DESCRIPTION
Les fiches transcutanées sont connues depuis de nombreuses années et sont utilisées dans la chirurgie osseuse, notamment dans l'ostéosynthèse externe. Ces fiches traversent la chair et les os et sont en général utilisées avec des appareils de fixation squelettique externe développés par le Dr Hoffmann. Ces appareils de fixation squelettique externe comprennent des rotules, des barres de liaison, des barres coulissantes, des articulations, des étaux d'ancrage destinés à retenir et à positionner les fiches transcutanées. Les fixateurs externes d'Hoffmann consistent en un cadre de montage placé autour d'un membre ou d'une partie du corps humain, ce cadre étant agencé pour maintenir depuis l'extérieur des os ou fragments d'os à l'aide de fiches ou de groupes de fiches transcutanées.
Il existe actuellement sur le marché un grand nombre de types de fiches transcutanées. Ces fiches comprennent généralement une partie filetée avec à leur extrémité un taraud agencé pour effectuer une opération de taraudage lorsque la partie filetée de la fiche est vissée dans un fragment ou élément d'os. Avant la mise en place d'une telle fiche, l'os ou le fragment d'os a été préalablement percé au diamètre voulu, lequel est sensiblement égal ou supérieur au diamètre intérieur du filetage. L'extrémité de la fiche est alors introduite dans le trou percé et la partie filetée de la fiche est vissée à l'intérieur du trou. Lors de cette opération, le ou les tarauds prévus à l'extrémité de la fiche effectuent le taraudage du trou préalablement percé.
Pour visser la fiche dans le trou, on utilise habituellement une clé ou un mandrin venant s'introduire dans une partie à section polygonale, par exemple une section carrée située à l'une des extrémités de la fiche. Dans les fiches de l'art antérieur, l'extrémité de la partie filetée peut se présenter comme l'extrémité d'une mèche de perçage ou présenter une simple pointe.
Il existe également un type de fiche, appelée fiche transfixiante, dans laquelle la partie filetée est précédée d'une tige présentant à son extrémité libre une pointe de perçage. Les fiches transfixiantes peuvent être mises en place sans prévoir préalablement un perçage dans l'os. Dans la fiche transfixiante, le perçage sera effectué par l'extrémité de la pointe et le taraudage par des tarauds prévus au début du filetage.
Les fiches transcutanées de l'art antérieur ne permettent pas d'obtenir un perçage ou un taraudage de très bonne qualité. Comme dans toute opération de perçage ou de taraudage, la température augmente à l'endroit du perçage ou du taraudage, ce qui crée des nécroses et des détériorations dans les tissus osseux. D'autre part, les fiches de l'art antérieur ne permettent pas d'obtenir des surfaces de perçage de bonne qualité. Ces surfaces présentent des parties arrachées qui ne permettront pas par la suite d'obtenir une liaison solide entre le fragment d'os et la fiche lorsque cette dernière est mise en place. Finalement, les fiches de l'art antérieur, de par leur mauvais fonctionnement quant à l'opération de perçage ou de taraudage, peuvent provoquer des contraintes dans l'os lorsqu'elles sont en place.
Le but de la présente invention est de proposer une fiche transcutanée assurant un perçage ou un taraudage de bonne qualité, tout en garantissant une augmentation de température minimum lors de l'insertion.
La fiche transcutanée de fixation d'un fragment ou élément osseux selon l'invention, comprenant une partie filetée avec à l'extrémité avant de la partie filetée des goujures régulièrement disposées sur la circonférence de la fiche et agencées pour effectuer une opération de taraudage lorsque l'extrémité de la partie filetée pénètre dans le fragment de l'élément osseux, est caractérisée en ce que les goujures se présentent sous la forme d'une encoche définissant sur le filetage une arête de coupe du taraud, un dégagement de dépouille étant réalisé à la suite de l'arête de coupe du taraud et allant en se rapprochant de l'axe de la fiche jusqu'à l'encoche suivante, de manière à former un angle de dépouille.
La présence du dégagement de dépouille permet un taraudage de bonne qualité et une pénétration plus facile de la fiche dans l'os. De plus, étant donné que les copeaux ne restent pas à l'intérieur de l'os durant l'opération et ne forment ainsi pas obstacle pour l'arête de coupe suivante, l'augmentation dé température est beaucoup moins élevée qu'avec les fiches de l'art antérieur.
La partie avant du filetage de la fiche peut se présenter sous la forme d'un cône d'entrée, les goujures définissant les arêtes de coupe s'étendant sur le cône d'entrée du filetage et sur le début de la partie centrale cylindrique dudit filetage.
Différentes variantes peuvent être prévues pour réaliser les goujures formant l'arête de coupe. Les goujures peuvent se présenter sous la forme d'une encoche formée de deux surfaces sensiblement perpendiculaires et sont parallèles à l'axe de la fiche. En variante, les goujures peuvent se présenter sous la forme d'une encoche de section arrondie et disposée en hélice sur le filetage. Les goujures sont, de préférence, réalisées par meulage, après que le filetage avec son cône d'entrée a été réalisé.
La fiche peut présenter une pointe arrondie placée au début du cône d'entrée du filetage.
Dans une forme particulière, l'invention comprend également une fiche transfixiante, dans laquelle le cône d'entrée du filetage est précédé d'une tige de plus faible diamètre que la partie centrale du filetage, la tige se terminant par une pointe plate de perçage en forme d'ogive. La pointe plate en forme d'ogive peut présenter à sa partie supérieure deux saignées de dégagement placées en regard l'une de l'autre.
La pointe plate en forme d'ogive peut présenter une section en forme de parallélogramme allongé définissant deux surfaces de coupe opposées, chacune suivie d'une surface formant un angle de dépouille, lesdites surfaces de coupe et de dépouille formant ensemble une arête de coupe, les surfaces de coupe présentant un évidement allongé sous forme de cuillère placé adjacent à l'arête de coupe, de manière à modifier l'angle de coupe pour l'amener à O ou vers une valeur positive.
Le dessin représente, à titre d'exemples, deux modes d'exécution de la fiche transcutanée objet de l'invention.
Dans le dessin:
La fig. 1 représente un premier mode d'exécution d'une fiche transcutanée,
la fig. 2 représente un deuxième mode d'exécution d'une transcutanée, appelée fiche transfixiante,
la fig. 3 est une vue agrandie de l'extrémité de la fiche représentée dans la fig. 1 selon la vue III,
la fig. 4 est une vue agrandie de l'extrémité avant du filetage de la fiche transfixiante représentée dans la fig. 2 selon la vue IV,
la fig. 5 est une vue agrandie d'une variante de l'extrémité du filetage de la fiche de la fig. 2,
la fig. 6 est une coupe selon les lignes VI-VI de la fig. 3 et de la fig.4,
la fig. 7 est une coupe selon la ligne VII-VII de la fig. 5,
la fig. 8 est une vue de détail agrandie de la pointe de la fiche de la fig. 2 selon la vue VIII, et
la fig. 9 est une coupe à travers la pointe de la fig. 8 selon la ligne
IX-IX.
La fiche transcutanée 1 représentée dans les fig. 1 et 3 comprend une partie filetée 2 qui est la partie avant de la fiche et une partie arrière que nous appellerons partie lisse 3. La fiche 1 est une fiche cylindrique de faible diamètre par rapport à sa longueur et la partie arrière ou partie lisse 3 présente une rainure 4 et une partie d'extrémité à quatre pans 5. La partie d'extrémité 5 permettra l'introduction d'une clé ou d'un mandrin qui servira à visser la fiche 1 dans un fragment ou élément osseux. La partie avant 2 de la fiche 1 (voir en particulier la fig. 3) comprend un filetage 6 dont la partie avant se présente sous la forme d'un cône d'entrée 7 terminé par une pointe arrondie 8.
Trois goujures 9 (voir également la coupe de la fig. 6) sont placées à 120 rune par rapport à l'autre sur le pourtour de l'extrémité avant de la fiche, de manière à permettre l'opération de taraudage. Ces goujures 9 se présentent sous la forme de deux surfaces perpendiculaires 10 et 11, la surface 10 définissant à son extrémité libre la tête de coupe 12 du taraud. Chacune des arêtes de coupe 12 est suivie dans le sens de rotation de la fiche par un dégagement de dépouille 13 allant en se rapprochant de l'axe de la fiche jusqu'à son intersection avec la surface 11 de la goujure suivante 9.
Ce dégagement de dépouille 13 permettra aux copeaux d'être évacués lors de l'opération de taraudage. Ainsi, les copeaux ne seront pas repris et pressés contre la surface du trou qui est en train d'être taraudé par l'arête de coupe 9 suivante. Des contraintes sur l'os seront ainsi évitées et l'échauffement de l'os diminué. On évitera aussi par ce fait des parties arrachées sur les bords du trou qui est en train d'être taraudé et on obtiendra une surface de perçage de bonne qualité. Cela a pour but de diminuer les nécroses éventuelles, tout en permettant une meilleure tenue de la fiche à l'intérieur du trou taraudé lorsque celle-ci sera en place.
Les goujures 9 sont de préférence réalisées par meulage. L'opération de meulage est réalisée à l'aide d'une simple meule circulaire déplacée tangentiellement sur l'extrémité du filetage 6. La réalisation des goujures 9 par meulage donne une bonne qualité de surface à l'arête de coupe et permet d'éviter une opération d'ébavurage ultérieure. La réalisation du dégagement de dépouille 13 se fait de la même manière en approchant une meule de l'extrémité de la fiche en faisant tourner celle-ci tout en rapprochant la meule de l'axe de la fiche.
Bien que la réalisation des goujures 9 et du dégagement de dépouille ait donné de très bons résultats par meulage, il est évident pour l'homme du métier qu'elle peut également être faite par fraisage ou par tout autre moyen adéquat.
La fiche 15 de la fig. 2, qui est une fiche transfixiante, comprend comme la fiche de la fig. 1 une partie filetée 2, une partie arrière 3 à l'extrémité de laquelle est prévue une rainure annulaire 4 et une partie d'extrémité 5 à quatre pans destinée à recevoir une clé ou un mandrin de vissage.
La partie filetée 2 comprend un filetage 6 avec un cône d'entrée 7. A l'avant du cône d'entrée 7 se trouve une tige 16 terminée par une pointe 17. Les goujures de taraudage 9 sont réalisées de la même manière que celles décrites en regard des fig. 1 et 3 au moyen d'une meule circulaire qui sera déplacée tangentiellement à l'axe de la fiche 15 en partant de la tige 16 pour se déplacer sur le cône d'entrée 7 et déboucher sur le filetage 6. De même, le dégagement de dépouille 13 est réalisé de la même manière que le dégagement correspondant de la fiche de la fig. 1 sur le cône d'entrée. La coupe selon la ligne VI-VI de la tige de la fig. 4 présente par conséquent exactement la même configuration que la coupe de la fig. 3.
La fig. 5 représente une variante de la partie avant du filetage de la fiche transfixiante de la fig. 2. Dans cette variante, le filetage 6 est réalisé de la même manière que dans le mode d'exécution de la fig. 2 avec son cône d'entrée 7. Les goujures de taraudage sont réalisées sous la forme d'une rainure 20 (voir également la fig. 7), un des côtés de la rainure circulaire définissant les arêtes de coupe 21. Les arêtes de coupe 21 sont suivies, de même que dans les deux modes d'exécution précédents des fig. 1 et 2, d'un dégagement de dépouille 13 réalisé de la même manière que les dégagements 13 des fig. 3 et 4. Il est évident pour l'homme du métier que la variante des fig. 5 et 7 fonctionne de la même manière que les modes d'exécution des fig. 1 et 2 et permet de réaliser les mêmes résultats et d'obtenir les mêmes qualités de taraudage.
La pointe 17 placée à l'extrémité de la tige 16 de la fiche transfixiante représentée dans la fig. 2 se présente sous la forme d'une ogive 22,1'ogive ayant à sa partie supérieure deux saignées de dégagement 23 (fig. 8 et 9). La pointe en forme d'ogive 22 présente des caractères constructifs particulièrement intéressants qui sont visibles sur la fig. 9. La coupe selon la ligne IX-IX à travers l'ogive 22 de la fig. 8 présente une configuration en forme de parallélogramme allongé comprenant deux surfaces de coupe 24 définissant une arête de coupe 25 suivie d'une surface de dépouille 26.
Si l'on fait tourner la pointe dans le sens de rotation représenté par la flèche F, on remarque que les surfaces 25 définissent un angle de dépouille suffisamment important pour permettre le dégagement des copeaux obtenus lors du perçage d'un os au moyen de l'ogive 22. Par contre, l'homme du métier remarquera, dans la fig. 9, que les surfaces planes 24 définissent des surfaces de coupe avec un angle de coupe a négatif. Pour modifier cet angle de coupe a et l'amener à O ou vers une valeur positive, il a été prévu deux évidements allongés 27 placés adjacents à l'arête de coupe 25. Ainsi, l'angle de coupe a peut être corrigé et choisi en fonction des désirs de l'utilisateur en modifiant la profondeur des évidements 27.
La pointe des fig. 8 et 9 avec sa forme en ogive, ses surfaces de dépouille 26 et ses évidements 27 ramenant l'angle de coupe vers 0 ou vers une valeur positive, permet d'effectuer des perçages de très bonne qualité par rapport aux fiches de perçage de l'art antérieur. La pointe en forme d'ogive est d'autre part particulièrement adéquate, car elle se fiche dans l'os et permet d'effectuer un perçage selon un axe sans aucune déviation latérale.
La fiche qui vient d'être décrite en regard des fig. 1 et 3 du dessin présente une longueur totale qui peut varier entre 75 et 200 mm pour des diamètres allant de 3 à 6 mm. La fiche représentée selon le mode d'exécution des fig. 2, 4 et 5, avec une partie filetée centrale, aura une longueur totale allant de 175 à 350 mm pour des diamètres allant également de 3 à 6 mm. La partie avant de la fiche représentée dans la fig. 2, consistant en la tige 16, aura un diamètre légèrement plus petit que le diamètre du filetage 6. Pour une fiche de 3, respectivement 4, 5 et 6 mm, la partie 16 aura respectivement 2, 3, 4 et 5 mm.