APPLICATIONS D'UNE NOUVELLE CLASSE D'ENZYMES : LES SULFIREDOXINES La présente invention est relative aux applications d'une nouvelle classe d'enzymes, les sulfirédoxines (Srx), qui catalyse la réduction des dérivés Cys- S02H (cystéine-acide sulfinique) et notamment la réduction de la peroxyrédoxine (Prx) sous sa forme Cys-SO2H en dérivé thiol. Dans les protéines, certains groupes thiols de cystéine (Cys-SH), ayant une activité rédox, peuvent être oxydés par du peroxyde d'hydrogène (H2O2) en acide sulfénique (Cys-SOH). Celui-ci étant instable, réagit soit avec n'importe quel groupe thiol proche pour former un pont disuliure (C-S-S-C), soit, en l'absence de groupe thiol proche accessible, le composé Cys-SOH peut être davantage oxydé en acide sulfinique (Cys-SO2H) stable ou acide cystéique (Cys-SO3H). Les peroxyrédoxines (Prxs) sont des enzymes antioxydantes comportant de telles cystéines à activité redox. Par exemple, les 2-Cys Prxs sont des homodimères inversés avec 2 cystéines à activité rédox par sous-unité. Elles catalysent la réduction du peroxyde d'hydrogène. Le site catalytique de ces enzymes comprend deux cystéines à activité redox (cystéine N-terminale peroxydatique (Cysp) et cystéine C-terminale de résolution (CysR)). De manière plus précise le cycle catalytique de ces peroxyrédoxines comprend (Wood ZA et al., Science, 2003, 300, 650-653 ; Wood et al., Trends in Biochemical Sciences, 2003, 28, 1, 32-40) : - l'oxydation de la Cysp-SH en Cysp-SOH (acide sulfénique) par H2O2 ; - la formation d'un pont disulfure entre la Cysp et la CysR de la deuxième sous-unité de Prx (Cysp-S-S-Cysj (processus lent) ; - la réduction de ce pont disulfure par des réducteurs cellulaires classiques tels que le glutathion ou la thiorédoxine (Trx), pour obtenir le produit de départ Cys-SH. Dans certains cas, les Prxs peuvent être inactivées, par super-oxydation de la Cysp-SOH en acide sulfinique (Cysp-SO2H) ; cette réaction de super-oxydation était considérée jusqu'à présent comme irréversible, (Wood ZA et al., Science,
2003, 300, 650-653). Récemment (Woo HA et al., Science, 2003, 300, 653-656 ; Georgiou G. et al., Science, 2003, 300, 592-594), la réversion de la Cys-acide sulfinique en composé Cys-SH a été montré in vivo dans le cas de la peroxyrédoxine à deux cystéines (2-Cys Prx) de mammifère, indiquant l'existence d'une réductase spécifique, qui n'a cependant pas été identifiée. Plus précisément, ces auteurs ont montré que, par marquage métabolique de cellules de mammifères avec du 35S, la forme sufinique de la peroxidine I, produite lors de l'exposition des cellules au H2O2, est rapidement réduite en forme thiol catalytiquement active. Ces auteurs pensent que la réduction de l'acide sulfinique observée lors de ces études nécessite l'intervention d'enzymes spécifiques, qui n'ont pas été identifiées. Etant donné que les Prxs de mammifères régulent la signalisation médiée par H2O2, leur inactivation réversible pourrait servir dans le processus de régulation. Les peroxyrédoxines (Chae et al., P.N.A.S., 1994, 91, 7022-7026) sont des antioxydants ubiquitaires, qui contrôlent, dans de nombreuses espèces (microorganismes, plantes et organismes supérieurs y compris les mammifères), les taux de H2O2, qui régulent les cascades de signalisation conduisant à une prolifération cellulaire, une différentiation et une apoptose (Fujii J. et al., Redox Rep., 2002, 7, 123- 130). Les Inventeurs ont maintenant identifié la famille d'enzymes qui réduisent les Prxs Cysp-SO2H. Il s'agit d'une protéine qui comprend au moins un site catalytique présentant le motif suivant : FXGCHR, avec X= G ou S et qui a un poids moléculaire d'environ 8 à 14 kDa. Cette enzyme est conservée chez les eucaryotes et est dénommée ci- après sulfirédoxine (Srx). Chez la levure et en particulier chez Saccharomyces cerevisiae, cette enzyme est dénommée Srxl et a un poids moléculaire de 13 kDa. Chez l'homme, cette enzyme est dénommée hSrxl et a un poids moléculaire de 13,6 kDa. Des séquences polypeptidiques identiques à celles de la sulfirédoxine ainsi que les séquences nucléotidiques correspondantes figurent dans la base de données de séquences NCBI ou GenBank, sous les numéros d'accès suivants : S. cerevisiae : YKL086W, Homo sapiens : AAH47707, CAC28314, M. musculus : BAB24939, AAH11325, Arabidopsis thaliana : AAD21682, AAO42977, Oryza
sativa : BAA95812, Schizosaccharomyces pombe : SPBC106.02c, Thermosyne- chococcus. elongatus : BAC07716, Drosophila melanogaster : AAF48773, Nostoc sp. (PCC7120) : NP_488186. En revanche, aucune fonction n'a été attribuée à ces séquences poly- peptidiques, dans la base de données de séquences NCBI ou GenBank. Les Inventeurs ont maintenant trouvé un point commun entre ces différentes protéines : le site catalytique précité et une fonction : la catalyse de la réduction des Prxs Cysp-SO H. La réaction catalysée par la sulfirédoxine (Srx) est résumée à la figure 1. La présente invention a en conséquence pour objet l'utilisation d'une protéine dénommée sulfirédoxine (Srx), qui comprend au moins un site catalytique présentant le motif suivant : FXGCHR, avec X= G ou S, pour catalyser la réduction des peroxyrédoxines (Prxs) sous leur forme super-oxydée Prx-Cysp-SO2H (peroxy- rédoxine cystéine acide sulfinique) en dérivé thiol (SH). La sulfirédoxine joue donc un rôle très important dans la fonction antioxydante des peroxyrédoxines et est impliquée dans la réparation ou le contrôle des protéines modifiées par la formation d'une cystéine-acide sulfinique. Selon un mode de réalisation avantageux de ladite utilisation, ladite sulfirédoxine est une sulfirédoxine de microorganisme, de plante ou d'organisme supérieur, qui comprend généralement entre 80 et 170 acides aminés et au moins le site catalytique présentant le motif suivant : FXGCHR, avec X= G ou S. Elles présentent entre elles les pourcentages d'identité et de similarité suivants : . levure/homme : 31 % d'identité et 67 % de similarité . levure/plantes : 23 % d'identité et 39 % de similarité . levure/souris : 31 % d'identité et 51 % de similarité . levure/champignons : 80 % d'identité et 90 % de similarité. Conformément à l'invention, l'identité d'une séquence par rapport à une séquence de référence (SEQ ID NO :1 correspondant à la séquence de la Srxl de S. cerevisiae) s'apprécie en fonction du pourcentage de résidus d'acides aminés qui sont identiques, lorsque les séquences correspondant à la région catalytique telle que
définie ci-dessus sont alignées, de manière à obtenir le maximum de correspondance entre elles. Une protéine ayant une séquence en acides aminés ayant au moins X % d'identité avec la séquence de référence SEQ ID NO: 1 est définie, dans la présente invention comme une protéine qui peut inclure jusqu'à 100-X altérations pour 100 acides aminés de la séquence SEQ ID NO: 1. Au sens de la présente invention, le terme altération inclut les délétions, les substitutions ou les insertions consécutives ou dispersées d'acides aminés dans la séquence de référence. Cette définition s'applique, par analogie, aux molécules d'acide nucléique. La similarité d'une séquence par rapport à la séquence de référence
SEQ ID NO: 1 s'apprécie en fonction du pourcentage de résidus d'acides aminés qui sont identiques ou qui différent par des substitutions conservatives, lorsque les séquences sont alignées de manière à obtenir le maximum de correspondance entre elles. Au sens de la présente invention, on entend par substitution conservative, la substitution d'un acide aminé par un autre qui présente des propriétés chimiques similaires (taille, charge ou polarité), qui généralement ne modifie pas les propriétés fonctionnelles de la protéine. Une protéine ayant une séquence en acides aminés ayant au moins X % de similarité avec la séquence SEQ ID NO: 1 est définie, dans la présente inven- tion comme une protéine dont la séquence peut inclure jusqu'à 100-X altérations non- conservatives pour 100 acides aminés de la séquence de référence. Au sens de la présente invention, le terme altérations non-conservatives inclut les délétions, les substitutions non-conservatives ou les insertions consécutives ou dispersées d'acides aminés dans la séquence SEQ ID NO: 1. Ladite sulfirédoxine est notamment sélectionnée parmi les protéines dont les séquences correspondent respectivement aux séquences SEQ ID NO : 1 à 10, illustrées aux figures 2 et 3 ou représentées dans la liste de séquences : S. cerevisiae : SEQ ID NO :1 ; C. albicans : SEQ ID NO :2 ; S. pombe : SEQ ID NO :3 ; H. sapiens : SEQ ID NO :4 ; M. musculus : SEQ ID NO :5 ; D. melanogaster : SEQ ID NO :6 ; A. thaliana : SEQ ID NO :7 ; T. elongatus : SEQ ID NO :8 ; Nostoc sp. : SEQ ID NO :9 et Oryza sativa : SEQ ID NO :10.
La présente invention a également pour objet un peptide isolé, correspondant au site catalytique de la Srx, caractérisé en ce qu'il est défini par la séquence suivante : FXGCHR, avec X *= S. La présente invention a également pour objet des anticorps anti-Srx, caractérisés en ce qu'ils sont obtenus par immunisation convenable d'un animal avec une protéine Srx, définie par une séquence sélectionnée dans le groupe constitué par les SEQ ID NO :l-3, 5-6 et 8-10 ou le peptide FXGCHR, avec X = S. Lesdits anticorps sont soit des anticorps polyclonaux, soit des anticorps monoclonaux. Là présente invention a également pour objet un médicament, caractérisé en ce qu'il comprend une quantité efficace d'une protéine définie par une séquence sélectionnée dans le groupe constitué par les SEQ ID NO- 1-3 et 5-10 et éventuellement au moins un excipient pharmaceutiquement acceptable. La présente invention a aussi pour objet l'utilisation d'une protéine telle que définie ci-dessus pour la préparation d'un médicament antioxydant destiné à traiter les cancers, les troubles neurodégénératifs et les maladies neuromusculaires, dans lesquels l'on observe une défaillance du système antioxydant Prx/Srx. La présente invention a également pour objet un procédé de dépistage de maladies liées au cancer, au vieillissement, aux maladies neurodégénératives et aux maladies neuromusculaires, lequel procédé est caractérisé en ce qu'il comprend, pour évaluer l'implication du système antioxydant Prx/Srx : (1) la mise en contact in vitro des cellules d'un échantillon biologique avec du peroxyde d'hydrogène (H2O2), (2) la détection de la Prx-Cysp-SO2H formée, entre 1 heure et 4 heures après ladite mise en contact selon l'étape (1), et (3) l'établissement du rapport des quantités de Prx-Cysp-SO2H et de Prx-Cysp-SH, à partir de 4 heures après ladite mise en contact selon l'étape (1). L'échantillon biologique est notamment constitué de cellules sanguines. Des rapports Prx-Cysp-SO2H/ Prx-Cysp-SH > 1 sont le signe d'une pathologie du système antioxydant Prx/Srx , liée à un dysfonctionnement de la Srx.
Ainsi, un tel procédé permet d'évaluer si le système antioxydant Prx/Srx fonctionne normalement au non. La connaissance des mécanismes impliqués dans l'étiologie de la maladie permet de sélectionner le traitement le plus adapté à la situation, notamment dans les cas de systèmes antioxydants Prx/Srx défaillants. En variantes, ledit procédé de dépistage comprend : A. le génotypage de la sulfirédoxine, à partir de TARN total d'un échantillon biologique convenable, notamment des cellules sanguines. De manière plus précise, ledit procédé comprend : (1) l'extraction de l'ARN total, à partir d'un échantillon biologique convenable, (2) la préparation d'ADNc spécifique de la sulfirédoxine, par amplification de l'ARN à l'aide des deux amorces suivantes : GTCCCGCGGCGGCGGCGACG (SEQ ID NO :11) AGCAGGTGCCAAGGAGGCTG (SEQ ID NO :12), ces séquences étant situées respectivement en amont et en aval de l'ORF de la sulfirédoxine humaine (GenBank n° AAH47707), (3) l'établissement de sa séquence nucléotidique et (4) la comparaison par rapport à une séquence d'ADN codant pour une protéine Srx, telle que définie ci-dessus, issue de la même espèce que celle de l'échantillon biologique à analyser. B. la quantification relative, par tout moyen approprié, de l'ARNm codant pour la sulféridoxine humaine (hSrxl) à partir des ADNc totaux préparés à partir d'un échantillon biologique humain, par comparaison avec un échantillon de référence. L'échantillon de référence est en particulier un échantillon obtenu à partir d'un sujet témoin sain. Conformément à l'invention, préalablement à ladite quantification, ledit procédé comprend une étape d'extraction des ARN totaux. Selon une disposition avantageuse de ce mode de mise en œuvre, ladite quantification comprend :
(al) la préparation d'ADNc à partir de l'ARN total par transcription inverse avec des amorces appropriées et notamment des amorces aléatoires hexa- nucléotidiques ; (a2) l'amplification dudit ADNc en présence de la paire d'amorces : GTCCCGCGGCGGCGGCGACG (SEQ ID NO : 11 ) AGCAGGTGCCAAGGAGGCTG (SEQ ID NO :12), en présence d'un reporter fluorescent et de façon simultanée ou séquentielle, (a3) la détection de la quantité de l'amplimère (ou amplicon) par mesure du signal fluorescent. L'amplification de l'ARNm est effectuée par RT-PCR ; les étapes de transcription inverse et d'amplification PCR sont, soit dissociées et dans ce cas la quantification est réalisée par PCR-quantitative, soit elles sont couplées et dans ce cas la quantification est réalisée par RT-PCR quantitative. De préférence, ladite quantification est réalisée à l'aide d'un étalon interne comme par exemple, la sous-unité 18S d'ARN ribosomal. Selon une autre disposition avantageuse de ce mode de mise en œuvre, le reporter fluorescent est sélectionné dans le groupe constitué par des agents se liant à l' ADN double-brin et des sondes fluorescentes. De préférence, ladite quantification est réalisée en temps réel, c'est-à- dire que la détection et la quantification du signal fluorescent émis sont effectuées pendant le processus d'amplification, dans la mesure où l'augmentation du signal est directement proportionnelle à la quantité d'amplimères produits durant la réaction. Les principes généraux de la PCR et de la RT-PCR quantitatives en temps réel, ainsi que les différentes techniques de détection quantitative des ampli- mères : à l'aide d'agents se liant à l'ADN double-brin (agents intercalants : bromure d'éthidium, SYBR Green I, YO-PRO-1 ; agents se fixant au sillon mineur : Hoechst 33258) ou à l'aide de sondes fluorescentes, à savoir : hydrolyse de sondes par l'activité 5' nucléase de l'ADN polymérase (TaqMan™), hybridation de 2 sondes (Hybprobes), balises moléculaires (Molecular Beacons) et amorces scorpion (Scorpion primers), sont connues de l'Homme du métier et sont notamment décrites dans Poitras et al., Reviews in Biology and Biotechnology, 2002, 2, 1-11. La PCR et
la RT-PCR quantitative en temps réel à l'aide de sondes du type TaqMan™ sont notamment décrites, respectivement dans Heid C. et al. (Génome Research, 1996, 6, 986-994) et Gibson U. et al. (Génome Research, 1996, 6, 995-1001). Selon une modalité avantageuse de ce mode de mise en œuvre, lorsque ledit reporter fluorescent est une sonde, il est de préférence sélectionné dans le groupe constitué par les sondes définies par les séquences suivantes : TTAATTGAATTCATGGGGCTGCGTGCAGGAGG (SEQ ID NO :13) et TTTTCCTTTTGCGGCCGCCTACTACTGCAAGTCTGGTGTGGATG (SEQ ID NO :14). L'extraction de l'ARN, la préparation de l'ADNc et l'établissement de la séquence sont réalisées en utilisant les techniques classiques, selon les protocoles standards tels que ceux décrits dans Current Protocols in Molecular Biology (Frederick M. AUSUBEL, 2000, Wiley and son Inc, Library ofCongress, USA). La présente invention a également pour objet un procédé de dépistage de maladies liées au cancer, au vieillissement, aux maladies neurodégénératives et aux maladies neuromusculaires, lequel procédé est caractérisé en ce qu'il comprend : - l'immunodétection de la protéine Srx dans un échantillon biologique à tester, à l'aide d'un anticorps obtenu par immunisation convenable d'un animal avec une protéine Srx ou le peptide FXGCHR, avec X=G ou S, après séparation des protéines totales par électrophorèse, puis - l'évaluation de la qualité et de la quantité de ladite protéine Srx par rapport à une protéine Srx contrôle. Ladite détection-quantification est avantageusement réalisée par la méthode du Western blot. La présente invention a également pour objet l'utilisation de la séquence codant pour une protéine Srx, telle que définie ci-dessus ou d'un vecteur contenant ladite séquence codante, pour l'obtention de plantes dont les capacités de résistance au stress (sécheresse, froid, chaleur toxiques oxydants présents dans l'environnement) sont signifîcativement augmentées. Les séquences codant pour la protéine Srx peuvent être aisément obtenues à partir des bases de données de séquences précitées.
La présente invention a également pour objet des cellules hôtes, caractérisées en ce qu'elles sont transformées par un vecteur recombinant contenant une séquence codant pour une protéine Srx, définie par une séquence sélectionnée dans le groupe constitué par les SEQ ID NO J-3, 5-6 et 8-10. Selon un mode de réalisation avantageux de ladite cellule hôte, elle est constituée par une souche de S. cerevisiae surexprimant le gène SRXL Selon un autre mode de réalisation avantageux de ladite cellule hôte, elle est constituée par une cellule de mammifère modifiée par un vecteur surexprimant le gène hSrxl . Le vecteur est avantageusement un vecteur navette E. colilS. cerevisiae comprenant au niveau d'un site de clonage, la séquence codant pour la protéine Srx et le promoteur du gène Srx. Il s'agit notamment du plasmide pRS316 (n°ATCC 77145). Le promoteur du gène Srx est 400 paires de bases en amont du site d'initiation de la traduction ; il est repérable sur le site http://www.yeastgenome.org/ (n° d'accès YKL086W). Ces cellules hôtes transformées par un tel vecteur sont particulièrement intéressantes pour l'étude du système antioxydant Prx/Srx et le criblage in vitro de médicaments modulant l'activité du système antioxydant Prx/Srx. En conséquence, la présente invention a également pour objet un procédé de criblage de médicaments aptes à moduler l'activité du système antioxydant Prx/Srx, caractérisé en ce qu'il comprend : (1) la mise en contact de la substance à cribler avec des cellules hôtes selon l'invention, en présence de peroxyde d'hydrogène, (2) la détection de la Prx-Cysp-SO2H formée, entre 1 heure et 4 heures après ladite mise en contact selon l'étape (1), (3) l'établissement du rapport des quantités de Prx-Cysp-SO2H et de Prx-Cysp-SH, à partir de 4 heures après ladite mise en contact selon l'étape (1). La présente invention a également pour objet un procédé de criblage de médicaments utiles dans le traitement des cancers, des maladies neurodégénératives et des maladies neuromusculaires, liés à une défaillance du système antioxydant Prx/Srx, caractérisé en ce qu'il comprend :
a) la mise en contact de la substance à tester avec un extrait de cellules hôtes modifiées telles que définies ci-dessus ou un échantillon biologique d'un animal transgénique non humain, notamment des souris, sélectionné dans le groupe constitué par des animaux dans lesquels le gène de la protéine Srx est invalidé et des animaux dans lesquels le gène de la protéine Srx, est surexprimé en présence de peroxyde d'hydrogène, b) la mesure par tout moyen approprié, de l'activité antioxydante du système Prx/Srx du mélange obtenu en a), et c) la sélection des substances capables de stimuler ou d'inhiber ladite activité. La mesure de ladite activité est notamment effectuée par la détection de la Prx-Cysp-SO2H formée, entre 1 heure et 4 heures après ladite mise en contact selon l'étape (a) et l'établissement du rapport des quantités de Prx-Cysp-SO2H et de Prx-Cysp-SH, à partir de 4 heures après ladite mise en contact selon l'étape (a). La présente invention a également pour objet un procédé de criblage de médicaments utiles dans le traitement des cancers, des maladies neurodégénératives et des maladies neuromusculaires, liés à une défaillance du système antioxydant Prx/Srx, caractérisé en ce qu'il comprend : (1) la mise en contact de la substance à cribler avec des mammifères transgéniques non-humains, notamment des souris, sélectionné dans le groupe constitué par des animaux dans lesquels le gène de la protéine Srx est invalidé et des animaux dans lesquels le gène de la protéine Srx est surexprimé, et (2) la mesure de la survie de l'animal. L'obtention de mammifères transgéniques non-humains est réalisée en utilisant des méthodes classiques et notamment selon les protocoles décrits dans Transgenic animais génération and use (CM. Houdebine Ed., Harwood académie publishers, Amsterdam). La présente invention a également pour objet un procédé de réduction d'un produit comprenant au moins deux cystéines à activité redox, lequel procédé est caractérisé en ce qu'il comprend la mise en contact de ladite protéine avec une sulfirédoxine (Srx), qui comprend au moins un site catalytique présentant le motif suivant : FXGCHR, avec X= G ou S, en présence d'ATP et de magnésium.
La réduction du produit comprenant au moins deux cystéines à activité redox implique son activation par phosphorylation suivie d'une réduction du soufre, ces deux activités étant catalysées par la sulfirédoxine. La présente invention a également pour objet un procédé de synthèse d'un produit comprenant des résidus Cys-SH à partir de produits comportant des résidus Cys-SO2H, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de réduction du produit comportant les résidus Cys-SO2H en produit comprenant des résidus Cys-SH, en présence d'une sulfirédoxine, d'ATP et de magnésium. Outre les dispositions qui précèdent, l'invention comprend encore d'autres dispositions, qui ressortiront de la description qui va suivre, qui se réfère à des exemples de mise en œuvre du procédé objet de la présente invention ainsi qu'aux dessins annexés, dans lesquels : - la figure 1 illustre la réaction catalysée par Srxl . - les figures 2 et 3 représentent la comparaison des séquences de Srxl dans différentes espèces ; figure 2 : S. cerevisiae, C. albicans, S. pombe, H. sapiens, M. musculus, D. melanogaster et A. thaliana ; les régions identiques sont encadrées ; le site catalytique se trouve autour de la cystéine conservée, indiquée par un astérisque ; figure 3 : S. cerevisiae, H. sapiens, M. musculus, D. melanogaster, A.thaliana, T. elongatus et Nostoc sp.. Les n° d'accès GenBank sont indiqués sur cette figure. L'alignement des séquences a été réalisé à l'aide du logiciel CLUSTALW. Les acides aminés identiques dans environ 65 % des séquences sont encadrés. Le site actif Srxl comprenant une cystéine (flèche noire) et les autres cystéines (flèche blanche) sont indiqués. - la figure 4 illustre le recyclage de la forme cystéine-acide sulfinique de la Tsal, dépendant de la Srxl ; figures 4a et 4b : analyse PAGE 2D des formes réduite (SH) et oxydée (SO2H) de la Tsal marquée à la S-Met dans des cellules sauvages et des cellules Δsrxl exposées au H2O2 (500 μM) pendant la période indiquée ; les figures 4c et 4d correspondent à des Western blot de formes réduite (2xAMS) et oxydée (lxAMS) de Tsal à partir de cellules WT (c) ou de cellules Δsrxl (d) traitées au H2O2 après alkylation in vitro avec de l'AMS. Après induction de l'expression de Srxl pendant 15 min avec de l'H2O2 (100 μM), les cellules sont
traitées avec de la cycloheximide (CHX) 5 min avant le traitement à l' H O2 (500 μM). - la figure 5 illustre le rôle joué par la protéine Srxl dans la résistance des cellules au stress induit par du peroxyde d'hydrogène ; des tests de sensibi- lité sont réalisés en faisant croître une souche sauvage (WT) et une cellule invalidée (Asrxl) ou une souche mutante srxlC84S dans des boîtes de Pétri contenant des concentrations croissantes (en raM) de peroxyde d'hydrogène (H2O2) (figure 5a et 5b) : figure 5a : résistance à H2O2 de la souche sauvage (WT), de la souche invalidée (Asrxl) et de la souche mutante srxlC84S ; figure 5b : Western blot (incrustation) et QT-RT PCR de la protéine Srxl étiquetée à HA et de l'ARNm dans des cellules traitées au peroxyde d'hydrogène (400 μM). - la figure 6 illustre le rôle joué par la protéine Srxl dans la résistance des cellules au stress induit par du t-butyl hydroperoxyde ; des tests de sensibilité sont réalisés en faisant croître une souche sauvage (WT), une cellule invalidée (Asrxl), une souche sauvage surexprimant Tsal ou Srxl, une cellule invalidée (Asrxl) exprimant Tsal, une cellule invalidée (Atsal) et une cellule invalidée (Atsal) surexprimant Srxl dans des boîtes de Pétri contenant des concentrations croissantes de t-butyl hydroperoxyde (tBOOH) ; les concentrations sont exprimées en mM. - la figure 7 illustre l'interaction entre Tsal et Srxl de façon covalente (pont disulfure) et non-covalente ; Figure 7a : Western blot de la protéine
Srxl étiquetée HA (pistes 1, 2 et 3) ou de la Srxl étiquetée HA (piste 4) exprimées dans une souche sauvage (WT) (pistes 1, 2, 4) ou dans des cellules Atsal (piste 3) traitées 15 min avec H2O2 (500 μM) après une électrophorèse SDS-PAGE réalisée en conditions réductrices (R) (piste 2) ou non réductrices (NR) (pistes 1, 3, 4) ; figure 7b : les protéines co-purifiées avec la Srxl étiquetée avec la 6His (pistes 2,4) ou la Srxl non étiquetée (pistes 1, 3) dans des conditions non-réductrices, sont séparées par SDS-PAGE dans des conditions non-réductrices (pistes 1, 2) ou réductrices (pistes 3, 4) et visualisées par coloration au bleu de Coomassie. Les bandes de protéines sont identifiées par spectrométrie de masses MALDI-TOF comme indiqué. - la figure 8 montre que la protéine Srxl et l'ATP sont nécessaires à la réduction de la Tsal oxydée in vitro par Srxl ; figures 8 a et b : Analyse en Western blot des formes réduite (SH) et super-oxydée (SO2H) de la Myc-Tsal dans des lysats
de cellules AtsaX incubées 15 min à 30°C avec de la Srxl purifiée et de l'ATP, aux concentrations indiquées ; figure 8c : Analyse en Western blot des formes réduite (SH) et super-oxydée (SO2H) de la 6His-Tsal incubée pendant 15 min à 30°C avec de la Srxl purifiée, de l'ATP (1 mM) et du Mg++ (1 mM), comme indiqué. - la figure 9 illustre le rôle de la hSrxl dans la réduction des 6His-
Prxl et 6His-Prx2 dans leurs formes superoxydées. Il doit être bien entendu, toutefois, que ces exemples sont donnés uniquement à titre d'illustration de l'objet de l'invention, dont ils ne constituent en aucune manière une limitation. Exemple 1 : Matériel et Méthodes. l.L Souches Les souches de S. cerevisiae utilisées sont la souche YPH98 (Sikorski R. et al., Genetics, 1989, 122, 19-27) (MATa, ura3-52, lys2-801ambre, ade2- 101ocre trpl-Δl Ieu2-Δl) et ses dérivés isogéniques. Les souches Asrxl, Δtrrl et Δtsal sont réalisées en remplaçant la région codante de SRXl (sulfirédoxine) et de TRRl (thiorédoxine réductase) par KANMX4 et le cadre ouvert de lecture TSA1 par TRP1 (tyrosinase-related protein 1). Les souches surexprimant Tsal et Srxl sont identiques aux précédentes, sauf qu'elles portent chacune une délétion du gène Tsal ou Sr 7 et portent le plasmide à copies multiples psRS426 (n° ATCC 77107) ; Les cellules sont cultivées à 30°C dans un milieu YPD (extrait de levure à 1 %, bactopeptone à 2 % et glucose à 2 %) ou un milieu CASA (base azotée de levure à 0,67 %, casaminoacides à 0,1 %, glucose à 2 %), complémenté en adénine, tryptophane et uracile. 1.2. Plasmides Les protéines de fusion suivantes : - Srxl -HA : protéine de fusion comprenant la fusion de deux épi- topes HA en C-terminal de Srxl et - 6His-Srxl : protéine de fusion entre Srxl et à son extrémité N- terminale six étiquettes histidine, sont construites par PCR en deux étapes : les amorces nucléo- tidiques utilisées pour la PCR incorporent la séquence de l'un ou l'autre des épitopes
HA (défini par l'anticorps commercial reconnaissant l'épitope HA 12CA5, Babco, MMS-101 R) et 6His (6 histidines) et amplifient la séquence codante complète de Srxl, flanquée par 400 et 200 paires de bases en amont et en aval de leur séquence et clone au site EcoRI du plasmide pRS316 (n°ATCC77145) ou du plasmide pRS426 (n°ATCC 77107). Myc-Tsal, une protéine de fusion comprenant à l'extrémité N- terminale de Tsal, un épitope Myc (défini par l'anticorps anti-Myc, 9E10, Babco, MMS-150R) est construite et clonée de manière similaire au site EcoRI du plasmide pRS316. La mutagénèse dirigée pour la génération des mutants Cys>Ser est réalisée par un protocole standard d'amplification par PCR à l'aide d'oligonucléotides amorces comportant la séquence modifiée. 1.3. Analyse des protéines * Pour l'analyse en PAGE 2D. les cultures cellulaires en début de phase exponentielle (DO6oonm =0,3) sont marquées avec de la S-Met (100 μCi) 20 min à 30°C, suivie d'une chasse de la méthionine marquée par de la méthionine froide (1 mM final) et de la cystéine (0,1 mM final) et traitées avec de l'H2O2 (500 μM). Les cellules sont soumises à une analyse PAGE 2D comme décrit dans Maillet et al. (J. Biol. Chem., 1996, 271, 10263-10270). * Pour l'analyse de l'état redox in vivo de Srxl -HA. des lysats de cultures de cellules en début de phase exponentielle de culture (DO6oonm =0,3) sont préparés par le protocole de lyse à l'acide trichloroacétique (Delaunay et al., EMBO J., 2000, 19, 5157-5166). Les protéines précipitées sont solubilisées dans un tampon A [Tris-Ci, pH 8 (100 mM), SDS (1 %), EDTA (1 mM)] contenant du N- éthylmaléimide (NEM) (50 mM). Les extraits sont séparés par SDS-PAGE à 17 % dans des conditions réductrices et non réductrices et la Srxl -HA est détectée par l'anticorps monoclonal 12CA5 précité. * Pour la dérivatisation de la cystéine de Mvc-Tsal par AMS. les extraits cellulaires sont traités dans les mêmes conditions que celles du protocole de lyse TCA, sauf que les protéines précipitées sont d'abord solubilisées dans le tampon A contenant du DTT (50 mM) pendant 1 h à 37°C, précipitée par le TCA mises en suspension dans un tampon A contenant de l'AMS (15 mM) pendant 2 h à 37°C. Les
extraits cellulaires sont séparés par SDS-PAGE à 20 % dans des conditions réductrices et Myc-Tsal est immunodétecté avec l'anticorps monoclonal anti-Myc 9E10, précité. * Pour la réduction in vitro, soit 3 μl de lysat (2 mg/ml) de cellules Δsrxl traitées à l'H2O2 comprenant de la Myc-Tsal oxydée, soit de la 6His-Tsal oxy- dée et purifiée (0,5 mg) sont ajoutés dans le tampon de réaction (RM) (80 μl final) [Tris-Cl pH 6,8 (50 mM), KCl (100 mM)] contenant de la Srxl purifiée exprimée par un baculovirus, de l'ATP et du MgCl2 aux concentrations indiquées et incubés 15 min à 30°C. La 6His-Tsal est oxydée en cystéine-acide sulfinique par incubation dans le tampon RM contenant du DTT (10 mM) et de l'H2O2 (1 mM) pendant 30 min et diluée 16 fois de le milieu réactionnel. 1.4. Purification des protéines recombinantes . La Srxl et la hSrxl sont exprimées dans des cellules d'insecte High Five en utilisant le système d'expression en baculovirus Bac-To-Bac® (Invitrogen) et purifiées successivement par chromatographe d'échanges d'ion, chromatographie d'affinité et HPLC (8ml-Poros® 50HS, 8ml-Poros® 50HE, 0,8ml- Poros® 20HS) (Applied Biosystems). . La 6His-Tsal est exprimée dans des cellules E. coli BL21 à partir du plasmide pET28a-Tsal après induction à l'isopropyl-thio-β-D-galactopyranoside, conformément aux recommandations du fabricant (Stratagène). Les cellules sont mises en suspension dans un tampon de lyse [Tris-Cl pH 6,8 (50 mM), KCl (100 mM), DTT (2 mM), imidazole (20 mM)], supplémenté en fluorure de phénylméthane- sulfonyle (PMSF) (1 mM), lysées par des cycles congélation-décongélation et sonica- tion. Les extraits sont centrifugés 30 min à 30.000 g et le surnageant est passé dans une colonne d'agarose Ni-NTA (Qiagen). Après lavage de la colonne avec le tampon de lyse, la Tsal est éluée par du tampon de lyse supplémenté en imidazole (150 mM). La pureté et la concentration des protéines purifiées est déterminée par coloration au bleu de Coomassie après SDS-PAGE et test Bradford (Biorad). 1.5. Purification des partenaires de réaction de la Srxl La 6His-Srxl et la Srxl sont exprimées à partir du plasmide pRS426 dans la souche Δtrrl, dépourvue du gène de la thiorédoxine réductase qui stabilise les ponts disulfures. Les cellules sont cultivées jusqu'au milieu de la phase exponentielle
(DO6oonm = 0,8) et traitées par H2O2 (5 mM) pendant 5 min, lavées deux fois dans de
l'eau supplémentée en NEM (10 mM), congelées et lysées dans une presse Eaton dans un tampon C [Tris-Cl pH 8 (100 mM), NaCl (50 mM) EDTA-sans inhibiteur de protéase (Roche-Boerhinger), PSMF (1 mM), imidazole (20 mM), NEM (10 mM)]. L'extrait cellulaire est centrifugé lh30 à 10.000 g et le surnageant est passé dans une colonne Ni-NTA (Qiagen). Après lavage, de la colonne avec un tampon D [Tris-Cl pH 8 (100 mM), NaCl (50 mM)] + imidazole (20 mM), les protéines sont éluées avec le tampon D + imidazole (300 mM). 1.6. Analyse de l'ARN L'ARN total est extrait comme décrit dans Lee et al. (J. Biol. Chem., 1999, 274,4537-4544) et l'ADNc est synthétisé par transcription inverse avec des amorces aléatoires hexanucléotidiques, à partir d' μg d' ARN total. Une PCR quantitative (Biorad iCycler) est réalisée en utilisant la méthode au SYBR Green I fluorescent, avec les amorces spécifiques de SRX1 ou ACT1, trois fois séparément, conformément aux recommandations du fournisseur. Exemple 2 : Réversibilité de la sur-oxydation de la cystéine de la Tsal par l'activité catalytique de la Srxl. 2.1 Matériel et méthodes L'une des 5 Prxs de S. cerevisiae, la Tsal, est une 2-Cys Prx et constitue l' antioxydant principal chez la levure avec une spécificité de substrat large envers à la fois H2O2 et les peroxydes organiques. L'oxydation de Tsal et la réversibilité de cette réaction en présence de Srx ont été analysées selon deux techniques : (A) séparation selon le point isoélectrique de la protéine en gel à deux dimensions (électrophorèse PAGE en 2D) ; les cellules de souche sauvage (WT) et la souche invalidée Asrxl sont initialement soumises à un marquage radioactif in vivo des protéines suivie d'une chasse de l'élément radioactif avant d'être traitées au H2O2, pendant des durées différentes (0, 2, 30 et 90 minutes de traitement) ; la tâche de gauche (figure 4a) représente la forme native de la protéine et la tâche de droite (figure 4a) la forme acide (acide sulfinique). (B) alkylation différentielle des thiols ; les cellules de souche sauvage (WT) et souche invalidée Asrxl portant une copie étiquetée de Tsal sont traitées à la cycloheximide (CHX) pour bloquer la synthèse protéique de novo en
cours d'analyse, puis traitées à l'H2O2. Les protéines sont extraites, réduites au DTT puis les thiols sont alkylés par un composé de 500Da, l'acide 4-acétamido-4'- maléimidylstilbène-2,2'-disulfonique (AMS) qui alkyle les cystéines au niveau des groupes SH libres mais pas sous forme de sulfinate, augmentant le poids moléculaire de la protéine de 0,5 kDa par cystéine alkylée (AMS) ; la différence de taille entre les protéines portant deux thiols alkylés (cystéines réduites ou pont disulfure, indiqué « 2 AMS » sur les figures 4c et 4d ou un thiol alkylé (acide sulfinique, indiqué « 1 AMS » sur les figures 4c et 4d) est observée après séparation selon leur taille sur un gel SDS-PAGE. La protéine est révélée par Western Blot ; 2J Résultats Les résultats sont présentés aux figures 4a et 4b. Dans les extraits cellulaires non-traités, Tsal apparaît comme une tache double : l'une intense correspondant à environ 85% de l'enzyme totale à une position de pi de 4,8 (+/- 0,05), ce qui correspond à une Tsal réduite (le pi théorique de la Tsa est 4,87) ; l'autre tache plus fine se situant à une position de pi plus acide de 4,7 (+/- 0,05), ce qui correspond à la Tsal oxydée (la valeur théorique de la forme acide sulfinique de la cystéine de la Tsal est 4,75). Après deux minutes de traitement par H2O2 (500μM), la proportion de Tsal oxydée augmente au détriment de la Tsal réduite, et ce jusqu'à une proportion d'environ 90% des protéines totales. Après 30 minutes de traitement, le rapport Tsal réduit/oxydé revient à celui des cellules non- traitées. La réapparition de la tâche de Tsal réduite provient de la Tsal oxydée et non de Tsal synthétisée de novo, étant donné que le marquage de protéines est interrompu avant l'analyse. Des résultats identiques sont observés lorsque les cellules sont traitées avec du t-butyl hydroperoxyde (t-BOOH). Dans les extraits cellulaires non-traités par l'H2O2, la Tsal est en grande partie réduite et migre comme une bande double modifiée par l'AMS (Figures 4c et 4d) ; et 15 minutes après traitement par H2O2, la Tsal migre comme des espèces singulières ou doubles modifiées par l'AMS, présentant un mélange de formes réduite et oxydée selon un rapport d'environ 1 :3. Après une durée de 120 minutes de ce traitement, la Tsal est complètement revenue à son état initial, c'est à dire sous forme de doublet alkylé par l'AMS, mettant en évidence la réduction du sulfinate en Cys- SH. La réduction de la Tsal est différée comparativement à celle observée par 2D-
PAGE (Figure 4a), ce qui est probablement dû à l'inhibition de la synthèse de protéines. Ces deux expériences montrent que la forme sur-oxydée de Tsal (acide sulfinique) est réductible en thiol libre dans une souche sauvage et que la présence de Srxl est indispensable à cette réduction.
Exemple 3 : Identification d'une protéine de 13 kDa chez S. cerevisiae liée à une Prx par pont disulfure (figure 7). 3.1 Matériel et Méthodes (voir exemple 1) (A) Des cellules contenant une copie étiquetée (HA) de la protéine Srxl sont traitées par 500 μM d'H2O2 pendant 15 minutes. Les protéines sont extraites selon une méthode permettant la conservation de l'état redox intracellulaire des thiols (voir exemple 1) puis séparées sur gel SDS-PAGE en conditions réductrices pour les cellules de la souche sauvage (WT) contenant une copie étiquetée (HA) de la protéine Srxl (piste 1) et en conditions non-réductrices pour les cellules de souche sauvage (WT) (piste 2), la souche mutante Atsal portant une copie étiquetée du gène SRN7 (piste 3), et la souche Asrxl portant une copie étiquetée du gène SRXl ayant subi une mutation C84S (piste 4) ; les poids moléculaires de références (MW) sont exprimés en kDa. (B) la protéine Srxl est purifiée dans les conditions natives grâce à une étiquette 6His, à partir de cellules Atrrl traitées pendant 5 minutes avec 5 mM de
H2O ; les protéines purifiées sont ensuite séparées sur gel SDS-PAGE réducteur ou non-réducteur. L'identification des différentes protéines indiquées a été réalisée par spectrométrie de masse ; les protéines purifiée séparées dans des conditions non- réductrices et réductrices proviennent de la souche mutante Atrrl contenant une copie du gène SRXl (puits n°l et 3), et de la souche mutante Atrrl contenant une copie étiquetée (HA) du gène SRXl (puits n°2 et 4), les poids moléculaires de références (MW) sont exprimés en kDa. 3.2 Résultats La figure 7a met en évidence l'existence d'un pont disulfure inter- moléculaire entre Tsal et Srxl, impliquant la cystéine conservée (Cys84) de Srxl (voir figures 2 et 3).
Elle montre en outre que Srxl peut se trouver sous deux formes : un monomère de 13 kDa et un ultimère de 55 kDa lié par pont disulfure (Figure 7a, piste 2). La figure 7b illustre le fait que la copurification des Tsal, Tsa2 et Ahpl montre que Srxl interagit avec trois des cinq peroxyrédoxines existant chez la levure et que l'interaction avec Tsal peut être redox on non covalente. De manière plus précise, le matériau non-réduit purifié contient plusieurs bandes majeures de tailles de 80, 55, 40, 35, 20 et 13 kDa (Figure 7b) qui se limitent à 2 bandes principales de 13 et 20 kDa et une bande mineure de 18 kDa après réduction (dernier puits). La spectrométrie de masse de type MALDI-TOF appliqué sur le matériau réduit a permis d'identifier les protéines Srxl, Tsal et la protéine Ahpl qui est la seconde 2-Cys Prx majeure de levure, dans les bandes respectivement de 13, 20 et 18 kDa. La Tsa2, qui est une troisième 2-Cys Prx, est aussi présente sous forme de traces dans la bande de 20 kDa. L'analyse par spectrométrie de masse de lysat non-réduit a permis d'identifier à la fois la protéine Tsal et la protéine Srxl dans la bande de 55 kDa, probablement sous forme d'hétérotrimères liés par pont disulfure contenant 2 molécules de Tsal . Cette analyse a permis également de détecter la présence de la protéine Tsal dans les bandes de 40, 35 et 20 kDa, probablement sous forme de dimères et de monomères liés par pont disulfure. L'association des protéines Srxl et Tsal, qui sont liées par pont disulfure, est confirmée par immunodétection au cours de laquelle la bande de 55 kDa contenant la protéine Srxl n'est pas détectée dans les lysats traités par H2O2 provenant de la souche Atsal dépourvue du gène TSAL Ces résultats montrent que la Srxl est fortement induite par H2O2 et s'associe avec la Tsal de façon non-covalente sous forme d'hétéromères liés par pont disulfure. La protéine Srxl s'associe aussi avec 2 autres Prx : Ahpl et Tsa2, mais son association est mineure dans les conditions testées. Exemple 4 : La fonction Srxl est liée à l'activité peroxydase et à Tsal. 4.L Matériel et Méthodes 4.1.1 Matériel La souche sauvage et les deux souches mutantes Atsal et Asrxl sont celles déjà décrites à l'Exemple 1.
4.1.2 Méthodes Les tests de sensibilité des souches sauvage et mutantes au t-BOOH et au H O2 sont effectués comme suit (voir également exemple 1) : - Test de sensibilité au tBOOH ou à l'H2O2 Des cellules sauvages ou invalidées pour le gène SRXl sont déposées sur des boîtes de Pétri contenant des concentrations croissantes de peroxyde d'hydrogène (H2O2) ou de t-butyl hydroperoxyde (tBOOH). La croissance des cellules est observée après 48 heures d'incubation à 30°C. - Extraction des protéines tout en préservant leur état redox cellulaire (voir exemple 1). 4.2. Résultats Les Figures 5a et 5b montrent que la souche invalidée pour le gène SRXl présente une hypersensibilité au peroxyde. La figure 6 montre également que la protéine Srxl est nécessaire à la résistance contre le stress au peroxyde. En particulier, cette figure 6 montre que la surexpression de TSA1 corrige totalement le défaut de résistance de la souche Δsrxl montrant que cette sensibilité est due à un défaut d'activité peroxydase. La surexpression de SRXl dans une levure Atsal n'a aucun effet, contrairement à la même surexpression dans une souche sauvage. Ceci montre que la présence de Tsal est indispensable à la fonction de Srxl . La fonction du gène SRXl est liée au gène TSAL La surexpression de TSA1 restaure le défaut de tolérance au H2O2 et au t-BOOH dans la souche Atsal, mais la surexpression du gène SRXl ne provoque aucun effet de ce genre dans la souche Atsal, bien qu'elle augmente légèrement la tolérance de la souche sauvage au t-BOOH. Ces données indiquent que Srxl agit par l'intermédiaire de Tsal, alors que la surexpression de Tsal peut compenser un défaut en protéine Srxl . La substitution en serine de Cys84 (SrxlCys 4S) supprime complètement la fonction de la Srxl dans la tolérance au peroxyde d'hydrogène (Figure 5a) et la formation de pont disulfure Srxl -Tsal, indiquant que cette liaison est essentielle pour la fonction de Srxl et est due à la Cys84.
Exemple 5 : L'ATP est nécessaire pour réduire la forme Cys-SO2H de la Tsal. 5.1 Matériel et Méthodes Noir Exemple 1. 5.2 Résultats Afin d'étudier plus en détails la réduction de la forme Cys-SO2H de la Tsal par Srxl, la protéine Srxl recombinante exprimée par baculovirus a été produite. Elle montre que la Srxl purifiée permet la réduction de la forme SO2H de la Tsal purifiée, et que cette réduction se produit seulement en présence d'ATP et de lysats provenant de cellules de type sauvage (Figure 8). Ces données montrent que Srxl catalyse la réduction de la forme sulfinate de la Tsal . En effet, la protéine Srxl permet la réduction de la forme Cys-SO2H de la protéine Tsal présente dans les lysats des cellules ΔSrxl traitées à H O2 selon une manière dose-dépendante, seulement lorsque l'ATP est ajouté (Figure 8a et b). Le GTP et l'AMP-PΝP, qui est un homologue de l'ATP non-hydrolysable, n'a aucun effet sur la catalyse. L'ajout d'EDTA au lysat inhibe la réduction de la Tsal Srxl- dépendante et la réintroduction de Mg++ ou de Mn++ mais pas de Fe++, Ca++, Cu++, ou Zn , restaure la réduction. Finalement, la Srxl purifiée réduit complètement la forme Tsal purifiée et oxydée in vitro en présence d'ATP, de Mg++ ou de Mn'1 et de DTT (Figure 8c), démontrant que la Srxl elle-même catalyse la réduction de la forme Cys- SO2 en la forme Cys-SH. Le couplage d'hydrolyse de l'ATP et le besoin spécifique en Mg+ ou Mn+ suggèrent fortement que la phosphorylation du substrat est réalisée par la Srxl, comme étant une étape dans le processus réducteur de Cys-SO2H, bien qu'un intermédiaire n'ait pas encore été détecté, probablement à cause de la nature hautement instable de celui-ci. La liaison disulfure entre Srxl et Tsal suggère aussi qu'un mécanisme fonctionnant à base de groupe thiol existe comme étant une autre étape dans ce processus. L'activité des mutants Srxl a été testée par la substitution de chacune de ses 3 cystéines. La substitution de la Cys84 (SrxlCys84s), qui est conservée parmi les homologues de la Srxl chez d'autres eukaryotes supprime totalement la formation du pont disulfure entre Srxl et Tsal et la réduction de la forme Cys-SO H de la Tsal, alors que les autres mutants cystéine ne présentent aucun effet pour la SrxlCysl06S ou un effet mineur pour la SrxlCys48S. Ces données indiquent que la liaison Srxl-Tsal provient de Cys84 de la Srxl et qu'elle est essentielle pour la réduction de
la Tsa Cys-SO2H médiée par la Srxl . La substitution de la Cys84 en serine supprime aussi le rôle de la Srxl in vivo dans la tolérance au peroxyde d'hydrogène, indiquant de plus que la réduction Srxl -dépendante de la Tsal Cys-SO2H est importante pour que la peroxydase fonctionne. L'acide sulfinique des cystéines dans les protéines ne peut pas être réduit par des réducteurs mono- ou dithiol. Le mécanisme d'action suivant est proposé : La sulfirédoxine catalyse cette réduction selon un processus à multi- étapes en agissant à la fois comme une phosphotransférase spécifique et comme une thioltransférase (Figure 8). La réduction de l'acide sulfinique de la cystéine nécessite vraisemblablement son activation initiale, qui peut être réalisée par formation d'un ester sulfinique phosphorylé, comme le besoin en ATP et en Mg44" l'indique. Cette modification permet l'attaque du résidu sulfure par la cystéine au site activé de la Srxl, puis la formation temporaire d'un thiolsufinate intermoléculaire entre Srxl et Tsal. Le thiolsulfînate existe au cours du stress oxy datif et est accessible à la réduction thiol-dépendante. Ainsi, une fois formé, le thiolsulfînate entre Srxl et Tsal est converti en deux Cys-SH par des échanges thiol-rédox successifs impliquant initialement le clivage réducteur du pont thiolsulfînate en un sulfénate et en un pont disulfure grâce aux électrons fournis par le DTT in vitro et probablement par la thiorédoxine in vivo.
Exemple 6 : Identification de la sulfirédoxine humaine (hSrxl) et mise en évidence de son activité catalytique. 6.1. Matériel et méthodes Le gène hSrx (SEQ ID NO :4) a été clone par PCR à partir d' ADNc préparés par rétrotranscription à partir de cellules d'une lignée humaine tumorale MCF-7, en utilisant les oligonucléotides :
TTAATTGAATTCATGGGGCTGCGTGCAGGAGG (SEQ ID NO :13) et TTTTCCTTTTGCGGCCGCCTACTACTGCAAGTCTGGTGTGGATG (SEQ ID NO :14) La séquence codante hSrxl a été clonée dans le vecteur pFastBacl
(Invitrogen) puis exprimée dans des cellules d'insecte High Five (voir exemple 1, point 1.4).
Le lysat des cellules High Five surexprimant hSrxl a été utilisé in vitro pour tester son activité de réduction des peroxyrédoxines humaines Prxl et Prx2 suroxydées dans la forme acide sulfinique (Figure 9). 6HIS-Prxl et 6HIS-Prx2 ont été exprimés, purifiés et suroxydés selon la même méthode que la Tsal de chez S. cerevisiae. Le protocole et la méthode sont identiques à ceux de l'exemple 1 (points 13 et 1.4). 6.2. Résultats La figure 9 illustre les résultats obtenus et montre la capacité de la hSrxl, exprimée à partir du Baculovirus dans les cellules High Five, à réduire les peroxyrédoxines humaines 6His-Prxl et 6His-Prx2 suroxydées dans la forme cystéine acide sulfinique.. Cette réduction nécessite la présence des cofacteurs ATP (1 mM) et
Mg++ (1 mM) et le dithiotreitol (2 mM). Les extraits de Baculovirus expriment soit hSrxl (h Srx), soit la protéine Taul38 (control). La méthode et le protocole de cette expérience sont identiques à ceux précisés à l'exemple 5. Ainsi que cela ressort de ce qui précède, l'invention ne se limite nullement à ceux de ses modes de mise en oeuvre, de réalisation et d'application qui viennent d'être décrits de façon plus explicite ; elle en embrasse au contraire toutes les variantes qui peuvent venir à l'esprit du technicien en la matière, sans s'écarter du cadre, ni de la portée, de la présente invention.