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MEMOIRE DESCRIPTIF dépos.é à l'appui d'une demande de
BREVET D'INVENTION Perfectionnements apportés aux éléments et aux moyens destinés au revêtement de sols ou de parois. Monsieur EERVAUX (Abel, Roger) -----------Faisant l'objet d'une première demande de brevet déposée en FRANCE, le 29 décembre 1944.
L'invention a pour objet des perfectionnementsapportés aux éléments et ,aux moyens destinés au revêtement de sols ou de parois, elle est relative au fait à'la réalisation et à la pose de carreaux ou de dalles auxquels on donne, si on le désire, l'apparence de la mosaïque constituée d'éléments ré- guliers ou non. a) La mosalque ordinaire est, comme on le sait, composée d'éléments réguliers ou non, éléments qui sont soit des mor- ceaux de produits céramiques :
grès cérame, pâte de verre, verre orné ou non d'or et d'argent, émaux, porcelaines, ter- res cuites plus ou moins dures, soit aussi en pierre naturel- le ou reconstituée de nature quelconque en grains ou en mor- ceaux en composés magnésiens, ou- en autres composés, ou ag- glomérés quelconques. Cette mosaïque se pose généralement di- rectement sur le' gros oeuvre à revêtir après avoir coulé sur celui-ci une chape appropriée, lorsque cette chape n'a pas
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encore terminé sa prise.
Des inconvénients importants découlent de ce procédé, @
1 - les éléments de mosaïque ainsi scellés par un liant directement sur la masse monolithe des bâtiments en subissent les contractions et mouvements et sont ainsi soumis de fréquents fendillements et, de plus, à des décollages.
2 - même la pose d'éléments préalablement scellés sur feuilles de papier nécessite une main d'oeuvre habile, spé- cialisée obligeant encore, en ce cas, un temps relativement long pour la pose.
3 - les éléments ainsi placés ne réalisent pas généralement des sols antiglissants. b) Il existe également de nombreux revêtements monolithes destinés aux sols et aux murs, lesquels sont coulés ou étalés sur place sous forme de mortier. Ces revêtements ou chapes, qui nécessitent des ouvriers spécialisés, sont connus le plus souvent sous les noms suivants (ou autres ayant la même signi- fixation ou voulant désigner les mêmes produits) de : parquets ou enduits sans joints, parquets ou enduits magnésiens, par- quets ou enduits de Sorel, parquets ou enduits simili pierre, parquets ou enduits monolithes, enduits en mosaïque de marbre ou autres pierres naturelles ou synthétiques généralement ap- pelés "granits", parquets ou enduits souples ou élastiques, etc.
Sous l'effet des mouvements des constructions et de la contraction de leur grande masse, ils se rompent fréquemment, et souvent même, malgré l'emploi de joints de dilatation dont la mise en place est très délicate, longue et couteuse, ils laissent apparaître en tous sens des fissures dont les répa- rations, très apparentes, sont inesthétiques et de plus ils ne possèdent pas généralement la propriété antiglissante. c) Il existe aussi des dalles ou carreaux fabriqués en fibro-ciment amiante ou non; à base ciment coloré ou non, or- né ou non de dessins ou incrustations et de quelconque mélange;
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à base de caoutchouc naturel ou synthétique, durci ou non;
en bois naturel ou synthétique et aussi de quelconque com- position, mais lesquels de par la constitution de leur fond ou partie inférieure ne réalisent pas la propriété isolante, et lesquels de par la constitution de la partie supérieure ou apparente (exception faite pour les carreaux ou dalles à base de ciment) ne réalisent pas la propriété antidérapante.
Jusqu'ici deux points très importants ont été négligés :
1 - celui de l'isolement des sols et des parois verticales, tant au point de vue acoustique, qu'au point de vue thermique, ce notamment dans l'application de tous les produits cités dans ce qui précède.
2 - Celui du pouvoir anti-glissant pour ceux des produits destinés aux sols.
La présente invention a pour but de remédier aux divers inconvénients énoncés plus haut.
La présente invention se caractérise principalement : d'une première part : en constituant les éléments destinés aux revêtements de sols ou de parois à l'aide d'éléments mosaï- # que (indiqués au texte) assemblés sur un fond de composition approprié formant support sous forme de dalles ou de carreaux et évitant ainsi à ces éléments mosaïque, au moment de leur utilisation, tout contact direct avec,le gros oeuvre des oons- tructions ; d'une seconde part, à établir, suivant le même principe, les parquets, chapes, dallages ou enduits monolithes (cités au tex- te b), sous forme de carreaux ou de dalles;
d'une troisième part, à constituer le fond sur lequel sont assemblés les éléments constituant la partie supérieure (ou ap- parente quand en service) des dalles ou carreaux par un fond de composition isolante thermiquemeny et acoustiquement; d'une quatrième part, à constituer la chape sur laquelle on pose les dalles ou carreaux d'un système quelconque, à l'aide d'un mortier de composition isolante thermiquement et acousti-
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quement; d'une cinquième part, à réaliser le pouvoir antiglissant de tous les produits sus-désignés destinés aux sols, augmentant en même temps leurs résistances mécaniques en y incorporant au moins dans la couche supérieure d'usure et apparente des produits abrasifs naturels ou synthétiques tels :
carbure de silicium, corindon, carborandum, émeri, ou tous autres produits réalisant ce pouvoir; d'une sixième part à rendre plus étanches et plus résistants mécaniquement et chimiquement les carreaux et dalles en question par mélange de Kieselguhr non cuit ou en les soumettant à une fluatation à l'aide de produits appropriés.
L'invention se caractérise, en outre de ces dispositions principales, par d'autres dispositions qui seront décrites dans ce qui suit.
L'invention sera de toute façon bien comprise à l'aide du complément de description qui suit et du dessin très schématique ci-annexé, lequel n'est donna qu'à simple titre d'indication.
Selon l'invention, pour réaliser des dalles comprenant dans leur partie supérieure (leur partie apparente une fois ces dalles mises en place) des éléments de mosaïque ou une chape non mosalquée, du genre de ceux mentionnés plus haut au présent mémoire descriptif, éléments et chapes destinés à réaliser la décoration de l'aspect recherché, on s'y prend comme suit ou de façon analogue.
On étend sur le fond d'un moule ayant la forme de la dalle à réaliser un béton ordinaire ou un mélange isolant a composé en ce cas de préférence de Kieselguhr ou de Ponce et de ciment Portland, par exemple dans les proportions de 4/5 en volume de ponce ou de Kieselguhr ou mélange de ces deux produits, et de 1/5 de ciment.
On coule sur la partie supérieure de la masse formée par
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ledit mélange, un enduit plus gras b de quelques millimètres d'épaisseur par exemple.
On place sur cette couche adhérente les éléments mosaïques c devant constituer la face'supérieure et apparente de la dalle une fois mise en place, sur la couche dudit enduit.
On soumet le tout à une pression appropriée pour que le liant gras, disposé entre la masse du mélange formant support, isolant ou non, et les éléments mosaïques, pénètre à la fois dans la face supérieure de ladite masse formant support et entre tous les éléments mosalque et assure ainsi l'intime solidarisation du tout composant la dalle. Ensuite, s'il y a lieu, on finit de remplir les joints de la partie supérieure apparente en faisant couler sur ladite face un enduit ou mortier assez clair.
Dans le cas où il s'agit de dalles du genre : magnésien, Sorel, Simili-pierre, dalles souples et autres compositions, soit non mosalquées ou mosalquées d'éléments de pierre ou de toute autre nature, par mélange au hasard dans le mortier formant enduit ou chape supérieure apparente des dalles, ladite chape est coulée de préférence directement sur le mélange formant masse support de la dalle, et le tout est, si on le désire, vibré ou pilonné ou simplement comprimé par tout moyen approprié.
Si on désire obtenir le pouvoir antiglissant des carreaux ou dalles, celui-ci sera réalisé de la façon suivante : en ce qui concerne les dalles mosaïque, en mélangeant dans l'ensemble des éléments constituant la surface extérieure ou apparente, un certain nombre d'entre eux fabriqués spécialement avec des parties abrasives comme déjà indiqué, ou en mélangeant des grains abrasifs dans le ciment ou liant utilisé dans la partie supérieure des joints, en ce qui concerne les dalles coulées sous forme de mortier de composition quelconque ou même réalisées de toute autre manière, en mélangeant des grains ou parties abrasives dans la couche supérieure et apparente.
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La figure 1 du dessin montre en coupe verticale une dalle établie d'après le procédé qui vient d'être exposé. Les. figures 2 à 4 montrent respectivement vues en plan une dalle mosaïque en éléments réguliers, une dalle mosaïque en éléments irréguliers et une dalle mosaïque comportant à la fois des éléments réguliers et irréguliers.
Il va de soi que l'on conforme de préférence les tranches ou flancs des dalles de façon que ceux-ci présentent des moyens permettant d'assembler ces dalles convenablement et d'être bien prises par le mortier du lit sur lequel on les pose.
Les figures 5 à 10 montrent respectivement en élévation des dalles pourvues desdits moyens : 5 et 6 se réalisent de même sur les quatre côtés, tandis que 7, 8,9 et 10 se réalisent par deux côtés formant angle droit en saillie et les deux côtés formant angle droit opposé en creux.
Se proposant de douer des dalles ou des carreaux de propriétés isolantes au point de vue thermique et au point de vue acoustique, selon l'invention, on rend solidaires les éléments constituant la partie apparente de ces dalles ou de ces carreaux avec un fond de composition présentant lesdits propriétés isolantes.
Selon l'invention également, se proposant d'établir le susdit fond isolant, on le constitue avantageusement par un mélange, soit de ponce naturelle ou synthétique ou de silice fossile cuite, dénommée Kieselguhr, généralement dans la proportion de 4 volumes de Ponce ou de Kieselguhr ou d'un mélange de ces deux produits, contre un volume de ciment de Portland artificiel :
proportion et liant donnés à simple titre indicatif comme étant d'une bonne moyenne, mais pouvant être modifié en tant que nature du liant, ou proportion des susdits mélanges ou même par l'adjonction de tout autre produit à la Ponce et au Kieselguhr, ceux-ci demeurant la base principale, et lesdits mélanges pouvant au surplus être utilisés, selon l'invention
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également, comme mortier isolant destiné à la pose de tous les genres de carreaux, dalles ou panneaux.
Les dalles ou carreaux à base ciment qui, en raison même de leur nature et notamment parce que le ciment Portland arti- ficiel ou les autres ciments couramment employés pour les réa- liser, contiennent en suspension de la chaux libre et soluble qui résulte de la combinaison de l'eau de gâchage avec le ci- ment en poudre, présentent, entr'autres, les inconvénients sui- vants : perméabilité importante, désagrégation à l'eau de mer et aux eaux séléniteuses, sensibilité aux acides, résistances mécaniques imparfaites.
Sous l'effet des contacts acides, même à faible concentration, des contacts avec les eaux de mer et les eaux séléniteuses, la chaux libre en suspension dans le ciment se dissout lentement, et, partant, se poursuit la désagrégation des agglomérés en ciment ainsi constitués et placés.
La présente invention atténue très sensiblement les incon- vénients précités par la mise en pratique des deux moyens ci- après désignés ou seulement de l'un de ces moyens, soit :
1 - en étendant aux carreaux et dalles à base ciment, desti- nés aux revêtementsdes sols et des murs, l'emploi de la Terre, Silice Fossile non cuite, dénommée Kieselguhr, lequel produit est à mélanger à,la poudre de ciment au moment du gâchage, dans la proportion variant d'environ 2 à 6 % de Kieselguhr, suivant la nature des ciments utilisés et des résultats recherchés, la- dite incorporation de Kieselguhr ayant pour effet de transfor- mer la chaux libre et soluble contenue en excès dans le ciment en un Silicate de chaux, matière inerte.
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De plus, par suite de sa granulométrie extrêmement fine, le Kieselguhr étant 1000 fois plus fin que le ciment, améliore sensiblement la compacité des bétons et de ce fait en réduit
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d'autant la porosité et, conséquemment, se réalisent les avantages suivants : @ perméabilité réduite d'environ 75 % résistance à la compression augmentée d'environ 12 % diminution du retrait d'environ 20% réaction partielle contr'acide grande résistance aux eaux de mer, aux eaux séléniteuses et même à certaines eaux carbonatées ou très pures.
Pour utiliser le Kieselguhr non cuit dans le mortier ou le béton, l'on en mélange selon le résultat à rechercher et la nature du ciment à utiliser, de 2 à 6 % environ par rapport au poids de ciment. L'on ajoute le sable nécessaire ou ce qui en tient lieu, et l'on malaxe intimement sans jouter plus d'eau que s'il s'agissait d'un mortier ou béton sans Kieselguhr.
2 - en étendant à la fabrication des carreaux et dalles à base ciment destinés aux revêtements des sols et parois le procédé de fluatation lequel jusqu'à ce jour s'applique seulement sur les parties extérieures des constructions ou travaux après leur mise en oeuvre.
La fluatation consiste à appliquer sur les parties à protéger plusieurs couches de fluorure ou fluate approprié, lesquelles transforment la chaux libre du béton ou le carbonate de chaux en : silice, spath-fluor, fluorure de magnésium, etc. tous corps beaucoup plus durs, insolubles, résistants, aux actions mécaniques et chimiques.
Pour fluater les carreaux ou dalles, on s'y prend de la façon suivante ou à peu près analogue : lorsque les produits sont secs, exempts de poussière et de toute souillure, on étend par exemple soit au pinceau, ou au trempé, ou par projection au pistolet ou par tout autre moyen, une première couche soit par exemple de fluate de magnésie, réduit en liqueur normale de 20/25 Baumé ou à plus forte concentration au cas où il s'agirait de surfaces très absorbantes.
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L'on peut utiliser tout autre fluate : fluate de zinc, fluate d'alumine, etc. lorsque la première couche est sèche l'on en applique une deuxième puis, et de même, une troisième.
L'invention permet bien, comme on a pu s'en rendre compte d'après ce qui précède, de réaliser des revêtements de sols ou de parois ne présentant pas les inconvénients des procédés et des éléments utilisés jusqu'ici.
Les revêtements comportant application de l'invention permettent de réaliser des constructions, des locaux isothermiques, insonores, antiglissants et partant plus confortables que ceux réalisés antérieurement. De plus, ces revêtements sont d'une grande facilitéde pose rendue rapide et très avantageuse et partant'ne nécessitant pas l'emploi d'une main d'oeuvre spécialisée toujours plus couteuse.
En outre, que ces revêtements soient ou non réalisés sous la forme isolante, antiglissants ou non, le fait de les constituer sous forme de dalles indépendantes préalablement f abriquées industriellement permet :
1 en cas de nécessité, le remplacement rapide et facile des dalles qui pourraient être accidentées après leur mise en place, sans dommage pour l'ensemble du revêtement, ce qui est tout-à-fait impossible dansle cas de revêtement en cha,- pes monolithes;
2 - dans tous les cas, le non contact direct de la partie extérieure ou apparente et décorative des dalles avec le gros oeuvre des constructions ou travaux et, de ce fait, évite aux dits revêtements les fendillements dûs au mouvement des constructions et aux contractions des grandes masses monolithes.
L'invention ne se limite pas, bien entendu, à ceux de ses modes de réalisation plus particulièrement décrits dans le présent mémoire descriptif et représentés au dessin, elle en comprend toutes les variantes.