Procédé de photocomposition et machine pour la mise en #uvre du procédé. La présente invention comprend un pro cédé de photocomposition de caractères dans laquelle l'alimentation en milieu sensible entre des expositions successives est contrôlée selon la largeur dans le sens des rangées des carac tères, et une machine pour la mise en #uvre de ce procédé.
Dans les machines de ce genre connues, on enregistre des lignes de caractères sur une surface photosensible telle qu'un film ou pa pier photographique en exposant individuelle ment et successivement devant cette surface des caractères de taille de point de base ou principale , portés par des matrices, la sur face sensible étant repérée entre des distances d'exposition successives généralement égales à la largeur des caractères principaux dans le sens des rangées, y compris naturellement l'espace intercaraetère usuel, ou proportion nelles à la largeur du caractère dans le cas d'une réduction ou d'un agrandissement.
Dans ce but, chaque matrice a une dimension, par exemple l'épaisseur d'un corps, propor tionnelle à. la largeur, dans le sens des ran gées, du caractère qu'elle porte, et on règle l'avance de la surface sensible selon la dimen sion des matrices.
L'invention a pour but de superposer au moins partiellement des caractères photogra phiés successivement; on peut les produire complètement chevauchés ou superposés, clé façon à réaliser, par exemple, la formation de caractères composés ou munis d'accents, comme cela existe dans de nombreux langa ges étrangers, tels que l'hébreu, l'arabe et autres.
Un inconvénient bien connu de la compo sition mécanique de caractères, selon les pro cédés actuels, est l'impossibilité de diminuer au-delà d'une limite minimum l'espacement entre des caractères voisins, de taon à obte nir un aspect typographique agréable d'un espacement relativement uniforme en ce qui concerne toutes les combinaisons de caractères. Par exemple, dans la combinaison de lettres majuscules romaines TA , le 1 est ordi nairement espacé du N juste de la distance nécessaire pour que les deux lettres ne se ren contrent pas, c'est-à-dire qu'entre l'extrémité inférieure du jambage gauche du<B> A </B> et l'ex trémité inférieure droite du jambage du N , il existe l'espace minimum normal.
Cepen dant, quand la même lettre A suit un W majuscule romain, si le A est espacé du W de façon que l'extrémité gauche du A soit séparée de la longueur habituelle de l'ex trémité droite du W , comme on l'a.
dit ci dessus, l'espacement entre les deux lettres semble anormalement grand et donne à tout mot dans lequel on rencontre cette combinai son de lettres un aspect distendu ou non uni forme, comme on le voit souvent dans des mots imprimés tels que les mots anglais WATDR et AW AY . Il est donc désira ble de pouvoir créner de façon sélective et ainsi de réduire l'espace entre certaines coin- binaisons de lettres pour obtenir l'aspect d'un espacement uniforme. Ceci est impossible avec les machines de composition connues.
Dans les machines industrielles qui cou lent les lignes par exemple, la matrice, ou ca vité de moulage dans laquelle on coule chaque caractère, est creusée dans un bord du corps de la matrice, de sorte que le corps de ladite matrice a une épaisseur minimum dans le sens des bords, égale à la largeur, dans le sens des rangées, du caractère, plus la mince cloi son nécessaire à chaque extrémité pour fermer la cavité de moulage. L'espacement minimum entre des caractères adjacents est donc égal à la somme des largeurs dans le sens des ran gées de deux caractères, plus les cloisons qui y sont incluses.
D'autre part, dans les machines de photo composition de la classe ci-dessus mentionnée, l'avance du film, entre des expositions succes sives, est réglée en raison de l'épaisseur dans le sens des bords des corps de matrices, et dans les fontes de matrices classiques connues jusqu'ici, on a fait les diverses matrices d'une largeur égale aux largeurs, dans le sens des rangées, des caractères de taille principale portés respectivement par elles, et toutes les matrices portant les mêmes caractères ont la même épaisseur.
Il est donc impossible de modifier l'avance du film par rapport à la largeur d'un caractère, dans le sens des ran gées, en réduisant, par exemple, l'avance du film dans le cas où l'on désire créner et ainsi provoquer le chevauchement partiel d'un caractère sur celui qui le suit.
Il est de même impossible, actuellement, de réaliser le chevauchement ou la superposi tion totale de caractères ou de parties de ca ractères portés par des matrices différentes, ce résultat nécessitant, selon la pratique connue, l'immobilisation du film entre les expositions d'éléments ou matrices adjacents. Ceci est évidemment impossible quand l'avance du film est réglée par l'épaisseur des ma trices, car le second caractère devrait être porté par une matrice d'épaisseur nulle.
Par conséquent, pour former un caractère étranger composite comportant deux ou plu- sieurs composants superposés tels que le ca ractère hébreu 'J,,>, il a été nécessaire jus qu'ici de prévoir sûr une matrice unique à la fois la partie consonne de base \@ et la par tie supplémentaire ou voyelle , :>. On com prend donc qu'une fonte de matrices, pour la composition dans cette langue, ait nécessité un groupe séparé de matrices portant, cha cune, un caractère composite complet diffé rent de cette langue.
Comme le nombre de ca ractères composites nécessaires pour l'expres sion détaillée de beaucoup de langues étran gères est extrêmement grand, les machines et les procédés proposés jusqu'ici pour la com position de ces langues ont, été nécessairement trop compliqués et coûteux pour être exploi tables industriellement.
Le procédé selon l'invention est caractérisé en ce qu'on utilise des matrices représenta tives de caractères d'une fonte dont une di mension corresponde à la largeur desdits ca ractères dans le sens des rangées et d'autres matrices représentatives des mêmes caractères, mais dont ladite dimension est plus faible, et en ce qu'on réalise une superposition au moins partielle de caractères adjacents par l'utilisa tion d'abord d'une matrice à dimension plus faible, de faon à constituer une mesure de l'avance du milieu sensible inférieure à la me sure de l'avance correspondant à une matrice, dont la dimension corresponde à la largeur desdits caractères.
On peut aussi bien utiliser le procédé dé crit avec des systèmes de photocomposition dans lesquels les caractères à photographier ne sont pas portés par les éléments réglant le déplacement du film. Par exemple, une ma chine est connue, dans laquelle une fonte de caractères à. photographier est portée par un tambour rotatif unique, tandis que l'avance du film est réglée par une ligne composée et justifiée d'éléments représentant les carac tères respectifs et ayant des épaisseurs cons tituant un gabarit de leur largeur, dans le sens des rangées.
Dans ce cas, ceux des carac tères qui sont susceptibles de crénage pour raient être représentés par des éléments d'épaisseur inférieure à. la normale, et ces ca- ractères pourraient être déportés sur le tam bour, par rapport à un axe optique de la ma chine, d'une distance proportionnelle à cette réduction d'épaisseur.
On peut appliquer le procédé décrit con jointement à d'autres formes de machines de composition photographique de lignes utilisant des moyens unitaires de support pour les ca ractères, et dans lesquelles l'alimentation en surface sensible, entre des expositions succes sives, est réglée par des moyens de mesure de dimension ou équivalents représentant les lar geurs des différents caractères dans la direc tion des rangées.
Pour obtenir une superposi tion au moins partielle, il est seulement néces saire que la relation entre la dimension re présentant la largeur du caractère et la dis position du caractère par rapport à l'axe opti que de la machine ait une forme telle que l'avance normale de la surface sensible soit réduite de façon correspondante à l'étendue dont on désire que les images de caractères adjacents se chevauchent.
Le dessin annexé illustre, à titre d'exem ple, une mise en #uvre du procédé que com prend l'invention, ainsi qu'une forme d'exé- eution (le la machine (le photocomposition.
La fig. 1 est une lue en perspective illus trant une mise en rouvre particulière du pro cédé au moyen d'une machine de photo composition sur film sensible.
Les fig. 2, 3 et 4 représentent schémati quement, à plus grande échelle, les phases suc cessives de la composition de caractères dans une machine du type représenté sur la fig. 1, selon hi pratique connue.
La. fig. 5 représente en capitales romaines le mot WATDR obtenu par le procédé illus tré sur les fig. 2, 3 et 4.
Les fig. 6, 7 et 8 représentent, à plus grande échelle, les phases successives de la ecomposition des caractères, au moyen du pro cédé selon l'invention, dans le but d'obtenir l e e rénage.
La fig. 9 représente le mot WATRR obtenu par le procédé illustré aux fig. 6, 7 et 8. La fig. 10 représente un caractère de base et un groupe de caractères composites hébraï ques comprenant, chacun, ledit caractère de base ou consonne composé avec un caractère supplémentaire différent ou voyelle, et les fig. 11, 12 et 13 représentent schéma tiquement, à plus grande échelle, les phases successives de la composition des caractères, dans le but de réaliser la superposition de ca ractères composants qui sont photographiés successivement pour former ainsi un caractère hébraïque composé.
La machine de photocomposition repré sentée à la fig. 1 est agencée pour faire avancer le film de distances correspondant à la largeur dans le sens des rangées des carac tères reproduits successivement, et sous le contrôle de l'épaisseur dans le sens des bords des matrices dans une ligne composée 12 de ceux-ci. On peut composer la ligne de ma trices par tout. moyen connu, c'est-à-dire à la main, ou par la man#uv re d'un clavier clas sique.
Depuis la position de la ligne composée que l'on voit sur la fig. 1, les matrices sont prélevées individuellement et successivement à l'extrémité gauche qui est l'extrémité de dé part de la ligne et amenées vers le haut dans la position indiquée par 14. Dans cette posi tion, le caractère 18 de la plaque porte- caractère 16 de la matrice est aligné sur un axe optique 20 de la machine. Sur cet axe sont disposés: une source de lumière, formée d'une ampoule à incandescence 22, et un sys tème optique comprenant une lentille conden- satrice 24 et un objectif 26.
La disposition est telle qu'une image du caractère 18 est pro Jetée et focalisée sur un film photographique 28 placé dans un porte-film mobile verticale ment 30. La position convenable de la matrice par rapport. à l'axe optique 20 de la machine est assurée par une glissière à mouvement alternatif 29 destinée à coopérer avec une en coche 31 du bord vertical de la matrice à pro jeter.
Lors du soulèvement de chaque matrice hors de la ligne eomnosée 12. un suiveur 32 comportant une butée verticale 32a ren contre la dernière matrice à l'extrémité droite de la ligne sous l'effet d'un ressort non re présenté et déplace vers la gauche l'ensemble des matrices restantes de la composition afin de combler l'espace laissé libre par la matrice qui a été soulevée. L'amplitude du mouvement des matrices restantes et du suiveur 32 est égale à l'épaisseur de la matrice qui a été soulevée et, comme on l'a remarqué précédem ment, cette épaisseur correspond à la largeur, dans le sens des rangées, du caractère de taille principale porté par ladite matrice.
Le suiveur 32 est accouplé au porte-film 30 au moyen d'un pignon 25 engrenant avec des crémaillères 32b et 36a appartenant res pectivement au suiveur 32 et à une tige 36 sur l'extrémité supérieure de laquelle est monté le porte-film 30. De cette manière, le déplacement vers la gauche du suiveur 32 produit un déplacement vers le bas, sous l'ac tion de leur propre poids, de la tige 36 et du porte-film 30. Ce déplacement vers le bas du porte-film 30 lors de chaque soulèvement d'une matrice relativement à la ligne 12 pour l'amener en position de photographie 14 pro voque l'avance du film 28 dans la direction de lecture des lignes, cette avance ayant une longueur correspondant à la largeur dans le sens des rangées du caractère porté par la matrice soulevée.
On voit ainsi qu'antérieure ment à chaque photographie d'un caractère, le film avance d'une distance suffisante pour présenter sur l'axe optique une plage vierge dont la largeur est appropriée pour recevoir les images successives et réserver entre elles l'espace ordinaire dans le sens des rangées. Après la photographie de chaque caractère, la matrice correspondante est déplacée vers le haut vers une position de dégagement 15 à partir de laquelle elle peut être récupérée en vue d'une réutilisation éventuelle.
La fige. 5 représente le mot WATER en capitales romaines, comme on l'a produit jus qu'ici à l'aide des machines de photocomposi tion classiques, et les fig. 2, 3 et 4 représen tent les étapes successives utilisées jusqu'ici pour produire ce mot. Sur les fig. 2, 3 et 4, ainsi que sur les séries de fig. 6, 7 et 8 et 11, 12 et 13, la partie A de chaque figure est une vue de côté d'un fragment de la matrice photographiée, la partie 13 est une vue de face fragmentaire de la matrice, montrant la plaque contenant le caractère destiné à être photographié, et la partie C représente un fragment du film avec les images de carac tères sur celui-ci dans leur disposition rela tive par rapport l'un à l'autre et à l'axe opti que de la machine.
On a jusqu'ici trouvé pratique, dans le but de réduire le nombre d'épaisseurs diffé rentes de modèles de matrices nécessaires pour constituer une fonte complète de ma trices, de diviser les lettres de l'alphabet en plusieurs groupes selon leurs largeurs, et d'exécuter des matrices d'épaisseur unique pour les lettres de chaque groupe.
Par exem ple, la lettre majuscule romaine W , qui est la première lettre du mot WATER sur la fig. 5, a été arbitrairement désignée comme caractère d'une largeur de quatre unités, et sa matrice 33 (fi-. 2A) a une épaisseur de quatre unités, comme il est indiqué par la ligne verticale divisant le bord de la matrice en quatre parties égales. Les lettres majus cules romaines A et T ont été désignées comme caractères de trois unités et leurs ma trices 34 et 35 (fi-. 3A et 4A) ont par suite des épaisseurs de trois unités.
Les lettres E et R ont. été désignées comme étant de deux et trois unités respectivement, et leurs ma trices, non représentées, ont. les épaisseurs correspondantes. Le caractère à photographier 38 (fig. 2B) est disposé sur la plaque 16 de la matrice 33 de telle sorte que son bord 38a. soit placé à une distance de deux unités au-dessus de l'axe optique de la machine quand la matrice est en position de photographie.
Des lignes de ré férence horizontales arbitraires sont. tracées sur les plaques et sur le film 28 sur chacune des figures uniquement dans le but de facili ter la compréhension du dessin. Comme on le voit, la lettre W , bien qu'on lui assigne un champ en largeur sur le film égal à quatre -unités de largeur, a, en fait, une largeur réelle légèrement. inférieure à ces quatre unités, afin de fournir l'espacement usuel intercaraetères 42 entre les lettres adjacentes du mot à former.
Ainsi, le bord 38b du ca ractère 38 sur la fig. 2B est disposé avant la ligne de référence 43 qui est placée deux unités au-dessous de l'axe optique 20 de la machine quand la plaque est en position de photographie. La ligne de référence 43 (fig. 2B, 3B et 4B) est toujours à une distance donnée 44 au-dessous de l'encoche 31 de la matrice, de sorte que le bord arrière de cha cun des caractères à photographier est tou jours dans une position relative fixe par rap port à l'axe optique de la machine quand la matrice portant le caractère est en position dle photographie.
Quand la matrice, de quatre unités, 33 portant la première lettre W du mot WATER est extraite de l'extrémité de dé part de la ligne de matrices 12 de la composi tion représentée sur la fig. 1 et est portée vers le haut à la position de photographie, le film 28 est déplacé vers le bas (fig. 2C), de sorte que la ligne origine 45 de la ligne à pro duire est placée à deux unités de largeur au- dessous de l'axe optique 20 de la machine.
Quand l'image du caractère 38 est projetée de la plaque 16 sur le film 28 et soumise au renversement normal par cette projection, son bord 38a, qui sur la plaque 16 est décalé de deux unités au-dessus de l'axe optique 20, apparaît situé sur le film 28 à deux unités au-dessous dudit axe optique et par suite ren contre juste la ligne origine 45. Son bord arrière 38b est donc disposé à deux unités au-dessus de l'axe optique 20, dans l'espace ment intercaractères usuel.
Quand la. matrice à trois unités 34 portant la lettre suivante A est enlevée de la ligne de composition 12 et portée vers le haut à la position de photographie, le film 28 est dé placé vers le bas (fig. 3C) d'une distance de trois unités, de sorte que le bord arrière 38b de la lettre précédente W est alors au-des sous de l'axe optique 20 d'une longueur excé dant de peu une unité.
Ainsi, quand l'image du caractère 39 est projetée sur le film, son rebord avant 39a, qui, sur la plaque 16, est placé à une unité au-dessus de l'axe optique 20, tombe sur le film à une distance d'une unité au-dessous de l'axe optique, de sorte que l'espacement intercaractères usuel 42 est réservé entre les images des lettres W et A , comme on le voit plus clairement sur la fig. 5.
Quand la matrice à trois unités 35 portant la troisième lettre T est enlevée de la ligne 12 et portée à la position de photographie, le film 28 avance à nouveau d'une distance de trois unités, de sorte que le bord arrière 39b de l'image de la lettre A est placé à une unité au-dessous de l'axe optique. Quand l'image de la lettre T est alors projetée sur le film, son bord avant 40a est disposé à une unité au-dessous de l'axe optique, réservant ainsi l'espacement intercaractères usuel 42 entre lui et le bord arrière 39b de la lettre précédente A (voir aussi fig. 5).
Des opérations analogues se déroulent pour la production des lettres restantes, de sorte que chaque fois qu'une des matrices suc cessives est mise en position de photographie, le film est avancé d'une distance suffisante pour présenter un champ vierge destiné à recevoir l'image du caractère porté par ladite matrice et pour tenir compte de l'espace ment intercalaire usuel. La fig. 5 représente le mot complet, tel qu'il est produit, avec des espacements égaux 42 entre chaque paire de lettres adjacentes.
Cependant, en raison de la conformation des lettres, ]'espacement entre le W et le A et celui entre le A et le T apparaissent plus grands que ceux entre le T et le E et entre le E et le R , ce qui fait que le mot. enregistré présente un aspect indésirable d'espaces exagérés entre les premières lettres du mot. Ce fait était inévi table dans les compositions au moyen de ca ractères mécaniques connues jusqu'ici.
Selon une forme de mise en oeuvre parti culière dudit procédé de photocomposition, on fait état de moyens pour permettre la réduc tion sélective de l'espacement intercalaire en provoquant le crénage -de ces caractères pour obtenir l'apparence d'un espacement uniforme. Les fig. 6, 7 et 8 représentent sché matiquement les phases successives de la réali- sation du crénage de caractères adjacents. Une matrice de crénage spéciale 53 (fig.6A) qui porte la première lettre W du mot WATER a une épaisseur inférieure à l'épaisseur normale pour cette lettre de qua tre unités.
Ainsi, quand la matrice 53 est élevée hors de la ligne composée 12, le film 28 n'avance pas de la distance représentée sur la fig. 2C où la ligne origine 45 était dispo sée deux unités au-dessous de l'axe optique 20; le film est déplacé seulement d'une dis tance telle que la ligne 45 est légèrement su périeure à une unité au-dessous de l'axe opti que. Par suite, si le caractère 58 était disposé sur la matrice 53 dans la même position que le caractère 38 sur sa matrice à épaisseur to tale 33 (fig. 2B), de sorte que le bord infé rieur de l'image projetée sur le film soit deux unités au-dessous de l'axe optique (fig. 2C), comme il est indiqué en trait interrompu sur la fig. 6C, le bord 58a du caractère 58 ren trerait dans la ligne origine 45.
Pour compenser cette insuffisance d'avance du film due à l'épaisseur réduite de la matrice 53, le caractère 58, porté par cette matrice, est déporté sur sa plaque d'une distance corres pondant à l'insuffisance d'avance du film; en d'autres termes, il est déporté d'une dis tance égale à la différence entre une épais seur de quatre unités et l'épaisseur réduite de la matrice. Le bord 58a (fig. 6B) du caractère 58 est ainsi placé à une distance quelque peu supérieure à une unité au-dessus de l'axe optique 20, de sorte que lorsque son image est projetée sur le film, le bord 58a de l'image rencontre juste, sans le pénétrer, le bord de la ligne origine.
A son tour, le bord arrière 58b de l'image du caractère sur le film est disposé d'une distance un peu supérieure à deux unités au-dessus de l'axe optique 20.
Comme la lettre A est également suscep tible de crénage par rapport à la lettre sui vante T , sa matrice 54 est également une matrice de crénage et elle a une épaisseur inférieure à celle normale de trois unités (fig. 7A). Ainsi, quand la matrice 54 est sou levée hors de la ligne composée 12 et que le film 28 avance de l'épaisseur de la matrice (fig. 7C), le bord arrière 58b de la lettre pré cédente W , qui, sur la fig. 6C, est un peu supérieur à deux unités au-dessus de l'axe optique 20, est en alignement avec ce dernier.
De même, si le caractère 59 est disposé sur sa plaque 16 à la même place que le caractère 39 sur la fig. 3B, position dans laquelle le bord avant 39a de l'image sur le film serait situé une unité au-dessous de l'axe optique 20 (fig. 3C et en trait interrompu sur la fig. 7C), son image tombera sur la lettre pré cédente 48. Pour l'éviter, le caractère 59 est déporté sur sa plaque 16 d'une distance cor respondant à la réduction d'épaisseur de la matrice de crénage 54 et à la diminution con séquente d'avance du film. Ceci place le bord avant 59a du caractère 59 juste au-dessus de l'axe optique 20. Ainsi (fig. 7C), l'image pro jetée du caractère 59 ne tombe pas sur l'image du caractère précédent 58.
Comme la troisième lettre T du mot n'est pas susceptible de crénage par rapport à la lettre suivante E , on utilise, pour la composition de cette lettre, une matrice d'épaisseur usuelle. Cette matrice (fig. 8A et 8B) est. identique en tous points à la matrice usuelle (fig. 4A et 4B), et son image projetée (fig. 8C) tombe sur le film dans la même po sition que l'image obtenue au moyen du pro cédé connu (fig. 4C), par rapport à l'axe optique. Dans cette position, le bord avant 40a de l'image est situé à une unité au-des sous de l'axe optique 20, position dans la quelle il chevauche légèrement le bord arrière 59b de la lettre précédente A .
Le bord arrière 40b est dans la même position que l'était celui, 40b, de la fig. 4C, et on peut réa liser la production des quatrième et. cin quième lettres du mot de la même façon, en utilisant des matrices d'épaisseur normale, et analogues, d'autre part, pour ces lettres. Le mot produit complet apparaît tel qu'il est re présenté sur la fin. 9, dans laquelle l'espace ment entre le W et le A et entre le A et le T a été réduit. de la quantité dont les matrices ont été diminuées en épaisseur dans le but de réaliser le crénage partiel de ces lettres et ainsi l'apparence d'un espacement régulier dans tout le mot.
On peut réaliser le crénage sélectif des lettres en constituant une fonte de matrices comprenant un groupe primaire de matrices usuelles ayant une épaisseur proportionnelle à la largeur dans le sens des rangées des ca ractères de taille principale qu'elles portent, et un groupe secondaire portant les mêmes caractères que certaines des matrices du groupe primaire, mais dont les épaisseurs sont inférieures à celles des matrices correspon dantes du groupe primaire.
Quand on désire créner, c'est-à-dire quand une combinaison de caractères susceptible de crénage se présente dans le texte à imprimer, il est seulement né cessaire, pour le compositeur, d'utiliser, en composant le premier caractère de la combi naison, une matrice du groupe secondaire. Si on réalise la composition à l'aide d'un clavier, l'opérateur manoeuvre simplement sélective ment les touches de celui-ci qui commandent les matrices appropriées des groupes primaire et secondaire de la fonte, ces deux groupes pouvant être contenus dans un magasin de matrices classique, de forme connue.
Comme on petut le voir d'après les illustra tions précédentes, certains caractères seule ment sont susceptibles de crénage, et même ceux-ci ne sont pas susceptibles de crénage dans toutes les combinaisons. D'une façon gé nérale, parmi les lettres majuscules romaines, seules sont susceptibles de crénage celles dont le profil est déporté ou incliné d'une manière générale d'un côté ou de l'autre. Les lettres majuscules présentant cette caractéristique sont A , F , L , P , T , V , W et Y . Aucune de ces lettres n'est cependant susceptible de crénage autrement qu'en com binaison avec une lettre dont le profil adja cent est déporté ou incliné dans la direction opposée.
Par exemple, bien que T et W forment des combinaisons de crénage avec une lettre A voisine, comme dans les combinai sons TA , AT , WA et AW , les lettres T et W ne forment pas de combinaison de crénage l'une avec l'autre. Il y a ainsi qua torze combinaisons principales de lettres ma- juseules susceptibles de crénage, AT , AV , AW , AY , FA , PA , TA , VA , WVA , YA , LT , LV , LW et LY . On comprendra que les six lettres majuscules F , P , T , V , W et Y sont également susceptibles de crénage quand elles sont sui vies par im certain nombre de lettres minus cules, par exemple par a , comme dans Fa , Pa , etc.
Comme seule la première lettre d'une combinaison est crénée, c'est-à-dire comme le déplacement du film pour la seF tonde lettre de la combinaison est normal, il n'est nécessaire de prévoir clé matrices spé ciales de crénage que pour ces huit lettres majuscules différentes apparaissant comme première lettre dans les quatorze combinai sons de crénage ci-dessus, à savoir A , F , P , T , V , W , Y et L .
Ainsi, en constituant dans une fonte complète un groupe primaire de matrices ordinaires, ma trices d'épaisseur normale pour les vingt-six lettres majuscules et, en plus, pour les huit caractères de crénage A , F , P , T , V , W , Y et L , un groupe secondaire de matrices d'épaisseur légèrement inférieure à celle des matrices primaires portant ces ca ractères, il est possible de réaliser le crénage dans toutes les compositions dans lesquelles il est normalement désirable.
Il est commode, mais en aucune façon né cessaire, de réduire l'épaisseur de toutes les matrices portant les caractères de crénage d'une quantité égale à une unité d'épaisseur ou à tout autre nombre entier d'unités d'épais seur. En d'autres termes, si on prend, par exemple, la lettre A , elle peut être portée par une matrice de deux unités au lieu de celle, -d'épaisseur normale, de trois unités. Ceci évite toute augmentation du nombre de différentes épaisseurs de matrices nécessaires pour une fonte de matrices.
Le procédé décrit peut être appliqué à la formation de caractères composites pour des langues étrangères telles que l'arabe, l'hébreu; on voit que la fig. 10 représente un groupe de caractères composites hébreux. Chaque ca ractère complet comprend le même composant de base, consonne <B>il </B> avec un composant supplémentaire, voyelle, différent.
Si l'on réalisait une matrice séparée pour chacune des douze formes de caractères composites représentés sur la fig. 10 et pour douze for mes semblablement constituées de caractères composites pour chacune des vingt-sept autres consonnes de base de la langue hébraïque, un grand nombre de matrices différentes, bien plus de 300, seraient.
nécessaires pour la com position des caractères de cette tangue et, à ce nombre, devraient naturellement s'ajouter les matrices portant les chiures, les signes de ponctuation et beaucoup de caractères spê- ciaux. Selon le procédé décrit, on constitue des matrices individuelles pour chacune des vingt-sept consonnes et pour chacune des douze voyelles supplémentaires, des moyens sont destinés à former les caractères compo sites en superposant complètement l image des derniers sur le champ de film des premiers pendant la reproduction des composants for mant le caractère composite désiré.
Pour réaliser cette superposition des voyelles sur les consonnes, on pourrait d'abord penser que le film doit rester immobile entre les expositions d'une consonne de base et d'une voyelle supplémentaire. Ceci est im possible, car il faudrait que la matrice por tant tut des caractères ait une épaisseur nulle. on obtient la superposition désirée des com posants de caractères en prévoyant, polur les matrices séparées portant les composants de base et supplémentaire, une épaisseur totale égale seulement à celle d'une matrice usuelle unique du composant de base. Ceci entraîne, pour les deux expositions successives, un dé placement total du film égal au composant de ba se seul, de sorte que les images des deux caractères tombent dans, ou occupent le même champ en largeur sur le film.
L'insuffisance de déplacement du film avant la photographie de la consonne du caractère est compensée par une déportation de celle-ci sur sa ma trice à une distance suffisante pour que son image sur le film soit placée dans la même position que si le film avait avancé d'une dis tance normale pour un caractère de cette lar geur. La suite d'opérations représentée aux fig. 9, 11, 12 et 13 est celle accomplie pour la composition d'une ligne de caractères que l'on peut voir sur le film (fic 13C.
Comme l'indiquent les lignes horizontales sur la plaque 16, le caractère 106 a une lar geur de trois unités dans le sens cles rangées. De même, la matrice 102 (fig. 11A) a une épaisseur normale de trois unités, car on veut utiliser le caractère de base porté par cette matrice en tant que consonne pure , c'est- à-dire comme caractère hébreu possédant à lui seul toute sa signification et n'étant pas associé à un signe ou voyelle supplémentaire (fig. 13C).
Le caractère est disposé de telle sorte, par rapport à l'axe optique 20, que son bord 106a est placé à une unité au-dessus de l'axe optique, et que son bord 106b est placé à moins de deux unités au-dessous de l'axe par rapport à l'espaeement normal inter- caractères. Quand ce caractère est renversé par projection optique de la matrice sur le film 29 (fig. 11C), le bord 106a de sont image est placé à une unité en dessous de l'axe opti que et soln bord 106b est disposé à moins de deux unités au-dessus de l'axe.
Comme on lit l'hébreu de droite à --anche et qu'il est, par suite, plus commode à \composer dans le même ordre, il est. d'nsag,e, dans une machine de photocomposition ordinaire, clé développer le film comme négatif photographique et de faire une impression positive par contact de ce négatif en l'exposant, avec le côté émul sionné vers le bas, de façon à réaliser le ren versement nécessaire de la ligne.
Le caractère ;suivant à. composer (fig. 13C) est un caractère composite comprenant la même consonne de base 'I que celle de la fig. 11, en combinaison avec la voyelle , .
Comme pour former le caractère hébreu com posite, les composant.,, consonne et voyelle, doivent être superposés, c'est-à-dire être pro jetés sur un même champ du film, la matrice 120 (f1. 12A) portant la consonne 122 est seulement épaisse de deux unités au lieu des trois unités normales (comparer avec la fig. 11A). ainsi. avant la photographie du ca- ractère 122, le film 28 avance vers le bas (fig. 12C), d'une distance égale à l'épaisseur de deux unités de la matrice 120, de sorte que le bord 106b, précédemment photographié, est déplacé clé la position représentée sur la fig.
11C, dans laquelle il était à une distance un peu inférieure à deux unités au-dessus de l'axe optique 20, à la position représentée sur la fig. 12C, où le bord 106b est juste au-des sous de l'axe optique.
On comprend que si le comuposant-con- sonne 122, pour la production du caractère composite suivant, était disposé sur sa matrice 120 (le la même faon que la consonne pure 106 est placée sur sa matrice 102, l'image pro jetée chu composant 122 occuperait la même position relative sur le film que l'image 106 (fin. 11C) où elle rencontrerait l'image pré cédente 106, comme on l'a représenté par l'image 124 en trait interrompu (fig. 12C). Pour éviter cela, le caractère composant 122 est déporté ou déplacé sur sa matrice d'une distance, dans le sens des rangées, égale à une unité, réduction d'épaisseur de la ma trice 120, (le sorte que le bord 122a du ca ractère est aligné avec l'axe optique 20.
Par suite, quand l'image de ce caractère est pro jetée sur le film 28 et renversée en projec tion par rapport à l'axe optique, le bord 112a est aligné avec l'axe optique 20, de sorte qu'il ne rencontre pas le caractère précédent 106.
Après la photographie du composant ca- ractère-eonsonne 122, sa matrice est ôtée de la position photographique, et la matrice 128, portant la voyelle 130, est portée en position de photographie. La matrice 128 a une épais seur d'une unité, qui représente la différence entre l'épaisseur des matrices 102 et 120. Par suite, quand la matrice 128 est prélevée de la ligne composée clé matrices, le filmn 28 est dé- phacé (fig. 13C) d'une distance correspondant à une unité. Ceci place le bord 122a de l'image de caractère 122 à une unité au-des sous de l'axe optique 20.
La voyelle 130 est disposée sur sa matrice 128, de sorte que son image (fig. 13C), renversée par projection optique, est placée au-dessous du trait verti- cal de l'image de caractère 122, complétant ainsi le caractère composite désiré.
Les signes voyelles sont associés différem ment, en ce qui concerne leur disposition re lative dans le sens des rangées, avec les diffé rents composants-consonnes. Par exemple, alors que le caractère supplémentaire ou voyelle , est placé correctement, directe ment au-dessous du trait vertical, à la gauche du composant-consonne # (fig. 13), cette voyelle, utilisée conjointement avec le earac- tère consonne jj (fig. 10), doit être placée au-dessous de ce caractère.
On réalise cette f différence de disposition de la voyelle supplé mentaire par rapport aux différentes conson nes grâce à des groupes séparés de matrices sur lesquelles les signes voyelles supplémen taires sont disposés dans les différentes posi tions nécessaires pour le positionnement cor rect de leurs images, en combinaison avec des caractères consonnes quelconques.
Après photographie complète du caractère composite 122, 130, la position du film est ; telle que l'image 122 (fig. 13C) est dans la même position, par rapport à l'axe optique 20, que l'était l'image 106 (fig. 11C) après sa photographie et avant. le déplacement des deux matrices suivantes 120 et 128 en posi tion de photographie.
Ainsi, la machine est en position pour photographier le caractère suivant, que ce soit une consonne pure portée par une matrice d'épaisseur totale ou, un caractère composite. t On voit donc qu'il est possible de produire tous les caractères composites hébraïques en réalisant les vingt-sept composants-consonnes et les douze voyelles supplémentaires sur des matrices séparées et en reproduisant ces eom- f posants superposés pour former toute combi naison nécessaire.
Ainsi, on peut réaliser la composition en langue hébraïque avec une fonte de caractères de taille ordinaire et ren trant bien dans les limites pratiques des ma- s chines de composition standard, au lieu de nécessiter une fonte de plus de 300 caractères composites différents. On comprend également qu'on peut modifier la disposition relative des composants associés formant un caractère composite complet pour s'adapter aux parti cularités des différentes langues, cela étant simplement une question de relation appro priée entre l'épaisseur des matrices et leur largeur ainsi que de la disposition des compo sants sur leurs matrices respectives.
Il est donc évident aux spécialistes de la question qu'on peut appliquer le procédé dé crit à des langues étrangères autres que l'hébreu et qu'on peut utiliser deux ou plu sieurs composants en différentes combinai sons, par exemple pour des langues dans les quelles interviennent des symboles complexes, complètement superposés ou simplement pla cés côte à côte, ou les deux, telles que l'arabe, le syrien, le birman, le siamois, le devena- gari, le bengali et l'égyptien pour n'en citer que quelques-unes.