[0001] La présente invention a pour objet un dispositif de quantième central pour une pièce d'horlogerie, notamment une montre de poche ou une montre bracelet. Plus particulièrement ce dispositif de quantième central est prévu pour une pièce d'horlogerie comprenant un tourbillon visible au travers du cadran de la pièce d'horlogerie.
[0002] Généralement une telle pièce d'horlogerie comporte un cadran muni d'une graduation des quantièmes concentriques à l'aiguillage et une aiguille de quantième pivotée concentriquement à l'aiguillage horaire. Cette aiguille de quantième balaye donc l'espace situé au-dessus du tourbillon, ce qui gêne la visibilité du tourbillon, pendant plusieurs jours par mois, ce qui est un inconvénient important pour l'usager.
[0003] Le but de la présente invention est de réaliser un dispositif de quantième central qui évite l'inconvénient précité.
[0004] La présente invention a pour objet un dispositif de quantième central selon la revendication 1 ainsi qu'une pièce d'horlogerie munie d'un tel dispositif de quantième central.
[0005] Le dessin annexé illustre schématiquement et à titre d'exemple une forme d'exécution particulière d'une pièce d'horlogerie munie d'une forme d'exécution du dispositif de quantième central.
<tb>La fig. 1 <sep>est une vue de dessus d'une montre comportant un tourbillon et munie d'un dispositif de quantième central selon l'invention.
<tb>La fig. 2 <sep>est une vue de dessus du mécanisme du dispositif de quantième au centre entraînant l'aiguille de quantième au centre.
<tb>La fig. 3 <sep>est une vue en coupe du mécanisme de la fig. 2.
<tb>La fig. 4 <sep>est une vue de dessus du dispositif de quantième central dans la position qu'il occupe le 15 du mois au soir.
<tb>La fig. 5 <sep>est une vue du dispositif de quantième central dans la position qu'il occupe après que la roue de quantième ait été entraînée d'un pas de plus dans la nuit du 15 au 16 d'un mois.
<tb>La fig. 6 <sep>est une vue de dessus du dispositif de quantième central quelques heures après la position illustrée à la fig. 5.
<tb>La fig. 7 <sep>est une vue de dessus du dispositif de quantième central au matin du 16 du mois.
<tb>Les fig. 8 à 11 <sep>illustrent le fonctionnement du dispositif de quantième central en sens inverse par exemple lorsque l'on fait tourner les aiguilles de l'aiguillage horaire à l'envers pour une mise à l'heure.
[0006] La présente invention a pour objet un quantième central à aiguille pour une pièce d'horlogerie dans lequel l'aiguille 1 est entraînée pas à pas par un mécanisme dans ses 31 pas par mois pour afficher sur une graduation de quantième 2 concentrique à l'axe de pivotement de l'aiguille 1 le quantième du jour.
[0007] La particularité de ce quantième central est que la graduation 2 n'est pas entièrement uniforme mais comporte entre deux jours successifs donnés du mois, entre le 15 et le 16 dans l'exemple illustré, un arc angulaire plus grand qu'entre deux autres jours successifs du mois.
[0008] Le mécanisme de ce quantième central doit donc être conçu de manière à ce qu'au moins un pas sur les 31 que fait l'aiguille 1 dans un mois soit d'une amplitude angulaire plus grande que les autres.
[0009] Ainsi, dans le secteur 3 du cadran 4 qui se trouve entre ces deux jours du mois on peut y faire figurer un autre affichage, y présenter un décor ou y loger un tourbillon visible, sans que l'aiguille 1 ne vienne perturber la vision de cet élément. Dans l'exemple illustré, le secteur 3 du cadran 4, non perturbé par la présence de l'aiguille de quantième 1, est utilisé pour faire voir un tourbillon 5 que comporte le mouvement de la pièce d'horlogerie.
[0010] L'originalité de l'invention réside donc dans un quantième central à aiguille d'avoir une graduation de quantième et une aiguille de quantième qui présente ou effectue au moins un saut journalier d'une amplitude angulaire plus grande que les autres afin de dégager un secteur du cadran de la pièce d'horlogerie. Bien entendu, il s'agit dans le cas de la présente invention d'un quantième central à indication continue et non pas de type rétrograde.
[0011] La fig. 1 illustre une pièce d'horlogerie munie d'un dispositif de quantième central continu à aiguille selon l'invention. Le cadran 4 de la pièce d'horlogerie comprend un secteur 3, ici centré sur six heures, qui ne comprend pas de repère de la graduation de quantième 2 et où l'aiguille 1 de quantième ne fait qu'un saut. L'affichage du dispositif de quantième central à aiguille comprend donc une graduation de quantième 2 concentrique à l'aiguille de quantième 1. Cette graduation est continue sur 360[deg.] et comporte les chiffres de 1 à 31 mais l'espace entre les chiffres indiquant les quantièmes n'est pas toujours le même, au moins un de ces espaces est plus grand que les autres.
L'aiguille de quantième 1, elle, est entraînée pas à pas, et saute d'un repère au suivant de la graduation de quantième 2, c'est à dire que pour un pas au moins son déplacement angulaire est plus grand que pour les autres.
[0012] L'affichage du dispositif de quantième selon la présente invention est donc original en ce qu'il comporte une graduation continue de 1 à 31, dont au moins un intervalle entre deux chiffres successifs est plus grand que les autres et une aiguille avançant pas à pas à raison d'un pas par jour dont un saut au moins présente une étendue angulaire plus grande que les autres correspondant à l'intervalle plus grand de la graduation.
[0013] Le dispositif de quantième selon la présente invention comporte encore un mécanisme de quantième entraîné par un mouvement d'horlogerie et commandant les pas successifs de l'aiguille de quantième 1 dont un au moins présente une étendue angulaire plus grande que les autres.
[0014] Ce mécanisme est illustré aux fig. 2à 11du dessin annexé et va être décrit dans ce qui suit en référence à ce dessin.
[0015] Le mécanisme de quantième selon la présente invention est entraîné par une prise de force constituée, dans cet exemple, par la roue des heures 10 du mouvement d'horlogerie située au centre de la montre. Cette roue 10 engrène avec une roue entraîneuse de quantième 11 et entraîne cette dernière à raison d'une révolution complète en vingt-quatre heures. Cette roue entraîneuse de quantième 11 porte une goupille 12 s'étendant perpendiculairement à sa surface supérieure. Cette goupille 12 coopère avec les dents d'une roue de quantième 13 pour l'entraîner d'un pas par jour.
Cette roue de quantième 13 est maintenue dans ses positions angulaires de repos, entre deux actionnements par la goupille 12, à l'aide d'un sautoir 14 fixé sur une platine ou un pont du mouvement d'horlogerie comportant deux bras 15, 15a dont les extrémités sont en prise avec la denture de la roue de quantième 13.
[0016] La roue de quantième 13 comporte une denture de plus que trente et une dents comme c'est le cas d'une roue de quantième habituelle. Dans l'exemple illustré la roue de quantième comporte quarante dents. L'angle compris entre deux dents de cette roue de quantième 13 correspond à l'angle compris entre deux repères successifs les plus proches l'un de l'autre de la graduation de quantième 2 soit le premier angle [alpha]. Dans l'exemple illustré, cet angle entre deux dents successives de la roue de quantième 13, correspond à l'angle séparant les chiffres 16 et 17, 17 et 18, ... 20 et 21, ... 14 et 15 de la graduation des quantièmes.
L'angle englobant la partie supplémentaire de la denture, qui est égale à un secteur comprenant dix dents (soit quarante moins trente dents) dans l'exemple illustré, correspond à un second angle [beta] séparant les chiffres 15 et 16 de la graduation de quantième 2. Cette partie supplémentaire de la denture de la roue 13 correspond donc au saut le plus long de l'aiguille de quantième entre le 15 et le 16 de chaque mois dans l'exemple illustré.
[0017] Le mécanisme de quantième comporte encore un premier mobile 16 comportant un secteur denté 17 solidaire de et concentrique à la roue de quantième 13. Cette roue de quantième 13 porte l'aiguille des quantièmes 1.
[0018] Enfin, ce mécanisme de quantième comporte encore un second mobile 18 comportant deux secteurs dentés 19, 20 solidaire de la roue entraîneuse de quantième 11 et positionné angulairement par rapport à celle-ci de manière à ce que les deux secteurs 19, 20 dentés soient disposés symétriquement par rapport à la goupille 12 de la roue entraîneuse de quantième. Les premier et second mobiles 16, 18 sont disposés de telle manière que le secteur denté 17 du premier mobile 16 puisse engrener avec les deux secteurs dentés 19, 20 du second mobile 18.
[0019] Le fonctionnement de ce mécanisme de quantième sera décrit maintenant en référence aux fig. 4à 7.
[0020] La fig. 4 illustre la position relative des différents mobiles du mécanisme de quantième au soir du 15 d'un mois. La goupille 12 de la roue entraîneuse de quantième est prête à pousser une dent de la roue de quantième 13.
[0021] La roue entraîneuse de quantième 11 du dispositif de quantième central est entraînée en continu par la roue des heures 10 du mouvement d'horlogerie à raison d'une révolution complète par jour. Ainsi, à partir des positions relatives illustrées à la fig. 4, lorsque la goupille 12 a fait avancer la roue de quantième 13 d'un pas on se retrouve dans la position illustrée à la fig. 5 où la roue de quantième a avancé d'une dent et est à nouveau immobilisée par le sautoir 14, 15. Le premier mobile 16 et son secteur denté 17, solidaire de la roue de quantième, est venu se positionner de manière à être prêt à engrener avec le secteur denté 20 du second mobile 18 porté par la roue entraîneuse de quantième 11.
[0022] La roue entraîneuse de quantième 11 continuant de tourner, puisqu'elle est entraînée continuellement par la roue des heures 10, le second mobile 18 entraîne, par son secteur denté 20 en prise avec le secteur denté 17 du premier mobile 16, la roue de quantième 13 qui lui est solidaire et le mécanisme de quantième se retrouve dans la position illustrée à la fig. 6. A cet instant, la roue de quantième avance d'un demi-pas sous l'action du sautoir 14, 15, les secteurs dentés 17 et 20 se séparent et le mécanisme arrive à la position illustrée à la fig. 7.
[0023] Entre les positions illustrées aux fig. 4et 7la roue de quantième a été entraînée en rotation par les secteurs dentés 17, 20 en prise d'un angle qui correspond exactement au rattrapage voulu du second angle [beta], soit dix dents de la roue de quantième 13 dans le cas illustré, faisant passer l'aiguille de quantième 1 de sa position en regard du chiffre 15 de la graduation du quantième 2 jusqu'à sa position pour laquelle elle est en face du chiffre 16 de cette graduation 2.
[0024] A partir de la position illustrée à la fig. 7 les secteurs dentés 17 et 20 étant dégagés, la roue entraîneuse de quantième 11 continue de tourner librement jusqu'au prochain passage de sa goupille 12 devant une dent de la roue de quantième 13. Cette roue de quantième 13 est donc à nouveau entraînée à raison d'un pas normal par jour.
[0025] On remarque que pour ce fonctionnement normal du dispositif de quantième un seul secteur denté 20 du second mobile est nécessaire.
[0026] Le second secteur denté 19 du second mobile n'est utile que si le mécanisme de quantième doit être réversible notamment pour fonctionner lors d'une mise à l'heure en arrière.
[0027] Lors de la mise à l'heure dans le sens antihoraire le mécanisme de quantième décrit passe par les positions successives illustrées aux fig. 8à 11 ce qui permet l'entraînement de l'aiguille de quantième 1 sur une grande distance entre le 16 et le 15 d'un mois.
[0028] Grâce à ce dispositif de quantième central à aiguille, l'aiguille 1 des quantièmes ne reste pas en position immobile plusieurs jours de suite au-dessus du tourbillon 5, ou tout autre affichage ou décor, de la pièce d'horlogerie et évite donc toute gêne esthétique.
[0029] En pratique, le saut d'une dent normale dure moins d'une heure et le saut du 15 au 16 du mois dure environ trois à quatre heures, mais cela se passe au milieu de la nuit et l'usager n'est donc pas gêné.
[0030] Dans la forme d'exécution illustrée du dispositif de quantième central à aiguille, la graduation de quantième 2 est répartie de telle manière qu'un premier angle [alpha] sépare deux chiffres successifs de 16 à 31 et de 31 à 15 et qu'un second angle [beta] beaucoup plus grand sépare les chiffres 15 et 16 laissant un secteur 3 du cadran 4 sans indication de quantième.
[0031] Le nombre de dents de la roue de quantième 13 du mécanisme de quantième est égal à 360[deg.] divisé par le premier angle [alpha] et l'étendue angulaire des secteurs dentés 17, 19 et 20 est telle que l'entraînement de la roue de quantième 13 par les secteurs 17, 20 ou 17, 19 s'effectue sur un angle sensiblement égal au second angle [beta].
[0032] Il va de soi que dans des variantes du dispositif de quantième il peut y avoir deux ou plusieurs secteurs 3 du cadran 4 dans lesquels l'aiguille de quantième 1 ne s'arrête pas mais est entraînée continuellement sur un angle plus grand que le premier angle [alpha] par exemple dans une montre à double tourbillon. Il suffit pour cela de multiplier le nombre de secteur denté 17 du premier mobile 16 du mécanisme de quantième.