CH706209B1 - Mouvement de montre comprenant un barillet à couple constant. - Google Patents

Abstract

L’invention concerne un mouvement de montre comprenant un barillet (1) et un rouage (2–11) pour transmettre l’énergie dudit au moins un barillet (1) à d’autres éléments du mouvement, le rouage (2–11) comportant: – un réducteur (2–5); – un système de compensation de couple (6, 7, 20) comportant de forme prévue pour compenser les variations de couple, le système de compensation étant une came (7) en aval dudit réducteur (2–5) afin de compenser la variation de couple fournit par ledit au moins un barillet (1) selon l’état de tension dudit au moins barillet (1); et – un système d’engrenage avec un deuxième rapport de transmission (R2) supérieur à 1 pour entraîner lesdits autres éléments du mouvement. Le système de compensation de couple comporte une chaîne ou élément flexible (20) agencée pour s’enrouler sur moins d’un tour ou se dérouler autour de la came (7) selon l’état de tension dudit au moins un barillet (1). Un indicateur de réserve de marche peut être entraîné directement par ladite came (7) ou par une poulie (6) dudit système de compensation de couple (6, 7, 20).

Description

Domaine technique

[0001] La présente invention concerne un mouvement de montre à couple constant.

Etat de la technique

[0002] Les mouvements de montre mécanique comportent généralement au moins un barillet pour stocker l’énergie destinée à la marche de la montre et fournie par le remontage et/ou par les déplacements d’une masse oscillante. Le barillet est généralement formé par un ressort spiral qui est tendu dans une cage lors du remontage et se détend progressivement lors de la marche de la montre. La spirale des ressorts de barillet courant comporte par exemple entre 6 et 10 tours lorsqu’ils sont tendus.

[0003] Le couple à la sortie du barillet décroit progressivement lorsque celui-ci se détend. Pour cette raison, l’énergie transmise au mouvement varie et la précision de nombreuses montres mécaniques se dégrade au fur et à mesure de la décharge du ressort de barillet.

[0004] On connaît dans l’état de la technique des montres comportant une fusée, c’est-à-dire une pièce conique avec un rayon variable autour de laquelle plusieurs spires d’une chaîne tendue par le barillet viennent s’enrouler progressivement. Le rayon de la fusée croit au fur et à mesure de la détente du barillet, ce qui permet de compenser au moins imparfaitement la baisse du couple. Toutefois, les mécanismes à fusée présentent l’inconvénient de nécessiter une chaîne de longueur importante, qui s’enroule en formant plusieurs spires juxtaposées autour de la fusée enduisant également une torsion de la chaîne. Une telle chaîne formée de maillons de très petite taille est compliquée à fabriquer, chère et fragile. D’autre part, la fusée occupe une épaisseur importante dans le mouvement, et ce mécanisme ne convient pas à des mouvements fins. Enfin, l’enroulement des spires juxtaposées autour de la fusée est délicat et il n’est pas rare que les spires se juxtaposent mal.

[0005] La demande de brevet EP1 914 604 (Girard-Perregaux SA) décrit un mouvement horloger à couple constant comportant une came à rayon variable dans le rouage et qui permet de compenser les variations de couple à la sortie du barillet. Ce mouvement nécessite cependant un mécanisme de liaison intermédiaire pour réduire le glissement contre la périphérie. Ce mécanisme de liaison complique le mouvement. Par ailleurs, ce mécanisme nécessite la réalisation d’une came munie d’une denture sur sa périphérie, et donc complexe à réaliser.

Bref résumé de l’invention

[0006] Un but de la présente invention est de proposer un mouvement de montre à couple constant et exempt des limitations des mouvements connus.

[0007] Selon l’invention, ces buts sont atteints notamment au moyen d’un mouvement de montre comprenant au moins un barillet et un rouage pour transmettre l’énergie dudit au moins un barillet à d’autres éléments du mouvement, ledit rouage comportant: un réducteur avec un premier rapport de transmission inférieur à 1; un système de compensation de couple comprenant une came de forme prévue pour compenser les variations de couple, le système de compensation étant en aval dudit réducteur afin de compenser la variation de couple fournit par le au moins un barillet selon l’état de tension dudit au moins un barillet; et un système d’engrenage avec un deuxième rapport de transmission supérieur à 1 pour entraîner lesdits autres éléments dudit mouvement,dans lequel ledit système de compensation de couple comporte une chaîne ou un élément flexible agencé pour s’enrouler sur moins d’un tour ou se dérouler autour de ladite came selon l’état de tension dudit au moins un barillet.

[0008] Par rapport aux mécanismes basés sur une fusée, l’utilisation d’un réducteur permet de réduire la longueur de la chaîne, et évite de devoir l’enrouler sur plusieurs tours autour de la came. Un rapport de réduction R1 supérieur au nombre de spires du barillet génère ainsi une course plus courte que la périphérie de la came; la chaîne s’enroule sur moins de 360° autour de la came lorsque le barillet est tendu. Ainsi, on évite de devoir juxtaposer plusieurs spires, ce qui permet de remplacer une fusée occupant une épaisseur importante par une came beaucoup plus fine. Cette disposition permet aussi de réduire la longueur de la chaîne.

[0009] Par rapport aux mécanismes comprenant une roue tournant autour d’une came, l’utilisation d’une chaîne entre la poulie et la came permet d’éviter les problèmes de glissement, et simplifie la réalisation de la came.

[0010] La chaîne (ou l’élément flexible) est de préférence ouverte.

[0011] Le système de compensation de couple peut comporter une poulie et une came en aval de cette poulie. La poulie comporte un rayon constant sur la périphérie de laquelle est fixée une première extrémité de la chaîne. La deuxième extrémité de la chaîne ou de l’élément flexible est alors fixée à la périphérie de la came qui est ainsi entraînée par la poulie au travers de la chaîne ou élément flexible, de manière à ce que la chaîne ou élément flexible s’enroule progressivement autour de la came lorsque le barillet est tendu, et davantage autour de la poulie au fur et à mesure que le barillet se détend.

[0012] Dans un autre mode de réalisation, la came peut aussi être en amont de la poulie, entraînée par cette came au travers d’une chaîne ou d’un élément flexible. Dans ce cas, le diamètre de la came entraînante diminue progressivement au fur et à mesure que le barillet se détend.

[0013] Il est aussi possible de réaliser des systèmes de compensation de couple dans lequel la chaîne est tendue entre deux cames à rayon variable.

[0014] Le rayon maximal de la came est avantageusement proche du rayon de la poulie. Dans un mode de réalisation, le rayon maximal de la came est compris entre 0.5 et 2 fois le rayon de ladite poulie (6), préférablement entre 0.8 et 1.2 fois le rayon de ladite poulie (6). Le rapport de transmission du système de compensation de couple est alors proche de 1. Ce choix particulier permet d’employer une chaîne qui s’enroule sur la quasi-totalité de la circonférence de la came puis de la poulie.

[0015] Le premier rapport de réduction entre la sortie du barillet et le système de compensation de couple est en fonction du nombre de tours du barillet, par exemple 6 ou plus. Dans un mode de réalisation préférentiel, ce rapport de réduction est supérieur au nombre de tours effectués par l’arbre du barillet entre la pleine charge et la décharge; de cette manière, la roue ou le mobile à l’entrée du système de compensation de couple effectue une rotation de moins de 360° lorsque le barillet se décharge complètement. Il est alors possible d’enrouler une chaîne sur moins d’un tour de ce mobile lors de la décharge du barillet. Il est aussi possible d’utiliser ce mobile, ou un mobile de sortie du mécanisme de compensation de couple, pour entraîner directement un indicateur de réserve de marche, par exemple un indicateur à aiguille ou à disque.

[0016] Dans le présent texte, on appelle réducteur un système d’engrenages ou de poulies dont le rapport de transmission est inférieur à 1, pour augmenter le couple moteur d’une rotation ou pour réduire la vitesse. Inversement, on appelle multiplicateur un système d’engrenages ou de poulies dont le rapport de transmission est supérieur à 1, pour réduire le couple moteur d’une rotation ou pour augmenter la vitesse.

[0017] Le rouage des mouvements conventionnels constitue un multiplicateur, afin de convertir la rotation très lente du barillet en rotation beaucoup plus rapide des aiguilles d’heures, minutes et secondes. Le rouage revendiqué se distingue de ces rouages conventionnels parce qu’il comporte d’abord en réducteur, puis un multiplicateur.

[0018] Dans le présent texte, les directions «amont» et «aval» sont à considérer par rapport au sens de transmission de l’énergie; le barillet est tout en amont, et la roue d’échappement en aval du mouvement.

Brève description des figures

[0019] Des exemples de mise en œuvre de l’invention sont indiqués dans la description illustrée par la figure annexée qui illustre une vue de dessus d’un barillet et d’une partie du rouage d’un mouvement de montre selon l’invention.

Exemple(s) de mode de réalisation de l’invention

[0020] La fig. 1 illustre les composants d’un mouvement de montre qui sont indispensables à la compréhension de l’invention. Les autres composants, notamment l’organe réglant, les indicateurs, les complications éventuelles, les ponts et platines, etc., peuvent être conventionnels et ne sont donc pas illustrés.

[0021] Le mouvement illustré comporte un barillet 1. Au lieu d’un barillet 1, plusieurs barillets 1 connectés en série ou en parallèle peuvent former un seul réservoir d’énergie pour la montre mécanique. Un pignon 2 est monté sur l’arbre de barillet 1 et tourne dans le sens horaire lorsque le barillet 1 se détend pour entraîner le rouage 2–11 et les autres organes du mouvement. Le pignon 2 entraîne un réducteur comprenant également dans cet exemple les engrenages 3 à 5. Le rapport de transmission de ce réducteur est par exemple de 9, en sorte que la roue 5 tourne 9 fois plus lentement que le barillet. Par exemple, si l’arbre du barillet effectue 7 tours entre la charge complète et la décharge complète, la roue 5 effectue 7/9 * 360°, c’est-à-dire dans cet exemple au maximum environ 280° dans le sens horaire lors de la marche de la montre.

[0022] Une poulie 6 est montée coaxialement sur l’axe de la roue 5, et entraîne une chaîne ouverte 20 qui s’enroule progressivement autour de la circonférence de cette poulie. Une extrémité de la chaîne est liée à la circonférence de la poulie 6. L’autre extrémité est liée à la périphérie de la came 7 montée coaxialement sur l’axe de la roue 8. Ainsi, lorsque le barillet est tendu, la chaîne est enroulée essentiellement autour de la came 7; lorsque le barillet se détend, la chaîne 20 tire progressivement la came dans le sens horaire, et vient s’enrouler autour de la poulie 6. Dans le cadre de l’invention, la chaîne 20 est remplaçable par un élément équivalent tel que courroie, bande métallique flexible, câble ou tout autre élément flexible approprié.

[0023] Le rayon de la came 7 est variable et croissant dans le sens antihoraire. Dans un mode de réalisation préférentiel, ce rayon croit de manière inversement proportionnelle au couple à la sortie du barillet. Ainsi, la variation de couple qui se produit lors de la détente progressive du barillet 1 est compensée par la variation inverse du rayon de la came 7.

[0024] Dans certains barillets, la variation de couple ne varie pas linéairement au cours de leur rotation. Par exemple, certains barillets livrent un couple réduit à tension maximale, en raison du frottement entre les spires. Il est possible de prévoir une forme de came qui tienne compte des caractéristiques propres à chaque type de barillet particulier, afin de compenser le plus exactement possible le couple quelle que soit la position angulaire du barillet.

[0025] La came 7 entraîne la roue 8 sur le même arbre, qui entraîne le reste du rouage formant multiplicateur. Seuls les premiers éléments du rouage 9, 10, 11 sont illustrés sur cet exemple.

[0026] Le remontage au moyen d’une couronne de remontage et/ou d’une masse oscillante se fait en agissant soit directement sur la roue 8, soit sur un autre élément du rouage en aval du mécanisme de compensation de couple 6, 7, 20. De cette manière, le barillet 1 est remonté en exerçant une traction au moyen de la came 7 sur la chaîne 20 de façon à tendre le barillet 1 au travers des engrenages 5 à 2.

Claims (5)

1. Mouvement de montre comprenant au moins un barillet (1) et un rouage (2–11) pour transmettre l’énergie dudit au moins un barillet (1) à d’autres éléments du mouvement, ledit rouage (2–11) comportant: – un réducteur (2–5) avec un premier rapport de transmission (R1) inférieur à 1; – un système de compensation de couple (6, 7, 20) entraîné par ledit réducteur et comprenant une came (7) en aval dudit réducteur (2–5), la forme de ladite came permettant de compenser la variation de couple fourni par ledit au moins un barillet (1) selon l’état de tension dudit au moins un barillet (1); et – un système d’engrenage entraîné par le système de compensation de couple et avec un deuxième rapport de transmission (R2) supérieur à 1 pour entraîner les dits autres éléments dudit mouvement, caractérisé en ce que ledit système de compensation de couple comporte une chaîne ou un élément flexible (20) agencée pour s’enrouler sur moins d’un tour ou se dérouler autour de ladite came (7) selon l’état de tension dudit au moins un barillet (1).

2. Mouvement selon la revendication 1, ladite chaîne ou élément flexible (20) étant ouverte, ledit système de compensation de couple comportant une poulie (6) à rayon constant sur la périphérie de laquelle est fixé une première extrémité de ladite chaîne ou élément flexible (20), la deuxième extrémité de ladite chaîne ou élément flexible (20) étant fixée à la périphérie de ladite came (7), ladite came étant ainsi entraînée par ladite poulie (6) au travers de ladite chaîne ou élément flexible (20), de manière à ce que ladite chaîne ou élément flexible (20) soit enroulée davantage autour de ladite came (7) lorsque le barillet est tendu, et davantage autour de ladite poulie (6) au fur et à mesure que le barillet se détend.

3. Mouvement selon la revendication 2, dans lequel le rayon maximal de ladite came (7) est compris entre 0.5 et 2 fois le rayon de ladite poulie (6), préférablement entre 0.8 et 1.2 fois le rayon de ladite poulie (6).

4. Mouvement selon l’une des revendications 1 à 3, dans lequel ledit premier rapport de transmission (R1) est inférieur à 1/4, préférablement inférieur à 1/6.

5. Mouvement selon l’une des revendications 2 à 4, comportant un indicateur de réserve de marche entraîné directement par ladite came (7) ou par ladite poulie (6).