Appareil médical pour le traitement de troubles circulatoires.
L'invention a pour objet un appareil médical pour le traitement de troubles eirculatoires, destiné à apporter, dans des conditions d'activité que ne parviennent pas à atteindre les méthodes utilisées à l'heure actuelle, un remède à la fois efficace et durable à certains troubles circulatoires imputables tant à une déficience d'ordre fonctionnel qu'à des causes accidentelles diverses et trouvant une adaptation immédiate dans le traitement d'affeetions latentes ou passagères telles que cellulite, varices, suites d'entorses ou de fractures, fatigue ou déchirures musculaires résultant d'exercices violents, ou autres états anormaux de nature analogue.
L'appareil faisant l'objet de l'invention est destiné à faire subir à la partie du corps affectée une série de compressions contrôlables amorcées au niveau extrême de la zone traitée et progressivement étendues en direction du coeur et des poumons, chacune de ces compressions étant suivie d'une décompres- sion avec laquelle elle constitue un cycle complet élémentaire du traitement, qui sera répété autant de fois que le nécessite l'état du patient.
Il est caractérisé en ce qu'il comprend une enceinte pneumatique destinée à embrasser, par l'une de ses faces, la région affectée et dont la face opposée est contenue par une enveloppe sensiblement inextensible à même d'être convenablement assujettie à la partie intéressée du corps du patient, ladite enceinte étant à même d'être alternativement gonflée en progressant suivant un itinéraire et une direction déterminés, puis dégonflée, par manoeuvres successives d'un distributeur relié, d'autre part, à un générateur de fluide sous pression.
L'appareil a ainsi pour but d'as silrer, dans le sens opportun, la propagation continue d'une compression d'étendue croissante propre à susciter une expression progressive des résidus toxiques contenus dans les tissus, compression de laquelle il est, au surplus, apte à contrôler le degré de pénétration en profondeur.
Il sera d'abord rappelé quelques notions anatomiquessuccinctesconcernant,àtitre d'exemple, d'un cas maladif typique, la genèse de la manifestation de la cellulite.
Le corps humain présente un triple réseau circulatoire : artériel, veineux et lymphatique, dont le troisième aecuse une importance considérable en raison de ce qu'il contribue, dans une très large part, à garantir l'élimination des déchets de l'organisme, tels, notamment, que le C02, dont l'effort musculaire charge-con- eurremment le sang et la lymphe.
Cette dernière se localise et circule autour des muscles et, notoirement, dans le tissu con jonetif embrassant les différents organes, en sorte que peut être envisagée, d'une façon on élé- mentaire, 1'existence d'un véritable réservoir conjonctive-lymphatique.
Tout trouble circulatoire se manifestant dans cette zone particulière donne aussitôt naissance à son engorgement qui provoque, a son tour, une irritation, puis une inflamma- tion dont découle l'affection couramment désignée sous le terme de cellulite .
Or, la masse des produits toxiques dérivant de leur accumulation dans le tissu conjonetif se trouve, en cette occurence, bloquée au sein de celui-ci sous l'influence rétentive qu'exerce spontanément, au moindre choc sur 1'épiderme ou par suite d'une excitation ré flexe quelconque, le système vagosympathique.
De ces constatations, il appert que doivent etre, dès lors, rigoureusement proscrits les massages manuels forts, auxquels il est, d'ordi- naire recouru dans le but d'opérer l'élimination artificielle des déchets résiduels considé- rés ; par ailleurs, les actions superficielles à même intention consistant en des affleure ments, attouchements, pincements et autres contacts comparables ne peuvent conduire qu'à des résultats pratiquement inappré- ciables, en vertu du fait qu'aussi bien exécu- tés soient-ils, ils déclenchent, au niveau de la peau, des phénomènes de crispation plus nocifs qu'utiles.
L'appareil proposé a pour but de permettre, au contraire, de faire subir soit à la totalité, soit à une portion fractionnelle d'un membre ou éventuellement encore à toute autre région déficiente du corps, une compression enveloppante de puissance absolument contrôlable, à laquelle est progressivement imprimée une expansion dirigée vers le coeur et les poumons, réussissant à solliciter, eonjoin tement à une activation intensive de la eirculation veineuse de retour, un vidage effectif du réservoir conjonctivo-lymphatique entralnant un assouplissement notable des muscles, sans que soit, néanmoins, en rien contrarié le régime du flux artériel.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, deux formes d'exécution de l'appareil faisant l'objet de l'invention.
La fig. 1 est une vue de l'ensemble d'une première forme d'exécution de l'appareil spé- eialement conditionnée en vue de la réception d'une jambe, offrant certains arrachements conventionnels propices à la conception de sa structure.
La fig. 2 montre, par une vue en coupe longitudinale, à plus grande échelle, le détail du dispositif pneumatique de l'appareil représenté à la fig. 1.
La fig. 3 représente schématiquement la vue en plan d'une deuxième forme d'exécu- tion de l'appareil destinée à la zone dorsale.
Enfin, la fig. 4 est une vue en coupe transversale effectuée par i--A de la précé- dente.
L'appareil représenté aux fig. 1 et 2 comprend une enceinte pneumatique constituée par une chambre tubulaire 1, de longueur et section adéquates, établie en une matière plastique souple telle que du caoutchouc, affectant, à l'état vide, l'allure aplatie d'un ruban et des deux extrémités obturées de laquelle émergent transversalement deux ajutages 2 et 3, de même nature, qui communiquent avec la capacité de cette dernière.
Cette chambre 1, initialement enroulée en hélice autour de la jambe, simulée en 4, à la manière d'une bande accusant, d'une spire à la suivante, un certain recouvrement 5, est ensuite enveloppée d'une gaine sensiblement inextensible 6'confectionnée, par exemple, en une toile de qualité appropriée, galbée à la demande de la conformation moyenne du membre considéré et dont les lisières de jonction 7 sont pourvues de crochets 8 préposés à la réception d'un lacet 9'permettant, grâce à la faculté de réglage de sa tension, d'imposer à ladite gaine 6 un serrage de puissance variable qu'il est ainsi loisible d'accroître ou de relâcher à volonté en certains points judi- cieusement localisés.
Aux deux ajutages 2 et 3 viennent s'accou- pler, par des raccords 10, deux canalisations flexibles 11 et 12 accédant individuellement aux embouts 13 et 14, perpendiculairement orientés, d'un distributeur 15 consistant en un robinet à quatre voies, dont le boisseau tournant 16, percé d'une lumière diamétrale 17, est manoeuvrable à l'aide d'une poignée d'actionnement 18.
Des deux embouts complémentaires de ce distributeur, respectivement opposés aux précités 14 et 13, le premier, 19, débouche direc- tement dans l'atmosphère, tandis que le second, 20, est connecté, au moyen de deux conduites souples 21 et 22, entre lesquelles s'in terpose un élément chauffant 23 utilisable au gré du praticient, au mano-détendeur 24 d'un générateur de fluide sous pression sous la forme cl'une bouteille portative d'air comprimé 25.
L'élément chauffant 23 est constitué d'un tronçon de tube rigide autour duquel est aménagée une résistance électrique alimentée par un conducteur 26, reliable à une prise de cou- rant.
Enfin, sur un piquage 27 de l'embout 13 du distributeur est branché un manomètre 28, convenablement gradué, susceptible de déceler à tout instant la pression régnant dans la chambre pneumatique 1.
L'appareil peut être, en outre, complété par une soupape de décharge inviolable, nonfigurée, à office de limiteur de pression, opportunément tarée et installée sur le circuit, jouant le rôle d'un dispositif de sécurité propre à pallier tous risques d'accidents éven- tuels.
Ceci posé, l'utilisation et le fonctionnement de l'appareil décrit sont alors les suivants :
La poignée d'actionnement 18 du distributeur 15 étant préalablement placée à la situation moyenne 18a de son débattement, en vertu de laquelle la lumière du boisseau 16 occupe l'orientation oblique 17a répondant à l'obturation simultanée de tous les circuits, le praticien, après avoir mesuré, à l'extrémité du membre envisagé, la tension artérielle du patient, règle le mano-détendeur 24 en sorte que l'air débité, à son issue, par la bouteille 25 manifeste la pression convenant aux sujé- tions caractéristiques du cas à traiter.
Il amène ensuite cette poignée 18 à la position 18"tracée en traits pleins, où la lumière ci-avant évoquée, s'alignant, en 17, avec les orifices des embouts 20 et 13, autorise l'admission du fluide acheminé par les conduites 21. et 22 et le tube axial d'intercommunication de l'élément chauffant 23, dans la canalisa. tion 11 aboutissant à l'ajutage d'entrée 2 de la chambre pneumatique 1.
Ainsi que 1'explicitent conjointement les figures d'ensemble 1 et de détail 2, ce fluide s'épanche, dès lors, dans ladite chambre 1, le long du parcours hélicoïdal de laquelle il progresse et dont l'expansion volumétrique, per ceptible en 29, que l'inextensibilité de la gaine 6, la contenant, astreint à s'effectuer en direction du centre, crée une compression évoluant vers la racine du membre et d'intensité constamment contrôlable par simple lecture du manomètre 28.
Lorsque le remplissage de cette chambre 1 est accompli, l'opérateur fait osciller la poignée 18 de 18e en 18b, imprimant au boisseau 16 une rotation de 90 degrés à la suite de laquelle la lumière 17 vient, eii 1-7b, se situer en regard des embouts 14 et 19 du distribu- teur, réalisant la mise à l'air libre de la canal-sation d'éehappement 12 qui réunit à ce dernier l'ajutage d'évacuation 3.
Faisant, le cas échéant, entrer en jeu l'élé ment chauffant 23 dans le but d'obtenir concurremment une action thermique subsidiaire. il répète ce cycle double de gonflage et dé- gonflage consécutifs autant de fois que l'exige l'état du membre affecté, déclenchant, de la sorte, un train d'ondes successives de compression aptes à refouler les résidus toxiques amoncelés dans le réservoir conjonctivo-lymphatique vers les poumons où leur élimination par combustion peut être encore avantageu- sement favorisée grâce à une oxygénation lente auxiliaire par inhalation, propice à accroître l'efficacité du résultat et dont dé- rive, en outre, une disparition accélérée de la fatigue ressentie.
Du point de vue médical, il peut être intéressant que soit réservé le loisir de discipliner et régir le mouvement de l'onde compressive en faisant varier, à la demande, sa vitesse de propagation soit tout le long de ce membre, soit en certaines seulement de ses fractions.
Une solution très simple satisfaisant à ce pro blèmeconsisteàutiliserunechambretubu- laire souple comportant une paroi externe renforcée, laquelle, accusant, de ce fait, une déformabilité restreinte, est susceptible, en fonction du degré de tension qui lui est imposé au cours de l'enroulement initial, de freiner plus ou moins la progression du fluide de remplissage.
En variante, il pourrait, d'ailleurs, dans le même objectif, être conservé l'usage d'une chambre d'épaisseur uniformément mince sur laquelle serait apposée une bande élastique supplémentaire s'immisçant entre elle et la gaine inextensible et apte à conférer la même possibilité de réglage.
Il est aisé de concevoir qu'il ne puisse être envisagé de procéder impunément à un tel enrobage de toutes les parties du corps et, notamment, de l'abdomen ou du con où les plans résistants font défaut, cependant encore qu'il procurerait, sur la poitrine elle-même, une impression de striction fort désagréable.
Pour ce motif, il a été prévu d'établir différents modèles d'appareils qui s'accordent respectivement à ces diverses applications. La deuxième forme d'exécution représentée aux fig. 3 et 4 est spécialement adaptée au traitement de la région dorsale. Elle comprend une armature rigide 30, confectionnée en toute matière appropriée, limitée inférieurement par une face d'assise plane 31 et supérieurement par une paroi concave 32, de courbure adéquate, sur laquelle vient reposer une enceinte souple de contour rectangulaire 33, dont la structure rappelle celle d'un matelas pneumatique.
Cette enceinte 33, qui se substitue à la chambre 1 du dispositif antéeédemment dé- taillé et est pourvu, comme elle, de deux ajutages d'entrée 34 et de sortie 35, comporte, a ce titre, une série d'alvéoles oblongs 36, adja-. cents et parallèles, orientés, au montage, normalement aux génératrices de la paroi 32 et que font communiquer entre eux des orifices 37, judicieusement calibrés, par la voie. desquels lesdits alvéoles se gonflent, à tour de rôle, dans le sens concrétisé par la flèche 38.
A ces ajutages 34 et 35 sont destinées à se rattacher les deux canalisations d'alimen- t-ation et d'évacuation, antérieurement dé- signéeS sous repères 11 et 1), parvenant au distributeur d'un groupe générateur de pression identique à celui qui vient d'être exposé.
Enfin, sur les flancs latéraux 39 et 40 de l'armature 30 sont fixées un certain nombre de sangles mutuellement, assemblables 41 et 42, se prêtant à l'assujettissement du corps du sujet sur l'appareil et qui, en raison de la faculté de réglage de leur tension individuelle, remplissent un office en tous points assimilable à celui de l'équipement que constituaient, dans l'exemple primitif, la gaine 1 et son lacet de fermeture 9.
Il appert que, sous réserve de modifier à la demande la position du patient, ce même instrument peut indifféremment servir à une intervention sur la zone abdominale ou encore sur les hanches.
Lorsqu'il s'agira, par ailleurs, de traiter la région du eou, il sera fait usage d'un appareil analogue au précédent et n'en différant que par le fait que l'armature indéformable 30 sera, aux fins d'éviter la sensation de strangulation que ne laisserait de procurer la rigidité d'un tel élément, remplacée par une plaque de caoutchouc souple propre à s'adapter spontanément à la configuration personnelle de l'individu.