Procédé de commande du verrouillage d'une serrure motorisée et serrure pour sa mise en œuyre.
L'invention concerne un procédé de commande défini selon le préambule de la revendication 1. L'invention concerne également une serrure pour la mise en œuvre d'un tel procédé.
Différents documents de l'état de la technique proposent des serrures électromécaniques.
On connaît du modèle d'utilité DE 202 07 657 U1 une serrure de porte qui est destinée à être manœuvrée manuellement. Cette serrure comprend néanmoins des moyens électromécaniques permettant son déverrouillage automatique, notamment lors de la réception d'un signal de détection d'incendie.
On connaît du brevet US 6,318,138 une serrure comprenant un pêne mobile en translation dans un logement et rappelé par un ressort de compression dans une position de repos dans laquelle il est engagé dans une gâche. Des moyens permettent de bloquer le pêne dans cette position de repos. Ces moyens sont actionnables manuellement ou électriquement.
On connaît du brevet US 4,904,005 une serrure munie d'interrupteurs et dans laquelle le verrouillage est assuré par l'alimentation d'un électroaimant en cas de tentative d'ouverture non autorisée de la porte qu'elle équipe. Deux poignées indépendantes permettent de manœuvrer un pêne. Un électroaimant de verrouillage est situé à l'extrémité supérieure de la porte. Un premier interrupteur à ouverture détecte un mouvement sur la poignée intérieure, un deuxième interrupteur se ferme dès que le pêne est déplacé, et enfin un troisième interrupteur est
commandé en ouverture par le signal d'un lecteur de carte ou de clé, placé à l'extérieur de la zone sécurisée. L'alimentation de l'électroaimant de verrouillage est commandée en fonction des états de ces interrupteurs.
On connaît également du brevet US 4,593,543, une serrure sur laquelle une action mécanique de l'utilisateur exercée à l'aide d'une clé ou un appui sur un bouton provoque le déplacement d'un pêne et, par conséquent, le déverrouillage de la serrure.
Pour équiper des locaux requérant un niveau de sécurité élevé, il est courant d'utiliser des portes présentant une bonne résistance à l'effraction. Pour ce faire, elles sont munies de serrures à trois points de verrouillage ou à cinq points de verrouillage. Ce type de serrure comprend un verrou principal et deux ou quatre verrous auxiliaires. Un système de tringlerie permet le déplacement des verrous auxiliaires lorsqu'un utilisateur agit sur la poignée de la porte. La rotation d'une clé dans un cylindre de la serrure permet d'agir sur le verrou principal et de bloquer, par l'action directe ou indirecte de celui-ci, tout mouvement ultérieur de la tringlerie et des verrous auxiliaires.
L'ouverture de la porte est rendue possible par la séquence d'étapes inverse : une rotation opposée de Ia clé dans le cylindre libère le mouvement de la tringlerie et une rotation opposée de la poignée de porte ramène par l'action de la tringlerie les verrous auxiliaires dans leur position déverrouillée.
On connaît de la demande de brevet français FR 2 667 105 une serrure de sécurité motorisée comprenant cinq verrous actionnés par un moteur électrique via une transmission mécanique. Le problème posé par une telle réalisation concerne la puissance nécessaire au déplacement des
verrous. En effet, des énergies non négligeables sont nécessaires pour vaincre les efforts de frottement en général très importants entre les verrous et leurs logements. Ces frottements sont de plus éminemment variables, non seulement d'une serrure à une autre, mais aussi d'un verrou à un autre dans une même serrure. Ceci rend les indispensables dispositifs de sécurité par détection de butée très difficiles à régler convenablement. De plus, la consommation électrique lors des actionnements de ces serrures est caractérisée par une puissance importante pendant une période très courte ce qui implique de dimensionner les dispositifs d'alimentation pour fournir une puissance élevée. Il est par conséquent difficile de réaliser une telle serrure motorisée qui soit autonome comme une serrure alimentée grâce à des piles.
On connaît de la demande WO 85/03971 un dispositif de contrôle de l'état de moyens de verrouillage et, en particulier, un dispositif de contrôle de l'état d'une serrure de porte équipée de moyens électromécaniques d'actionnement agissant sur un pêne principal et de capteurs.
Le but de l'invention est de fournir une serrure à plusieurs verrous améliorant les serrures connues de l'art antérieur et palliant aux inconvénients précédemment cités. En particulier, la serrure selon l'invention rend possible son verrouillage grâce à un moteur et une alimentation de puissance électrique et d'encombrement limités. L'invention propose également un procédé de commande du verrouillage d'une telle serrure.
Le procédé de commande selon l'invention est caractérisé par la partie caractérisante de la revendication 1.
Différents modes d'exécution du procédé sont définis par les revendications dépendantes 2 à 4.
La serrure pour porte selon l'invention est définie par la revendication indépendante 5.
Une variante de cette serrure est définie par la revendication 6.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, un mode d'exécution d'un procédé de commande du verrouillage d'une serrure.
La figure 1 est un schéma d'un mode de réalisation d'une serrure pour la mise en œuvre du procédé selon l'invention.
La figure 2 est un ordinogramme d'un mode d'exécution d'un procédé de commande de fermeture de cette serrure.
La figure 3 est un schéma partiel de la partie supérieure d'une serrure verrouillée, la poignée étant représentée en position médiane.
La figure 4 est un schéma partiel de la partie supérieure d'une serrure verrouillée, la poignée étant représentée en position haute.
La figure 5 est un schéma partiel de la partie supérieure d'une serrure verrouillée, la poignée étant représentée en position basse.
La serrure 1 de porte 23 représentée à la figure 1 comprend un verrou principal 21 et, par exemple, quatre verrous auxiliaires 10a, 10b. Les verrous principal et auxiliaires comprennent chacun un pêne mobile en translation dans un logement fixe par rapport au battant de la porte et
destiné à coopérer avec une gâche réalisée en vis-à-vis de celui-ci dans le dormant de la porte.
La serrure comprend une poignée 12 et un cylindre à clé 22. Une action d'un utilisateur sur la poignée 12 permet par l'intermédiaire de moyens de liaison 11 de déplacer les pênes des verrous auxiliaires. Ainsi, le fait de lever la poignée (rotation de sens horaire) provoque la sortie des pênes des verrous auxiliaires et donc le verrouillage de la porte 23 tandis que le fait de baisser la poignée (rotation de sens anti-horaire) provoque le retrait des pênes des verrous auxiliaires et donc le déverrouillage de la porte. Cependant, la porte n'est véritablement verrouillée que lorsque les différents pênes auxiliaires sont bloqués dans leur position sortie. Pour ce faire, une action de l'utilisateur sur le cylindre à clé permet de déplacer le pêne du verrou principal et des moyens de blocage 13 pouvant par exemple être liés cinématiquement au pêne du verrou principal et permettant de maintenir les pênes des verrous auxiliaires dans une position d'interférence avec leurs gâches respectives interdisant l'ouverture de la porte.
La serrure comprend en outre un moteur électrique 14 pour piloter les déplacements du pêne du verrou principal 21 et les moyens de blocage 13. Le moteur est alimenté par une alimentation 15, comprenant des piles ou un dispositif abaisseur et redresseur relié au secteur alternatif. Par rapport à la puissance et à l'encombrement du moteur et de l'alimentation électrique utilisés dans la demande de brevet FR 2 667 105, la puissance et l'encombrement du moteur et de l'alimentation électrique de la présente serrure sont sensiblement réduits dans la mesure où ils sont dimensionnés pour entraîner uniquement le pêne principal et les moyens de blocage. Cette alimentation est pilotée par une unité logique de commande 16 comprenant par exemple un micro-contrôleur. Elle comprend en outre une mémoire et des moyens
logiciels pour la mise en œuvre de procédés de commande de l'alimentation électrique du moteur.
Un exemple de mode de réalisation de moyens de liaison et de moyens de blocage est représenté aux figures 3 à 5. La poignée 12 est articulée autour d'un axe 45 et est solidaire d'un disque 31 comprenant deux rainures 36, 37 symétriques en forme de segments circulaires destinées à recevoir des pions 38, 39 solidaires de biellettes 34, 35 respectivement montées en liaison pivot avec des tringles 32, 33 guidées en translation verticalement dans la porte 23. Les extrémités libres des tringles 10a constituent des pênes auxiliaires 10a destinés à coopérer avec des gâches (non représentées) pour verrouiller la porte. Des pênes auxiliaires 10b sont solidaires de ces tringles et coopèrent avec des gâches (non représentées) ayant la forme de rainures orientées verticalement. Un bord latéral de ces rainures est entaillé pour permettre l'introduction des pênes auxiliaires 10b lorsque le battant arrive dans une position de contact avec le dormant de la porte. Les moyens de liaison comprennent notamment la poignée 12, le disque 31 , les pions 38, 39, les biellettes 34, 35 et les tringles 32, 33.
Les déplacements en rotation de la poignée 12 permettent, par l'intermédiaire des biellettes 34, 35, de commander la translation des tringles 32, 33. Les rainures circulaires 38 et 39 permettent le retour en position médiane de la poignée après que celle-ci a été déplacée pour agir sur les pênes auxiliaires 10a, 10b.
Les moyens de blocage comprennent quant à eux une butée 43 pratiquée sur le disque 31 , cette butée coopérant avec un pion 44 solidaire du pêne principal 21 pour interdire la rotation de la poignée 12 lorsque le pêne principal 21 est dans une position de verrouillage de la porte. Le pêne principal 21 est également représenté aux figures 4 et 5
dans une position déverrouillée. Le pion 44 est également représenté aux figures 4 et 5 dans une position dans laquelle il autorise le déplacement de la poignée 12 vers le bas. Dans ce cas, les moyens de blocage sont liés cinématiquement au pêne principal 21.
Alternativement, d'autres moyens pourraient être prévus pour déplacer le pion 44 sans qu'il soit solidaire du pêne principal, l'important étant que les moyens de blocage occupent une position interdisant la rotation de la poignée dans le sens du déverrouillage des pênes auxiliaires lorsque le pêne principal est en position de verrouillage de la porte.
L'unité logique de commande comprend plusieurs entrées reliées à un capteur 17, à un bouton poussoir 18 et à un lecteur de badge 19. Le capteur 17 permet de détecter un mouvement de la poignée 12. Alternativement, il peut aussi permettre de détecter le déplacement des moyens de liaison 11 (comme représenté par la flèche en trait pointillé). Dans le mode décrit, le capteur 17 est activé lorsque la poignée est amenée en position haute pour provoquer la sortie des pênes des verrous auxiliaires. Si la poignée est ramenée dans sa position de repos, le capteur 17 reste actif. Il ne passe dans l'état inactif que si la poignée est manœuvrée vers le bas depuis la position de repos, ce qui a pour effet de provoquer la rentrée des pênes des verrous auxiliaires. Un tel capteur 17 est par exemple réalisé à l'aide d'un aimant 40 solidaire du disque 31 solidaire de la poignée 12 et de deux contacts Reed 41 et 42 permettant respectivement de détecter les positions haute et basse de la poignée. Le contact Reed supérieur 41 est relié à l'entrée Set d'une bascule RS tandis que le contact Reed inférieur 42 est relié à l'entrée Reset de cette bascule RS, dont la sortie Q donne l'état du capteur 17. Dans une variante, les deux contacts Reed pourraient être directement reliés à l'unité logique de commande 16 dont une mémoire serait utilisée pour donner l'état du capteur 17.
Le bouton poussoir 18 est fixé sur la porte à l'intérieur de la zone sécurisée et permet à un utilisateur par son action sur celui-ci de commander le retrait du pêne du verrou principal de sa gâche et l'escamotage des moyens de blocage 13 de manière à ce qu'une action de l'utilisateur sur la poignée 12 suffise ensuite à déverrouiller la porte. Ce bouton poussoir 18 peut aussi être doublé par un contact électrique activé par une alarme incendie.
Le lecteur 19 permet de reconnaître à distance un badge 20 muni d'une étiquette électronique et porté par l'utilisateur. Le lecteur peut être de type optique, magnétique ou électromagnétique, par exemple de type RFID. La liaison entre le lecteur et le badge est de préférence bidirectionnelle. La reconnaissance du badge 20 par le lecteur entraîne comme précédemment le retrait du pêne du verrou principal de sa gâche et l'escamotage des moyens de blocage 13 de manière à ce qu'une action de l'utilisateur sur la poignée 12 suffise ensuite à déverrouiller la porte.
Dans une variante non représentée, les poignées intérieure et extérieure sont indépendantes et agissent séparément sur les moyens de liaison permettant de commander les déplacements des verrous auxiliaires. Dans ce cas, chacune des poignées active un capteur séparé qui lui est propre.
Un mode d'exécution du procédé de commande de la serrure selon l'invention est représenté à la figure 2.
Dans une première étape S10, on teste l'état du capteur 17. Si le capteur 17 n'est pas actif, on boucle sur cette étape. Si le capteur est actif, on passe à une deuxième étape S11 dans laquelle l'on teste la réception par
le lecteur 19 d'un signal d'identification. Si aucun signal n'est reçu, on revient à l'étape initiale S10 ou on boucle sur l'étape S11. Si un signal est reçu par le lecteur, on passe à une troisième étape S12 dans laquelle on teste la validité de l'identifiant détecté dans la trame du signal. Si l'identifiant n'est pas valide, on boucle sur l'une des étapes précédentes. Alternativement, un programme de traitement spécifique peut être activé lorsqu'un identifiant non valide est rencontré. Ce programme peut par exemple déclencher des messages d'alarme.
Si l'identifiant est valide, on passe à une quatrième étape S13 dans laquelle une temporisation est mise en œuvre. De manière préférée, un test d'affaiblissement progressif du signal indiquant que le porteur du badge s'éloigne de la serrure peut également être mis en oeuvre.
Dans une cinquième étape S14 déclenchée à l'issue de l'étape précédente, on alimente le moteur 14 de manière à ce que celui-ci déplace le pêne du verrou principal et les moyens de blocage 13 des verrous auxiliaires 10a, 10b de manière à verrouiller la porte.
Grâce à ce procédé, l'utilisateur muni d'un badge autorisé, provoque automatiquement le blocage des verrous qu'il a lui-même mis en position de verrouillage de la porte en actionnant la poignée12. Ce blocage ne se produit qu'à la condition que la manipulation de la poignée soit effectuée par le porteur du badge autorisé. On augmente grâce à ce procédé la simplicité d'utilisation et la sécurité de ce type de serrure dans la mesure ou tout oubli de l'opération finale de blocage des verrous est évité.
Ce procédé est susceptible de nombreuses variantes. On comprend par exemple que les étapes S10 à S12 acceptent les permutations S11-S12- S10 ou S11-S12-S10.
On peut aussi supprimer une ou plusieurs des étapes S11 à S13. Par exemple, dans le cas le plus simple, la détection de l'activation du capteur 17 peut provoquer systématiquement l'alimentation du moteur et, par conséquent, le blocage des verrous auxiliaires.
On peut également appliquer le procédé de commande décrit en référence à la figure 2 lorsque la poignée extérieure de la porte est actionnée et appliquer le procédé simplifié qui vient d'être décrit lorsque la poignée intérieure de la porte est actionnée.
Pour déverrouiller, la serrure selon l'invention, il est nécessaire d'agir sur le bouton poussoir 18 prévu sur la porte ou d'approcher un badge du lecteur 19. Ces actions entraînent une alimentation du moteur pour déplacer le pêne 21 du verrou principal et les moyens de blocage 13. Ainsi, la porte peut être ouverte une fois que l'utilisateur agit sur la poignée pour déplacer les pênes des verrous auxiliaires dans une position de déverrouillage de la porte.