La présente invention concerne un film ou
pellicule polymère multicouche.
L'invention a également trait au procédé de
préparation, de formation, d'un tel film polymère.
L'invention concerne aussi une surface
revêtue par un tel film, une telle pellicule, et un
substrat, comprenant, une telle surface revêtue.
L'invention est relative enfin à un procédé
de protection d'une surface vis-à-vis de contaminants
ou polluants utilisant ledit film et à un procédé de
nettoyage, de décontamination, d'une surface utilisant
de même ledit film.
Le domaine technique de l'invention peut être
défini de manière générale, comme celui du nettoyage du
traitement, de la décontamination, de surfaces et/ou de
la protection de ces surfaces vis-à-vis de
contaminants, polluants, que ces derniers soient
chimiques, radioactifs, biologiques ou
bactériologiques.
De manière plus précise, le domaine de
l'invention est plus particulièrement celui de la
protection, des surfaces, notamment des surfaces des
murs, façades, panneaux routiers, etc., contre les
graffitis et les autres inscriptions non souhaités, et
du nettoyage de ces surfaces pour en éliminer ces
graffitis et inscriptions non souhaitées.
Le terme graffiti désigne, de manière
générale [1], toutes les peintures, inscriptions,
dessins ou autres formes de marques indésirables sur
une surface donnée. Le graffiti est généralement
appliqué sous la forme de peintures en bombes aérosols,
ou de marqueurs à encre.
A l'heure actuelle, il existe essentiellement
quatre procédés permettant de protéger une surface
vis-à-vis des graffitis ou d'éliminer ces derniers de
ladite surface :
- Le nettoyage par abrasion, par exemple par
sablage, ou par projection de craie, est une technique
agressive est coûteuse, qui nécessite de longs temps de
main d'oeuvre, dégage des particules nocives et
endommage les surfaces.
- L'application d'une nouvelle couche de
peinture n'élimine pas le graffiti, elle permet
seulement de le dissimuler lorsqu'il est appliqué sur
une surface peinte.
- Le nettoyage par solvants chimiques met en
oeuvre des produits chimiques agressifs, génère de
nombreux effluents polluants et dégrade les surfaces.
- Une dernière catégorie de procédés dans
laquelle peut être classé le procédé de l'invention
fait appel à la mise en oeuvre de revêtements
protecteurs.
Les revêtements protecteurs évitent la
pénétration et l'accrochage du graffiti par
modification des propriétés de surface et par effet
barrière.
Il existe deux types de revêtements
protecteurs : les revêtements temporaires ou
sacrificiels et les revêtements permanents.
Les revêtements sacrificiels existants sont à
base de cires, naturelles ou synthétiques, à base de
polymères acryliques ou à base de polysaccharides
[2-6]. Cependant, les matériaux décrits dans ces
documents présentent des inconvénients majeurs : ainsi
les cires fondent trop facilement à la chaleur et dans
l'eau, des solvants chimiques sont utilisés pour leur
élimination et enfin, il est nécessaire de remettre une
nouvelle couche de revêtement après chaque graffiti.
Plus précisément, le document [2] décrit un
procédé de protection d'édifices contre les graffitis
dans lequel on recouvre d'une mince pellicule de
paraffine, les édifices susceptibles d'être souillés.
La paraffine peut être appliquée fondue à chaud ou sous
la forme d'une émulsion aqueuse. La pellicule souillée
est éliminée avec de grandes difficultés au moyen de
brosses, grattoirs, couteaux, ou en faisant fondre la
paraffine, ou encore en brûlant la pellicule.
L'inconvénient majeur du procédé de ce
document est donc de mettre en oeuvre une pellicule
extrêmement difficile à retirer.
Le document [3] concerne une composition
antiadhésive, notamment pour protéger divers supports
contre les graffitis, contenant en milieu aqueux au
moins une cire de synthèse dérivée de cire végétale,
associée à un émulsifiant non-ionique et/ou une cire
microcristalline.
La composition souillée peut être éliminée du
support par brossage ou à l'aide d'un décapant,
notamment dans le cas des supports très rugueux.
La composition de ce document présente les
inconvénients de n'être pas durable et de ne pouvoir
être utilisée qu'une seule fois.
Le document [4] décrit un système de
revêtement antigraffiti comprenant un agent de
revêtement proprement dit et un agent de nettoyage
régénérant. L'agent de revêtement comprend une
composition dite base et une composition dite additif
antigraffiti.
La base est une composition du groupe
comprenant les résines acryliques et hydroxylées et
leur durcisseur isocyanate; et les résines copolymères
acryliques en solution dans des solvants aromatiques et
cétoniques. L'additif antigraffiti est une composition
incorporant une cire polyéthylène, une huile de
silicone, un mélange de polyuréthanes, une solution
acrylique. L'agent de nettoyage est un mélange de cire
polyéthylène et d'une huile synthétique polaire.
Le système de ce document est d'un coût élevé
et n'est pas durable.
Le document [5] a trait à une solution
antigraffiti qui est formée en combinant un alcool
polyvinylique avec une solution ou une émulsion de
résine acrylique, afin de former une résine mixte
alcool polyvinylique/acrylique partiellement réticulée,
catalysée par exposition à la chaleur et/ou à la
lumière.
Les propriétés de la solution sont améliorées
par addition d'une solution d'un complexe de zinc
contenant de la zinc tétramine et/ou d'un donneur
d'aldéhyde tel que le formaldéhyde ou le glyoxal.
Dans des cas extrêmes de dégradation, le film
protecteur peut être considéré comme une membrane
sacrificielle. Il peut être éliminé par lavage avec un
solvant tel que le toluène en alternance avec une
solution de soude caustique ou d'ammoniaque et rinçage
à l'eau.
On fait face dans ce document à des problèmes
de coût et de toxicité élevés.
Le document [6] décrit un procédé pour
protéger une surface des contaminants et pour faciliter
l'élimination desdits contaminants de cette surface,
dans lequel :
- on prépare une solution contenant un
polysaccharide qui comprend au moins deux
polysaccharides différents, le premier de ces
polysaccharides formant directement un film lorsqu'il
précipite pour évaporation d'un solvant dans la
solution, et le second polysaccharide forme un film au
moins partiellement par formation d'un gel lorsqu'on le
fait précipiter à partir d'une solution par évaporation
d'un solvant qui s'y trouve, ou le second
polysaccharide forme un film au moins partiellement par
formation d'un gel lors d'une interaction avec ledit
premier polysaccharide lors de la précipitation avec
évaporation d'un solvant ; lesdits films sont
susceptibles d'être redissouts ou gonflables et la
solution contenant les polysaccharides comprend un
tampon pour compenser les variations de pH ;
- on applique la solution sur une surface
sujette à contamination ;
- on fait sécher la solution sur la surface
pour former un film solide sur la surface au moins
partiellement par formation d'un gel ;
- on expose la surface à une source de
contamination potentielle ;
- on traite la surface revêtue par le film
avec un liquide capable de redissoudre le film ou de
faire gonfler le film ;
- on élimine la contamination non-voulue
déposée sur la surface en éliminant totalement ou
partiellement le film de ladite surface.
Le procédé de ce document présente
l'inconvénient de mettre en oeuvre des solvants.
Les revêtements permanents actuellement
proposés sont principalement à base de polyuréthanes
(PU), de silicones et de composés fluorés [1].
Cependant, le polyuréthane est extrêmement sensible à
l'humidité et présente un aspect de surface médiocre.
Les silicones présentent une longue durée de
polymérisation et sont perméables aux huiles. Les
composés fluorés sont toxiques et nécessitent des
solvants chimiques.
Il existe en outre quelques produits qui
possèdent des propriétés anti-adhérentes vis-à-vis des
peintures et des encres, mais ils présentent
l'inconvénient d'être très coûteux, soit environ 15
Euros par m2 traité en terme de coût matière, et de
plus de perdre leur efficacité après 3 à 4 nettoyages.
Ainsi le document [7] a trait à un procédé de
traitement d'une surface pour former ce revêtement sur
celle-ci, le revêtement ayant une surface colorée et
texturée sur laquelle les graffitis ne peuvent pas être
facilement appliqués. Dans ce procédé :
- on applique sur la surface à revêtir une
première couche d'un revêtement d'apprêt et
d'étanchéité qui contient un agrégat et un agent
liant ;
- on applique à la surface exposée de ladite
première couche une composition de revêtement qui
contient un mélange aqueux d'un matériau à base de
plâtre, d'un agent de liaison, d'une charge pour durcir
la composition de revêtement, et un colorant soluble
dans l'eau ;
- on effectue une texturation de la surface
exposée de la deuxième couche pour former un relief sur
celle-ci ;
- on réalise un durcissement de ladite
seconde couche ;
- on applique sur la seconde couche durcie
une couche de finition à base de cellulose contenant
une matière colorante.
Le procédé de ce document modifie l'aspect de
la surface et la composition de revêtement peut en fait
être considérée plus ou moins comme une peinture.
Enfin, le document FR-A-2 822 835 décrit un
film, dispersable en émulsion dans l'eau comprenant un
polymère et contenant au moins un chélatant ou
complexant qui permet la décontamination, le nettoyage,
et/ou la protection de surfaces diverses, notamment
métalliques.
Le film « amovible » de ce document, qui se
forme sur la surface en y appliquant une émulsion
aqueuse de latex, de la même manière qu'une peinture,
permet lors de son retrait de la surface d'entraíner
avec lui les impuretés présentes. Ce film peut
permettre, lors de son retrait, d'une surface de
rugosité modérée d'entraíner avec lui des inscriptions
qui s'y trouveraient. Cependant, bien que ce film
polymère amovible soit peu coûteux, soit environ 2
Euros par m2 traité, en terme de coût de matière, il
n'est utilisable qu'une seule fois, puisqu'il doit être
retiré. Ce retrait peut s'avérer difficile sur les
surfaces très rugueuses comme les crépis ou le ciment
brut, tandis que sur les surfaces sur lesquelles son
adhésion est plus faible, comme les panneaux routiers
ou les vitrages, il peut être éventuellement retiré par
les « taggeurs » avant application des graffitis.
De plus, certains composants de sa
formulation comme les charges, les complexants et
chélatants sont nuisibles et opacifient ou colorent le
film, par exemple, tout en entraínant un surcoût.
On a pu aussi constater que des résidus
organiques ou minéraux, généralement sous la forme de
particules, provenant du film, décrit dans ce document,
étaient présents sur la surface où il avait été
appliqué, puis retiré. En outre, les mêmes particules
pourraient provoquer une dégradation de l'état de
surface lors de l'application de l'émulsion.
Il apparaít qu'aucune des techniques décrites
dans les documents de l'art antérieur mentionnés
ci-dessus n'est suffisamment efficace pour permettre
une élimination totale des graffitis des surfaces, et
que, en outre, les techniques existantes sont coûteuses
en terme de main d'oeuvre et de consommation de réactifs
chimiques, endommagent les surfaces et génèrent des
effluents.
Il existe un besoin pour un film polymère et
un procédé permettant la décontamination, le nettoyage
et/ou la protection de surfaces diverses et qui
permettent d'éliminer totalement les polluants ou
contaminants de ces surfaces.
En particulier, il existe un besoin pour un
film polymère qui permette de retirer totalement les
graffitis et toutes les autres inscriptions et
marquages non souhaités de toutes surfaces tels que
murs, façades, panneaux routiers, etc., et/ou qui
permette de protéger ces surfaces contre ces
inscriptions et graffitis avec une grande efficacité.
Il existe en d'autres termes un besoin pour un film
polymère qui permette un nettoyage ou protection
parfaite de la surface sur laquelle il est appliqué,
puis de laquelle il est retiré, c'est-à-dire qui
élimine totalement tous les polluants, contaminants de
ladite surface : comme par exemple les polluants,
contaminants provenant des graffitis, marquages et
inscriptions.
Il existe en outre un besoin pour un film
polymère, qui tout en éliminant complètement les
contaminants, polluants, issus de la surface, ne laisse
pas de résidus, particules ou autres sur la surface
lors de l'application de l'émulsion (ou solution) le
contenant.
Il existe de plus un besoin pour un film qui
puisse être aisément et complètement éliminé à l'issue
de son utilisation, et qui permette une séparation et
une récupération faciles des constituants et des
contaminants polluants piégés. Autrement dit, le film
et le procédé doivent assurer une excellente
récupération et purification des matériaux valorisables
allant de pair avec un faible impact sur
l'environnement.
Ce film et le procédé le mettant en oeuvre
doivent, de plus, être efficace vis-à-vis de tous les
contaminants, en particulier de tous les contaminants
qui constituent les marquages, graffitis ou autres,
quelle que soit leur forme : particules solides,
liquides et autres, et leur nature : chimique,
radioactive, biologique et autres.
Ce film et ce procédé doivent enfin être d'un
faible coût, être facile à mettre en oeuvre, sûr et
fiable, peu agressifs vis-à-vis de la surface traitée
et, si possible, conserver, à la surface, l'aspect
visuel d'une surface non traitée.
Dans le cas d'un revêtement destiné plus
particulièrement à éliminer les graffitis de surfaces
et/ou à protéger ces surfaces contre les graffitis, les
critères et exigences qui doivent être satisfaits par
un tel revêtement sont, entre autres, les suivants :
- l'adhésion du revêtement doit être bonne
avec la surface à traiter, et peu importante avec le
graffiti ;
- l'aspect de surface du revêtement défini
notamment par sa rugosité, sa couleur, sa transparence
et sa brillance, doit pouvoir être adapté au support
traité ;
- le revêtement doit être imperméable à l'air
pour laisser respirer la surface et imperméable aux
solvants des marqueurs et aux peintures qui constituent
les graffitis, inscriptions et marquages
non-souhaités ;
- le revêtement doit être chimiquement
inerte ;
- les constituants du revêtement ne doivent
présenter aucune toxicité ;
- le temps de stockage des constituants du
revêtement avant utilisation et la durée de vie du
revêtement doivent être satisfaisants, en particulier
le revêtement doit pouvoir résister de façon prolongée
à une exposition à des températures aussi bien élevées
que basses, à l'humidité, aux rayons UV, et aux autres
facteurs atmosphériques, ainsi qu'aux contraintes
mécaniques ; enfin, le revêtement doit pouvoir
subsister suffisamment longtemps pour pouvoir, par
exemple permettre l'élimination répétée de plusieurs
graffitis successivement appliqués sur la surface.
En outre, un procédé d'élimination, par
exemple des graffitis, d'une surface et/ou de
protection de ladite surface mettant en oeuvre un tel
revêtement doit également répondre à un certain nombre
de critères et exigences qui sont, entre autres les
suivants :
- l'application du revêtement, film sur la
surface à protéger, à traiter doit être réalisée par un
procédé simple et par exemple au rouleau ou par
pulvérisation ;
- le séchage du film, revêtement appliqué
doit être rapide ;
- le revêtement doit pouvoir être utilisé
dans de larges plages de conditions, par exemple de
température, humidité, pH et ces plages d'utilisation
doivent être parfaitement connues et définies ;
- le retrait du revêtement doit se faire de
manière simple, mais spécifique, afin d'éviter toute
élimination indésirable ;
- le procédé doit être d'un faible coût,
rapide, ne pas détériorer les surfaces, et doit pouvoir
être répété de nombreuses fois, afin de permettre
l'élimination répétée de plusieurs graffitis
successivement appliqués sur la surface.
Le but de la présente invention est de
fournir un film polymère et un procédé de nettoyage,
décontamination, ou de protection d'une surface qui
réponde entre autres à l'ensemble des besoins
mentionnés ci-dessus et qui satisfasse aux exigences,
critères, et conditions énoncées plus haut pour un tel
film et un tel procédé.
Le but de la présente invention est en
particulier de fournir un film polymère et un procédé
de nettoyage ou de protection d'une surface vis-à-vis
des graffitis, marquages et inscriptions non souhaitées
qui réponde, entre autres, à l'ensemble des besoins
mentionnés ci-dessus, dans le cadre de cette
application particulière, et qui satisfasse aux
exigences, critères et conditions énoncées ci-dessus
pour un tel film et procédé.
Le but de la présente invention est encore de
fournir un film et un procédé, qui ne présentent pas
les inconvénients, défauts, limitations et désavantages
des films et procédés de l'art antérieur et qui résolve
les problèmes de l'art antérieur.
Ce but et d'autres encore sont atteints,
conformément à l'invention par un film multicouche
comprenant une couche superficielle et au moins une
autre couche sous ladite couche superficielle, chacune
desdites couches superficielles et desdites autres
couches comprenant au moins un polymère organique et
étant exempte de complexants, chélatants et
éventuellement de charges minérales, et ladite couche
superficielle comprenant en outre au moins un agent
susceptible de favoriser l'élimination de ladite couche
superficielle par un liquide de rinçage.
Avantageusement, au moins une desdites autres
couches sous ladite couche superficielle comprend en
outre au moins un agent susceptible de favoriser
l'élimination de ladite couche par un liquide de
rinçage.
Le film multicouche peut avantageusement
comprendre en alternance une première couche comprenant
au moins un agent susceptible de favoriser
l'élimination de ladite première couche par un liquide
de rinçage et une deuxième couche ne comprenant pas
d'agent susceptible de favoriser l'élimination de
ladite deuxième couche par un liquide de rinçage.
Avantageusement, toutes les couches
comprennent au moins un agent susceptible de favoriser
leur élimination par un liquide de rinçage.
De préférence, deux couches successives
contiennent chacune un agent, susceptible de favoriser
l'élimination desdites couches par un liquide de
rinçage, différent.
Ainsi, le film selon l'invention peut
comprendre en alternance une première couche comprenant
un premier agent susceptible de favoriser l'élimination
de ladite première couche par un liquide de rinçage, et
une deuxième couche comprenant un deuxième agent
différent du premier agent et susceptible de favoriser
l'élimination de ladite deuxième couche par un liquide
de rinçage.
Lesdits agents différents, diffèrent, de
préférence, par au moins une des conditions dans
lesquelles ils favorisent l'élimination de la couche
dans laquelle ils se trouvent, par le liquide de
rinçage.
Lesdites conditions sont choisies par exemple
parmi la température, le pH, la composition du liquide
de rinçage, et la pression du liquide de rinçage, tel
que de l'eau.
Avantageusement, le ou le(s) agent(s)
susceptibles de favoriser l'élimination d'une couche
par un liquide de rinçage sont choisis parmi les agents
susceptibles de favoriser la dissolution de la couche
dans un liquide de rinçage, et les agents susceptibles
de favoriser la mise en émulsion de la couche dans un
liquide de rinçage.
Le film selon l'invention peut de manière
générale être défini comme un film susceptible d'être
dispersé en émulsion dans l'eau ou susceptible d'être
dissout en solution dans l'eau.
Les agents susceptibles de favoriser la
dissolution d'une couche sont avantageusement choisis
parmi les agents tensioactifs, de préférence parmi les
agents tensioactifs non-ioniques, anioniques et
cationiques ; et les autres additifs tels que les
acides ou bases.
Des exemples de tensioactifs non ioniques
sont les esters d'acides gras, des exemples de
tensioactifs anioniques sont les sulfonates et
carboxylates, et des exemples de tensioactifs
cationiques sont les alkylamines.
Avantageusement, lesdits tensioactifs et
additifs sont choisis parmi les tensioactifs permettant
la dissolution de la couche dans laquelle ils se
trouvent sous l'effet d'un liquide de lavage acide, et
les tensioactifs permettant la dissolution de la couche
dans laquelle ils se trouvent sous l'effet d'un liquide
de lavage basique.
Avantageusement, le film comprend en
alternance une couche comprenant un premier tensioactif
A et une couche comprenant un second tensioactif B qui
sont susceptibles d'être dissoutes dans des conditions
de lavage différentes.
De préférence, le premier tensioactif A est
un tensioactif qui favorise, permet, la dissolution de
la couche dans laquelle ils se trouve par un liquide de
lavage acide, et le second tensioactif B est un
tensioactif qui favorise la dissolution de la couche
dans laquelle il se trouve par un liquide de lavage
basique, ou vice-versa.
Avantageusement, la couche superficielle est
une couche fine généralement d'une épaisseur de 5 à
500 µm, de préférence de 5 à 100 µm.
Généralement, l'épaisseur totale du film est
de 5 µm à 2 mm, de préférence de 50 à 500 µm.
Généralement, les couches autres que la
couche superficielle sont au nombre de 1 à 50, de
préférence de 1 à 20.
Le film polymère selon l'invention se
distingue fondamentalement des films de l'art antérieur
et en particulier des films décrits dans le document
FR-A-2 822 835.
En effet, le film selon l'invention possède
une structure particulière, en ce sens qu'il s'agit
d'un film multicouche, c'est-à-dire d'un film
comprenant plusieurs couches, qui comprend une couche
superficielle et au moins une autre couche sous ladite
couche superficielle. Ceci constitue déjà une
différence essentielle par rapport aux films de l'art
antérieur qui sont des films monocouche. En outre, la
couche superficielle du film selon l'invention est une
couche particulière qui contient de manière spécifique
au moins un agent susceptible de favoriser
l'élimination de ladite couche superficielle par un
liquide de rinçage.
Le film selon l'invention répond à l'ensemble
des besoins cités plus haut, satisfait tous les
critères, conditions et exigences énumérés dans ce qui
précède, et résout les problèmes de l'art antérieur
mentionnés ci-dessus.
Le film selon l'invention peut être défini
comme un film multicouche à élimination, par exemple à
dissolution, superficielle programmée par traitement de
ladite couche superficielle et éventuellement d'une ou
de plusieurs autres couches à l'aide d'un liquide de
rinçage, par exemple d'une solution de rinçage,
déterminée, donnée, qui est généralement adaptée à
l'agent susceptible de favoriser l'élimination, par
exemple la dissolution, se trouvant dans la ou lesdites
couches.
Lors d'un rinçage, lavage, spécifique, la
couche superficielle traitée se dissout et entraíne les
polluants, contaminants, par exemple la peinture ou
l'encre constituant les graffitis, marquages,
inscriptions, avec elle sans détériorer le revêtement
inférieur. Le film peut dans ce cas être réutilisé
plusieurs fois en traitant à nouveau sa surface par
fines couches pour que celles-ci contiennent chaque
fois un ou plusieurs agents favorisant l'élimination,
la dissolution, de la couche superficielle, et ce
jusqu'à consommation de toute l'épaisseur du film.
Le film selon l'invention peut donc être
utilisé plusieurs fois, et il protège la surface sur
laquelle il a été appliqué, notamment contre plusieurs
cycles d'inscription, puis de nettoyage successifs.
Dans le cadre de l'application préférée du
film selon l'invention, qui est la lutte contre les
graffitis, marquages et autres inscriptions non
souhaités, le film selon l'invention a l'avantage
d'être totalement imperméable aux encres et peintures,
et autres constituants de ces graffitis, marquages, et
inscriptions.
Outre les avantages et effets liés à la
structure spécifique multicouche et à la nature
spécifique de la couche superficielle du film selon
l'invention, le film polymère selon l'invention se
distingue en outre fondamentalement des films de l'art
antérieur, et en particulier des films décrits dans le
document FR-A-2 822 835, en ce qu'il est exempt de
chélatants, de complexants, et éventuellement de
charges minérales.
Grâce à l'absence de chélatants, de
complexants et éventuellement de charges minérales dans
les films selon l'invention, aucun résidu organique ou
minéral, par exemple sous forme de particules,
provenant du film n'est laissé sur la surface sur
laquelle il est appliqué, puis retiré.
Il a été mis en évidence, en effet, selon
l'invention que certains composants de la formulation
de film décrite dans le document FR-A-2 822 835 étaient
inutiles ou nuisibles, en particulier dans le cas du
traitement antigraffiti de surfaces et laissaient des
résidus sur la surface à l'issue du retrait.
En outre, du fait que l'émulsion à partir de
laquelle est préparé le film selon l'invention, ne
comporte, ni complexants, ni chélatants, ni, de
préférence, de charges, il ne se trouve pas dans
l'émulsion à partir de laquelle est préparé le film, de
particules pouvant provoquer lors de son application
une dégradation de l'état de la surface.
L'absence de complexants, chélatants, et
éventuellement de charges, dans le film selon
l'invention entraíne en outre une diminution du coût du
film formé et simplifie la préparation de la
formulation à partir de laquelle le film est préparé.
Enfin, l'absence de complexants, chélatants
et éventuellement charges dans le film selon
l'invention, évite la coloration ou l'opacification du
film, ce qui est particulièrement avantageux dans
l'application préférée anti-graffiti du film selon
l'invention, dans laquelle on souhaite conserver
l'aspect visuel de la surface traitée.
En particulier, il a été noté que l'absence
de charges ne nuit pas aux propriétés globales du film
car celui-ci ne subit pas de contraintes mécaniques
élevées (en effet, le pelage du film n'est pas
obligatoire, et en outre les propriétés mécaniques du
film peuvent être améliorées par l'addition d'autres
polymères tels que le PVA qui évitent ainsi d'avoir
recours à des charges), mais elle permet par contre
d'obtenir, après retrait du film, des surfaces d'une
propreté parfaite, jamais atteinte dans l'art antérieur
et qui a été démontrée par analyse par spectrométrie
infrarouge.
Outre les effets et avantages essentiels liés
à la structure multicouche spécifique, et à l'absence
de complexants, de chélatants et éventuellement de
charges, le film selon l'invention possède toutes les
propriétés avantageuses déjà présentées par le film du
document FR-A-2 822 835 et dues au fait que ce film
comprend un polymère généralement non-soluble,
insoluble, dans l'eau.
Le film, selon l'invention, est, en effet,
préparé à partir d'une émulsion aqueuse dudit polymère
(ou desdits polymères), et de ce fait, le polymère peut
être facilement récupéré à l'issue de l'utilisation du
film par remise en émulsion et floculation, ce qui
n'est pas possible avec les polymères, hydrosolubles,
de certains des films de l'art antérieur.
Le film selon l'invention répond à l'ensemble
des besoins, exigences et critères mentionnés plus
haut, par exemple : il permet avec une grande
efficacité et une grande fiabilité de piéger, à titre
curatif ou préventif, les contaminants, polluants dans
une couche superficielle, sacrificielle sur la surface
traitée, c'est-à-dire que c'est non seulement la
contamination se trouvant sur la surface qui est
piégée, mais aussi celle se trouvant immédiatement sous
cette surface.
Le film selon l'invention permet une maítrise
de la dissémination du contaminant, en retenant
celui-ci en son sein.
Les propriétés mécaniques, d'adhésion et de
cohésion du film sont excellentes, même en l'absence
éventuelle de charges, et assurent une très bonne tenue
sur toute surface, tout en permettant une élimination
facile, en particulier par pelage.
Le film est d'un faible coût. Il peut être
préparé avec des produits facilement disponibles dans
le commerce et par des procédés faciles à mettre en
oeuvre, par exemple par application d'une émulsion
simplement au pinceau ou par pulvérisation de ladite
émulsion sur la surface.
Le film n'est pas agressif vis-à-vis de la
surface sur laquelle il est appliqué. Il ne modifie en
rien les propriétés de celle-ci (il peut même les
améliorer), même après une longue durée, par exemple
lors d'un stockage prolongé.
Il ne dégrade pas l'aspect de la surface. En
outre, dans la plupart des cas, le film étant incolore
et transparent, il n'affecte pas l'apparence visuelle
de la surface.
Le film est préparé à partir de composés non
toxiques vis-à-vis du personnel, et d'un faible impact
sur l'environnement.
En outre, tous les constituants du film
peuvent être aisément séparés, recyclés et/ou détruits,
à faible coût, à l'issue de l'utilisation du film.
Le film selon l'invention permet un nettoyage
parfait de la surface sur laquelle il est appliqué,
puis retiré ; il ne laisse aucun résidu sur cette
surface.
Ainsi, il a été montré qu'aucune trace
organique provenant de résidus du film n'est détectable
sur la surface après retrait du film comme cela a été
confirmé par analyse de la surface après retrait du
film par spectrométrie infrarouge avec un accessoire de
réflexion totale atténuée multi-réflexions dans la
plage spectrale de 4 000 à 600 cm-1.
Le film selon l'invention assure une
protection de longue durée vis-à-vis des polluants et
contaminants externes quels qu'ils soient.
Avantageusement, le film selon l'invention
est non poreux.
Le polymère est généralement choisi parmi les
polymères, susceptibles de se trouver sous la forme
d'émulsions aqueuses de type latex.
De préférence, ce polymère susceptible de se
trouver sous la forme d'une émulsion aqueuse est choisi
parmi les copolymères styrène-butadiène, les
copolymères styrène-(méth)acrylique par exemple styrène
(méth)acrylate (voir plus bas la définition du terme
(méth)acrylique) et les polymères (homopolymères et
copolymères) (méth)acryliques.
Par polymère (méth)acrylique, on entend
généralement tous les copolymères et homopolymères
susceptibles d'être préparés par polymérisation de
l'acide acrylique, de l'acide méthacrylique et des
esters de ceux-ci : comme les acrylates et méthacrylate
d'alkyle (en C1 à C6), tels que le (méth)acrylate de
méthyle ou d'éthyle.
Avantageusement, le film peut comprendre
plusieurs polymères susceptibles de se trouver sous la
forme d'émulsions aqueuses, de préférence choisis parmi
les copolymères styrène-butadiène (SBR) et styrène-(méth)acrylique,
par exemple styrène-(méth)acrylate,
qui présentent, en outre, de préférence, des
températures de transition vitreuse (Tg) différentes.
Avantageusement, on peut utiliser un polymère
tel qu'un styrène-butadiène, dit autodispersant.
Le film peut comprendre, en outre, un ou
plusieurs autres polymères qui sont des polymères
susceptibles de se trouver en solution aqueuse (ces
polymères sont en général minoritaires) (et non plus en
émulsion), qui sont choisis de préférence parmi
l'alcool polyvinylique (PVA), et la PVP
(polyvinylpyrrolidone).
Certains de ces polymères tels que le PVA
permettent d'améliorer les propriétés mécaniques et
d'éviter l'emploi de charges.
De préférence, afin notamment de faciliter la
préparation du film, toutes les couches (superficielles
et autres) du film comprennent le ou les mêmes
polymères. Cela signifie que ces couches ne se
différencient que par la présence ou non d'un agent en
facilitant l'élimination et/ou par la nature dudit
agent.
L'invention a également trait à un procédé de
formation d'un film multicouche tel que décrit
ci-dessus comprenant une couche superficielle, et une
autre couche sous ladite couche superficielle, ladite
couche superficielle et ladite autre couche comprenant
un même polymère organique et étant exemptes de
complexants, chélatants et éventuellement de charges
minérales, dans lequel on réalise les étapes
successives suivantes :
a) - on forme une émulsion aqueuse dudit
polymère organique ; b) - on applique ladite émulsion comprenant
le polymère organique sur la surface, moyennant quoi le
film se forme par coalescence ; c) - on imprègne la surface dudit film par au
moins un agent susceptible de favoriser l'élimination
d'une couche superficielle du film par un liquide de
rinçage, de façon à former une couche superficielle du
film contenant au moins un agent susceptible de
favoriser l'élimination de ladite couche superficielle
du film par un liquide de rinçage.
Le film se forme, généralement rapidement, en
quelques minutes, à savoir par exemple de 1 ou 2 à 10
minutes, sur la surface, par coalescence.
Avantageusement, la formation du film se
produit par coalescence à température ambiante ou
température d'utilisation de la surface (température à
laquelle se trouve la surface) sans aucun séchage de la
surface, et/ou des pièces comportant cette surface.
En effet, compte tenu des conditions
généralement utilisées pour mettre en oeuvre l'émulsion
destinée à former le film selon l'invention, à savoir
avec un personnel peu qualifié, et afin de réduire la
complexité du matériel mis en oeuvre pour former le
film, le fait de pouvoir permettre une formation sans
séchage est un avantage important du film et du procédé
selon l'invention.
Selon l'invention, la formation du film peut
être effectuée à température ambiante sans aucun
chauffage des pièces à recouvrir et sans utilisation
d'air chaud, y compris sur des surfaces verticales, ce
qui est particulièrement avantageux.
Les conditions de coalescence sont
avantageusement choisies de manière à éviter toute
porosité, quelle soit ouverte ou fermée, dans le film
final formé obtenu.
Cependant, dans certaines conditions de mise
en oeuvre, le procédé de l'invention comprend, en outre,
entre les étapes b) et c), une étape de séchage du
film.
La formation et l'éventuel séchage du film
s'effectuent selon l'invention sans aucun drainage ni
aucune absorption d'aucun des liquides entrant dans la
composition de l'émulsion.
Dans ce procédé, l'agent susceptible de
favoriser l'élimination de la couche superficielle du
film est choisi parmi les agents susceptibles de
favoriser la dissolution de la couche superficielle,
tels que les tensioactifs.
Dans une seconde forme de réalisation,
l'invention concerne un procédé de formation d'un film
multicouche, tel que décrit ci-dessus, comprenant une
couche superficielle, et au moins une autre couche sous
ladite couche superficielle, ladite couche
superficielle et ladite autre couche comprenant un même
polymère organique et étant exemptes de complexants,
chélatants, et éventuellement de charges minérales,
dans lequel on réalise les étapes successives
suivantes :
a) on forme une émulsion aqueuse dudit
polymère organique ; b) on sépare ladite émulsion en une première
et une seconde portions, c) on ajoute à la première portion un premier
agent susceptible de favoriser l'élimination d'une
couche du polymère organique sous l'effet d'un liquide
de rinçage, d) éventuellement on ajoute à la seconde
portion un second agent susceptible de favoriser
l'élimination d'une couche du polymère organique sous
l'effet d'un liquide de rinçage, e) on applique successivement lesdites
seconde et première portions de l'émulsion sur une
surface, moyennant quoi on forme un film comprenant
depuis sa surface, une couche comprenant un premier
agent susceptible de favoriser son élimination par un
liquide de lavage et une seconde couche comprenant un
second agent susceptible de favoriser son élimination
par un liquide de lavage ou ne comprenant pas ledit
second agent, f) on répète éventuellement l'étape e) par
exemple de 1 à 40 fois, de préférence de 1 à 20 fois.
Après l'application de la seconde et de la
première portions de l'émulsion, les couches se forment
dans les conditions déjà décrites plus haut,
généralement rapidement, par exemple en quelques
minutes, par exemple en de 1 ou 2 à 10 minutes par
simple coalescence.
Dans cette seconde forme de réalisation du
procédé de formation du film selon l'invention, de
préférence lesdits premier et deuxième agents différent
par au moins une des conditions dans lesquelles ils
favorisent l'élimination, par exemple la dissolution,
de la couche dans laquelle ils se trouvent, par le
liquide de rinçage.
Avantageusement, lesdites conditions sont
choisies parmi la température, le pH, la composition du
liquide de rinçage, et la pression du liquide de
rinçage.
Le premier agent est par exemple un
tensioactif A et le second agent est par exemple un
tensioactif B.
De préférence, le tensioactif A est un
tensioactif qui favorise la dissolution de la couche
dans laquelle il se trouve sous l'effet d'un liquide de
lavage aqueux, par exemple d'une solution de lavage,
aqueuse, acide et le second tensioactif B est un
tensioactif qui favorise la dissolution de la couche
dans laquelle il se trouve sous l'effet d'un liquide de
lavage aqueux, par exemple d'une solution de lavage,
aqueuse basique, ou vice versa.
Comme dans le cas du premier mode de
réalisation du procédé de formation d'un film selon
l'invention, ladite formation se produit par
coalescence à température ambiante ou température
d'utilisation de la surface.
Toutefois, une étape finale de séchage g) du
film peut être prévue.
L'invention concerne, en outre, un procédé de
protection, de nettoyage ou de décontamination, d'une
surface dans lequel on réalise les étapes successives
suivantes :
- on forme un film, tel que décrit plus haut,
sur ladite surface ;
- on laisse le film en contact avec ladite
surface jusqu'à ce qu'il soit contaminé, pollué,
notamment par des graffitis, ou autres inscriptions ou
marquages non souhaités ;
- et on élimine la couche superficielle dudit
film par rinçage avec un liquide, de préférence un
liquide aqueux, tel qu'une solution aqueuse.
La surface sur laquelle on forme le film est
essentiellement une surface propre, exempte de
polluants ou contaminants, ces derniers étant
généralement issus du milieu extérieur qui se trouve en
contact avec la couche superficielle.
Dans un premier mode de réalisation préféré
de ce procédé de protection, nettoyage de
décontamination d'une surface, on réalise les étapes
successives suivantes :
a) on forme un film sur ladite surface par le
procédé de formation d'un film dans sa première forme
de réalisation, b) on laisse le film en contact avec ladite
surface jusqu'à ce qu'il soit contaminé, pollué,
notamment par des graffitis, ou autres inscriptions ou
marquages non souhaités, c) on élimine la couche superficielle
polluée, contaminée dudit film par rinçage avec un
liquide de préférence un liquide aqueux tel qu'une
solution aqueuse, et d) on imprègne éventuellement la surface du
film avec au moins un agent susceptible de favoriser
l'élimination d'une couche superficielle du film, de
façon à former une couche superficielle contenant au
moins ledit agent, e) on répète éventuellement les étapes c) et
d) jusqu'à consommation du film.
Dans un second mode de réalisation préféré du
procédé de protection, nettoyage ou décontamination
d'une surface, on réalise les étapes successives
suivantes :
a) on forme un film sur ladite surface par le
procédé de formation d'un film dans sa seconde forme de
réalisation, b) on laisse le film en contact avec ladite
surface jusqu'à ce qu'il soit contaminé, pollué,
notamment par des graffitis, ou autres inscriptions ou
marquages non souhaités, c) on élimine la première couche, polluée,
contaminée dudit film par rinçage avec un liquide, d) on laisse le film en contact avec ladite
surface jusqu'à ce qu'il soit contaminé, pollué, e) on élimine la seconde couche, polluée,
contaminée dudit film par rinçage avec un liquide de
préférence un liquide aqueux, tel qu'une solution
aqueuse, f) on répète éventuellement les étapes b) à
e) jusqu'à consommation du film.
De préférence, les première et seconde
couches sont éliminées dans des conditions de rinçage
telles que température, pH, composition du liquide de
rinçage, pression du liquide de rinçage différentes.
Avantageusement, la première couche qui
contient un tensioactif A est éliminée par lavage avec
un liquide aqueux, par exemple une solution aqueuse de
lavage, acide et la deuxième couche qui contient un
tensioactif B est éliminée par lavage avec un liquide
aqueux, par exemple une solution aqueuse de lavage,
basique.
Dans le cas où l'on opère l'élimination de la
couche superficielle du film selon l'invention par
dissolution du film en milieu aqueux, on obtient ainsi
une solution ou émulsion aqueuse contenant la matière
organique, et les contaminants ou polluants. La matière
organique est séparée de la solution par floculation,
puis filtration. Elle est ensuite généralement rejetée
ou éliminée, par exemple, par incinération.
Les contaminants ou polluants sont séparés
par filtration.
L'invention concerne en outre une surface
revêtue par le film tel que défini plus haut, et un
substrat, en particulier une pièce ou composant optique
comprenant une telle surface.
L'invention va maintenant être décrite de
manière détaillée dans la description qui suit, donnée
à titre illustratif et non limitatif, en particulier de
certains modes de réalisation préférés de l'invention.
Dans une première étape, on commence par
formuler, par préparer une émulsion aqueuse d'un ou
plusieurs polymères, de type latex.
Par polymère, on entend, dans la présente
description, aussi bien les homopolymères que les
copolymères préparés à partir de plusieurs monomères.
Parmi les polymères et copolymères préférés,
on peut citer les copolymères de styrène avec le
butadiène (SBR) ou de styrène avec un composé
(méth)acrylique tel qu'un (méth)acrylate.
Ces copolymères pouvant avoir des taux de
styrène différents, ou bien encore les polymères
(méth)acryliques.
Rappelons de nouveau que par polymère
(méth)acrylique, on entend tous les copolymères et
homopolymères susceptibles d'être préparés par
polymérisation de l'acide acrylique, de l'acide
méthacrylique et des esters de ceux-ci comme les
acrylates et méthacrylates d'alkyle (en C1 à C6), tels
que le (méth)acrylate de méthyle ou d'éthyle.
De préférence, on utilise une émulsion
aqueuse de latex disponible commercialement, des
exemples de telles émulsions sont les émulsions
disponibles auprès de la Société BAYER®, sous la
dénomination BAYSTAL®.
Ces émulsions présentent notamment l'avantage
d'un faible coût, d'une toxicité très faible, et d'une
absence de solvant organique.
L'émulsion peut ne comprendre qu'un seul
polymère susceptible de se trouver sous la forme
d'émulsion aqueuse, mais elle peut aussi en comprendre
deux ou plus de ces polymères choisis de préférence
parmi les copolymères styrène-butadiène (SBR), et
styrène (méth)acrylique par exemple styrène
(méth)acrylate, ayant, par exemple, des températures de
transition vitreuse (Tg) différentes et/ou des taux de
styrène différents, de façon à obtenir un compromis
entre l'adhésion et la cohésion du film adapté à la
surface à traiter.
Ainsi, un premier polymère pourra avoir une
Tg de -30°C à -5°C et un second polymère une Tg de +5°C
à +50°C.
En tant que mélange de polymères en émulsion,
en dispersion, on pourra, par exemple, utiliser un
mélange de deux ou plus de deux latex choisis de
préférence parmi les latex styrène-butadiène et styrène
(méth)acrylique par exemple styrène-(méth)acrylate,
ayant, de préférence, des températures de transition
vitreuse différentes et/ou des taux de styrène
différents.
Il est préférable d'utiliser un latex exempt
de tensioactifs qui peuvent laisser des résidus sur la
surface. On pourra par exemple utiliser un mélange de
styrène-butadiène à taux de carboxylation plus élevé
(disponible dans le commerce sous les
dénominations BAYSTAL® S42 ou S44), dit autodispersant,
dispersible en émulsions exemptes de tensioactifs et
simplement additionnées d'épaississant.
A ce mélange, on peut, éventuellement,
ajouter une solution d'alcool polyvinylique (PVA) ou de
polyvinylpyrrolidone (PVP) (polymères en solution)
et/ou éventuellement un ou plusieurs autres polymères
en dispersion aqueuse, choisi(s) par exemple parmi les
polymères (méth)acryliques, tels qu'ils ont été définis
plus haut.
Selon l'invention, la formulation est exempte
de complexants, chélatants et de préférence elle est
exempte de charge lorsqu'on souhaite en particulier que
le film préparé soit transparent. Toutefois, dans
certaines applications, il est possible que l'émulsion,
formulation dite "formulation de base" contienne une ou
plusieurs charges choisies par exemple parmi ZnO, le
mica, les argiles dites "nanoclays". Une formulation
aqueuse typique, de préférence exempte de charge,
contiendra par exemple de 30 à 60% d'eau, additionée de
SBR à raison de 20 à 60% en masse et de polymère
acrylique à raison de 1 à 20% en masse. Ce dernier peut
être avantageusement remplacé par de l'alcool
polyvinylique dans les mêmes proportions.
Ainsi, on pourra par exemple procéder au
mélange de 2 SBR ayant des taux de styrène différents,
à savoir les BAYSTAL® S42 et S44, en émulsion aqueuse
(de 30 à 70 % d'eau), en proportion 50/50, puis y
ajouter éventuellement entre 1 et 10 % d'un mélange de
polymères acryliques à base d'acrylate d'éthyle et
d'acide méthacrylique (dispersion aqueuse à de 20 à
70 % en poids de polymère), puis ajouter encore
éventuellement un polymère en solution tel que le PVA.
Une composition particulièrement préférée
comprendra en masse : de 0 à 20 % de PVA, par exemple
15 % ; de 0 à 50 % de BAYSTAL® S42 par exemple 17,5 % ;
de 0 à 50 % de BAYSTAL® S44, par exemple 17,5 % ; et de
30 à 70 % d'eau par exemple 50 %.
Lorsque l'on utilise plusieurs latex, on
prépare l'émulsion, généralement par simple mélange des
divers latex, de préférence sous agitation.
Cette émulsion formulation aqueuse de base
communique aux films selon l'invention tous les
avantages énumérés plus haut alors que les composants
pris séparément présentent des inconvénients liés à
leur faible résistance mécanique et à leur solubilité
qui ne permettent pas de les utiliser [5 ; 7].
On applique ensuite l'émulsion aqueuse du ou
des polymère(s) sur la surface à nettoyer, décontaminer
ou protéger.
Il n'existe aucune limitation sur la nature
et la forme de la surface à traiter. Cette surface peut
être une surface en métal, ou en polymère organique, ou
en verre, ou en pierre, platre, ciment, crépi ou autre
ou une surface comprenant plusieurs de ces matériaux ou
encore une surface peinte ou émaillée ; la surface peut
être non-poreuse, non absorbante, ou bien poreuse, elle
peut être lisse ou rugueuse.
Avantageusement, l'émulsion est formulée de
manière à permettre la formation d'un film non poreux
sur un support non-poreux et l'application de
l'émulsion doit être possible sur des supports non
absorbants tels que les métaux, le verre et autres
supports plastiques.
Il peut s'agir aussi de la surface de la
couche supérieure d'un revêtement monocouche ou
multicouche de protection ou de décoration d'un
substrat tel qu'un mur, un panneau publicitaire ou de
signalisation ou autre.
Une telle couche supérieure est par exemple
une couche de peinture, vernis ou analogue.
La surface peut être opaque ou transparente,
c'est là un des avantages de l'invention que de
permettre le traitement, la protection de surfaces
transparentes, telle que celle de hublots, de vitres,
car le film formé selon l'invention est généralement
transparent et incolore du fait notamment de l'absence
de charges et ne masque donc pas la surface. Cela est
particulièrement avantageux sur des surfaces
transparentes.
Selon l'invention, la forme de la surface
peut être quelconque, et l'on peut traiter, avec une
même efficacité, des surfaces de forme aussi bien
simple que complexe.
La taille de la surface peut être quelconque,
mais l'invention permet de traiter de grandes, voire de
très grandes surfaces, rapidement, sans les modifier,
ni les dégrader.
L'invention ayant pour application principale
la protection des surfaces vis-à-vis des graffitis,
inscriptions et marquages non souhaités quelle que soit
leur nature et leur mode d'application : aérosol,
tampon, etc..., la surface pourra donc faire partie
notamment d'un mur ou de toute autre partie d'un
édifice ou bâtiment, ou d'un panneau publicitaire ou de
signalisation.
L'émulsion peut être appliquée sur la surface
par tout moyen connu, par exemple, par étalement au
pinceau ou au rouleau ou encore par
projection/pulvérisation.
Le film se forme (par exemple, en une durée
de 1 à 30 minutes) par coalescence « in situ » du ou
des polymères sur la surface.
La formation du film est rapide à la
température d'utilisation de l'équipement dont la
surface fait partie. A titre d'exemple, cette
température peut être de 10 à 70°C, de préférence de 5
à 50°C.
Le film peut généralement être ensuite séché,
par exemple par évaporation, à une température de 5 à
50°C.
Le film devient généralement transparent au
séchage (lorsqu'il ne contient pas de charges). De ce
fait, la surface conserve l'aspect visuel d'une surface
non traitée. Ledit film, une fois formé, a un rôle
d'agent de protection vis-à-vis de la contamination
externe et un rôle d'agent décontaminant, nettoyant, de
ladite surface du fait de l'élimination de la couche de
surface par rinçage après que celle-ci ait été polluée,
contaminée, salie.
Le film selon l'invention est appliqué à
titre préventif sur une surface propre, en tant
qu'agent de protection vis-à-vis de la contamination ou
bien il peut même être appliqué à titre curatif pour
décontaminer, nettoyer la surface.
Les contaminants et/ou polluants externes qui
peuvent être éliminés de la surface dans la couche
superficielle du film dans laquelle ils se trouvent, et
vis-à-vis desquels la surface peut être protégée, sont
de natures diverses. Il peut s'agir notamment de
contaminants ou polluants chimiques, tels que Pb, Cd,
et/ou de contaminants radioactifs, tels que le césium,
ou encore de contaminants biologiques (par exemple,
bactériologiques).
En particulier, les contaminants repoussés
par le film, selon l'invention, et qui sont éliminés
dans la couche de surface dudit film sont les
contaminants et polluants qui se trouvent dans les
peintures, encres et autres produits de marquage qui
sont utilisés pour former les graffitis, marquages et
autres inscriptions non souhaitées. Les polluants
seront donc par exemple des pigments, liants, résines,
polymères, plastifiants, solvants présents dans de
telles encres et peintures.
Dans un premier mode de réalisation,
l'émulsion, formulation de base peut être appliquée
directement sur la surface, comme une peinture, où elle
va former un film en séchant.
La surface du film est traitée après séchage
à l'aide d'un tensioactif spécifique ou autre produit
facilitant son élimination, par exemple sa dissolution.
Dans ce cas, l'épaisseur du film, par exemple de 5 à
500 µm, dans laquelle le tensioactif ou autre agent a
pénétré devient par exemple soluble en milieux aqueux
dans des conditions précises, par exemple de
température et de pH, et le retrait du graffiti se fait
par lavage, rinçage, avec un fluide de lavage tel qu'un
milieu aqueux, par exemple une solution aqueuse. Le
lavage peut être réalisé sous pression et le fluide
peut être simplement de l'eau éventuellement chauffée
par exemple à de 0 à 145°C, et éventuellement sous
pression.
Le lavage, rinçage, entraíne la remise en
solution ou émulsion de la fraction du film traitée. Le
graffiti est alors éliminé en même temps que ladite
fraction du film dissoute. La partie du film non
traitée reste intacte. Il est alors possible de traiter
à nouveau la surface du film restant par exemple à
l'aide du même tensioactif ou autre composant et de
répéter l'opération jusqu'à consommation totale du
film.
Si la surface du film n'est pas traitée par
un additif facilitant sa dissolution, alors la totalité
du film est retirée par pelage comme une peau et on
élimine ainsi le graffiti qui part avec ladite peau.
Dans le cas où l'on procède à une dissolution
de la couche de surface de film en milieu aqueux par
exemple en solution aqueuse, on sépare la matière
organique par floculation en introduisant un floculant
BAYER® spécifique, puis par filtration des flocs ainsi
formés. La matière organique ainsi récupérée peut être
détruite par incinération.
Les contaminants polluants sont, quant à eux,
séparés par filtration, généralement sous la forme de
granulés insolubles.
Dans une autre forme de réalisation, la
formulation de base peut être séparée en deux lots (ou
plus) qui seront additivés de deux (ou plus) types
différents de tensioactifs ou autres additifs. Par
exemple, deux types de tensioactifs A et B peuvent être
utilisés de façon à ce que les films polymères
respectifs qui les contiennent soient solubles dans des
conditions de lavage A et B différentes, par exemple pH
différent, et/ou température différente, et/ou
globalement composition chimique de la solution de
lavage différente.
Dans ce cas, un film multicouche est élaboré
avec application en alternance des formulations A et B.
Lorsque la surface est salie par un graffiti,
il suffit de laver la surface à l'aide d'une solution
de lavage de type A si une couche possédant la
formulation A se trouve en surface. Le graffiti est
éliminé en même temps que ladite couche tandis que la
couche sous-jacente de formulation B reste intacte.
Lorsque la couche de formulation B est polluée, il
suffit de l'éliminer à l'aide d'une solution de lavage
de type B et ainsi de suite jusqu'à consommation
complète du film multicouche. Le traitement des
effluents d'élimination, dissolution est analogue à
celui décrit dans le cadre du premier mode de
réalisation.
Le film et les procédés selon l'invention
trouvent leur application dans tout traitement
préventif vis-à-vis de la contamination ou de la
pollution - qu'elle qu'en soit la nature et la forme -
de toutes les surfaces.
Le procédé et le film selon l'invention sont
essentiellement préventifs, ce qui signifie que le film
est appliqué sur des surfaces non dégradées pour les
protéger vis-à-vis des inscriptions faites
ultérieurement.
L'invention va maintenant être décrite en
référence à l'exemple suivant donné à titre illustratif
et non limitatif.
EXEMPLE
On prépare une émulsion aqueuse (45 à 55% en
masse d'eau), exempte de charges, comprenant un mélange
à parts égales (50/50) de deux types de SBR à teneurs
différentes en styrène (BAYSTAL® S42 et S44). On ajoute
à cette émulsion, sous agitation, un mélange de
polymères acryliques à base d'acrylate d'éthyle et
d'acide méthacrylique sous la forme d'une suspension à
de 28 à 32% en masse d'eau.
Une fois étalé sur une paroi tel qu'un mur ou
un panneau routier par un mode d'application simple tel
que pinceau, rouleau ou pulvérisation, le revêtement
est séché à l'air ambiant à une température entre 5°C
et 50°C et à une humidité relative entre 10 et 80%. Le
temps de séchage varie selon l'épaisseur : pour 200 µm,
il faut entre 1h et 3h. Le séchage se repère facilement
car le revêtement devient progressivement transparent.
Un mélange de tensioactifs non-ioniques comprenant 50 %
en poids d'ester d'acide gras et 50 % en poids d'alkyl
phénol éthoxylé est appliqué au pinceau sur le
revêtement sec. En séchant à l'air ambiant, il pénètre
l'extrême surface du film.
Puis, un graffiti, une peinture noire sous
forme d'aérosol, est pulvérisée sur le revêtement sec
et laissé à sécher à l'air ambiant.
L'échantillon est passé sous l'eau chaude et
une fine couche de polymère s'élimine naturellement
entraínant avec elle le graffiti. La surface du
revêtement est alors laiteuse (car mouillée) mais est
nettoyée de toute trace de graffiti. Le revêtement en
séchant reprend son apparence transparente et est alors
prêt pour une autre opération graffiti-nettoyage.
REFERENCES
[1] Saidi S., Guittard F., Géribaldi S.,
Polymères contre graffiti. Actualité
chimique 03/2001 ; 3-13.
[2] Pomero V. FR-A-2 686 615 du
27 janvier 1992.
[3] Salvoldelli C., WO-A-80 01072 du
16 novembre 1979.
[4] Turzan G., FR-A-2 630 353 du
25 avril 1988.
[5] Hansen R.P., US-A-4 169 088 du
30 mai 1978.
[6] Swensson S., US-A-5 750 189 du
10 septembre 1996.
[7] Rawlins P.R., US-A-4 428 994 du
15 juillet 1981.