La présente invention concerne de façon générale
le domaine des échafaudages, et elle se rapporte, plus
particulièrement, à un échafaudage roulant donc mobile,
adapté pour des travaux à hauteur faible ou moyenne, à
l'intérieur ou à l'extérieur de bâtiments.
Les échafaudages roulants sont en général
constitués d'une structure modulable en acier ou en
aluminium, comprenant :
- une partie inférieure ou "base", comportant des
stabilisateurs pour immobiliser l'échafaudage
dans sa position de travail, et des roues pour
assurer le déplacement de l'échafaudage au sol,
d'un poste de travail à un autre ;
- une structure verticale, modulable en hauteur,
composée de cadres verticaux formant échelles,
disposés sur deux côtés (généralement les petits
côtés) de l'échafaudage et reliés entre eux par
des diagonales ou croisillons ;
- au moins un plancher de travail, supporté par
les cadres précités, le ou chaque plateau de
travail étant accroché par ses extrémités
respectivement aux cadres opposés, et étant
complété par des garde-corps de protection.
Ces échafaudages roulants sont principalement
classés en fonction de la hauteur maximale de leur
plancher de travail, par rapport au sol. Plusieurs classes
d'échafaudages, soumises à des prescriptions
correspondantes, sont ainsi définies :
- Classe "PIRL" : hauteur plancher de 0 à 1 m
- Classe "PIR" : hauteur plancher de 0 à 2,5 m
- Classe "HD 1004" : hauteur plancher de 2,5 à
12 m
- Autres : hauteur plancher supérieure à 12 m.
Une fois l'échafaudage installé sur le lieu de
travail choisi, l'un des problèmes majeurs pour
l'utilisateur concerne l'accès au plancher de travail. A
cet égard, il convient de considérer non seulement l'accès
pour l'opérateur, mais aussi l'accès pour le transfert de
matériaux divers sur le plancher de travail.
Dans le cas d'échafaudages appartenant à l'une des
classes dont la hauteur de plancher de travail par rapport
au sol est supérieure à 1,7 m, l'accès au plancher de
travail se fait habituellement par l'intérieur de
l'échafaudage. L'opérateur grimpe par les cadres verticaux
formant échelles, et il accède sur le plancher de travail
au travers d'une trappe prévue vers une extrémité de ce
plancher. Si l'échafaudage comporte plusieurs planchers
superposées, disposés par exemple tous les 3 mètres, et
pourvus chacun d'une telle trappe, l'opérateur peut
accéder au plancher de travail situé le plus haut, en
"traversant" le ou les planchers intermédiaires.
Par contre, dans le cas d'échafaudages dont le
plancher de travail est situé à une hauteur inférieure à
1,7 m, l'accès par l'intérieur de l'échafaudage est
pratiquement impossible car il n'est pas acceptable que
l'opérateur "se plie" pour rentrer à l'intérieur de
l'échafaudage sous le plancher de travail, notamment si
l'utilisateur transporte des matériaux avec lui. D'autres
solutions sont alors à rechercher.
Une solution de remplacement couramment proposée,
pour des travaux à relativement faible hauteur, consiste
en un escabeau avec accès par l'extérieur. Afin de se
rapprocher d'un échafaudage, un tel escabeau peut être
équipé de garde-corps dans sa partie supérieure.
Cette solution présente un certain nombre
d'inconvénients :
- La surface de son plancher de travail, qui n'est
autre qu'une "marche d'escalier" supérieure
agrandie, est très réduite et ne permet pas à
l'opérateur de se retourner et de se mouvoir,
afin d'effecteur des travaux tels que peinture ou
autre, sur une plus ou moins grande étendue.
- Les mouvements de l'opérateur qui, faute de
pouvoir se déplacer sur un plancher étendu, doit
se pencher, sont la cause d'une instabilité et
peuvent provoquer le renversement de l'escabeau.
- La résistance mécanique des garde-corps reste
difficile à assurer, compte tenu des possibilités
limitées de fixation de ces garde-corps au sommet
de l'escabeau.
Ainsi, l'escabeau constitue une solution inadaptée
et dangereuse, qui devrait être proscrite.
La présente invention vise à éliminer tous les
inconvénients précédemment évoqués, en fournissant un
appareil du genre échafaudage roulant, donc stable et
offrant une grande surface de travail, qui offre en outre
une solution simple, commode et sûre pour l'accès au
plancher de travail, même dans le cas d'un plancher de
travail situé à une faible hauteur et interdisant un accès
par l'intérieur.
A cet effet, l'invention a pour objet un
échafaudage roulant, du genre comprenant une base pourvue
de stabilisateurs et de roues, deux cadres verticaux
opposés formant échelles, et au moins un plancher de
travail accroché par ses deux extrémités respectivement
aux cadres opposés, des garde-corps de protection étant
associés au ou à chaque plancher, caractérisé en ce que,
pour permettre un accès à ce plancher par l'extérieur de
l'échafaudage, celui-ci comporte deux cadres opposés
formant échelles de hauteurs inégales, avec un cadre de
plus petite hauteur situé du côté prévu pour l'accès, et
un cadre de plus grande hauteur situé du côté opposé, la
partie supérieure du cadre de plus grande hauteur ayant
une fonction d'élément frontal de garde-corps, tandis que
sont prévus deux autres éléments latéraux de garde-corps,
équipés chacun, à leurs deux extrémités opposées, de
moyens d'accrochage adaptés respectivement au cadre de
plus petite hauteur et au cadre de plus grande hauteur.
Ainsi, l'idée inventive consiste à réaliser un
échafaudage roulant dissymétrique, notamment en ce qui
concerne les deux cadres formant échelles, qui se
présentent comme deux échelles dont l'une est plus haute
que l'autre, et possède un nombre de barreaux plus
important. Lorsque le plancher de travail est positionné
au sommet de l'échafaudage, en étant accroché au dernier
barreau du cadre de plus petite hauteur et au barreau
intermédiaire correspondant du cadre de plus grande
hauteur, l'accès au plancher devient extrêmement aisé,
puisque l'utilisateur monte sur les barreaux de l'échelle
formée par le cadre de plus petite hauteur, ceci par
l'extérieur, et accède directement sur le plancher,
lorsqu'il parvient au sommet de cette échelle. On notera
que cet avantage d'un accès aisé subsiste, même si le
plancher de travail est positionné plus bas (par exemple
au niveau de l'avant-dernier barreau du cadre de plus
petite hauteur) ; en effet, il suffit alors à l'opérateur,
parvenu au sommet de l'échelle formée par ce cadre,
d'enjamber le dernier barreau de celle-ci pour accéder au
plancher de travail.
On notera aussi que l'invention, en permettant
l'accès en hauteur par l'extérieur et non plus par
l'intérieur, supprime les trappes dans les planchers et
permet de réaliser ceux-ci de façon plus simple et plus
économique, tout en améliorant la sécurité (suppression du
risque de chute au travers d'une trappe restée ouverte).
Par ailleurs, l'échafaudage objet de l'invention
assure la sécurité de l'opérateur travaillant sur le
plancher, en prévoyant les deux éléments de garde-corps
latéraux, complétés par l'élément de garde-corps frontal
constitué par la partie supérieure du cadre de plus grande
hauteur, qui dépasse nécessairement au-dessus du plancher
de travail, à une extrémité de ce dernier.
Dans une forme de réalisation préférée de
l'invention, chacun des deux éléments latéraux de garde-corps
possède également une configuration dissymétrique,
avec au moins deux lisses horizontales reliées entre
elles, à une extrémité, par un montant vertical de plus
faible hauteur, prévu pour être accroché au cadre de plus
grande hauteur, notamment à la partie supérieure de ce
cadre, et à l'extrémité opposée, par un montant vertical
de plus grande hauteur, prolongé vers le bas au-dessous de
la lisse inférieure et adapté ainsi pour être accroché au
cadre de plus petite hauteur.
Avantageusement, les montants extrêmes des deux
éléments latéraux de garde-corps, ainsi conformés, sont
positionnés latéralement et vers l'extérieur, par rapport
aux montants des deux cadres formant échelles.
Ces dispositions présentent un triple avantage :
- Lorsque les éléments latéraux de garde-corps
sont en place, leurs montants verticaux prolongés
vers le bas se situent dans le prolongement des
montants correspondants du cadre de plus petite
hauteur, et forment ainsi des "rampes" auxquelles
peut se tenir l'utilisateur en cours de montée de
l'échelle, pour accéder au plancher de travail.
- La conception des éléments latéraux de garde-corps
permet le réglage vertical de ces éléments,
en les faisant "glisser" le long des montants des
cadres formant échelles et en les accrochant sur
ces derniers à hauteur voulue, notamment pour
s'adapter à la hauteur à laquelle le plancher de
travail est placé.
- Cette conception assure aussi la résistance
mécanique des montants des éléments latéraux de
garde-corps. Par exemple, en cas d'effort latéral
horizontal exercé au milieu de la lisse
supérieure, les montants verticaux de l'élément
de garde-corps concerné vont prendre appui par
leur extrémité inférieure contre les montants
adjacents des cadres formant échelles, alors que
leurs parties intermédiaires ou supérieures sont
retenues par accrochage, notamment sur les
barreaux desdits cadres.
Quant à la stabilité globale de l'échafaudage,
lors de l'accès effectué par l'extérieur, celle-ci est
assurée par les dimensions et le poids de la base de
l'échafaudage. Il est ici impossible que le couple de
basculement, exercé par le poids de l'opérateur en train
de monter à l'échelle constituée par l'un des cadres, soit
supérieur à celui exercé par le poids de l'échafaudage,
par rapport aux mêmes roues représentant le point de
basculement théorique.
Dans la mesure où il est question ici de deux
cadres opposés formant échelles, de hauteurs inégales, il
va de soi que l'on considère chaque cadre comme un tout,
qu'il s'agisse d'un cadre formé d'un seul élément ou de
plusieurs éléments superposés et emboítés. Ainsi, compte
tenu du caractère modulaire de ces cadres, diverses
configurations sont envisageables :
- Une conception très simple, mais applicable
surtout à un échafaudage de hauteur limitée,
consiste à prévoir un premier cadre d'un seul
tenant de plus petite hauteur, et un second cadre
également d'un seul tenant, mais de plus grande
hauteur, opposé au premier.
- Un autre mode de réalisation, mieux adapté à un
échafaudage de plus grande hauteur, consiste à
prévoir un premier cadre d'un seul tenant de plus
petite hauteur, et un second cadre de plus grande
hauteur, formé de deux éléments superposés et
emboítés, opposé au premier. Dans ce dernier cas,
l'un des deux éléments du cadre de plus grande
hauteur peut être, avantageusement, identique
notamment par sa hauteur au cadre de plus petite
hauteur.
L'invention sera de toute façon mieux comprise à
l'aide de la description qui suit, en référence au dessin
schématique annexée représentant, à titre d'exemples, deux
formes d'exécution de cet échafaudage roulant :
Figure 1 est une vue d'ensemble, en perspective,
d'un échafaudage roulant de relativement faible hauteur,
conforme à la présente invention ; Figure 2 est une vue en perspective similaire à la
figure 1, mais représentant un échafaudage selon
l'invention de plus grande hauteur.
L'échafaudage roulant, montré sur la figure 1,
comprend une base 1 dite "en croix", comportant quatre
stabilisateurs télescopiques 2 (représentés ici en
position rétractée) et quatre roues 3.
Sur la base 1 sont fixés deux cadres verticaux
opposés 4 et 5, conformés en échelles, c'est-à-dire
réalisés chacun avec deux montants verticaux 6 ou 7 reliés
entre eux par des barreaux horizontaux 8 ou 9. Les deux
cadres opposés 4 et 5 sont reliés entre eux par au moins
une diagonale 10, située sur un côté longitudinal de
l'échafaudage.
Selon l'invention, les deux cadres opposés 4 et 5
sont de hauteurs inégales. On distingue ainsi un premier
cadre 4 de plus petite hauteur h, possédant par exemple
trois barreaux 8, et un second cadre 5 de plus grande
hauteur H, possédant par exemple six barreaux 9, donc
dépassant nettement au-dessus du premier cadre 4.
L'échafaudage possède aussi un plancher de travail
11, de forme rectangulaire, qui est entouré d'une plinthe
12 et est pourvu, à ses deux extrémités, de crochets
respectivement 13 et 14 avec organes de verrouillage. Le
plancher de travail 11 peut ainsi être accroché, à hauteur
voulue, entre les deux cadres opposés 4 et 5, les crochets
13 et 14 coopérant respectivement avec un barreau 8 du
cadre 4 et un barreau 9 du cadre 5 situés à même hauteur.
En particulier, comme le montre la figure 1, le plancher
de travail 11 peut être accroché, d'une part, au barreau 8
supérieur du cadre 4 de plus petite hauteur h, et d'autre
part, au barreau 9 correspondant (par exemple le troisième
barreau 9 à partir du bas) du cadre 5 de plus grande
hauteur h. Dans cette configuration, la partie supérieure
15 du cadre 5 de plus grande hauteur dépasse au-dessus du
plancher de travail 11, à une extrémité de ce dernier, et
constitue ainsi un élément de garde-corps frontal.
L'échafaudage comprend encore deux éléments
latéraux de garde-corps 16 et 17, de configuration
dissymétrique. Chaque élément latéral de garde-corps 16 ou
17 présente une lisse horizontale supérieure 18 et une
lisse horizontale inférieure 19, reliées entre elles à une
extrémité par un montant vertical court 20, et reliées
entre elles, à l'extrémité opposée, par un montant
vertical long 21, qui est prolongé vers le bas, au-dessous
de la lisse inférieure 19. Le montant court 20 est pourvu
de crochets 22 pour sa fixation sur la partie supérieure
15 du cadre 5 de plus grande hauteur H. Le montant long 21
est pourvu, sur son prolongement inférieur 21a, de
crochets pour sa fixation sur le cadre 4 de plus petite
hauteur h.
Ainsi, les deux éléments latéraux de garde-corps
16 et 17 peuvent être montés, chacun, entre les deux
cadres verticaux opposés 4 et 5, au-dessus du plancher de
travail 11, les montants extrêmes 20 et 21 de chaque
élément de garde-corps 16 ou 17 prenant place latéralement
et vers l'extérieur, par rapport aux montants adjacents 6
et 7 appartenant aux deux cadres 4 et 5. En particulier,
les montants longs 21 des éléments de garde-corps 16 et 17
prolongent, vers le haut, les montants 6 du cadre 4 de
plus petite hauteur h.
On obtient ainsi un échafaudage roulant, dans
lequel l'accès au plancher de travail 11 est réalisable
par l'extérieur, en se servant de l'échelle formée par le
cadre 4 de plus petite hauteur h pour accéder directement,
sans obstacle, sur ce plancher 11. En grimpant à cette
échelle, l'utilisateur peut se tenir aux montants longs 21
des éléments latéraux de garde-corps 16 et 17.
L'opérateur ayant ainsi pris place sur le plancher
de travail 11 est mis en sécurité par les deux éléments
latéraux de garde-corps 16 et 17, complétés par la partie
supérieure 15 du cadre 5 de grande hauteur H qui constitue
un élément de garde-corps frontal. Sur le côté "ouvert"
permettant l'accès au plancher 11, c'est-à-dire du côté du
cadre 4 de plus petite hauteur h, la protection peut être
assurée par des sangles mobiles (non représentées),
attachées entre les deux montants 21.
Partant de la configuration montrée sur la figure
1, il est possible de placer le plancher de travail 11 à
un niveau inférieur, en l'accrochant par exemple aux
deuxièmes barreaux 8 et 9 des cadres 4 et 5 (au lieu des
troisièmes barreaux), et en abaissant de façon
correspondante les deux éléments latéraux de garde-corps
16 et 17. On conserve ici le principe de l'accès au
plancher 11 par l'extérieur, à l'aide de l'échelle formée
par le cadre 4 de plus petite hauteur h, l'utilisateur
devant enjamber le barreau 8 supérieur de ce cadre 4 mais
ceci ne posant pas de difficulté particulière.
On notera que l'échafaudage roulant monté sur la
figure 1 est un échafaudage de relativement faible
hauteur, dont les deux cadres verticaux 4 et 5,
relativement courts, sont l'un et l'autre réalisés d'un
seul tenant.
Dans le cas d'un échafaudage de plus grande
hauteur, tel que montré sur la figure 2, une structure au
moins partiellement modulaire des deux cadres verticaux 4
et 5 est avantageuse. Dans l'exemple représenté, le cadre
4 de plus petite hauteur reste d'un seul tenant, et
possède par exemple six barreaux 8. L'autre cadre 5, de
plus grande hauteur, est par contre formé de deux éléments
23 et 24 en forme d'échelles, superposés et emboítés.
L'élément inférieur 23 possède par exemple six barreaux 8,
tandis que l'élément supérieur 24 possède par exemple
trois barreaux. Ainsi, l'élément inférieur 23 du cadre 5
de plus grande hauteur peut être identique au cadre 4 de
plus petite hauteur, en regard duquel il est situé. Bien
entendu, cette configuration n'est pas modifiée pour le
reste, et elle conserve notamment le principe d'un accès
au plancher de travail 11 par l'extérieur de
l'échafaudage, en utilisant l'échelle formée par le cadre
4 de plus petite hauteur. Comme précédemment, le plancher
de travail 11 peut, ici encore, être accroché au niveau du
barreau 8 supérieur du cadre 4 de plus petite hauteur, ou
à un niveau inférieur, les éléments latéraux de garde-corps
16 et 17 étant ajustés en hauteur de façon
correspondante.
L'on ne s'éloignerait pas du cadre de l'invention,
telle que définie dans les revendications :
- en modifiant la configuration de la base de
l'échafaudage ;
- en réalisant cet échafaudage avec une hauteur
plus ou moins importante, même avec un ou
plusieurs planchers intermédiaires dans le cas
d'un échafaudage de grande hauteur ;
- en modifiant les détails des moyens d'accrochage
du plancher de travail et des éléments de garde-corps
latéraux sur les cadres verticaux.