L'invention concerne une planche de glisse creuse.
Elle pourra notamment être mise en oeuvre pour la fabrication de planche de glisse sur l'eau
telles qu'un surf des mers.
Les planches de glisse sont généralement des objets pleins, même lorsqu'il s'agit de
flotteurs qui doivent présenter un rapport poids/volume inférieur à celui de l'eau. Pour obtenir
une planche légère, on utilise généralement une technologie de fabrication composite dans
laquelle la planche comporte un noyau interne qui est formé d'un matériau léger et qui est
recouvert d'un matériau externe rigide donnant à la planche sa forme et sa rigidité.
Pour obtenir des planches encore plus légères, il est connu d'utiliser des technologies dans
lesquelles la planche obtenue est creuse.
De telles planches sont en principe beaucoup plus légères que les planches traditionnelles,
ce qui présente de nombreux avantages, et ce qui permet notamment d'adopter un style de
conduite de la planche beaucoup plus vif. Avec ce nouveau style de conduite. l'utilisateur est
conduit à demander un nouveau type de comportement dynamique de la planche.
Dans ce but, l'invention propose une planche de glisse creuse comportant une coque
externe qui délimite au moins une cavité interne, caractérisée en ce qu'elle comporte au moins
une masselotte d'inertie.
L'invention sera mieux comprise en se référant à la description ci-dessous et aux dessins en
annexe qui lui sont rattachés, parmi lesquels :
- les figures 1 à 5 illustrent, en vue schématique de dessus, différentes zones possibles
pour le placement de la ou des masselottes en vue d'améliorer le comportement
dynamique de la planche ;
- les figures 6 à 9 illustrent, en coupe par un plan transversal, quatre modes de
réalisation de l'intégration d'une ou de plusieurs masselottes dans un flotteur creux ;
- la figure 10 est une vue agrandie d'un détail de la figure 9.
L'invention va être plus particulièrement décrite dans le cadre d'un flotteur de surf des
mers, mais elle pourra être mise en oeuvre pour d'autres planches de glisse creuses.
Sur les figures 1 à 5, on a illustré de manière schématique et en vue de dessus, des flotteurs
de surf 10 sur lesquels on a représenté différentes zones 24 possibles pour le positionnement
de masselottes destinées à modifier l'inertie et donc le comportement dynamique de la planche
sur l'eau.
Ces zones ont été déterminées plus particulièrement pour une planche entièrement creuse,
c'est-à-dire une planche 10 dont la coque délimite une cavité interne 11 qui s'étend sur presque
toute la longueur et presque toute la largeur de la planche. Comme cela est montré plus en
détail sur les figures 6 à 10, une telle planche 10 peut par exemple être construite en
assemblant deux demi-coques 12, 14 l'une à l'autre par collage. Chaque demi-coque 12, 14 est
par exemple formée d'un matériau sandwich comprenant deux peaux externes 16. chacune
composée de couches de tissus de fibres imprégnées de résine thermodurcissable, les deux
peaux 16 encadrant une âme 18 en matériau très léger tel que de la mousse ou un matériau en
nid d'abeille. Chaque demi-coque présente une épaisseur de l'ordre du centimètre et est
conformée dans un moule pour prendre la forme, respectivement, du pont 12 et de la carène
14 du flotteur. Les deux demi-coques sont assemblées par un joint de colle le long de leur plan
de joint 20 qui suit le bord périphérique de la planche. De manière connue, la planche ainsi
construite peut comporter au moins un raidisseur, notamment un raidisseur longitudinal 22
réalisé sous la forme d'une cloison verticale qui s'étend dans la cavité 11 le long de l'axe
longitudinal central de la planche en reliant les deux demi-coques 12, 14 l'une à l'autre. Une
planche 10 construite selon ce principe est par exemple décrite dans le document US-3.514.798.
Par rapport à une construction traditionnelle de planche pleine comportant un noyau de
mousse entouré d'une couche externe de tissus de fibres imprégnées de résine, une
construction creuse permet de passer d'un poids d'environ 3kg à un poids d'environ 2 kg pour
une planche de surf de même forme et présentant des caractéristiques mécaniques
équivalentes ou supérieures. Ce gain de poids, pouvant être supérieur à 30 %, permet de
changer de manière radicale le comportement de la planche sur l'eau, et se traduit notamment
par une plus grande vitesse et par une plus grande vivacité de la planche. Cependant, dans
certaines conditions de vagues, et pour la réalisation de certaines figures, il est apparu qu'une
planche creuse munie de masselottes judicieusement positionnées pouvait donner d'encore
meilleurs résultats.
Sur la figure 1, on a illustré la possibilité de disposer deux masselottes d'inertie 24 sur les
côtés flotteur, longitudinalement au niveau du point milieu du flotteur ou légèrement en avant
de celui-ci. Avec cette configuration, on augmente de manière non négligeable le moment
d'inertie en rotation autour de l'axe longitudinal de la planche. Un résultat optimal est obtenu
en utilisant deux masselottes ayant chacune un poids inférieur à 100 grammes, de préférence
de l'ordre de 50 grammes. On voit donc que, au global, on conserve un poids largement
inférieur à celui d'une planche de surf traditionnelle. Le léger ajout de poids ne pénalise pas
les qualités de vitesse et de maniabilité de la planche creuse, mais le surcroít d'inertie en roulis
permet de mieux contrôler la prise de carres, donc de mieux contrôler la planche en virages.
Sur la figure 2, on a illustré la possibilité de disposer une masselotte 24 dans une zone
située près de l'extrémité arrière de la planche, cette zone pouvant aller jusqu'à la zone d'appui
du pied arrière du surfeur. En disposant une masselotte dans cette zone, la planche gagne en
stabilité mais aura tendance à perdre en vitesse
Sur la figure 3, on a illustré la possibilité de disposer une masselotte 24 dans la zone qui
correspond à la zone d'appui du pied avant du surfeur. Cette zone correspond sensiblement à
la zone du centre de gravité de la planche. Ici, la masselotte sera d'un poids inférieur à 200
grammes, de préférence compris entre 100 et 150 grammes. Avec, cette position de la
masselotte, la planche est légèrement moins vive qu'une planche sans masselotte, ce qui
pourra faciliter le contrôle de la planche dans certaines conditions. De plus, le surcroít de
poids, et donc d'inertie, permet à la planche de conserver plus facilement de la vitesse en fin
de manoeuvre.
Une autre possibilité, représentée à la figure 4, consiste à disposer une masselotte d'inertie
24 longiligne répartie sur une partie au moins de la longueur de chacun des bords de la
planche. A l'extrême, la masselotte 24 pourra ainsi s'étendre sur toute la périphérie de la
planche. Bien entendu, la masse globale des masselottes ainsi réparties doit rester relativement
faible, et on aura donc tout avantage à utiliser comme masselotte un cordon de mousse.
Avantageusement, on pourra prévoir que l'assemblage des deux demi-coque 12, 14 soit réalisé
à l'aide d'une résine adhésive moussante, et que la masselotte périphérique 24 soit réalisée à
l'aide du même matériau, éventuellement au cours de la même opération en faisant en sorte
que le joint de collage "déborde" vers l'intérieur de la cavité interne 11 de la planche.
A la figure 5, on voit qu'il est aussi possible de disposer la masselotte 24 dans une zone
avant de la planche. Cette possibilité pourra notamment être exploitée pour des planches
relativement longues destinées à la pratique du surf dans des vagues hautes.
Bien entendu, en fonction des résultats recherchés, on pourra être amené à déterminer
d'autres positions préférentielles pour la ou les masselottes. On pourra aussi combiner
plusieurs positions de masselottes, notamment plusieurs des positions qui sont décrites plus
haut.
Sur les figures 6 à 10, on a illustré divers modes de constructions de ces masselottes.
Comme illustré à la figure 6, la masselotte 24 peut être constituée d'un bloc de matière fixé
sur une des faces de la cavité interne 11. La matière utilisée pourra être une matière dense, par
exemple un bloc de résine, auquel cas la masselotte 24 sera de petite taille, et l'ajout de masse
sera alors parfaitement concentré, tant dans son positionnement horizontal dans le plan de la
planche que selon la direction verticale dans le sens de l'épaisseur de la planche. A l'inverse, la
masselotte pourra être constituée par un matériau peu dense tel qu'un bloc de mousse, auquel
cas la masselotte sera de plus grande dimension. Dans l'exemple de la figure 6, la masselotte
ne fait pas la liaison en hauteur entre le pont et la carène, et il est donc possible de la fixer soit
du côté du pont 12, soit du côté de la carène 14 (comme illustré). Bien entendu, le choix de tel
ou tel positionnement aura des incidences sur le comportement de la planche.
Dans l'exemple de la figure 7, la masselotte 24 s'étend au contraire sur toute la hauteur de
cavité interne et elle peut former, en plus de son rôle de modification de l'inertie de la planche,
un renfort entre le pont 12 et la carène 14 pour limiter l'apparition d'enfoncements. Dans ce
cas, compte tenu du poids limité de la masselotte, le matériau utilisé sera de préférence une
mousse ou un matériau en nid d'abeille. Un tel mode de réalisation sera par exemple utilisé
pour les planches les moins épaisses, ou lorsque la masselotte 24 est disposée dans une zone
de faible épaisseur de la planche, comme par exemple dans le cas des modes de réalisation des
figures 2 et 5.
Dans l'exemple de la figure 8, la planche est du type comportant un raidisseur longitudinal
interne 22, et les masselottes 24 sont disposées au voisinage des flotteurs, comme dans les
exemples de réalisation des figures 1 et 4. Ici. la masselotte peut par exemple être réalisée
avec un bloc de mousse rigide taillé à forme adéquate, ou il peut s'agir d'un bloc de mousse
que l'on laisse s'expanser à l'intérieur de la planche au moment de l'assemblage des deux
demi-coques 12, 14.
Dans l'exemple de la figure 9, dans laquelle on peut voir que la planche comporte trois
raidisseurs longitudinaux 22, la masselotte 24 est directement intégrée dans la structure de
l'une des demi-coque. En l'occurrence, comme le montre le détail de la figure 10, la demi-coque
présente une structure sandwich et la masselotte 24 est intégrée dans l'âme 18, entre les
deux peaux 16 du sandwich. La masselotte 24 peut par exemple être formée d'une feuille de
matériau dense, éventuellement une feuille métallique. Dans l'exemple illustré, la masselotte
est située du côté intérieur de l'âme qui est le plus proche de la cavité 11. On peut prévoir
aussi que la masselotte soit agencée du côté extérieur de l'âme, ou encore que la masselotte
s'étende sur toute l'épaisseur entre les deux peaux 16. Bien entendu, une telle construction
peut être prévue aussi bien sur la carène 14 que sur le pont 12, et la masselotte 24 peut être
agencée transversalement au centre ou au contraire sur les côtés de la planche.
Bien entendu, d'autres modes de réalisation sont possibles pour la construction de la ou des
masselottes.
Dans tous les cas, la masselotte selon l'invention ne devra pas être confondue avec un
renfort et un raidisseur classique, desquelles elle se démarque, outre par sa fonction, par son
positionnement et par son poids qui en règle générale ne dépassera pas 200 grammes. La
planche de glisse ainsi proposée est donc originale, notamment en ce sens que l'invention
permet de modifier de manière sensible le comportement d'une planche creuse, en conservant
une très grande partie des qualités intrinsèques dues à la légèreté de ces planches creuses.