L'invention concerne un procédé de pose ou de
renouvellement des rails d'une voie de chemin de fer,
selon lequel on réalise par soudage bout à bout de rails
courts des longs rails soudés qui seront posés sur la
voie, ainsi qu'une installation pour la mise en oeuvre de
ce procédé.
On connaít déjà un procédé de ce type, qui implique
l'utilisation d'une installation stationnaire de soudage
de rails courts de 18 à 120 mètres, approvisionnés sur
wagons par un laminoir de rails, en longs rails soudés de
longueur de 300 mètres ou plus. Suivant la qualité et la
production demandées. Cette installation est construite
sur un site donné permanent et comporte toutes les
machines qui sont nécessaires pour le soudage des rails,
telle qu'une brosseuse des extrémités des rails à souder,
une soudeuse, une presse, une meuleuse de finition, des
systèmes de mesurage d'alignement, de tables
d'alimentation et d'évacuation et des convoyeurs pour le
transport des rails du site de leur production au
chantier.
Ce procédé présente les inconvénients majeurs de
nécessiter un coût de l'investissement très élevé et de
nécessiter un transport des longs rails soudés du site de
leur production au chantier où ils doivent être posés et
dont la longueur est de ce fait limitée. De plus, le
procédé de pose ou de renouvellement des rails est long
et implique beaucoup de temps improductif lié au
transport des rails du site de leur production au
chantier.
Un autre procédé connu implique un déchargement
préalable de rails courts de 18 mètres à 120 mètres le
long de la voie à établir ou à renouveler et le soudage
les rails courts se trouvent sur le sol en longs rails
soudés sur le chantier, dont la longueur peut être
théoriquement infinie. L'installation utilisée à cette
fin est composée d'une soudeuse électrique mobile, montée
sur camion rails-route, draisine ou en conteneurs posés
sur wagons plats.
Ce procédé présente l'inconvénient majeur que la
qualité de la voie obtenue laisse à désirer bien que
l'investissement, notamment pour la soudeuse électrique
mobile est relativement élevé.
L'invention a pour but de proposer un procédé et
une installation qui pallie les inconvénients des
procédés de l'état de la technique tout en conservant les
avantages qu'ils procurent.
Pour atteindre ce but, le procédé selon l'invention
est caractérisé en ce que l'on produit les rails longs
soudés sur un train de soudage, sur le chantier, à partir
des rails courts disposés sur des wagons de transport à
l'extrémité arrière du train, les rails longs soudés
étant posés sur la voie à l'extrémité avant du train.
L'installation selon l'invention pour la mise en
oeuvre de ce procédé est caractérisée en ce qu'elle est
réalisé sous forme d'un train de soudage comportant des
wagons porteurs des machines nécessaires pour la
réalisation des rails longs soudés, telle qu'une
brosseuse d'extrémité des rails à souder, d'une soudeuse,
d'une presse, d'une meuleuse de finition, des convoyeurs
pour le transport des rails d'un wagon à l'autre à partir
des wagons sur lesquels les rails courts sont chargés.
L'invention sera mieux comprise, et d'autres buts,
caractéristiques, détails et avantages de celle-ci
apparaítront plus clairement au cours de la description
explicative qui va suivre faite en référence aux figures
illustrant l'invention à titre d'exemple non limitatif.
La figure 1 représente un train de soudage en cinq
tronçons a-a' à e-e' successifs qui sont superposés sur
la figure ; La figure 2 est une vue de face d'un poste de
soudure ; La figure 3 est une vue latérale du poste de
soudure de la figure 2; La figure 4 est une vue de dessus du poste de
soudure des figures 2 et 3 ; La figure 5 est une vue en coupe d'un rail ; La figure 6 est une vue de face d'une presse pour
l'opération de redressage ; La figure 7 est une vue de dessus de la presse de
la figure 6.
Comme le montre la figure 1 en haut à gauche, le
train de soudage comporte à l'extrémité avant une
locomotive 1 et, le cas échéant, une deuxième locomotive
non représentée à l'extrémité arrière et, entre les deux
locomotives, attelés les uns aux autres, des wagons
ateliers, qui portent les différ entes machines
nécessaires pour la production des rails longs soudés,
des wagons qui portent des équipements auxiliaires
indiqués par exemple en 4, des wagons de transfert 5 des
rails d'un poste de travail à un autre et des wagons de
transport des rails courts tels qu'indiqué en 6, sur
lesquels les rails courts sont placés en plusieurs
couches, ces wagons étant situés à l'extrémité arrière du
train qui est une extrémité libre.
Le train de soudage, dont la longueur dépend des
rails courts à souder, est formé pour avoir la forme
représentée et être ensuite dirigé vers le chantier.
L'ensemble est remorqué par la locomotive 1 vers
l'endroit où les longs rails soudés devant être déposés.
Une fois arrivé sur le chantier, l'arrimage de la couche
supérieure des rails courts sur le wagon de transport 6
est démonté et un premier rail 7 est retiré du wagon 6
par un treuil monté sur le wagon adjacent 8 et indiqué en
9. En 10 on a indiqué le câble de traction qui est fixé
au rail 7, à une certaine distance de l'extrémité de
celui-ci. Le rail court 7 est tiré pour qu'il s'engage
dans un dispositif de rouleaux presseurs 11 également
portés par le wagon 8. Pendant son transfert du wagon 6
aux rouleaux presseurs 11, le rail 7 se déplace sur une
rampe ascendante 12.
Il est à noter que le premier rail 6 se trouvait au
milieu de la couche supérieure sur le wagon 6. Le
deuxième rail, successif au premier rail 7 est relié au
premier rail par des pinces auto-serrantes.
Le rouleau presseur 11 fait avancer le rail 7
jusqu'au wagon 13 qui porte une brosseuse automatique des
extrémités du rail 14. Une fois les extrémités amont et
aval détectées et positionnées dans cette brosseuse, le
cycle automatique de la machine, qui travaille sans
opérateur, se déclenche et le plan de roulement, le
dessous du patin du rail et la coupe des deux extrémités
de rails sont désoxydés. Le train reste dans sa position
initiale pendant cette opération et les opérations
suivantes.
Les deux rails avancent sur le convoyeur central
jusqu'au moment où l'extrémité amont du deuxième rail se
trouve dans l'axe de la brosseuse. D'une part l'opérateur
du treuil charge les deux rails suivants sur le convoyeur
et l'extrémité aval du premier rail est positionnée dans
la brosseuse qui démarre automatiquement un nouveau cycle
de brossage.
D'autre part, l'opérateur de la soudeuse-ébavureuse
qui effectue un soudage électrique tel qu'un soudage par
étincelage, déplace la machine sur sa voie dans le wagon
fermé, jusqu'au moment où les extrémités du premier et
deuxième rail se trouvent dans l'axe de la machine,
prêtes à être soudées. Le cycle de la machine aligne
automatiquement les deux extrémités des rails, soudent
les rails suivant une programmation de paramètres établis
selon le type de rail et testés, pour finalement ébavurer
la soudure.
Dans l'exemple représenté sur les figures, la
soudeuse-ébavureuse est alimentée en énergie électrique,
comme toutes les machines équipant ce train, par le wagon
d'alimentation en énergie. Les soudures d'essai sont
testées dans la presse d'essai, installée dans un wagon
atelier-magasin.
Avantageusement, les postes tels que celui de la
soudeuse-ébavureuse ou tout autre poste sont alimentés
par différents groupes d'alimentation électrique
autonomes, de telle sorte que le train est modulable, en
fonction des impératifs techniques du site sur lequel il
intervient.
Après le soudage, les rails soudés sont refroidis
lors de leur avancement, par l'intermédiaire de rouleaux
presseurs appropriés jusqu'au wagon 20 portant une presse
à quatre directions 21, le train étant toujours
immobilisé. Le refroidissement de la soudure pourrait se
faire dans un tunnel à eau monté dans un wagon fermé. En
fonction de la productivité, on déterminera si le tunnel
à eau est installé à une longueur ou à deux longueurs
standard de rails courts de la soudeuse-ébavureuse. La
température de la soudure est mesurée à la volée, par un
pyromètre, installé le long du convoyeur, à hauteur du
tunnel à eau.
En fonction de la température mesurée, le cycle de
refroidissement est enclenché ou un temps d'attente est
instauré. Le refroidissement de la soudure à température
ambiante est nécessaire pour pouvoir effectuer les
opérations de finition et contrôler l'alignement des deux
rails courts au niveau de la soudure. La presse à quatre
directions 21 est équipée d'un système de mesurage laser,
pouvant contrôler les alignements dans les plans vertical
et horizontal sur des longueurs jusqu'à trois mètres. La
presse est mobile à l'intérieur du wagon 20 et
l'opérateur positionne la machine jusqu'au moment où la
soudure se trouve dans l'axe de celle-ci. Un premier
cycle de mesurage est effectué et le résultat sous forme
de deux graphiques est représenté sur un moniteur. En
fonction de ce résultat, l'opérateur effectue les
opérations de redressages vertical et horizontal
nécessaires pour obtenir un alignement correspondant aux
tolérances requises. Après le cycle de redressage, un
nouveau cycle de mesurage est effectué. Si la soudure
reste hors tolérance, un nouveau cycle de redressement
est fait.
Après les opérations de mesurage et de
redressement, le rail avec la soudure est transporté sur
le convoyeur central vers le wagon fermé qui contient la
meuleuse automatique de finition 24 des soudures et un
système de mesurage laser, couplé à la meuleuse et
pouvant contrôler les alignements dans les plans vertical
et horizontal sur des longueurs jusqu'à 3 mètres. La
machine est mobile et l'opérateur positionne la machine
jusqu'au moment où la soudure se trouve dans l'axe de
celle-ci. Après avoir effectué le cycle de meulage,
l'opérateur déplace la machine jusqu'au moment où la
soudure se trouve dans l'axe du système de mesurage et
effectue un cycle de mesurage de la longueur requise.
Dans des cas exceptionnels où les résultats ne seraient
pas concluants, une correction par meulage peut être
effectuée.
Après le meulage et le contrôle final, chaque
soudure a subi toutes les opérations de finition et est
déplacée sur le convoyeur central jusqu'au moment où
l'extrémité du long rail soudé touche le sol à l'endroit
prévu lors du positionnement du train de soudage sur la
voie. Le rail est déplacé dans une goulotte de pose 27
assurant un guidage vertical et horizontal.
Le long rail soudé obtenu par soudage des rails
courts 7 à partir du wagon 6 peuvent être positionnés
dans la voie ou en dehors de la voie.
Pendant toutes les phases de la production,
décrites jusqu'à présent, le rail soudé est déplacé par
des rouleaux presseurs, tandis que le train de soudage
est resté immobilisé sur la voie.
Une fois que le long rail soudé touche le sol et
est relié à la voie à renouveler ou à la voie provisoire,
aux moyens de pinces auto-serrantes, le rail soudé est
maintenu immobile et c'est le train de soudage qui se
déplace. Les opérations effectuées dans les wagons du
train restent les mêmes qu'auparavant.
L'utilisation de pinces auto-serrante qui est
généralement nécessaire en début d'intervention sur une
voie n'est pas indispensable dans la suite de la pose
d'un rail long.
En effet, le poids propre d'un rail sur une
longueur de cent ou deux-cent mètres est généralement
suffisant en soi pour assurer le maintien stable de ce
rail le long de la voie pendant le déplacement du train.
Lors de la pose, le mouvement du rail le long du
train pendant que ce train est déplacé peut
éventuellement être assisté par les galets presseurs
ayant un mouvement synchronisé avec le déplacement du
train.
Durant toute l'exploitation, le train a un
mouvement sensiblement séquenciel, dans lequel il avance
à faible vitesse d'une longueur de rail, puis
s'immobilise pour procéder à la soudure du rail court
suivant.
Dans l'exemple des figures, la locomotive 1 est
principalement destinée à acheminer le train sur le site
où il intervient. Ce train est avantageusement prévu
automoteur, à marche lente, pour permettre son
déplacement à faible vitesse et son immobilisation avec
une précision de positionnement satisfaisante, sans
intervention de la locomotive 1 lorsqu'il est sur site.
La mise en oeuvre d'un train automoteur prévu pour
des déplacements à faible vitesse, en association avec
des postes mobiles longitudinalement, comme par exemple
le poste de la soudeuse-ébavureuse permet de réaliser un
avancement séquenciel avec un rythme relativement élevé.
En effet, le positionnement du train automoteur présente
une précision importante lorsqu'il s'immobilise, et
chaque poste qui est mobile longitudinalement par rapport
au wagon qui le porte peut rapidement être positionné par
rapport au rail sur lequel il doit intervenir, sans qu'il
soit nécessaire de réajuster la position de l'ensemble du
train.
Il est à noter que les rouleaux-presseurs
motorisés, montés en aval de la soudeuse-ébavureuse sont
reprogrammés en déclenchant les rouleaux moteurs et en
diminuant la pression sur le rouleau-presseur de façon à
changer la fonction dans une fonction de guidage et de
freinage du rail soudé tenant compte des dévers et
gradients de la ligne. Avantageusement, ces systèmes de
guidage et de déplacement des rails comprennent un galet
de base tournant autour d'un axe horizontal, sur lequel
roule le rail, deux galets latéraux entourant le rail et
tournant autour d'axes verticaux, et un galet presseur,
situé au niveau de la face supérieure du rail et dont la
pression qu'il peut exercer peut être pilotée.
Après la description qui vient d'être faite, on
constate que le procédé de soudage proposé par
l'invention et son train de mise en oeuvre présentent de
nombreux avantages par rapport à l'état de la technique.
L'invention présente l'avantage de nécessiter un
personnel de production et d'entretien qualifié réduit.
Tenant compte des moyens mis en oeuvre telle que
l'automatisation poussée, un système de contrôle de
qualité, de la traçabilité complète que l'invention
procure, la mise en place d'une équipe réduite de
personnel qualifié est justifié et rentable, ce qui n'est
pas le cas pour les procédés de soudage selon l'état de
la technique, pour lesquels les équipes sont hétérogènes
en fonction des endroits de travail. La traçabilité de
chaque soudure est possible, tant pour les paramètres
métallurgiques, au niveau du poste de soudeuse-ébavureuse,
que pour les paramètres géométriques, au
niveau de la redresseuse et de la meuleuse. L'invention
permet une production très élevée, d'une part assurée par
les moyens mis en oeuvre et d'autre part par la continuité
et la qualification du personnel. Le travail se fait en
endroits clos, c'est-à-dire dans des wagons fermés et
chauffés, indépendamment des conditions climatiques.
L'invention assure une meilleure qualité métallurgique
des soudures, garantie par des moyens de réglage et de
contrôle des différents paramètres de soudage et la
puissance hydraulique de la machine, assurant un forgeage
optimal des soudures. L'invention garantit également une
géométrie et un alignement parfait des soudures sur des
longues distances, avec des tolérances d'alignement les
plus strictes pour des lignes à grande vitesse, grâce à
la présence d'une presse hydraulique à quatre directions
avec système de mesurage laser intégré, pouvant contrôler
l'alignement des soudures dans deux plans sur des
distances jusqu'à trois mètres de longueur et d'une
meuleuse automatique copiant et reliant parfaitement le
profil des deux rails soudés sur une distance jusqu'à un
mètre.
Un avantage majeur offert par l'invention réside
dans la possibilité de souder des rails en longueur
infinie, supprimant la nécessité de relier les longs
rails soudés par des soudures aluminothermiques dans la
voie. L'alimentation de la ligne de production se fait à
partir de wagons transportant les rails courts entre le
laminoir du fournisseur et le chantier, sans déchargement
préalable des rails courts avant soudage de la voie. Il
n'y a pas de pose préalable des rails à souder sur les
assises des traverses de la voie pour assurer un
alignement minimal des bouts des rails avant soudage.
L'invention permet d'adapter la position des
machines à la longueur standard des rails courts, pouvant
varier entre 18 mètres et 120 mètres ou plus, en
changeant la longueur ou la position des wagons
intercalaires pour assurer le fonctionnement de toutes
les machines de la ligne en temps masqué. Les machines
individuelles sont posées sur des voies, fixées sur les
planchers des wagons, autorisant leur positionnement
exact envers les soudures à traiter. L'invention garantit
une autonomie complète du train de soudage au point de
vue d'alimentation en énergie électrique, hydraulique et
pneumatique. L'invention prévoit un atelier de réparation
et un stock de pièces de rechange. L'invention assure une
autonomie complète du train de soudage, pouvant se
déplacer sur tous les réseaux répondant au gabarit et à
l'écartement de la voie. Il est possible de transporter
le train de soudage vers d'autres continents dans la
version « conteneurs standardisés ».
Selon l'invention, la soudeuse utilisée qui est
visible sur les figures 2 à 4 est prévue pour réaliser
des soudures par étincelage. Elle comprend deux parties
25, 26 l'une étant mobile longitudinalement par rapport à
l'autre grâce à deux vérins 27 reliant ces deux parties,
ces vérins étant alimentés par un système hydraulique de
forte puissance. Cette soudeuse est aussi globalement
mobile longitudinalement sur des rails 28 équipant le
wagon qui la porte. Chaque partie 25, 26 de cette
soudeuse comprend des moyens de positionnement et de
fixation du rail qu'elle reçoit. L'une de ces deux
parties peut être déplacée avec précision verticalement
et transversalement par rapport à l'autre, de manière à
ajuster l'alignement des deux rails à souder, ce
mouvement relatif est par exemple rendu possible par un
système à excentriques.
La soudure par étincelage est réalisée par
application d'un courant électrique traversant les rails,
puis par rapprochement rapide des deux extrémité de rails
sous une pression importante, ce courant électrique étant
généré par un transformateur repéré par 29.
Lorsque les rails sont mis en position, c'est-à-dire
alignés l'un par rapport à l'autre, et séparés par
un entrefer de faibles dimensions, le cycle de soudage
peut débuter. Ce cycle comprend éventuellement plusieurs
étapes préliminaires prévues pour préchauffer les
extrémités de rails à souder. Le cycle de soudage en soi
consiste à appliquer un courant électrique traversant
l'entrefer, ce qui en élève la température mais génère
une perte de matière par projections. Cette perte de
matière est compensée par une avance lente d'une partie
de la machine par rapport à l'autre.
Cette avance lente a lieu sur une course pouvant
atteindre vingt à vingt-cinq millimètres pour l'ensemble
d'un cycle de soudure, et elle est asservie sur
l'intensité du courant électrique traversant
effectivement les rails. Si cette intensité atteint une
valeur trop élevée, la vitesse d'avance est réduite,
voire inversée, et si cette intensité devient trop faible
cette avance est augmentée.
Cette avance lente qui a lieu en début du cycle de
soudage est avantageusement gérée par automate pilotant
le système hydraulique qui est associé à la soudeuse et
les vérins 27, en fonction de l'intensité du courant.
Ce courant électrique produit une fusion des
extrémités des rails qui atteignent ainsi une température
satisfaisante en un temps valant environ deux minutes.
Lorsque cette température est atteinte, la machine est
commandée pour que son système hydraulique rapproche les
deux moitiés en appliquant un effort de l'ordre de
soixante tonnes, ce qui produit un soudage par forgeage
ayant une résistance mécanique élevée.
Les organes de positionnement des rails dans cette
soudeuse, comprennent des références pour assurer la mise
en conformité géométrique des rails, ainsi que des mords
ou autres dispositifs de serrage prévus pour le maintien
de ces rails, dans chaque partie 25, 26.
Avantageusement, la prise de référence est réalisée
d'une part au niveau de la face de roulement 30 du rail,
c'est-à-dire la face supérieure prévue pour recevoir les
roues d'un train, et d'autre part sur la face latérale
active 31, c'est-à-dire la face contre laquelle le flanc
d'une roue de train est susceptible de prendre appui, ce
qui est représenté schématiquement sur la figure 5.
Cette disposition particulière pour la mise en
conformité permet d'annuler l'effet des dispersions de
dimensions de la section des rails à souder sur leur
alignement. Malgré une différence importante dans les
dimensions de la section de deux rails à souder, la bande
de roulement 30 et la face active 31 du rail qui sont ses
deux parties fonctionnelles sont ainsi dans le
prolongement l'une de l'autre.
Avantageusement, les deux rails sont soudés avec un
léger angle, ayant une valeur prédéterminée, dans le plan
vertical. Le rail soudé pointe légèrement vers le haut au
niveau de la soudure, pour être remis sensiblement
horizontal après l'opération de redressage. Compte tenu
d'un effet dit de mémoire de la soudure, dans la vie du
rail, celui-ci tend à reformer un léger angle, ce qui
contrecare l'effet du passage des trains qui tend à
enfoncer le rail vers le sol au niveau de la soudure.
Après le soudage, l'angle formé par les deux rails
peut valoir par exemple cinq à six dixièmes de
millimètres, sur une distance de un mètre s'étendant de
part et d'autre de la soudure. Cet angle est ramené à une
valeur beaucoup plus faible à l'issue des opérations de
soudage et de meulage.
Selon l'invention, lorsque le train avance pour
poser le rail, le déplacement du rail par rapport au
train est assisté par des galets presseurs qui sont
disposés notamment de part et d'autre du poste de
soudure. Ceci contribue à réduire les efforts
longitudinaux appliqués à la soudure qui vient d'être
réalisée pour éviter de dégrader ses qualités mécaniques.
La mise en oeuvre de ces galets presseurs qui
déplacent le rail par rapport au train contribue
également à réduire l'effort de traction qui doit être
développé pour le déplacement du train par rapport au
sol.
Selon l'invention, après réalisation de la soudure,
l'alignement des rails soudés est mesuré pour être
éventuellement redressé dans un poste 21 incluant des
organes de mesure et une presse, représenté de façon plus
détaillée sur les figures 6 et 7.
Ce poste 21 est également mobile longitudinalement
sur des rails 32 équipant le wagon qui le porte pour
pouvoir ajuster sa position longitudinale par rapport à
la soudure.
Il comprend une règle de référence 33 qui s'étend
horizontalement parallèlement à l'axe longitudinal des
rails sur une longueur valant par exemple trois mètres,
et le long de laquelle une tête de mesure 34 se déplace
pour déterminer le défaut d'alignement des deux rails
d'une part dans un plan horizontal, et d'autre part dans
un plan vertical. Cette tête 34 est équipée de moyens de
mesure laser permettant des mesures d'un niveau de
précision le plus élevé possible.
Comme visible dans les figures 6 et 7, cette règle
33 est montée à l'intérieur du poste 21 qui inclut
principalement une presse à quatre axes capable de
redresser le rail dans le plan vertical et dans le plan
horizontal, selon les deux directions.
Ce poste comprend deux ablots A1, A2, qui sont des
appuis supportant le rail de part et d'autre de la
soudure. Ces deux appuis ont chacun une forme de C ouvert
vers le haut, de telle sorte qu'ils peuvent exercer une
réaction sur le rail transversalement dans les deux
directions horizontales et dans une direction verticale.
Ce poste comprend dans sa partie centrale un vérin
à double effet 35, disposé horizontalement pour actionner
un marteau. Il comprend également deux vérins verticaux
et 36 et 37 sont disposés verticalement pour actionner un
marteau soit de haut en bas, soit de bas en haut.
Cette presse quatre axes est alimentée par un
groupe hydraulique non représenté, de manière à pouvoir
développer des efforts pouvant atteindre cent-vingt
tonnes dans le plan horizontal, et deux cent cinquante
tonnes dans la direction verticale. Elle est pilotée par
un automate ou par un opérateur pour que les vérins
actionnent le marteau afin d'appliquer à la soudure des
efforts dont l'intensité dépend du défaut d'alignement
qui est mesuré au niveau de la tête 34. Le système de
mesure étant intégré à la presse dans le poste 21, il est
ainsi possible, le cas échéant de réaliser plusieurs
passes de redressage en réalisant une mesure entre chaque
passe, de manière à atteindre un alignement très précis
des deux rails.
Cette presse comprend encore deux ablots
supplémentaires, non représentés, destinés à être placés
en partie supérieure du rail de part et d'autre de la
soudure, et prévus pour être utilisés lorsque le vérin
vertical inférieur est actionné.
Le poste de meulage du train selon l'invention
comprend également un système de mesure de précision,
pour améliorer encore l'alignement des deux rails par
meulage, éventuellement en plusieurs passes. Ce système
de mesure permet de réaliser une dernière mesure de
l'alignement, correspondant par exemple à un contrôle de
qualité avant l'installation du rail sur la voie.
Cette opération de redressage ainsi que l'opération
de meulage rendent possible la réalisation de soudures de
rails pour des lignes à grande vitesse, dans lesquelles
les tolérances possibles sont beaucoup plus exigeantes
que pour les lignes classiques. A titre d'exemple, la
tolérance d'alignement pour une ligne classique est de
deux dixièmes sur une distance de un mètre, alors que la
tolérance pour une ligne grande vitesse est de deux
dixièmes sur une distance de trois mètres.