Textile artificiel et procédé pour sa fabrication. La présente invention comprend un textile artificiel creux et un procédé pour sa fabri cation.
On a obtenu des textiles artificiels creux par différents moyens: soit par la filature d'une solution capable de donner des textiles artificiels, par exemple de la viscose à un degré de maturité convenable, formant émulsion avec .de l'air ou autre fluide appro prié, soit par la filature d'une viscose dans laquelle on a incorporé un corps capable de dégager des bulles gazeuses dans la fibre après sa sortie de la filière par une action chimique; soit par la filature de viscose dans laquelle on a dissous de l'air ou tout autre gaz qui a été maintenu dissous jusqu'après ou aussitôt avant la sortie de la filière.
Dans ces conditions, on obtient des fils ou lames dans lesquels se trouvent emprisonnées, après la fabrication, des bulles de gaz; ces bulles sont soit séparées, soit reliées les unes aux autres et, dans ce dernier cas, les fils sont tranformés en véritables tubes remplis du gaz employé ou développé par réaction.
Le textile suivant l'invention est creux, mais son intérieur est sensiblement vidé des gaz qu'il contient et, par ce fait, ses parois viennent au moins partiellement en contact l'une avec l'autre.
Ce nouveau textile peut être continu, dis continu ou en bourres; il possède la plupart des propriétés du textile artificiel creux. avec gaz occlus, mais en outre des qualités de sou plesse et d'élasticité tout à fait intéressantes.
Pour le fabriquer, on peut procèder comme suit: On file une matière capable de donner un textile artificiel, de manière à produire un textile creux, les gaz contenus dans ce tex tile étant ensuite éliminés sensiblement com plètement.
On ,peut employer, par exemple, une émul sion de viscose ou toute autre matière filable et d'un gaz neutre tel que l'air, soit une viscose ou toute autre matière capable de dégager pendant ou avant les opérations de coagula tion un gaz produisant une fibre creuse. Après l'obtention de la fibre creuse avec gaz inté rieur, le produit est soumis à l'action d'un fluide susceptible de dissoudre ou d'absor ber le gaz contenu dans la fibre. Les parois constituant le fil creux s'affaissent alors l'une sur l'autre tout au moins après séchage, le produit perd sa rigidité et acquiert des pro priétés de souplesse et de possibilité d'allon gement remarquables.
Si le gaz occlus est de l'air, par exemple, il suffit d'employer de l'eau privée d'air, par exemple par ébulli tion, pour obtenir ce résultat ou bien de trai ter le textile par de l'eau sous pression. Dans l'emploi de l'acide carbonique pour obtenir la, fibre creuse, l'eau ordinaire ou les bains employés dans le traitement du fil après sa sortie de la filière, le dissolvent en général aisément. Il est bien entendu que l'élimina tion du gaz peut être complet ou partiel.
Sur le dessin annexé, on a représenté, à titre d'exemples, différentes coupes de tex tiles qui permettront de comprendre l'in vention.
La fig. 1 est une coupe d'une fibre tex tile artificielle pleine, c'est-à-dire d'une fibre ordinaire, vue au microscope. La forme pour rait être autre que celle représentée, car pour chaque produit les formes sont très varia bles; La fig. 2 est une coupe d'une fibre textile artificielle creuse; La fig. 3 est une coupe d'une fibre tex tile artificielle creuse .dont le gaz intérieur a été partiellement éliminé; La fig. 4 est une coupe d'une fibre tex tile artificielle creuse alors que le départ du gaz est pratiquement complet;
Les fig. 5 et 6 sont des vues théoriques montrant les coupes d'une fibre textile ar tificielle pleine et d'une fibre textile artifi cielle creuse obtenue par le procédé suivant l'invention en vue de permettre leur compa raison au point de vue des dimensions.
Grâce aux fig. l., 2, 3 et 4, on se rend parfaitement compte des différences qui exis tent en coupe transversale entre une fibre pleine a, une fibre creuse b avec gaz logé à l'intérieur et une fibre creuse c dont le gaz a été enlevé, par dissolution par exemple.
On a insisté plus haut sur les avantages que présente le fil c, grâce à la suppression de la rigidité et à l'augmentation de l'élasti cité et de la souplesse; la solidité du produit est également meilleure dans bien des cir constances que celle du fil rempli de gaz; ce dernier supporte mal en particulier l'action de températures un peu élevées soit qu'il s'agisse de séchage à l'air chaud, soit qu'il s'agisse de traiter la fibre par des bains chauds, opérations qui causent souvent l'écla tement de bulles, ce qui affaiblit la fibre. Le produit obtenu par le nouveau procédé n'a pas cet inconvénient.
Mais il est intéressant d'insister sur l'économie qui, au point de vue du tissage, résulte de l'emploi d'un fil creux établi suivant l'invention. Comme on le voit en examinant les fig. 5 et 6, à poids égal la surface occupée par la matière dans le cas de la fibre creuse, sans gaz, est beaucoup plus grande que celle occupée par la même matière lorsqu'elle est filée en fibres pleines. Le rapport est environ de G/2 et il est évident que cette propriété se conserve en grande partie pour les assemblages des fibres qui constituent les fils.
Il est bien entendu que l'élimination du ou des gaz contenus dans le fil creux peut être réalisée par un autre moyen que la dis solution dont il a été question; c'est ainsi qu'on pourrait, par exemple, employer une pression pour obtenir le même résultat.