Dispositif de refroidissement des pistons d'un moteur à combustion interne par circulation d'iin liquide. L'objet de l'invention est un dispositif de refroidissement, par circulation d'un liquide traversant des tubes télescopiques, des pistons d'un moteur à combustion interne dans lequel les pistons se meuvent deux à deux, à chaque instant, en sens inverses, caractérisé, d'une part, par une tubulure qui met en communi cation directe les tubes télescopiques d'amenée dit liquide à deux pistons se mouvant en sens inverse et qui est reliée à un collecteur d'amenée du liquide, et, d'autre part,
en ce que les tubes télescopiques de sortie des mêmes pistons sont mis séparément en communication avec des tuyaux d'évacuation à la naissance desquels sont prévus des ré cepteurs propres à éviter les à-coups.
On connaît des dispositifs de refroidisse ment qui permettent de faire entrer le liquide dans la chambre de réfrigération d'un piston par un tube télescopique et de le faire sortir par un autre tube télescopique; le premier de ces tubes est en général en communication avec un collecteur d'alimentation sous pression qui distribue le liquide aux pistons de divers cylindres d'un moteur; le second est en communication avec un tuyau d'évacuation qui déverse généralement le liquide dans un entonnoir placé en un point de la salle de la machine oû le personnel peut aisément surveiller la régularité du débit du liquide et mesurer sa température.
Dans le cas de moteurs d'une certaine importance, le collec teur de liquide sous pression et les tuyaux d'évacuation des divers pistons ont naturelle ment un développement assez considérable.
On sait que, dans les tuyauteries de ces dispositifs, il -se produit fréquemment des sur- pressions importantes qui ont les inconvénients suivants : élévation de la pression qu'il est nécessaire d'entretenir dans le collecteur d'alimentation, fuites aux joints télescopiques, et parfois coups de bélier qui peuvent pro voquer la destruction des tuyauteries.
Ces inconvénients s'expliquent par le fait que la contenance des tubes télescopiques varie à chaque instant par suite du mouve ment relatif des deux parties qui les consti tuent. Il en résulte que, dans les tuyauteries, se superposent deux mouvements du liquide:
1 le mouvement principal, qui est un écoule ment allant du collecteur d'alimentation aux tuyaux d'évacuation; 2 un mouvement para site, qui est un mouvement de flux et reflux causé par les variations alternatives de con tenance des tubes télescopiques; ce mouve ment de flux et reflux ne se produit pas libre ment parce qu'il doit vaincre l'inertie du li quide contenu dans le collecteur d'alimentation et dans les tuyaux d'évacuation; il en résulte la production de surpressions et de dépressions alternatives qui peuvent être parfois fort im portantes et qui provoquent les inconvénients signalés précédemment.
L'invention, quia pour but de supprimer ces inconvénients, peut s'appliquer à tous les moteurs où, pour ce qui est du refroidissement, chaque piston peut être associé à un autre ayant à chaque instant un mouvement en sens opposé. En d'autres termes elle peut s'appliquer soit aux moteurs ayant un nombre pair de cylindres à un seul piston, les mani velles des divers cylindres étant deux à deux calées 180 l'une de l'autre, soit aux moteurs à deux pistons par cylindre (ou moteurs à pistons opposés) .quel que soit le nombre de leurs cylindres.
La tubulure reliant directement les tubes télescopiques d'amenée de deux pistons se mouvant en sens inverse peut être un tuyau relativement gros et court, qui est lui-même en communication avec le collecteur d'ali mentation; ce tuyau de liaison des deux tubes télescopiques peut être court parce que lesdits pistons sont peu éloignés l'un de l'autre; dans le cas des cylindres à un seul piston, les cylindres dont les manivelles sont calées à 180 sont généralement placés côte-côte, et, dans le cas des moteurs à pistons opposés, les pistons sont placés dans le même cylindre.
Le mouvement du flux et du reflux provoqué par les deux tubes télescopiques d'entrée ne se propage plus que dans le tuyau les re liant puisque l'augmentation de contenance de l'un est égale à la diminution de con tenance de l'autre; l'inertie à vaincre en est diminuée, de sorte qu'il ne se produit que de faibles surpressions et dépressions.
Les tubes télescopiques de sortie ne peuvent pas être réunis, parce qu'il y a intérêt à ne pas mélanger les liquides sortant de chaque piston, afin de pouvoir contrôler séparément, pour chacun d'eux, la régularité du débit et l'élévation de température.
Les récepteurs dont sont pourvus les tuyaux d'évacuation à leur naissance peuvent être constitués par un cylindre unique dans lequel se déplace librement un piston léger; l'augmentation de contenance d'un tube téles copique étant égale à la diminution de con tenance de l'autre, provoque le déplacement du piston; le mouvement de flux et de reflux n'a plus à vaincre qu'une inertie réduite et les surpressions et dépressions du fluide sont réduites.
Ces récepteurs peuvent aussi être cons titués par des cloches à air. L'application de telles cloches pour la régularisation de courants liquides est connue; elle est fré quemment inefficace parce que le flux liquide entraine l'air des cloches. Les cloches peuvent être maintenues remplies d'air par une petite canalisation d'air sous pression et des pré cautions peuvent être prises pour empêcher l'introduction de cet air dans les pistons du moteur où il ferait obstacle à la réfrigération.
Dans ce but, la cloche à air dont la partie supérieure communique avec un collecteur d'air sous pression, est intercalée dans la conduite d'évacuation de façon que la partie de celle-ci qui est en amont d'elle y débouche dans sa partie inférieure et que la partie qui est en aval en parte d'un niveau intermédiaire; dans le cas où le liquide reflue vers le piston, son niveau dans la cloche vient au-dessous de l'orifice du tuyau d'évacuation et l'air en excédant trouve un chemin facile pour s'écouler.
Le dessin annexé montre, à titre d'exemple, deux formes d'exécution de l'objet de l'in vention adaptées à deux des cylindres d'iin moteur constitué par un nombre- pair de cylindres à piston unique dont les manivelles sont calées deux à deux à 180 l'une de l'autre. L'application à un moteur à pistons opposés se ferait exactement de la même manière.
La fig. 1 représente un dispositif dans lequel les récepteurs sont constitués par un cylindre avec piston, tandis que la fig. 2 re présente un dispositif dans lequel les récep teurs sont constitués par des cloches à air.
Les pistons<I>P et</I> P1 se déplacent respecti vement dans des cylindres<I>C et<B>CI;</B></I> les mouve ments de ces pistons sont à chaque instant opposés l'un à l'autre, les manivelles corres pondantes étant calées à 180 l'une de l'autre.
L'eau de refroidissement est amenée par un collecteur d'alimentation. 1 aux différents pistons du moteur en passant dans des tuyaux 2 et 21 qui font communiquer les parties fixes 3 et 31 des tubes télescopiques d'entrée de l'eau aux pistons<I>P et</I> Pt; dans ces parties fixes coulissent les parties mobiles 4 et 4' des tubes télescopiques. Les tubes télescopiques de sortie de l'eau des pistons P et PZ com prennent, de même, des parties mobiles 5 et 51 et des parties fixes 6 et 6'.
Dans le dispositif représenté à la fig. 1, ces tubes de sortie sont reliés respectivement par des tuyaux 7 et 71 à la fois aux tuyaux d'évacuation 10 et 10' et aux extrémités d'un cylindre divisé en deux chambres 8 et 81 séparées par un piston mobile 9 qui se dé place sous l'influence du flux ou du reflux agissant dans les tuyaux 7 et 71.
L'examen de la fig. 1 montre bien que le mouvement de flux et rcflux provoqué par des tubes télescopiques ne s'exerce ni dans le collecteur d'alimentation, ni dans les- tuyaux d'évacuation du liquide; ce mouvement s'exerce en effet seulement dans les tubes télescopiques, dans les tuyaux de communication 2 et 2', dans les tuyaux 7 et 7' et dans les récep teurs constitués par le cylindre 8 et le piston 9 ; par suite, les surpressions et les dépressions sont faibles. Le rôle du piston 9 est d'em pêcher le mélange des liquides de refroidisse ment pour les deux pistons, ce qui permet de contrôler la circulation d'eau pour chaque piston.
Dans le dispositif représenté à la fig. 2, les tubes de sortie sont en communication directe avec la partie inférieure de cloches 11 et 111; celles-ci communiquent par leur partie supérieure avec un collecteur d'air sous pression 12; les tuyaux d'évacuation 10 et 101 dé bouchent dans les cloches à un niveau inter médiaire.
Dans le cas de la fig. 2, la compensation des variations de volume provoquées par le mouvement des tubes télescopiques de sortie est assurée par la compressibilité de l'air qui se trouve toujours dans les cloches.
Il n'est pas indispensable d'avoir un appareil spécial pour comprimer l'air des cloches; on peut utiliser les appareils que comportent normalement les moteurs, c'est-à- dire, les compresseurs d'insufflation et les pompes de balayage.