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Description
La présente invention a pour objet un dispositif de remontage automatique pour montre, comportant un élément moteur formé par un système balourd au moins partiellement visible.
On connaît les montres présentant un cadran transparent ou ajouré laissant apparaître les parties visibles de la masse oscillante du système balourd à travers ledit cadran et à l'arrière-plan, partiellement et imparfaitement, cette masse étant traditionnellement, pour des raisons techniques impératives, aménagée obligatoirement du côté du fond de la boîte, c'est-à-dire du côté ponts du mouvement. Certaines montres de ce genre présentent également un fond dont au moins une partie de la surface est transparente (montres «squelettes»). Dans ce cas, la face inférieure de la masse oscillante sera également visible, au moins partiellement, à travers ledit fond, mais il faudra, pour ce faire, retourner la montre.
Dans tous les cas, ces présentations ne sont pas réellement satisfaisantes, soit parce que l'intérêt esthétique procuré par la vision tronquée et imparfaite à travers le cadran de la masse oscillante située «de l'autre côté» est très relatif et discutable, soit parce qu'il faudra, si l'on veut pallier ce premier inconvénient, prévoir un fond au moins partiellement transparent et retourner la montre pour apprécier l'effet esthétique que peut procurer la masse oscillante, manipulation qui constitue alors un autre inconvénient.
Certes, on peut concevoir l'aménagement, directement sous un cadran totalement ou partiellement transparent ou ajouré, d'un élément rotatif - en fait une «fausse masse oscillante» - aux seules et uniques fins de décor. Mais c'est là une démarche visant à contourner, sans le résoudre, le problème posé par la contrainte technique imposant la zone d'emplacement de la masse oscillante.
Le problème que s'est posé l'inventeur est celui de la réalisation d'une montre à remontage automatique avec masse oscillante pouvant remplir une fonction décorative, à l'instar de l'élément rotatif précité, mais qui, dans le même temps, remplisse également, dans son application, une véritable fonction de masse active du système balourd. Ce problème débouchait, donc, sur la question de savoir comment concilier les objectifs technique et esthétique, en d'autres termes comment «composer» avec la contrainte technique mentionnée plus haut.
Ni ce problème, et moins encore une solution pour le résoudre, ne sont divulgués dans l'art antérieur. Ainsi CH 666 380 décrit une montre comprenant deux éléments circulaires, disposés de part et d'autre du mouvement, mais non reliés entre eux, indépendants du mouvement (ils n'interviennent pas dans le remontage), et ne remplissant qu'une fonction décorative.
CH 362 366 divulgue un système balourd comportant une seule masse et ayant une géométrie et une disposition particulières, de sorte que l'encombrement soit réduit au minimum.
EP 0 334 088 décrit une montre comportant une seule masse oscillante, la liaison entre la partie périphérique de cette masse et son centre de rotation passant au-dessus du cadran.
GB 776 187 décrit un dispositif de remontage automatique comprenant une seule masse oscillante, les rouages et la masse étant reliés par l'intermédiaire d'un bras et agencés de telle sorte que non seulement l'épaisseur, mais aussi les forces de frottements soient réduites au minimum.
Le but de l'invention est de proposer une solution au problème et à la question incidente précités, but qui a été atteint, grâce aux moyens définis dans la revendication 1. Les revendications dépendantes de celle-ci définissent des moyens particuliers permettant de réaliser l'invention à bon compte.
Aucun des documents commentés plus haut, qu'ils soient pris isolément ou en combinaison, ne divulgue les moyens de l'invention.
A titre d'exemples non limitatifs, on va décrire ci-après deux formes d'exécution du dispositif selon l'invention, à l'appui du dessin annexé dans lequel:
la fig. 1 est une coupe partielle d'une montre automatique selon un plan passant par l'axe de cel-le-ci et représentant une 1ère forme d'exécution du dispositif,
la fig. 2 est une coupe partielle d'une montre automatique selon un plan passant par l'axe de cel-le-ci et représentant une 2ème forme d'exécution du dispositif.
On aperçoit à la fig. 1 une demi-coupe d'une montre automatique comportant essentiellement un mouvement 1 d'axe 2, des organes indicateurs 3, 4, deux masses oscillantes 5, 6, dont les axes se confondent, selon l'exemple décrit, avec l'axe 2 de la montre, un cadran 16 et un module périphérique
11, 14. Les deux masses oscillantes 5, 6 sont agencées de part et d'autre du mouvement 1 et du module 11, 14. La masse oscillante inférieure 5, disposée du côté des ponts du mouvement 1, correspondant à la masse oscillante traditionnelle montée sur les montres automatiques classiques. Elle peut pivoter sur un roulement à billes 7 auquel elle est liée par la bague extérieure (non spécifiquement référencée), ce roulement étant fixé sur le mouvement au moyen d'une vis 9 (représentée schématiquement), d'une part, et est solidaire d'une bague dentée 12, d'autre part. De façon analogue, la masse oscillante supérieure 6, disposée du côté du cadran 16 de la montre, d'une part, peut pivoter sur un roulement à billes 8, dont le moyeu est fixé au mouvement 1 au moyen de vis 10 (dont l'une est représentée schématiquement) et, d'autre part, est solidaire d'une bague dentée 13. Les bagues
12, 13, engrènent dans un pignon 11 monté dans un module 14, à la périphérie et à l'extérieur du mouvement 1, le module 14 étant lui-même fixé au mouvement par des vis 15. Bien entendu, les dentures et les modules des dents des bagues 12, 13 et du pignon 11 sont identiques. Selon une variante possible de la présente forme d'exécution, en lieu et place de prévoir un module annulaire 14, le pignon pourrait traverser de part en part le mouvement auquel il sera alors fixé libre en rotation par ses extrémités, de préférence dans la zone péri5
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phérique dudit mouvement, de sorte à être, à l'instar de ce qui vient d'être décrit, en prise avec deux bagues dentées, solidaires l'une de la masse 5, l'autre de la masse 6.
Le système balourd comprend ainsi deux masses oscillantes coopérant entre elles. Le pignon 11 est soumis à des mouvements de rotation qui lui sont transmis simultanément et identiquement par les masses oscillantes 5 et 6, par l'intermédiaire respectivement des bagues 12 et 13. Les énergies créées par les mouvements oscillants des deux masses 5 et 6 sont cumulées; ces dernières doivent donc être montées de telle sorte que leur centre de gravité respectif soit situé dans un seul et même plan passant par leur axe de rotation 2, et présente la même orientation angulaire par rapport à cet axe, en d'autres termes, ils ne sont pas situés de part et d'autre de cet axe.
Si, selon l'exemple d'exécution décrit, les axes des deux masses 5, 6 sont confondus avec l'axe 2 de la montre, il convient d'observer qu'ils pourraient avoir chacun un support différent, (c'est-à-dire qu'ils pourraient chacun s'étendre sur une droite différente), donc ne pas être obligatoirement coaxiaux, ces supports ou droites devant toutefois, dans tous les cas, être parallèles entre eux/elles et à l'axe de la montre, et les dentures des éléments 11, 12 et 13 devant alors être définies différemment.
Le cadran 16 peut avoir la forme d'une couronne concentrique à la masse 6, donc au mouvement 1, de sorte à laisser apparaître la surface supérieure 17 de cette masse. Il va sans dire que d'autres formes de découpes du cadran peuvent être choisies, c'est-à-dire qu'il peut également recouvrir partiellement la masse oscillante 6 pour ne laisser apparaître que telle ou telle zone spécifique seulement de la surface 17 de cette masse. La surface 17 pourra présenter, quant à elle, des éléments ou motifs de décor les plus divers, des pierres précieuses peuvent y être serties, etc.
La fig. 2 représente une demi-coupe d'une montre automatique comportant essentiellement un mouvement 21 d'axe 22, des organes indicateurs 23, 24, deux masses oscillantes 25, 26, ayant un axe commun 20, lequel est excentré par rapport à l'axe 22 de la montre, et un cadran 27. La masse oscillante inférieure 25 est disposée du côté des ponts du mouvement 21, la masse oscillante supérieure 26 du côté du cadran 27. Un roulement à billes 30 est fixé par sa bague extérieure à la platine du mouvement 21. Selon cette exécution, les masses 25, 26 sont solidaires entre elles par l'intermédiaire de la bague intérieure 31 du roulement 30 à laquelle elles sont fixées au moyen de vis 28, 29, cette bague 31 formant ainsi pour ces masses un même axe commun.
De manière analogue à la première forme d'exécution, la masse oscillante inférieure 25, solidaire d'une roue d'entraînement 32, correspond à la masse oscillante traditionnelle montée sur les montres automatiques classiques. Toutefois, la masse 25 est ici noyée dans dans un espace (dont la délimitation matérielle est complétée par un trait mixte 25 A), ce qui permet de réduire sensiblement l'épaisseur totale de la montre.
On note que le diamètre de la masse 26 est, par rapport au rayon du mouvement 21, choisi de telle sorte que les éléments 33 portant les organes indicateurs 23, 24 passent à côté de cette masse; selon l'exemple, le diamètre de la masse 25 est supérieur, celui de la masse 26 inférieur au rayon du mouvement 21.
Là aussi, le système balourd comprend donc deux masses oscillantes coopérant entre elles, lesquelles afficheront des mouvements oscillants identiques. Les énergies créées par ces mouvements sont cumulées; les masses 25, 26 doivent donc, à l'instar des masses 5 et 6 de la première forme d'exécution, être montées de telle sorte que leur centre de gravité respectif soit situé dans un seul et même plan passant par leur axe de rotation 20 et présente la même orientation angulaire par rapport à cet axe.
Le cadran 27 peut être totalement ou partiellement ajouré ou présenter toute forme de découpe voulue de sorte à laisser apparaître tout ou partie de la surface supérieure 26A de la masse 26. Là aussi, la surface 26A de la masse supérieure 26 pourra présenter, quant à elle, des éléments ou motifs de décor ou de fantaisie les plus divers, des pierres précieuses peuvent y être serties, etc.
Le dispositif selon l'invention permet d'apercevoir directement à travers le cadran une masse oscillante pouvant présenter tous motifs de décor tout en remplissant dans le même temps une fonction «active».