permettre aux abeilles de détecter les différences de concentration de phéromone dans l'atmosphère, elles sont attirées vers les ruches à plus grande concentration (celles contenant le plus grand

nombre d'appâts).

Expérience 4b Dans cette expérience, on a fait varier la quantité des ingrédients actifs dans chaque flacon d'appât. La quantité étalon pour comparaison (appâts A) a été la même que dans les appâts de l'expérience 4a, et

l'on a augmenté ou diminué cette quantité (appâts B).

Les abeilles ont pu choisir entre une ruche contenant de l'appât A et une ruche contenant un appât B. Les résultats

obtenus sont représentés sur le tableau XII ci-après.

TABLEAU XII

Facteur selon lequel

la quantité des ingré-

dients actifs de l'appât B diffère par rapport à l'appât A Nombre d'essais au cours desquels les abeilles ont choisi une ruche contenant un appât particulier B diffère de l'appât A B = 2 x A B = 10 x A B = 10 x A A et B ont été conservés à température ambiante durant 2 semaines Appât A Appât B B = 0,5 x A 14 6 B = 0,25 x A 8 12 B =0,1 x A 9 1

Ces résultats suggèrent qu'une quantité d'ingré-

dient actif plus faible par appât que l'étalon est moins préférée, mais. qu'il n'y a pas de préférence marquée pour

une plus grande quantité.

Il va de soi que, sans sortir du cadre de l'invention, de nombreuses modifications peuvent être

apportées à. la composition, utile comme phéromone synthé-

tique, et au procédé pour attirer une colonie d'abeilles, à l'aide d'un tel appât, vers une ruche ou un piège, décrits

ci-dessus.

Claims (10)

REVENDICATIONS

1. Procédé pour attirer une colonie d'abeilles

vers une ruche ou un piège, selon lequel on place à l'en-

trée ou près de l'entrée de la ruche ou du piège, un appât factice, procédé caractérisé en ce qu'on utilise comme appât factice, une phéromone synthétique contenant (1) du (E)-citral ou un mélange de (E)- et (Z)-citrals, (2) du géraniol et (3) de l'acide nérolique, et dans lequel

sont essentiellement absents du nérol et du (E,E)-farnesol.

2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé

en ce qu'on utilise un appât dans lequel le rapport pon-

déral entre les constituants (1), (2) et (3) se situe entre 1: 0,1: 0,1 et 1: 10: 10, le constituant (1) étant calculé en citrals totaux si les isomères (Z) et (E)

sont tous deux présents.

3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'on utilise un appât dans lequel le rapport pondéral des constituants (1), (2) et (3) se situe entre 1: 0,25: 0,3 et 1: 10: 2, de préférence entre 1: 0,5: 0,5 et 1: 2: 2, et encore mieux est approximativement

égal à 1: 1: 1.

4. Procédé selon l'une quelconque des revendica-

tions 1 à 3, caractérisé en ce qu'on utilise un appât contenant également de l'acide géranique, selon un rapport

pondéral à l'acide nérolique, au maximum égal à 4: 1.

5. Procédé selon l'une quelconque des revendica-

tions 1 à 4, caractérisé en ce qu'on utilise un appât

contenant également de l'acide 9-oxo-2-décénoique.

6. Procédé selon l'une quelconque des revendica-

tions précédentes, caractérisé en ce qu'on utilise un appât formulé en vue de libérer la phéromone sous forme de vapeur en des quantités pouvant attirer les abeilles

durant au moins un mois.

7. Procédé selon la revendication 6, caracté-

risé en ce qu'on formule l'appât sous forme d'une composition contenue dans un flacon de matière plastique fermé, comportant des parois de faible perméabilité à

la vapeur de la composition.

8. Composition pouvant servir de phéromone synthétique pour attirer une colonie d'abeilles dans un procédé selon la revendication 1, caractérisée en ce

qu'elle contient (1) du E-citral ou un mélange de (E)-

et de (Z)-citrals, (2) du géranioL et (3) de l'acide nérolique, et en ce que du nérol et du (E,E)-farnesol en sont essentiellement absents, mais en excluant une composition consistant en des (E)- et (Z)-citrals, du géraniol et de l'acide nérolique selon un rapport pondéral

de 1:0,5:2.

9. Composition selon la revendication 8, carac-

térisée en ce que le rapport pondéral des constituants

(1), (2) et (3) se situe entre 1: 0,1: 0,1 et 1: 10: 10.

10. Composition selon la revendication 9, caractérisée en ce que le rapport pondéral des constituants (1), (2) et (3) se situe entre 1: 0,25: 0,3 et 1: 10: 2, de préférence entre 1: 0,5: 0,5 et i: 2: 2, et encore

mieux au voisinage de 1: 1: 1.