Procédé d'emballage de levure fraîche et machine pour la mise en oeuvre de ce procédé
La présente invention comprend un procédé d'emballage de levure fraîche et une machine pour la mise en oeuvre de ce procédé. Le procédé consiste à utiliser un matériel d'emballage comprenant un sac en matière plastique pratiquement imperméable à l'eau et à l'oxygène dont l'ouverture ne s'ouvre que sous l'effet d'une surpression intérieure due au dégagement de gaz carbonique résultant de la respiration de la levure, et une caisse de carton de section sensiblement égale à celle du sac et dans laquelle le sac est disposé. Un tel emballage permet à la levure de consommer, par l'action du métabolisme naturel, l'oxygène présent dans le sac tout en rendant possible l'échappement du gaz carbonique en excès.
Ledit procédé est caractérisé en ce qu'on dispose le sac sur un support, on coiffe le sac de la caisse, on rabat la partie du sac qui dépasse de la caisse sur la paroi extérieure de celle-ci et, après avoir placé la levure dans le sac, on étire la partie libre du sac, on la rabat sur la levure, et on replie sur eux-mêmes les côtés de l'ouverture du sac en formant des plis rabattus les uns sur les autres.
Ce pliage de l'ouverture du sac, qui peut être réalisé très simplement, permet à l'excès de l'acide carbonique dégagé par la respiration de la levure de s'échapper hors du sac, tout en s'opposant à l'entrée de l'air extérieur.
On peut utiliser des sacs en polyéthylène ou en toute matière analogue, imperméable à l'eau et pratiquement imperméable aux gaz (oxygène, azote, gaz carbonique). Le sac peut être obtenu par débitage d'un tube dont le périmètre est approximativement égal à celui de la caisse de carton et dont le fond est fermé par une soudure parfaitement étanche. La hauteur du sac est telle que le sac placé dans la caisse ouverte dépasse les panneaux du couvercle d'une hauteur suffisante, par exemple dix centimètres.
La caisse en carton peut être du type classique dit caisse américaine de forme parallélépipédique.
Les faces latérales sont assemblées par collage ou agrafage par des machines classiques de cartonnerie et sont mises à la disposition de l'opérateur de la machine sous forme d'un ensemble plat ayant permis un empilage en magasin sous un volume réduit.
La machine faisant également partie de l'invention est caractérisée en ce qu'elle comprend des supports de forme générale parallélépipédique destinés à recevoir chacun un sac en matière plastique coiffé d'une caisse en carton dont la section est sensiblement égale à celle du sac, les différents supports étant montés à intervalles égaux autour d'un fut central vertical de façon à former un manège et chacun desdits supports étant fixé sur un levier articulé sur le bâti mobile du manège de façon à permettre de l'incliner pour la mise en place du sac et de la caisse.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de la machine que comprend l'invention et illustre, également à titre d'exemple, une mise en oeuvre du procédé que comprend aussi l'invention.
La fig. 1 est une coupe partielle de cette forme d'exécution.
La fig. 2 est une vue en plan correspondant à la fig. 1.
Les fig. 3 à 6 sont des vues schématiques de détails.
Les fig. 7 et 8 sont respectivement une coupe verticale et une vue en plan, à plus grande échelle, d'un organe représenté à la fig. 1.
Les fig. 9 à 9b et 10 à 10b sont des vues schématiques illustrant la mise en oeuvre du procédé.
La machine comprend six supports identiques 1, destinés à permettre l'assemblage d'un sac avec une caisse, ainsi que le collage du fond de la caisse. Le nombre de ces supports est déterminé par la cadence de production et par le temps de séchage de la colle. Tous ces supports sont disposés autour d'un fût central vertical 2 en formant entre eux des angles égaux et leur ensemble, formant manège, peut tourner autour de l'axe de ce fût de façon à amener successivement chaque support devant l'opérateur.
Chaque support 1 est constitué par un bâti en tôle, de forme générale parallélépipédique, aux arêtes arrondies et de dimensions légèrement inférieures à celles de la section droite du sac et de la caisse en carton. La tôle du bâti est perforée de quelqUes trous pour laisser échapper l'air contenu dans le sac.
Chacun des supports est solidaire d'un levier 3 articulé sur un axe horizontal 4 solidaire d'un bâti 5 du manège. A leur extrémité inférieure, les leviers 3 comportent chacun un manchon 20 en contact avec un guide 6 concentrique au fût 2 mais présentant, en regard du poste d'opération, une partie rentrante 6a.
Le fût 2 est solidaire d'une plaque 7 fixée sur le socle 8 de la machine. Sur ce fût est monté, de façon à pouvoir tourner sur une crapaudine 9, un tube 10 qui supporte la structure mobile du manège.
A sa partie supérieure, ce fût supporte des vérins 1 1 en nombre égal à celui des supports 1. Chaque vérin est supporté par une chape 12 et sa tige de piston 13 est articulée en 14 sur un levier 15 articulé en 16 sur le bâti du manège. A l'autre extrémité ce levier 15 supporte, par une articulation 17, un plateau 18 comportant des plaquettes de pression 19.
A la partie inférieure du tube 10, concentriquement au fût 2, est disposée une roue à rochet 21 comportant autant de dents qu'il y a de supports 1, soit six dans l'exemple considéré.
Cette roue à rochet est actionnée, dent par dent, au moyen d'un vérin 22 dont la tige de piston 23 agit sur lesdites dents. Ce vérin est monté sur le fût 2 au moyen d'une chaîne 24. Un ressort 25 tend constamment à rappeler le piston en arrière.
Sur une pièce 36, fixée au sommet du fût 2, est monté un distributeur 45 (fig. 6) pour la commande des vérins 11. Ce distributeur comporte (fig. 7 et 8) un socle 26, solidaire du manège et tournant avec lui, un disque 27 solidaire du fût, donc fixe, et un couvercle 28 fixé sur le socle. Ce dernier est pourvu de conduits 29 en nombre égal au nombre de vérins et la sortie 30 de chacun de ces conduits est raccordée à un vérin. Un ressort 36a assure le contact entre le socle 26 et le disque distributeur 27. Le disque 27 comporte lui-même une rainure circulaire 31 en communication par un conduit 32 avec une chambre 33 formée par le couvercle 28. Cette rainure a une longueur telle qu'elle permet la communication de tous les vérins moins un, avec la chambre 33.
La chambre 33 est maintenue en permanence sous pression d'air comprimé par un conduit 37 qui traverse le fût 2 et rejoint, par un conduit 38, une source d'air comprimé. Le disque 27 comporte également une portion de rainure circulaire 34 assurant la communication du vérin correspondant au poste de l'opérateur avec une partie 40b d'un distributeur 40, par l'intermédiaire d'un conduit 39, d'un raccord 41 et d'un conduit 48.
Le distributeur 40 est divisé en deux parties. La partie 40b est actionnée par une biellette solidaire du levier 3. Lorsque le levier 3 est en position verticale, l'air comprimé traverse le distributeur 40b et le circuit 48, 41, 39, 34, pour alimenter le vérin 11 qui commande l'application des plaquettes 19 au support placé devant l'opérateur.
Lorsque le levier 3 est dans la position inclinée, il modifie la position du distributeur 40b, et permet l'échappement, à l'air libre, de l'air comprimé contenu dans le vérin 1 1 correspondant au poste de l'opérateur, ce qui soulève les plaquettes du support et libère la caisse.
La seconde partie 40a du distributeur 40 est actionnée par une biellette 49 reliée à une pédale 42.
Lorsque la pédale 42 est abaissée, l'air comprimé parvient au vérin 22 par un conduit 47. Le vérin 22 fait tourner d'une dent la roue à rochet 21.
Lorsque la pédale 42 est relevée, le distributeur 40a permet l'échappement à l'air libre de l'air comprimé contenu dans le vérin 22, et le ressort ramène le vérin à sa position de départ.
Un dispositif de sécurité représenté en fig. 5 empêche d'actionner la pédale 42 pour faire tourner le manège tant que le levier 3 n'est pas dans la position verticale. Ce dispositif comporte un ergot 51 solidaire de la pédale et qui vient s'engager sur une pièce 52 en forme de crochet solidaire du levier 44.
Quand le levier 3 est en position verticale (position représentée en trait plein), le crochet 52 est dégagé de l'ergot 51.
La pédale peut être actionnée pour commander le distributeur 40a et le vérin 22. Quand le levier est incliné (position représentée en pointillés), le crochet est engagé dans l'ergot et la pédale se trouve verrouillée en empêchant la commande du vérin 22.
Un ressort 53 tend constamment à rappeler la pédale 42 en position haute. Un ressort 54 agit sur le levier 44 pour le ramener en position de repos.
La machine qui vient d'être décrite fonctionne de la façon suivante:
En cours de travail, l'un des supports se présente devant l'opérateur en prenant une position inclinée (le plateau 18 ayant été relevé par mise en communication avec l'air libre du vérin relatif à ce sup port). L'inclinaison du levier de ce support est d'environ 30O sur la verticale. L'opérateur enfile un sac 55 en polyéthylène sur le support (fig. 9), puis rabat les deux coins du fond du sac contre les parois du support. I1 met ensuite en place sur le support, audessus du sac, une caisse en carton 56 après l'avoir déployée à la main. I1 rabat deux des panneaux du fond, les enduit de colle, puis rabat les deux autres panneaux du fond de la caisse (fig. 9a).
L'opérateur fait ensuite pivoter à la main le levier en position verticale. Ce mouvement du levier a pour effet d'envoyer de l'air comprimé dans le vérin 1 1 d'actionnement du levier 15 du plateau 18 relatif à ce support. Les plaquettes 19 se rabattent sur le fond de la caisse et maintiennent fortement les panneaux du fond de la caisse jusqu'au moment où l'adhérence des panneaux est suffisante et où la caisse, ayant fait le tour complet du manège, peut être retirée de la machine.
Lorsque l'opérateur a assuré le relevage du levier du support en position verticale, le sac et la caisse en carton se trouvent disposés sur le support avec leur ouverture dirigée vers le bas ; les panneaux de la caisse, qui sont destinés à en former le couvercle, se trouvent dans le prolongement des panneaux latéraux de ladite caisse. L'opérateur rabat à la main, vers le haut, sur les panneaux du couvercle la partie du sac 55a correspondant à son ouverture, ce qui dégage convenablement l'ouverture de la caisse. C'est pour cette raison que le sac doit avoir une hauteur supérieure d'environ 10 centimètres à celle correspondant au total de la hauteur de la caisse fermée, plus la hauteur des panneaux du couvercle. De plus, ce supplément de hauteur est nécessaire pour permettre un pliage convenable du sac, suivant les fig.
10 à lOb, dont il sera question ci-après.
L'opérateur commande ensuite la pédale 42, ce qui a pour effet d'alimenter le vérin 22, lequel actionne la roue à rochet 21 qui entraîne la rotation du manège d'un angle de 3600 dans le cas considéré 6 pour ramener devant l'opérateur le support qui vient d'achever un tour complet.
On remarquera que, comme il a été indiqué cidessus, le dispositif de sécurité représenté en fig. 5 empêche d'actionner la pédale tant que le levier du support n'est pas dans la position verticale.
La partie 6a en forme de came du guide 6 tend à incliner le levier du support qui se présente devant l'opérateur. L'inclinaison du levier commande le vérin 1 1 correspondant, par l'intermédiaire des distributeurs 40b et 45.
L'opérateur retire alors la caisse assemblée avec son sac et recommence le montage d'une autre caisse.
La caisse ainsi assemblée est présentée à la chaîne d'emballage amenant les pains de levure à emballer.
Ceux-ci sont disposés dans la caisse, à la main ou au moyen d'une machine.
La caisse remplie passe au poste suivant où un autre opérateur replie la partie correspondant à l'ouverture du sac suivant le mode de pliage représenté sur les fig. 10 à lob.
Après avoir étiré à deux mains la partie libre du sac 55, l'opérateur la rabat en l'appliquant sur les pains de levure en faisant partir l'air. I1 forme ensuite un grand pli (fig. 10), puis de petits plis roulés les uns sur les autres (fig. 1 0a). I1 rabat ensuite les côtés du sac en les maintenant contre les panneaux 56a de la caisse 56 et en rabattant ces derniers. I1 termine l'emballage en rabattant les autres panneaux 56b de la caisse qui sont alors collés.
Le pliage du sac qui vient d'être décrit permet à l'excès d'acide carbonique produit par la levure de s'échapper en ne permettant pratiquement aucune rentrée d'air extérieur.
La caisse fermée est prête pour le stockage ou l'expédition.