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On sait que l'on peut récupérer des métaux de leurs amal- games en chauffant ces derniers jusqu'à, ce que le mercure ait été complètement éliminé par distillation. Sauf dans le cas des métaux précieux, il est toutefois indispensable de faire usage d'un gaz de protection, vu qae les métaux ainsi libérés se présentent sous forme de matière spongieuse qui s'oxyde très facilement.
Au lieu d'avoir recours à un gaz de protection, on peut aussi effectuer la distilla- tion du mercure sous un vide poussé, ce qui présente toutefois un au- tre désavantage, surtout lorsqu'on travaille à températures relative- ment basses, en ce sens que le résidu métallique exhibe des proprié- tés pyrophoriques, c'est-à-dire que.dès que le métal déjà refroidi est remis en contact avec l'air, il se produit une oxydation sponta- née accompagnée d'un phénomène d'incandescence.
Pour l'obtention de métaux par la voie de la métallurgie des amalgames, on connaît des procédés qui sont basés en général sur l'em- ploi de cycles de transformation du mercure. Dans ce cas, il faut toutefois qu'en un endroit au moins du cycle l'amalgame constitué par voie d'électrolyse directe ou indirecte soit débarrassé du mercure en excès qui doit être éliminé par distillation. Le mercure qui a été récupéré par ce procédé est alors ramené dans le circuit et notamment à la cellule dans laquelle se fait l'électrolyse. Du point de vue de l'utilisation pratique et de l'économie de l'ensemble du procédé, il importe que toutes les étapes de ce dernier puissent être parcourues de façon continue, sans aucune interruption, et cela pour permettre de travailler avec la plus petite quantité possible de mercure.
Cette condition n'a pu toutefois être remplie de manière satisfaisante jusqu'à présent, parce qu'aucun procédé continu n'avait encore été trouvé pour retirer le mercure par distillation d'amalgames solides ou pâteux, pas plus qu'aucun appareillage qui se prêta à une telle opération.
La présente invention offre une solution de ce problème et constitue de ce fait un progrès considérable de la technique de l'obtention des métaux par la métallurgie des amalgames.
Le procédé résultant de l'invention est basé sur le fait que l'amalgame à décomposer est amené, éventuellement dans une atmosphère de gaz protecteur,à traverser une zone de chauffage et à être ainsi porté à la température de distillation pendant qu'il traverse cette zone. Le mercure est transformé en vapeur tandis que le métal non-précieux reste dans l'appareil sous forme poreuse et spongieuse.
Pour le transport de l'amalgame à travers l'appareil, il y a avantage à faire usage d'un dispositif de transport de type connu, et préférablement d'une rigole de transport qui devra être chauffée, du moins partiellement. Il faut faire en sorte que la vitesse de déplacement de l'amalgame ou de la matière qui , pendant l'échauffement, voit diminuer constamment sa teneur en mercure, soit maintenue la plus constante possible afin d'éviter des accumulations de matière et d'assurer un échauffement uniforme de la matière au cours du transport. Ceci donne lieu à certaines difficultés du fait que la matière que l'on transporte change de consistance et de poids spécifique au cours du procédé de distillation, ce qui doit nécessairement avoir des répercussions sur les conditions du transport.
Conformément à l'invention, le mouvement propre ou la vibration propre de la rigole de transport sont adaptés à ces circonstances par ce fait que le dispositif de transport est subidivisé et que ses différentes sections se meuvent à des régimes différents. Le produit qui possède la plus haute teneur en mercure et
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qui donc est le plus lourd et relativement le moins dur, a le plus de difficulté à suivre les impulsions de déplacement du dispositif de transport,tandis que la partie du produit dont la teneur en mercure est moindre et qui de ce fait est poreuse, spongieuse et plus légère, se laisse transporter le plus facilement.
Pour maintenir une vitesse de transport uniforme, on fait donc en sorte que la section de la rigole de transport qui est la plus rapprochée de l'entrée est mue plus fort que les sections suivantes, de sorte qu'elle exerce de plus fortes impulsions de déplacement sur le produit à transporter. Simultanément, le mouvement qui accuse forcément une certaine turbulence du côté de l'entrée, fait en sorte que le produit à transporter est secoué et mélangé dans cette section et que l'évaporation du mercure contenu dans les couches inférieures en est facilitée.
Les diverses sections du dispositif de transport sont, comme cela est généralement connu du reste, attachées ou suspendues au moyen de ressorts à lame ou de dispositifs semblables de façon à pouvoir osciller dans la direction dans laquelle s'effectue le transport.
Pour effectuer la commande des impulsions de mouvement conformément à l'invention, l'élongation du mouvement vibratoire (l'amplitude) de la section de la rigole qui est située le plus près de l'orifice d'admission de l'amalgame est réglée de façon à être plus grande que dans les sections suivantes, ce qui se fait en pratique de manière très simple, en ne faisant que déplacer les ressorts. De cette façon, on arrive à effectuer le transport des produits suivant un mouvement uniforme.
Pour le chauffage de la rigole de transport et de son contenu, on fera de préférence usage d'éléments chauffants qui transmettent la chaleur sous forme radiante aux produits contenus dans la rigole. Ce transfert de chaleur peut toutefois se faire d'une autre manière, par exemple au moyen d'un dispositif de chauffage par induction.
Pour pouvoir effectuer la récupération du mercure qui dans le procédé conforme à l'invention se dégage sous forme de vapeur, l'appareil de transport avec son dispositif de chauffage sont enfermés dans une enceinte parfaitement étanche aux gaz et munie d'entrées et de sorties également parfaitement étanches aux gaz. Les parois de cette enceinte sont refroidies, de sorte que la vapeur de mercure se condense à leur surface et que le mercure revenu à l'état liquide vient se déposer sur le fond qui est également refroidi. Pour pouvoir récupérer la chaleur de vaporisation du mercure, les parois de l'enceinte peuvent être constituées sous forme d'échangeurs de chaleur. le fond de l'enceinte est incliné, et ce de préférence en direction du côté entrée de l'amalgame, et est muni en cet endroit d'un orifice d'écoulement pour le mercure.
Dans un deuxième mode d'exécution, les transporteurs à se cousses, peuvent être remplacés par des bandes transporteuses qui sont conduites dans un four ayant la forme d'un tunnel et peuvent être actionnées par un moteur. Pendant la traversée dudit tunnel, le mercure est séparé de l'amalgame par distillation, ce qui fait qu'il ne reste plus sur la bande de transport que le métal pur qu'on voulait obtenir.
La récupération du mercure se fait de manière semblable à celle qui a été décrite par rapport au premier mode d'exécution.
Dans un mode d'exécution préféré du principe de l'invention, le processus s'accomplit dans une atmosphère constituée par un gaz pro- tecteur qu'il y a avantage à faire circuler dans l'appareil en sens contraire de celui qui est suivi par l'amalgame. L'emploi d'un gaz de
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protection estparticulièrement avantageux lorsque l'amalgame en ques- tion n'est pas absolument exempt d'humidité. Le courant de gaz pro- tecteur qui circule en sens inverse de celui qui est suivi par le pro- duit, évite que la vapeur d'eau puisse venir en contact avec le métal de consistance spongieuse et empêche ainsi que ce dernier'puisse s'o- xyder.
Le dessin annexé montré deux exemples d'exécution d'un dis- positif approprié à l'application du procédé conforme à l'invention.
La figure 1 représente une coupe longitudinale du premier mode d'exécu- tion, tandis que la figure 2 est une coupe semblable du second.
Dans le premier exemple d'exécution, représenté par la figu.- re 1, les principaux éléments de l'installation se composent d'une en- ceinte fermée 1 et d'une rigole de transport disposée à l'intérieur de celle-ci à distance à peu près égale du fond et des parois. Cette ri- gole comprend deux sections 3 et 4 qui se recouvrent partiellement là où elles se rencontrent. Les éléments chauffants 5, 6 et 6a qui communiquent de la chaleur radiante au produit à transporter, sont dispo- sés au-dessus et en-dessous des rigoles de transport. La section de rigole 3 est reliée de façon élastique au fond de l'enceinte par des ressorts à lame.1, 7', 7" de telle manière que la rigole peut osciller en direction de sa longueur.
Le ressort .1 est actionné par un dispositif bien connu composé d'un électro-aimant ,8 alimenté en courant alternatif, dont l'armature 9 attire le ressot et le met en vibration au rythme de la fréquence d'alimentation. La section de rigole 4,sus- pendue élastiquement par les ressorts 10, 10', 10" , est pareillement mise en vibration par l'électro-aimant 8a. Comme le montre la figu- re, les ressorts 7, 7', 7 " ont une plus forte inclinaison sur la verticale que les ressorts 10, joie 10" ,de sorte que la section 3 de la rigole vibre avec une amplitude plus grande que la section et transmet donc de plus fortes impulsions de mouvement au produit contenu dans la rigole.
A l'extrémité gauche du tunnel, il y a une entrée 11 pour l'amalgame au moyen de laquelle ce dernier est introduit de façon continue au moyen de la vis sans fin 12, A l'extrémité droite du tunnel, est disposé un écoulement 13 muni d'une roue à vis sans fin 14 au moyen de laquelle le métal qui a été extrait de l'amalgame est transporté au dehors, L'entrée 13 tout aussi bien que la sortie 14 sont munies de dispositifs qui assurent une étanchéité aux gaz parfaite entre l'intérieur de l'enceinte et l'air ambiant. Cette enceinte comporte en outre les raccords 15 et 16 qui servent respectivement à l'entrée et à la sortie du gaz de protection circulant dans l'enceinte en sens opposé à celui dans lequel s'effectue le transport des produits dans la rigole.
Le fond du tunnel est incliné vers le bout où se trouve le dispositif d'entrée de l'amalgame, et comporte en cet endroit un siphon d'écoulement 19 étanche aux gaz. Le tout est entouré d'une chemise de refroidissement ¯2 muni de raccords 17 et 18 pour l'amenée et l'évacuation du liquide de refroidissement.
Le processus de la méthode conforme à l'invention se déroule de la manière suivante: la vis sans fin 12 amène l'amalgame de façon continue à l'intérieur de l'appareil où il tombe sur la première section de la rigole vibrante; par suite des impulsions de mouvement qui lui sont transmises par les vibrations de cette rigole, l'amalgame pénètre dans la zone de chauffage où le mercure s'évapore graduellement.
Le réglage de la température se fera de préférence de telle sorte que
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la majeure partie du mercure se soit vaporisée lorsque l'amalgame atteint le bout de la première rigole, les derniers restes de mercure étant alors chassés pendant que l'amalgame se déplace dans la seconde section de la rigole; le mercure se condense aux parois refroidies de l'enceinte, s'accumule sur le fond également refroidi, et s'écoule par suite de l'inclinaison de ce fond vers le siphon de sortie 19; le métal qui a été extrait n'est plus soumis à chauffage dans la dernière partie de la seconde section de la rigole, mais commence déjà à s'y refroidir; il tombe enfin dans le dispositif de sortie qui l'évacue de façon continue;
le gaz de protection qui est insuflé par l'ajutage 15, chasse la vapeur de mercure non encore condensée, de la partie de l'appareil où se trouve le produit déjà exempt de mercure et empêche que de la vapeur d'eau puisse exercer une réaction sur le métal poreux qui reste seul dans la rigole en cet endroit
Dans le deuxième exemple d'exécution, le transporteur à vibrations est remplacé par une bande transporteuse 20 qui passe dans un four 21 en forme de tunnel. L'ensemble du mécanisme se trouve à l'intérieur de l'enceinte 1 étanche aux gaz, dont les parois sont entourées d'une chemise de refroidissement 2. Les vapeurs de mercure se condensent sur la face intérieure des parois, s'accumulent sur le fond incliné 22 de l'enceinte 1 et s'écoulent par le siphon 19.
L'entraînement de la bande transporteuse se fait au moyen du moteur électrique 23.
On verse l'amalgame dans la trémie 11 d'où il est amené de façon continue sur la bande transporteuse 20 par la vis sans fin 11.
Suivant le mouvement de cette dernière, il est conduit lentement à travers la zone de chauffage 21 dans laquelle le mercure en est extrait par distillation tandis que le métal pur reste sur la bande transporteuse. Ce métal est alors recueilli et déversé au dehors par le ra- cle-ar 24 et le labyrinthe étanche aux gaz 25.
L'ensemble de l'appareil peut être rempli d'un gaz de protection que l'on introduit par l'ajutage 15 et qui sort par l'ajutage 16.
La bande transporteuse peut être constituée par une toile métallique résistant à la chaleur, ou par une bande articulée de l'un ou de l'autre type connu.
REVENDICATIONS.
1. Procédé continu pour la séparation d'amalgames de métaux non-précieux en métal et en mercure par échauffement de l'amalgame et en ayant éventuellement recours à l'emploi d'un gaz de protection ou en opérant dans le vide, caractérisé par le fait que l'amalgame est conduit à travers une zone de chauffage et est soumis pendant son transport à travers cette zone à la température de distillation ou de décomposition.