Procédé de fabrication de roues à chevilles pour mouvement d'horlogerie et autres mécanismes de précision. Dans les mouvements d'horlogerie com portant un balancier moteur, tels que les mouvements d'horlogerie actionnés électrique ment, par exemple, ce balancier entraîne un échappement. à, repos à ales perpendiculaires, l'aie du balancier étant situé dans le plan de la roue d'échappement ou en dehors de ce plan, la roue d'échappement étant par suite munie de chevilles radiales ou de chevilles perpendiculaires à son plan. De telles roues à chevilles ont de très petites dimensions et doivent posséder une très grande précision.
Aussi, jusqu'à ce jour, ont-elles été réalisées, en général, à l'aide d'éléments métalliques, les chevilles radiales ou perpendiculaires au plan de la roue étant constituées par des pièces métalliques usinées, rapportées ou non, sur lesquelles les éléments d'entraînement solidaires du balancier viennent agir avec frottement sur une surface ou sur des arêtes. Il en résulte un bruit important qui, dans certaines applications, crée une gêne consi dérable pour l'utilisateur.
En vue, d'une part, de remédier à cet: inconvénient et, d'autre part, d'abaisser le prix de revient en supprimant la main- d'ceuvre spécialisée nécessaire à l'usinage des- dites chevilles, la présente invention, due à M. C.-H. Rodanet, Paris, a pour objet. un procédé de fabrication de roues à chevilles pour mouvements d'horlogerie et autres mé canismes de précision, caractérisé par le fais: que l'on moule chacune de ces roues d'une seule pièce avec ses chevilles, en une matière synthétique rigide.
L'invention a également pour objet une roue à chevilles pour mouvements d'horlo gerie et autres mécanismes de précision, ob tenue au moyen de ce procédé et caractérisée par le fait que les chevilles et le corps de roue sont moulés d'une seule pièce en une ma tière synthétique rigide.
Le dessin annexé représente à titre d'exemple non limitatif un mouvement d'hor- logei@ie et une forme d'exécution de la roue à chevilles suivant l'invention.
La fig. 1 représente une vue en plan d'un mouvement d'horlogerie électrique à. balan cier moteur, la platine supérieure étant en levée.
La fig. ? représente une vue schématique en élévation du mouvement de la fi g. 1.
Les fig. 3 à 6 montrent schématiquement et à plus grande échelle le mode d'entraîne ment des chevilles de la roue.
Les fig. 7 et 8 représentent, respective ment en plan et en coupe verticale, une roue à chevilles.
Le mouvement d'horlogerie représenté sur les fig. 1 et 2 est électrique. L'axe 1 du ba lancier est monté par ses extrémités sur pi vots portés par deux platines \? et 3 entre- toisées par des colonnettes -1 qui supportent une bobine 5 par le noyau et les pôles de son circuit magnétique fixe 6. L'armature magné tique mobile 7 calée sur l'axe 1 est disposée entre les pôles de ce circuit magnétique 6 fixe et est située au-dessous du balancier 8, lui-même calé sur l'axe 1.
Le spiral 9 passe entre la clé 10 et la goupille de raquette, la clé étant montée pivotante sur la platine 3, et est fixée à l'axe 1 par sa virole 11. Le balancier 8 porte un doigt de contact 12 qui agit sur un levier de contact 13 monté pivotant au tour d'un pivot 14 auquel il est relié par un ressort spiral 15. Le pivot. 14 est fixé sur la platine 2 dont il est. isolé par des plaques en ma tière isolante 26 et est électriquement rac cordé à la bobine 5. De préférence, le ressort spiral 15 est établi de telle sorte qu'en posi tion d'équilibre le levier 13 soit dirigé vers l'axe 1.
Ce ressort, de faible inertie, n'a pas, ainsi que le levier 13, de vibration propre et le choc du doigt 12 sur cet ensemble élas tique rie donne pas lieu à un rebondissement préjudiciable à l'entretien des oscillations exactement. rythmées du balancier. Le mouve ment des aiguilles de la montre est dérivé des oscillations du balancier 8 à l'aide d'un dispo sitif qui va être décrit maintenant.
Ce dispositif est constitué, d'une part, par un organe moteur solidaire de l'axe 1 du ba lancier et, d'autre part, par une roue à che villes, l'ensemble constituant un échappement à repos à axes perpendiculaires.
Le dispositif d'entraînement, d'un genre connu, est. constitué par deux rondelles 16 et 17 supportées par -Lui bossage 18 solidaire de l'axe 1 et d'un diamètre extérieur supérieur à celui de ce bossage. Ces rondelles 16 et 17 sont fendues suivant le même plan radial et suivant des arcs d'un cercle coaxial, et les lan- -iiettes libres ainsi déterminées, situées res pectivement à droite et à gauche de ce plan radial, sont rabattues vers le bas en 19 et 20, de façon à ménager une gorge d'échappement pour les chevilles entraînées par ces rondelles.
La roue à. chevilles 21 comprend un plateau 22, un moyeu 23 et des chevilles 25 moulées en une seule pièce en une super-polyamide telle que celle qui est connue sous le nom de nylon; les chevilles 25 se raccordent au pla- teau 22, à leurs bases, par des évasements 2-1 ayant approximativement la forme d'un quart de tore.
Les fig. 3 à 6 montrent comment l'en traînement des chevilles est assuré par le dis positif d'entraînement décrit ci-dessus. Les rondelles d'entraînement sont supposées déve loppées pour la compréhension du fonc tionnement, et la. position des chevilles suc cessives a., <I>b,</I> c est. indiquée clans le texte, pour chacune des figures, par un indice nu mérique correspondant. à cette figure, tel que b3, b4, b5, b6 ...
Les rondelles se déplaçant dans le sens de la flèche f1, la partie inclinée 19 au contact avec la cheville a la conduit de a3 à a4, au- dessus des rondelles, la cheville b passant de b3 à b4. Puis, en se déplaçant dans la direc tion<B>f2,</B> la partie inclinée 20 vient au contact de la cheville<I>b</I> en<I>b5,</I> lui fait remonter sa pente pour la conduire dans la. position b6 où elle reste comprise entre les rondelles 16 et 17 jusqu'à la fin de l'oscillation correspon dant à la direction<B>f2.</B> A ce moment, les ron delles reviennent suivant la direction<B>f l,</B> la.
cheville b est en contact avec la partie incli née 19 et l'on est ramené à des positions rela tives des chevilles semblables à celles repré sentées à la fig. 3.
Il est à remarquer, conformément aux fig. 3 à 6, que lors de la transmission des efforts de l'organe moteur à la roue entraînée, le frottement des parties inclinées 19 et 20 et des rondelles 16 et 17 s'effectue suivant une génératrice de chaque cheville cylin drique 25, alors que dans les réalisations antérieures ce frottement s'effectuait sur une surface et, dans certains cas, par l'intermé diaire d'une arête appartenant à l'organe mo teur.
Il en résulte que des vibrations, géné ratrices de bruit, peuvent plis difficilement prendre naissance dans les chevilles et, lorsque ces dernières sont constituées par des ma tières synthétiques telles que des super- polyamides par exemple, leur période propre de vibration est suffisamment basse pour qu'on soit certain du silence de l'échappe ment ainsi réalisé.
Il est à remarquer également, en parti culier, que chaque cheville \?5 pourrait avoir une autre forme que celle d'un cylindre droit à base circulaire; par exemple la surface extérieure de cette cheville pourrait être une surface réglée dont. les génératrices recti lignes seraient parallèles à l'axe de rotation de la roue à chevilles pour que le frottement de l'organe moteur se produise sur une ligne variable constituée par une succession de ces génératrices rectilignes. De même, le mode d'entraînement du balancier pourrait résulter d'une autre action que celle d'un courant élec trique comme cela a été ei-dessus décrit..
Pour la réalisation de telles roues en ma tière plastique, on peut utiliser des résines synthétiques et, notamment, des résines syn thétiques de la classe des polyamides, telles que celle qui est connue sous le nom de ny lon ou des résines synthétiques de la classe (les acétobutyrates qui présentent, les qualités indispensables dans la réalisation de telles roues en tant que dureté, résilience, résis tance à la flexion, résistance à l'usure et à l'attaque par L'eau, l'huile et les agents atmo- .sphériques,
stabilité des propriétés physiques et aptitude à être moulées avec grande pré cision. En utilisant de telles matières, on peut réaliser par moulage sous pression des rouages extrêmement ténus, durs et résistants, sans qu'aucune retouche soit nécessaire.
Les chevilles ont, de préférence, des di mensions déterminées en fonction de leur flexion optimum pour diminuer le bruit. lors de la cessation du contact avec la levée d'en traînement. L'expérience a montré que-, pour obtenir ce résultat, la hauteur des chevilles doit être approximativement égale au qua druple de leur diamètre. C'est ainsi que pour une roue en acétobutyrate, les diamètre et hau teur optima sont respectivement de 0,5 et 2 mm.
Les axes clé pivotement de ces roues peuvent. être emmanchés ultérieurement, de la manière usuelle, ou noyés dans la roue au cours du moulage lui-même.
Les roues réalisées selon l'invention pré sentent entre autres les avantages suivants: régularité absolue et, grâce à. la fabrication en série, abaissement considérable du prix de revient, réduction notable du poids et sup pression du bruit.
De telles roues peuvent, être avantageuse ment utilisées dans tout mouvement d'hor logerie ou autre mécanisme de précision, tels que ceux des montres, des montres pour tableaux de bord, des compteurs, etc.