Procédé d'humidification des empeignes de chaussures et humidificateur pour sa mise en aeuvre La présente invention concerne un procédé pour humidifier des empeignes de chaussures en cuir, en vue, par exemple de leur mise en forme.
Cette humidification est généralement effectuée dans une salle dont .l'atmosphère est chaude et hu mide. Dans les procédés les plus récents d'humidifi cation, on utilise la vapeur d'eau pour accélérer l'opé ration. Conformément par exemple à une technique d'humidification qui a été déjà suggérée, on dirige contre les empeignes de souliers un courant de brouil lard d'eau, dont la température est comprise entre 30 C et 35o C. Cette marge de température est très inférieure aux températures qui pourraient nuire au cuir, aux garnissages et à d'autres matières des em peignes.
Dans ce procédé, le temps d'exposition des empeignes n'est pas fixé à priori ; il n'est déterminé que par la demande de l'opérateur travaillant dans la salle de mise en forme des empeignes.
Pour accélérer le traitement des empeignes et éviter en même temps que des gouttelettes d'eau se déposent sur la surface du cuir en quantités plus im portantes que celles pouvant être absorbées par celui- ci, on utilise un autre procédé relativement récent basé sur l'emploi de vapeur d'eau surchauffée, por tée à une température minima comprise entre 116o C et 127 C.
Les techniciens proposant ce procédé sug gèrent d'utiliser, pour certains types de cuir, une température de vapeur pouvant atteindre 232o C. Etant donné que cette technique de traitement est utilisée pour introduire une quantité minima d'humi dité dans la surface du cuit, quand on procède à une deuxième humidification de l'empeigne, et non à l'humidification primitive, le temps, court, pendant lequel le cuir peut être exposé à de telles tempéra tures sans risquer d'être abîmé, convient parfaitement pour faire absorber par l'empeigne la quantité d'hu midité nécessaire.
A l'exception de ce seul procédé d'humidification par vapeur surchauffée, mentionné ci-dessus, toutes les techniques. d'humidification du cuir que l'on con naisse limitent la température d'humidification à 600 C. Cette limitation de température a été adoptée, car les fibres dû cuir et le fini des empeignes risquent d'être détériorés par des températures supérieures, à moins que le temps d'exposition du cuir à ces, tempé ratures soit court et contrôlé avec soin. Une tempé rature et une humidité excessives produisent un rétré cissement et un racornissement du cuir, et les fibres se ramollissent à environ 540 C.
Le procédé selon l'invention a pour but de per mettre d'introduire en un temps très court une quan tité optima d'humidité dans les zones superficielles du cuir des empeignes. A cet effet ce procédé est caractérisé par le fait qu'on fait passer l'empeigne à travers une chambre dans laquelle on fait régner une atmosphère d'une humidité relative de 100 %, et qu'on dirige un brouillard d'eau chaude sur le côté fleur au moins de l'empeigne .en mouvement, l'em peigne étant retirée de la chambre lorsque les zones superficielles de cette empeigne ont atteint un pour centage d'humidité égal au moins à 18 % en poids,
alors que le pourcentage total d'humidité dans toute l'empeigne est encore inférieur à 18 % en poids.
L'invention a également pour objet un humidifi cateur pour la mise en #uvre de ce procédé et qui est caractérisé par le fait qu'il comprend une enceinte de forme allongée munie d'un dispositif d'humidifi cation de son atmosphère, d'un dispositif transporteur des empeignes permettant l'exposition des empeignes à l'atmosphère de l'enceinte, et d'un dispositif émet teur d'un brouillard fin d'eau chaude.
Le dessin annexé illustre schématiquement et à titre d'exemple une forme d'exécution de l'humidifi cateur selon l'invention pour la mise en #uvre du procédé.
La fig. 1 en est une vue coupée en plan.
Les fig. 2. et 3 sont des coupes effectuées res pectivement suivant les lignes 2-2 et 3-3 de la fig. 1. L'humidificateur illustré se présente sous la forme d'un long canal ou chambre 10 ouvert à ses extré mités ; cette chambre comporte deux parois latérales 12, 14, une paroi supérieure 16 et une paroi de fond 18. Ce canal est porté par un support 20.
Une cuve 22, remplie d'eau (fig. 2) s'étend à travers la chambre 10 et repose sur la paroi de fond 18. Plusieurs conduites de vapeur 2.4 s'étendent lon gitudinalement à travers cette cuve 22 et sont im mergées dans l'eau de celle-ci. Ces conduites de va peur 24 sont reliées à une source de vapeur et sont perforées en 26 pour permettre à la vapeur de bouil lonner à travers l'eau de la cuve et de créer ainsi dans la chambre une atmosphère chaude et d'humi dité relative de 100 %. La quantité de vapeur s'écou lant à travers les conduites 24 est commandée par un distributeur 31.
Deux poulies 32, 34, disposées dans la chambre 10, supportent plusieurs cordes parallèles 36, qui constituent un dispositif transporteur. Les brins supé rieurs de ces cordes 36 constituent la surface de transport, qui entraîne les empeignes à humidifier à partir de l'extrémité d'entrée 40 de la chambre 10 jusqu'à la partie courbée de ces cordes, c'est-à-dire jusqu'au voisinage de l'autre extrémité de la chambre. La poulie 32 (fig. 1) est entraînée au moyen d'un mo teur 42 à vitesse réglable et par l'intermédiaire d'une boîte d'engrenages 44, tandis que la poulie 34 tourne folle sur son axe.
Cette poulie folle 34 est montée près de la partie supérieure d'un couloir de descente 50. Les empeignes transportées à travers la chambre 10 par les cordes 36 sont déposées sur le fond du couloir de descente, à l'extrémité du dispositif trans- porteur. Le couloir 50, qui descend à partir de l'ex trémité du dispositif transporteur, dirige en dehors de l'extrémité 52 de la chambre les empeignes qu'il a reçues.
Plusieurs ajutages 54, fixés au-dessus des brins supérieurs des cordes 36 du dispositif .transporteur et alimentés par une source constituent un dispositif émetteur d'un brouillard d'eau chaude qui complè tent l'action des conduites de vapeur 24 en déchar geant dans la chambre<B>10</B> un brouillard très fin. Ces ajutages 54 sont séparés les uns des autres par des intervalles de plusieurs décimètres le long de la cham bre. L'eau déchargée par les ajutages 54 est dirigée vers la partie supérieure de la chambre et forme un fin brouillard, qui tombe sur la surface 56 du côté fleur de l'empeigne 58, comme on le voit sur la fig. 2.
Des distributeurs (non représentés), montés dans les conduites d'eau chaude alimentant les aju- tages 54, commandent la quantité d'eau chaude dé chargée sous forme de brouillard dans la chambre. Ainsi, on peut facilement commander la température dans la chambre 10 de manière à la maintenir dans la marge désirée de 43- C à 99,, C ; l'humidité à <B>100</B> % au moyen des distributeurs d'eau chaude et du distributeur de vapeur 31. La température particulière choisie pour l'humidi ficateur dans la marge de 43 C à 99,, C est déter minée par le type du cuir des empeignes à humidifier.
Normalement, les cuirs, qui offrent la plus grande résistance à la pénétration de l'humidité à travers leurs surfaces, exigent les températures les plus éle vées dans la marge indiquée. Ainsi, les empeignes en cuir verni sont humidifiées au mieux quand la tem pérature dans la chambre est de 821, C. Les empei gnes en cuir de veau sont humidifiées efficacement quand l'humidificateur est maintenu à une tempéra ture comprise entre 71 C et 82 C.
Des empeignes en chevreau peuvent se déssécher si on les expose à des températures dépassant 71 C ; il faut donc dans ce cas maintenir la température dans l'humidifi cateur entre 600 C et 71@@ C.
On a constaté que la période d'exposition des empeignes à l'humidification varie en sens inverse par rapport à la température maintenue dans l'humi dificateur. Par exemple, une empeigne, qui peut être humidifiée d'une manière satisfaisante à une tempéra ture de 60 C au bout de 3 minutes, peut aussi être convenablement traitée si on réduit la température de l'humidificateur, par exemple jusqu'à 49o C et si on augmente en même temps la durée de l'humidifi cation jusqu'à par exemple 6 minutes.
Il est préférable que les gouttelettes déchargées par les ajutages 54 soient dirigées principalement sur le côté fleur du cuir des empeignes. Si on laisse les parties molles du cuir, du côté chair, absorber des quantités appréciables de gouttelettes pulvérisées, on obtient des caractéristiques exagérées d'allongement dans les diférentes parties du cuir.
Les zones molles du cuir, du côté chair, qui proviennent de régions charnues de la bête et qui peuvent normalement subir de plus grands allongements que les zones pro venant du voisinage des os, absorbent plus rapide ment l'humidité, de sorte que la différence d'allon gement entre ces parties est exagérée quand on dirige vers celles-ci des quantités égales d'humidité.
La durée (de 2 à 10 minutes) du passage des empeignes dans la chambre 10 est réglée de manière qu'à la sortie de ces empeignes celles-ci atteignent dans leurs zones superficielles, un pourcentage d'hu midité d'au moins 18 % en poids alors que le pour centage d'humidité dans toute l'empeigne est infé rieur à 18 %.
La chambre 10 peut par exemple avoir une lon gueur approximative de 7,2 m et on peut déplacer le transporteur à une vitesse approximative de 2.,4 m/min.