Manche d'outil La présente invention a pour objet un manche moulé en matière plastique pour marteaux, masses, massettes, maillets et analogues, bien que ses appli cations ne soient pas strictement limitées à cette ca tégorie d'outils ; elle est seulement plus avantageuse pour les outils de percussion, dont la tête est sou mise à des efforts brutaux et répétés, la force, vive, à chaque impact, exerçant une action instantanée qui tend à démancher de son manche la tête de l'outil.
L'idée inventive consiste à verrouiller la tête sur l'extrémité du manche par le gonflement de celle-ci au moyen d'un coin conique circulaire droit enfoncé dans une ouverture axiale de l'extrémité du manche, flanquée d'au moins deux fentes latérales, symé triques par rapport à l'axe général du manche, et allant de ladite ouverture axiale jusqu'aux flancs extérieurs de ladite extrémité.
Dans une variante, on peut cranter d'une part les lèvres intérieures des fentes longitudinales du manche, et prévoir, de part et d'autre du corps tron conique du coin de serrage, deux ailettes longitudi nales symétriques, crantées extérieurement et dis posées pour venir s'insérer dans lesdites fentes lon gitudinales, de sorte que les crans respectifs des lèvres de ces fentes et des ailettes du coin, verrouil lent fortement ce dernier dans sa position de serrage entre les branches formant pince à l'extrémité du manche recevant l'outil à y fixer.
Le dessin annexé montre deux exemples d'appli cation de l'invention à un manche de massette ; on voit la fig. 1, le manche, en élévation latérale selon la flèche Z de la fig. 2, la fig. 2 en élévation selon la flèche Y de la fig. 1, la fig. 3 vue en bout, selon la flèche W de la fig. 2, de l'extrémité fendue et axialement ouverte du manche selon l'invention.
la fig. 4 coupe axiale (légèrement agrandie) selon IV-IV de la fig. 1, le coin de verrouillage étant en place, la fig. 5 variante de la fig. 1, avec les lèvres des fentes crantées, la fig. 6 la section transversale agrandie selon VI-VI de la fig. 5, la fia. 7 élévation du coin selon la même va riante, vu selon la flèche Z' de la fig. 6 (les branches du manche étant supprimées).
Le manche représenté est entièrement moulé, en un seul bloc sans contre-dépouille, en une matière plastique presque dure, c'est-à-dire ne tolérant qu'une faible déformation si l'on exerce un effort considé rable sur une partie restreinte de sa surface ou de sa masse. Il comprend un corps classique 1, de profil quasi-traditionnel, légèrement évasé vers sa base 2, et pouvant comporter dans sa masse un évidement 3 destiné à économiser la matière et à alléger l'en semble manche-outil dans la main de l'usager, en déplaçant avantageusement vers la tête du manche le centre de gravité de cet ensemble.
L'extrémité 4 du manche qui est appelée à pé nétrer dans le trou de l'outil proprement dit I, a, dans les exemples décrits, une section transversale circulaire A-B, mais cette section pourra ne pas être circulaire, mais ovale, rectangulaire, etc., selon le trou d'emmanchement de l'outil correspondant.
Dans le premier exemple (fig. 1 à 4), l'extrémité 4 du manche présente un alésage axial cylindrique 5, borgne et flanqué de deux fentes 6-6 longitudinales au manche, et divisant l'extrémité 4 en deux bran ches formant grosso modo une pince.
C'est dans l'alésage 5 que le monteur, après avoir enfilé l'outil I sur l'extrémité 4, les verrouille l'un sur l'autre en enfonçant dans l'alésage 5 un coin tronconique droit à faible pente 8 qui, déformant légèrement les branches 7 (qui prennent la position 7a de la fig. 4) dilate l'extrémité 4 du manche 1 dans une mesure suffisante pour verrouiller rigou reusement l'outil I sur son manche, l'axialité du coin ayant pour résultat celle de l'outil, qui n'est ni dé porté, ni incliné par rapport à l'axe général 00'.
Sur la fig. 4, on a rabattu en 8 le profil du coin 8. Le résultat industriel nouveau réside dans ce ver rouillage axial par une dilatation de l'extrémité du manche rigoureusement répartie sur toute la péri phérie de cette dernière.
Dans la variante selon les fig. 5 à 7, le coin tron conique 8 porte deux ailettes longitudinales 8a et 8b situées symétriquement par rapport à l'axe général 00'. Ces ailettes présentent toutes deux des crans extérieurs 8'a et 8'b dirigés perpendiculairement à l'axe 00', c'est-à-dire radialement par rapport à la génératrice du coin 8. Ils correspondent aux crans 6' prévus sur les lèvres des fentes 6, auxquelles les ailettes 8a et 8b correspondent en orientation géné rale, de façon à venir s'insérer dans lesdites fentes lorsque le coin 8 est enfoncé entre les branches 7 de l'extrémité du manche 1.
On remarquera que les fentes ainsi crantées sont légèrement effilées vers leur extrémité fermée, de même que les ailettes 8a et 8b sont légèrement effilées dans le même sens, c'est-à-dire dans le sens de la diminution du rayon du coin tronconique 8, ceci afin de faciliter l'en foncement du coin entre les branches et des ailettes dans les fentes 6 ; de la sorte, les crans 6', 8'a et 8'b ne se forcent mutuellement que progressive- ment, grâce à la déformation partielle du matériau moulé demi-dur, pour assurer finalement le verrouil lage désiré une fois le coin complètement enfoncé dans le manche fendu.
L'effet de rétention fourni, dans le premier exem ple, par la seule élasticité du matériau, est désormais porté, par le double crantage, à un degré tel que le retrait du coin de serrage est pratiquement impos sible au cours de l'utilisation normale de l'outil (non représenté), le coin ne pouvant être retiré que volontairement par l'usager, avec des pinces spé ciales et au prix d'un effort considérable.