Procédé pour le traitement de matières par des solutions contenant du chlore. On connaît de nombreux procédés de blan chiment, notamment. de matières cellulosiques, comportant des traitements successifs à l'eau (le chlore, aux hypochlorites ou aux chlorites.
L'agressivité des solutions de chlore dans l'eau, qu'elles soient oxydantes ou chloru rantes, vis-à-vis des métaux et le dégagement du chlore des solutions aqueuses qui en con tiennent, ont jusqu'ici empêché la réalisation industrielle de ces procédés dans tous les cas où ces solutions doivent nécessairement être mises en oeuvre clans des appareils compor tant des parties métalliques.
La présente invention, qui a pour objet un procédé pour le traitement de matières, no tamment de matières cellulosiques, par des solutions contenant du chlore et dans des appareils comprenant des éléments métal liques, permet d'éviter totalement les incon vénients inhérents aux procédés de ce genre.
Il a été observé en effet que malgré le pou voir oxydant énergique des solutions conte nant du chlore, même à l'état élémentaire, la corrosion (les pièces métalliques peut être évitée par polarisation cathodique du métal et due, contrairement à l'opinion généralement admise jusqu'à ce jour, la. cellilose notam ment n'est pas dégradée au contact des solu tions contenant du chlore, même si ces solu tions contiennent des sels métalliques à l'état dissous. La polarisation des métaux en con tact avec lesdites solutions a pour effet d'in- liber l'action corrosive de ces solutions exacte ment comme si cet oxydant énergique se com portait comme un simple électrolyte.
Le procédé selon l'invention, pour le traitement de matières diverses par des solu tions contenant du chlore sous n'importe quelle forme active, dans des appareils com portant des éléments métalliques, est caracté risé en ce que l'on évite l'action corrosive du chlore, tant vis-à-vis des métaux que vis-à-vis des substances à traiter en contact avec ceux-ci, par polarisation cathodique des par ties desdits éléments métalliques immergées dans lesdites solutions.
La polarisation peut se faire, de manière connue en soi, par exemple à l'aide d'une source d'énergie électrique ou par intro duction dans la solution d'un métal plus électropositif que celui à protéger.
Cette polarisation est particulièrement efficace et facile à réaliser. On aurait pu s'at tendre à une consommation importante du métal protecteur, mais on constate que le ehlore agit efficacement. sur la matière à blanchir, sans détérioration aucune, avant que des quantités importantes ,du métal protecteur soient passées en solution.
Comme métal protecteur on emploie avan- ta.beusement le zinc ou l'aluminium, de préfé rence à l'état pur, :lesquels, placés dans la. euive même -de traitement, ne provoquent par leurs sels aucune altération ,de la matière à l raiter.
Dans le cas où ces métaux ne peuvent con venir pour la polarisation du métal à protéger et où il doit être fait appel à -des métaux qui, _Par leurs sels, peuvent colorer ou nuire de tonte autre façon à l'aspect de la matière à. traiter, il conviendra de placer le métal pro tecteur en dehors du bain, :dans une cuvette contenant une solution à la même concentra tion que celle du bain principal, et d'établir une jonction hydraulique entre les deux solu tions en même temps qu'une liaison électrique entre les deux métaux.
Le procédé suivant l'invention conduit ki un autre résultat remarquable: l'action du chlore peut être conduite d'une manière méthodique, l'opération n'offre plus de dan ger et on peut opérer en vase clos.
Le présent procédé permet. d'éviter, dans le cas du blanchiment, les traitements préala bles très onéreux de débouillissage ou l'inter vention :des enzymes, ces traitements pouvant être remplacés par un seul traitement dans un bain contenant du chlore, par exemple à l'état élémentaire en solution.
Ledit procédé offre un intérêt particulier flans le blanchiment .de la pâte à. papier clans cles cuves comportant des accessoires métal liques.
On soumet la ;substance à blanchir à L'ac tion du chlore élémentaire en solution aqueuse et, après cette opération chlorurante dont la durée est variable suivant les condi tions imposées, on ajoute, à la suspension, des composés alcalins qui réagissent. avec le chlore et forment des solutions contenant -du chlore actif. Ces diverses opérations .se font dans une même cuve métallique ou compor tant des organes métalliques, la, corrosion du métal étant évitée par polarisation catho dique.
On peut ainsi, sans inconvénient, pro céder successivement à une opération de chlo ration, à un traitement par de l'acide hypo- chloreux ou par des hypochlorites, en ajou tant à la solution de chlore, des hydroxydes alcalins ou alcalino-terreux, ides carbonates, de l'oxyehlorure de magnésium, etc.
Le procédé de l'invention est ainsi appli- eable d'une manière gr-énérale à toute opéra tion de blanchiment ou .d'oxydation par des solutions de chlore élémentaire ou du chlore actif exécutée dans decuves comportant des parties métalliques. Exemple <I>1:
</I> On utilise comme pile de blanchiment une cuve Voiglit, servant au stockage de la pâte et contenant, comme aceessoii#es métalliques, deux propulseurs hélicoïdaux en bronze plios- phoreux et un injecteur à. chlore en acier inoxydable.
Dans cette cuve, on met une pâte Kraft en suspension .dans l'eau à concentra tion de 8 % et on ajoute une quantité de chaux pure équivalente au poids de chlore qui sera. injecté dans la pâte. Lorsque le mé lange pâte + chaux est bien homogène, on commence l'injection du chlore. Les quantités de chaux et de chlore à injecter dépendent de la. dureté de la pâte Kraft et. varient de 80 à 150 kg par tonne de pâte.
Mal-Té le<B>pi,</B> assez élevé de la. solution de blanchiment, on constate en coulis de traite nient des corrosions sur les propulseurs et l'injecteur à chlore. Pour éviter ces eorro- sions, conformément à l'invention, on rive une tôle de zinc pur sur l'axe du propulseur ainsi- que sur l'injecteur à chlore dans sa partie immergée.
Exe z.ple <I>2:</I> Une cuve cylindrique en acier inoxydable de 50 1 de capacité contient, la pâte en sus pension dans l'eau à concentration de 5 /o; la pâte est agitée an moyen d'un agitateur à hélices en acier inoxydable.
On fait arriver un courant de chlore ga zeux par le bas de la. cuve juste en dessous de l'agitateur dans le but de provoquer une bonne répartition du chlore au sein de la pâte.
La cuve est polarisée par une tâle de zinc de 10 dm= maintenue rigide à 2 cm du bord de la. cuve et reliée à celle-ci par un fil métallique.
L'agitateur est protégé par des petites tôles de zinc rivées entre les hélices sur la partie immergée (le l'agitateur. Après ce traitement au chlore, le blanchi ment ast achevé par tout moyen connu.
Le même traitement répété sans l'emploi d'anodes protectrices ne donne qu'une pâte colorée; la cuve et l'a-itateur sont, corrodés de piqûres particulièrement abondantes le long (les cordons (le soudure.
Exemple <I>3:</I> Dans une cuve en béton (le 460 m3 on traite 37 Tin -de p < te Kraft sous forme de suspension aqueuse à la concentration de <B>80/a,</B> par 3,:5 Tm de chlore liquide. Dès l'in- troduet.ion du chlore on ajoute les quantités sufrisantes cl'aleali de manière à stabiliser le p(( à une valeur voisine de 5.
Ces cuves comportent comme accessoires métalliques deux propulseurs hélicoïdaux en bronze phosphoreux et un injecteur à chlore en acier inoxçdable. Les propulseurs sont protégés par une tôle de zinc pur rivée sur l'axe. L'injecteur .en acier est également pro tégé par une tôle de zinc fixée à l'acier dans sa partie immergée.
Ces accessoires résistent à l'action corro sive de l'eau de chlore dans les conditions énoncées ci-dessus pour le traitement de la pâte Kraft. La protection pour la présente invention n'est revendiquée que pour autant que celle-ci ne se rapporte pas à l'industrie textile.