Procédé de fabrication d'un produit textile. Il est connu d'appliquer par l'extérieur une substance pour imprégner ou recouvrir des matières textiles, afin d'en modifier les propriétés telles que la flexibilité, la résis tance à l'usure et au blanchissage, ou pour en améliorer certaines propriétés et qualités, afin de les adapter à d'autres usages.
De telles substances appliquées par l'exté rieur, bien qu'elles donnent certains avan tages dans une certaine mesure, occasionnent toutefois en même temps une action défavo rable ou destructive des autres propriétés et caractéristiques des matières textiles, telles que l'aspect, la texture, l'absorption super ficielle et le toucher, de sorte que, ou bien les matières textiles ne semblent plus être la même matière qu'à l'origine, ou bien il de vient difficile, sinon impossible, entre autre, de les teindre, de les imprégner ou de les soumettre. à d'autres opérations de finissage habituelles.
Tous ces procédés connus appartiennent au type dit "de transformation des surfaces". On a fait la découverte surprenante que le but recherché d'améliorer les propriétés et particularités des matières textiles ou de leur conférer de nouvelles propriétés, peut être atteint par un traitement interne des ma tières textiles au lieu d'un traitement par la surface comme c'était le cas jusqu'ici.
La présente invention a pour objet un procédé de fabrication d'un produit textile. Ce procédé est caractérisé en ce qu'on mé lange, avant la fin des opérations de filage, des fibres textiles non adhésives avec des fibres susceptibles de devenir adhésives, la proportion de ces dernières étant faible, et en ce que l'on file les fibres mélangées afin d'en faire un produit textile.
Le produit textile ainsi obtenu peut, par exemple, être un fil unique.
Ce produit pourra avantageusement subir des transformations avant d'être utilisé, ces transformations ne faisant pas partie de la présente invention. En tout premier lieu, on pourra traiter les fibres susceptibles de devenir adhésive,, suffisamment pour les rendre adhésives, mais insuffisamment pour que le produit textile dans lequel elles se trouvent devienne non poreux, puis ensuite rendre à nouveau ces fibres non adhésives. On obtient ainsi un produit textile final, par exemple un fil, ayant une résistance accrue à la traction, à l'usure et au blanchissage et dont le détor- dage est impossible sans modification appré ciable de son aspect et de sa porosité.
Le procédé de l'invention, complété comme indiqué ci-dessus par des opérations ne faisant pas partie de l'invention, permet d'améliorer la qualité, la structure et les propriétés de matières textiles, de façon à augmenter leur durée et en particulier à augmenter d'une façon permanente leur ré sistance en augmentant la friction des fibres les unes sur les autres. Le procédé de l'inven tion complété comme dit ci-dessus, permet d'améliorer l'aspect, le toucher, la flexibi lité et les autres propriétés physiques de ces matières.
Dans une mise en oeuvre du procédé selon la présente invention, des fibres de tous types ou des mélanges de fibres, qui sont susceptibles de devenir adhésives, c'est-à-dire susceptibles d'être transformées de manière à être converties en partie, par exemple super ficiellement, ou en totalité, en matière adhé sive, sont mélangées avec des fibres non adhésives, constituées par un seul type ou par des mélanges de différents types. Le mé lange de fibres ainsi obtenu est formé en simple filé, ruban, mèche on autre corps filé qui constitue le produit. textile obenu par ladite mise en ouvre du procédé de l'inven tion.
Ce produit textile pourra. ensuite subir d'autres traitements qui ne font pas partie de l'invention. Par exemple, les fibres sus ceptibles de devenir adhésives pourront être traitées afin de devenir à l'état adhésif.
Cette opération, qui ne fait plus partie du procédé de l'invention, peut avoir lieu avant, pendant ou après toute fabrication textile et toute phase de cette fabrication qui suit les opérations du procédé suivant l'invention, telle qu'une opération de retordage, doublage, tissage, tricotage, tressage, laçage, fabrica tion de dentelles, formation de filets ou opé rations similaires; ou bien avant, pendant ou après toute opération de finissage de textile, qui suit les opérations du procédé suivant l'invention, telle que encollage, mercerisage, blanchiment, impression, vaporisage, tein ture, apprêt, application d'enduits. ou opéra tions similaires, et finalement la fibre adhésive qui en résulte et qui provient du traitement est rendue à nouveau non adhésive.
Le degré d'adhérence peut être modifié depuis la sim ple augmentation de l'adhérence des surfaces de la fibre jusqu'à une transformation plus ou moins complète de la fibre en un adhésif.
Les fibres du produit textile obtenu selon le procédé de l'invention, pendant ou après un traitement agissant sur ses fibres suscep tibles de devenir adhésives pour les amener dans cet état, et tandis que l'adhésif se trouve à l'état poisseux, peuvent être mises en contact plus intime les unes avec les autres par retordage, par doublement ou par appli cation mécanique d'une pression extérieure.
L'ingrédient qui modifie les fibres tex tiles est solidement ancré à. l'intérieur de celles-ci et ne peut plus être enlevé par la vage, frottement ou usure ou être éliminé ou détérioré de toute autre manière, mécanique ment ou chimiquement enlevé du produit textile obtenu après ce traitement ne faisant pas partie de l'invention, pendant son utili sation normale ou lorsqu'il supporte des efforts ou pendant le blanchissage ou autre procédé de nettoyage, comme cela pourrait être le cas lorsque l'adhésif est appliqué simplement par la surface comme dans les procédés utilisés jusqu'ici.
Le procédé selon l'invention permet donc d'obtenir un produit textile dans lequel la résistance de friction entre les fibres du pro duit textile, après application d'un traitement ne faisant pas partie de l'invention, est sen siblement accrue par un adhésif qui résulte de l'application de ce traitement sur l'un des types de fibres, ou bien les fibres sont ré- liées ensemble par un tel adhésif, de telle sorte qu'elles sont sensiblement fixées en place dans le fil, ou encore les fibres non adhésives sont fixées en position par l'adhé rence aux fibres devenues adhésives par l'ap plication du traitement ne faisant pas partie de l'invention.
Dans ce qui suit, on appellera "produit textile terminé" tout produit provenant du produit textile obtenu selon le procédé de l'invention et qui a en outre subi un ou des traitements ne faisant pas partie de l'inven tion. L'expression "produit textile terminé" comprendra toutes sortes de produits de na ture textile et comprend ainsi les rubans et mèches de cardage et de peignage et les fils et filés qu'ils soient retordus ou non, les cordes, qu'elles soient simples ou composées, les rubans, tissus, tricots et étoffes de toute nature, etc., les vêtements et les structures fibreuses ayant une forme suffisante pour les rendre utilisables dans la technique des textiles et des industries connexes.
Ainsi, un de ces "produits textiles termi nés" peut être une corde pour pneumatique qui peut être caractérisée par le fait qu'elle possède une résistance supérieure, un allon gement moindre, un retrait plus faible et une plus grande résistance à la détérioration; un autre de ces "produits textiles terminés" peut être un fil à coudre présentant une résistance accrue d'une façon permanente, moins de re trait et une tendance réduite à se détordre;
on peut empêcher la déformation des tissus, tricots, dentelles, etc. par suite du démaillage ou lâchage du fil et augmenter la résistance au froissement; on peut se servir, dans la fabrication de fils, de fibres plus courtes que celles utilisées jusqu'ici, tout en maintenant et en augmentant leur résistance; on peut obtenir des tissus pour cols, caractérisés par une augmentation de la raideur et une amé lioration de la résistance à l'usure et au blan chissage.
Pour l'exécution du procédé de l'inven tion, on peut utiliser n'importe quelle sorte de fibres naturelles ou artificielles compor tant des filaments de longueur appropriée à la fabrication de textiles, ou encore des fila ments continus ou discontinus de fibres cou pées en matières naturelles ou synthétiques, ou des fibres naturelles d'une longueur per mettant le filage.
Conformément à la présente invention, les fibres utilisées sont en partie des fibres sus ceptibles de devenir adhésives, par exemple superficiellement ou totalement, et en partie d'autres fibres non adhésives.
Pour les deux classes de fibres on peut utiliser toutes fibres convenables, naturelles ou synthétiques, de matière textile d'une cer taine longueur, par exemple de coton, de lin, de jute, de chanvre, de ramie, d'agave, de kapok, de paille, de bois ou d'autres fibres végétales, de laine et de poil de toutes sortes, de soie, de gélatine, ou autres fibres ani males, d'amiante, de verre, de coton minéral ou d'autres matières fibreuses minérales; on peut aussi utiliser des fibres artificielles formées de composés cellulosiques tels que la cellulose régénérée ou l'hydrate de cellu lose de toutes natures, des dérivés cellulo siques de toutes sortes;
diverses résines syn thétiques, du caoutchouc naturel ou synthé tique et des succédanés du caoutchouc, de la colle forte, de l'acide alginique, de la géla tine, de la caséine et autres matières plas tiques et des fibres et filaments obtenus par clivage, découpage ou entaillage de feuilles et de pellicules de matières non fibreuses, en particulier de pellicules provenant de déchets de cellulose. Ces fibres peuvent être utilisées seules ou en mélange.
Comme fibres suscep tibles de devenir adhésives on peut utiliser, parmi les types<B>dé</B> fibres décrits ci-dessus, ceux qui peuvent être rendus adhésifs par un traitement approprié; de même, des fibres qui ne sont pas couramment utilisées dans les arts textiles, du fait de leur manque de résistance, telles que les fibres provenant de la colle forte, de la gélatine, de la gomme, des résines, aussi bien que les fibres qui ne sont pas couramment employées à cause de leur petite longueur, telles que les fibres de bois, les linters de coton, les flocons de soie, la laine et les matières similaires;
des fibres naturelles modifiées ou des fibres sy n- thétiques qui ont été rendues susceptibles de devenir adhésives conviennent aussi. Par exemple, les fibres cellulosiques peuvent être modifiées sans que l'on détruise leur forme fibreuse par estérification, éthérification, xanthation etiou transformation en hydrate de cellulose; on peut également utiliser des fibres modifiées, avant mélange avec les autres fibres, par enduction ou par dépôt d'un adhésif qui rend ces fibres susceptibles de devenir adhésives, tel que la colle forte, la résine, un dérivé cellulosique, de la ca séine et des matières similaires.
Dans une mise en ceuvre du procédé, on prend un ou plusieurs de ces deux types de fibre ayant de préférence des longueurs simi laires et on les mélange pour former un simple fil, les types étant dissemblables en ce qui concerne leur tendance à. être rendus adhésifs par un traitement convenable comme il sera indiqué ci-après; c'est-à-dire qu'au moins un des types comprend des fibres qui sont agencées de manière à. pouvoir devenir adhésives alors que l'autre type comprend des fibres qui, par ce traitement, ne devien nent pas adhésives.
Par exemple, on peut former un filé simple avec un mélange de fibres naturelles et artificielles, mélange dans lequel la fibre naturelle ou la fibre artifi cielle est susceptible de devenir adhésive; ou bien avec au moins deux sortes de fibres naturelles ou au moins deux types différents de fibres artificielles.
Le mélange de fibres dissemblables peut être exécuté d'une manière convenable, par exemple par association de quantités appro priées d'au moins deux types de fibres avant, pendant et\ou après le cardage, le peignage, l'étirage ou le filage, et avant et!ou pendant le retordage, le doublage et autres opérations de formation du fil. Ainsi les deux types de fibres se trouvent mélangés et amenés en semble dans la. machine à carder, ou bien des mèches sont réalisées avec chaque type indépendamment et les mèches sont ensuite combinées par une opération de filage.
La proportion relative de fibres textiles non adhésives et de fibres qui sont suscepti bles de devenir adhésives peul; varier sui vant les propriétés, la nature du traitement, l'utilisation que l'on veut faire du "produit textile terminé" et les caractéristiques que l'on désire pour ce produit. De préférence, la proportion des fibres susceptibles de devenir adhésives est; faible, c'est-à-dire que les fibres susceptibles de devenir adhésives constituent de ? à 1 5 '; en poids du mélange.
Le pro duit du procédé peut être travaillé pour for mer des textiles, par exemple, tels que des filaments, fils, cordes. tissus, tricots, den telles et articles similaires; de même, il peut être transformé en revêtements de fils, de câbles, de fils élastiques en caoutchouc et autres articles.
La nature et la durée du traitement qui doit être appliqué au produit du procédé, traitement qui ne fait pas partie de l'inven tion, dépend entre antres de la nature de la fibre qui est susceptible de devenir adhésive, de sa proportion dans le textile et des pro priétés et des caractéristiques que l'on désire obtenir dans le "produit textile terminé". Ce traitement peut s'effectuer sur un ou plu sieurs types de fibre et il peut avoir lieu sur des zones déterminées on d'une manière uni forme suivant l'effet que l'on désire obtenir; de même, la matière textile peut être soumise à, deux ou plus de deux traitements soit suc cessivement, soit séparés par d'autres opéra tions textiles.
Voici quelques traitements qui peuvent être appliqués à des produits du procédé se lon l'invention, traitements qui, comme dit précédemment, ne font pas partie de l'inven tion.
1. On applique sur les fibres textiles du produit du procédé selon l'invention un sol vant ou un agent de gonflement ou des mé langes de ceux-ci avec des diluants, sous des conditions de concentration et de tempé rature de nature à rendre poisseux l'un des types de fibres du produit. Par exemple, on peut rendre adhésives des fibres de matières cellulosiques en utilisant des alcalis inorga- niques, en particulier des bases d'ammonium quaternaires, des solutions cupro-ammonia- cales, du chlorure de zinc, des perchlorates de métaux alcalins, des thiocyanates de métaux alcalins et des corps similaires.
Des dérivés cellulosiques organiques tels que des esters de cellulose peuvent devenir adhésifs au moyen de solvants tels que l'acétone, l'acétate d'éthyle, l'acétate butyle et substances ana logues.
2. On utilise des agents chimiques qui convertissent les fibres susceptibles de deve nir adhésives en fibres adhésives. Par exem ple, par un traitement approprié, des fibres de cellulose peuvent être transformées en un ester, un xanthate et d'autres dérivés qui sont adhésifs dans leur état gonflé, surtout quand ils sont fraîchement formés.
3. Lorsque les fibres susceptibles de de venir adhésives sont thermoplastiques, on peut les amener dans cet état par la chaleur et/ou par irradiation, en particulier au moyen de rayons ultraviolets et infra rouges. Par exemple, un textile réalisé au moyen de filés qui contiennent des fibres non adhésives et des fibres de caoutchouc pur peut être soumis à. l'irradiation au moyen de rayons ultraviolets, dans le but de rendre adhésives les fibres de caoutchouc.
4. On peut rendre certaines fibres adhé sives par traitement d'une substance suscep tible de devenir adhésive et qui est déposée sur lesdites fibres. Par exemple, on peut re couvrir individuellement des fibres en une matière non adhésive, avec de la colle forte qui peut être séchée sur les fibres avant que ces fibres soient mélangées à d'autres fibres non recouvertes ou d'autres fibres non adhésives. La colle forte peut être rendue adhésive par l'eau et être rendue non adhé sive par un traitement par la formaldéhyde, puis par séchage. A la place de colle forte, on peut utiliser une résine qui est adhésive dans un état de polymérisation et qui peut être rendue non adhésive par un changement dans son état de polymérisation, par exem ple par chauffage. 5.
On peut combiner un agent de traite ment se trouvant à l'état latent, avec les fibres susceptibles de devenir adhésives et/ou avec les fibres non adhésives, en imprégnant celles-ci avant la mise en oeuvre du procédé selon l'invention. Cet agent peut être rendu actif par un traitement ultérieur, par exem ple au moyen d'agents chimiques, par chauf fage ou irradiation, ce qui, en même temps, rend lesdites fibres adhésives. Par exemple, on peut imprégner des fibres avec un liquide qui, à la température ambiante, ne constitue pas un solvant pour ces fibres, mais qui, à une température supérieure ou inférieure, constitue un solvant suffisamment actif pour rendre ces fibres adhésives.
Pendant que les fibres sont à l'état adhé sif, on peut les soumettre à un traitement destiné à les mettre en contact plus intime pour déterminer une adhérence complète ou partielle et/ou une fusion des filés associés en leurs divers points de contact. Par exem ple, on peut exercer une pression appliquée mécaniquement ou due à la force centrifuge, sur la structure des fibres pendant et/ou après le traitement rendant les fibres adhé sives et/ou pendant le calandrage, le gau frage, l'impression, le séchage et autres opé rations qui impliquent l'utilisation de cy lindres.
On peut exécuter la compression en retordant les filés, les fils, les cordes et articles similaires, avec ou sans application d'une pression extérieure supplémentaire et/ou une tension ou application d'une force centrifuge. Par exemple, un fil ayant subi le traitement rendant les fibres adhésives peut être enroulé sous tension sur une bobine ou sur un noyau. On peut faire passer un tissu entre des cylindres de pression pour mettre en contact plus intime les fibres mélangées. La nécessité de l'opération qui consiste à rendre le textile compact dépend des pro priétés et du fini que l'on désire communi quer au "produit textile terminé".
Le filage, le retordage et le doublage du fil peuvent être exécutés pendant et/ou après le traite ment rendant les fibres adhésives, alors que les fibres sont encore à l'état adhésif, ce qui améliore l'adhérence et la liaison des fibres et/ou des fils les uns par rapport aux autres. Il est préférable de rendre adhésifs, de rendre compacts et de rendre non adhésifs (si c'est nécessaire) les filés simples avant de les retordre ou de les doubler, de manière à ne pas diminuer sensiblement la flexibilité des fils ou cordes retordus.
En même temps qu'on comprime le textile ou après cette opération, on peut traiter le textile pour rendre les fibres non adhésives, c'est-à-dire pour rendre l'adhésif non pois seux, afin de maintenir la nouvelle relation entre les fibres; la nature et la durée du traitement rendant les fibres non adhésives dépend entre autres de la nature et de l'im portance du traitement rendant les fibres adhésives et de la proportion ainsi que de la nature des fibres susceptibles de devenir adhésives que l'on utilise.
Si les fibres ont été rendues adhésives par la chaleur, elles peuvent être rendues non adhésives par un chauffage à une température supérieure ou par un refroidissement; si elles ont été ren dues adhésives par des agents chimiques, le retour à l'état non adhésif peut nécessiter l'évaporation, l'extraction, la neutralisation ou la coagulation de l'agent chimique, la fixation, la précipitation, la décomposition et la transformation à l'état non adhésif; si les fibres ont été partiellement ou complètement dissoutes par un solvant, le retour à l'état non adhésif peut impliquer l'extraction du solvant, par exemple par lavage, évaporation, décomposition etou coagulation.
L'élimina tion de l'agent de traitement dépend surtout du fait de savoir si sa présence dans le "produit textile terminé" est favorable ou préjudiciable.
Les opérations qui permettent de rendre adhésifs, de rendre compacts et de rendre non adhésifs les fils et qui viennent d'être dé crites, peuvent être exécutées indépendam ment ou en même temps que d'autres traite ments ordinaires de la fabrication et du finissage du textile. De tels traitements peu vent être combinés avec une opération d'en collage ou d'apprêt extérieur, dans le but de fournir un "produit textile terminé" dont la structure est à la fois apprêtée intérieure ment et extérieurement.
La composition d'ap prêt externe peut comprendre de l'amidon, de la caséine, un dérivé cellulosique, une ré sine, de la viscose, du latex de caoutchouc et des matières similaires avec ou sans corps de remplissage, pigments, teintures et adju vants textiles ou matières ayant un effet décoratif; l'apprêt externe peut être chimi quement semblable ou différent des fibres susceptibles de devenir adhésives, dont la so lution fournit l'encollage interne et peut être appliqué avant, pendant ou après le traite- inent des fibres susceptibles de devenir adhésives.
Les filés de chaîne peuvent être encollés, par exemple à l'amidon, avant ou après le traitement rendant les fibres adhé sives, mais de préférence avant puisque l'adhésif qui résulte du traitement sert à en crer la matière d'encollage au fil.
En outre, les "produits textiles terminés" obtenus en partant de produits du procédé de l'invention, peuvent être à tout moment gau frés, calandrés, moulés ou conformés de toute autre manière, en totalité ou en partie, dans le but de déformer la surface, tandis que les fibres adhésives sont encore poisseuses, et ensuite peuvent être traités pour amener ces fibres à une forme désirée ou suivant un état de surface déterminé pour produire des effets analogues à ceux de surface grainée, lustrée, lisse ou avec dessins, par des moyens appro priés. en utilisant la chaleur ou le froid et avec ou sans l'aide d'agents qui adoucissent, font gonfler, plastifient ou modifient de toute autre manière la matière traitée.
On peut obtenir de nouveaux effets de ces "produits textiles terminés" en colorant les textiles avant, pendant ou après le traite ment rendant les fibres adhésives, l'opéra tion qui permet d'en rendre les éléments en contact plus intime, et/ou le traitement ren dant les fibres non adhésives, par teinture, impression, par exemple avec des encres qui contiennent. des pigments ou des matières colorantes capables de résister à ces traite inents. Si on le désire, l'agent rendant les fibres adhésives ou l'agent rendant les fibres non adhésives peuvent être ajoutés à l'encre d'impression.
Une partie ou la totalité des fibres non adhésives peut être constituée par des fibres ou des filaments de métal ou ayant un aspect métallique.
Le mélange de types différents de fibres peut être mis sous forme de revêtement par retordage, tressage ou guipage autour d'une âme telle qu'un fil métallique ou un fil de caoutchouc élastique, et l'âme revêtue, qui constitue le produit de cette forme d'exécu tion du procédé de l'invention, peut être en suite soumise à un traitement des fibres sus ceptibles de devenir adhésives. Pour les câbles électriques, ce traitement est de pré férence suffisant pour former une enveloppe imperméable à l'eau et aux gaz, qui sert à la fois de recouvrement et d'isolant vis-à-vis de l'âme.
Les fibres susceptibles de devenir adhé sives etjou les agents servant à les rendre adhésives et non adhésives peuvent com prendre des adjuvants appropriés, par exem ple des agents de mouillage, pour déterminer la diffusion de l'agent ainsi que des matières assurant la coloration, l'imperméabilisation, l'ignifugation, le blanchiment, l'adoucisse ment, la plastification ou des opérations similaires.
Les agents servant à. rendre les fibres adhésives, lorsqu'ils sont liquides, peuvent contenir à l'état dissous ou dispersé une cer taine quantité de matière analogue ou iden tique en composition chimique aux fibres sus ceptibles de devenir adhésives contenues dans le produit du procédé selon l'invention. Lors que l'agent de traitement est appliqué sur ce produit textile, cette matière retarde la sor tie du produit adhésif obtenu sur place et facilite l'aplatissement du duvet extérieur, en amalgamant les fils ensemble et augmen tant ainsi la friction entre les fils.
Les propriétés du "produit textile ter miné" dépendent de divers facteurs tels que la nature et la proportion de fibres suscepti bles de devenir adhésives, l'importance de son traitement, de l'état adhésif des fibres pendant leur compression ainsi que de la na ture du traitement servant à ramener les fibres à l'état non adhésif. L'importance de ces di vers traitements peut être modifiée dans une proportion notable suivant les proportions relatives des types de fibres, les propriétés des fibres susceptibles de devenir adhésives et de l'effet que l'on veut obtenir dans le "produit textile terminé".
Les fibres sus ceptibles de devenir adhésives peuvent être rendues superficiellement adhésives ou bien elles peuvent être gonflées de part en part et rendues adhésives, sans perdre leur forme fibreuse, ou encore on peut les rendre facilement déformables et poisseuses et, en fin, on peut les désagréger, partiellement ou complètement, pour former sur place un adhésif qui réunit le restant des fibres. Si les fibres susceptibles de devenir adhésives sont rendues seulement légèrement poisseuses, la résistance de frottement entre les fibres peut être augmentée et la résistance se trouver améliorée.
Si les fibres suscep tibles de devenir adhésives sont rendues sen siblement adhésives, elles peuvent s'assem bler l'une à l'autre et adhérer aux autres fibres pour en fixer la position, afin de don ner un produit ayant une plus grande résis tance à la traction, avec un allongement et un retrait plus petits. Si les fibres suscepti bles de devenir adhésives sont partiellement ou complètement dissoutes, l'adhésif qui en résulte relie entre elles les fibres qui restent et fournit un "produit textile terminé" qui possède une résistance notable au froisse ment ainsi qu'une raideur et une résistance plus grandes.
Parmi les "produits textiles terminés" que l'on peut obtenir, il faut citer les cordes et les filets et fils simples ou retordus de toutes sortes qui peuvent être utilisés comme chaîne ou comme trame dans la confection de tissus ou en association avec d'autres fils ou filaments de même caractère ou de carac tère différent dans le tissage, le tricotage, la fabrication des filets, le laçage, la fabri- cation des dentelles et autres opérations exé cutées sur les textiles et, lorsqu'ils sont dou blés ou retordus avec d'autres fils, pour la préparation de fils et de cordes de toutes sortes.
De même, on peut réaliser des tissus ii partir de simples filaments de fibres mélan gées par un procédé convenable, par exem- ple par tissage, tricotage, formation de filets, laçage, tressage, travail au crochet et opéra tions similaires, ces tissus étant adaptés pour différents usages tels que tissus pour cols, pour chemises, pour vêtements, sous-vête ments, pour draps, pour nappes, pour reliures de livres, pour cuir artificiel, pour toiles d'avions et de ballons, et en vue de différents usages.
On peut obtenir également des fils à coudre, des fils pour la pêche, des ficelles et en particulier des cordes utilisables dans les cas où il est nécessaire d'avoir une forte résistance au frottement.
Voici quelques exemples de produits textiles obtenus au moyen de certaines formes d'exécution du procédé de l'invention, ainsi que des "produits textiles terminés" que l'on peut obtenir à partir de ces pro duits du procédé. en appliquant à ces pro duits des traitement qui ne font pas partie de l'invention. Dans ces exemples, les quantités sont indiquées en poids.
Exemple <I>1:</I> On mélange des fibres de laine avec 6% d'une schappe artificielle de résine. On file le mélange pour former un filé que l'on transforme en tissu qui constitue le produit de cette forme d'exécution du procédé.
On peut ensuite traiter ce tissu par un solvant de la résine, de manière que les fibres résineuses soient rendues adhésives. On fait alors passer le tissu entre des cylindres de pression et on fait évaporer le solvant. Le fil dans le tissu et par consé quent le tissu même apparaissent plus com pacts, possèdent un aspect moins duveté, un meilleur toucher et une plus grande résis tance qu'un fil de même dimension constitué entièrement par de la laine. Exemple <I>2:</I> On part de fibres de nitro-cellulose im prégnées avec un mélange d'alcool butylique, de toluène, d'acétate d'éthyle et de cire de paraffine.
On mélange 6 % de ces fibres avec 94 % d'un autre type de fibres, tel que des fibres de coton, de chanvre ou de jute, ces fibres mélangées étant transformées en fil à la température ambiante. ce fil constituant le produit de cette forme d'exécution du pro cédé.
On peut ensuite chauffer ce fil au-dessus du point de fusion de la cire, l'alcool buty- lique résiduaire et l'acétate d'éthyle rendent adhésives les fibres de nitrocellulose et ra mollissent la paraffine. Après évaporation du solvant, on refroidit le fil, pour obtenir le dépt de la cire sur les fibres afin de rendre le fil apte à repousser l'eau. Le fil est en suite convenable pour la confection de cor dage imperméables, de toiles de tente et d'ar ticles similaires.
<I>Exemple 3:</I> On mélange de 2 à<B>30%</B> de schappe arti ficielle obtenue à partir d'un éther de cellu lose soluble dans l'alcali avec 98 à<B>70%</B> de fibres de coton et on fil le mélange en un filé convenable qui constitue le produit de cette forme d'ezéeution du procédé.
Ce filé tel quel ou après incorporation dans une étoffe tricotée, tissé en réseau ou sous forme de tresse, ou ruban sous forme de lacets, de dentelles, de cordes, de courroies ou autres textiles, peut être traité par une solution de sonde caustique d'une concentra tion (8 % par exemple) et ii une température (0" par exemple) telles que les filaments d'éther de c(,llulose soient rendus adhésifs et également.
(le préférence. de manière à ce que les fibres < le coton soient ramollies (par hydratation et \ou par mercerisage) et ensuite comprimées pour relier les fibres d'une fa çon permanente en leurs points de contact. Ensuite on maintient le fil sous pression et'ou soue une certaïrie traction et on enlève la soude caustique par neutralisation etou par lavage.
Le "produit textile terminé" possède une plus grande résistance à. la trac- Lion, une plus grande résistance à l'usure, un plus faible retrait et un plus faible allonge ment ainsi qu'une raideur plus grande, à moins qu'il ne soit convenablement plastifié, tout en conservant sa nature textile et fibreuse.
<I>Exemple</I> On carde un mélange de 90 % de fibres de jute et de 10 % de fibres de caoutchouc non vulcanisé et on en forme un fil qui constitue le produit de cette forme d'exécution du pro cédé.
On peut ensuite traiter ce fil par un agent de gonflement du caoutchouc tel que du to luène, et/ou on chauffe les fils pour rendre poisseuses les fibres de caoutchouc et, pen dant qu'elles se trouvent dans cet état, on comprime le fil pour provoquer la liaison des fibres. Ensuite, on vulcanise le fil pour rendre le caoutchouc non poisseux et on finit ce fil de la manière voulue. Le ,,produit textile terminé" peut être utilisé seul ou en combinaison avec d'autres fils ou avec des fils similaires dans la préparation de cordes, de revêtements de câbles, de courroies et de tissus destinés à des produits devant avoir une grande résistance à l'usure.
<I>Exemple 5:</I> On mélange 6!% d'une fibre d'acétate de cellulose soluble dans l'acétone, avec 94% de fibre de soie naturelle, on les file ensemble, on les tisse ou on les tricote. Le tissu obtenu constitue le produit de cette forme d'exécu tion du procédé.
Dans le cas de tricots complètement con fectionnés, on soumet la pièce, et dans le cas de bonneterie tricotée on soumet l'article de bonneterie à l'action de la chaleur et/ou d'un solvant tel que l'acétone et on applique une certaine pression pour obliger l'acétate de cellulose à devenir adhésif. L'évaporation du solvant accroche les fils les uns aux autres et rend le tricot indémaillable. <I>Exemple 6:</I> On fabrique un tissu à poils dans lequel les fils de support ou de liaison se compo- sent d'un mélange de types de fibres dissem blables dont au moins l'un est composé de fibres susceptibles de devenir adhésives. Ce tissu constitue le produit de cette forme d'exécution du procédé.
Avant ou après avoir coupé les fils for mant les poils, le support peut être traité afin d'agir sur les fibres susceptibles de de venir adhésives. Lorsqu'on traite ensuite ces fibres pour les rendre non adhésives, l'adhé sif résultant de l'opération précédente sert à fixer les fils formant le poil au support et empêche le glissement et le déplacement de ces fils.
<I>Exemple 7:</I> Pour obtenir un fil à coudre de meilleure qualité, on carde et on file à l'état sec un mélange de 96 %. de fibres de coton d'une longueur convenant au filage et de 4 % de fibres d'éther de cellulose solubles dans l'alcali et ayant des longueurs environ égales à celle du coton, ces fibres ayant subi un retordage inférieur au retordage habituel. Le fil obtenu constitue le produit de cette forme d'exécution du procédé.
Ces fils peuvent ensuite être traités avec de l'alcali dilué à une température suffisam ment basse pour rendre adhérentes les fibres d'éther de cellulose. On soumet le fil à une faible torsion additionnelle ou bien on le fait passer à travers un orifice étroit, par exem ple en caoutchouc, de manière à le presser légèrement, ou bien on le fait passer entre des rouleaux en caoutchouc assez mou.
On peut le faire ensuite passer dans un bain de 6 % d'acide sulfurique, pour insolubi liser l'éther de cellulose qui fixe les fibres en position et augmente la friction entre elles. Deux ou un plus grand nombre de fils sont alors lavés, doublés et retordus à l'état humide, pour former un fil. Le "produit textile terminé", qui peut être blanchi, teint et fini autrement de manière connue, pré sente une résistance à la traction très élevée, moins d'allongement et de retrait et un plus bel aspect.
Dans une variante du procédé, les filés simples, formés de mélanges de fibres dissemblables dont au moins l'une est sus- ceptible de devenir adhésive, peuvent être filés, retordus ou doublés d'une manière connue. Le produit obtenu, qui constitue le produit de cette variante du procédé, peut être ensuite traité de façon à rendre les fibres adhésives, avec ou sans allongement ou retordage additionnel, ensuite traité comme décrit ci-dessus pour ramener lesdites fibres dans leur état non adhésif. Le traite ment tendant à rendre les fibres adhésives, après filage et doublage, tend à faire adhé rer les différentes couches et peut fournir un produit légèrement plus raide.
Si cette raideur ne convient pas, on peut ajouter à l'agent rendant les fibres adhésives et'ou aux agents les ramenant dans leur état non adhésif, à l'état liquide, ou par l'emploi d'une composition fluide séparée, un plasti fiant approprié pour le fil, tel que, par exemple, de l'huile pour rouge Turc, des sa vons, de l'huile d'olive, de la. vaseline, des émulsions et matières analogues, par lesquels la flexibilité du fil achevé peut être réglée. Comme autre alternative, on peut appliquer l'alcali à la température ambiante et la tem pérature du fil est alors réduite suffisam ment pour activer l'éther de cellulose, par exemple par passage sur un tambour réfri géré.
Exemple <I>8:</I> On forme un fil à. partir d'un mélange de fibres dissemblables, dont, au moins l'une est susceptible de devenir adhésives, le mélange étant ensuite cardé, étiré et filé en fil simple, qui constitue le produit de cette forme d'exé cution du procédé.
Les fibres susceptibles de devenir adhé sives peuvent être traitées de façon à les rendre adhésives, après la formation de ce fil sous tension ou torsion appropriées, retor dage etfou pression et le fil est ensuite traité de façon à. ramener lesdites fibres dans leur état non adhésif. Un certain nombre de fils uniques traités sont retordus ensemble à l'état sec ou mouillé pour obtenir une corde à plusieurs couches et trois ou un plus grand nombre de ces cordes sont retordues pour obtenir un câble qui est terminé et utilisé comme corde ou tissu pour pneumatique.
On obtient ainsi une corde plus compacte qui a une plus grande résistance à l'usure, un allongement plus réduit, une moindre géné ration de chaleur interne et une résistance à la traction supérieure et donne une durée plus considérable au pneumatique dans lequel elle est incorporée.
<I>Exemple 9:</I> On mélange 94% de schappe artificielle obtenue à partir de viscose ou d'un dérivé cellulosique, avec 6 % de schappe artificielle à base d'une résine thermoplastique, comme, par exemple, la résine de vinyle, polymé risée; le mélange est transformé en un fil et le fil en un tissu de manière connue, ce tissu constituant le produit de cette forme d'exécution du procédé de l'invention.
On peut ensuite faire passer le tissu dans un bain d'eau chauffé à 95 C, pour que les fibres de résines deviennent adhérentes et le tissu passe entre des rouleaux de pression et est ensuite séché et fini autrement d'une manière connue. Le "produit textile terminé" et caractérisé par un meilleur toucher, une plus grande résistance au froissement, un pouvoir hygroscopique plus réduit et un moindre allongement et retrait.
A partir de produits du procédé selon l'invention, on peut donc obtenir des "pro- duits textiles terminés" se composant de filés simples, dans lesquels il y a accroissement de friction entre les fibres, ce qui augmente la résistance à la traction et réduit l'allonge ment et le retrait. De plus, il est possible d'employer, dans la fabrication de ces "pro- duits textiles terminés", des fibres plus courtes que celles utilisées à ce jour ou de se servir de fibres moins chères et lou plus faibles, tout en obtenant un produit de même résistance que celui obtenu avec des fibres plus longues et/ou plus fortes.
Le traitement tendant à rendre adhésives certaines fibres étant effectué après la fabri cation de l'étoffe, du tricot, de la dentelle, etc. constituant le produit du procédé selon l'invention, les fils composants peuvent être suffisamment liés aux points de contact, pour empêcher le glissement des fils l'un sur l'autre, ce qui assure une résistance au dé maillage et au lâchage des fils.
Le procédé selon l'invention, suivi du traitement servant à rendre adhésives cer taines fibres, peut être employé pour stabi liser la torsion ou le retordage des fils et autres structures retordues analogues, pour empêcher le détordage des fils simples et pour obtenir un fil solide avec. un moindre degré de torsion ou de retordage. De plus, on peut utiliser l'adhésion des fibres textiles pour empêcher que les bouts libres d'un fil ne se démèlent.
En outre, si le produit obtenu par le pro cédé selon l'invention est, ensuite, apprêté extérieurement avec une composition de na ture chimique analogue à celle de l'encollage intérieur, produite par la solution des fibres susceptibles de devenir adhésives, l'encollage intérieur forme un ancrage pour l'apprêt extérieur lorsque celui-ci est appliqué pen dant que l'adhésif est poisseux ou, s'il rend les fibres adhésives, on obtient ainsi des ré sultats remarquables quant à l'accroissement de résistance au lavage et à l'usure.