[0001] La présente invention a pour objet une seringue pour injection hypodermique, intramusculaire ou intraveineuse qui soit d'une utilisation simple, pratiquement identique aux seringues usuelles non protégées, d'un coût ne dépassant pas les seringues usuelles non protégées et qui apporte une sécurité accrue au personnel soignant pour éviter à celui-ci des accidents encore trop fréquents et interdire également une réutilisation de la seringue.
[0002] En effet, selon un rapport de l'OMS de décembre 2000 le nombre d'infections par année dues à une réutilisation de seringues usagées ou à des blessures est de l'ordre de vingt six millions sur un total de treize milliards d'injections effectuées par année.
[0003] Ceci est évidemment inacceptable mais, étant donné le prix élevé des nombreuses seringues de sécurité existantes, celles-ci ne sont pratiquement pas utilisées.
[0004] Le but de la présente invention est la réalisation d'une seringue de sécurité évitant les blessures du personnel et interdisant une réutilisation qui puisse être fabriquée au même coût que les seringues classiques non sécurisées actuelles.
[0005] Ce but est atteint par la seringue selon la présente invention qui se distingue par les caractéristiques énumérées à la revendication 1.
[0006] Le dessin annexé illustre schématiquement et à titre d'exemple deux formes d'exécution de la seringue de sécurité selon l'invention.
<tb>La fig. 1<sep>est une vue de côté d'une seringue, sans l'aiguille, avant emploi.
<tb>La fig. 2<sep>est une coupe longitudinale selon la ligne A-A de la fig. 1.
<tb>La fig. 3<sep>est une coupe transversale selon la ligne B-B de la fig. 1.
<tb>La fig. 4<sep>est une vue partielle en perspective de l'extrémité distale du piston.
<tb>La fig. 5 <sep>est une coupe longitudinale partielle à plus grande échelle de la partie distale du cylindre de la seringue.
<tb>La fig. 6<sep>est une coupe longitudinale partielle à plus grande échelle de la partie distale de la seringue, le piston étant en position initiale avant utilisation de la seringue.
<tb>La fig. 7<sep>est une coupe longitudinale partielle à plus grande échelle de la partie distale de la seringue, le piston étant en position accouplée avec le cylindre en fin d'injection.
<tb>La fig. 8<sep>illustre en perspective la seringue après injection, le piston ayant été retiré avec l'aiguille et la partie distale du cylindre dans la partie proximale de grand diamètre du cylindre, position sécurisée permettant de jeter la seringue usagée en toute sécurité.
<tb>La fig. 9<sep>illustre la partie distale du piston d'une seconde forme d'exécution de la seringue.
<tb>La fig. 10<sep>illustre une coupe, similaire à la coupe illustrée à la fig. 3, de la seconde forme d'exécution de la seringue.
[0007] La première forme d'exécution de la seringue de sécurité illustrée aux fig. 1 à 7 comporte un cylindre 1 dont l'extrémité arrière est munie d'une plaque 2. L'extrémité distale du cylindre 1 comporte une partie intermédiaire 3, de plus petit diamètre que le cylindre 1, portant la partie terminale 4 destinée à permettre la fixation d'une aiguille sur le corps de la seringue. On notera ici que cette partie terminale, tronconique, est identique à la partie équivalente de seringues usuelles et permet donc de fixer sur le corps de la seringue selon l'invention toutes les aiguilles existantes actuellement commercialisées.
[0008] La partie intermédiaire 3 du cylindre 1 comporte des nervures longitudinales 3a sur sa surface interne. Comme on le verra plus loin, ces nervures longitudinales 3a permettent un accouplement en rotation de cette partie intermédiaire 3 à l'extrémité distale du piston de la seringue.
[0009] La paroi annulaire frontale 1a du cylindre 1 reliant la partie de plus grand diamètre du cylindre 1 à la partie intermédiaire 3 de ce cylindre comporte une ou plusieurs amorces de rupture 11 par exemple sous la forme d'une gorge annulaire diminuant localement l'épaisseur de cette paroi annulaire frontale 1a.
[0010] La seringue comporte encore un piston comportant une tige cruciforme 5 munie à son extrémité arrière d'un organe de manoeuvre 6. La partie distale de ce piston comporte un joint 7 coulissant sans jeu dans le cylindre 1 et se termine par des doigts d'accouplement 8, trois dans l'exemple illustré, inscrit dans un cylindre de diamètre correspondant au diamètre intérieur de la partie intermédiaire 3 du cylindre 1. Ces doigts 8 sont séparés par des fentes 9 et comportent à leur base une nervure d'encliquetage 10, formant avec une rainure d'encliquetage 12 pratiquée à la base de la paroi interne de la partie intermédiaire 3 du cylindre 1, un accouplement par encliquetage irréversible, c'est-à-dire ne pouvant plus se désaccoupler une fois l'accouplement réalisé.
[0011] Ainsi, cette seringue de sécurité présente trois caractéristiques originales et essentielles qui sont:
<tb>1.<sep>une zone d'affaiblissement 11 de la paroi annulaire frontale 1a du cylindre reliant celui-ci à sa partie intermédiaire.
<tb>2.<sep>un accouplement axial non désaccouplable entre le piston 5 et la partie intermédiaire 3 du cylindre 1 formé dans l'exemple illustré par la nervure 10 de la base du doigt 8 du piston et la rainure 12 de la face interne de la partie intermédiaire 3 du cylindre.
<tb>3.<sep>un accouplement entre le piston 5 et le cylindre 1 interdisant toute rotation entre ce piston et la partie intermédiaire 3 du cylindre formé dans l'exemple illustré par les doigts 8 de l'extrémité distale du piston 5 et les nervures longitudinales 3a de la paroi interne de la partie intermédiaire 3 du cylindre 1.
[0012] Le fonctionnement et l'utilisation de la seringue décrite sont les suivants:
<tb>a)<sep>La seringue vierge et stérile sortie de son emballage se présente comme illustrée aux fig. 1et 2. Le piston 5 est situé dans le cylindre 1 mais sa partie distale 8 n'est pas accouplée axialement avec la partie intermédiaire 3 du cylindre 1.
<tb>b)<sep>L'utilisateur choisit une aiguille correspondant à l'usage qu'il veut en faire et l'accouple de façon usuelle à la partie terminale conique 4 du cylindre.
<tb>c)<sep>On aspire par déplacement relatif du piston 5 vers l'arrière du cylindre 1 le liquide devant être injecté.
<tb>d)<sep>En tenant la seringue verticale, l'aiguille vers le haut, on évacue l'air contenu dans le cylindre par un déplacement axial du piston dans le cylindre vers l'avant de celui-ci.
<tb>e)<sep>On pratique l'injection.
<tb>f)<sep>L'utilisateur enfonce alors le piston 5 complètement dans le cylindre 1, les doigts 8 du piston viennent se placer entre les nervures 3a de la partie intermédiaire 3 du cylindre 1. De plus, la nervure 10 de la base des doigts du piston 5 s'encliquette dans la rainure 12 de la partie intermédiaire 3 du cylindre. Ainsi, le piston 5 est axialement solidaire de la partie intermédiaire 3 du cylindre 1.
<tb>g)<sep>On déplace angulairement le piston 5 par rapport à la partie proximale de grand diamètre du cylindre 1. Ce faisant, les doigts 8 du piston entraînent la partie intermédiaire 3 du cylindre et provoquent la rupture de la face annulaire frontale 1a du cylindre 1 le long de la zone d'affaiblissement 11.
<tb>h)<sep>On déplace axialement le piston 5 vers l'arrière du cylindre 1, ce qui provoque la rétraction de la partie intermédiaire 3, séparée du cylindre 1, et de l'aiguille à l'intérieur du cylindre 1 tout en évitant tout contact entre l'usager et l'aiguille utilisée. De plus, la seringue n'est pas réutilisable, le cylindre 1 ayant été rompu.
[0013] Le but proposé a donc été atteint car on a réalisé une seringue de sécurité empêchant le personnel de se blesser et interdisant toute réutilisation de la seringue après un premier usage. De plus, cette nouvelle seringue de sécurité comporte le même nombre de pièces qu'une seringue classique non sécurisée, son poids de matière est le même et les moules servant à sa fabrication ne sont pas plus compliqués ou onéreux que ceux utilisés actuellement pour la fabrication de seringues non sécurisées.
[0014] En conséquence, la présente seringue est sécurisée et peut être fabriquée à un coût équivalent à celui des seringues standard non sécurisées utilisées actuellement.
[0015] Dans la forme d'exécution illustrée en partie aux fig. 8 et 9, les doigts 8 du piston sont remplacés par un axe 13 muni de nervures hélicoïdales 14 et les nervures 3a de la partie intermédiaire 3 du cylindre par des nervures hélicoïdales 15 correspondantes. Ainsi pour accoupler le piston à la partie intermédiaire 3 du cylindre, il faut visser le piston dans le cylindre pour réaliser l'encliquetage de la nervure d'accouplement 10 dans la rainure 12 de cette partie intermédiaire 3 du cylindre.
[0016] Bien entendu de nombreuses variantes peuvent être prévues pour réaliser l'accouplement axial entre le piston et la partie intermédiaire du cylindre de même que pour permettre l'entraînement en rotation de la partie intermédiaire du cylindre par le piston et provoquer la rupture de la paroi de la face frontale du cylindre.
[0017] Dans une variante, on peut même envisager de provoquer la rupture de la zone d'affaiblissement de la paroi frontale du cylindre par une simple traction effectuée sur la partie intermédiaire 3 du cylindre par le piston 5 accouplé axialement à cette partie intermédiaire.
[0018] Enfin une nervure de la paroi interne de la partie proximale de grand diamètre du cylindre 1 peut constituer une butée de retenue maintenant le piston dans sa position rétractée et évitant toute sortie intempestive de l'aiguille du cylindre.
[0019] Le corps 1, 3, 4 de la seringue et son piston 5 peuvent être réalisés en matière plastique par exemple en polypropylène copolymère de type monophasique ou en cyclo oléfine copolymère.
[0020] Le piston 5 peut comporter un joint rapporté ou venu d'une pièce de fabrication.
[0021] La fabrication de la seringue selon l'invention fait appel à des techniques de moulage ou d'injection bien connues et maîtrisées, utilisant des moules simples.
[0022] La technique d'utilisation de la seringue est très simple et ne nécessite pas de formation spéciale du personnel hospitalier ou médical.