La présente invention est relative à une torche à
plasma, destinée à l'excitation d'un gaz en vue de son
analyse.
L'invention se rapporte également à une installation
d'analyse d'un gaz utilisant une telle torche à plasma.
Actuellement, les techniques d'analyse des gaz sont des
techniques indirectes, telles que la filtration, l'hydrolyse
ou le barbotage, selon lesquelles les impuretés dont il
s'agit de déterminer la concentration sont extraites du gaz
avant analyse.
Ainsi, par exemple, la technique d'analyse par
filtration utilise une membrane de filtration du gaz à
analyser en vue de retenir les impuretés qu'il contient. Ces
dernières sont ensuite dissoutes dans une solution acide,
puis analysées, par exemple par spectrométrie, en vue d'en
déterminer la nature et la concentration.
Ces techniques conventionnelles d'analyse présentent un
certain nombre d'inconvénients.
Tout d'abord, en raison de leur nature, et en
particulier de la présence d'une étape d'extraction des
particules à analyser, ces techniques ne sont pas adaptées
pour permettre une analyse en continu de la qualité d'un
gaz.
En outre, elles fournissent des résultats relativement
imprécis. En effet, ces techniques permettent seulement
d'obtenir une valeur de concentration moyenne correspondant
au montant total du prélèvement. Elles ne permettent donc
pas la détection de variations instantanées des
concentrations.
De surcroít, certaines particules d'impuretés sont
susceptibles de se présenter sous la forme de composés
volatiles qui ne peuvent être extraits du gaz à l'aide de
telles techniques. Le résultat fourni est ainsi susceptible
d'être sous-estimé.
Enfin, ces techniques engendrent un risque non
négligeable de contamination du gaz et nécessitent un
équipement relativement complexe.
On a tenté de palier ces inconvénients en utilisant une
technique d'analyse directe des gaz.
Selon cette technique, un échantillon gazeux à analyser
est introduit dans une source thermique, tel qu'un plasma,
capable de dissocier en atomes libres les espèces chimiques
présentes dans l'échantillon, puis d'exciter et
éventuellement d'ioniser les atomes obtenus. Ces atomes
excités sont ensuite détectés à partir de la mesure des
différentes longueurs d'ondes qu'ils émettent, ou, s'ils
sont ionisés, à partir de la mesure de leur masse.
Bien que cette technique permette l'analyse en continu
d'un gaz, elle présente également un certain nombre
d'inconvénients, notamment en raison des mouvements de
recirculation de gaz engendrés sous l'action de forces de
LORENTZ au voisinage de l'inducteur utilisé pour générer le
plasma.
Ces mouvements de recirculation vont entraíner le gaz
vers la périphérie du plasma et provoquer le dépôt des
produits de décomposition sur la torche et donc une
pollution néfaste de celle-ci gênant la détection optique,
ainsi qu'une modification du transfert d'énergie entre la
bobine d'induction et le plasma.
Par ailleurs, le gaz passant dans cette zone
périphérique subit une excitation moindre, ce qui contribue
à dégrader la précision de la mesure.
Les travaux menés à bien par la Demanderesse sur ce
sujet ont par ailleurs démontré que selon la nature du gaz à
analyser (par exemple selon sa nature diatomique ou non), on
observe un risque important de soufflage du plasma lors de
l'introduction du gaz à analyser dans ce plasma.
Le but de l'invention est de palier les inconvénients
précités.
Elle a donc notamment pour objet une torche à plasma
pour l'excitation d'un gaz en vue de son analyse, comprenant
un injecteur configuré sous la forme d'un tube principal
destiné à être raccordé à une source d'alimentation en gaz à
analyser, et un manchon cylindrique externe à double paroi,
coaxial à l'injecteur, et délimitant entre ses parois
consécutives interne et externe un canal annulaire
cylindrique d'alimentation en un gaz plasmagène destiné à
être raccordé à une source d'alimentation correspondante en
vue de la production d'un plasma en sortie dudit manchon, se
caractérisant en ce que ledit injecteur est de diamètre
variable.
La torche à plasma suivant l'invention peut en outre
comporter une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
- le diamètre de l'injecteur peut varier selon au moins
deux valeurs par l'adoption de la configuration suivante :
l'injecteur est formé d'au moins deux tubes coaxiaux, l'un
interne et l'autre externe, le tube interne étant apte à
coulisser verticalement à l'intérieur du tube externe ;
- selon un des modes de réalisation de l'invention, le
diamètre du tube d'injection est situé dans la gamme allant
de 0,8 à 3 mm ;
- selon un des modes de réalisation de l'invention, le
diamètre du tube d'injection est situé dans la gamme allant
de 1,3 à 2 mm ;
- ledit injecteur comporte un tube additionnel
extérieur, coaxial au tube principal et délimitant deux
canaux coaxiaux interne et externe destinés respectivement
l'un à l'alimentation de la torche en gaz à analyser et
l'autre à l'alimentation de la torche en un gaz de guidage
dudit gaz à analyser dans le plasma ;
- ledit gaz plasmagène et/ou le ledit gaz de guidage
comportent de l'argon ou de l'hélium ou tout autre gaz
susceptible de créer un plasma, ou un mélange de tels gaz;
- la paroi externe du manchon constitue la paroi externe
de la torche;
- la torche comporte un bobinage disposé au voisinage de
la tranche d'extrémité de la paroi externe de la torche et
raccordée à une source de courant à haute fréquence en vue
de la création, sur le trajet du gaz plasmagène, d'un champ
électromagnétique et de créer dans celui-ci ledit plasma ;
- la torche comporte en outre un tube cylindrique
intermédiaire, coaxial audit manchon et situé à l'intérieur
du manchon, entre sa paroi interne et sa paroi externe, le
tube cylindrique intermédiaire et la paroi externe du
manchon délimitant un canal d'alimentation en un gaz de
protection de la surface interne de la paroi externe de la
torche contre des dépôts solides ;
- ledit canal d'alimentation en gaz de protection
constitue un canal d'alimentation en un gaz contenant un
composé chimique adapté pour réagir avec les dépôts solides
susceptibles de se former sur la paroi externe de la torche
pour former un composé volatile.
L'invention a également pour objet une installation
d'analyse d'un gaz, caractérisée en ce qu'elle comporte une
torche à plasma telle que définie ci-dessus, reliée à une
source d'alimentation en gaz à analyser, à une source
d'alimentation en gaz plasmagène et avantageusement
également à une source de gaz de guidage du gaz à analyser
dans le plasma engendré en sortie de la torche dans le gaz
plasmagène, et des moyens de détection optique aptes à
mesurer l'intensité lumineuse émise par les impuretés
présentes dans le plasma, reliés à une unité de traitement
comportant des moyens de calcul de la concentration en
impuretés à partir de la valeur de l'intensité lumineuse
mesurée et d'au moins une valeur de référence prédéterminée,
stockée dans une mémoire associée à ladite unité de
traitement, et obtenue par étalonnage préalable.
Selon une caractéristique particulière, l'installation
comporte une unité d'élaboration d'échantillons étalons, qui
comprend :
- une source de solutions de sels dissous de un ou
plusieurs éléments ;
- une unité de nébulisation ;
- une unité de désolvatation ;
une sortie de l'unité d'élaboration étant reliée au
canal d'alimentation en gaz à analyser de la torche.
D'autres caractéristiques et avantages ressortiront de
la description suivante, donnée à titre d'exemple, et faite
en référence aux dessins annexés sur lesquels :
- la figure 1 représente une vue schématique en coupe
axiale d'une torche à plasma suivant l'état de la technique;
- la figure 2 représente une vue en coupe axiale
partielle d'un injecteur à diamètre variable selon
l'invention par adoption de deux tubes concentriques dont le
tube interne est apte à coulisser verticalement dans le tube
externe;
- la figure 3 représente une vue en coupe axiale d'une
torche à plasma suivant l'invention dont l'injecteur permet
l'utilisation d'un gaz de guidage du gaz à analyser dans le
plasma.
- la figure 4 est une vue schématique d'une installation
d'analyse d'un gaz suivant l'invention;
- la figure 5 représente des courbes montrant la
variation de l'intensité lumineuse des particules en
fonction de leur concentration ;
- la figure 6 représente une vue schématique en coupe
axiale d'une torche à plasma conforme à l'invention, qui
incorpore au niveau du manchon un tube intermédiaire,
permettant la mise en oeuvre d'un gaz de protection.
Sur la figure 1, on a représenté une torche à plasma
destinée à dissocier les espèces chimiques d'un gaz
comprenant des impuretés, pour générer des atomes libres et
exciter les atomes ainsi obtenus en vue de la détermination
de la concentration en impuretés.
Par exemple, le gaz à analyser est constitué par un gaz
utilisé dans le domaine de la fabrication des semiconducteurs,
tel qu'un halogène ou un gaz fluoré , et les
impuretés sont constituées par des éléments métalliques tels
que le nickel, le fer, le manganèse...
On voit sur la figure 1 que la torche à plasma, désignée
par la référence générale numérique 10, comprend : un
injecteur central 12 configuré sous la forme d'un tube, un
manchon cylindrique externe 14 à double paroi (28/30) et un
bobinage 16 raccordé à une source de courant à haute
fréquence 18.
La paroi 20 de l'injecteur délimite intérieurement un
canal 26 destiné à être raccordé à une source d'alimentation
de la torche 10 en un gaz à analyser (non représentée sur
cette figure).
On voit donc sur la figure 1 que le manchon 14 comporte
une paroi interne 28 et une paroi externe 30 qui se prolonge
au-delà de l'extrémité libre de la paroi interne 28. Ces
parois sont réalisées en un matériau approprié pour
l'utilisation envisagée, c'est à dire capable de résister à
des hautes températures, par exemple en verre de silice.
Les parois interne et externe du manchon 14 délimitent
entre elles un canal annulaire cylindrique 32 raccordé, en
fonctionnement, à une source d'alimentation en un gaz
plasmagène, par exemple de l'Argon, en vue de la production
d'un plasma en sortie du manchon.
La paroi externe 30 consécutive du manchon forme la
paroi externe de la torche 10 et est équipée, au voisinage
de sa tranche d'extrémité, du bobinage 16. Comme mentionné
précédemment, ce dernier est raccordé à la source de courant
à haute fréquence, de type classique, capable de délivrer au
bobinage un courant à une fréquence comprise entre 5 MHz et
100 MHz.
Sous l'action de la source de courant 18, le bobinage
génère, comme cela est classique, un champ électromagnétique
radialement décroissant en direction de l'axe X-X' de la
torche 10.
Le gaz plasmagène, alimenté par l'intermédiaire du canal
annulaire 32, selon un débit par exemple de
20 litres/minute, est délivré dans une zone dans laquelle la
valeur du champ électromagnétique est sensiblement maximale.
Ce dernier crée un plasma dans le gaz plasmagène par
accélération de ses particules chargées.
Comme mentionné précédemment, et comme représenté sur la
flèche F1 de la figure 1, la plasma présente des mouvements
de recirculation sous l'effet des forces de Lorentz
s'appliquant aux particules chargées. Sous l'effet de ces
forces, la vitesse du gaz est négative dans la zone axiale,
c'est à dire que les particules sont animées d'un mouvement
dirigé vers l'amont de la torche, en considérant le sens
d'écoulement des gaz, qui s'oppose à l'introduction du gaz à
analyser.
Par ailleurs, dans une zone radialement décalée par
rapport à l'axe X-X', ces forces tendent à diriger le gaz à
analyser vers la zone périphérique.
Comme on le voit sur la figure 1, le gaz à analyser est
introduit dans le canal interne d'alimentation 26 selon la
direction représentée par la flèche F2 dans la zone axiale,
à un débit couramment de l'ordre de quelques ml/minute à
quelques centaines de ml/minute.
On voit enfin sur la figure 1 qu'un détecteur
photoélectrique 34 est relié à une unité de traitement 36
effectuant le calcul de la concentration en impuretés dans
le gaz à partir de la valeur de la longueur d'onde du
rayonnement émis par les particules d'impuretés excitées,
comme cela sera décrit en détail par la suite.
On a représenté sur la figure 2 un mode de réalisation
de l'injecteur à diamètre variable selon l'invention.
L'injecteur 12 est ici formé de deux tubes coaxiaux
externe (20) et interne (90), le tube interne 90 étant apte
à coulisser verticalement à l'intérieur du tube externe.
Cet effet coulissant est, pour le mode de réalisation
représenté ici, obtenu à l'aide d'une commande pneumatique
91, agissant sur un micro-vérin 92.
On note aussi sur cette figure la présence d'une pièce
de fixation 93, solidaire de la tige du micro-vérin et du
tube interne 90.
Ce tube interne, mû par le micro-vérin selon le
mécanisme qui vient d'être décrit, peut donc coulisser
verticalement à l'intérieur du tube externe 20.
On conçoit alors que l'injecteur peut selon ce mode de
réalisation adopter deux configurations :
- une position haute du tube interne 90 dont l'extrémité
supérieure est alors ramenée au niveau de l'extrémité
supérieure du tube externe. Le gaz à analyser est injecté et
pénètre alors dans le plasma par le « petit » diamètre du
tube interne de l'injecteur ;
- une position basse du tube interne 90 (un exemple
de telle position basse est représentée figure 2) dont
l'extrémité supérieure est alors positionnée au dessous de
l'extrémité supérieure du tube externe. Le gaz à analyser
est injecté et pénètre alors dans le plasma par le « grand »
diamètre du tube externe de l'injecteur.
L'abaissement de l'extrémité supérieure du tube interne
par rapport à l'extrémité supérieure du tube externe pourra
typiquement être d'un ordre de grandeur de 1 à 2 cm.
Comme il apparaítra clairement à l'homme du métier, on a
représenté ici un injecteur à deux tubes coaxiaux 20 et 90,
permettant de faire varier le diamètre de l'injection selon
deux valeurs, mais on conçoit que l'on peut adopter, sans
sortir à aucun moment du cadre de la présente invention, une
structure à plusieurs tubes coaxiaux (plus de 2), permettant
selon le jeu de coulissement des tubes à l'intérieur du tube
le plus externe, de faire varier le diamètre de l'injection
selon plusieurs valeurs possibles.
On a représenté sur la figure 3 un autre mode de
réalisation de la torche à plasma selon l'invention.
On note que pour le mode de réalisation représenté en
figure 3, la torche comporte ici un injecteur central 12 un
peu particulier qui comporte, conformément à un des modes
avantageux de mise en oeuvre de l'invention précédemment
évoqués, un tube additionnel extérieur 22, coaxial au tube
principal 20, et délimitant ainsi deux canaux coaxiaux
interne et externe destinés respectivement l'un à
l'alimentation de la torche en gaz à analyser et l'autre à
l'alimentation de la torche en un gaz de guidage dudit gaz à
analyser dans le plasma.
Les travaux menés à bien par la Demanderesse ont en
effet démontré qu'une telle configuration est avantageuse
afin de délivrer le gaz à analyser à l'intérieur du tube
interne à la paroi 20, tandis qu'un gaz de « guidage » est
délivré dans l'espace annulaire intermédiaire entre la paroi
additionnelle 22 et le tube principal 20 de l'injecteur.
Le gaz de guidage est délivré selon un débit par exemple
de l'ordre de quelques centaines de ml/minute, et assure
donc le guidage du gaz à analyser dans le plasma P. Ce
guidage s'oppose ainsi à l'action des forces de Lorentz sur
le gaz à analyser en contribuant à éviter que le gaz à
analyser ne soit dévié (i.e faire en sorte que la totalité
de l'échantillon atteigne le plasma).
En outre, et comme représenté par les flèches F3, le gaz
de guidage, dont la composition est parfaitement maítrisée,
étant entraíné vers la périphérie de la torche au lieu du
gaz à analyser, on évite ainsi des dépôts, sur la paroi
externe 30, des particules entrant dans la constitution du
gaz à analyser, en choisissant le gaz de guidage de façon
appropriée. Avantageusement, le gaz de guidage comporte de
l'hélium ou de l'argon ou un mélange de tels gaz.
On conçoit que pour l'invention, l'injection d'un gaz de
guidage à l'intérieur de l'injecteur est optionnelle.
Avantageusement, il est possible d'injecter dans
l'intervalle compris entre le manchon 28/30 et l'injecteur
de la torche, un flux d'argon afin de décaler l'extrémité
proximale du plasma P de la tranche d'extrémité du manchon.
Comme il apparaítra clairement à l'homme du métier, on a
représenté sur cette figure un injecteur tubulaire à double
paroi permettant l'injection du gaz à analyser et d'un gaz
de guidage du gaz à analyser dans le plasma.
Mais pour des raison de lisibilité de la figure, qui on
le voit est relativement chargée, on n'a pas représenté ici
de moyens de faire varier le diamètre d'injection du gaz à
analyser selon l'invention.
On a ainsi représenté un tube 20 simple d'injection du
gaz à analyser, sans par exemple représenter la présence
d'un tube interne 90 coaxial au tube externe 20, et pouvant
coulisser à l'intérieur de ce tube externe 20 (mode de
réalisation de la figure 2). On conçoit en effet qu'une
telle représentation aurait alourdi à l'excès cette figure
3.
La description d'une installation d'analyse d'un gaz va
maintenant être faite en référence à la figure 4.
On voit sur cette figure, que l'installation,
schématiquement représentée, comporte une torche à plasma 54
conforme à l'invention, par exemple similaire à la torche
décrite dans le cadre des figures 1 et 2, associée à un
générateur de courant à haute fréquence 56, et à un
photodétecteur 58 lui-même relié à une unité de traitement
60.
On voit sur cette figure que le manchon cylindrique
externe de la torche 54 est alimenté en Argon (Ar) pour
créer un plasma de préférence à pression atmosphérique ou en
légère dépression.
Par ailleurs, l'injecteur 62, devant permettre
l'introduction dans le plasma du gaz à analyser, est
raccordé à un premier mélangeur 64 comprenant une première
entrée 66 alimentée en un gaz inerte, tel que de l'Argon,
permettant d'augmenter la vitesse d'entraínement du gaz à
analyser, et une deuxième entrée 68 raccordée à la sortie
d'un deuxième mélangeur 70.
Ce dernier comporte une première entrée 72 alimentée en
gaz G à analyser et une deuxième entrée 74 raccordée à la
sortie d'une unité 75 d'élaboration d'échantillons étalons,
unité qui comporte :
- une source 80 de solutions de sels dissous de un ou
plusieurs éléments ;
- une unité 78 de nébulisation ;
- une unité 76 de désolvatation ;
une sortie de l'unité 75 étant reliée au canal
d'alimentation en gaz à analyser de la torche.
L'unité 76 comporte une entrée permettant l'admission
d'aérosols en provenance de l'unité 78.
L'unité 78 comporte par ailleurs une entrée 86 de gaz
permettant l'admission d'un gaz inerte tel que de l'argon.
Pour étalonner l'installation, on introduit les éléments
à doser, à une concentration connue et sous une forme donnée
(liquide, solide ou gazeuse) la plus proche de celle des
éléments à déterminer dans les échantillons de gaz G. Ainsi,
dans un gaz, les éléments polluants peuvent être sous forme
solide ou gazeuse, et plus rarement liquide. On sait par
contre que les particules solides, souvent présentes dans
les gaz chimiques ont une dimension inférieure à un micron.
Pour une telle dimension, ces petites particules sont
rapidement volatilisées et engendrent dans un plasma d'Argon
une intensité lumineuse identique à celle engendrée par des
composés gazeux.
Ainsi à titre illustratif, pour effectuer l'étalonnage
de l'installation en un élément métallique donné, on génère,
à l'aide de l'unité de nébulisation 78, à partir d'une
solution 80 d'un sel de l'impureté métallique considérée, un
aérosol comportant typiquement de la vapeur d'eau, des
solvants, ainsi que les particules en question.
L'arrivée de gaz 86 (par exemple d'argon) transporte cet
aérosol vers l'unité de désolvatation.
Suit alors une opération de désolvatation dans l'unité
76, consistant à chauffer le gaz aérosol pour permettre la
l'évaporation et la condensation de l'eau et du ou des
solvants éventuels (éliminés par une sortie 82 de l'unité
76), permettant ainsi de récupérer un gaz transportant les
particules initialement introduites, maintenant sèches ou
substantiellement sèches, à une teneur maítrisée, fonction
notamment de la concentration des particules dans
l'échantillon 80.
On se reportera, pour plus de détails concernant
l'élaboration d'étalons de particules métalliques par
nébulisation/désolvatation aux documents suivants : C.
Hélou, « Analyse de traces d'éléments dans les gaz par
spectroscopie d'émission utilisant un plasma HF », Thèse de
troisième cycle, Université Claude Bernard, Lyon/France,
1981, ou encore à la publication aux noms de C. Trassy et al
faite dans la revue High Temperature Chemical Processes,
1993, vol. 2, 439-447.
Les échantillons étalons ainsi créés sont entraínés dans
le plasma P par un gaz similaire au gaz G, mais dépourvu
d'impureté, ou encore par de l'Argon.
L'intensité lumineuse émise par les impuretés est
détectée par le photodétecteur 58 (monochromateur et/ou
polychromateur) puis stockée dans une mémoire 84 de l'unité
d'analyse 60.
Après avoir étalonné l'installation, le gaz G est
présenté en entrée du mélangeur 70 et est injecté dans le
plasma P.
L'intensité lumineuse émise par les impuretés du gaz G
est ensuite présentée en entrée de l'unité d'analyse 60.
Cette dernière comporte des moyens de calcul de type
classique, assurant la comparaison entre l'intensité
lumineuse détectée des impuretés à doser et les valeurs de
référence préalablement obtenues et stockées dans la mémoire
84.
La concentration exacte en particules contenues dans le
gaz G est ainsi par exemple obtenue par identification de
l'échantillon dont le signal correspondant présente une
longueur d'onde et une intensité identiques aux valeurs
mesurées à partir du gaz G.
Comme bien connu de l'homme du métier (méthode dite
« des ajouts dosés ») il est également possible, en
variante, de déterminer la concentration C des particules
dans le gaz G à partir du calcul de la fonction liant
l'intensité lumineuse I des particules dans le plasma et la
concentration en particules C dans celui-ci (figure 5).
On sait en effet que pour un gaz dépourvu d'un type
donné de particules, c'est à dire dont la concentration est
nulle, l'intensité lumineuse à la longueur d'onde
correspondante est nulle. Il est ainsi possible de
déterminer la pente de la courbe A liant l'intensité I et la
concentration C à partir d'une seule mesure de l'intensité
lumineuse I1 émise par un gaz pur mélangé à un échantillon
de concentration C1.
On sait par ailleurs que pour des conditions de plasma
identiques, en particulier pour une température de plasma
identique, la pente de la courbe B, obtenue à partir d'un
gaz, liant l'intensité I et la concentration C en impuretés
est identique à celle de la courbe A obtenue à partir du
même gaz à l'état pur.
Ainsi, pour effectuer le dosage du gaz G à analyser,
ayant une concentration inconnue Cp en particules, il suffit
d'ajouter à ce gaz des particules à une concentration C2
connue, prélevées à partir d'un échantillon 80 et de mesurer
l'intensité I2 correspondante. On obtient ainsi la valeur de
la concentration Cp par extrapolation de la courbe B à
l'aide des moyens de calcul de l'unité d'analyse 60.
Les travaux menés à bien par la Demanderesse à l'aide
d'une installation d'analyse telle que celle décrite dans le
cadre de la figure 4, tant dans des cas d'analyse
d'impuretés métalliques dans des gaz à analyser qui étaient
des gaz neutres tels l'argon, ou encore l'hélium ou
l'azote, que dans des cas d'analyse d'impuretés métalliques
dans des gaz triatomiques et plus, on permis de démontrer
qu'il est avantageux d'utiliser, pour des gaz à analyser
mono ou diatomiques, un diamètre de tube d'injection situé
dans une gamme allant de 0,8 à 2 mm, et préférentiellement
de 1,3 à 1,7 mm, tandis que pour des gaz à analyser
triatomiques et plus (tels le silane ou encore l'ammoniac),
un diamètre de tube d'injection situé dans une gamme allant
de 1 à 3 mm, mais préférentiellement de 1,8 à 2,3 mm .
On conçoit que ces gammes de diamètre sont données à
titre indicatif, comme tenant compte de la géométrie globale
du système et des fréquences de fonctionnement utilisées
pour les expérimentations, elles devraient être adaptées si
ces paramètres venaient à être modifiés.
Enfin, et de façon moins détaillée, la figure 6
représente une vue schématique en coupe axiale d'une torche
à plasma conforme à l'invention, incorporant au niveau du
manchon un tube intermédiaire.
La torche représentée figure 6 comporte en effet un tube
intermédiaire 40, coaxial au manchon 42, situé entre les
parois externe et interne du manchon (42A et 42B), le tube
intermédiaire 40 et la paroi externe 42A du manchon
délimitant un canal 45 d'alimentation en un gaz de
protection de la paroi externe (42A) de la torche contre des
dépôts solides.
En outre, la torche représentée sur la figure 6 est
munie d'un bobinage 46 alimenté par une source de courant à
haute fréquence 48 et disposé au voisinage de la tranche
d'extrémité de la torche, et d'un photodétecteur 50 relié à
une unité de traitement 52.
Pour des raisons de lisibilité, on a volontairement
grossi les espacements successifs 42A/40/42B, le tube 40
étant en pratique très proche de la paroi externe 42A de la
torche (ordre de grandeur du mm voire du 1/10e de mm).
Le canal d'alimentation 45 est donc raccordé à une
source d'alimentation en gaz de protection (non représentée)
capable de réagir avec les espèces susceptibles de se
déposer sur la surface interne de la paroi externe 42A de la
torche pour former un composé volatile.
Ainsi à titre d'exemple, si le gaz à analyser comporte
du silane (SiH4), gaz utilisé dans le domaine de la
fabrication des semi-conducteurs, le gaz de protection
comporte du chlore, éventuellement mélangé à de l'argon,
réagissant avec le silicium pour former du SiCL4. Ce dernier
composé étant une espèce volatile, on évite ainsi tout dépôt
à base de silicium.
On note que pour le mode de réalisation représenté en
figure 6, la torche comporte ici un injecteur central 38 un
à double paroi (38A, 38B) pour l'injection d'une part du gaz
à analyser et d'autre part d'un gaz de « guidage ».
On ne commentera pas à nouveau ici la structure
permettant l'injection d'un gaz de guidage au niveau de
l'injecteur.
Ici encore, avantageusement, il est possible d'injecter
dans l'intervalle compris entre le manchon et l'injecteur de
la torche représentée sur la figure 6, un flux d'argon afin
de décaler l'extrémité proximale du plasma P de la tranche
d'extrémité du manchon.