BE1020793A3 - Feuille de verre depolie. - Google Patents

Description

Feuille de verre dépolie 1. Domaine de l’invention

La présente invention concerne une feuille de verre dépolie qui est translucide et a un aspect esthétique particulier. En particulier, la présente invention concerne une feuille de verre dépolie avec un aspect brillant et irisé. La feuille de verre dépolie selon l'invention peut être utilisée à des fins décoratives et/ou à une fin de protection de la vie privée, de l’intimité, en laissant passer néanmoins une certaine quantité de lumière. Par exemple, elle peut être utilisée en tant qu’élément de mobilier (table, étagère, porte d’armoire, présentoir de magasin,...), paroi, revêtement mural ou porte.

2. Solutions de l’art antérieur

Dans le domaine des applications décoratives, des feuilles de verre dépolies sont connues depuis longtemps. Par feuille de verre dépolie, on entend une feuille de verre obtenue par l’enlèvement d’une certaine quantité de matière sur une partie au moins de sa surface, ce qui donne une certaine texture et/ou de la rugosité à ladite surface. On parle généralement de « dépolissage chimique» ou « matage » quand l’enlèvement de matière se fait par attaque/réaction chimique (acide ou basique) et de « sablage » quand l’enlèvement de matière se fait par attaque mécanique (projection de grains).

Les feuilles de verre matées ou sablées présentent une esthétique agréable car elles ont un aspect satiné, givré et elle sont translucides (elles diffusent la lumière). Les feuilles de verre matées selon l’état de la technique présentent un texture générée pratiquement systématique par une multitude de motifs en relief du type pyramide à marche à base polygonale, c’est-à-dire une pyramide dont au moins une des faces présente une structure en escalier. Une telle texture est montrée à la figure 1 (a) qui correspond à un cliché de microscope optique (x 20) de la surface d’une feuille de verre typique matée à l’acide (produit Vitrealspecchi Eco-Sat® Maté). La figure 1 (b) illustre de façon très schématique une coupe transversale dans un de ces motifs. Les feuilles de verre sablées présentent, elles, typiquement, un texture très rugueuses mais sans motifs géométriques définis.

Les feuilles de verre matées et sablées ont toutefois un aspect « mat », non brillant. Pourtant, il y a une grande demande du marché pour un produit verrier translucide mais avec une apparence brillante, irisée.

Il a été décrit récemment, dans la demande EP2454207, une feuille de verre matée avec un aspect satiné et une couleur blanchâtre. Ce produit verrier est présenté comme ayant un attrait en particulier dans le domaine de la décoration. Elle est constituée d’une feuille de verre dépolie, la face dépolie étant recouverte d’une couche à base d’oxyde métallique (par exemple, une couche du type TZO à base d’oxyde de titane et zirconium). Toutefois, cette feuille de verre a également une esthétique « mat », non brillante. De plus, il est nécessaire de réaliser au moins deux étapes principales dans la production de ce produit : l’étape de dépolissage et ensuite le dépôt de la couche, qui impliquent deux technologies très différentes et souvent même des lignes de production différentes (et donc des étapes et des coûts de manutention supplémentaires).

Un autre produit verrier maté est également connu de la demande EP1364924A1 et est décrit comme un panneau décoratif translucide avec une apparence métallisée. Ce produit est constitué d’une feuille de verre dépolie sur une face et recouverte sur l’autre face par une couche à base de métal ou d’oxyde métallique. Deux étapes sont donc également nécessaire pour obtenir ce produit (dépolissage et dépôt de la couche).

A côté de ces différents produits à base de verre dépoli, il est également connu une feuille de verre revêtue sur une face d'une peinture organique satinée qui imite l'apparence translucide d’un verre dépoli (comme, par exemple, le produit Lacomat commercialisé par AGC). Ce produit a toutefois un aspect mat. En outre, il ne peut pas être trempé thermiquement une fois peint car la peinture organique ne résisterait pas au traitement thermique préalablement nécessaire à la trempe.

Finalement, il existe également une feuille de verre revêtue sur une de ses faces d'une peinture avec un aspect métallique (par exemple, le produit Lacobel® commercialisé par AGC). Néanmoins, cette feuille de verre peinte ne peut pas non plus être trempée thermiquement pour les mêmes raisons que celles précitées.

3. Objectifs de l’invention L’invention a notamment pour objectif de pallier ces inconvénients de l’art antérieur.

L’invention, dans au moins un de ses modes de réalisation, a ainsi pour objectif de fournir une feuille de verre dépolie qui est translucide avec une apparence brillante, irisée.

L’invention, dans au moins un de ses modes de réalisation, a également pour objectif de fournir une feuille de verre dépolie translucide avec une apparence brillante, irisée, et qui est trempable, c’est-à-dire qui peut résister au traitement thermique préalable à la trempe thermique.

Finalement, un autre objectif de l’invention, dans au moins un de ses modes de réalisation, est de fournir une feuille de verre dépolie translucide avec une apparence brillante, irisée qui peut être obtenue de façon rapide et économique, avec un minimum d’étapes et de manutention.

4. Exposé de l’invention

Conformément à un mode de réalisation particulier, l’invention concerne une feuille de verre dont l’une des faces comporte une surface dépolie et dont la texture de la dite surface dépolie est définie par - une valeur Ra supérieure à 1,5 μτη et inférieure à 4 μηη, et - une valeur RSm supérieure à 40 μτη et inférieure à 250 pm, lorsqu’elles sont mesurées sur une longueur d’évaluation de 12 mm et avec un filtre gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,8 mm.

Selon l’invention, une telle feuille de verre comprend, sur au moins 50% de ladite surface dépolie, une multitude de polyèdres, chaque polyèdre comprenant une base comprise dans le plan de ladite feuille et au moins une face polygonale plane.

Ainsi, l’invention repose sur une approche tout à fait nouvelle et inventive car elle permet de solutionner les inconvénients de l’art antérieur précités et de résoudre le problème technique posé. Les inventeurs ont en effet mis en évidence, qu’avec la combinaison des valeurs particulières de texture et des motifs géométriques particuliers selon l’invention, il était possible d’obtenir une feuille de verre dépolie translucide avec une apparence brillante, irisée très agréable esthétiquement. Cette feuille de verre est de plus trempable car elle ne comporte aucune couche organique ou même inorganique qui ne supporterait pas le traitement thermique en vue de la trempe. De plus, elle peut être obtenue avec un minimum d’étapes et de manutention, en particulier elle peut être obtenue en une étape principale qui est le dépolissage chimique. Donc, la feuille de verre selon l’invention peut être avantageusement obtenue sur une seule ligne de production.

D’autres caractéristiques et avantages de l’invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description suivante d’un mode de réalisation préférentiel, donné à titre de simple exemple illustratif et non limitatif, et des figures annexées, parmi lesquelles : la figure 2 présente (a) un cliché de microscopie optique et (b) un profil issu d’une mesure de texture d’une feuille de verre dépolie chimiquement selon l’état de la technique; la figure 3 montre (a) un cliché de microscopie optique et (b) un profil issu d’une mesure de texture d’une feuille de verre sablée selon l’état de la technique; la figure 4 montre (a) un cliché de microscopie optique et (b) un profil issu d’une mesure de téxture d’une feuille de verre dépolie chimiquement selon l’invention ; et la figure 5 montre (a) un cliché de microscopie optique et (b) un profil issu d’une mesure de texture d’une feuille de verre dépolie chimiquement selon l’invention.

La feuille de verre selon l’invention est faite de verre pouvant appartenir à diverses catégories. Le verre peut ainsi être un verre de type silico-sodo-calcique, un verre au bore, un verre au plomb, un verre comprenant un ou plusieurs additifs répartis de manière homogène dans sa masse, tels que, par exemple, au moins un colorant inorganique, un composé oxydant, un agent régulateur de la viscosité et/ou un agent facilitant la fusion. De préférence, le verre de la feuille de l'invention est de type silico-sodo-calcique. Il peut être clair, extra-clair, ou coloré dans la masse. Selon un mode de réalisation préféré, la feuille de verre est une feuille de verre flotté. De manière toute préférée, la feuille de verre est une feuille de verre flotté de type silico-sodo-calcique. La feuille de verre peut avoir une épaisseur allant de 0,7 à 16,2 mm.

Selon l’invention, la feuille de verre a l’une de ses faces qui comporte une surface dépolie. Par verre dépoli, on entend un verre dont la surface a été attaquée, par l’enlèvement d’une certaine quantité de matière, donnant un aspect translucide/diffusant au verre et une texture spécifique. On parle de verre dépoli chimiquement quand l’enlèvement de matière se fait par attaque/réaction chimique. La feuille de verre selon l’invention peut être dépolie sur pratiquement toute sa surface, c’est-à-dire sur au moins 90 % de sa surface. Alternativement, elle peut être dépolie partiellement, uniquement sur certaines zones, pour par exemple représenter un ou plusieurs motif (s).

La surface dépolie d’une feuille de verre est usuellement caractérisée par sa texture ou sa rugosité et en particulier, par les valeurs Ra, Rz et Rsm (exprimés en μτη) définis dans la norme ISO 4287-1997. La texture/rugosité est la conséquence de l’existence de motifs/irrégularités à la surface. Ces motifs sont constituées d’aspérités appelées "pics" et de cavités appelées "creux". Sur une coupe perpendiculaire à la surface dépolie, les pics et les creux se répartissent également de part et d'autre d'une "ligne centrale" (moyenne algébrique) appelée aussi "ligne moyenne". Dans un profil et sur une distance de mesure déterminée (appelée longueur d’évaluation) : - Ra (valeur d’amplitude) correspond à l’écart moyen de texture, c’est-à-dire la moyenne arithmétique des valeurs absolues des écarts, entre les pics et les creux. Ra mesure ainsi la distancé entre cette moyenne et la "ligne moyenne" et donne une indication sur la hauteur des motifs présents sur la surface rugueuse ; - Rz (valeur d’amplitude) correspond à la hauteur moyenne du profil, c’est-à-dire la moyenne des amplitudes entre les hauteurs de pics et les profondeurs de creux ; et - Rsm (valeur d’espacement, parfois aussi appelé Sm) est la moyenne des distances entre deux passages successifs du profil au travers de la « ligne moyenne »; cela donne ainsi la distance moyenne entre les « pics » et donc sur la valeur moyenne des largeurs des motifs du profil.

Les valeurs de texture selon l’invention peuvent être mesurées avec un profilomètre 2D qui utilisent des profils (selon la norme IS04287). Alternativement, on peut utiliser la technique de profilométrie 3D (selon la norme ISO 25178) mais en isolant un profil 2D qui donne alors accès aux paramètres définis dans la norme IS04287.

Selon l’invention, les valeurs de texture sont mesurées avec un filtre gaussien, qui est un filtre de grandes longueurs d’onde, appelé également filtre de profil Xc. Il est utilisé pour séparer les composantes de rugosité/texture des composantes d’ondulation du profil.

La longueur d’évaluation, L selon l’invention est la longueur du profil utilisé pour évaluer la texture. La longueur de base, 1 est la partie de la longueur d’évaluation utilisée pour identifier les irrégularités caractérisant le profil à évaluer. La longueur d’évaluation L est divisée/découpée en n longueurs de base 1 qui dépendent des irrégularités du profil. La longueur de base correspond à la longueur d’onde de coupure (ou « cut-off » ou longueur d’onde limite) du filtre gaussien (1 = Xc). Typiquement, la longueur d’évaluation est d’au moins 5 fois la longueur de base.

Dans les mesures de texture, on utilise également couramment un filtre de courtes longueurs d’onde (filtre de profil hs) afin d’éliminer les effets de longueurs d’ondes très courtes qui constituent le bruit de fond.

Selon l’invention, la texture de la surface dépolie est définie par : - une valeur Ra supérieure à 1,5 pm et inférieure à 4 pm, et - une valeur RSm supérieure à 40 pm et inférieure à 250 pm, lorsqu’elles sont mesurées avec une longueur d’évaluation de 12 mm et un filtre Gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,8 mm.

Ces valeurs de texture, Ra et RSm, déterminées dans ces conditions de mesures particulières, permettent de définir la texture « grossière », c’est-à-dire la texture générée par la multitude de polyèdres présents à la surface de la feuille de verre dépolie.

De préférence, la surface dépolie présente une texture définie par une valeur Ra supérieure à 1,8 pm et inférieure à 3 pm, lorsqu’elle est mesurée avec une longueur d’évaluation de 12 mm et un filtre Gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,8 mm.

De préférence, la surface dépolie présente une texture définie par une valeur RSm supérieure à 50 pm et inférieure à 150 pm, lorsqu’elle est mesurée avec une longueur d’évaluation de 12 mm et un filtre Gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,8 mm.

Selon un mode de réalisation préféré, la déviation standard σ sur la valeur RSm, mesurée pour dix profils différents sur une longueur d’évaluation de 12 mm et avec un filtre Gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,8 mm, est supérieure à 8 % de ladite valeur. Un tel mode de réalisation entraîne une grande hétérogénéité dans la taille des motifs (évaluée par RSm) et accentue encore la brillance de la surface dépolie obtenue.

Selon l’invention, la feuille de verre comprend, sur au moins 50% de la surface dépolie, une multitude de polyèdres. Les polyèdres selon l’invention peuvent être répartis de manière aléatoire sur la totalité de la surface dépolie et/ou les polyèdres peuvent être regroupés dans une ou plusieurs zone(s) particulière(s) de la surface dépolie. De préférence, la feuille de verre comprend, sur au moins 80% de la surface dépolie, une multitude de polyèdres. Les zones de la surface dépolie n’étant pas occupées par les polyèdres selon l’invention peuvent correspondre à des motifs de texture plus classiques, sans forme géométrique définie et/ou à des motifs géométriques classiques pour un verre dépoli, type pyramides à étages.

De façon générale, un polyèdre peut être défini comme une forme à trois dimensions ayant des faces polygonales qui se rencontrent selon des segments de droite qu'on appelle « arêtes ». Les arêtes se rencontrent aux points nommés sommets. Chaque polyèdre selon l’invention comporte une « base » comprise dans le plan de la feuille de verre et constituée d’une des faces polygonales du polyèdre.

Les polyèdres selon l’invention sont des polyèdres différents ou tous identiques en terme de géométrie et/ou en terme de taille sur la surface dépolie. Selon l’invention, chaque polyèdre peut être (i) soit une pyramide à base polygonale (la base de la pyramide correspondant à la « base » selon l’invention) telle qu’une pyramide à base triangulaire, une pyramide à base carrée ou encore une pyramide à base pentagonale, (ii) soit un prisme triangulaire (polyèdre ayant deux faces triangulaires dont les sommets sont joints deux à deux par des arêtes, formant ainsi trois faces latérales dont une correspond à la « base » selon l’invention). Les deux faces triangulaires du prisme peuvent être parallèles, les trois faces latérales sont alors de forme rectangulaire ; ou bien les deux faces triangulaires du prisme ne sont pas parallèles, deux faces latérales sont alors de forme trapézoïdale et la troisième est rectangulaire. Selon un mode de réalisation particulier de l’invention, les polyèdres peuvent être tronqués, une fois ou plusieurs fois. La troncature d’un polyèdre consiste à raboter un sommet et/ou une arête. Selon un autres mode de réalisation, les polyèdres selon l’invention peuvent être jointifs. Par jointifs, on entend deux polyèdres qui se touchent en au moins une partie de leur base. Tous ces modes de réalisation concernant les polyèdres sont bien entendu combinables entre eux. Ainsi, la feuille de verre selon l’invention peut, par exemple, comprendre une surface dépolie comportant des polyèdres de tailles différentes, certains tronqués d’autres non, de type pyramide à base carrée et de type prisme triangulaire, certains polyèdres étant jointifs et d'autres non.

Selon l’invention, chaque polyèdre comporte au moins une face polygonale plane. Cette face polygonale se situe hors du plan de la feuille de verre. Elle peut provenir du polyèdre régulier lui-même ou bien d’une troncature dudit polyèdre. Par face plane selon l’invention, on entend une face qui présente peu ou pas de texture, c’est-à-dire une rugosité très faible, voire inexistante. La présence de la multitudes de polyèdres possédant au moins une face plane et donc la présence d’une multitude de faces planes à la surface de la feuille de verre entraîne comme effet un aspect brillant et irisé de la feuille de verre. Les faces planes jouent en effet le rôle de petits miroirs réfléchissant la lumière et entraînant ces effets optiques de brillance. Selon un mode de réalisation préféré, chaque polyèdre comporte plus d’une face polygonale plane.

La planéité (ou le caractère « lisse ») des faces planes est évaluée, selon l’invention, en déterminant la texture/rugosité « fine » de la surface dépolie, c’est-à-dire en mesurant la texture sur une longueur d’évaluation de 200 μπι et avec un filtre gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,035 mm. Selon l’invention, la texture de la surface dépolie est définie par une valeur Ra supérieure à 0,08 pm et inférieure à 0,4 pm, lorsqu’elle est mesurée sur une longueur d’évaluation de 200 μηη et avec un filtre gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,035 mm. De préférence, la texture de la surface dépolie est définie par une valeur Ra supérieure à 0,1 μπι et inférieure à 0,3 μπ\, lorsqu’elle est mesurée sur une longueur d’évaluation de 200 μπι et avec un filtre Gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,035 mm. De telles valeurs de texture/rugosité « fine » permettent d’obtenir un aspect encore plus brillant de la surface dépolie.

Les propriétés optiques de la feuille de verre selon l'invention sont caractérisées par : - la transmission directe totale de la lumière ; - la transmission de la lumière diffuse évaluée grâce au « voile » (ou « haze », caractérisant la diffusion aux grands angles de la lumière transmise) et grâce à la « clarté » (caractérisant la diffusion aux petits angles de la lumière transmise) ; et - la brillance (ou « gloss », caractérisant la réflexion spéculaire, mesurée à 60°).

L'expression "diffuse" utilisée pour la transmission lumineuse concerne la proportion de lumière qui, en traversant le verre, est déviée du faisceau incident par dispersion de plus de 2,5. L'expression "diffuse" utilisée pour la réflexion lumineuse concerne la proportion de lumière qui, par réflexion à l'interface verre/air, est déviée du faisceau réfléchi spéculairement par dispersion de plus de 2,5.

Les propriétés optiques de la feuille de verre sont déterminées dans la présente invention à partir du côté dépoli.

Pour quantifier la transmission du verre dans le domaine du visible, on définit une transmission lumineuse (TL), calculée entre les longueurs d'onde de 380 et 780 nm selon la norme IS09050, et mesurée avec l'illuminant D65 (TLD) tel que défini par la norme ISO/CIE 10526 en considérant l'observateur de référence colorimétrique C. I. E. 1931 tel que défini par la norme ISO/CIE 10527. Dans la présente description, la transmission lumineuse est mesurée selon cette norme et donnée pour une épaisseur de 4 mm (TLD4) sous un angle d’observation solide de 2°. La feuille de verre selon l’invention a de préférence une transmission lumineuse, mesurée avec l'illuminant D65 (TLD), selon la norme IS09050 et pour une épaisseur de 4 mm, de moins de 80 %.

Avantageusement et en plus de ses propriétés esthétiques attrayantes, la feuille de verre selon l’invention présente, du côté dépoli, des propriétés anti-griffes améliorées par rapport à la feuille de verre clair (donc avant dépolissage) ou une feuille de verre dépolie classique. De plus, la feuille de verre selon l’invention présente, du côté dépoli, des propriétés anti-empreintes améliorées par rapport à une feuille de verre clair (donc avant dépolissage) ou une feuille de verre dépolie classique.

La feuille de verre selon l’invention peut présenter une surface dépolie, selon l’invention ou non, sur la face opposée à celle dépolie selon l’invention.

La feuille de verre selon l’invention peut être recouverte d’une ou plusieurs couche(s) sur la face comportant la surface dépolie et/ou sur la face opposée à celle comportant la surface dépolie selon l’invention. Par exemple, la feuille de verre selon l’invention peut être recouverte, sur la face comportant la surface dépolie, d’une ou plusieurs couche(s) déposée(s) par magnétron ou CVD ou d’une ou plusieurs couche(s) avec des propriétés anti-empreintes et/ou hydrophobes. Par exemple, la feuille de verre selon l’invention peut également être recouverte, sur la face opposée à celle comportant la surface dépolie selon l’invention, d’une ou plusieurs couche(s) de peinture, laque ou émail coloré, d’une ou plusieurs couche(s) déposée(s) par magnétron ou CVD ou d’une ou plusieurs couche(s) du type sol-gel.

La feuille de verre selon l’invention peut être trempée thermiquement ou chimiquement, ou simplement recuite ou encore durcie. Pour respecter certaines normes de sécurité, la feuille de verre selon l’invention peut être feuilletée, c’est-à-dire qu’elle est laminée à une autre feuille de verre au moyen d'un film thermoplastique. Dans ce cas, la surface dépolie peut être interne ou externe à l’assemblage. La feuille de verre selon l’invention peut également être assemblée dans un vitrage multiple.

La feuille de verre selon l’invention peut avantageusement être obtenue par un dépolissage chimique. De préférence, la feuille de verre selon l’invention est obtenue par un dépolissage acide. Le dépolissage acide selon l'invention peut être réalisé de façon classique au moyen d'une attaque chimique contrôlée avec une solution aqueuse à base d’acide fluorhydrique. En règle générale, les solutions aqueuses acides utilisées à cet effet ont un pH entre 0 et 5, et elles peuvent comprendre, en plus de l'acide fluorhydrique lui-même, des sels de cet acide, d'autres acides comme HCl, H2S04, HN03, acide acétique, acide phosphorique et/ou leurs sels (par exemple, NagSC^, KgSO^ (NH^gSC^, BaS04, ...) et également, d’autres adjuvants dans des proportions mineures, comme par exemple des sels métalliques. Les sels alcalins et d'ammonium sont généralement préférés, comme par exemple le bifluorure de sodium, de potassium et d’ammonium. L’étape de dépolissage acide selon l'invention peut être avantageusement réalisée par attaque acide contrôlée, pendant plus de 5 minutes, de préférence entre 5 et 30 minutes (en fonction de la solution d'acide utilisée et du résultat désiré).

La feuille de verre selon l'invention peut être utilisée à des fins décoratives el/ou à une fin de protection de la vie privée, de l’intimité, en laissant passer néanmoins une certaine quantité de lumière. Par exemple, elle peut être utilisée en tant qu’élément de mobilier (table, étagère, porte d’armoire, présentoir de magasin,...), paroi, revêtement mural ou porte. La feuille de verre selon l'invention peut également être utilisée pour des applications solaires, par exemple elle peut être utilisée dans un module photovoltaïque, en tirant parti de ses propriétés antiréfléchissantes et/ou de piège à lumière.

Les exemples qui suivent illustrent l’invention, sans intention de limiter de quelque façon sa couverture.

Exemple 1 (comparatif)

Une feuille de verre clair de 4 mm d’épaisseur et d’une surface de 20 cm x 20 cm a été lavée à l’eau désionisée, puis séchée. Une solution de dépolissage acide, composée en volume de 50% NH4HFZ, 25% eau, 6% H2S04 concentré, 6% d’une solution aqueuse de HF 50% en poids, 10% K2S04, 3% (NH4)2S04, à 20 - 25 °C, a ensuite été déposée sur la totalité de là surface du verre et le contact entre le verre et la solution acide a été maintenu pendant 5 minutes. Finalement, la solution acide a été enlevée et la surface du verre a été nettoyée avec un détergent aqueux.

La figure 2 (a) montre un cliché de microscope optique (x 20) de la surface de la feuille de verre obtenue. Comme déjà montré dans la partie de la présente demande relative à l’état de la technique, cette feuille de verre dépolie chimiquement de façon connue présente des motifs géométriques de type pyramide à étages. La figure 2 (b) montre un profil issu de la mesure de texture, en particulier de la valeur Ra, pour une longueur d’évaluation (ou longueur du profil) de 200 pm et une longueur d’onde de coupure du filtre gaussien de 0,035 mm.

Exemple 2 (comparatif)

Une feuille de verre clair de 4 mm d’épaisseur et d’une surface de 1,61 m x 3,21 m a été lavée à l’eau désionisée, puis séchée. Un sablage a ensuite été réalisé, de manière connue, grâce à une chambre de sablage automatisée possédant un convoyeur et deux systèmes consécutifs d’apport de sable. La feuille de verre a défilé à une vitesse de 9,5 mètres par minute. Le sable a été projeté sur la surface de la feuille de verre au moyen d’un système à air ventilé. La pression de l’air ventilé a été réglée à 5,5 kPa. Le matériau abrasif qui a été utilisé est un sable naturel dont le diamètre équivalent des grains est de 0,25 mm. Après sablage, la surface du verre a été nettoyée avec un détergent aqueux.

La figure 3 (a) montre un cliché de microscope optique (x 20) de la surface de la feuille de verre obtenue. Comme déjà annoncé dans la partie de la présente demande relative à l’état de la technique, cette feuille de verre sablée de façon connue présente un texture sans motif géométrique défini. La figure 3 (b) montre un profil issu de la mesure de la valeur Ra pour une longueur d’évaluation (ou longueur du profil) de 200 pm et une longueur d’onde de coupure du filtre gaussien de 0,035 mm.

Exemple 3 (conforme à l’invention)

Une feuille de verre clair de 4 mm d’épaisseur et d’une surface de 20 cm x 20 cm a été lavée à l’eau désionisée, puis séchée. Une solution de dépolissage acide, composée en volume de 50% NH4HF2, 25% eau, 2% H2S04 concentré, 3% HN03 concentré, 6% d’une solution aqueuse de HF 50% en poids, 1% FeCl2, 10% KgSC^, 3% (NH4)2S04, à 20 - 25 °C, a ensuite été déposée sur la totalité de la surface du verre et le contact entre le verre et la solution acide a été maintenu pendant 10 minutes. Finalement, la solution acide a été enlevée et la surface du verre a été nettoyée avec un détergent aqueux.

La figure 4 (a) montre un cliché de microscope optique (x 10) de la surface de la feuille de verre obtenue. Ce cliché montre bien la présence de la multitude de polyèdres recouvrant la surface dépolie. Ces polyèdres sont essentiellement des prismes triangulaires, tronqués ou non. Chacun de ces polyèdres présente au moins une face plane et de manière générale plusieurs faces planes.

La figure 4 (b) montre un profil issu de la mesure de la valeur Ra pour une longueur d’évaluation (ou longueur du profil) de 200 μηα et une longueur d’onde de coupure du filtre gaussien de 0,035 mm. Ce profil illustre bien la présence des faces planes selon l’invention, en comparaison avec le profil de la figure 2(b).

Exemple 4 (conforme à l’invention)

Une feuille de verre clair de 4 mm d’épaisseur et d’une surface de 20 cm x 20 cm a été lavée à l’eau désionisée, puis séchée. Une solution de dépolissage acide, composée en volume de 48% NH4HF2, 29% eau, 1% H2S04 concentré, 3% HN03 concentré, 6% d’une solution aqueuse de HF 50% en poids, 1% FeCl2, 10% Κ^Οή, 2% (NH4)2S04, à 20 - 25 °C, a ensuite été déposée sur la totalité de la surface du verre et le contact entre le verre et la solution acide a été maintenu pendant 10 minutes. Finalement, la solution acide a été enlevée et la surface du verre a été nettoyée avec un détergent aqueux.

La figure 5 (a) montre un cliché de microscope optique (x 10) de la surface de la feuille de verre obtenue. Ce cliché montre bien la présence de la multitude de polyèdres recouvrant la surface dépolie. Ces polyèdres se répartissent entre pyramides à base triangulaire, pyramides à base carrée et prismes triangulaires, tronqués ou non. Chacun de ces polyèdres présente au moins une face plane et de manière générale plusieurs faces planes.

La figure 5 (b) montre un profil issu de la mesure de la valeur Ra pour une longueur d’évaluation (ou longueur du profil) de 200 pm et une longueur d’onde de coupure du filtre gaussien de 0,035 mm.

Texture et propriétés optiques

Chacune des feuilles de verre obtenues aux exemples 1-4 ont été analysées en terme de texture/rugosité de surface et de propriétés optiques et esthétiques.

Les mesures de texture de surface ont été effectuées en utilisant un profilométre optique 3D du type Leica DCM3D, utilisant le logiciel « Leica map ».

- pour les valeurs Ra et RSm, mesurées avec une longueur d’évaluation de 12 mm et un filtre Gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,8 mm : l’échantillon est d’abord nettoyé avec un détergent puis sécher. Il est ensuite placé sous l’oculaire du microscope et après les réglages classiques, l’acquisition d’un profil 2D est ensuite lancée avec une longueur d’évaluation fixée à 12 mm. Dans le logiciel « Leica map », le profil acquis est filtré en sélectionnant une longueur d’onde de coupure de 0,8 mm pour le filtre Gaussien Ac. Le logiciel applique par défaut une longueur d’onde de coupure, λ5 de 2,5 pm.

- pour la texture/rugosité « fine » (valeurs Ra mesurées avec une longueur d’évaluation de 200 pm et un filtre Gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,035 mm) : l’échantillon est d’abord nettoyé avec un détergent puis sécher. Il est ensuite placé sous l’oculaire du microscope et après les réglages classiques, l’acquisition d’une image 3D (250 pm x 250 pm) est ensuite lancée avec une longueur d’évaluation fixée à 12 mm. Dans le logiciel « Leica map », un profil 2D est ensuite sélectionné et extrait de l’image 3D acquise. Finalement, le profil 2D extrait est filtré en sélectionnant une longueur d’onde de coupure de 0,035 mm pour le filtre Gaussien Xc. Le logiciel applique par défaut une longueur d’onde de coupure, As de 2,5 pm.

Les résultats de texture obtenus pour les exemples 1-4 sont donnés dans le tableau 1. Les résultats de propriétés optiques et esthétiques obtenus pour les exemples 1-4 sont donnés dans le tableau 2.

Tableau 1

- : longueur d’évaluation ; λο : longueur d’ondé de coupure du filtre Gaussien Tableau 2

Claims (10)

1. Feuille de verre dont l’une des faces comporte une surface dépolie et dont la texture de la dite surface dépolie est définie par - une valeur Ra supérieure à 1,5 μτη et inférieure à 4 μτη, et - une valeur RSm supérieure à 40 pm et inférieure à 250 μτη, lorsqu’elles sont mesurées sur une longueur d’évaluation de 12 mm et avec un filtre Gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,8 mm, caractérisée en ce que la feuille comprend, sur au moins 50% de ladite surface dépolie, une multitude de polyèdres, chaque polyèdre comprenant une base comprise dans le plan de ladite feuille et au moins une face polygonale plane.

2. Feuille de verre selon la revendication 1, caractérisée en ce que la texture de ladite surface dépolie est définie par une valeur Ra supérieure à 0,08 pm et inférieure à 0,4 pm, lorsqu’elle est mesurée sur une longueur d’évaluation de 200 μτη et avec un filtre Gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,035 mm.

3. Feuille de verre selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la texture de ladite surface est définie par une valeur Ra supérieure à 0,1 pm et inférieure à 0,3 pm, lorsqu’elle est mesurée sur une longueur d’évaluation de 200 pm et avec un filtre Gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,035 mm.

4. Feuille de verre selon l’une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la texture de ladite surface dépolie est définie par une valeur Ra supérieure à 1,8 pm et inférieure à 3 pm, lorsqu’elle est mesurée sur une longueur d’évaluation de 12 mm et avec un filtre Gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,8 mm.

5. Feuille de verre selon l’une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la texture de ladite surface dépolie est définie par une valeur RSm supérieure à 50 pm et inférieure à 150 pm, lorsqu’elle est mesurée sur une longueur d’évaluation de 12 mm et avec un filtre Gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,8 mm.

6. Feuille de verre selon l’une des revendications précédentes, caractérisée en ce que chaque polyèdre comprend plus d’une face polygonale plane.

7. Feuille de verre selon l’une des revendications précédentes, caractérisée en ce que les polyèdres comprennent des pyramides à base polygonale et/ou des prismes triangulaires.

8. Feuille de verre selon l’une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la déviation standard sur la valeur RSm, mesurée pour dix profils différents sur une longueur d’évaluation de 12 mm et avec un filtre Gaussien dont la longueur d’onde de coupure est de 0,8 mm, est supérieure à 8 % de ladite valeur.

9. Feuille de verre selon l’une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la feuille comprend une multitude de polyèdres sur au moins 80% de ladite surface dépolie.

10. Feuille de verre selon l’une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la feuille de verre est une feuille de verre flotté de type silico-sodo-calcique.