Installation de commande de vérins assurant en conjugaison le déplacement progressif d'une pièce, notamment d'un coffrage glissant On sait que, pour assurer l'élévation progressive des coffrages glissants dans la construction en béton armé, en emploie actuellement et en groupement di vers systèmes de vérins et, entre autres, le vérin à main Mac-Donald et des vérins hydrauliques.
La stricte synchronisation des mouvements des vérins est absolument indispensable pour assurer l'élévation régulière de l'ensemble du coffrage, qui doit, généralement, rester à tout moment dans un plan strictement horizontal ; mais, pour des raisons de glissement notamment, le mouvement des vérins doit pouvoir rester autonome. De ce fait, la simulta néité de la commande de l'actionnement des vérins du groupement, qui offrirait un avantage indéniable à tous points de vue, présente de grandes difficultés.
La présente invention vise à résoudre ce pro blème délicat de la synchronisation de l'actionne- ment d'une pluralité de vérins, tout en laissant la possibilité de les actionner individuellement si les conditions du travail l'exigent.
Elle a pour objet une installation de commande de vérins, caractérisée en ce que l'actionnement de chacun des vérins est assuré par un moteur individuel alors que des moyens individuels contrôlent le mou vement de chacun des vérins, un mécanisme assu rant automatiquement l'arrêt du moteur de chaque vérin à l'atteinte par ce dernier d'une limite d'avan cement prédéterminée, un moyen de déclenchement synchronisé de l'ensemble des vérins assurant prati quement une montée de vitesse réglable de l'en semble des vérins, le mouvement de montée étant susceptible d'être interrompu à volonté, même avec de légers reculs.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'installation de commande objet de l'invention.
La fig. 1 est une vue de ladite forme d'exécu tion de l'installation de commande appliquée au mou vement de levée d'un coffrage ; la fig. 2 représente un vérin à commande à main que comporte ladite forme d'exécution ; la fig. 3 est une vue schématique d'un mécanisme contrôlant et limitant la montée de ce vérin ; la fig. 4 est une vue schématique des organes d'un vérin assurant levée et descente que peut com porter en variante ladite forme d'exécution ; la fig. 5 est une vue en élévation de l'ensemble de ce vérin ;
la fig. 6 est un schéma électrique de la com mande de la forme d'exécution de l'installation, celle- ci comportant un groupe de trois vérins d'un type quelconque mais actionnés par un moteur électrique individuel. En fig. 2 est représenté un vérin à commande à main du - type Mac-Donald fonctionnant au pas de pèlerin ; celui-ci comporte un levier à main 1, qui est alternativement poussé vers le haut et vers le bas.
Un excentrique 2, solidaire de ce levier et tournant autour de son axe 3, provoque la montée et la descente très démultipliée de la pièce 4, qui porte des mâchoires excentriques autoserrantes 5, lesquelles prennent appui sur une tige d'acier verti cale 6, prenant elle-même appui sur les fondations d'un mur et étant noyée dans ce dernier au fur et à mesure de la montée.
A la montée de la pièce 4, les deux mâchoires 5 glissent le long de la tige 6 ; à la descente, par contre, elles s'arc-boutent symétri quement de part et d'autre contre cette tige et pro voquent ainsi la montée du vérin le long de la tige immobile. Pendant la montée des mâchoires 5, une came-cliquet excentrée 7 retient le vérin tout en permettant un léger glissement vers le bas pendant son autoserrage. Ainsi, lors des pompapes sur le levier 1, le vérin escalade la tige par petites mon tées suivies de reculs minimes, avançant ainsi au pas dit de pèlerin.
La fig. 1 représente ladite forme d'exécution de l'installation objet de l'invention.
Dans cette figure, 8 désigne le mur en cons truction, 6 la tige d'acier servant de guide au vérin, 9 le coffrage glissant.
Il est à remarquer que suivant l'étendue du mur, une série de vérins semblables est disposée sur le coffrage et que les tiges 6 sont complétées vers le haut au fur et à mesure de l'érection du mur.
Chaque vérin est équipé d'un moteur électrique triphasé 10 qui, par l'intermédiaire d'un ou de plu sieurs réducteurs 11 à vis, à engrenages ou autres, actionne un levier 12. Ce levier 12, en tournant au tour de son axe entraîne le levier 1 alternativement vers le haut et vers le bas. Cette transmission est réalisée par le jeu d'un tourillon 13, glissant dans une rainure 14 du levier 1. Bien entendu, ce mouve ment pourra tout aussi bien être réalisé par un sys tème de bielle et manivelle ou tout autre dispositif connu en soi, permettant la transformation d'un mou vement rotatif en un mouvement de va-et-vient.
La montée de chaque vérin est contrôlée et li mitée par le dispositif représenté en fig. 3.
Ce dispositif comporte une molette 15 en acier ou toute autre matière très résistante, laquelle pré sente sur son pourtour une fine dentelure à angles vifs. Cette molette est fortement appuyée contre la tige 6 par un moyen élastique approprié, tel que le ressort 16. Elle est solidaire du vérin et escalade donc la tige avec ce dernier. Tout en montant, cette molette 15 tourne autour de son axe dans le sens de la flèche et entraîne un rochet 17, tournant solidairement avec elle. Sur la denture du rochet 17 repose le talon d'un levier 18, mobile autour de son axe, et équipé d'une pièce de contact 19.
Sur le levier 18 appuie un deuxième levier 18' comportant une pièce de contact 19' et dont les mou- vements sont freinés par un frein pneumatique 20. Pendant la montée du levier 18, le contact 19-19' reste fermé sous le poids du levier 18' et du piston 21.
Du fait que les leviers 18 et 18' ne sont pas mon tés sur un même axe, il se produit pendant la montée un frottement qui assure le nettoyage des pastilles de contact 19 et 19' l'une sur l'autre.
A la chute du levier 18, chute accélérée par un ressort (non représenté), le levier 18' ne peut suivre cette descente brusque et son retard provoque une rupture de contact passagère, dont la durée dépend des caractéristiques du frein 20.
Cette rupture de contact provoque l'ouverture du conjoncteur-disjoncteur du moteur d'entraîne ment de ce vérin.. Comme le contact 19-19' se re ferme aussitôt, le vérin en question est prêt pour un nouvel enclenchement à distance. Chaque vérin est doté d'un système semblable.
Le nombre de dents du rochet 17 et le diamètre de la molette 15 sont choisis et calculés de telle sorte que l'ouverture du contact 19-l9' et, de ce fait, l'arrêt du vérin, se produisent après une montée toujours constante, de 25 mm par exemple.
Ainsi tous les vérins du même chantier étant enclenchés simultanément à des moyens choisis, ne s'arrêteront qu'après avoir effectivement accompli leur ascension prescrite de 25 mm par exemple, et ce malgré les différences inévitables de vitesse d'as cension résultant d'un état d'usure plus ou moins grand de leurs mâchoires et de différences, égale ment inévitables, de charges. Cet ensemble de vérins commandés simultanément entraîne le coffrage avec la précision voulue et toujours suivant un plan ho rizontal. Pour s'en assurer, il peut être indiqué de contrôler, si nécessaire, de temps en temps au moyen d'un théodolite ou d'un niveau d'eau, le ni veau atteint par le coffrage.
Au cas où ce contrôle révélerait que certains vérins sont retardataires, il est possible de procéder à une correction individuelle de ces vérins. Il suffit, à cet effet, de supprimer momentanément le contact entre la molette 15 et la tige 6 du vérin correspondant, puis de commander ce dernier individuellement. Cette commande indivi duelle peut avoir lieu à distance par voie électrique ou autre, ou directement en agissant sur le levier 1. Cette commande directe a aussi son utilité dans le cas où une transmission à distance se révélerait, pour une raison quelconque, impossible.
En outre, la possibilité de commander individuel lement chaque vérin, offre aussi l'avantage de per mettre un entraînement du coffrage, suivant un plan plus ou moins incliné.
Quant au vérin électrique à mouvement continu proposé en variante et qui est illustré par les fig. 4 et 5, les organes qui assurent sa descente et sa montée le long d'un support fixe, tel que la tige 6, sont constitués par deux bras de levier 23 et 23', in clinés d'un certain angle a par rapport à l'horizontale et pouvant pivoter autour de leurs axes 24 et 24', ces leviers portant deux galets 25 et 25' en acier, qui présentent une fine dentelure tranchante et résis tante. Deux ressorts 26 et 26' assurent la pression initiale nécessaire de façon que lesdits galets soient fortement appliqués contre la tige 6, même sans sue le vérin soit chargé.
Un ensemble de rouages et de réducteurs, qui sera décrit, assure la rotation de ces galets et, partant, la montée ou la descente du vérin.
L'angle u est choisi de telle sorte que sa tangente soit inférieure au coefficient de glissement entre galets et tige, de sorte que le poids du vérin et sa charge Q assurent l'autoserrage du système ren dant tout glissement impossible. Le serrage augmente en fonction de la charge du vérin.
L'ensemble assurant l'entraînement des deux ga lets 25 et 25' est constitué comme suit Les deux galets 25 et 25' sont solidaires par leurs axes 27 et 27' de deux fortes roues dentées 28 et 28', l'une 28 située vers l'avant, l'autre 28' vers l'arrière.
Les deux roues dentées 28 et 28' sont menées par deux pignons 29 et 29' disposés dans les axes de pivotement même des leviers 23 et 23'. Dans ce but, les tourillons 24 et 24' de ces leviers sont per cés au centre et laissent traverser les axes des pi gnons 29 et 29'. De cette façon, la distance d'axe en axe entre roues 28 et pignons 29 reste constante, in dépendamment de la position des leviers 23. Ainsi, l'engrènement correct demeure assuré.
Les arbres des pignons 29 et 29' portent d'un même côté du vérin (côté avant de la fig. 5) des roues à vis sans fin 30 et 30' engrenant avec deux vis sans fin 31 et 31' solidaires d'un arbre commun horizontal 32. L'une de ces vis sans fin est taillée à droite, l'autre à gauche. Il suffit ainsi d'actionner l'arbre 32 par un organe réducteur 11 et un moteur 10, ou en cas de nécessité par une manivelle 33, pré vue à cet effet. L'emploi de la manivelle suppose le désaccouplement du réducteur 11 et de son moteur.
Il est à remarquer que le fait d'avoir sur l'arbre 32 une vis à droite et une vis à gauche, chargées d'une façon égale et opposée, annule prati quement toute poussée axiale de cet arbre sur ses paliers. Les flèches de direction des fig. 4 et 5 correspondent à la montée ; pour la descente, le sens de marche du moteur est inverse.
Un frein autoserrant à excentrique 34 est disposé pour la sécurité pendant les montées, ce frein étant relevé à la main ou automatiquement pour les des centes.
Pour contrôler et limiter la montée d'un tel vé rin, l'on peut se servir du même.dispositif que celui déjà décrit ci-dessus.
La fig. 6 montre un schéma électrique partiel, c'est-à-dire réduit à un groupe, de trois vérins, pour l'entraînement d'un coffrage glissant.
Dans ce schéma I, II, III, N désignent les trois phases et le neutre de la distribution triphasée ali mentant directement chacun des vérins, 35 des fu- sibles principaux du groupe de vérins, 36 un inter rupteur principal du groupe de vérins, qui est com mandé à distance d'un pupitre de commande 37 ;
38, 38', 38" sont des conjoncteurs-disjoncteurs des trois vérins (qui seront à protection thermique re tardée sur chaque phase), 10, 10' et 10" les trois Mo teurs de vérins, 39, 39' et 39" des contacts limiteurs des trois vérins, assurant l'arrêt individuel automa tique en fonctionnement normal, 40, 40' et 40" des boutons d'arrêt facultatif individuels disposés sur chaque vérin, 41, 41' et 41" des boutons de mise en marche individuels disposés sur chaque vérin, 42 un bouton d'arrêt général monté sur le pupitre de commande pour déclencher à distance l'interrupteur principal 36 du groupe de vérins, 43 un bouton pour le réenclenchement à distance de l'interrupteur prin cipal après une mise hors circuit du groupe de vérins,
44 un bouton de mise en marche simultanée et à dis tance de tous les vérins du groupe pour le démar rage du mouvement d'ascension après les arrêts in dividuels normaux, 45, 45' et 45" des voyants lu mineux, lampes-témoins, renseignant le conducteur de vérins sur les vérins en fonction. Les voyants pour raient être remplacés par un seul voyant s'éteignant lors de l'arrêt du dernier vérin.
La manceuvre à exécuter par le conducteur se réduit à l'enclenchement périodique du bouton 44 et à la surveillance de son groupe. Bien entendu, une horloge pourra assurer ces réenclenchements pério diques si la régularité du travail de bétonnage le permet.
La forme d'exécution qui vient d'être décrite se rapporte à une installation de commande électri que, mais il va sans dire que cette commande pour rait, par une modification appropriée, fonctionner aussi à air comprimé, par voie hydraulique, etc.