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BREVET D'INVENTION
Aggloméré et procédé pour la fabrication de cet aggloméré.
Le liège est très employé à l'heure actuelle pour la construction des maisons modernes, ou bien dans certaines industries, car il constitue un excellent iso- lant contre le chaud, contre le froid, contre le bruit.
Comme il serait peu pratique et trop onéreux d'utiliser le liège naturel en planches., on préfère broyer le liège mâle ou de premier écorçage, impropre aux fabrications ainsi que les déchets de liège femelle provenant des usines travaillant le liège (bouchonne- ries), de manière à obtenir de petits fragments qui constituent le granulé.
Les granulés sont quelquefois meulés ou cylin- drés, soit pour les débarrasser de leurs impuretés, soit pour diminuer leur densité, soit pour augmenter leur souplesse,. Sous quelque forme que ce soit, le granulé
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est ensuite aggloméré pour l'emploi.
On peut obtenir des agglomérés de liège en mélangeant les granulés de liège à du brai fondu. Le matériau ainsi obtenu présente l'inconvénient d'être lourd, de se ramollir sous l'action de la chaleur et de laisser pénétrer l'humidité qui s'incorpore dans le bloc obtenu et y demeure.
On utilise aussi la caséine pour agglomérer les fragments de liège, mais l'incorporation de la caséine au liège ne peut se faire qu'en ajoutant une notable quantité d'eau au mélange. Comme il faut par la suite éliminer cette eau par un chauffage prolongé (environ 10 heures), la fabrication de ces agglomérés exige une grosse dépense de combustible. D'ailleurs, les agglomérés de liège obtenus.se déforment parfois au moment du démoulage et du façonnage.
Au lieu d'utiliser la caséine, on peut agglomé- rer les fragments de liège à l'aide de gélatine, mais les agglomérés obtenus reviennent très cher à cause du prix élevé de la gélatine. De plus, ces agglomérés sont sen- sibles à l'humidité.
Il est encore possible d'agglomérer le liège avec du ciment. Toutefois, le produit obtenu n'est guère utilisé qu'à l'état de coulis pour constituer un mortier que l'on coule sur place. Les agglomérés ain- si fabriqués sont très lourds et perdent presque en to- talité les avantages du liège.
On a enfin songé à agglomérer le liège par sim- ple compression. Cette façon d'opérer, séduisante à première vue, puisqu'elle supprimé tout liant accessoire, nécessite une forte compression et une température élevée (environ 300). Il en résulte que l'on risque de brûler le liège et qu'il faut faire de grands frais d'installa- tion et de chauffage. D'autre part, le liège ainsi préparé peut devenir friable si la température et la
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pression ne sont pas réglées avec précision,
La présente invention, a pour but d'éviter ces inconvénients.
Elle concerne d'abord un aggloméré caractérisé par le mélange et l'agglomération de liège et de soufre.
Un mode de réalisation est caractérisé par ce que le soufre est appliqué à l'état de fleur de soufre ou de soufre finement pulvérisé.
Les agglomérés ci-dessus décrits sont formés de deux matières seulement : liège et soufre. Il est toutefois possible d'ajouter d'autres matières à ces agglomérés, sans sortir pour cela du cadre de l'inven- tion.
Notamment, on peut ajouter une certaine quan- tité de sels d'ammonium ou bien des sels d'ammonium et de magnésium. Cette addition présente l'avantage de ren- dre les agglomérés ignifuges.
On peut encore ajouter au mélange des matières colorantes, telles que ocres et terres de sienne, ce qui permet d'obtenir des agglomérés de teintes différentes.
Lorsqu'on désire augmenter les qualités de l'aggloméré, notamment la souplesse et la solidité, on ajoute au mélange des produits solides ou liquides, tels que : caoutchouc, huile de lin oxydée ou non, latex....; les agglomérés obtenus sont alors faciles à poser du fait de leur souplesse,
L'invention concerne également un procédé de fabrication des agglomérés précédents, caractérisé par ce que l'on pulvérise le soufre en fleur ou poudre sur les granulés de liège, préalablement chauffés, les par- ticules de soufre adhérant alors aux granulés de liège, en fondant au contact de ces granulés chauds.
Une variante de l'invention est caractérisée par ce qu'on incorpore avant chauffage une certaine quan- tité d'eau au mélange, ce qui facilite l'enrobage à froid
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des granulés de 'liège par le soufre.
Une autre variante de l'invention est caractéri- sée par ce que les granulés de liège, préalablement enro- bés de soufre, sont chauffés seulement au moment du mou- lage, ce qui permet d'obtenir des agglomérés très homogè- nes et très compacts.
L'invention s'étend enfin à d'autres caractéris- tiques ci-après décrites et à leurs diverses combinaisons.
Des dispositifs pour la fabrication des agglo- mérés de liège suivant le procédé conforme à l'invention sont représentés à titre d'exemple sur le dessin ci- joint, dont les figures 1 et 2 sont deux coupes axiales schématiques de ces dispos itifs .
L'aggloméré de liège conforme à l'invertion est essentiellement constitué par un mélange de fragments de liège et de soufre, ce dernier étant avantageusement ap- pliqué à l'état de fleur de soufre ou bien de soufre fi- nement pulvérisé.
Pour obtenir un tel aggloméré, on dispose les granulés de liège dans un récipient 1 (figure 1) chauf- fé extérieurement à l'aide de vapeur par exemple. Pour obtenir le plus rapidement possible une température régu- lièrement répartie dans toute la masse de granulés, le récipient 1 comporte, un agitateur rotatif 2 action- né par une transmission 3.
Lorsque la température optimum, laquelle est comprise entre 110 et 120 est atteinte, on pulvérise le soufre en fleur ou en poudre sur les granulés tout en continuant d'agiter la masse. De cette façon, les particules de soufre fondent au contact des granulés de liège chauds et adhèrent ainsi à ces granulés.
On ouvre ensuite le registre 4 qui ferme le fond du récipient 1 de manière à faire couler ce mélan- ge dans un moule 5. Il est avantageux que cette coulée soit faite le plus rapidement possible pour que le
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mélange n'ait pas le temps de se refroidir. - Aussitôt après la coulée, le mélange est mis sous presse, la pression appliquée variant suivant la destination du ma- tériau à obtenir.
Le démoulage est effectué quelques minutes après, dès que la température est descendue de quelques de gr é s .
Ce procédé présente l'avantage de n'exiger qu'une température relativement basse (110 à 120"'). Il est donc tr. ès économique et l'économie est augmentée du fait que la température est appliquée aux matières pendant peu de temps.
L'invention s'étend'aux agglomérés ainsi ob- tenus, quelle que soit la proportion de liège et de sou- fre, mais elle s'étend également à un aggloméré parti- culièrement avantageux contenant la proportion suivante de soufre et de liège : liège : 4/5 en poids soufre : 1/5 en poids.
Ces agglomérés présentent de nombreux avanta- ge s .
Tout d'abord, leur coloration est très voisine de celle du liège naturel, ce qui s'explique par la tem- pérature peu élevée, exigée par ce procédé et ensuite par la proportion relativement faible de soufre, matiè- re qui a une teinte claire se rapprochant de celle du liège. Cette coloration peut d'ailleurs, le cas échéant, être modifiée par l'addition de colorants dont il a été question ci-dessus.
Ces agglomérés sont complètement insolubles dans l'eau.
Comme ils sont constitués par deux matières très isolantes, ces agglomérés sont des isolants par- faits. Ils sont donc avantageux pour les revêtements ' intérieurs des maisons modernes et cela d'autant plus,
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qu'à leurs qualités isolantes vient s'ajouter leur pouvoir d'absorber les bruits.
Un autre avantage très intéressant de ces agglo- mérés réside dans le fait qu'ils sont inattaquables aux parasites, tels que les parasites végétaux. On conçoit que, dans ces conditions, ces agglomérés peuvent rendre de grands services dans l'industrie et notamment dans les constructions modernes, dans l'isolation des frigorifiques, des canalisations, etc.....
Enfin, ces agglomérés présentent une faible densité, et de ce fait, ils ne surchargent que très fai- blement les constructions.
On peut apporter de nombreuses modifications au procédé ci-dessus décrit pour la fabrication des agglomérés de liège et de soufre sans sortir pour cela du cadre de l'invention.
Ainsi, au lieu de pulvériser la fleur de soufre sur les granulés de liège préalablement chauffés,on peut enrober à froid les granulés de liège avec la fleur de soufre, puis soumettre à l'action de la chaleur le mélan- ge ainsi obtenu à froid. Cette opération peut être effec- tuée dans le même appareil que celui qui a été précédemment décrit, mais toutefois, ce procédé donne des résultats un peu moins bons que le précédent, car il est assez difficile d'obtenir à froid un mélange homogène.
Il est encore possible d'obtenir les agglomérés de liège et de soufre en immergeant et malaxant les granu- lés de liège dans une masse de soufre fondu ou inversement, cette opération pouvant être effectuée comme les précéden- tes dans l'appareil ci-dessus décrit.
On peut encore obtenir les agglomérés conformes à l'invention en procédant de la façon suivante à l'aide du dispositif représenté sur la figure ? :
On dispose les granulés de liège dans le réci- pient 1, ces granulés étant préalablement mélangés à la
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fleur de soufre. On fait ensuite arriver dans ce mélan- ge un courant de vapeur d'eau, à l'aide d'une canalisa- tion 6 qui plonge dans ce mélange.
De cette façon, on incorpore au mélange une certaine quantité d'eau, ce qui facilite l'enrobage à froid des granulés de liège par le soufre.
On continue l'opération, comme il a été exposé ci-dessus, en chauffant extérieurement le récipient 1 et en agitant le mélange à l'aide de l'agitateur 2,
L'opération, une fois terminée, on fait couler le mélange, comme ci-dessus, en ouvrant le registre 4 et on recueille ledit mélange dans un moule 5, la cou- lée étant faite le plus rapidement possible.
Il est à remarquer que la vapeur d'eau envoyée dans le mélange au début de l'opération amorce le chauf- fage de la masse de telle sorte que le mélange est déjà à une certaine température lorsqu'on chauffe le récipient 1. L'opération supplémentaire que constitue l'humidifi- cation du mélange n'a donc aucune répercussion sensible sur la durée totale de l'opération. Il y a même un gain de temps, puisque cette humidification facilite l'enroba- ge des granulés, de liège par le soufre lorsque le mélan- ge est encore froid.
On remarque encore que l'amenée de vapeur d'eau dans le mélange réalise le chauffage direct de la masse, tandis que le chauffage extérieur du réci- pient 1 réalise le chauffage indirect de cette masse.
Il est possible de procéder.à l'humidification du mélange par tout autre moyen que l'envoi de vapeur d'eau dans ce mélange. On peut, par exemple, incorporer directement l'eau à la masse sous forme liquide. Dans ce cas, l'humidification peut être faite entièrement à froid sans aucun apport de calories.
Il a été spécifié ci-dessus que le mélange de liège et de soufre était chauffé avant le moulage.Suivant
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une des caractéristiques de la présente invention, le chauffage peut être appliqué au mélange au moment du moulage. Dans ce cas, on effectue à froid l'enrobage des granulés de liège par le soufre, on humidifie la masse s'il y a lieu, puis on introduit le mélange dans le mou- le. On soumet alors le mélange à une certaine pression, puis on le chauffe à une température comprise entre 1100 et 120 . Les particules de soufre fondent sous l'action de la chaleur et adhèrent aux granulés de liège.
Cette façon d'opérer présente l'avantage sui- vant :
La pression est appliquée au mélange au moment où la température correspond au maximum de viscosité du soufre. De cette façon, le soufre remplit au maximum les intervalles entre les granulés de liège, ce qui donne finalement un aggloméré très homogène et très compact.
En définitive, on réalise conformément à l'in vention, des agglomérés qui présentent les qualités sui- vantes : le) excellent isolant contre le froid,
2 ) excellent isolant contre le chaud,
3 ) meilleur isolant électrique que les autres ag- glomérés de liège,
4 ) résistant efficacement par son soufre aux para-- sites et rongeurs,
5 ) matériau sain, débarrassé des germes infini- ment petits par le dégagement de gaz sulfureux au moment du traitement thermique,
6 ) inflammabilité très faible, 7 ) très bonne cohésion.