Procédé pour la fabrication du nitrate de chaux anhydre ou faiblement hydraté et installation pour sa mise en #uvre. Le problème de la. préparation d'un ni trate de -chaux ayant une teneur en azote élevée et pouvant être employé comme engrais n'a pas été résolu, jusqu'à présent, d'une fa non industriellement économique, à cause des difficultés que présente la production -du sel solide à partir de sa solution, telle qu'elle est obtenue à la suite de l'attaque du calcaire par l'acide nitrique.
En effet, en introduisant cette solution (comme on le fait -d'ordinaire) dans les -con- centrateurs tubulaires normaux, on ne réussit pas, à cause des dépôts de nitrate de chaux anhydre qui se forment, à porter la concen tration au-dessus -de<B>80%.</B> Ce concentré est difficile à cristalliser, :à cause des phénomènes de surfusion connus, d'autant plus accentués en présence d'impuretés provenant du cal caire.
Il conduit à un sel hydraté à titre l'azote bas (normalement 13-14%), -tandis que le sel anhydre a 17/"'Q'. Aucun des arti- fices qui ont été proposés jusqu'à présent n'a permis de surmonter ces difficultés. Actuelle ment, le seul procédé industriel qui mène à un produit fini au 15,5 % d'azote, réalise la cristallisation du concentré en présence de ni trate d'ammonium. Ce procédé présente, avant tout, l'inconvénient de l'introduction d'azote ammoniacal. En outre, il n'élimine pas la nécessité d'un calcaire très pur.
Le problème cité au premier -alinéa est ,complètement résolu par notre procédé, par lequel on peut obtenir., d'une façon très ;avan--- tageuse, un nitrate de chaux d'un titre supé rieur à 15 % d'azote nitrique, rapidement ,dur-. cissable sous forme granulaire et stable à l'air, ceci :sans qu'une pureté spéciale -du -cal caire soit nécessaire.
Selon ce procédé, qui est applicable aussi à des solutions d'une autre provenance, .la. déshydratation de la solution de nitrate de chaux est obtenue par contact direct avec =un - gaz à température élevée, en tirant parti -de la chaleur .sensible du gaz.
Ce procédé peut être mis en oeuvre avantageusement comme suit: On introduit la solution dans une cuve recouverte d'une enveloppe et dans laquelle des corps tournent autour d'un axe horizontal, de sorte qu'à chaque instant,. chacun de ces corps soit partiellement plongé dans le bain et partiellement hors du bain;
les parties hors du bain sont .couvertes de couches minces de solution entraînée, qui sont exposées. à l'ac tion de gaz chauds -circulant à l'intérieur -de l'enveloppe. De cette façon, la surface de so lution exposée aux gaz se renouvelle pério diquement, et l'on réussit à éviter que la formation de la -croûte de sel anhydre em pêche l'élimination ultérieure @de l'eau. On a même remarqué que les croûtes, au fur et à mesure qu'elles se forment, glissent sur les couches de dessous encore fluides et mettent complètement à nu de nouvelles surfaces d'é vaporation.
D'autre part, on peut tirer parti de la chaleur sensible de gaz qui se trouvent même aux environs de 1000 , sans provoquer la décomposition du nitrate, le produit n'ayant pas le temps suffisant pour atteindre la tem- pérature correspondante.
Un tel dispositif est représenté à titre d'exemple -dans le dessin annexé, en 3 et 3', en élévation, respectivement en section ho rizontale. Ce dispositif comporte une cuve 4, recouverte d'une enveloppe 5, et un tambour 6, tournant autour d'un axe horizontal et pourvu de disques 7, perpendiculaires à cet axe. La solution est introduite dans la cuve, tandis :que les gaz passent dans l'espace li bre de l'enveloppe, entre les disques, venant ainsi en contact avec les couches minces de solution, que les disques entraînent dans leur rotation.
La solution se concentre -de plus en plus, au fur et à mesure que le disque tourne dans la direction indiquée par la flèche, en donnant lieu au sel anhydre ou à un sel faiblement hydraté, qui est détaché par des racloirs 8 et -qui tombe sur la vis -de trans port 9 qui l'entraîne hors -de l'appareil.
Dans le :but -de tirer le plus grand parti possible -de la chaleur sensible des gaz et de traiter la solution de la façon .la plus avan tageuse par rapport aux caractéristiques spé ciales et variables qu'elle acquiert au fur et à mesure qu'elle se concentre, il est souvent préférable de ne pas effectuer la concentra- Lion en une seule phase, mais bien en plu sieurs, en réunissant en série des dispositifs qui sont tous du type décrit, ou bien aussi en les faisant précéder de dispositifs d'un autre type :dont l'usage n'apporte pas d'inconvé nients dans le traitement de .la solution moins concentrée.
Une telle mise en aeuvre du procédé selon l'invention pourrait, par exemple, être effec tuée à l'aide de l'installation représentée dans le dessin annexé et qui comporte principale ment un scrubber (1) et deux concentrateurs (2 et 3).
La solution de nitrate de chaux -est in troduite, au moyen de la pompe 10 et du tuyau 11, dans la partie supérieure du scrubber 1, rempli d'anneaux de porcelaine. Dans ce scrubber, la solution est exposée, en contre-courant, aux gaz chauds introduits au moyen -du tuyau 12; ainsi, elle est ré chauffée et partiellement concentrée, aux dépens -des gaz.
Elle est introduite, ensuite, au moyen de la pompe 10, en manceuvrant d'une façon opportune les valves 13 et 14, dans la cuve -de l'appareil 2, du type de l'appareil '3 déjà décrit, où elle est ultérieu rement concentrée, mais jusqu'à la limite où elle reste encore fluide. Ce concentrateur n'a pas de dispositifs. de raclage et :d'évacuation du sel :sec. Il est pourvu par contre d'un tuyau qui porte le concentré de sa cuve à celle de l'appareil 3. La déshydratation complétée, on décharge de sel anhydre ou faiblement hy draté, qui est ensuite facilement désintégré.
Les gaz chauds traversent les différents ap pareils, de façon à réaliser le contre-courant. Ils entrent, par le tuyau 15, dans l'appareil 3, en sortent mêlés à la vapeur d'eau élimi née, et passent, par le tuyau 16, à 2. Ensuite, toujours plus froids et plus riches en vapeur d'eau, ils passent par le tuyau 12, dans le scrubber 1, et enfin, par le tuyau 17 à la cheminée 18; les "by-pass" 19 et 20 servent à varier la distribution des gaz, de façon à pouvoir, cas échéant, exclure de leur cycle l'appareil 3 et à pouvoir introduire une cer taine quantité de gaz frais dans les appa reils 1 et 2.
Exemple: En traitant du calcaire avec de l'acide nitrique à 316 Bé, ou obtient une solution à 50% de nitrate de chaux, que l'on déshydrate dans une installation telle que représentée au dessin, en employant, pour le chauffage, ,des gaz de cokerie, que l'on a dis ponibles là une température de 900 .
A la sor tie du scrubber, la solution a une concentra tion de 65 %, à la sortie -du premier concentra- teur, elle a une concentration de<B>80%;</B> à. la sortie du deuxième concentrateur, les gaz ont une température de 400 , à la sortie du pre mier, de 200 , à la cheminée, de 80 ; le pro- (luit évacué par le deuxième concentrateur donne lieu, après désintégration, à un en- rais contenant 15,5% d'azote nitrique, 6 d'humidité, 1,5 % d'oxyde de chaux et d'au tres impuretés.