Procédé de fabrication des pâtes de cellulose à partir de végétaux. Il est connu de fabriquer de la pâte à papier en soumettant. les bois ou autres végé taux, dans des conditions qu'il est superflu de rappeler ici, à l'action de divers réactifs tels que soude, sulfates, bisulfites, chlore, etc.
Ce traitement peut être effectué soit di rectement sur les bois ou végétaux naturels, divisés en fragments de grosseur convenable, soit sur les bois et végétaux sortant des extrac teurs utilisés dans la fabrication des matières tannantes. Dans ce dernier cas, le bois a. été soumis à une lixiviation par de l'eau chaude, opération qui peut être considérée dans une certaine mesure comme favorisant la prépa ration des pâtes à. papier.
La titulaire a trouvé un traitement préala ble des bois et végétaux destinés à la fabri cation des pâtes cellulosiques, qui permet d'effectuer cette fabrication dans des condi tions particulièrement avantageuses.
Le procédé selon L'invention, pour la fabri cation de pâtes cellulosiques à partir de végé taux, est caractérisé par le fait. qu'on imprè gne la matière première d'une solution acide diluée, on la chauffe ensuite sous pression, puis on la soumet à un traitement de diffu sion pour en récupérer les substances solu bles et l'on transforme finalement en pâte de cellulose la masse ainsi obtenue.
Ledit, procédé s'exécute de préférence comme suit: La matière cellulosique, divisée finement ou sous forme de fragments de quelques cen- timètres dans les trois dimensions, est tout d'abord mise à tremper dans cinq oti six fois son volume d'une solution bouillante qui con tient de 1 à 10 g d'acide minéral par litre.
Après un contact, dont la durée petit va rier de 4 minutes à 2 heures ou da vantage selon la matière première utilisée, celle-ci a absorbé de deux à quatre fois son propre poids de la solution acide.
On égoutte pour éliminer l'excès de solution acide. On introduit ensuite la matière ainsi préparée dans un autoclave capable de ré sister à une pression de 5 à 6 kg/cm@ et on chauffe par injection de vapeur sous une pres sion variant de 2 à .1 kg/em2; la durée de cette opération est comprise entre 30 minutes et 3 heures.
Après cuisson, la matière est introduite dans une batterie de diffuseurs d'un type connu et épuisée de ses substances solubles par un lavage méthodique à l'eau froide. Après pressage éventuel, la matière ainsi épui sée est alors transformée en pâte de cellulose par l'un ou l'autre des moyens connus.
Les exemples suivants se réfèrent, à des réalisations particulières de la présente inven tion.
<I>Exemple 1:</I> <B>100</B> kg de bois de châtaignier constituant des résidus de fabrication d'extraits tannants sont mis à, tremper pendant 20 minutes dans 500 litres d'une solution bouillante d'acide chlorhydrique à 1 g par litre. On égoutte ensuite la matière imprégnée de liquide et on l'introduit dans un autoclave chauffé par injection de vapeur; la durée de traitement est de 45 minutes à une pression ne dépassant pas 3 kg.
Après quoi, la matière est épuisée des pro duits ainsi solubilisés par diffusion, puis transformée en pâte à papier par l'une des méthodes classiques. Le jus de diffusion ren ferme une proportion de sucres réducteurs (principalement des sucres ayant 5 atomes de carbone) correspondant à 22 % du poids de la matière sèche.
<I>Exemple 2:</I> 100 kg .de déchets de bois de châtaignier ayant servi à la fabrication des extraits tan- nants sont mis à tremper dans 600 litres d'une solution bouillante d'acide sulfurique conte nant 2 g par litre de SO4H2. La durée de ce traitement peut dépasser 2 heures.
Après égouttage, la matière trempée est cuite pendant 11/2 heure sous une pression de 4 kg. Elle est ensuite soumise à la diffusion, comme décrit dans l'exemple 1. La quantité de sucres dans le jus de diffusion correspond à 20 % du poids de la matière sèche. <I>Exemple 3:
</I> 100 kg de bagasses de canne à sucre sont mis à tremper pendant 1 heure dans une so lution bouillante d'acide sulfurique contenant 8 g par litre de SO''H2. Après égouttage, la matière trempée est soumise à la cuisson et à la diffusion de la manière décrite dans l'exemple 1. Toutefois, dans ce cas, la durée de cuisson peut être portée à 3 heures.
Le poids de sucres réduc teurs contenus dans le jus de diffusion corres- pond à 33 % de la matière sèche.
La présente invention permet d'obtenir, entre autres, les avantages suivants: meilleure préparation des bois .ou végétaux à l'action ultérieure des réactifs, souillure sensiblement moindre de ces derniers et par voie de consé quence, régénération plus aisée, obtention d'une pâte plus facile à blanchir. Mais un des principaux avantages du pré sent procédé réside dans le fait qu'il fournit, comme sous-produits, des liqueurs de diffusion renfermant en solution des sucres à 5 atomes et à 6 atomes de carbone qui ont pris naissance au cours de la cuisson en milieu acide.
Ces li queurs de diffusion peuvent être traitées en vue de la transformation des sucres qu'elles contiennent en produits de valeur tels que furfurol, acides gras, alcools, solvants, etc., par les procédés connus.
Dans les procédés antérieurs, ces sucres, ou les composés susceptibles de les engendrer, sont en grande partie détruits par l'action des alcalis caustiques à température élevée, et le peu qui subsiste dans les liqueurs alcalines n'est pas récupérable.
Le procédé selon l'invention s'applique au traitement de toutes les matières cellulosiques telles que bois naturels, roseaux, tiges de maïs, de sorgho, de topinambours, bagasses de canne à sucre, etc. L'excès de solution de trempage peut être utilisé pour une opération ulté rieure, n'étant souillé d'aucune impureté.