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L'invention concerne une méthode de traitement thermique final (de revenu) des alliages d'Al contenant essentiellement du Lithium et au moins un autre élément majeur appartenant au groupe Cu, Mg, Zn, ainsi que des éléments mineurs tels que Zr, Mn, Cr, Ni, Hf, Ti, Be, en plus des impuretés inévitables telles que Fe ou Si et le produit ainsi obtenu.
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Le problème que résoud l'invention est celui de l'obtention, pour les alliages désignés ci-dessus, de caractéristiques mécaniques dans le sens travers (limite élastique, charge de rupture et allongement), résistance au choc, ténacité, une résistance à la corrosion (intergranulaire et sous tension) améliorées, ainsi qu'une meilleure isotropie des propriétés mécaniques, par rapport à celles de ces mêmes alliages traités conventionnellement (revenu au maximum de durcissement ou sous-revenu), à l'aide d'un traitement de revenu spécifique, malgré les tentatives infructueuses rapportées ci-après.
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En effet, malgré leurs caractéristiques attrayantes en ce qui concerne la faible densité, leur haut module élastique et leur bonne résistance mécanique, les alliages d'AI contenant du Li présentent en général soit une mauvaise tolérance aux dommages (faibles ductilité et ténacité), soit un mauvais comportement à la corrosion (intergranulaire ou sous tension), comparativement aux alliages d'Al classiques (série 2000 ou 7000 selon la désignation de l'Aluminium Association), possédant une résistance mécanique sensiblement équivalente. De plus, l'anisotropie et l'hétérogénéité des propriétés mécaniques sur produits non recristallisés est un inconvénient reconnu des alliages AI-Li en vue de leur utilisation.
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Cette faible ductilité a été rapportée en particulier par E.A. STARKE et al (Journal of Metals, août 1981, pages 24-32) qui préconise un certain nombre de solutions pour résoudre ce problème, telles que :
- - utilisation de matériaux de haute pureté pratiquement exempts de Na, P, S, H2;
- - utilisation de la solidification rapide, de la métallurgie des poudres, des traitements thermomécaniques, en vue d'obtenir des produits à grains fins et/ou des structures non recristallisées et à précipitation fine. Cependant, ces méthodes sont complexes, longues et relativement onéreuses.
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Il est reconnu par les métallurgistes que le sous-revenu des alliages d'Al à durcissement structural contenant du Li conduit au meilleur compromis résistance mécanique et ductilité ou ténacité, au prix d'une mauvaise résistance à la corrosion intergranulaire ainsi qu'à la corrosion sous tension dans le sens travers et une grande anisotropie des propriétés.
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Le sur-revenu conduit à une diminution de la résistance mécanique par coalescence de la phase métastable 8' (Al3Li) dans la matrice et aussi à une diminution des allongements et de la ténacité par l'élargissement des zones dénudées en phase métastable δ' (AI3Li) aux joints de grains.
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LG. PALMER et al, Al-Li Alloys II, Conf. Proceeding Met. Soc. AIME Montenay, 1983, 12-16 Avril, Ed. by A. STARKE Jr et T.H. SANDERS p. 105.
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Ce dernier phénomène est aussi rencontré dans les sur-revenus des alliages AI-Li contenant du Cu et/ou Mg. Ceux-ci présentent alors une précipitation de phase δ' dans la matrice toujours accompagnée de la coprécipitation de phases telles que T'1 ou Ti (AI2CuLi) sous forme de plaquettes, T'2 ou T2 (AI6CuLis) sous forme de bâtonnets, la phase S' ou S (AI2CuMg) sous forme d'aiguilles ou de lattes et AI2LiMg.
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Mais contrairement aux alliages classiques (série 2000 et 7000) ces sur-revenus ne conduisent pas à une bonne résistance à la corrosion sous tension.
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Les traitements thermiques finals utilisés jusqu'ici sur tous les alliages industriels ou expérimentaux connus à base d'Al et contenant du Li consistent donc en des revenus monopalier vers 170-190°C type T6 (pour l'obtention du maximum de résistance mécanique) ou des sous-revenus (pour améliorer le compromis charge de rupture-allongement ou ténacité).
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Le traitement thermique des alliages AI-Li (Cu-Mg-Zn) selon l'invention, qui permet d'éviter tous ces inconvénients, comporte au moins une mise en solution suivie d'une trempe, éventuellement d'une déformation plastique comprise entre 0,5 et 5 %, une maturation et enfin au moins un revenu. Ce revenu, dit principal, est effectué dans un domaine de température compris entre 225 et 270°C pendant une durée comprise entre 3 minutes et 10 heures; le domaine préférentiel est compris entre 230 et 260° C pour des temps compris entre 5 minutes et 7 heures, les températures les plus élevées étant généralement associées aux temps les plus courts.
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De façon plus précise, le revenu principal doit être effectué dans un domaine température-temps en forme de parallélogramme et dont les sommets, sur un graphique température (°C) - log temps, possèdent les coordonnées suivantes :
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La température du revenu principal, lorsque celui-ci est isotherme, dépend de la composition chimique effective de l'alliage et est, de préférence, comprise entre To-10°C et To +25°C, avec :
- To (en °C) = 65 + 80 (% Li) + 5 (% Mg) + 1,5 (% Zn), les pourcentages étant en poids, avec de préférence 1,7 ≦ % Li ≦ 2,6-0,2 % ≦ Cu ≦ 3,4 % - Mg ≦ 7,0 et % Zn ≦ 3 %. Il est à remarquer que To est indépendant de la teneur en cuivre de l'alliage considéré.
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La durée du revenu principal doit être suffisante pour dissoudre la quasitotalité des phases 8' AI3Li sphériques formées antérieurement (par exemple lors du refroidissement après trempe, lors de la maturation et/ou lors de la montée en température lors du revenu principal), à l'exception en général des phases δ' grossières entourant les particules dispersées des phases AI3Zr globulaires (telles que mises en évidence par GAYLE et VANDER SANDE - Scripta Metall. Vol. 18, 1984, p. 473-478) ou encore de rares particules grossières de phase δ' (> 25 nm) non dissoutes à la température du revenu principal.
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Du point de vue structural, après le revenu principal et en dehors des particules non dissoutes, la structure comporte une fine précipitation dense de phases 8' sphériques dont la taille maximale est inférieure à 10 nm (et préférentiellement inférieure à 5 nm) formée lors du refroidissement après le revenu principal.
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Ces phases golbulaires 8' sont alors accompagnées d'au moins une des phases durcissantes classiques : S'ou S - AI2CuMg, T'1 ou Ti -Al2CuLi, Al2MgLi, T'2 ou T2 AIsCuLi3 en fonction de la composition chimique de l'alliage, celles-ci étant d'ailleurs sous forme d'aiguilles plaquettes, lattes ou bâtonnets dans la matrice.
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Des températures ou durées excessives du revenu principal conduisent à une perte de résistance mécanique associée à une diminution de la ductilité, de la ténacité ou de la résistance au choc. A l'opposé des températures ou durées insuffisantes conduisent à une mauvaise résistance à la corrosion intergranulaire ou sous contrainte ainsi qu'à une moins bonne isotropie.
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Le revenu principal peut être précédé d'un prérevenu à une température inférieure à 200°C et, pour une durée au plus équivalente à celle correspondant à l'état T6 de l'alliage considéré, ce qui permet d'augmenter les caractéristiques de résistance mécanique et à la corrosion, sans perte sensible de ductilité, notamment pour les alliages chargés en Cu.
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La durée de ce pré-revenu (t') est limitée supérieurement dans un diagramme température (°C) - log temps (en heures) par la droite d'équation 8 = -60 log t'M + 260. Ce pré-revenu est de préférence comprise dans le domaine de température allant de 120 à 180°C pour une durée minimale t'm correspondant à la formule : e (°C) = 180 - 60 log t'm (en heures).
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La résistance mécanique et la résistance à la corrosion peuvent encore être améliorées en faisant précéder le revenu principal (ou le prérevenu) d'une déformation plastique comprise entre 0,5 et 5 %, généralement effectuée par planage, traction ou compression contrôlée, étirage, laminage, etc...
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Après revenu principal, les produits possèdent :
- - des caractéristiques de résistance mécanique moyennement élevées équivalentes à celles du 2024 T351 et qui permettent soit une mise en forme ou un durcissement par écrouissage sans risque de rupture, soit des opérations intermédiaires de redressage, planage, etc... correspondant à une déformation plastique comprise entre 0,5 et 5 %.
- - des allongements de traction élevés.
- - une striction particulièrement élevée, notamment lorsque le revenu principal est précédé d'un écrouissage après trempe sur alliage contenant la phase S ou S'.
- - une bonne homogénéité des propriétés mécaniques des produits épais.
- - une bonne isotropie des caractéristiques mécaniques.
- - une bonne résistance à la corrosion feuilletante en surface (test EXCo), intergranulaire (norme AIR 9048) ainsi qu'une résistance améliorée à la corrosion sous contrainte par rapport au revenu T6 ou au sous-revenu.
- - une atténuation appréciable des faciès de rupture feuilletée indésirables.
- - une meilleure résistance au choc qu'à l'état sous-revenu à dureté équivalente.
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Le niveau des caractéristiques mécaniques ainsi que la résistance à la corrosion intergranulaire ou sous contraintes sont encore améliorées par un traitement comportant un revenu principal suivi d'un revenu complémentaire; le revenu principal est alors effectué dans un domaine température-temps en forme de parallélogramme et dont les sommets, sur un graphique température (°C)-log temps possèdent les coordonnées suivantes: A 270° C - 3 min
le revenu complémentaire étant effectué à une température ( 8 ) inférieure à celle d'un revenu principal et comprise entre 165 et 215°C et ce, pour une durée t"m supérieure à 0 (°C) = 230-66 log t"m (heures) et inférieure à 60 heures. La température est de préférence comprise entre 170 et 210°C.
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Les durées trop courtes et/ou les températures trop basses du revenu complémentaire conduisent à des fragilités excessives sans amélioration substantielle de la résistance à la corrosion à l'état brut de revenu principal et les durées trop longues et/ou températures trop élevées de celui-ci conduisent à une fragilité accrue due à la précipitation excessive des phases intergranulaires riches en Li et à l'élargissement corrélatif des zones dénudées en phase 8'. Dans ces conditions, la phase δ' est soit de forme sphérique dont le diamètre est supérieur ou égal à 10 nm, soit elle est précipitée sous forme allongée ou semi-circulaire à l'interface entre les phases T'1 ou Ti, S'ou S et la matrice d'AI; une telle morphologie est absente après revenu habituel de tels alliages.
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Le revenu complémentaire peut être effectué soit séparément, soit en refroidissement continu après le revenu principal. Dans le premier cas, il est possible d'effectuer un écrouissage à froid entre les 2 revenus compris entre 0,5 et 5 % de manière à augmenter le niveau de caractéristiques mécaniques et de résistance à la corrosion.
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L'ensemble revenu principal-revenu complémentaire peut être précédé d'un pré-revenu dans les conditions indiquées ci-dessus (page 4 ligne 30 à p. 5 ligne 14).
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L'invention sera mieux comprise à l'aide des exemples décrits ci-après et illustrés par les figures suivantes :
- . La figure 1 représente les domaines généraux (ABCD et ABIJ) et préférentiels (EFGH et EFKL) des conditions température-temps du revenu principal en coordonnées : température en °C - log temps en heures.
- . La figure 2 représente la limite ( A ) du pré-revenu ainsi que le domaine préférentiel (A'B'C'D') de celui-ci en coordonnées : température en °C - log temps en heures.
- . La figure 3 représente le domaine général et le domaine préférentiel (A"B"C"D") des conditions de revenu complémentaire en coordonnées : température °C - log temps en heures.
Exemple 1
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Des méplats de section 100 x 13 mm en alliage 2091 (Li = 2,00/0, Cu = 2,0 % - Mg = 1,4 % - Zr = 0,11 %, Fe + Si = 0,06%), ont subi après mise en solution (2h 530°C), trempe et traction contrôlée de 2 % (le cas échéant), soit des revenus classiques (sous revenu ou revenu à l'état T6 ou T651), soit des traitements de revenu principal à 240°C selon l'invention. Certains traitements étaient précédés d'un traitement de prérevenu en four à air ventilé. Tous les revenus principaux ont été effectués en four à bain de sel nitrite-nitrate et étaient suivis d'un refroidissement à l'eau. Les méplats avaient une structure non recristallisée.
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Le tableau 1 donne les caractéristiques mécaniques de traction (moyenne de 2 éprouvettes prélevées à mi-largeur du méplat dans le sens longitudinal ou dans toute la largeur dans le sens transversal = limite élastique à 0,2 % de déformation rémanente (Rp0,2), charge de rupture (Rm), allongement à rupture (A %) et striction (Σ%) mesurée sur éprouvettes. On donne également la sensibilité à la corrosion intergranulaire mesurée à coeur et en surface brute du larget après test selon la norme AIR 9048 (immersion continue en solution aqueuse de NaCI + H202).
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Les résultats montrent que le revenu principal selon l'invention, qu'il soit ou non précédé d'un prérevenu, conduit, sur alliage 2091 à un niveau de résistance mécanique et de ductilité supérieur, dans le sens travers, à celui des sous-revenus classiques et proches de celui du revenu classique au pic de durcissement (T6, T651). Il conduit par ailleurs à une très nette amélioration de la résistance à la corrosion intergranulaire à coeur et en surface des produits, ainsi qu'à une excellente isotropie des propriétés mécaniques, obtenues au prix d'une légère diminution de la résistance mécanique en sens long.
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De plus, les largets traités selon l'invention possédaient à l'état brut de revenu principal une striction très élevée, notamment en cas de traction contrôlée après trempe, indiquant l'excellente ductilité du produit. Celle-ci est très supérieure à celle de tous les états sous-revenus ou à celle des états T6 ou T651. En outre, les largets caractérisés à l'état brut de revenu principal présentaient une absence quasi-totale de fissuration secondaire longitudinale sur éprouvettes de rupture (c'est-à-dire pas de tendance notable à la rupture feuilletée).
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Le diamètre des phases 8'-AI3Li dans la matrice, mesuré à fort grandissement au microscope électronique en transmission, était inférieur à 4 nm pour toutes les particules sauf pour quelques particules composites de phase 8' - Al3Li entourant les particules sphériques de phase AI3Zr (diamètre 40 nm environ).
Exemple 2
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Des tôles épaisses laminées de 38,5 mm en alliage 2091 ont subi une mise en solution de 2h30 à 530°C suivie d'une traction contrôlée à 2 % de déformation rémanente et de revenus classiques (sous-revenu ou surrevenus), ainsi que des traitements de revenu principal selon l'invention, tous effectués en four à air ventilé avec refroidissement air, de façon à donner des niveaux moyens de résistance mécanique comparables entre eux.
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Le tableau 2 donne les caractéristiques mécaniques de traction (Rp 0,2, Rm, A 0/0) mesurées respectivement à mi-épaisseur dans les sens long, travers long, à 60° du sens long (direction habituellement faible dans ce type de produit), ainsi que dans le sens travers-court. On donne également le comportement en corrosion intergranulaire après immersion continue en solution 3 % NaCI + H202, selon la norme aéronautique AIR 9048.
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On constate une bonne isotropie des propriétés mécaniques obtenues par le traitement selon l'invention, qui conduit à une résistance mécanique équivalente à celle de l'état sous revenu 12 h 135°C (comparable à celle de l'alliage conventionnel 2024-T351) dans le sens long et supérieure à celle de l'état très légèrement sous-revenu (24 H 170°C) dans les sens travers. On observe également un bon niveau de limite élastique et d'allongement à rupture dans le sens travers court. Celui-ci est supérieur notamment à celui qui est obtenu par des traitements prolongés à haute température (hors l'invention) après revenu 3h à 230°C. La phase δ' AI3Li était présente sous forme intragranulaire avec un diamètre inférieur à 5 nm. La résistance à la corrosion intergranulaire est en outre très fortement améliorée par rapport à celle des états sous revenus conduisant au même niveau moyen de caractéristiques mécaniques.
Example 3
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Des tôles minces à structure recristallisée et isotrope en alliage 2091, de composition Li 2,0 %, Cu 2,0 %, Mg 1,4 %, Zr 0,08 o/o, Fe+Si 0,05 %, ont subi une mise en solution de 20 minutes à 530°C suivie d'une trempe à l'eau froide, d'un défripage, d'une traction contrôlée de 2 % et de revenus classiques (sous revenus monopalier) ou spéciaux suivant l'invention.
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Le revenu principal selon l'invention, effectué en four à air ventilé, a été dans certains cas précédé d'un prérevenu effectué en four à air ventilé. Le refroidissement a été effectué à l'air calme après revenu principal. Les tôles ont été caractérisées en dureté ou par essais de traction dans les sens long et travers-long, ainsi que par essai de corrosion intergranulaire selon la norme AIR 9048 et essai de corrosion feuilletante (test EXCO) à coeur et en surface et essai de corrosion sous contrainte par traction dans le sens travers long par immersion-émersion alternée en solution à 3,5 % NaCI sur toute l'épaisseur des éprouvettes. On a également mesuré la résistance au choc (énergie absorbée) par test de billage utilisé en aéronautique pour apprécier la fragilité à l'impact des pièces de structure ou de fuselage, on recherchant l'énergie nécessaire pour créer une fissure dans la pièce au droit de la déformation créée par la bille d'acier projetée sur la tôle à partir de hauteurs croissantes.(Tableau 3)
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On constate que les tôles traitées par revenu principal selon l'invention ont, à limite élastique ou dureté égales, une meilleure résistance au choc par test de billage que les états sous-revenues réputés tolérants au dommage ainsi qu'une meilleure résistance à la corrosion intergranulaire et à la corrosion sous contrainte (contrainte de non rupture NR30 à 30 jours d'essais effectués dans le sens travers-long) Leur résistance à la corrosion feuilletante est par ailleurs excellente en surface des tôles où elle est meilleure que celle des tôles sous revenues et acceptable à coeur (Tableau 3). Toutes les tôles selon l'intention présentaient une coprécipitation dense de phase S' AI2CuMg et de phase δ Al3Li, cette dernière étant de diamètre inférieur à 5 nm contrairement aux états classiques (sous-revenu, T651, surrevenu).
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Le tableau 3bis montre que le revenu selon l'invention conduit, à dureté équivalente, à une meilleure résistance à la corrosion intergranulaire que les sous-revenus, et ce avec des résistances au choc élevées.
Exemple 4
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Des barres filées de section rectangulaire (60x30 mm) et de composition : Li 2,1 % - Cu 2,6 % - Mg 0,4 % - Zr 0,09 % - Fe + Si 0,07, ont subi après mise en solution et trempe à l'eau froide des traitements de revenu de différentes durées à différentes températures en laboratoire. La résistance à la corrosion sous contrainte a été mesurée dans le sens travers court sur anneaux C selon le test d'immersion-émersion alternée en solution 3,5 % NaCI selon la norme AIR 9048. De manière surprenante, il est apparu que des traitements de revenu selon l'invention à 230°C en four à air (refroidissement air) conduisant à une précipitation dense de phase T'i ou T1-Al2CuLl et à une dissolution importante de la phase δ'-Al3Li (grosses particules très dispersées de phase 8' de taille supérieure à 30 nm et grande densité de très fines particules de phase 8' : diamètre inférieur à 6 nm) conduisant à des niveaux satisfaisants de résistance à la corrosion sous tension, contrairement aux états sous-revenus ou même sur-revenus conventionnels.
Exemple 5
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Des méplats filés de format 100x13 nm et de structure non recristallisée (composition Li 1,8%, Cu 2,04 010, Mg 1,52 %, Zr 0,10 %, Fe + Si 0,05 % contrôlée par absorption atomique) ont subi après mise en solution de 2 heures à 528°C des traitements de revenu classiques ou selon l'invention, ainsi qu'un traitement de revenu principal selon l'invention (en four à bain de sel) suivi d'un refroidissement à l'eau et d'une traction contrôlée à 2,5 % de déformation rémanente. La structure d'après invention était caractérisée par une absence totale de phase δ'-Al3Li grossière (sauf autour des particules de phase Al3Zr) et par une précipitation extrêmement fine de phase 8' (taille inférieure à 4 nm) coexistant avec la précipitation de phase S' AI2CuMg pour les durées de revenu principal décrites dans l'invention, et de T2-Al6CuLi3.
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Le tableau 5 donne les caractéristiques mécaniques de traction longitudinales moyennes obtenues sur éprouvettes prélevées à mi-largeur et au bord du méplat.
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On constate une amélioration importante de l'allongement à rupture ainsi que, sur érpouvettes de traction traitées selon l'invention, une très faible tendance à la rupture intergranulaire feuilletée.
Exemple 6
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Des méplats filés en 2091 de section 100x13 mm de composition A et B et de provenance identique à ceux ces méplats décrits aux exemples 1 et 5 précédents ont subi, après trempe, éventuellement écrouissage, revenu principal et refroidissement à l'ambiante, un revenu complémentaire tel que décrit dans l'invention. Le tableau 6 montre les améliorations de résistance mécanique ainsi obtenues, qui permettent aux alliages traités selon l'invention de posséder après revenu complémentaire à 170 ou 190°C un niveau de caractéristiques mécaniques comparable à celui de l'état T6 ou T651 ainsi qu'une meilleure résistance à la corrosion intergranulaire, sans diminution importante de ductilité et de valeurs de striction. La taille de la phase δ'Al3Li après revenu complémentaire est de l'ordre de 20 nm.
Exemple 7
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Des tôles minces (d'épaisseur 1,6 mm) en alliage 2091 à l'état initial T351 identiques à celles de l'exemple 3 ont subi des traitements de simple revenu classiques ainsi que des traitements de revenu principal suivis de revenu complémentaire selon l'invention. Ces derniers ont été soit effectués avec retour à la température ambiante (refroidissement air après revenu principal), soit continûment par refroidissement contrôlé à l'intérieur du four (à vitesse de descente de l'ordre de 10 à 40°C/heure), par admission d'air frais.
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Le tableau 7 donne les valeurs de dureté, résistance à l'impact (énergie absorbée par test de billage) et résistance à la corrosion intergranulaire. Elles sont globalement améliorées par rapport au traitement de léger sous-revenu 12 h à 170°C.
Exemple 8
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Des tôles épaisses laminées à 38,5 mm en alliage 2091 de mêmes origine et composition que celles de l'exemple 2 ont subi, après trempe et traction contrôlée de 2 %, des revenus classiques monopaliers ainsi qu'un traitement de revenu principal de 3 h à 230° C suivi, après refroidissement continu à 20° C/h entre 230 et 190°C, d'un revenu complémentaire de 12 h à 190°C effectué dans le même four avec refroidissement final de 20°C/heure de 190°C jusqu'à 170°C et sortie à l'air calme jusqu'à l'ambiante.
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Le tableau 8 donne les résultats de la caractérisation effectuée identique à celle du tableau 2 (cf Exemple 2). On constate que le revenu selon l'invention améliore nettement les propriétés de limite élastique et de résistance en sens travers, ainsi que l'isotropie des propriétés mécaniques, tout en conservant un niveau intéressant dans le sens longitudinal et en améliorant la résistance à la corrosion intergranulaire.
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La structure observée après traitement bipalier en continu selon l'invention se caractérise par une reprécipitation grossière de phase 8'-AI3Li sphérique (taille supérieure à 20 nm) et aussi sous forme allongée le long des nombreuses aiguilles de phase S'-AI2CuMg dans la matrice (à l'interface).
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