L'invention concerne un ensemble de deux éléments de retenue prévus pour
retenir les chaussures d'un skieur sur une paire de planches de glisse, en
particulier sur une paire de skis.
L'invention concerne également un ensemble de deux éléments de retenue
associé à un ensemble de deux chaussures droite et gauche pour chacun des
pieds d'un skieur.
Dans le cas du ski alpin, il est connu de retenir une chaussure en appui sur un
ski par l'intermédiaire d'un élément de fixation avant et un élément de fixation
arrière qui retiennent des embouts avant et arrière de la chaussure. Ces deux
éléments de fixation comprennent une mâchoire portée par un corps. La mâchoire
est mobile en réponse aux sollicitations de la chaussure contre la force de rappel
d'un ressort qui s'oppose à son déplacement.
La raideur du ressort est réglable, de façon que la chaussure soit libérée de
l'élément de fixation pour une sollicitation dépassant un seuil de sollicitation
déterminé. Ce seuil est couramment dénommé seuil de déclenchement.
Pour pouvoir utiliser des chaussures avec les différents éléments de fixation
du marché, la forme des embouts avant et arrière de la chaussure a été
normalisée. Dans le système de normalisation ISO, la norme en application a la
référence ISO 5355. Les éléments de fixation, quant à eux, sont prévus pour être
compatibles avec les zones normalisées de la chaussure et assurer la libération de
la chaussure à des valeurs de déclenchement déterminées.
A l'avant, une chaussure est retenue par un élément de fixation ou de retenue
avant dont la mâchoire est mobile au moins latéralement vers l'intérieur ou
l'extérieur du pied. La mâchoire de l'élément de retenue est prévue pour
déclencher, c'est-à-dire pour libérer la chaussure lors d'une sollicitation en torsion
excessive s'exerçant sur la jambe du skieur. Les fixations actuelles présentent un
seuil de déclenchement en général égal vers l'intérieur et vers l'extérieur du pied.
Or, on sait que le genou du skieur, qui est sollicité lors d'une chute en torsion
est plus fragile pour une rotation du pied vers l'intérieur que pour une rotation vers
l'extérieur.
Pour tenir compte de cela, on a proposé des éléments de fixation qui
présentent un seuil de déclenchement différent selon le sens de basculement de la
mâchoire. De tels éléments sont par exemple décrits dans les brevets français
FR 1 503 847, 1 503 848, 1 503 849, ou encore dans la demande de brevet
allemand publiée sous le numéro 18 07 074 sur lesquels se base le
préambule de la revendication 1.
L'inconvénient majeur de ce genre de dispositif est qu'il exige un appariement
entre les chaussures et les skis, c'est à dire que les skis droit et gauche doivent être
nécessairement repérés, et que le skieur doit surtout chausser le ski droit avec sa
chaussure droite et le ski gauche avec la chaussure gauche. Cependant, il est
matériellement possible d'inverser les deux skis, c'est à dire de chausser par
exemple le ski gauche avec la chaussure droite. Dans ce cas, l'effet de la
dissymétrie dans le déclenchement de la fixation joue de façon inverse, sans qu'il
soit possible d'y remédier autrement qu'en échangeant les deux skis.
Le problème posé par l'invention est d'améliorer le mode de fonctionnement
des éléments de retenue existants. Il consiste en particulier à pourvoir les éléments
de retenue d'un seuil de déclenchement dissymétrique, et à améliorer le
fonctionnement de tels éléments de retenue à seuil de déclenchement
dissymétrique.
Ce problème est résolu par l'ensemble des éléments de retenue d'une
chaussure tel qu'il est défini ci-après, en particulier dans la revendication 1.
Chaque élément de retenue présente une mâchoire de retenue de la
chaussure mobile latéralement, des deux côtés, vers l'intérieur ou l'extérieur du ski,
contre la force de rappel d'un ressort. La mâchoire et le ressort sont prévus pour
libérer la chaussure au-delà d'un seuil de déclenchement déterminé. Chaque
élément de retenue est en plus équipé d'un mécanisme d'ajustement, qui permet
de régler à volonté le seuil de déclenchement de l'élément de retenue de façon
dissymétrique, d'après le sens de déplacement de la mâchoire, et d'un actionneur
du mécanisme d'ajustement qui est commandé par l'autre élément de retenue de
la paire. Ainsi, en présentant ses skis à plat sur le sol, et en les chaussant, les
éléments de retenue se polarisent l'un vis à vis de l'autre de façon automatique, ou
moyennant une manoeuvre simple des skis.
Cette polarisation des éléments de retenue se produit au moment du
chaussage des skis, si bien que, quel que soit le sens dans lequel le skieur
présente ses skis, chaque élément de retenue se polarisera d'après sa position
droite ou gauche relative à l'autre élément.
A la suite de cette polarisation, le seuil de déclenchement de chacun des
éléments de retenue est plus faible pour une libération de la chaussure vers
l'extérieur que pour une libération vers l'intérieur de l'élément de retenue.
L'invention sera mieux comprise en se référant à la description ci-dessous
et
aux dessins en annexe qui en font partie intégrante.
La figure 1 est une vue générale de dessus d'un élément de retenue selon un
premier mode de mise en oeuvre de l'invention.
La figure 2 est une vue de dessus en coupe de l'élément de retenue de la
figure 1.
La figure 3 est une vue latérale en coupe de l'élément de la figure 1.
La figure 4 est une vue en perspective du basculeur.
La figure 5 est une vue de face de la bague de polarisation.
La figure 6 est une vue de côté de la bague de la figure 5.
Les figures 7 à 11 sont des vues partielles en coupe de l'élément de retenue
au niveau de la liaison entre les ailes et le tirant, et illustrent le fonctionnement de
cette liaison.
La figure 12 schématise en vue de face la liaison entre la bague et le tirant.
La figure 13 illustre le fonctionnement des liaisons entre la bague et le tirant
de deux éléments de retenue côte à côte.
La figure 14 montre en vue de dessus un ensemble de deux éléments de
retenue selon le mode de réalisation de la figure 1.
La figure 15 représente en vue de côté et en coupe partielle un élément de
retenue selon un autre mode de mise en oeuvre de l'invention.
La figure 16 montre en vue de dessus et en coupe partielle l'élément de
retenue de la figure 15.
La figure 17 représente en coupe et en vue de dessus un élément de retenue
selon un autre mode de mise en oeuvre de l'invention.
La figure 18 est une vue de côté en coupe de l'élément de la figure 17.
La figure 19 montre en vue de dessus, côte à côte deux éléments de retenue
réalisés selon le mode de mise en oeuvre de la figure 17.
La figure 20 est un schéma fonctionnel qui illustre un mode de fonctionnement
de l'élément de retenue de la figure 17.
La figure 21 est relative à une variante de réalisation du schéma fonctionnel
de la figure 20.
La figure 22 illustre une variante de mise en oeuvre de l'invention.
La figure 23 est un schéma fonctionnel qui explique un mode de
fonctionnement possible du mode de réalisation de la figure 22.
Les figures 1 à 3 représentent à titre d'illustration de l'invention un élément de
retenue 1. Les deux éléments de retenue de l'ensemble sont construits de façon
identique. Pour simplifier la notation des références, on conviendra d'affecter les
mêmes références aux mêmes organes des deux éléments de retenue, lorsqu'ils
sont désignés de façon générale, et d'affecter à ces références l'exposant prime ou
l'exposant seconde lorsqu'ils sont désignés en tant qu'organe spécifique de
l'élément de retenue prime ou l'élément de retenue seconde, respectivement, de
l'ensemble.
L'élément 1 représenté dans les figures 1 à 3 comprend une embase 2
surmontée d'un corps creux ou capot 3 présentant une paroi latérale et un capot
supérieur. L'embase 2 se prolonge vers l'arrière pour former une plaque d'appui 5
prévue pour recevoir la semelle de chaussure.
L'élément de retenue présente en outre une mâchoire formée de deux ailes 7
et 8 de retenue de la chaussure. Dans leur mode de représentation illustré dans les
figures, les ailes sont indépendantes, respectivement articulées autour d'axes
verticaux 9 et 10. Les ailes se prolongent respectivement vers l'intérieur, au-delà
des axes 9 et 10 par des retours 7a et 8a. En outre, les ailes comprennent un serre-semelle
qui assure la retenue verticale de la chaussure, en plus de la retenue
latérale. Ceci n'est pas limitatif, et la mâchoire pourrait avoir une autre nature,
notamment être monobloc, reliée de façon solidaire à un corps monté pivotant
autour d'un pivot central. De nombreuses constructions connues sont possibles. Au
repos, la mâchoire présente une position sensiblement alignée avec l'axe
longitudinal défini par le ski. Dans le cas illustré, au repos, les ailes 7 et 8 sont
refermées vers l'axe longitudinal médian que l'on a schématisé par sa trace 11
dans la figure 2.
Le corps 3 de l'élément de retenue abrite un ressort 12, à qui sont transmises
les sollicitations que la chaussure exerce sur les ailes de la mâchoire, et qui, en
retour, exerce sur les ailes une force de rappel élastique en direction de leur
position de repos respective.
Le ressort est relié à la mâchoire par une liaison de transmission de
mouvement.
Dans le mode de réalisation représenté dans les figures 1 à 3, la liaison entre
le ressort et les ailes de la mâchoire comprend un tirant longitudinal 13 qui est
cylindrique. Le tirant est engagé dans les spires du ressort. Il présente à son
extrémité avant une rondelle d'arrêt 14 contre laquelle l'extrémité avant du ressort
s'appuie. La rondelle est reliée à l'extrémité du ressort par une vis 15 qui permet de
régler la compression initiale du ressort. La vis 15 est accessible depuis l'avant de
l'élément de retenue au travers d'une ouverture du capot.
Vers l'arrière, le ressort est en appui contre une paroi d'appui 18 qui est
solidaire du corps ou de son embase. Dans le mode de réalisation illustré, la paroi
d'appui 18 sert également de butée pour les retours 7a et 8a des ailes, pour une
rotation des ailes vers l'intérieur. Cette position en butée contre la paroi d'appui
définit la position de repos de chacune des ailes. Le tirant traverse la paroi 18 et
débouche vers l'arrière entre les deux ailes. A ce niveau, il présente une partie 20
de diamètre plus petit, avec une tête 21. A la naissance de cette partie de plus
faible diamètre, le tirant présente un épaulement 22. Sur la partie de plus faible
diamètre sont montés une bague 24, du côté de l'épaulement 22, et un basculeur
flottant 25 du côté de la tête 21. Le basculeur flottant est plus large que la tête 21, et
ses dimensions sont telles qu'il offre aux retours 7a et 8a des ailes une surface
d'appui par laquelle les retours des ailes peuvent solliciter le tirant d'avant en
arrière contre la force de rappel du ressort. Avantageusement, la partie 20 de plus
petit diamètre est un élément indépendant qui est assemblé par exemple par
vissage ou tout autre moyen approprié au reste du tirant.
Le basculeur 25 est maintenu sur la partie 20 du tirant, en appui entre sa tête
21 et les retours 7a et 8a des ailes. De préférence, la tête 21 du tirant a une section
carrée, et le tirant présente latéralement deux bourrelets qui donnent un bon appui
pour le basculeur, notamment au cours des mouvements d'oscillation qui seront
décrits ultérieurement. Vers l'avant, le basculeur 25 est en appui contre la bague
24. La bague 24 est montée pivotante autour de la partie 20 du tirant. Vers l'avant,
la bague s'appuie contre l'épaulement 22. De façon avantageuse, la bague
présente un diamètre extérieur égal à celui de la partie avant du tirant, mais ce
n'est pas essentiel. De préférence également, la bague présente une longueur
supérieure à la course du tirant entre la position de repos et la libération de la
chaussure. L'ensemble du basculeur et de la bague est prévu pour que, au moins
au repos, la bague puisse pivoter librement autour de la partie 20. C'est-à-dire
que
le basculeur et la bague sont montés sur le tirant, entre la tête et l'épaulement 22
avec un léger jeu selon une direction longitudinale.
Le basculeur 25 est flottant, c'est à dire qu'il peut osciller dans un plan
horizontal, en fonction de la position et du déplacement de ses différents appuis.
Dans le mode de réalisation représenté, le basculeur présente une large
ouverture centrale 27 de forme rectangulaire. Vue de dessus, la largeur de cette
ouverture est supérieure au diamètre de la partie 20 du tirant, et, de préférence,
cette partie 20 présente une collerette 28 à bord arrondi, dont le diamètre extérieur
es sensiblement égal à la largeur de l'ouverture 27. Cette collerette sert d'appui à
l'oscillation du basculeur, qui sera décrite plus en détail ultérieurement. La largeur
de l'ouverture 27 est cependant inférieure au diamètre de la bague 24.
Vue de côté, l'ouverture 27 présente une hauteur qui est légèrement
supérieure au diamètre extérieur de la bague 25. La partie 20 du tirant est
maintenue à mi-hauteur de l'ouverture 27 par tout moyen approprié.
La bague 24 présente du côté du basculeur une surface d'appui plane, qui est
verticale, sauf sur un quart de cercle environ où la surface d'appui est en retrait. La
zone plane et verticale est repérée en 29 dans les figures, et la zone en retrait en
30. Dans la position de la bague représentée dans les figures 1 et 2, cette zone 30
se trouve alignée avec le plan longitudinal médian, vers le haut, au-dessus
de la
partie 20 du tirant. Elle pourrait aussi bien être au-dessous de la partie 20. Cette
position sera qualifiée dans la suite de position médiane.
La construction qui vient d'être décrite fonctionne de la façon suivante. Les
figures 7 et 8 représentent la liaison entre la ailes et le tirant dans la position
médiane de la bague. Dans la figure 7, les ailes sont au repos, en position fermée.
Dans la figure 8, l'une des ailes, l'aile 7 en l'occurrence, s'est ouverte. Le retour 8a
de l'aile a entraíné le basculeur 25. Le basculeur 25 est maintenu d'un côté par la
tête 20 du tirant, et de l'autre côté, par réaction, il s'appuie contre la bague 24 de
part et d'autre de l'axe longitudinal médian. Le basculeur se déplace avec le tirant
en restant perpendiculaire au tirant.
La figure 9 représente la construction après une rotation de la bague 24 sur
un quart de tour. Cette rotation a amené la zone en retrait 30 du basculeur vers le
retour 8a de l'aile 8.
Dans la figure 10, l'aile 8 s'est ouverte. Dans son mouvement de rotation,
l'aile a entraíné le basculeur 25. Le basculeur s'appuie sur la tête du tirant, et, par
réaction sur la bague 24 dans la zone diamétralement opposée à la zone 30. Le
basculeur se comporte de la même façon que ce qui a été décrit précédemment.
La figure 11 illustre la rotation de l'autre aile, c'est-à-dire l'aile 7. Comme
précédemment, le basculeur entraíne la tête 21 du tirant, mais cette fois-ci,
le
basculeur s'appuie par réaction non plus contre la bague 24, mais contre le retour
8a de l'autre aile. En effet, le basculeur ne peut pas trouver un appui contre la
bague 24, à cause de la zone en retrait 30. L'aile 8 est quant à elle retenue par la
paroi d'appui 18. Le basculeur 25 ne transmet plus directement son mouvement au
tirant, il fonctionne comme un lever, qui pivote par appui sur le retour 8a. Compte
tenu de la différence de bras de lever, la force de rappel qui s'oppose à l'ouverture
de l'aile est démultipliée. L'ouverture de l'aile 7a est facilitée dans cette position de
la bague 24.
De préférence, la zone 30 est suffisamment en retrait pour que l'aile 7 libère la
chaussure avant que le basculeur 25 atteigne le fond de la zone 30. De cette façon,
le basculeur 30 reste en appui contre le retour de l'aile 8, et l'effet démultiplicateur
est maintenu. En outre, l'ouverture 27 du basculeur 30 est prévue en hauteur pour
ne pas gêner l'oscillation du basculeur, c'est-à-dire qu'elle est supérieure au
diamètre extérieur de la bague.
Il va de soi que la bague 24 peut aussi être pivotée dans l'autre sens, pour
obtenir le même effet démultiplicateur avec l'ouverture de l'autre aile.
L'élément de retenue comprend en outre des moyens de commande pour
déterminer la position de la bague d'après la position relative de l'élément de
retenue par rapport à l'autre élément de l'ensemble.
Selon le mode de réalisation illustré, la bague 24 présente sur la moitié de sa
périphérie une zone cannelée 34. Les cannelures sont orientées parallèlement à la
direction longitudinale de déplacement du tirant. De préférence, dans la position
médiane de la bague, cette zone est située sur le dessus de la bague.
Une crémaillère 35 est prévue pour s'engrener sur les cannelures de la
bague 24. La crémaillère 35 est guidée selon un mouvement de translation
transversale dans une rainure portée par la paroi d'appui 18. Naturellement tout
autre moyen approprié de guidage convient.
De préférence, la crémaillère 35 ou la bague 24 présente des moyens de
rappel élastique en position médiane, c'est-à-dire la position de fonctionnement
correspondant aux figures 7 et 8. La crémaillère porte dans sa partie supérieure
une tige 36 verticale. La tige 36 est accrochée entre deux ressorts transversaux
37a et 37b qui sont par ailleurs retenus par des butées solidaires du capot 3, et qui
rappellent la tige 36 dans sa position médiane. Tout autre moyen approprié
convient.
Selon le mode de mise en oeuvre de l'invention représenté dans les figures 1
à 13, la crémaillère 35 est construite comme un aimant orienté nord-sud selon la
direction horizontale et transversale de l'élément de retenue. Par exemple, la
crémaillère est formée par un barreau aimanté rapporté au-dessus d'une plaquette
neutre portant les dents. Le capot 3 et les autres organes de l'élément de retenue
sont également réalisés dans un matériau neutre au rayonnement magnétique, par
exemple une matière plastique, ou des alliages à base de métaux non ferreux.
L'orientation nord-sud est arbitraire, mais elle est identique pour les deux
éléments d'une paire.
La figure 12 représente la bague 24 et la crémaillère 35 en position médiane.
La figure 13 représente ces mêmes organes pour deux éléments de retenue
placés côte à côte. Les éléments de retenue sont par exemple placés ainsi lorsque
les skis sont posés à plat, prêts à être chaussés. Comme convenu, les organes de
chaque élément ont été repérés respectivement avec les exposants prime et
seconde (24', 24'', 35', 35'', ...).
Les deux aimants des crémaillères 35' et 35'' sont polarisés dans la même
direction, si bien que quel que soit la position relative des deux éléments de
retenue, les deux aimants s'attirent et se déplacent l'un vers l'autre.
Ils entraínent avec eux les bagues 24' et 24'' dans des sens de rotation
inversés, ce qui aboutit à une polarisation symétrique de chacun des éléments de
retenue.
Par cette polarisation, les ailes qui sont situées vers l'extérieur de chacun des
éléments de retenue sont prévues pour libérer la chaussure plus facilement, c'est-à-dire
avec un seuil de déclenchement plus faible que les ailes intérieures. La
chaussure du skieur sera de ce fait libérée pour une sollicitation en torsion de la
jambe et du genou du skieur plus faible vers l'intérieur du pied que vers l'extérieur.
Pour éviter que la polarisation soit modifiée au cours de la pratique du ski, de
préférence, un moyen de verrouillage bloque chaque bague une fois qu'elle a
atteint sa position de polarisation.
Dans les figures 1 à 13, ce moyen est représenté sous la forme d'un verrou 38
mobile verticalement sous la bague 24. Le verrou porte dans sa partie supérieure
une dent 39 qui est prévue pour pouvoir l'engager dans une cannelure de la
bague. Le verrou 38 est rappelé élastiquement vers le haut par un ressort 40 situé
à sa partie inférieure.
Un palpeur de commande est prévu pour ramener le verrou 38 vers le bas,
contre la force de rappel du ressort 40, ou bien pour le libérer à volonté. Le palpeur
est ici la plaque d'appui de la chaussure qui présente une partie supérieure 41
mobile verticalement, et rappelée élastiquement vers le haut, par exemple par la
déformation d'une zone élastiquement déformable formant charnière élastique
située à l'arrière de la partie supérieure. De plus, une couche de matériau
élastiquement déformable peut être interposée entre la partie 41 et le reste de la
plaque, pour rappeler élastiquement la plaque, et aussi pour combler cet espace et
éviter l'infiltration de neige ou de salissures.
A l'avant, la partie supérieure 41 est en appui contre la branche d'un
basculeur 42 mobile autour d'un axe transversal, dont l'autre branche est prévue
pour abaisser le verrou 38, par exemple en prenant appui sur un rebord situé à sa
base. Une petite languette reliée à l'extrémité mobile de la partie 41 reprend par
dessous la branche du basculeur 42 pour asservir le mouvement du basculeur au
mouvement de cette extrémité de la partie 41. Naturellement, tout autre moyen
approprié convient.
Le moyen de verrouillage fonctionne de la façon suivante. La mise en place
des skis côte à côte provoque la translation transversale des crémaillère 35' et 35'',
et la rotation des bagues 24' et 24'' sur une amplitude angulaire d'un quart de tour,
pour amener les zones en retrait 30' et 30'' d'un côté et de l'autre de la partie 20
des tirants, respectivement. Pour chacune des bagues, cette rotation amène la
première cannelure à l'aplomb de l'axe de la partie 20 du tirant, en regard de la
dent 39 du verrou 38.
A l'engagement de la chaussure, la partie 41 de la plaque d'appui s'abaisse,
libérant le verrou 38 qui remonte sous la poussée du ressort 40, ce qui provoque
l'engagement de la dent 39 dans la cannelure, et le verrouillage de la bague. Les
bagues sont immobilisées dans leur position respective tant que les chaussures
sont engagées dans leur élément de retenue.
Il faut noter qu'au cours de la pratique du ski, la bague peut se déplacer selon
une direction longitudinale avec le tirant, le verrou et la crémaillère ne se déplacent
pas longitudinalement, mais ils glissent le long des cannelures dans lesquelles ils
sont engagés respectivement.
Le blocage de la bague par le verrou 38 peut se faire également après
l'engagement de la chaussure. En effet, dans ce cas, à l'engagement de la
chaussure, la dent 39 est repoussée contre la surface lisse de la bague, qui peut
donc pivoter lors du rapprochement des deux éléments de retenue, jusqu'à ce que
la première cannelure parvienne en regard de la dent 39. La dent immobilise alors
la bague.
Lorsque la chaussure est libérée de l'élément de retenue, de façon
accidentelle ou de façon volontaire, la partie 41 de la plaque d'appui remonte, ce
qui ramène le verrou 38 vers le bas. La bague est libérée, et l'un des ressorts
supérieurs 37a ou 37b, celui des deux qui a été étiré, rappelle la crémaillère 35 et
la bague en position médiane.
De préférence, comme le représentent les figures 1 et 14, l'élément de
retenue présente des voyants transparents 48 et 49, vers chaque bord, au travers
desquels il est possible de voir la crémaillère 35, et donc de contrôler sa mise en
place correcte. Dans la figure 14, les crémaillères 35' et 35'' sont visibles au travers
des deux voyants extérieurs 48' et 48''. Naturellement, tout autre moyen approprié
convient.
Les figures 15 et 16 illustrent un autre mode de mise en oeuvre de l'invention.
Ces figures représentent un élément de retenue 51 qui présente une structure
identique à l'élément 1. On y retrouve le tirant, avec le basculeur, la bague et la
crémaillère. Ces organes sont identiques aux éléments précédemment décrits,
excepté le fait que la crémaillère n'est pas aimantée dans le cas présent.
La crémaillère 55 est surmontée comme dans le cas présent d'une tige 56. La
tige 56 est manoeuvrée d'un côté et de l'autre par un lever longitudinal 57 qui
s'étend vers l'avant de l'élément de retenue et qui est articulé dans sa partie
centrale autour d'un axe vertical 58 fixé par exemple au capot 53. L'extrémité
arrière du levier présente une fourche qui chevauche la tige 56 dans un plan
horizontal. De l'autre côté de l'axe 58, le lever 57 présente une autre extrémité en
forme de fourche, dans laquelle est engagée une tige verticale 60. La tige est
portée par un curseur transversal 61 mobile en translation. Les deux extrémités 62
et 63 du curseur 61 traversent le capot 53 et font saillie latéralement.
La polarisation d'un élément de retenue se fait ici de façon mécanique par
appui sur le curseur situé du côté de l'autre élément de retenue au moyen de
l'autre élément, de l'autre ski ou de l'autre chaussure. Par exemple, le skieur
engage se deux chaussures dans les deux éléments de retenue puis donne avec
l'un de ses skis un coup contre l'extrémité intérieure du curseur de l'autre élément,
et il renouvelle l'opération pour l'autre pied.
Dans le cas présent, les extrémités du curseur permettent par leur position de
contrôler l'état de polarisation de l'élément de retenue.
Par cette polarisation, les ailes qui sont situées vers l'extérieur de chacun des
éléments de retenue sont prévues pour libérer la chaussure plus facilement, c'est-à-dire
avec un seuil de déclenchement plus faible que les ailes intérieures. La
chaussure du skieur sera de ce fait libérée pour une sollicitation en torsion de la
jambe et du genou du skieur plus faible vers l'intérieur du pied que vers l'extérieur.
L'élément qui vient d'être décrit peut présenter des moyens de rappel de la
crémaillère en position centrale, et des moyens de verrouillage de la bague de
même nature que ceux décrits précédemment, ou de nature équivalente.
Les figures 17 et suivantes illustrent un autre mode de mise en oeuvre de
l'invention. L'élément de retenue 71 représenté pour illustrer ce mode de
réalisation présente une structure mécanique de même nature que ce qui a été
décrit précédemment, avec notamment une embase 72, un capot 73, une plaque
d'appui 75, des ailes de retenue 77 et 78, un ressort 82, un tirant 83, une paroi
d'appui 88. Le tirant porte une bague 94 avec une zone cannelée 99 et un
basculeur 95. La bague est ici manoeuvrée par un petit moteur électrique 96
présentant en sortie une roue dentée 97 au pas des cannelures de la bague 94. Le
moteur et la roue sont prévus pour entraíner la bague sur une rotation d'un quart de
tour de part et d'autre de sa position médiane, ce qui polarise l'élément de retenue
en tant qu'élément droit ou élément gauche, ainsi que cela a été décrit en
référence aux figures 7 à 11.
Le moteur 96 est par exemple fixé à la paroi 88. Il est commandé par un circuit
électronique comprenant de chaque côté de l'élément de retenue un organe
émetteur, respectivement 103, 104, et un organe récepteur, respectivement 105,
106. Des schémas fonctionnels de ce circuit sont donnés à titre d'illustration dans
les figures 20 et 21. Le moteur et le circuit électronique sont alimentés en courant
par une batterie connue et couplés par des moyens électriques d'un type connu,
qui ne seront pas décrits en détail. Avantageusement, les organes émetteurs et les
organes récepteurs d'un même élément de retenue sont disposés en quinconce.
La figure 19 illustre le mode de fonctionnement de cet ensemble. Elle
représente un ensemble de deux éléments de retenue 71' et 71'' placés côte à
côte, dans la position où les skis sont prêts à être chaussés.
On voit dans la figure 19 que la disposition en quinconce des émetteurs et des
récepteurs permet avantageusement d'avoir le récepteur 106' en regard de
l'émetteur 103'', et inversement, l'émetteur 104' en regard du récepteur 105''.
Chaque élément de retenue connaít donc sa position d'après le récepteur qui est
activé.
Les organes émetteur et récepteur sont de tout type approprié. Ils sont prévus
pour transmettre des signaux de façon directionnelle sur une courte distance. Ces
signaux peuvent être codés. Par exemple il s'agit d'un émetteur et d'un récepteur
de type infra-rouge du type de ceux utilisés dans les télécommandes de
téléviseurs. Il peut s'agir aussi d'organes tels que ceux utilisés pour l'ouverture à
distance de portails, ou le verrouillage centralisé des portes d'un véhicule. On
pourrait aussi mettre en oeuvre des organes de type optique, avec organe émetteur
de lumière et une cellule photo-électrique. On pourrait aussi utiliser des circuits
plus complexes, par exemple de type résonnant ou des circuits utilisant un champ
magnétique que l'on perturbe en introduisant dans le champ couvert un élément
étranger de l'autre élément de retenue.
La figure 20 représente un premier schéma fonctionnel de commande qui
peut être mis en oeuvre. Pour simplifier la compréhension, on convient que les
organes émetteur et récepteur mis en oeuvre sont de type simple, c'est-à-dire
avec
un organe émetteur prévu pour émettre un signal, et un récepteur prévu pour
capter le signal de l'émetteur.
Le schéma comprend un interrupteur 100 qui réagit à la présence et
l'absence de la chaussure, par exemple avec l'engagement de la chaussure et de
sa libération. Par exemple, la plaque d'appui est construite comme la plaque
précédente, avec une partie mobile 101. L'interrupteur 100 est placé sous
l'extrémité mobile de la plaque.
L'interrupteur alimente les deux émetteurs, 103 et 104 et les deux récepteurs
105 et 106. Les deux récepteurs 105 et 106 sont par ailleurs couplés à un
discriminateur 110 qui détermine lequel des récepteurs 105 ou 106 est activé par
une émission de signaux en provenance de l'autre élément de retenue.
Selon que le récepteur activé est le récepteur droit ou gauche de l'élément de
retenue, le discriminateur commande la rotation du moteur 96 et de la bague 94
pour l'amener dans la position de polarisation appropriée.
Lorsque l'interrupteur 100 n'est plus activé par la chaussure, l'émission de
signaux cesse. On peut prévoir dans ce cas que le discriminateur ramène la bague
en position médiane, de façon qu'elle soit prête pour un nouveau chaussage. Ceci
n'est cependant pas essentiel.
La figure 21 illustre une variante de mise en oeuvre du schéma fonctionnel.
Selon cette variante, l'interrupteur 100 est coupé à un circuit de temporisation 115
qui active les deux émetteurs 103 et 104 et les récepteurs 105 et 106 pendant une
durée de temps déterminée, par exemple une durée d'une ou deux minutes après
l'engagement de la chaussure.
Comme dans le cas précédent un discriminateur 120 est couplé aux deux
récepteurs. Toutefois, il a ici pour seule fonction de piloter la mise en position
correcte de la bague en fonction du récepteur activé pendant la durée de temps
déterminée.
Le circuit présente en effet de façon préférentielle un circuit de remise à zéro
121 qui est couplé au circuit de temporisation 115, dont la fonction est de ramener
la bague en position médiane lorsque la chaussure est libérée.
De préférence également, un second interrupteur 122 est placé de façon
accessible. Par exemple, il est prévu à la surface supérieure du capot, pour pouvoir
être manoeuvré par le bâton de ski. Cet interrupteur est placé en parallèle sur
l'interrupteur 100, et sa fonction est de réactiver volontairement le circuit de
temporisation pendant la période de temps déterminée. Cet interrupteur sera
notamment utilisé en cas de rechaussage de l'autre ski après une libération
accidentelle de la chaussure, de façon à émettre des signaux qui vont permettre à
l'autre élément de retenue de se polariser de nouveau. En effet, le circuit de remise
à zéro 121 de cet élément de retenue aura rappelé la bague en position médiane à
la libération de la chaussure.
Ces schémas fonctionnels ne sont donnés qu'à titre indicatif, ils n'ont pas de
valeur limitative en regard de l'invention. Il existe en effet d'autres possibilités.
La figure 22 illustre une variante de mise en oeuvre. Les émetteurs et les
récepteurs sont ici remplacés par un simple interrupteur.
Ainsi, la figure représente deux éléments de retenue 123' et 123'' disposés
côte à côte. Chaque élément présente de chaque côté un interrupteur 124', 125',
124'', 125'', dont la partie mobile traverse la paroi latérale du capot. A l'extérieur du
capot de l'élément de retenue, la partie mobile de l'interrupteur est protégée par
une paroi en caoutchouc en forme de bulle 126', 127', 126'', 127''. Ceci n'est
cependant pas essentiel, et tout autre moyen approprié convient.
Le principe de fonctionnement de cette variante de réalisation est le suivant.
Au moment du chaussage, le skieur actionne l'interrupteur intérieur de chaque
élément de retenue avec un organe de l'autre ski, c'est-à-dire par exemple le ski
lui-même, la chaussure, l'élément de retenue ou l'autre interrupteur intérieur.
En aval, un circuit discriminateur 129 détecte lequel des deux interrupteurs a
été actionné, et commande le moteur 96 de façon à amener la bague 94 dans la
position de polarisation correspondant à la position droite ou gauche de l'élément
de retenue.
Pour éviter que ce réglage soit modifié au cours de la pratique du ski , on peut
prévoir un circuit de temporisation 130 commandé par un interrupteur 131 sensible
à l'engagement et à la libération de la chaussure. Le circuit de temporisation active
le discriminateur pendant une durée de temps déterminée après l'engagement de
la chaussure. Après cette durée au cours de laquelle le skieur est sensé réaliser
les manoeuvres nécessaires à la polarisation de ses éléments de retenue, le circuit
130 neutralise le discriminateur jusqu'à ce que la chaussure soit libérée. A la
libération de la chaussure, on peut prévoir que le circuit de temporisation et le
discriminateur commandent le moteur en retour à sa position médiane.
Comme pour le cas précédent, d'autres modes de fonctionnement sont
également possibles. Ce qui importe ici, c'est que les éléments de retenue sont
polarisés par un mouvement naturel qui dépend directement de la position que les
élément occupent aux pieds du skieurs.
De plus, l'invention n'est pas non plus limitée aux constructions mécaniques
qui ont été décrites, de nombreuses variantes existent, selon que la mâchoire
présente deux ailes indépendantes, ou deux ailes dont le mouvement latéral est
lié, ou selon que le corps de l'élément de retenue est fixe sur le ski ou mobile avec
la mâchoire.