Production d'électricité à partir d'énergies basses températures
La présente invention concerne un arrangement et un procédé pour l'exploitation d'énergies basses températures avec production d'électricité par vent artificiel et turbines moyennes vitesses.
A l'heure actuelle, les énergies douces utilisées pour la production d'électricité sont essentiellement celles du vent, par usage d'éoliennes de grands diamètres.
Le choix des grands diamètres est basé sur le fait que l'énergie captable est fonction de la surface de captage, autrement dit du carré du diamètre des pales de l'éolienne.
Mais ce choix judicieux a ses limites car l'augmentation de l'inertie du système avec l'augmentation du diamètre (et celui du nombre de pales) , fait perdre la récupération de l'énergie des vitesses de vents faibles (la vitesse minimum à partir de laquelle l'éolienne peut produire du courant augmente) .
Or, cette énergie est aussi fonction du cube de la vitesse du vent, mais l'homme n'est maître ni de la vitesse des vents ni de leur direction. Au plus le diamètre sera grand, au plus l'éolienne devra être haute. Le moment de flexion à l'encastrement (à la base) du pylône de support deviendra important et obligera à mettre les éoliennes "en drapeau"
pour des vitesses de moins en moins importantes, ce qui fait que la "fenêtre" des vents utilisables se réduira fortement .
il existe actuellement un assez grand nombre de publications relatives à l'utilisation d'un phénomène connu depuis longtemps, qui est celui de la montée de l'air chaud. Ces publications décrivent des dispositifs permettant de capter l'énergie de ces vents artificiels par l'usage M' éoliennes" ou de turbines à l'intérieur d'une sorte de cheminée avec effet de tirage, dont le bénéfice majeur est d'avoir un vent de direction constante.
A titre d'exemples ont peut citer les documents de brevets GB 2302139, DE 19831492 et DE 3636248.
Toutefois, la rentabilité de pareils systèmes n'a pas permis leurs applications jusqu'à présent. La situation pourrait changer en fonction de 1 ' augmentation du prix du baril de pétrole. Le rendement des installations devient alors un facteur prédominant.
Le présente invention a pour but de proposer un système amélioré plus souple et qui permet de récupérer plus d'énergie en transformant le système "éolien" en un système "turbine" particulier.
Les éoliennes utilisées de nos jours sont limitées à des vitesses de vents en dessous de 80 ou 90 Km/h, et ce pour les raisons expliquées ci-dessus.
Les vitesses "de régime" sont en général de l'ordre de 20 à 30 Km/h.
Les turbines à gaz fonctionnent quand à elles avec des vitesses de gaz beaucoup plus élevées, généralement subsoniques de l'ordre de 800 Km/h (les moteurs d'avions pouvant dépasser la vitesse du son) et les rendements sont nettement plus importants .
Le système présenté ci-après se situe pour sa part à un niveau intermédiaire de vitesses (de l'ordre de cent à trois cent Km/h) et, selon une caractéristique principale, utilise plusieurs étages d'ailettes (et non d'éoliennes) améliorant nettement le rendement.
La présente invention concerne donc un tel système.
De manière générale, l'invention a en effet pour but de proposer un système conçu pour produire de l'électricité par voie mécanique à partir de la récupération des calories véhiculées à l'intérieur d'un système d'échangeurs de chaleur fixés sur plusieurs étages, c'est à dire de manière factionnées. Les autres caractéristiques sont décrites dans les revendications annexées.
Entre ces étages d'échangeurs de chaleur fixes viennent s'intercaler des étages comportant des ailettes ou pales fixées sur un axe central, vertical et rotatif, axe qui se prolonge vers le bas jusqu'à devenir l'axe d'un générateur d'électricité situé en partie basse.
Selon un aspect de l'invention, une accélération de vitesse plus ou moins importante peut être obtenue en aménageant une section d'entrée d'air (à la base) nettement plus élevée que la section de sortie de l'air (au sommet) .
Un mode de réalisation est décrit ci-après, à titre d'exemple uniquement, en se référant aux dessins en annexe dans lesquels :
la fig. 1 représente une demi-coupe verticale d'un arrangement selon l'invention.
les figs. 2 et 3 représentent une coupe horizontale d'un étage de pales (plan A de la fig. 1) présentée sous deux formes de réalisation : pales multiples et pales multiples à recouvrement . Le choix se fait en fonction des dimensions de l'installation et des vitesses de vents atteintes.
Le système est formé d'une tour composée de deux cylindres concentriques 1, 2 ayant le même axe vertical central 20.
Un courant d'air artificiel 30, qui est un courant ascendant d'air chaud, est obtenu a partir du contact de l'air avec les parois métalliques fixes d'échangeurs de chaleur 10 (systèmes à ailettes) situés sur plusieurs étages de la tour ( par exemple le niveau du sol et les "érages impairs"), placés entre le cylindre extérieur 1 et le cylindre intérieur 2.
Le niveau de chauffage de l'air 30 se trouvant au niveau du sol représente le premier niveau 9 de chauffage (en réalité un "préchauffage"), à l'endroit où la section annulaire 7 d'entrée de l'air est plus grande que sortie 8, d'où l'apparition d'un phénomène d'accélération. A ce niveau, l'air est préchauffé en 9 avant de passer par 1 ' échangeur 10a du premier étage El pour être chauffé à nouveau avant de pénétrer dans l'étage E2 , celui 'du premier niveau de pales de turbine.
Les «étages pairs» sont mobiles, et tournent autour de l'axe central vertical 20 de la tour, constituant ainsi la partie «turbine» du système. Ils sont constitués d'ailettes ou pales 40 de turbines, soudées sur le cylindre intérieur 2 du système de façon à être entraînées par un mouvement de rotation produit par la force de l'air chaud 30 qui monte à des vitesses pouvant être beaucoup plus élevées que celles des vitesses de régime des éoliennes .
Les échangeurs 10 sont fixés directement sur le cylindre extérieur 1, et peuvent être en encorbellement ou posés si nécessaire -dans les cas de grandes dimensions- sur l'axe central par l'intermédiaire d'un support 12 de roulements à billes ou d'un arrangement équivalent (étant donné que
1 ' axe sera amené à tourner et que les échangeurs de chaleur sont fixes) .
Par contre, les ailettes-pales 40 de turbine sont fixées directement et, de préférence uniquement, sur le cylindre intérieur 2, exactement comme les ailettes d'une turbine sur leur support rotatif. La fig. 1 illustre cependant le cas ou les extrémités des pales reposent sur des consoles annulaires 3.
Le liquide caloporteur 4, circulant dans des canalisations thermiquement isolées, est amené vers 1 ' échangeur le plus haut 1Od, et de là il redescend pour alimenter successivement et dans l'ordre les autres échangeurs 10c, 10b et 10a en partant du plus haut vers le plus bas.
Cette circulation du liquide 4 se fait de façon naturelle, comme la circulation naturelle d'eau chaude du chauffage central d'un immeuble, mais peut être "aidée" par une ou quelques pompes de circulation qui donneront au mouvement un rythme constant .
Dans sa descente, le liquide caloporteur 4 perd petit à petit ses calories qui sont transférées à l'air environnant .
L'air qui est aspiré dans le bas du système est à la température de l'air extérieur et présente un même degré d'hygrométrie.
Au contact des ailettes du premier échangeur (préchauffage) au niveau du sol où circule le liquide caloporteur qui a déjà perdu une bonne partie de sa température, l'air est préchauffé. De ce fait il se dilate créant ainsi une surpression qui pousse cet air vers le dessus à travers les dites ailettes de préchauffage avant de passer à travers 1 ' échangeur de chaleur de l'étage El puis les pales 40 de la turbine au niveau de 1 ' étage E2.
De ce fait, il y aura transfert d'énergie par création d'un mouvement circulaire du cylindre central 2, et qui se traduit par une détente et une baisse de température de l'air.
L'air va alors se déplacer vers l'étage impair E3, où il va se trouver en contact avec d'autres échangeurs de chaleur où circule le liquide caloporteur qui est à une température supérieure à celle de l'étage El. Le cycle est ainsi relancé: chauffage supplémentaire, nouvelle surpression,
passage à travers les ailettes de l'étage E4, mouvement de rotation supplémentaire imprimé à l'axe, détente et baisse de la température de l'air.
II en est ainsi de suite jusqu'à atteindre la toute dernière turbine où, après avoir cédé une partie de son énergie, l'air chaud sera évacué dans l'atmosphère.
Il est clair que ce système permet une meilleure utilisation de l'air lorsqu'il passe le premier niveau de rotation (ce qui "contourne" le blocage décrit par Besse) . Ce système s'apparente, dans son principe, à celui des turbines à cycles combinés qui ont un rendement global plus important que les turbines simples.
La somme des efforts transmis aux pales de la turbine vont ainsi se cumuler pour imprimer au cylindre central 2 (le rotor du système) un mouvement de rotation qui, via le générateur situé sur son socle au bas de la tour, fournira un courant électrique important car basé sur la vitesse de sortie (l'énergie étant fonction du cube de cette vitesse) .
On notera que dans sa rotation le générateur 13 va dégager de la chaleur. Etant donné la position du générateur dans la tour, il est évident que cette chaleur va être transmise à l'air ambiant, récupérant ainsi une quantité d'énergie qui peut être estimée pour un cas particulier à 2%.
Afin de pouvoir utiliser ce système de façon permanente lorsque c'est nécessaire, on peut prévoir un moyen de stockage pour le liquide caloporteur, par exemple dans des réservoirs isolés thermiquement .
La chaleur du fluide caloporteur peut provenir de différentes sources, par exemple une source géothermique, des capteurs solaires ou la récupération de chaleur d'un processus industriel .
Lorsque, pour le chauffage du liquide caloporteur 4, on fait appel à de l'énergie solaire par exemple, le liquide peut être chauffé le jour dans un circuit séparé de celui du fonctionnement diurne et stocké dans un ou plusieurs réservoirs afin d'être utilisé la nuit (l'air extérieur étant moins chaud, ceci donnera par conséquent un rendement meilleur ce qui compense au moins partiellement les pertes dues au refroidissement du liquide caloporteur lors de son stockage) .
Lorsque, pour le chauffage du liquide caloporteur, on fait appel à de l'énergie géothermique, le chauffage et le stockage se feront avantageusement autrement : le liquide caloporteur est constitué d'eau ordinaire qui circule dans des tuyaux à ailettes alignés sur le fond de la mine, tuyaux dont la surface extérieure est protégée des attaques chimiques par exemple par une peinture appropriée .
Comme il faudra un certain temps pour "pomper" les calories de la mine vers le liquide caloporteur, il suffira de prévoir plusieurs réseaux de tuyaux. Si, par exemple, il faut 16 heures pour amener le liquide caloporteur à la température de l'eau du fond de la mine (par exemple 800C), il suffirait alors de prévoir trois réseaux de tuyaux (8 heures pour "vider" les calories d'un réseau et 16 heures pour les récupérer dans le fond de la mine, durant ces 16 heures les deux autres réseaux prenant la relève) . Ainsi, trois réseaux permettent un fonctionnement 24h/24.
Vu la constance de la vitesse de rotation (réglable par simple réglage du débit du liquide caloporteur) , le courant électrique obtenu est synchrone et, moyennant une régulation simple (et existante) peut être directement envoyé dans le circuit de distribution, que ce soit en basse, moyenne ou haute tension.
L'invention décrit donc un système de transmission et récupération fractionnée de l'énergie d'un fluide caloporteur provoquant un vent artificiel, particulièrement souple et efficace. On comprendra que de nombreuses variantes peuvent être apportées au dispositif de l'invention décrit ci-dessous sans sortir du cadre de l'invention. On peut ainsi prévoir, en particulier au démarrage, des moyens d'embrayage progressif des différent niveaux, de pales par rapport au rotor.