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BREVET D'INVENTION aux noms de : BUCHTER, Charles, Xavier, et VAN DE BUTEE, Robert , " Procède de préparation de matières textiles à filer ".
La présente invention est relative à un procédé de préparation de matières textiles telles que le lin et le chanvre avant leur filage et spécialement à un procédé d'affinage de ,matières de ce genre.
Généralement, on effectue mécaniquement l'affinage des fibres textiles avant leur filage.
On/a cependant déjà. proposé d'effectuer un affinage des fibres par une action chimique avant leur filage, A cet effet on a imaginé de faire bouillir les fibres dans un bain contenant des substances chimiques destiné.à dissoudre les pectines qui enrobent.les fibres des plantes, dans le but de permettre une attaque consécutive plus directe des fibres par un bain de chlore après enlèvement des pectines par dissolution. Comme substances chimiques servant à l'enlèvement des peotines par dissolution à chaud. avant l'action du chlore, on a notamment employé du carbonate de soude ou de la soude caustique.
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Ce procédé permet d'obtenir à p artir d'une matière première donnée des fibres beaucoup plus fines que par le procédé d'affinage mécanique.
En monte temps. il donne lieu à un certain blanchiment des fibres avant leur filage qui contribue à l'obtention d'un fil et ,éventuellement d'un tissu d'un blanc plus homogène que dans le cas ou le blanchiment est effectué après filage,
De plus, il permet de mélange$ aux fibres textiles végétales des fibres textiles artificielles telles que les fibres de soie artificielle, non seulement à cause de la finesse des fibres qu'il permet d'obtenir,mais également à cause du fait que lorsqu'un blanchiment des fils ou des tissus mixtes obtenus est encore nécessaire, on peut se contenter d'un faible blanchiment.
Ce procédé permet également d'obtenir des fils et des tissus plus résistants que les fils et les tissus obtenus à partir de fibres écrues à cause de la disparition d'une bonne partie de la pectine avant le filage.
La présente invention a comme objet un procédé de préparation des fibres qui, tout en étant plus simple que le procédé chimique auquel il vient d'être fait allusion, donne lieu à des résiliais plus avantageux.
Suivant l'invention, on affine les matières textiles en faisant agir le bain de chlore sur les matières à l'état sec.
En d'autres termes, au lieu de faire bouillir les matières à affiner en présence de carbonate de soude ou de soude caustique avant de les soumettre au bain de chlore, on fait agir directement ce bain sur les matières textiles sèches.
L'expérience prouve que, malgré que les fibres n'aient pas été débarrassées de la pectine dont elles sont recouvertes avant d'être chlorées, elles subissent un meilleur affi-
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nage que quand elles ont préalablement été bouillies en pré- sence de carbonate de soude ou de soude caustique.
Ce résultat peut s'expliquer si on admet que le traite- ment direct par le chlore permet au chlore d'agir plus pro- fondément dans la matière textile que dans le cas où celle-ci a préalablement été gonflée et imbibée d'un liquide, l'action du chlore en profondeur pourrait donc être comparée à la teinture d'une gélatine. En effet, si celle-ci est sèche quand elle est plongée dans la teinture, elle se teint en même temps qu'elle se gonfle, mais si elle est d'abord gonflée avant d'être plongée dans la teinture, celle-ci ne pénètre plus que superficiellement dans la gélatine.
En vue d'éviter le plus possible le gonflement des fibres à traiter, on opère de préférence le chlorage à la tempéra- ture ambiante au lieu de le faire à chaud,
Bans le but d'uniformiser l'action du bain sur toute la masse à traiter et d'éviter le feutrage des matières pendant qu'elles sont traversées par le bain de chlore,on maintient, les matières textiles à affiner en une masse compacte pendant qu'on refoule sous pression le bain d'affinage à travers cette masse,
La préparation des matières textiles à filer peut être avantageusement complétée par la teinture des fibres affinées directement après l'affinage,
On constate, en pratique,
que la teinture opérée dans ces conditions est plus uniforme que dans le cas où elle est réalisée sur la matière filée ou sur la matière non filée qui a été soumise à chaud au traitement du carbonate de soude ou de la soude caustique,
Pour réaliser le procédé de préparation suivant l'inven- tion, on prend par exemple une masse de 250 kilogrammes de lin de Russie roui à l'eau et sec quon comprime jusqu'à ce que son alors volume soit de un mètre cube. On plonge/cette masse fortement
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comprimée dans une cuve fermée contenant environ 3750 litres d'une solution d'un hypochlorite alcalin ou alcalino-terreux à la température ambiante.
Cette cuve est raccordée à une pompe qui permet de refouler le bain sons pression de 2 atmosphères à 2,5 atmosphères à travers la masse comprimée de lin.
Cette pompe est par exemple raccordée à une tubulure perforés autour de laquelle le lin est comprimé entre deux plateaux. Sous l'effet de la forte compression à laquelle elle est soumise, la masse de lin peut être considérée comme ayant une compacité uniforme en tous ses points. Pour cette raison, le liquide refoulé par la tubulure perforée susdite traverse uniformément toute la masse de lin.
Pour un lin de mauvaise qualité contenant beaucoup de pectine, un utilise un bain dont la concentration en chlore actif est plus élevée que pour un lin de qualité supérieure ne contenant pas beaucoup de pectine. Il y a toutefois lieu de remarquer qu'il est avantageux que la concentration en chlore actif du bain ne dépasse pas 6 grammes par litre, Pour une concentration plus élevée, le chlore pourrait détériorer le lin.
Il en résulte que si la quantité de chlore nécessaire pour affiner un lin donné contenantbeaucoup de pectine était très élevée, il vaudrait mieux augmenter le volume du bain que sa concentration,
La pompe assure la circulation du bain à travers le lin pendant une durée généralemen t comprise entre 45 et 75 minutes. La durée du traitement dépend de la quantité de pectine contenue dans le lin traité,
Après l'action du chlore, la pectine ne réunit plus entre elles les fibres qu'elle cimentait avant le traitement Les fibres sont donc affinées.
Après ohlorsge, on laisse évacuer le bain qu'on peut re-
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cueillir afin d'être réutilisé pour le traitement d'une non- ! velles quantité de lin après augmentation de la concentra- tion en chlore actif par ajoute d'une nouvelle quantité d'hypo- ohlorite. Après cela, on rince à l'eau puis on déchlore, par exemple avec une solution de 'bisulfite de soude d'une concentration à 1 à 2 grammespar litre puis on rince encore.
Ensuite, on essore la masse de lin et on la fait sécher à basse température.
Afin de diminuer la durée du traitement, on a évidemment intérêt à employer un bain dont la concentration en chlore actif est voisine de 6 grammes par litre, De préférence, on n'emploie pas un bain d'une concentration inférieure à
3 grammes par litre afin de ne pas allonger d'une manière exa- gérée la durée du traitement, Il est à remarquer que même un bain d'une concentration comprise entre 3 et 6 grammes de chlore actif par litre peut donner lieu à un traitement d'une durée relativement courte si la teneur en pectine de la ma- tière à traiter n'est pas très élevée,
Quand la matière textile doit être teinte, on effectue avantageusement la teinture immédiatement après l'affinage.
Dans ce cas, après avoir déchloré, on fait passer dans la cuve la tenture désirée. La circulation à travers la masse est assurée grâce à la pompe susdite. Le volume de teinture à. employer est généralement moindre que celui du bain de chlore.
Cette façon de procéder permet de teindre uniformément le lin en toute nuance désirée, aussi bien en profondeur qu'en surface, malgré que la fibre n'ait pas été préalablement bouillie. La teinture,avant filage, permet d'obtenir des fils constitués de fibres de plusieurs couleurs.
Poux améliorer le toucher des fibres, on peut également ajouter après affinage, et éventuellement après teinture,. une quantité réduite d'un adoucissant à l'eau de rinçage, Pour' @
150 kilogrammes de lin, on ajoute par exemple 300 à 600 gram-
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mes d'un adoucissant tel qu'un alcool gras sulfoné.
Après le traitement, on décomprime les fibres et on les sèche à basse température,
Après séchage, il suffit de teiller très légèrement les fibres pour les assouplir. La filasse obtenue ne donne presque pas de pertes. Elle est soyeuse et blanche et est d'une finesse et d'une souplesse tout à fait remarquables.
Au lieu d'affiner directement les fibres, on peut également affiner les rubans ou les mèches de banc à broche. Dans ce cas, il est avantageux de bobiner ces produits sous forme d'enroulement croisé avant de les soumettre à l'affinage et éventuellement à la teinture.
Les fibres traitées suivant l'invention se laissent filer plus facilement que les fibres obtenues par affinage chimique consécutif à un traitement à la soude à l'ébullition. On constate que les fibres glissent beaucoup plus facilement.l'une contre l'autre que lorsqu'elles ont été affinées par un autre procédé. Le filage à seest donc grandement facilité et est rendu possible pour des fibres plus fines que celles qui avaient pu être utilisées jusqu'à présent pour ce mode de filage.
Dans le cas du filage à l'eau, les fibres obtenues par le procédé suivant l'invention donnent également lieu à un avantage très important, En effet, l'eau dans laquelle la mèche à filer doit passer avant son filage ne doit pas être chauffée, comme o'est le cas actuellement. En plus de l'éoonomie provenant de la supression du chauffage de l'eau, on évite les buées dans les salles de filature et on assainit l'atmosphère de celles-CI.
Il va de soi que l'invention n'est pas exclusivement limitée au traitement du lin et qu'elle est applicable au traitement du chanvre et d'autres matières textiles semblables, Suivant la nature de la fibre traitée, certaines modifica-
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tions peuvent apportées dans la réalisation du procédé qui vient d'être décrit en -détail sans sortir de la portée du présent brevet,
Bien qu'en général on ne procède à l'affinage qutaprès rouissage, on peut prévoir 1'application du procédé aux fibres décortiquées non rouies.
REVENDICATIONS.
1. Procédé de préparation de matières textiles avant leur filage au moyen d'un bain susceptible de dégager du chlore, caractérisé é en ce quon affine les matiè- res textiles en disant agir le bain susdit sur les matières à l'état sec.