Procédé pour faire vibrer à un régime réglable un équipage vibrant,
et installation pour la mise en oeuvre de ce procédé
I1 existe un grand nombre de types de dispositifs d'entraînement vibrants dans lesquels il est souhaitable de pouvoir faire varier la fréquence et l'amplitude de la course de l'entraînement. Les tamis vibrants, alimentateurs vibrants, transporteurs vibrants et séparateurs vibrants sont des exemples types de ce genre de dispositifs. La nécessité de régler la fréquence et l'amplitude de la course peut être due au type de matière traitée par le dispositif ou bien elle peut être due au volume de cette matière ou au débit auquel la matière doit être traitée ou manutentionnée par l'installation.
L'invention se rapporte à un procédé pour faire vibrer à un régime réglable un équipage vibrant, et à une installation pour la mise en oeuvre de ce procédé, comprenant un dispositif pour l'entraînement de l'équi- page vibrant en un mouvement vibratoire de fréquence et d'amplitude réglables.
Le procédé selon l'invention est caractérisé en ce qu'on monte l'équipage vibrant de manière à lui permettre un mouvement vibratoire libre, on entraîne cet équipage vibrant en un mouvement vibratoire de fréquence et d'amplitude données au moyen d'un moteur électrique à courant alternatif, à cage d'écureuil, monté sur ledit équipage mobile et portant une masselotte excentrée, un ressort à constante élastique fixe étant interposé soit entre le moteur et l'équipage vibrant, soit entre cet équipage et un support fixe, et on fait varier la tension appliquée au moteur pour régler les caractéristiques du mouvement vibratoire, cette variation de la tension appliquée au moteur faisant varier non seulement la fréquence mais aussi l'amplitude dudit mouvement vibratoire.
L'installation pour la mise en oeuvre de ce procédé est caractérisée, selon l'invention, en ce que ledit équipage vibrant est supporté élastiquement de manière à pouvoir vibrer librement et que ledit dispositif d'entraînement comprend un moteur électrique à courant alternatif, à cage d'écureuil, et en ce qu'elle comprend des moyens pour faire varier la tension appliquée au moteur afin de faire varier la fréquence et l'amplitude dudit mouvement vibratoire.
Dans la manutention de matières granulaires en vrac, il existe de nombreuses façons de transporter ces matières et de les débiter par l'extrémité ouverte du transporteur au point de déchargement voulu. Dans une forme d'exécution de l'installation selon la présente invention, ledit équipage vibrant peut être constitué par la goulotte d'un transporteur ou alimentateur de ce genre, cette goulotte étant mise en vibration comme une masse libre en réponse à une force oscillante, ceci par opposition au cas d'une masse qui est reliée positivement à une force excitatrice comme par exemple le cas de l'entraînement du transporteur par l'intermédiaire d'un bras relié rigidement à un excentrique d'entrainement à amplitude fixe.
Actuellement, il est habituel d'utiliser des moyens mécaniques pour modifier la fréquence et l'amplitude de la course de l'alimentateur. Une exception à l'utilisation de moyens mécaniques pour ajuster les débits d'alimentation est le cas de l'utilisation d'un dispositif d'entraînement électromagnétique pour l'alimentateur, auquel cas on fait varier la fréquence ou la tension du courant pulsé appliqué au mécanisme d'entraînement électromagnétique.
Toutefois, dans ce type de dispositif, le nombre de vibrations par minute qu'on utilise est généralement supérieur à 1800 cycles par minute et ces vibrations ont une amplitude relativement petite, de sorte que ces alimentateurs sont limités à des matières en vrac du type plus fluide par opposition aux matières qui ont une caractéristique de matières humides ou visqueuses.
Lorsqu'on utilisait des moyens mécaniques pour faire varier la fréquence et l'amplitude, il était de pratique habituelle jusqu'à présent d'utiliser soit un dis positif à ressorts à constante élastique variable, qui peut comprendre une chambre à air interposée dans le mécanisme d'entraînement, la pression régnant dans la chambre à air pouvant être ajustée pour déterminer la modification de la constante élastique, soit une autre forme d'ajustement mécanique de l'inclinaison ou de la position du moteur d'entraînement par rapport à la goulotte.
On a déjà tenté à de nombreuses reprises d'utiliser dans les alimentateurs vibrants une forme de dispositif réglable de commande du débit d'alimentation utilisant des phénomènes électriques, mais jusqu'à présent aucun de ces dispositifs n'a donné de bons résultats pour un certain nombre de raisons. Les vibrateurs du type électromagnétique ont de grandes pertes d'énergie et sont limités essentiellement à des combinaisons comportant une fréquence élevée et une amplitude faible.
Il a déjà été conçu des dispositifs à basse fréquence et à grande amplitude qui utilisent des dispositifs d'entraînement à courant alternatif à fréquence réglable, des moteurs multi-vitesses et (ou) des moteurs à courant alternatif à plusieurs enroulements, ou bien des dispositifs d'entraînement fonctionnant sur courant continu, sous tension réglable. Aucun de ces dispositifs d'entraînement n'a remporté un grand succès en raison de son prix initial élevé ainsi que des frais d'entretiens qui sont dus à l'usure des balais, aux problèmes posés par les collecteurs et équivalents.
L'emploi d'un moteur électrique à courant alternatif, à cage d'écureuil permet de mettre à profit les caractéristiques de fonctionnement robustes, le faible coût de l'entretien et le faible coût initial de ce genre de moteur, en comparaison avec d'autres moteurs à vitesse réglable tels que certains moteurs à rotor bobiné à enroulement en court-circuit, à condensateur, à démarrage par condensateur ou bobinés en série.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple explicatif mais nullement limitatif, plusieurs formes d'exécution de l'installation suivant l'invention.
Sur ce dessin:
la fig. 1 est une vue en plan représentant le dispositif producteur de vibrations dans son application à un alimentateur vibrant travaillant à sa fréquence naturelle, et dans lequel des ressorts sont disposés entre le dispositif producteur de vibrations et la masse à entraîner;
la fig. 2 est une vue en élévation de côté de l'alimentateur vibrant et dudit dispositif;
la fig. 3 est une vue en élévation de côté représentant une forme différente d'alimentateur vibrant travaillant à sa fréquence naturelle et dans laquelle le dispositif producteur de vibrations est suspendu à l'équipage vibrant lui-même supporté par des ressorts choisis pour imprimer à l'équipage vibrant des oscillations de la fréquence naturelle désirée;
les fig. 4 à 7 sont des graphiques qui seront utilisés pour expliquer certains aspects du fonctionnement du dispositif;
les fig. 8a, 8b, 8c sont des diagrammes vectoriels qui sont utiles pour la compréhension de ce fonctionnement.
Dans l'alimentateur vibrant représenté sur les fig. 1 et 2 on voit que l'alimentateur comprend une goulotte 10 définie par une paroi inférieure 11, des parois latérales 12 et 13 et une paroi d'extrémité 14, I'extrémité avant de la goulotte étant ouverte comme indiqué en 15.
C'est par cette extrémité de la goulotte que la matière granulaire en vrac, par exemple du sable, du gravier ou équivalent, est débitée à un point désiré à un débit particulier choisi. Cette matière granulaire est habituellement déposée sur la goulotte par une trémie débitrice suspendue, un transporteur suspendu ou d'autres moyens analogues.
La goulotte vibrante ou le bac alimentateur 10 est monté sur des colonnettes 16 et 17 qui prennent appui aux extrémités avant et arrière d'une embase 18, laquelle peut être suspendue à un plafond ou boulonnée au plancher. Entre les colonnettes 16, 17 et la goulotte 10 sont interposés des supports élastiques 20 qui sont, dans le cas considéré, des ressorts pneumatiques. Ces supports élastiques ont pour simple fonction de supporter élastiquement la goulotte vibrante 10, avec la charge qu'elle porte, de manière qu'elle puisse vibrer librement par opposition au cas d'une masse vibrante entraînée suivant un mouvement oscillant par un mécanisme d'entraînement à excentrique et à amplitude fixe qui est relié positivement à la goulotte vibrante.
Au-dessous de la goulotte 10 est monté un mécanisme d'entraînement à moteur servant à faire vibrer le bac à une fréquence et avec une amplitude choisies pour faire déplacer la matière granulaire déposée sur la goulotte en direction de l'extrémité de décharge 15 de cette goulotte. Le dispositif d'entraînement est capable de régler le débit d'alimentation par la variation de la fréquence et de l'amplitude de l'équipage vibrant.
Le mécanisme d'entraînement à moteur des fig. 1 et 2 comprend un seul moteur à induction 21, à cage d'écureuil, fonctionnant sur courant alternatif, qui est suspendu par deux ressorts hélicoïdaux 22 à une ferrure 23 de montage du moteur, elle-même fixée rigidement au fond de la goulotte 10. Le moteur a un rotor en cage d'écureuil et il est donc caractérisé par l'absence de balais. Pour simplifier, on désignera plus simplement ce moteur dans la suite par l'expression moteur à cage d'écureuil à courant alternatif pour le distinguer d'un moteur à courant alternatif et à vitesse réglable possédant plusieurs enroulements ou plusieurs pôles pour le réglage de la vitesse.
A chaque extrémité de l'arbre 24 du moteur 21 est montée une masselotte 25, et habituellement ces masselottes sont fixées à l'arbre dans des positions relatives parallèles bien que dans certains cas il puisse être avantageux de modifier leurs positions angulaires relatives pour assurer l'ajustement de la masse excentrée effective qui agit sur l'équipage vibrant, ou bien il est possible d'ajouter aux masselottes excentrées ou de leur soustraire éventuellement des contrepoids de réglage.
Des capots 26 recouvrent les extrémités du moteur pour protéger le personnel des masselottes excentrées en rotation.
Le moteur 21 est suspendu à la goulotte 10 de telle façon que la face oscillante excitatrice fournie par le moteur muni de masselottes excentrées soit exercée sur la goulotte suivant un angle d'attaque fixe qui est indiqué par l'axe 27. Cet angle d'attaque est ordinairement de l'ordre de 20 à 400 et on voit que, lorsqu'on exerce une force oscillante sur la goulotte suivant cet axe, la matière granulaire déposée sur la goulotte est obligée de se déplacer en direction de l'extrémité ouverte de la goulotte 15 en décrivant un mouvement qu'on peut qualifier de sautillement . > .
Naturellement, lorsqu'on réduit la fréquence de la force oscillatrice et/ou qu'on réduit l'amplitude, le débit d'alimentation diminue de façon correspondante et il est souhaitable de pouvoir faire varier ce débit d'alimentation entre zéro ou à peu près et le débit d'alimentation maximum.
Les ressorts 22 sont de préférence choisis avec des coefficients K, c'est-à-dire des constantes d'élasticité qui sont dans une relation appropriée par rapport à la fréquence du mécanisme d'entraînement à moteur, la masse de la composante représentée par le mécanisme d'entraînement à moteur et la masse totale de l'équipage vibrant entraîné, de façon que, à la vitesse normale ou synchrone du moteur d'entraînement, les ressorts 22 aient une fréquence naturelle égale ou à peu près égale à celle de l'équipage vibrant. En d'autres termes, pour obtenir les conditions idéales de fonctionnement, I'équipage vibrant, avec son mécanisme excitateur, est calculé pour travailler à la fréquence naturelle de l'équipage, ou une fréquence proche de cette fréquence naturelle, d'une façon qui est bien connue dans la technique.
Ceci est représenté par la courbe amplitude-fréquence de la fig. 7, et la fréquence naturelle se trouve à la pointe de la courbe.
Il va de soi que les ressorts 22 sont également calculés de façon que les efforts latéraux, transversaux à l'axe longitudinal de la goulotte de l'alimentateur, soient absorbés par les déviations latérales des ressorts 22.
Naturellement, on peut éventuellement utiliser des moteurs jumeaux ayant les mêmes caractéristiques que le moteur 21, excepté le fait qu'ils ont chacun une puissance égale à la moitié de la puissance du moteur unique, à la place du moteur unique 21, auquel cas ces moteurs tournent dans des directions opposées et ont leurs carters reliés rigidement entre eux d'une façon bien connue dans la technique de façon à faire en sorte que les masselottes tournantes travaillent en phase entre elles et annulent les efforts latéraux pour produire une course résultante linéaire.
Dans les alimentateurs vibrants du type général qui a été décrit ci-dessus, il était habituel jusqu'à présent de faire varier le débit d'alimentation en modifiant d'une certaine façon la constante élastique des ressorts 22 ou, plus précisément d'utiliser entre le moteur et la goulotte 10 un type de ressort capable de subir d'une façon appropriée une variation de constante élastique. Le brevet des Etats-Unis d'Amérique No 2994339 est un exemple type de cette solution. Ceci était valable, même si l'on utilisait dans ces constructions des moteurs à courant alternatif et à cage d'écureuil pour fournir la force excitatrice.
Or, on a constaté qu'il existe une relation extrêmement surprenante et unique entre les caractéristiques de l'équipage vibrant et celles du moteur d'entraînement, relation grâce à laquelle il est possible de faire varier d'une façon qui n'aurait jamais pu être soupçonnée, non seulement la fréquence mais également et simultanément l'amplitude de la course d'un alimentateur vibrant ou dispositif vibrant analogue travaillant à sa fréquence naturelle, en modifiant simplement la tension du moteur à courant alternatif. Les moteurs à courant alternatif à cage d'écureuil ont toujours été considérés comme essentiellement des moteurs à vitesse constante (sauf naturellement les moteurs à courant alternatif multi-vitesse ou à enroulements multiples) c'est-à-dire des moteurs dont on ne peut pas modifier efficacement la vitesse par réglage de la tension.
Au contraire, la titulaire du brevet présent a constaté que les demandes variables de charge d'un équipage vibrant à masse libre, travaillant à sa fréquence naturelle, en fonction de la vitesse sont analogues à ceux d'un ventilateur ou d'une pompe à fluide et qu'il est possible d'utiliser les variations de la tension appliquée à un moteur à courant alternatif à cage d'écureuil comme un moyen efficace de réglage du débit de sortie de ce type de dispositif vibrant et que, contre toute attente, ceci peut s'effectuer sans surcharge du moteur.
Cette aptitude à régler le débit d'un alimentateur uniquement par réglage de la tension se prête naturellement à la télécommande des dispositifs de ce type et elle est beaucoup plus commode que de tenter d'ajuster ou de modifier la constante élastique d'organes élastiques de transmission de la force interposés entre le moteur et l'alimentateur.
Dans son exécution représentée sur la fig. 3, l'alimentateur est d'une forme légèrement différente. Dans ce cas, la goulotte 40 de l'alimentateur est supportée sur une embase 41 par des ressorts hélicoïdaux 42 et des ressorts à lames 43, le mécanisme d'entraînement à moteur étant de préférence monté par l'intermédiaire de ressorts à lames 19 sur une ferrure 44 montée sous la goulotte 40 (pour absorber les efforts latéraux) et qui comprend un moteur 45 à courant alternatif et à cage d'écureuil d'une puissance appropriée.
Dans ce cas, on peut utiliser un seul moteur parce que les ressorts à lames 43 limitent les mouvements vibratoires latéraux de la goulotte 40 et que les ressorts 19, si l'on en utilise, absorbent la majeure partie des efforts latéraux, mais ici encore on préférera utiliser des moteurs qui tournent dans les deux sens opposés, ce qui évite entièrement la nécessité de prévoir des ressorts 19.
L'ensemble de l'équipage à masse libre a de préférence une fréquence naturelle correspondant à la fréquence du mécanisme d'entraînement à moteur de sorte que lorsque la vitesse du moteur diminue par réduction de la tension appliquée au moteur 45, les ressorts 42 qui, dans ce cas, agissent en parallèle par opposition à l'agencement en série avec le dispositif représenté sur les fig. 1 et 2, servent également à réduire la course du dispositif producteur de vibrations en raison de l'impédance mécanique qui est opposée au moteur par l'action des ressorts 42 et par l'inertie de la masse vibrante.
Dans cette forme de réalisation, la course et la fréquence varient donc également simultanément.
Les courbes des fig. 4 à 7 seront utiles pour faire comprendre les principes fondamentaux qu'on estime être à la base du fonctionnement du dispositif décrit.
I1 est un fait accepté dans le domaine des dispositifs producteurs de vibrations travaillant à leur fréquence naturelle (comme par exemple dans le type d'alimentateur représenté dans le brevet des Etats-Unis d'Amérique N" 2725984) que l'on peut normalement déterminer si le dispositif fonctionne à sa fréquence naturelle en contrôlant le courant tiré par le moteur parce que, lorsque le dispositif fonctionne réellement à sa fréquence naturelle, le courant tiré est à son minimum. Inversement, dans la mesure où un dispositif de ce type ne fonctionne pas à sa fréquence naturelle, les besoins de puissance augmentent et ceci se traduit par le tirage d'une plus grande intensité, que le dispositif travaille au-dessus ou au-dessous de sa fréquence naturelle.
Ce qui est étonnant dans le cas du dispositif décrit est que, lorsque le dispositif travaille à sa fréquence naturelle, le courant tiré par le moteur est à son maximum et que, lorsqu'on modifie la fréquence (c'est-à-dire la vitesse) du moteur en réduisant la tension, I'intensité diminue.
En d'autres termes, lorsqu'on descend au-dessous de la fréquence naturelle, avec le dispositif décrit sur les fig. 1, 2 et 3, le courant qui traverse le moteur diminue au lieu d'augmenter, ainsi qu'on pourrait s'y attendre normalement. I1 serait possible de postuler une explication de ce phénomène unique mais il suffit de constater qu'il est possible avec le dispositif décrit de modifier efficacement le débit d'un dispositif transporteur ou alimentateur entre pratiquement zéro et le débit maximum par simple réglage de la tension d'un moteur à courant alternatif à cage d'écureuil. Naturellement, ceci peut s'effectuer commodément à l'aide d'un auto-transformateur tel que celui représenté sur la fig. 2.
L'explication qui semble la plus logique est révélée par l'étude des graphiques des fig. 4 à 7, ces graphiques étant pris en combinaison avec les diagrammes vectoriels des fig. 8a, 8b, 8c.
Une technique fondamentale des applications des moteurs électriques consiste à essayer de conformer les caractéristiques de couple de fonctionnement d'un moteur aux caractéristiques de couple de la charge. fl est également un axiome dans la technique des moteurs électriques que l'on ne doit pas utiliser un moteur à courant alternatif à cage d'écureuil pour un mécanisme d'entraînement à vitesse réglable, parce que les besoins de couple de charge sont tels que lorsqu'on tente de modifier sensiblement la vitesse par modification de la tension, le moteur se trouve surchargé et est mis hors service par combustion de l'isolant, excepté dans le cas où le moteur entraîne un ventilateur ou une pompe utilisée pour mettre un fluide en mouvement,
où les exigences du couple de charge sont compatibles avec la capacité thermique d'un moteur à cage d'écureuil.
La raison pour laquelle il est possible d'utiliser un moteur à courant alternatif à cage d'écureuil et d'ajuster la tension appliquée à ce moteur pour faire varier le débit du dispositif vibrant est que le dispositif vibrant est du type à masse libre travaillant à sa fréquence naturelle, c'est-à-dire que le mécanisme d'entraînement excitateur à moteur constitue une partie de l'équipage vibrant travaillant à sa fréquence naturelle et que l'équipage vibrant n'est relié au sol que par des organes élastiques, contrairement au cas d'un dispositif vibrant qui est entraîné positivement par un élément excentrique rotatif à course fixe. Ceci est clairement indiqué par les fig. 8a, 8b, 8c.
Ainsi qu'on peut le voir en se référant à la fig. 8a, les composantes de forces d'un équipage vibrant quelconque travaillant à sa fréquence naturelle sont: le vecteur d'inertie représenté par un vecteur vertical I dirigé de bas en haut; l'effet des ressorts représenté par un vecteur vertical J dirigé de haut en bas déphasé exactement de 1800, les pertes par amortissement du dispositif représentées par un vecteur horizontal L (dessiné orienté vers la gauche sur la fig. 8a) et, naturellement la force motrice K où l'effort exercé doit être égal aux pertes amortisseuses. Ici encore, ces deux derniers vecteurs K et L sont déphasés de 1800.
Lorsque le dispositif fonctionne au-dessous de sa fréquence naturelle on est en présence d'une condition qui est représentée à la fig. 8b et on voit sur cette figure que le vecteur représentant l'inertie a été diminué, que l'effet des ressorts a été diminué, que les pertes amortisseuses ont été diminuées et que la force exercée est subdivisée en une composante horizontale et une composante verticale, la composante horizontale étant conforme aux pertes amortisseuses et la composante verticale agissant en opposition par rapport à l'effet des ressorts. Ceci crée en soi une impédance mécanique que le moteur voit, et c'est pour cette raison que l'amplitude de la course de l'alimentateur est diminuée et ceci explique également pourquoi l'intensité tirée par le moteur, qui est proportionnelle aux pertes amortisseuses, diminue lorsqu'on tombe au-dessous de la fréquence naturelle.
La fig. 8c représente simplement des conditions exagérées pour descendre plus bas au-dessous de la fréquence naturelle et, ainsi qu'il résulte de cette figure,
I'effort appliqué est tourné, représenté par son vecteur, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, et amené à un point où il se rapproche d'une position verticale, auquel cas il est entièrement opposé à l'effet des ressorts et a pour résultat un débit théorique nul.
Compte tenu de ces faits, on peut voir comment les caractéristiques du moteur qui sont révélées d'une façon ou d'une autre sur les fig. 4 à 7 sont conformes aux caractéristiques du couple résistant du dispositif vibrant à masse libre.
Sur la fig. 4, on a représenté sous une forme générale schématique les diverses courbes vitesse-couple obtenues lorsqu'on fait varier la tension appliquée à un moteur à courant alternatif à cage d'écureuil. V1 et V2 représentent les valeurs de la vitesse dans ces conditions lorsque le couple résistant est maintenu constant.
Sur la fig. 5, on a représenté sous forme schématique une courbe qui montre comment un moteur glisse en fonction de la demande de couple lorsque la tension appliquée est maintenue constante.
Pour une demande de couple M1, on obtient une vitesse Vt et pour une demande de couple MX, on obtient une vitesse V.
On peut donc utiliser efficacement un moteur à courant alternatif à cage d'écureuil pour modifier la vitesse en réponse à une chute de la tension appliquée, pourvu que ce moteur subisse une demande de couple résistant qui soit conforme à la capacité thermique du moteur et qu'un équipage vibrant libre et travaillant à sa fréquence naturelle soit un système qui satisfait à cette condition.
Sur la fig. 6 qui est représentative des variations de la puissance en watts, de la tension en volts, de l'intensité en ampères, et de l'amplitude de course en millimètres, en fonction de la vitesse pour la forme d'alimentateur vibrant représentée sur les fig. 1, 2 et 3, on observera que tous ces facteurs varient suivant une fonction exponentielle de la vitesse et qu'une petite variation de la vitesse détermine une variation prononcée du débit, de l'intensité et de la puissance, qui explique pourquoi il est possible de modifier le débit de cette façon sans faire brûler le moteur.
Cette figure tend également à montrer que les caractéristiques des couples de charge du moteur sont mises en conformité avec les demandes de couple de charge de l'équipage vibrant.
La fig. 7 est une courbe qui indique les variations de la fréquence en fonction de l'amplitude de la course dans un équipage travaillant à sa fréquence naturelle et le but de l'invention est de travailler aussi près de la pointe de la courbe qu'il est possible pour les conditions de débit maximum et de charge normale. En pratique, on choisit les constantes élastiques des ressorts pour des conditions de travail sans charge de façon à faire travailler le dispositif au point 5 indiqué sur le graphique de sorte que, lorsque l'alimentateur ou convoyeur transporte une charge normale, il travaille à proximité du point 1. Lorsqu'on réduit la tension appliquée au moteur pour passer du débit maximum à un débit plus faible, la fréquence et l'amplitude de la course diminuent comme représenté par les points 2, 3 et 4, jusqu'à ce qu'on s'approche d'un débit nul.
Bien que l'on envisage d'utiliser un ressort à constante élastique fixe pour accorder la masse vibrante à la fréquence du mécanisme d'entraînement oscillant, il est évident que l'on pourrait utiliser dans certains cas un ressort à constante élastique variable pour lui donner une fréquence naturelle proche de la fréquence naturelle de l'équipage vibrant puis ajuster la constante élastique de ce ressort jusqu'à ce que la fréquence de l'équipage vibrant soit située exactement ou à peu près à la pointe de la courbe de la fig. 7. Ensuite, on effectuerait le réglage de la fréquence et de l'amplitude de la course de façon décrite précédemment en diminuant la tension appliquée au moteur à courant alternatif et à cage d'écureuil.
On remarquera sur la fig. 6 qu'une variation de vitesses de moins de 25 o/o fait passer le débit de l'alimentateur du maximum à presque zéro.
Bien que l'on ait représenté sur les dessins l'utilisation d'un auto-transformateur comme moyen pour ajuster la tension appliquée au moteur à courant alternatif, il est évident qu'il existe d'autres moyens de régler la tension, par exemple l'utilisation d'un dispositif de réglage du type à l'état solide et comprenant un transistor formant porte.
Légende des dessins
Figures Repères
2 A = Réseau triphasé
B = Contacts arrière
C = Contacts mobiles
D = Contacts avant
E = Appareil de démarrage automatique
et auto-transformateur réglable
4 V = Vitesse
M = Couple
F = Couple constant (couple de charge
C = Capacité de couple de moteur
5 V = Vitesse
M= Couple
6 V (t/mn) = vitesse en tours/minute
M = Course (mm)
7 F = Fréquence
M= Course 8a, b, c I = Vecteur inertie
J = Vecteur effet du ressort
K = Vecteur force appliquée
L = Vecteur pertes par amortissement,
proportionnelles à l'intensité.
REVENDICATIONS
I. Procédé pour faire vibrer à un régime réglable un équipage vibrant, caractérisé en ce qu'on monte l'équipage vibrant de manière à lui permettre un mouvement vibratoire libre, on entraîne cet équipage vibrant en un mouvement vibratoire de fréquence et d'amplitude données au moyen d'un moteur électrique à courant alternatif, à cage d'écureuil, monté sur ledit équipage mobile et portant une masselotte excentrée, un ressort à constante élastique fixe étant interposé soit entre le moteur et l'équipage vibrant, soit entre cet équipage et un support fixe, et on fait varier la tension appliquée au moteur pour régler les caractéristiques du mouvement vibratoire, cette variation de la tension appliquée au moteur faisant varier non seulement la fréquence mais aussi l'amplitude dudit mouvement vibratoire.