DESCRIPTION
Titre de l'invention : Procédé d’impression d’un objet 3D dans une composition photoréactive, et imprimante adaptée pour la mise en oeuvre du procédé.
Domaine technique
La présente demande concerne un procédé de projection optique adapté pour l’impression en trois dimensions (3D) dans un volume de composition, ainsi qu’une imprimante 3D, utilisant une réaction photochimique non linéaire induite par absorption d’une énergie fournie par un faisceau lumineux pour modifier une composition photoréactive.
Etat de l’art
La composition à modifier peut être de divers types. Cette composition peut comprendre une résine se solidifiant par polymérisation ou photo-réticulation, une résine dont les propriétés de solubilité se modifient par photochimie, des protéines se solidifiant par photo-réticulation, ou des sels métalliques se solidifiant par photo-réduction, ou plus généralement toute composition dont une propriété physique (couleur, résistance mécanique, etc.) ou chimique est modifiée sous l'effet d'un signal lumineux. L’excédent de composition non modifiée est dissous par un solvant approprié après la modification. La modification de la composition est très localisée parce que les rendements de ces réactions photochimiques résultent d'une chimie non linéaire en irradiation ou en fluence. Par exemple, les rendements de ces réactions photochimiques induites par absorption à deux photons sont proportionnels au carré de l’intensité de la source laser utilisée de sorte que la modification de la composition est très localisée. Dans d'autres exemples la non linéarité est obtenue par un mécanisme d'addition successives de photons, ou par un mécanisme de polymérisation à seuil, ou par un mécanisme non linéaire de chimie.
Le brevet DI = FR3023012 décrit une imprimante 3D dans laquelle un faisceau laser de longueur d’onde et de puissance appropriées est focalisé successivement en des points d’une composition réactive de sorte que les volumes du matériau situés aux points de focalisation successifs du faisceau se modifient par une réaction photochimique induite par absorption à deux photons.
Dans Dl, l’imprimante 3D comprend une source laser, un objectif de focalisation et un bac de composition à modifier reposant sur une table, la dite table pouvant être déplacée selon
des directions orthogonales (directions X, Y) ou parallèle (direction axiale Z) à la direction de propagation d'un faisceau laser produit par la source.
En fonctionnement, le faisceau laser est focalisé par l'objectif en un point focal situé dans la composition à modifier, la puissance du faisceau diminuant en s'éloignant du point focal.
Autour du point focal, là où la puissance du faisceau lumineux est suffisante, la composition se modifie localement pour former un voxel de cette composition. On appelle volume focal un volume de composition centré sur un point focal, volume dans lequel l'énergie du faisceau lumineux est suffisante pour déclencher la modification de la composition.
Dans Dl, la table XYZ est commandée de sorte que le volume focal associé au point focal du faisceau est déplacé dans le matériau pour former des voxels les uns après les autres jusqu'à ce que le volume de l'objet 3D à imprimer ait été solidifié. L'objet est ainsi imprimé voxel par voxel, d'abord dans un plan orthogonal au faisceau et défini par les directions X, Y puis plan par plan selon la direction Z.
Comme exprimé dans l'art antérieur de Dl, l'utilisation d'une telle imprimante 3D permet d'imprimer des voxels de dimensions inférieures au micromètre, voire à la centaine de nanomètres avec une très grande résolution, de l'ordre de quelques dizaines de nanomètres. Une telle imprimante est ainsi appropriée pour réaliser des objets de très petite taille, comprenant un petit nombre de voxels.
Mais pour la réalisation d'objets ayant des dimensions au moins 1000 fois supérieures aux dimensions d'un voxel, c'est à dire de l'ordre du millimètre ou plus, le temps d'impression devient très long lorsqu'une très grande résolution est recherchée.
Pour raccourcir le temps d'impression, Dl propose propose une solution pour ajuster la dimension des voxels en cours d'impression, permettant ainsi d'imprimer successivement des voxels de très petite taille et des voxels de plus grande taille. Cette solution technique permet effectivement d'accélérer le temps d'impression d'un objet, mais au détriment de la résolution, notamment la résolution axiale (selon l'axe Z), dans les zones où les voxels sont de plus grande taille. Ceci s'explique parce qu'une augmentation des dimensions latérales (selon les axes X et Y) des voxels entraîne mécaniquement une diminution de la résolution latérale mais aussi axiale comme montré dans le document D2 = « Hernandez-Cubero, O. "Advanced Optical methods for fast and three-dimensional control of neural activity." Paris Descartes University, France (2016) ».
Le document D3 = "Microstereophotolithography using a liquid cristal display as dynamic mask-generator", A. Bertsch, S. Zissi, J. Y. Jézéquel, S. Corbel, J. C. André, Microsystem Technologies (1997)42-47, Springer Verlag 1997, propose une procédé d'impression 3D plus rapide par la photopolymérisation d'images 2D à la surface de la résine. La résolution axiale est obtenue par fabrication stéréolithographie (couche par couche) et l'ajout d'un absorbant pour limiter la propagation de la lumière hors de la couche. La mise en oeuvre de ce procédé est de plus limité à l'utilisation de résines liquides pour pouvoir déplacer l'objet en fabrication dans la résine au changement de couche.
Le document D4 = « Saha, Sourabh K., et al. "Scalable submicrometer additive manufacturing." Science 366.6461 (2019): 105-109. » décrit l'utilisation d'une technique de compression spatio-temporelle pour obtenir une résolution axiale lors de la projection d'une image 2D dans le volume d'une composition photopolymérisable. Ce procédé nécessite l'utilisation de sources laser à impulsions femtosecondes et ne peut être généralisé aux autres sources lumineuses de photopolymérisation.
Le document D5= « Regehly, Martin, et al. "Xolography for linear volumétrie 3D printing." Nature 588.7839 (2020): 620-624. » décrit l'utilisation d'une technique de photopolymérisation 3D basée sur l'intersection de deux faisceaux lumineux de couleurs différentes. Le premier faisceau projette, sans résolution axiale, les images à polymériser dans le bac de résine. La propagation se fait sans réaction photochimique jusqu'au point d'intersection avec le deuxième faisceau, une feuille de lumière perpendiculaire, qui rend les molécules photo-initiatrices sensibles à la couleur du premier faisceau, et donc permet d'obtenir la résolution axiale. Ce procédé est limité à l'utilisation de molécules photo initiateurs très spécifiques et aux résines à polymérisation radicalaire. Il ne peut pas être généralisé aux systèmes photo-chimiques utilisés dans l'état de l'art.
Le document D6 = "One-Step volumétrie additive manufacturing of complex polymer structures" Shusteff, Maxim, Allison EM Browar, Brett E. Kelly, Johannes Henriksson, Todd H. Weisgraber, Robert M. Panas, Nicholas X. Fang, and Christopher M. Spadaccini. "One- step volumétrie additive manufacturing of complex polymer structures." Science advances 3, no. 12 (2017): eaao5496, décrit une nouvelle technologie consistant à projeter une image 3D volumique dans le bac de composition photoréactive non linéaire, ce qui permet d’accélérer considérablement le temps d’impression. De plus, la projection, et donc la réaction chimique, se fait à l’intérieur même du bac de composition et non en surface, de
sorte qu'il n'est plus nécessaire de déplacer la table supportant le bac de composition ni d'utiliser un porte-échantillon mobile dans le bac de composition. Egalement, il devient possible d'utiliser des compositions photoréactives visqueuses dans la mesure où la projection est effectuée à l'intérieur du volume de composition et où il n'est plus nécessaire de déplacer un porte-échantillon dans le bac de composition. Pour cette nouvelle technologie, la fabrication d'objets millimétriques nécessite l'addition orthogonale de trois images 2D pour obtenir la résolution axiale par polymérisation non linéaire uniquement aux lieux d'addition des irradiations projetées. Ce qui rend le montage optique complexe et limite les formes géométriques 3D pouvant être imprimées.
Le développement récent de résines non linéaires, telles que celles décrites dans le document D7 = WO2019025717, optimisées à la photopolymérisation très localisée comme STTA-UC permet d'envisager le développement de nouvelles imprimantes 3D ultrarapides utilisant la projection directe d'images 2D ou 3D dans le volume de la résine.
Mais il est reste nécessaire de résoudre le problème de la perte de résolution axiale liée à la dimension latérale des zones lumineuses à polymériser.
Description de l'invention
La présente invention vise à pallier au moins un des inconvénients des procédés d'impression et des imprimantes connus rappelés ci-dessus, et en particulier le problème de la perte de résolution axiale dans des zones lumineuses à faire réagir par la projection d'image.
A cet effet, l’invention propose un procédé d’impression d’un objet 3D dans un volume de composition photoréactive, objet défini par une image 3D comprenant une pluralité de points éclairés , procédé d’impression caractérisé en ce qu’il comprend les étapes suivantes, consistant à :
- extraire (ET2) de l’image une séquence d'images partielles autrement nommées mosaïques, la dite séquence comprenant au moins une mosaïque, chaque mosaïque comprenant une pluralité d'aplats et chaque aplat comprenant un point éclairé ou un groupe de points éclairés adjacents , et
- selon une direction axiale (Z) et à l'intérieur du volume de composition, projeter (ET3) la séquence de mosaïques , la projection de chaque mosaïque formant, dans le
volume de composition, une pluralité de zones lumineuses, chaque zone lumineuse correspondant à un aplat de la mosaïque projetée et chaque zone lumineuse étant adaptée pour générer une photoréaction d'un bloc de composition associé, et procédé caractérisé en ce que :
- dans un aplat d'une mosaïque, le nombre de points éclairés et la répartition des points éclairés dans le dit aplat sont ajustés de sorte que la projection de la dite mosaïque dans le volume de composition, la zone lumineuse associée au dit aplat génère la photoréaction d'un bloc de composition ayant une résolution axiale souhaitée, et
- dans une même mosaïque, les aplats de points éclairés sont répartis de sorte que, lors de la projection de la dite mosaïque dans le volume de composition, la composition ne photoréagit pas entre les zones lumineuses associées à la pluralité d'aplats de la dite mosaïque.
La résolution axiale ouhaitée est un paramètre du procédé, choisi par l'utilisateur, en fonction de la résolution qu'il souhaite obtenir pour l'objet physique imprimé.
Dans les mosaïques, les aplats peuvent avoir des formes diverses, par exemple une forme compacte, une forme allongée, une forme creuse, etc.
La résolution d'un objet imprimé est directement liée à la résolution de l'image optique projetée dans la composition pour l'impression. La projection d'une image digitale comprenant des aplats (ou groupes de points éclairés) comprenant un grand nombre de points éclairés se traduit en pratique par une image optique à résolution axiale faible, et aboutit à un objet imprimé à résolution axiale faible. Aussi, plutôt que d’imprimer un objet en projetant une seule image digitale se traduisant dans la composition par une image optique à résolution axiale faible et aboutissant à un objet imprimé ayant une résolution axiale faible, l’invention propose d’imprimer le même objet par des projections successives d'images partielles (ou mosaïques) comprenant des aplats comprenant chacun un plus petit nombre de points éclairés pour conserver une résolution axiale optimale. En effet, les petits aplats ont des irradiations suffisantes pour polymériser uniquement autour de leurs points focaux, et leurs intensités diffractées sont trop faibles pour déclencher une réaction de polymérisation parasite dégradant la résolution axiale, comme on le verra mieux plus loin. L'étape ET2 essentielle de l'invention vise ainsi à limiter la dimension des aplats projetés.
Selon un mode de mise en oeuvre du procédé, l'image de l'objet à imprimer est une image en 3 dimensions, et les mosaïques et les aplats dans les dites mosaïques sont également en 3D.
Selon un autre mode de mise en oeuvre, le procédé peut comprendre une étape initiale (ET1) consistant à découper l'image 3D de l'objet 3D en une série d’images 2D représentatives de l’objet à imprimer dans des plans parallèles entre eux et perpendiculaires à la direction axiale de projection d’image dans le volume de composition, et en ce qu'il comprend également les étapes ET2 à ET4 suivantes, répétées pour chaque image 2D et consistant à :
- extraire (ET2) la séquence de mosaïques de la dite image 2D et projeter (ET3) la séquence de mosaïques selon la direction axiale dans un plan focal situé dans le volume de composition photoréactive et perpendiculaire à la direction axiale, et :
- déplacer (ET4) le plan focal dans le volume de composition.
Ce mode de réalisation permet une impression strate par strate de l'objet 3D directement dans le volume de composition, et non pas en surface de la composition comme c'est le cas avec des procédés classiques de stéréolithographie couche par couche. Par ailleurs, le déplacement du plan focal dans la composition évite de déplacer l’objet en cours d’impression dans le volume de composition. Il devient ainsi possible d’utiliser des compositions visqueuses, voire solides. Egalement, il n’est plus nécessaire d’utiliser des renforts pour maintenir, pendant son déplacement dans la composition, un objet fragile en cours d’impression.
L’invention propose également une imprimante adaptée pour la mise en oeuvre d’un procédé d’impression décrit ci-dessus, imprimante comprenant notamment :
- un bac (2) contenant un volume de composition photoréactive, par exemple une résine photopolymérisable se solidifiant par un mécanisme de polymérisation non linéaire et
- un projecteur (10) d’image agencé pour projeter une image focalisée, avec une résolution axiale souhaitée, dans le volume de composition, l’imprimante comprenant également des moyens agencés pour mettre en oeuvre le procédé d’impression selon l’une des revendications précédentes, les dits moyens comprenant un générateur (15) de séquences de mosaïques agencé pour extraire de
l'image de l'objet à imprimer une séquence de mosaïques et fournir la séquence de mosaïques au projecteur pour la réalisation de l'étape ET3 de projection.
Le projecteur d'image est choisi avec des résolutions optiques latérales et axiales adaptées aux résolutions latérales et axiales souhaitées pour l'objet à imprimer.
Brève description des figures
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description détaillée d'exemples de réalisation de l'invention, donnés à titre d'exemple uniquement, et en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- [Fig. 1] présente schématiquement une imprimante selon l'invention,
- [Fig. 2] présente schématiquement une étape essentielle d'un procédé d'impression selon l'invention
- [Fig. 3] présente des résultats d'essais facilitant la compréhension de l'étape essentielle de l'invention, et
- [Fig. 4] présente d'autres résultats d'essais facilitant la compréhension de l'étape essentielle de l'invention.
Définitions
Une image digitale d’un objet physique à imprimer est définie par une pluralité de points éclairés répartis dans une matrice comprenant des points éclairés et des points éteints, les points éclairés définissant l’objet à imprimer. Un objet plat peut être représenté par une matrice de points à deux dimensions (2D), matrice dont les points sont communément appelés pixels. Un objet volumique en trois dimensions (3D) peut être représenté par une matrice de points à trois dimensions, matrice dont les points sont communément appelés voxels.
Par convention, on utilisera l’adjectif « adjacent » pour parler de deux éléments qui sont côte-à-côte et qui se touchent ; par exemple, dans une image ou une matrice représentant une image, des points adjacents se touchent par un côté.
Par convention également, on définit une direction axiale Z comme étant une direction de projection d’une image par un projecteur dans un volume de composition, et on définit
deux directions latérales, X, Y, perpendiculaires entre elles et perpendiculaires à la direction axiale Z (cf le repère figure 1).
Par « volume de composition », on entend de manière classique le contenu d'un bac contenant la dite composition, le volume de composition étant délimité par les bords du bac.
Par « projection dans un volume de composition », on entend une projection d'image à l'intérieur du volume de composition, et non pas une projection sous la surface du volume de composition, comme cela est communément réalisé selon des procédés classiques d'impression strate par strate (stéréolithographie).
Un « aplat » comprend un point éclairé ou un groupe de points éclairés adjacents dans lequel chaque point éclairé est adjacent à au moins un autre point éclairé du même groupe. Pour les besoins de l'invention, on considère que la dimension d'un aplat compact correspond à son diamètre moyen, et que la dimension d'un aplat allongé correspond à sa largeur moyenne.
Un espacement entre deux aplats est un espacement mesuré (en millimètre, micromètre, nanomètre, ...) entre un point éclairé situé sur un bord d'un des aplats et un point éclairé situé sur un bord de l'autre des aplats. La distance entre deux aplats est la valeur minimale des espacements entre deux aplats.
Par "zone lumineuse" on entend une zone éclairée dans la composition lors de la projection d’un aplat de points éclairés, où l'intensité lumineuse est suffisante pour générer une réaction de la composition. Une zone lumineuse est généralement plus grande qu'une zone dans laquelle un aplat est projeté, comme on le verra plus loin dans les exemples des figures 3 et 4, du fait de la propagation du faisceau lumineux au delà de la zone de projection.
Une mosaïque est une image digitale partielle de l'image digitale globale d'un objet réel ; une mosaïque est extraite d'une image (complète) du dit objet ; une mosaïque est de même taille, en terme de nombre de points lumineux, que l'image digitale à partir de laquelle la mosaïque est extraite ; une mosaïque comprend seulement une partie des points éclairés de l'image à partir de laquelle la mosaïque est extraite.
La « résolution axiale » optique, appelée aussi « longueur axial » optique, d'un faisceau lumineux est la distance dans la direction de propagation entre deux points opposés d'un
pic d'intensité maximum qui correspondent à la moitié de l'intensité maximum. La « résolution latérale » optique d'un faisceau lumineux est la distance, dans une direction latérale perpendiculaire à la direction de propagation, entre deux points opposés d'un pic d'intensité maximum qui correspondent à la moitié de l'intensité maximum. Enfin, pour une composition photoréactive, la « résolution de la photoréaction » est déterminée par la résolution optique du faisceau lumineux générant la photoréaction ; elle peut être plus petite ou plus grande que la résolution optique du faisceau lumineux, selon le type de composition et les conditions d'irradiation supérieure à l'irradiation minimale nécessaire pour la photoréaction.
Description détaillée de modes de réalisation de l’invention
Comme dit précédemment, l’invention concerne l’impression d’objets 3D par projection d’images dans un volume de composition photoréactive, dont la modification de la composition est localisée dans les lieux d'irradiation intense. L'invention propose plus précisément un procédé d'impression d'un objet 3D dans un volume de composition photoréactive, objet défini par une image 3D comprenant une pluralité de points éclairés.
Le procédé d’impression selon l’invention comprend les étapes suivantes, consistant à :
- extraire (ET2) de l’image une séquence d'images partielles autrement nommées mosaïques, la dite séquence comprenant au moins une mosaïque, chaque mosaïque comprenant une pluralité d'aplats et chaque aplat comprenant un point éclairé ou un groupe de points éclairés adjacents, et
- selon une direction axiale (Z) et à l'intérieur du volume de composition, projeter (ET3) la séquence de mosaïques dans le volume de composition photoréactive, la projection de chaque mosaïque formant, dans le volume de composition, une pluralité de zones lumineuses, chaque zone lumineuse correspondant à un aplat de la mosaïque projetée et chaque zone lumineuse étant adaptée pour générer une photoréaction d'un bloc de composition associé.
Un aplat peut être à deux dimensions (X, Y) ou trois dimensions (X, Y, Z), selon que la mosaïque qui contient l'aplat est à deux ou trois dimensions.
La figure 3 montre l'influence des dimension des aplats sur la résolution optique nécessaire pour obtenir la résolution axiale du bloc de composition transformée après projection d'une image d'aplats. L'image projetée a été générée par la projection holographique de la modulation spatiale de phase du faisceau laser, à l'aide d'un objectif de microscope Zeiss *100 Aplan NA = 1.3. Les figures 3a, 3b représentent les projections XY, les figures 3ay, 3by représentent les projection YZ et les figures 3az, 3bz représentent les projection XZ des images obtenues avec une caméra CMOS à différentes positions axiales autour du plan focal XY dans lequel les images sont projetées.
La figure 3a montre une image optique comprenant une unique zone lumineuse résultant de la projection d'une image digitale comprenant un unique aplat carré . La zone lumineuse correspondant à l'aplat, de dimension 20 pm * 20 pm, est bien délimitée dans le plan X,Y de projection (fig 3a), elle s'étale par contre très largement dans le plan YZ (fig. 3ay) comme dans le plan X,Z (fig. 3az) de part et d'autre du plan focal selon la direction axiale Z et selon des directions très diffractées par rapport à la direction axiale Z. La résolution axiale optique est de 22pm alors que la résolution axiale d'un aplat optique avec un seul point lumineux est de 0,5 pm.
La figure 3b montre une image optique comprenant des zones lumineuses résultant de la projection d'une image digitale comprenant une pluralité aplats carrés plus petits, assez éloignés les uns des autres ; la distance entre deux zones lumineuses est de 10 pm dans le plan X, Y de projection. Chaque zone lumineuse, de dimensions 2pm * 2pm dans le repère X, Y, Z (fi g. 3b), reste très lumineuse selon la direction Z (fig 3by et fig3bz) sur une profondeur sensiblement égale aux dimensions X, Y (2pm) de la zone lumineuse, la dite profondeur définissant la résolution axiale de l'objet imprimé. Au delà, l'intensité lumineuse est plus faible et n'est pas suffisante pour entraîner une réaction de la composition.
Les figures 4 montrent l'influence de la distance entre des aplats comprenant chacun un point éclairé sur les zones lumineuses résultant de la projection des dits aplats, et donc l'influence de la dite distance sur la réaction de la composition éclairée. Les essais sont réalisés ici avec le même système optique de projection que celui des essais présentés fig 3.
Les figures 4 sont des résultats d'essais de projection d'une image digitale comprenant une pluralité d'aplats équidistants, les projections des aplats ayant des dimensions de 0,25 pm *
0,25 pm, dans le plan de projection X,Y, et des dimensions de 0,5 pm en Z. Ces dimensions, obtenues avec des aplats à un point éclairé correspondent aux meilleures résolutions XYZ qui peuvent être obtenues pour les points focalisés à la limite de diffraction, c'est-à-dire avec une focalisation parfaite, imposées par les caractéristiques du système optique utilisé.
Lorsque les aplats sont séparés d'une distance de 2 pm les uns des autres dans le plan de projection, les zones lumineuses qu'ils génèrent sont très nettes et distinctes les unes des autres, aussi bien dans le plan focal de projection (fig. 4a) que selon le plan axial X Z (fig 4az). Entre les zones lumineuses, l'intensité lumineuse est faible et insuffisante pour entraîner une modification de la composition.
Lorsque les aplats sont séparés seulement d'une distance de 0,8 pm les uns des autres dans le plan de projection, les zones lumineuses qu'ils génèrent sont peu nettes et peu distinctes les unes des autres dans le plan de projection XY (fig. 4b). Selon la direction axiale Z, dans le plan XZ (fig. 4bz) et plus généralement dans tout plan parallèle à la direction axiale, les zones lumineuses s'étalent au point de se chevaucher. Aux endroits où les zones lumineuses issues de deux aplats se chevauchent, l'énergie résultante peut devenir suffisante pour déclencher une réaction de la composition. Il s'ensuit une forte dégradation de la résolution axiale, ainsi qu'une réaction non souhaitée de la composition entre les aplats où les faisceaux de lumière se chevauchent .
En d'autres termes, si deux aplats dans une image à projeter sont trop proches l’un de l’autre, lors de la projection, l'addition de leurs lumières diffractées peut devenir suffisante pour déclencher une réaction non souhaitée de la composition.
De ces essais et constats, les inventeurs ont déduit le procédé selon l'invention, permettant une impression rapide et ayant une résolution axiale souhaitée.
La durée de l'impression est réduite en réalisant les étapes ET2 et ET3 décrites ci-dessus, qui permettent, à partir d'une décomposition en mosaïques, images partielles de l'objet à imprimer, d'imprimer simultanément des pluralités de points éclairés, au lieu de les imprimer un à un, ce qui accélère considérablement l'impression.
La résolution axiale souhaitée pour l'objet imprimé est conservée par une répartition appropriée des points éclairés dans les mosaïques et dans les aplats des mosaïques :
- dans un aplat d'une mosaïque, le nombre de points éclairés et la répartition des
points éclairés dans le dit aplat sont ajustés de sorte que, lors de la projection de la dite mosaïque dans le volume de composition, la zone lumineuse associée au dit aplat génère la photoréaction d'un bloc de composition ayant une résolution axiale souhaitée, et
- dans une même mosaïque, les aplats de points éclairés sont répartis de sorte que, lors de la projection de la dite mosaïque dans le volume de composition, la composition ne photoréagit pas entre les zones lumineuses associées à la pluralité d'aplats de la dite mosaïque.
La décomposition en mosaïques d'aplats selon l'invention résulte ainsi de compromis.
Dans un aplat, le nombre de points éclairés et la répartition des points éclairés dans l'aplat (c'est-à-dire la forme de l'aplat) doivent être optimisés. Le nombre de points éclairés doit être le plus grand possible pour projeter le moins possible de mosaïques pour imprimer l'objet complet. En même temps le nombre de points éclairés doit être limité et la répartition des points éclairés dans un aplat doit être optimisée pour conserver la résolution axiale souhaitée. La répartition des points éclairés est matérialisée par la forme de l'aplat.
Egalement, dans une même mosaïque, les aplats doivent être répartis de façon optimisée. La distance entre deux aplats doit être minimisée pour que le nombre de points éclairés dans une mosaïque soit le plus grand possible. En même temps, la distance entre deux aplats doit être suffisante pour que la composition ne réagisse pas entre deux aplats.
Des essais réalisés dans les conditions des essais présentés fig. 3 et 4 montrent que, dans une mosaïque, des aplats ayant une dimension inférieure à la résolution axiale souhaitée et de préférence deux fois plus petite, donnent de bons résultats en terme de résolution axiale.
Dautres essais réalisés dans les conditions des essais présentés fig. 3 et 4 montrent que, dans une mosaïque, des aplats répartis de sorte qu'une distance entre des bords de deux aplats est supérieure à la résolution axiale souhaitée et de préférence trois (3) fois la résolution axiale souhaitée donnent de bons résultats.
L'expérience montre également que la décomposition de l'image en mosaïque est facilitée par le choix d'aplats ayant des formes générales telles que :
- une forme compacte, par exemple un disque, une boule pleine, un carré, un
cube, .etc. ; , pour les besoins de l'invention, on considère que la dimension d'un tel aplat est son diamètre moyen
- une forme allongée, par exemple une forme elliptique, une forme oblongue, un cylindre, un barreau, etc. ; , pour les besoins de l'invention, on considère que la dimension d'un tel aplat est sa largeur moyenne
- ou une forme creuse, par exemple un anneau, une sphère creuse, un cylindre creux, un rectangle creux...
Le procédé selon l'invention peut être utilisé pour réaliser un objet à imprimer ayant des propriétés macroscopiques et ayant une résolution latérale (XY) et / ou axiale (Z) souhaitée des détails pouvant être supérieure à 10 pm.
Le procédé peut également être utilisé pour réaliser un objet à imprimer ayant des propriétés microscopiques ayant une résolution latérale (XY) et / ou axiale (Z) souhaitée des détails pouvant être inférieure à 10 pm.
La figure 2 montre à titre d'exemple simple la décomposition d'une image 2D initiale en une séquence de quatre mosaïques 2D, l'image 2D et les mosaïques comprenant 24*24 pixels (pointslumineux 2D). Dans cet exemple simple, les aplats de l’image 2D initiale comprennent 2*10 pixels, et la décomposition est telle que les aplats dans les mosaïques comprennent au maximum 2*2 points éclairés. La décomposition selon l’invention d’images en séquences de mosaïques s'applique de manière similaire à la décomposition d'une image 3D représentant un objet 3D et définie par une matrice à trois dimensions.
Egalement, dans l'exemple simplifié de la figure 2, où les aplats dans l'image initiale comprennent au plus 20 points éclairés adjacents, une décomposition en quatre mosaïques seulement permet d'obtenir des mosaïques comprenant des aplats comprenant au maximum 4 points éclairés. Bien sûr, pour des objets à imprimer de plus grande taille, par exemple de l'ordre de 1 à 10 millimètres, représentés par des images de plus grande taille, par exemple des images des images microscopiques ou macroscopiques définies par une matrice de 10000*10000 pixels (en 2D) ou par une matrice de 10000*10000*10000 voxels (en 3D) le nombre de mosaïques dans une séquence peut devenir rapidement important, même si des aplats comprenant plus de 1 point éclairé sont acceptables. Le nombre de mosaïques dépendra ainsi en pratique de la densité de l'objet à imprimer ou dit,
autrement, du nombre de points éclairés et de la dimension des aplats initiaux dans l’image initiale représentant l’objet à imprimer, et de la résolution souhaitée pour l’objet imprimé.
L'étape ET2 d'extraction de la séquence de mosaïques peut être réalisées par tâtonnement, en choisissant des aplats de formes simples en adéquation avec la forme générale ou les formes locales de l'objet à imprimer..
Pour des objets quelconques, l'étape ET2 peut être réalisée de manière itérative. Pour la première mosaïque, une première version (ET21) comprenant alternativement un point éclairé et un point éteint peut être testée avec la composition à modifier et les moyens optiques associés. En fonction de la profondeur de composition ayant réagi, et de l'éventuelle présence de composition ayant réagi dans des zones non souhaitées, éteindre ou allumer des points (ET22). Répéter les étapes ET21 et ET22 jusqu'à obtenir une première mosaïque satisfaisante. Puis répéter les étapes ET21 et ET22 pour les mosaïques suivantes.
La distance entre aplats et la répartition des aplats dans chaque mosaïque, ainsi que le nombre et la répartition des points éclairés dans chaque aplat d'une mosaïque en fonction de la résolution axiale souhaitée pour l’objet à imprimer doivent être caractérisés par des essais avec les moyens de projection et la composition photoréactive choisis.
Par exemple, des essais réalisés dans les conditions matérielles (moyens de projection et choix de composition) de l’expérience décrite dans le document D2, montrent que la résolution axiale d’un spot (élément de composition modifié) obtenu par projection holographique est égale à 1,6 fois le diamètre de l’aplat projeté. Dit autrement, pour obtenir, pour l’objet à imprimer, une résolution axiale égale à 16 pm, 8 pm ou 1,6 pm, la dimension maximale d’un aplat isotrope est choisie égale à 10 pm, 5 pm ou 1 pm.
Selon un mode de mise en œuvre du procédé, chaque point éclairé de l'image de l'objet est présent dans au moins un aplat d'une mosaïque ; la projection successive de chacune des mosaïques de la séquence de mosaïque permet ainsi de constituer l'objet entier dans le volume de composition. Si chaque point éclairé est présent dans une seule mosaïque, tous les points seront projetés une seule fois au cours de la projection de la séquence de mosaïque ; ceci permet d'obtenir un objet imprimé réalisé dans un matériau homogène. Un
point éclairé présent dans plusieurs mosaïques sera projeté autant de fois, ce qui revient à augmenter le temps de projection du dit point, et donc augmenter le taux de conversion de la composition ; ceci permet par exemple de renforcer localement une propriété physique ou chimique de l'objet imprimé.
Selon un autre mode de mise en œuvre, au moins une mosaïque est projetée plusieurs fois, décalée successivement selon la direction axiale et / ou dans un plan focal (XY) dans le volume de composition. Ce mode de réalisation permet par exemple d'imprimer des barreaux parallèles.
Selon un autre aspect de l'invention, il est possible d'associer une première résolution axiale souhaitée à une première partie d'une mosaïque et au moins une deuxième résolution axiale souhaitée à au moins une deuxième partie de la dite mosaïque. Ceci est notamment intéressant pour réaliser un objet pour lequel :
- une résolution très fine est nécessaire localement, par exemple sur les bords de l'objet,
- une résolution un peu dégradée est acceptable localement, par exemple au centre de l'objet.
Le choix d'une profondeur de résolution axiale plus grande permet de réaliser des mosaïques comprenant des aplats de plus grande taille, ce qui permet de réduire le nombre de mosaïques. Ceci peut être utilisé pour réaliser une lentille par exemple.
Selon un autre aspect encore, lors de l'impression d'un objet, les mosaïques de la séquence de mosaïques peuvent être projetées chacune pendant un temps identique, nécessaire à la réaction de la composition. Ceci permet par exemple de réaliser un objet dans un matériau sensiblement homogène. En variante, les mosaïques de la séquence de mosaïques sont projetées pendant des temps d'exposition différents ; ceci permet par exemple d'affiner localement les propriétés mécaniques d'un objet.
Selon un autre aspect encore, il est possible de projeter une mosaïque avec des intensités différentes pour certains aplats ou pour chaque aplat (projection en niveau de gris). Ceci peut permettre de compenser l'augmentation thermique de l'effet phot-actif qui apparaît au centre des aplats transformés dans certains matériaux.
Comme dit précédemment, un procédé selon l'invention comprend une étape essentiel le ET2 d'extraction d'une séquence de mosaïques dans une image d’un objet à
imprimer, et une étape ET3 de projection de la dite séquence de mosaïques dans le volume de composition photoréactive.
Dans un mode de mise en oeuvre où l'objet à imprimer est en 2D (objet avec une très faible épaisseur), l'image à projeter et les mosaïques sont également en 2D. Les mosaïques sont projetées successivement dans un même plan focal (perpendiculaire à la direction axiale) dans le volume de composition à l'intérieur du bac de composition de sorte que l'objet se forme dans le volume de composition au fur et à mesure de la projection des mosaïques.
Dans un autre mode de mise en oeuvre, l'image de l'objet à imprimer est une image 3D et les mosaïques et les aplats dans les mosaïques, obtenus au cours de l'étape ET2, sont également en 3D. Les mosaïques 3D sont projetées, sous forme d'image 3D réelles ou holographiques, dans le volume de composition à l'intérieur de la composition de sorte que l'objet se forme en 3D dans le volume de composition au fur et à mesure de la projection des mosaïques.
Dans un autre mode de mise en oeuvre encore, l'impression d'un objet 3D est réalisée couche par couche par l'impression successive de couches 2D adjacentes. Pour mettre en oeuvre cela, le procédé selon l'invention comprend une étape initiale (ET1) consistant à découper l'image 3D de l'objet 3D en une série d’images 2D représentatives de l’objet à imprimer dans des plans parallèles entre eux et perpendiculaires à la direction axiale de projection d’image dans le volume de composition, et il comprend les étapes ET2 à ET4 suivantes, répétées pour chaque image 2D et consistant à
- extraire (ET2) la séquence de mosaïques de la dite image 2D et projeter (ET3) la séquence de mosaïques extraite dans un plan focal situé dans le volume de composition photoréactive et perpendiculaire à la direction axiale, et :
- déplacer (ET4) le plan focal dans le volume de composition.
A titre d’exemple, pour des objets ayant des propriétés microscopiques, nos tests montrent que la polymérisation d'une image 2D mosaïque peut être obtenue avec un temps d'exposition d'une milliseconde. Il est nécessaire d'utiliser une centaine d'images mosaïques pour obtenir une résolution axiale de 1 pm, soit une séquence de projection durant 0.1 seconde. La fabrication d'un réseau (100x100 pm2) de microlentilles de 5 pm de hauteur nécessite la projection de 10 couches, soit une durée de fabrication de 1 seconde. Ainsi, la fabrication d'une surface microstructurée de 1 mm2 serait possible quelques minutes, et de 1 cm2 en quelques heures au lieu de quelques journées avec l'état de l'art.
Selon une variante, l’étape ET4 de déplacement du plan focal est réalisée :
- par déplacement d’un bac contenant le volume de composition par rapport à un projecteur utilisé pour réaliser l’étape ET3 de projection, ou
- par déplacement du projecteur par rapport au bac contenant le volume de composition.
Selon une autre variante, l’étape ET4 de déplacement du plan focal est réalisée par une modulation spatiale d’un faisceau lumineux initial produit par une source de lumière du projecteur utilisé pour réaliser l’étape ET3 de projection, le faisceau modulé intégrant une information relative à la position du plan focal. La réalisation concrète de ces étapes sera détaillée plus loin.
L'invention propose également une imprimante pour la mise en oeuvre du procédé décrit ci-dessus, imprimante dont le principe est représenté de manière volontairement simplifié sur la figure 1. L'imprimante comprend :
- un bac 2 contenant un volume d'une composition photoréactive, par exemple une résine photopolymérisable se solidifiant par un mécanisme de polymérisation non linéaire,
- un projecteur 10 d'image agencé pour projeter une image focalisée, avec une résolution axiale souhaitée, dans le volume de composition.
La composition photoréactive est par exemple une résine photopolymérisable se solidifiant par un processus d'absorption multiphotonique, par un mécanisme d'addition de photons, par un mécanisme de polymérisation à seuil, ou par un mécanisme de chimie non linéaire.
L’imprimante selon l’invention comprend également des moyens agencés pour mettre en oeuvre le procédé d’impression tel que décrit ci-dessus, notamment un générateur (15) de séquences de mosaïques agencé pour extraire de l’image de l’objet à imprimer une séquence de mosaïques et fournir la séquence de mosaïques au projecteur pour la réalisation de l’étape ET3 de projection.
Lors de l’impression, le projecteur 10 projette une image dans la composition et les zones éclairées réagissent en formant tout ou partie de l’objet à imprimer.
Selon le mode de réalisation de la figure 1, le projecteur 10 comprend :
- une source (4) de lumière produisant, pour chaque mosaïque à projeter, un faisceau initial ayant des paramètres appropriés pour déclencher une photoréaction de la
composition, les dits paramètres comprenant par exemple une puissance, une longueur d'onde et / ou un temps d'exposition,
- un modulateur spatial de lumière (12), agencé pour, à partir du faisceau initial et de la mosaïque à projeter, produire un faisceau à projeter par le dispositif optique, et
- un dispositif optique d’imagerie (11) agencé pour focaliser le faisceau à projeter dans un plan focal associé à la mosaïque à projeter.
Les moyens de mise en oeuvre du procédé d’impression peuvent également comprendre des moyens de découpage, pour découper une image 3D en une série d’images 2D représentatives de l’objet à imprimer dans des plans parallèles entre eux et perpendiculaires à la direction axiale de projection d’image dans le volume de composition. Les moyens de découpage fournissent au générateur de mosaïques 15 les unes après les autres les images 2D de la série d’images 2D résultant de la décomposition.
En vue de réaliser l’étape ET4, les moyens de mise en oeuvre du procédé d’impression selon l’invention comprennent également des moyens de pilotage du positionnement du plan focal.
Selon un mode de réalisation, le bac de composition 2 est posé sur une table motorisée 3 mobile en translation axiale selon la direction de projection du projecteur 10, et des moyens de pilotage de la table motorisée sont agencés pour fournir à la dite table motorisée un signal de commande de déplacement selon la direction axiale ou selon une direction latérale (X, Y). Le plan focal dans le bac est ainsi déplacé par déplacement du bac.
Selon un autre mode de réalisation, le bac de composition 2 est posé sur une table fixe, et des moyens de pilotage du projecteur sont agencés pour fournir au projecteur un signal de commande comprenant une position axiale d’un plan focal. Ainsi, la distance entre le bac et le projecteur reste fixe, mais le plan focal est déplacé dans le bac. Dans une variante de mise en oeuvre, les moyens de pilotage du projecteur fournissent au dispositif d’imagerie 11 le signal de commande comprenant la position axiale du plan focal et le dispositif d’imagerie focalise le faisceau à projeter dans le plan focal à l’intérieur du volume de composition. Dans une autre variante de mise en oeuvre, les moyens de pilotage du projecteur fournissent au modulateur 12 le signal de commande comprenant la position axiale du plan focal et le modulateur produit un faisceau modulé en phase à projeter intégrant une information relative au plan focal.
Dans un mode de réalisation pratique, l'imprimante selon l'invention peut être une machine électro-opto-mécanique telle que celle utilisée classiquement dans un photoplotter, dans une imprimante 3D DLP, dans une imprimante 3D LCD, dans une imprimante mettant en oeuvre un procédé de microstéréolithographie ou dans un microscope ; la machine est détournée de son usage habituel, et adaptée et complétée par les moyens de mise en oeuvre de l'invention notamment : un générateur d'images mosaïques 15, un projecteur 10 et des moyens de pilotage de la machine électro-opto- mécanique et, si la table est mobile, des moyens de pilotage de la table mobile.
Egalement, le bac de composition 2 et / ou le dispositif optique d'imagerie 11 peuvent être agencés de moyens de déplacement latéraux (dans le plan XY) pour réaliser des objets plus larges par la projection successive de plusieurs séquences de mosaïques dans le plan latéral.
D'autres modes de réalisation pourront facilement être imaginés par l'homme de l'art. Par exemple pour étendre la zone de fabrication limitée par le champ optique latéral d'un projecteur d'image, il est possible d'utiliser simultanément plusieurs composants de modulation spatiale ou d’effectuer des déplacements latéraux du projecteur optique ou du bac de résine. Egalement, pour étendre la longueur de la zone de fabrication des résines liquides, il est possible de déplacer axialement un élément adapté du projecteur optique dans le bac de la résine. Pour diversifier le mode de dépôt des résines sans utiliser de bac de composition, il et possible de faire des dépôts localisés de résines visqueuses ou solides sur des composants ou surfaces fonctionnelles. Ou encore, pour atteindre des zones à polymériser difficiles d'accès, il est possible d’utiliser des projecteurs d'images non conventionnels à base de fibres optiques ou de composants optiques miniatures.
En synthèse, l'invention propose un procédé d'impression 3D et des moyens pour la mise en oeuvre du dit procédé, qui apportent notamment les bénéfices techniques et économiques suivants :
- la possibilité de réaliser, par impression 3D volumique, des objets de grande dimension, de l'ordre de 1000 à 10000 fois les dimensions d'un point, avec une très grande résolution axiale et en des temps relativement courts, de l'ordre de quelques dizaines de secondes à quelques dizaines de minutes selon la taille de leur dimension axiale,
- la possibilité d'imprimer un objet directement dans un bac contenant la
composition à modifier, sans déplacer le porte-échantillon positionné dans le bac et sur lequel l'objet est imprimé, sans utiliser de porte-échantillon et / ou sans déplacer le bac de composition
- des compositions visqueuses, voire solides, peuvent être utilisées ; il suffit qu'elles soient transparentes.