Poste sélecteur pour la sélection des aiguilles d'une machine à tricoter L'invention a pour objet un poste sélecteur pour la sélection des aiguilles d'une machine à tricoter pourvue d'au moins un poste de tricotage devant lequel ces aiguilles défilent, ce poste sélecteur agissant sur des pièces qui sont associées chacune à une aiguille et qui sont destinées à faire exécuter ou non, suivant qu'elles ont été sélectionnées ou non, une ascension à l'aiguille correspondante au moment où celle-ci passe devant un poste de tricotage, cette sélection étant régie par des signaux de commande délivrés par un programme, ce poste sélecteur comprenant un organe d'alignement, un sélecteur et un organe de séparation,
disposés l'un à la suite de l'autre dans le sens de défilement de ces pièces, l'organe d'alignement étant destiné à imposer à toutes ces pièces, au moment où elles le quittent, une trajec toire d'approche commune, le sélecteur étant destiné à aiguiller ces pièces, en fonction des signaux de com mande, vers l'une ou l'autre de deux trajectoires sépa rées sensiblement parallèles et l'organe de séparation étant destiné à empêcher ces pièces de sauter d'une de ces trajectoires à l'autre.
Les machines à tricoter à sélection individuelle des aiguilles comprennent un ensemble d'aiguilles qu'un mé canisme approprié fait défiler par rapport à un ou plu sieurs postes de tricotage, c'est-à-dire des endroits où certaines aiguilles exécutent un mouvement d'ascension qui leur fait réaliser une maille, alors que d'autres n'exécutent pas de maille. Dans la plupart desdites ma chines, chacune des aiguilles est associée à une pièce (par exemple un poussoir, ou une clavette articulée à l'ai guille, ou un prolongement de l'aiguille elle-même) por tant un talon d'ascension destiné à coopérer avec une came d'ascension qui provoque ce mouvement.
Cette pièce est susceptible d'être rendue active , c'est-à-dire capable de provoquer le mouvement d'ascension, ou inactive , c'est-à-dire laissant l'aiguille correspondante traverser le poste de tricotage sans exécuter d'ascension. Ce rôle est actif ou inactif suivant que, dans un poste sélecteur, la pièce correspondante a été aiguillée vers l'une ou l'autre de deux trajectoires distinctes : dans la première, le talon d'ascension rencontre la came d'ascension, alors que dans la seconde le talon évite cette came. Le poste sélecteur qui assure cet aiguillage (qu'on appelle aussi sélection) comprend un organe d'aligne ment, un sélecteur et un organe de séparation.
L'organe d'alignement, qui peut prendre des formes diverses, a pour fonction d'amener toutes les pièces à décrire, à la sortie de cet organe, une trajectoire commune; le sélec teur a pour rôle de sélectionner, c'est-à-dire d'aiguiller les pièces vers la trajectoire qui les rend actives, respecti vement vers celle qui les rend inactives, cet aiguillage étant effectué conformément aux informations enregis trées, dans un programme, sous forme de signaux binai res ou de combinaisons de signaux binaires ; enfin l'or gane de séparation est destiné à empêcher qu'une pièce aiguillée sur l'une des trajectoires puisse sauter acciden tellement sur l'autre.
Fréquemment, l'organe de sépara tion sert encore à accroître la séparation entre la tra jectoire des pièces actives et celle des pièces inactives et joue le rôle d'un amplificateur de séparation.
Dans les machines où cette sélection est assurée par des moyens purement mécaniques, il a fallu, pour obte nir une vitesse de tricotage acceptable, faire en sorte que le sélecteur agisse sur lesdites pièces en les accom pagnant sur une partie de leur trajectoire. C'est la rai son pour laquelle ces machines comprennent une roue à dessin, c'est-à-dire un organe qui est porteur de plusieurs sélecteurs répartis circulairement autour de l'axe de cette roue, laquelle, en quelque sorte, engrène avec les pièces à aiguiller : il y a sélection avec accompagne ment.
Dans les machines où la sélection a lieu au vol, c'est- à-dire sans que les sélecteurs accompagnent les pièces à aiguiller, des moyens purement mécaniques seraient trop lents: en effet, l'aiguillage qui rend une pièce active ou inactive doit être assuré en un temps très court, infé rieur à celui qui sépare le passage de deux pièces con sécutives.
C'est donc la vitesse de cet aiguillage qui limite, pour une finesse donnée (c'est-à-dire une dis tance donnée entre pièces consécutives) la vitesse de tri- cotage. C'est aussi la vitesse d'aiguillage qui, pour une vitesse donnée de la machine, limite la finesse, par con séquent la finesse du tricot que la machine peut réaliser. On a donc recouru, pour la sélection au vol , à des moyens plus rapides que les moyens purement mécani ques, par exemple à des moyens électromécaniques ou à des moyens électromagnétiques:
aiguillage à l'aide d'un doigt sélecteur, qui est actionné par un électro-aimant et qui pousse transversalement une à une les pièces acti ves (solution électromécanique, décrite par exemple dans le brevet allemand No 685508) ; aiguillage magnétique simple à l'aide d'une rampe oblique qui peut être aiman tée chaque fois qu'une pièce destinée à être active passe devant elle, ce qui présuppose que les pièces sont faites en une matière ferromagnétique, ou aiguillage magné tique double à l'aide de deux rampes divergentes, dont l'une est aimantée lorsque la pièce doit être active et dont l'autre est aimantée lorsque la pièce doit être inac tive (sélection électromagnétique, décrite par exemple dans le brevet suisse N 389813).
Ces diverses solutions non mécaniques ont fait l'ob jet de nombreuses variantes qui toutes ont leurs avanta ges, mais aussi leurs défauts : les solutions électroméca niques à doigt sélecteur sont bruyantes et soumettent les pièces à un martelage intensif ; les solutions électro magnétiques souffrent du fait que des poussières ferro magnétiques peuvent se coller sur les rampes aimantées et perturber la sélection, et du fait que les circuits pro voquant l'aimantation présentent toujours une self-induc- tion qui empêche d'accroître la vitesse d'aiguillage au- delà d'une certaine limite.
On voit donc que ce problème de la sélection consti tue le problème clé dont dépendent les performances d'une machine à tricoter.
Le poste sélecteur qui fait l'objet de l'invention cons titue une autre solution du type non mécanique, qui ne provoque pas de martelage des pièces défilant devant ce poste et qui ne présente pas de partie aimantée sus ceptible d'être encrassée par des corps étrangers.
Ce poste sélecteur est caractérisé par le fait que ledit sélec teur est constitué par au moins un organe mobile possé dant au moins une surface déflectrice capable de coopé rer avec lesdites pièces, cet organe étant agencé de manière à occuper deux positions, dans la première des quelles cette surface déflectrice rencontre obliquement ladite trajectoire d'approche et dévie lesdites pièces vers l'un des côtés dudit organe de séparation, ce côté définis sant la première desdites trajectoires, et dans la seconde desquelles cette surface déflectrice est située à l'écart de cette trajectoire d'approche et laisse lesdites pièces pas ser de l'autre côté de cet organe de séparation, cet autre côté définissant la seconde desdites trajectoires, et par le fait que cet organe mobile est relié,
au moins indirec tement, à un organe moteur capable de le faire passer d'une de ces positions à l'autre en un temps inférieur à celui qui sépare le passage de deux pièces consécutives.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, sept formes de réalisation du poste sélecteur qui fait l'objet de l'invention. Les fig. 1 et 2 se rapportent à la première forme de réalisation.
La fig. 3 représente la deuxième forme de réalisa tion.
Les fig. 4 et 5 illustrent la troisième forme de réa lisation.
Les fig. 6 et 7 se rapportent à la quatrième forme de réalisation, la fig. 8 représentant une variante d'un or gane particulier.
Les fig. 9 et 10 se rapportent à la cinquième forme de réalisation, la fig. 11 illustrant une variante d'un autre organe particulier.
Les fig. 12 et 13, respectivement 14 et 15, repré sentent les sixième, respectivement septième, formes de réalisation.
Les fig. 16 et 17 se rapportent chacune à deux réa lisations d'un organe particulier commun à tous les exemples précédents.
On voit aux fig. 1 et 2 la fonture 1 de la machine, fonture qui présente des rainures 2 dans chacune des quelles est logée une aiguille 3 à laquelle est articulée, par une articulation 4, une clavette 5 constituant la pièce portant le talon d'ascension 6 destiné à coopérer avec une came d'ascension non représentée.
Cette pièce porte un talon de sélection 7 qui peut coopérer avec une surface déflectrice 8 ménagée à l'extrémité d'un bras 9 susceptible d'occuper deux positions : dans la position dessinée en traits pleins (position de travail), cette sur face rencontre obliquement la trajectoire décrite par les talons de sélection au cours de leur mouvement dans le sens de la flèche 10, ce qui repousse les clavettes dans le fond de leurs rainures, comme cela apparaît pour la clavette 5d (fig. 2) et pour les clavettes 5e à 5g, dans la position 9a, dessinée en traits mixtes (position de repos),
la surface déflectrice 8a est à l'écart de la trajectoire décrite par les talons de sélection, et les clavettes restent dans la position qu'elles avaient à l'entrée du poste sélecteur, comme cela apparaît pour la clavette 5h qui a, par rapport à la fonture 1, la même position que les clavettes 5a à 5c qui entrent dans le poste sélecteur. Les clavettes sont ainsi aiguillées sur l'une ou l'autre des deux trajectoires situées l'une d'un côté, l'autre de l'au tre côté, d'une came de séparation 11.
Les talons d'as cension occupent alors deux positions, l'une 6c (fig. 1) pour les clavettes actives, l'autre 6e pour les clavettes inactives : dans la position 6c, le talon rencontrera la came d'ascension qui provoquera le mouvement longitu dinal de l'aiguille correspondante, laquelle formera une maille, alors que, dans la position 6e, le talon d'ascen sion évitera la came d'ascension et l'aiguille correspon dante n'exécutera pas de maille. Le passage du. bras 9 de sa position de travail à sa position de repos est pro voqué par un moteur 12 qui est du type pas à pas.
Ce moteur pas à pas est un organe qui a la propriété de tourner par saccades très brusques en s'immobilisant entre chaque déplacement angulaire et qui est alimenté par un circuit adéquat susceptible de provoquer une rotation élémentaire, c'est-à-dire un pas, chaque fois qu'un signal électrique parvient à l'entrée de ce circuit.
Par moteur pas à pas, on entend l'ensemble du moteur proprement dit et de son circuit d'alimentation, cet ensemble est bien connu et il n'y a pas lieu d'insister ici sur sa constitution, car cette dernière ne fait pas l'objet de l'invention. Il faut préciser cependant que le moteur pas à pas utilisé dans le poste sélecteur qui vient d'être décrit ainsi que dans ceux qui seront décrits plus loin, est du type réversible, c'est-à-dire qu'il est à même d'exécuter sa rotation élémentaire d'un pas dans un sens ou dans le sens inverse, ce sens dépendant du signal appliqué à l'entrée du circuit d'alimentation.
Ce signal est élaboré par un lecteur de programme, ce programme étant par exemple un film perforé entraîné en synchro nisme avec la fonture 1 et avec un déphasage dont la valeur est telle que le moteur 12 ne puisse tourner que lorsque un talon sélection vient de quitter la surface oblique 8, la vitesse de cette rotation élémentaire étant telle que le pas soit achevé au moment où la fonture a avancé de la distance e qui sépare deux clavettes consé cutives et qui définit, conjointement avec l'épaisseur d'une clavette, la finesse de la machine.
Le porte-sélec- teur qui vient d'être décrit exploite donc la vitesse dont est doué par construction le moteur pas à pas ainsi que sa réversibilité.
Le poste sélecteur représenté aux fig. 1 et 2 a la particularité que l'aiguillage n'est opéré par une action positive du sélecteur, c'est-à-dire du bras 9 et de sa sur face déflectrice 8, que pour l'engagement des clavettes sur une des trajectoires (celles que décrivent les clavettes 5e à Sg enfoncées dans leurs rainures), tandis que pour l'engagement des clavettes sur l'autre trajectoire (celle que décrivent les clavettes 5h), le sélecteur n'exerce au cune action positive.
Dans le poste sélecteur représenté à la fig. 3, une action positive est exercée par le sélecteur pour l'ai guillage sur l'une comme sur l'autre des trajectoires. Dans ce poste, les clavettes s'étendent de part et d'autre de l'articulation 4 et il y a deux sélecteurs identiques, qui exécutent des mouvements symétriques: un premier sélecteur constitué par un bras 15 pourvu de sa surface déflectrice 16 et entraîné par son moteur pas à pas réversible 17, et un second sélecteur constitué par un bras 18 pourvu de sa surface déflectrice 19 et entraîné par son moteur pas à pas 20. Les clavettes portent deux talons de sélection, placés symétriquement par rap port à l'articulation, comme les talons 21 et 22 de la clavette 23.
Les moteurs pas à pas 17 et 20 sont agencés de manière à exécuter des mouvements symétriques lorsque le moteur 17 engage, par rotation du bras 15, la surface déflectrice 16 dans la trajectoire décrite par le talon de sélection 21, le moteur 20 écarte, par rotation du bras 18, la surface déflectrice 19 hors de la trajec toire décrite par le talon de sélection 22. Dans la dispo sition représentée à la fig. 3, ces mouvements symétri ques ont lieu en sens inverse (quand le bras 18 tourne vers le bas, dans le sens de la flèche 27, le bras 15 tourne vers le haut, dans le sens de la flèche 28, et vice versa), mais il serait facile de modifier la disposition de manière que ces mouvements symétriques aient lieu dans le même sens.
On voit encore, sur la fig. 3 la came de séparation 24, ainsi que la came d'ascension 25, qui, lorsque la clavette a été aiguillée sur la trajectoire décrite par la clavette 23a, coopère avec le talon d'ascension 26a et qui, lorsque la clavette a été aiguillée dans la tra jectoire décrite par la clavette 23b, est évitée par le talon d'ascension 26b.
Les fig. 4 et 5 montrent une autre forme de réalisa tion dans laquelle le sélecteur exerce aussi une action positive pour chacun des aiguillages, mais qui ne recourt qu'à un seul moteur pas à pas. Dans cette forme de réalisation, le moteur pas à pas réversible 30 agit, par l'intermédiaire du bras 31, sur un organe baladeur 32 qui peut passer, en glissant sur deux cames d'appui 33 et 34, de l'une à l'autre de deux positions de travail, la première, 35, étant représentée en traits pleins, la se conde, 36, étant représentée en traits interrompus. Ce baladeur 32 est pourvu, à chacune de ses extrémités, de becs portant les surfaces déflectrices 16, respectivement 19, destinées à coopérer avec les talons de sélection 21, respectivement 22, de la clavette 23.
La distance sépa rant les surfaces déflectrices 16 et 19 est inférieure à celle qui sépare les talons de sélection 21 et 22, de sorte que, lorsque la surface déflectrice inférieure 19 est engagée dans la trajectoire décrite par les talons de sélection inférieure 22, la surface déflectrice supérieure 16 est écartée de la trajectoire décrite par les talons de sélection supérieurs 21, et inversement. On voit donc que, comme dans la forme de réalisation précédente, le sélecteur exerce toujours une action positive, soit sur les talons de sélection inférieurs, soit sur les talons de sélection supérieurs, pour l'aiguillage sur l'une comme sur l'autre des deux trajectoires.
Ces dernières sont situées d'un côté, respectivement de l'autre, de la came de séparation 24 : les clavettes aiguillées sur la trajec toire 23a ont leurs talons d'ascension 26a qui coopère avec la came d'ascension 25, alors que les clavettes aiguillées sur la trajectoire 23b ont leurs talons d'ascen sion 26b qui évite la came d'ascension. En plus, du fait que cette variante n'utilise qu'un seul moteur pas à pas réversible 30 au lieu des deux moteurs 17 et 20 (fig. 3), elle présente l'avantage que les réactions subies par les surfaces déflectrices 16 et 19 sont équilibrées par les cames d'appui 33 et 34, et non pas par les axes des moteurs : le moteur pas à pas réversible 30 ne fait que positionner le baladeur 32 et n'a pas à résister à la réaction de sélection.
Dans la forme de réalisation représentée aux fig. 6 et 7, le sélecteur est constitué par un distributeur 40 monté en bout de l'arbre du moteur pas à pas réversible 41, moteur qui est placé de manière que son axe soit perpendiculaire à la direction de défilement des cla vettes représentée par la flèche 42. Ce distributeur est muni d'un couloir de sélection 43 représenté en traits pleins pour l'une de ses positions et en traits interrompus pour l'autre position. Ce couloir de sélection est essen tiellement constitué par deux flancs, 44 respectivement 45, qui convergent l'un vers l'autre depuis une entrée 46 regardant vers les clavettes qui s'approchent du poste sélecteur, jusqu'à une sortie 47 regardant vers les clavettes qui quittent le poste sélecteur.
Ces deux flancs 44 et 45 définissent une sorte d'en tonnoir plan, dont la sortie 47 est dirigée soit vers la gauche (position représentée en traits pleins) d'une came de séparation 48, soit vers la droite (position représentée en traits interrompus) de cette même came de séparation. Le moteur pas à pas réversible 41 fait passer le distri buteur 40 de l'une à l'autre de ces deux positions, et cela en un temps inférieur à celui qui sépare le passage à la sortie de ce dernier de deux clavettes consécutives.
Suivant la position occupée par le distributeur, les queues 49 des clavettes 50 coopèrent avec l'un ou l'autre des flancs 44 et 45 qui, ici, tiennent lieu des surfaces déflec trices 16 et 19 des formes de réalisation précédentes représentées aux fig. 3, respectivement 4 et 5, les côtés 51, respectivement 52, des queues de clavettes jouant le rôle des talons de sélection 21, respectivement 22, des clavettes.
Comme précédemment, les clavettes aiguillées sur la trajectoire de gauche, par exemple la clavette 50, ont leurs talons d'ascension, par exemple le talon 53, qui s'engagent dans le couloir 54 de la came d'ascension 55, alors que les clavettes aiguillées sur la trajectoire de droite, par exemple la clavette 56 représentée en traits interrompus à la fig. 6, ont leurs talons d'ascension 57 qui évitent cette came d'ascension.
La variante visible à la fi-, 8 se rapporte uniquement au sélecteur proprement dit : au lieu d'être constitué par un distributeur à couloir, comme à la fig. 7, ce sélecteur est constitué par une languette d'aiguillage en forme de coin mobile 60 dont la pointe 61 regarde vers les clavettes qui s'approchent, et dont le corps 62 est situé dans l'axe de la came de séparation 63.
En fait, ce coin 60 constitue une extrémité de la came de sépa ration 63, extrémité qui est mobile et qui peut occuper soit la position 60 représentée en traits pleins, soit la position 60a représentée en traits interrompus. Le mo teur pas à pas réversible 41 fait passer ce coin d'une de ces positions à l'autre, et cela en un temps inférieur à celui qui sépare l'arrivée, à la pointe 61, de deux cla vettes consécutives.
Le coin 60 possède deux flancs 64, respectivement 65, qui divergent depuis la pointe 61 et qui jouent le rôle des flancs 45, respectivement 44, du couloir de sélection 43 visible aux fig. 7 et 8, ou celui des surfaces obliques 16, respectivement 19, dont il a été question à propos des fig. 3, 4 et 5. Etant donné que le fait d'aiguiller les queues de clavettes vers un côté ou l'autre de la came de séparation 63 produit une réaction sur le coin 60, il est prévu, dans cette variante, des gou pilles d'arrêt 66 et 67 contre lesquelles s'appuie cette languette : de cette manière, ce n'est pas le moteur pas à pas réversible 41 qui doit équilibrer la réaction, mais ce sont les butées que constituent ces goupilles.
Cela permet de diminuer le couple de maintien que doit exer cer le moteur, ce qui est avantageux. Cet avantage est analogue à celui qui résulte de la présence des cames d'appui 33 et 34 dont il a été question à propos des fig. 4 et 5. A part la forme du sélecteur, la variante repré sentée à la fig. 8 fonctionne comme celle qui a été dé crite à propos des fig. 6 et 7.
Cependant elle exige que les queues de clavettes soient toutes ramenées avant d'atteindre la pointe 61 du coin 60, sur une trajectoire d'approche commune, cet alignement sur la trajectoire d'approche étant assuré par un organe d'alignement 68 qui présente un couloir 69 en forme d'entonnoir con vergent; les deux positions du coin 60 sont telles que sa pointe 61 se place d'un côté ou de l'autre de la sortie de ce couloir.
Dans les quatre formes de réalisation qui viennent d'être décrites le sélecteur coopère avec une partie défi nie (talon de sélection, ou queue de clavette) de la pièce à sélectionner (en l'occurrence la clavette) et les deux trajectoires distinctes sur lesquelles il aiguille cette partie définie sont disposées dans un plan perpendicu laire au mouvement d'ascension que la pièce, une fois aiguillée sur la trajectoire active , exécute ensuite sous l'effet de la came d'ascension.
Dans la forme de réalisation représentée aux fig. 9 et 10, ces deux trajectoires sont, au contraire, disposées dans un plan parallèle à ce mouvement d'ascension. Le sélecteur est constitué par un distributeur 70, pourvu d'un couloir de sélection 71 et monté sur l'arbre d'un moteur pas à pas réversible 72 qui est placé de manière que son axe soit perpendiculaire à la fois à la direction du mouvement de défilement des clavettes (flèche 73) et à la direction de leur mouvement d'ascension (flèche 74).
Le distributeur 70 coopère avec un talon de sélec tion 75, porté par chacune de ces clavettes, et aiguille ce talon soit sur la trajectoire active qui est située au-dessus d'une came de séparation 76, soit sur la tra- jectoire inactive qui est située au-dessous de cette dernière. Cette came de séparation affecte ici une forme divergente et tient lieu, de ce fait, d'amplificateur de séparation.
Les clavettes sont munies d'un talon d'ascen sion 77 qui, pour les clavettes actives , telles que la clavette 78, rencontre la rampe 79 de la came d'ascen sion 80, et qui, pour les clavettes inactives , telles que la clavette 81, évite cette came d'ascension. Une came de sûreté 82 empêche une ascension intempestive des clavettes actives et leur impose une trajectoire d'ascension bien définie (effet de came forcée).
Ce poste sélecteur fonctionne de manière analogue à celui qui a été décrit plus haut à propos des fig. 6 et 7, le moteur pas à pas réversible 72 faisant passer le couloir de sélec tion 71 d'une première position où sa sortie débouche au-dessus de la came de séparation 76 à une seconde position où cette sortie débouche au-dessous de cette came de séparation.
Il est évident qu'on peut remplacer aisément, dans cette forme de réalisation, le sélecteur en forme de dis tributeur par un sélecteur en forme de languette d'aiguil lage, comme on l'a montré plus haut pour la variante représentée à la fig. 8 : il suffit de disposer avant cette languette un organe d'alignement.
Comme l'aiguillage a lieu dans la même direction que le mouvement d'ascension, il n'est pas indispensable que la pièce portant le talon de sélection 75 soit une clavette articulée à l'aiguille. Cette pièce peut très bien, comme le montre la fig. 11, faire partie intégrale de l'ai guille et constitue un simple prolongement de cette dernière.
La forme de réalisation représentée aux fig. 12 et 13 est adaptée aux machines à tricoter rectilignes dans les quelles le mouvement d'ascension des aiguilles a lieu dans un plan horizontal ou incliné, sous l'effet d'un cha riot de sélection qui se meut le long de la fonture rec tiligne.
Bien que, dans ces machines, la fonture soit im mobile, et que ce soit le chariot porteur du poste sélec teur qui se déplace, on peut toujours considérer que, relativement à ce poste sélecteur, les aiguilles défilent devant lui d'une manière similaire à ce qui se passe dans les machines circulaires où c'est la fonture qui se meut par rapport au poste sélecteur.
Dans le cas des fig. 12 et 13, on a supposé que le mouvement d'ascension avait lieu dans un plan hori zontal. La fonture 85 est pourvue de rainures dans les quelles sont logées les aiguilles, lesquelles sont donc horizontales, comme cela apparaît pour l'aiguille 86 cou chée dans la rainure 87 le long de laquelle cette aiguille peut glisser vers la gauche pour exécuter une ascension. Ce mouvement d'ascension vers la gauche est provoqué par un poussoir 88 pourvu d'un talon d'ascension 89 qui n'est pas solidaire de l'aiguille 86.
C'est la raison pour laquelle l'aiguille porte son propre talon 90, lequel sert notamment à rappeler l'aiguille vers la droite lors qu'il coopère avec une came, dite came de chute, non visible sur la fig. 12. La rainure 87 est creusée plus pro fondément au droit du poussoir 88, ce qui permet à ce dernier de s'enfoncer ou non dans cette rainure, de ma nière à faire disparaître le talon d'ascension 89 dans la fonture 85 (poussoir inactif , représenté en traits in terrompus) ou, au contraire, de faire saillir ce talon hors de la fonture (poussoir actif , représenté en traits pleins).
Cette saillie et cet efforcement du talon d'ascen sion sont provoqués par un levier à fourche 91, qui peut pivoter autour d'un pivot 92 et dont la fourche 93 emprisonne l'extrémité 94 du poussoir, alors que son autre extrémité constitue une queue 95 dirigée à angle droit par rapport au poussoir 88. Ce levier à fourche 91 est en quelque sorte un renvoi permettant d'agir sur le poussoir 88 à angle droit par rapport à son mouvement d'ascension, tout en le maintenant guidé positivement durant ce mouvement d'ascension. Le sélecteur agit sur les queues 95 de la même manière qu'il agissait, dans les formes de réalisation décrites précédemment, sur les queues de clavettes.
Dans l'exemple représenté aux fig. 12 et 13, il prend la forme d'une languette d'aiguillage 96, située à l'extrémité de l'arbre d'un moteur pas à pas réversible 97. La languette 96, au cours de son défile ment dans le sens indiqué par la flèche 99, dévie les queues des leviers à fourche (queues qui ont été ali gnées au préalable par un organe d'alignement 98, d'un côté ou de l'autre d'une came de séparation 100, ce qui fait prendre à ces leviers à fourche soit la position des sinée en traits pleins (position ( < active ), soit la position dessinée en traits interrompus (position (@ inactive )
. Les fig. 14 et 15 montrent une disposition particu lière dans laquelle l'aiguillage est assuré par deux orga nes mobiles situés l'un derrière l'autres dans le sens de défilement des aiguilles et dont chacun assure une partie de la déviation transversale par laquelle se traduit l'aiguillage. Un premier sélecteur, constitué par un dis tributeur 101, est couplé mécaniquement, par une bascule 102 dont une extrémité coopère avec une goupille 103 que porte ce distributeur, à un second sélecteur constitué par une languette d'aiguillage 104 portant un doigt 105 coopérant avec l'autre extrémité de la bascule 102.
Ces deux sélecteurs sont montés sur une platine commune 106 et le couplage assuré par la bascule 102 est tel que ces sélecteurs tournent en sens inverse ; le déplacement angulaire effectué par chacun d'eux est donc égal à la moitié du déplacement angulaire qu'il devrait exécuter s'il était seul à assurer l'aiguillage. On peut dire aussi que, dans cette disposition, on a rendu mobile l'organe d'alignement dont la présence est requise, comme on l'a vu à propos des fig. 8 et 13, lorsque le sélecteur est une languette d'aiguillage, et qu'on a couplé mécanique ment cet organe d'alignement et cette languette de ma nière qu'ils basculent en sens inverse.
Cela permet de diminuer la grandeur du pas que doit exécuter le mo teur pas à pas réversible 107, donc le temps qu'il met pour l'effectuer, et par conséquent d'accroître la vitesse de défilement des aiguilles ou la jauge. D'une façon générale, dans le poste sélecteur qui fait l'objet de l'invention, le sélecteur comprend au moins un organe mobile, lequel compte au moins une surface déflectrice (la surface 8 des fig. 1 et 2, les surfaces 16 et 19 de la fig. 4, les flancs 44 et 45 des fig. 6 et 7, les flancs 64 et 65 de la fig. 8) et peut occuper deux posi tions :
dans la première, cette surface déflectrice rencon tre obliquement la trajectoire que décrivent les pièces à sélectionner, de manière à dévier ces dernières ; dans la seconde, cette surface déflectrice est située à l'écart de cette trajectoire. Dans la première forme de réalisa tion (fig. 1 et 2), il y a un seul organe mobile (le bras 9) pourvu d'une seule surface déflectrice (8) ; dans la deuxième forme de réalisation (fig. 3), il y a deux orga nes mobiles (les bras 15 et 18) pourvus, chacun, d'une seule surface déflectrice (16, respectivement 19) ; dans la troisième forme de réalisation (fig. 4 et 5), il y a un seul organe mobile (le baladeur 32) à deux surfaces déflectrices (16 et 19) ;
dans la quatrième forme de réa lisation (fig. 6 et 7) et sa variante (fig. 8), il y a un seul organe mobile (distributeur 40, respectivement languette 60), pourvu de deux surfaces déflectrices (flancs 44 et 45, respectivement 64 et 65) ; il en est de même des cinquième et sixième formes de réalisation (fig. 9, 10 et fig. 12) ; enfin dans la septième forme de réalisation (fig. 14), il y a deux organes mobiles (101 et 104), cha cun à deux surfaces déflectrices.
L'organe mobile qui constitue le sélecteur est relié soit directement soit indirectement (comme le distri buteur 101, des fig. 14 et 15, par l'intermédiaire de l'en coche 102 et du doigt 103) à un organe moteur qui est de préférence un moteur pas à pas réversible. Mais ce mo teur peut aussi revêtir une autre forme, par exemple celle que l'on voit à la fig. 16. Dans ce cas, le sélecteur, ici une languette d'aiguille 110, est solidaire d'une arma ture ferromagnétique 111 dont chacune des extrémités est placée entre deux électro-aimants, les électro-aimants 112, 113 pour l'extrémité 114 et les électro-aimants 115, 116 pour l'extrémité<B>117.</B> La languette 110 et l'armature 111 pivotent autour d'un pivot 118.
Les enroulements des électro-aimants sont groupés en deux paires, au sein de chacune desquelles ils sont connectés en parallèle à une source d'alimentation 119. Ainsi les enroulements de la paire d'électro-aimants 115, 113 sont connectés en parallèle aux bornes OA, tandis que les enroulements de la paire d'électro-aimants 112,<B>116</B> sont connectés en parallèle aux bornes<B>01.</B> Un dispositif quelconque, non représenté mais de type connu, est prévu pour appliquer soit aux bornes OA, soit aux bornes<B>01</B> une tension continue dont le pôle négatif est toujours la borne O.
Dans ces conditions, lorsque la tension est appliquée aux bornes OA, l'armature prend la position représentée à la fig. 16, et ferme le circuit magnétique entre les électro-aimants 113, 115, ce qui a pour effet de placer la languette 110 dans l'une de ses positions, par exemple celle qui correspond à l'aiguillage des clavettes sur la trajectoire < c active . Lorsque la tension est appliquée aux bornes<B>01,</B> c'est le circuit magnétique des électro- aimants 112, 116 qui est fermé par l'armature, et la lan guette 110 se place dans l'autre position,
laquelle cor respond à l'aiguillage des clavettes sur la trajectoire < c inactive . Le dispositif de commutation assure, selon les signaux émanant du programme, la commutation de la tension entre les bornes A et 1.
Au lieu de deux paires d'électro-aimants, l'organe moteur pourrait aussi ne comprendre qu'une seule paire, voire qu'un seul électro-aimant capable d'amener l'ar mature dans l'une de ses deux positions, à condition que l'autre paire soit remplacée par un organe de rappel adé quat, par exemple un ressort, capable d'amener cette armature dans l'autre de ses deux positions.
L'essentiel est que cet organe moteur électromagné tique travaille très vite, de manière à faire passer le sélec teur d'une position à l'autre en un temps très court. Cette rapidité peut être accrue en intercalant, entre l'organe moteur électromagnétique et le sélecteur, un organe élastique capable de se bander en accumulant de l'énergie potentielle et de libérer très brusquement cette énergie au moment voulu.
C'est ce qui est représenté à la fig. 17 où l'on voit que l'armature 111 est reliée à la languette 110 par une lame élastique 120 qui est fléchie, le fléchissement étant limité par une butée 121. Lorsque l'armature 111 bas cule sous l'effet de la commutation de la tension, dans la source 119, des bornes OA aux bornes<B>01,</B> il y a un flambage progressif de la lame 120, laquelle à un mo- ment donné bascule brusquement dans la position repré sentée en traits interrompus, position qui est limitée par une autre butée 122. La languette 110 passe alors brus quement, en pivotant autour de son pivot 123, de la position représentée en traits pleins à la position repré sentée en traits interrompus.
Dans la plupart des cas, cependant, c'est le recours à un moteur pas à pas réversible qui constitue la meil leure solution pour l'organe moteur. En effet, le moteur pas à pas réversible est conçu pour exécuter des rotations angulaires de faible amplitude, à très grande vitesse ins tantanée, ces rotations étant séparées par des pauses au cours desquelles le sens de la rotation suivante peut être inversé, et pour exercer, durant chaque pas, un couple d'entraînement appréciable et, durant chaque pose, un couple de maintien relativement élevé. On peut citer, à titre d'exemple, le moteur pas à pas réversible qui est décrit dans le brevet américain No 2834896.