CH716661A1 - Mouvement horloger. - Google Patents

Abstract

L'invention concerne un mouvement horloger comportant deux composants horlogers rotatifs autour d'un axe commun, à savoir un premier composant horloger (10) fixé à un arbre comportant à au moins une de ses extrémités un pivot (1), et un second composant horloger (20) comportant une gorge (2) sur son arbre de rotation recevant axialement ledit pivot (1). Le pivot (1) comporte une partie bombée (3) externe en matière élastiquement déformable. Le pivot (1) et la gorge (2) sont agencés de manière à ce que le pivot (1) s'engage dans la gorge (2) par une déformation élastique réversible d'au moins ladite partie bombée (3) permettant de transmettre une rotation de l'arbre au second composant par friction.

Description

[0001] La présente invention se rapporte à un mouvement horloger comportant deux composants rotatifs autour d'un axe commun.

[0002] L'invention concerne encore une pièce d'horlogerie comportant au moins un tel mouvement.

[0003] Dans les mouvements horlogers, en règle générale, chaque pièce utilisée comporte un arbre muni à ses deux extrémités de pivots, chacun engagé dans un palier. Les organes de pivotement formés d'un palier et d'un pivot sont traditionnellement utilisés pour assurer un positionnement axial et radial des pièces en rotation présentes dans les mouvements.

[0004] FR1033071 propose une pierre présentant un trou de section circulaire et un pivot en acier, présentant au niveau de sa surface en regard de la pierre, une section de forme polygonale, de manière à réduire les surfaces de contact entre le pivot et la pierre.

[0005] Traditionnellement, pour permettre la connexion et la déconnexion entre les axes de rotation d'une chaussée et d'un pignon de roue de centre on procède par un procédé dit lanternage où la chaussée est déformée autour de l'axe du pignon de roue de centre.

[0006] Le but de la présente invention est de permettre une connexion et une déconnexion entre les axes de rotation entre deux composants horlogers sans détériorer l'un ou l'autre desdits composants horlogers.

[0007] Grâce à la présente invention, il n'est plus utile de pratiquer une déformation permanente d'un ou des deux composants pour assurer leur connexion assurant la rotation des deux composants horlogers.

[0008] Conformément à l'invention, un mouvement horloger comporte deux composants horlogers rotatifs autour d'un axe commun, à savoir un premier composant horloger fixé à un arbre comportant à au moins une de ses extrémités un pivot, et un second composant horloger comportant une gorge sur son arbre de rotation recevant axialement ledit pivot. Le pivot comporte une partie bombée externe en matière élastiquement déformable, le pivot et la gorge étant agencés de manière à ce que le pivot s'engage dans la gorge par une déformation élastique réversible d'au moins ladite partie bombée permettant de transmettre une rotation de l'arbre au second composant par friction.

[0009] Dans une forme d'exécution préférentielle, le premier composant est un pignon de centre et le second composant est une chaussée.

[0010] Afin d'assurer une bonne connexion et déconnexion des deux composants, la partie bombée du pivot, est généralement sphérique, ladite partie bombée et sphérique ayant un rayon compris entre 0,1 et 0,8 fois plus large que le rayon dudit pivot.

[0011] Dans une forme d'exécution, le pivot comporte au moins une rainure longitudinale, de préférence plusieurs rainures longitudinales régulièrement réparties sur la surface circonférentielle dudit pivot.

[0012] De préférence, la gorge du second composant horloger, vu en coupe transversale, comporte une partie conique agencée de manière à ce que la partie bombée du pivot s'engage dans la gorge en direction de la partie large de la partie conique. Ainsi, la gorge comporte une première partie de diamètre large et une seconde partie de diamètre réduite réunie par la partie conique.

[0013] L'invention concerne également une pièce d'horlogerie sous forme de montre-bracelet ou montre de poche ou pendulette de table comportant un tel mouvement horloger.

[0014] Les caractéristiques de l'invention et sa différenciation par rapport notamment au procédé traditionnel de lanternage apparaîtront plus clairement à la lecture de la description de plusieurs formes d'exécution données uniquement à titre d'exemple, nullement limitative en se référant aux figures schématiques, dans lesquelles : La figure 1 représente une vue en coupe d'une chaussée et d'un pignon de centre ; La figure 2 représente une vue en perspective d'un pignon de centre comportant une partie sphérique et bombée ; et La figure 3 représente une vue en coupe transversale du pignon de centre de la figure 2.

[0015] En général, les mouvements d'horlogerie comportent des chaussées pour l'entraînement d'aiguilles. La chaussée est lanternée sur le pivot du pignon de centre. L'assemblage de la chaussée sur le pignon de centre doit permettre d'une part la rotation solidaire lorsque la montre fonctionne, et d'autre part la possibilité de faire glisser la chaussée, à la manière d'une friction, sur le pignon de centre en cas de miseà-l'heure.

[0016] L'opération de lanternage très délicate est évité grâce à la présente invention.

[0017] De manière usuelle, La chaussée est ajustée sur le tigeron du pignon de roue de centre. Elle engrène avec la roue de minuterie qui porte solidairement le pignon de minuterie. Ce dernier engrène avec la roue des heures. Lorsque la montre fonctionne normalement, le pignon de centre est entraîné par le barillet, ou par un rouage intermédiaire. La chaussée est placée sur le long du tigeron du pignon de centre, ne formant ainsi qu'un seul axe. Ils tournent ensemble.

[0018] La chaussée fait ensuite tourner le reste du rouage de minuterie.

[0019] Pour le lanternage, un dégagement conique est réalisé sur le tigeron du pignon de centre. Sur la chaussée, un pincement est appliqué pour créer un bossage opposé sur le tube.

[0020] L'assemblage de ces deux pièces permet d'une part la rotation solidaire lorsque la montre fonctionne, et d'autre part la possibilité de faire glisser la chaussée, à la manière d'une friction, sur le tigeron de centre en cas de remise à l'heure.

[0021] Le lanternage provient de la mince partie médiane de la chaussée. Deux saillies pratiquées dans cette partie assurent l'accouplement élastique entre la roue de centre et la chaussée.

[0022] Le lanternage est réalisé en pinçant un tube que comporte la chaussée. Cette opération manuelle est très difficilement répétitive et le résultat va varier d'un horloger à l'autre voire même pour le même horloger.

[0023] Cette opération aléatoire n'est pas acceptable.

[0024] Grâce à la présente invention, la friction ne se fait plus par déformation permanente de la chaussée mais avec un système suffisamment élastique pour permettre à la fois l'assemblage, la tenue nécessaire du couple à entraîner, et une friction en cas de mise-à-l'heure.

[0025] Ainsi, grâce à la présente invention, l'accouplement du pignon de centre et de la chaussée, assure un certain niveau de friction entre le tigeron et la chaussée lors du fonctionnement normal de la montre, tandis que les opérations manuelles de mise à l'heure par l'utilisateur appliquent un couple supérieur à celui de la friction.

[0026] Par ailleurs, en cas de remplacement des aiguilles de montre par exemple, la chaussée est un composant tellement fragile qu'il arrive fréquemment qu'elle doive être changée.

[0027] Grâce à l'élasticité de la présente invention, les opérations de lanternage sont abandonnées au profit d'un accouplement élastique entre la chaussée et le pignon de la roue de centre.

[0028] La figure 1 illustre une chaussée et un pignon de centre rotatifs autour d'un axe commun. Le pignon de centre comporte un pivot 1 à une de ses extrémités. La chaussée 20 comportant une gorge 2 sur son arbre de rotation recevant axialement ledit pivot 1. Le pivot 1 comporte une partie bombée externe 3 en matière élastiquement déformable. Le pivot 1 et la gorge 2 sont agencés de manière à ce que le pivot 1 s'engage dans la gorge 2 par une déformation élastique réversible de ladite partie bombée permettant de transmettre une rotation de l'arbre au second composant par friction.

[0029] Comme illustré aux figures 2 et 3, la partie bombée du pivot 1 du pignon de centre est sphérique. Dans cet exemple, la partie bombée et sphérique a un rayon environ 0,7 fois plus large que le rayon dudit pivot.

[0030] Dans cet exemple, le pivot 1 comporte trois rainures longitudinales, régulièrement réparties sur la surface circonférentielle dudit pivot.

[0031] Contrairement au système traditionnel, et pour faciliter la fabrication, pour des questions d'usinage, la partie conique est réalisée à l'intérieur de la chaussée et la partie élastique sur le pignon de centre.

[0032] Grâce à cette partie élastique, lors de l'assemblage, le passage de la partie sphérique du pignon dans le diamètre intérieur de la chaussée peut se faire par simple déformation et tend à reprendre sa forme initiale une fois logée dans la partie conique. Ce qui va permettre à la fois la tenue axiale, la friction nécessaire à l'entraînement en rotation et la friction en cas de mise-à-l'heure.

[0033] Cette partie élastique est réalisée directement par décolletage.

[0034] Dans cet exemple, le pignon de centre est percé pour ne laisser qu'une fine paroi de part et d'autre en hauteur de la sphère et ensuite deux encoches minimum sont faites sur la partie de la paroi fine de manière transversale à l'axe.

[0035] Au final, le pignon comprendra donc au moins deux parties sphériques tenues sur une fine languette de matière élastique qui viennent en contact avec la partie conique de la chaussée.

[0036] Cet accouplement coaxial élastique de deux composants horlogers permet notamment de préserver la durée de vie des composants qui peuvent être manipulés lors d'opérations de services après-vente, qu'il s'agisse d'une montre-bracelet, d'une montre de poche ou d'une pendulette de table.

Claims (9)

1. Mouvement horloger comportant deux composants horlogers rotatifs autour d'un axe commun, à savoir un premier composant horloger (10) fixé à un arbre comportant à au moins une de ses extrémités un pivot (1), et un second composant horloger (20) comportant une gorge (2) sur son arbre de rotation recevant axialement ledit pivot (1), le pivot comportant une partie bombée (3) externe en matière élastiquement déformable, le pivot (1) et la gorge (2) étant agencés de manière à ce que le pivot (1) s'engage dans la gorge (2) par une déformation élastique réversible d'au moins ladite partie bombée (3) permettant de transmettre une rotation de l'arbre au second composant par friction.

2. Mouvement selon la revendication 1, dans lequel le premier composant (10) est un pignon de centre et le second composant (20) est une chaussée.

3. Mouvement selon la revendication 1 ou 2, dans lequel la partie bombée (3) du pivot (1), est généralement sphérique, ladite partie bombée et sphérique ayant un rayon compris entre 0,1 et 0,8 fois plus large que le rayon dudit pivot.

4. Mouvement selon l'une des revendications précédentes, dans lequel le pivot (1) comporte au moins une rainure longitudinale (4).

5. Mouvement selon la revendication précédente, dans lequel le pivot (1) comporte plusieurs rainures longitudinales (4) régulièrement réparties sur la surface circonférentielle dudit pivot.

6. Mouvement selon l'une des revendications précédentes, dans lequel la gorge (2) du second composant horloger (20), vu en coupe transversale, comporte une partie conique (5) agencée de manière à ce que la partie bombée (3) du pivot (1) s'engage dans la gorge (2) en direction de la partie large de la partie conique (5).

7. Mouvement selon l'une des revendications précédentes, dans lequel le pivot (1) est percé.

8. Pièce d'horlogerie, caractérisée en ce qu'elle comprend un mouvement selon l'une des revendications 1 à 7.

9. Pièce d'horlogerie selon la revendication 8 sous forme de montre-bracelet ou montre de poche ou pendulette de table.