SYSTEME ET PROCEDE DE TRAITEMENT D'INFORMATIONS RELATIVES A DES CONSULTATIONS MEDICALES HOSPITAUERES
Domaine technique L'invention se rattache au domaine de l'informatique médicale, et plus précisément à l'organisation et à la gestion des consultations médicales hospitalières, notamment dans les services d'urgence. Elle vise plus précisément un système informatique permettant d'améliorer la qualité de prise en charge des patients, notamment en diminuant leur temps d'attente, et plus généralement en optimisant le traitement des informations nécessitant la consultation d'un médecin spécialiste.
Etat de l'Art A ce jour, le traitement des consultations dans les services d'urgences hospitalières est souvent ralenti par la nécessité fréquente de consulter un médecin spécialiste, ou plus généralement un médecin ayant une connaissance particulière en relation avec la pathologie ou le traumatisme observé, ou bien encore avec un patient en particulier. Ainsi, la prise en charge d'un patient se fait par un médecin urgentiste qui effectue les premières observations et ordonne des examens de type radiologique notamment. Sur la base des résultats de ces examens, il est fréquent que le médecin urgentiste ait besoin de l'avis d'un spécialiste, habilité à dicter une conduite à tenir pour une pathologie ou traumatologie relevant de sa spécialité. Or, le nombre de médecins spécialistes est relativement réduit, de sorte qu'ils sont très rarement immédiatement disponibles pour donner leur analyse de la situation.
A ce jour donc, la majorité des patients doivent attendre que le médecin spécialiste se rende à leur chevet pour les examiner, et effectuer éventuellement certains examens, ou prendre connaissance des examens effectués avant leur arrivée. Les temps d'attente particulièrement importants provoquent des
S engorgements des services hospitaliers d'urgence, et sont également une source de stress imposé aux patients.
Dans certains services hospitaliers d'urgence, les délais administratifs peuvent être réduits par le fait que les dossiers médicaux des patients sont informatisés, ce qui permet d'alléger pour le patient la gestion des documents qui lui sont remis pour la consultation. Cette informatisation permet également de simplifier les prises en charge ultérieures, dans le cas où le même patient se représente dans le même service hospitalier d'urgence.
Toutefois, même si certaines données sont enregistrées informatiquement, elles ne permettent pas d'augmenter la disponibilité des médecins spécialistes, et sont donc sans effet réellement sensible sur les temps d'attente dans les services d'urgence.
Un problème que se propose donc de résoudre l'invention est celui de la disponibilité des médecins spécialistes dans le cas ou il est nécessaire d'obtenir leur avis ou une conduite à tenir dans le cadre d'une consultation d'urgence.
Exposé de l'invention L'invention concerne donc un système de traitement d'informations relatives à des consultations médicales hospitalières dans un service d'urgence, éventuellement par extension à d'autres types de services hospitaliers. Ce système de traitement comporte donc : " un système informatique comprenant une base de données incluant tout ou partie des dossiers médicaux de patients ; " des moyens pour alimenter ladite base de données avec des résultats d'examens médicaux se présentant sous la forme de fichiers informatiques de formats distincts, graphiques notamment ;
" des moyens pour, à une consultation particulière, affecter un médecin spécialiste choisi parmi une liste de médecins spécialistes contenue dans la base de données ; " des moyens pour envoyer audit médecin spécialiste choisi, une alerte sollicitant son analyse des informations contenues dans la base de données relatives à ladite consultation ; " un équipement informatique distant incluant : • des moyens permettant audit médecin spécialiste de visualiser lesdites informations et notamment les fichiers informatiques de formats distincts ; • des moyens permettant audit médecin spécialiste d'alimenter ladite base de données avec son avis authentifié en ce qui concerne la consultation.
Autrement dit, le système conforme à l'invention s'appuie sur un système informatique formant une base de données des dossiers médicaux des patients, cette base de données pouvant être enrichie avec les résultats des examens réalisés lors de l'admission du patient dans le service hospitalier. De multiples examens peuvent être conduits pour y être intégrés dans cette base de données, dès lors qu'ils peuvent être enregistrés sous forme d'un fichier informatique, dont le format dépend du type d'examen réalisé.
A titre d'exemples non limitatifs, il peut s'agir d'examens médicaux au sens strict, du type radiographie, scanner ou imagerie par résonance magnétique, ou voire même échographie, permettant de générer des images sous différents formats graphiques. Une analyse par échographie peut également faire l'objet d'un fichier de format vidéo. Les résultats d'examen stéthoscopique, pulmonaire ou cardiaque, peuvent être enregistrés sous forme d'un fichier audio. Certains appareils comme les électrocardiogrammes génèrent également des sorties selon des formats spécifiques, qui peuvent également être enregistrées, pour pouvoir ensuite être visualisées sur un équipement informatique au moyen d'un logiciel approprié.
La base de données peut également être enrichie de photographies des blessures des zones traumatisées ou plus généralement des régions du patient pouvant présenter un intérêt. Des séquences filmées peuvent également être réalisées pour enrichir la base de données. Des résultats d'examens biologiques, type prise de sang ou analogues, peuvent aussi être intégrés dans la base de données.
Bien entendu, la liste donnée ci-avant des résultats d'examens au sens large n'est pas exhaustive, et d'autres fichiers peuvent être ajoutés au contenu du dossier médical intégré dans de la base de données caractéristiques.
La base de données peut également inclure des fichiers relatifs aux antécédents du patient, et notamment à des prescriptions de traitement préalablement réalisées, se présentant sous la forme de documents numérisés.
Dès lors que cette base de données est ainsi renseignée, le système conforme à l'invention permet de sélectionner un médecin spécialiste parmi une liste préenregistrée dans la base de données. Avantageusement, cette liste de spécialiste est indexée selon la spécialité des médecins, de sorte que l'affectation du spécialiste à une consultation se fait sur une liste qui ne regroupe qu'une partie de la liste globale. Le choix est ainsi simplifié, puisque ne sont alors disponibles pour la sélection que les médecins étant en rapport avec la pathologie ou la traumatologie détectée par le médecin urgentiste. Dès lors que le médecin spécialiste est choisi, le système permet d'envoyer à ce médecin spécialiste une requête sur la conduite à tenir. Cette requête se traduit par l'affichage d'une demande d'analyse sur un équipement informatique à disposition dudit spécialiste. Le spécialiste peut alors consulter à distance la base de données, pour visualiser les différents éléments du dossier médical du patient considéré. Il est important de noter que le médecin spécialiste, dès qu'il est connecté à la base de données, peut accéder à l'intégralité du contenu du dossier
S médical du patient, y compris aux résultats des examens se présentant sous format multimédia.
Il peut donc examiner les radiographies réalisées sur le patient, ou bien encore analyser rélectrocardiogramme, même s'il est dans l'impossibilité matérielle de se déplacer pour examiner directement le patient.
On conçoit donc qu'un gain de temps immense est ainsi réalisé puisque le spécialiste peut alors traiter des cas de patients situés dans des endroits très variés sans avoir à se déplacer.
Le médecin spécialiste possède également sur son équipement informatique des moyens logiciels notamment, qui lui permettent d'alimenter la base de données en envoyant son analyse des différents éléments qu'il a pu préalablement consulter. On notera que des mesures d'identification, soit au niveau de l'équipement informatique du médecin spécialiste, soit au niveau du logiciel, peuvent être mis en œuvre pour assurer l'authentification de l'avis ainsi émis.
En pratique, l'équipement informatique à disposition du médecin spécialiste peut être un micro-ordinateur portable ou fixe, ou bien encore un "assistant personnel digital" (PDA), ou de façon plus générale, tout appareil informatique permettant des fonctions de navigation et d'affichage de données et de fichiers.
L'équipement informatique distant du médecin spécialiste est en pratique relié au système informatique contenant la base de données par un réseau informatique, qui peut être un réseau hybride, c'est-à-dire mettant en œuvre communication sans fil et communication filaire. Dans le cas où ce matériel est portable, et qu'il intègre une carte de communication sans fil, il peut avantageusement s'agir d'une carte fonctionnant selon les protocoles de GPRS, WiFi, Bluetooth, satellite ou équivalent.
b L'alerte envoyée depuis les bases de données à destination des médecins spécialistes peut dans ce cas être analysée directement par l'équipement informatique. Toutefois, on peut également prévoir que l'alerte soit envoyée sur un appareil distinct du type "pager". Dans ce dernier cas, l'équipement informatique peut être mis sous tension uniquement lorsqu'une alerte a été reçue. On évite également ainsi l'utilisation d'appareil dont l'emploi est prohibé de façon générale dans l'environnement hospitalier.
Avantageusement en pratique, pour garantir que les requêtes adressées au médecin spécialiste sont bien traitées, le système conforme à l'invention peut assurer la gestion des accusés de réception des alertes et requêtes, permettant dans le cas où une alerte n'a pas été acquittée, de confier l'analyse à un autre médecin spécialiste. Dans une forme particulière de l'invention, l'équipement du médecin spécialiste peut être programmé pour élaborer les avis du médecin spécialiste à partir d'une liste d'éléments d'avis prédéfinis, préférentiellement modifiables, qui sont sélectionnés dans un ensemble d'éléments d'avis, et en fonction d'un critère relatif à la consultation en cours.
Autrement dit, pour éviter au médecin spécialiste de fastidieuses opérations de saisie parfois délicates avec des ordinateurs de petite taille, un logiciel implanté sur son ordinateur lui donne le choix entre différents paragraphes préformatés correspondant à la description générale des grandes lignes de la conduite à tenir pour le cas considéré. Ces différents paragraphes préformatés sont choisis dans une liste restreinte définie en fonction du type de consultation, et notamment de la traumatologie ou de la pathologie à traiter.
Description sommaire des figures La manière de réaliser l'invention ainsi que les avantages qui en découlent ressortiront bien de la description du mode de réalisation qui suit, à l'appui des figures annexées dans lesquelles :
La figure 1 est un schéma général illustrant le fonctionnement général du système conforme à l'invention. La figure 2 est un schéma illustrant le déroulement des différentes étapes de visualisation pour le médecin spécialiste. Les figures 3 à 6 sont des représentations d'un équipement informatique mis à disposition du médecin spécialiste, illustrant les différents écrans parcourus lors du traitement d'une consultation à distance.
Bien entendu, les différents matériels illustrés dans ces figures ne le sont qu'à titre indicatif, et l'invention peut être mise en œuvre de diverses manières tout en restant conforme aux principes évoqués précédemment.
Manière de réaliser l'invention Comme illustré à la figure 1, l'invention repose sur la constitution d'une base de données (2) regroupant les dossiers médicaux (4) de patients se présentant dans un service hospitalier, et notamment dans un service hospitalier d'urgence. Ce service hospitalier possède un système informatique (1) représenté schématiquement à la figure 1, et auquel peut accéder le personnel du service hospitalier par l'intermédiaire de terminaux ou stations (3).
Ce système informatique peut être d'ores et déjà organisé avant la mise en place de l'invention, et posséder une base de données regroupant les dossiers médicaux des patients qui ont déjà fréquenté ce service hospitalier. Toutefois, l'invention peut également être utilisée dans le cadre d'un service hospitalier non informatisé. Dans ce cas, la mise en place de l'invention nécessite l'implantation d'un système informatique minimal, permettant de regrouper au sein du service hospitalier des dossiers médicaux minimaux comportant les identifications des patients.
Selon une caractéristique de l'invention, à la prise en charge d'un patient, celui-ci subit un certain nombre d'examens cliniques de base, ou bien encore plus
ô élaborés, qui font l'objet de résultats se présentant sous différentes formes. Ces différents résultats, qu'il s'agisse de radiographies (6), d'IRM ou autre échographie, font l'objet de la génération de fichiers graphiques (7) qui viennent enrichir la base de données (1).
Ces différents fichiers (7) forment un contenu multimédia et sont accessibles à la consultation du dossier médical (4) au niveau du service hospitalier.
Conformément à l'invention, il est également possible de rendre disponible le contenu du dossier médical (4) à un médecin spécialiste distant pour obtenir de sa part un avis ou une conduite à tenir.
En pratique, la base de données (2) contient également une liste de médecins (8) spécialistes au sens strict, ou de médecins de ville. Cette liste de médecins comprend leurs coordonnées auxquelles ils peuvent être joints, notamment par téléphone, ainsi que la liste de leurs spécialités techniques.
Ainsi, lorsque le médecin urgentiste renseigne la base de données (2) avec les observations qu'il a pu effectuer sur un patient en consultation, il a la possibilité grâce à l'invention de sélectionner un ou plusieurs médecin spécialiste auxquels il souhaite soumettre le cas du patient pour avis. Ainsi, il peut déclencher l'émission d'une alerte (12) à destination du médecin spécialiste. Cette alerte peut être transmise à l'équipement informatique distant (20), à disposition du médecin spécialiste, ou bien encore comme dans la forme illustrée à la figure 1 à un dispositif indépendant (21), du type "pager". Dans ce cas, au moyen de son équipement informatique, le médecin spécialiste peut se connecter à la base de données (2), comme illustré à la figure 2. Dans ce cas, cette connexion se fait par l'introduction d'un identifiant et d'un mot de passe, pour donner une authentification des informations transmises.
Le médecin spécialiste voit alors s'afficher sur son écran (30), comme illustré aux figures 2 et 3, la liste des patients (31, 32) pour lesquels son avis est requis.
Pour chaque patient, il a alors la possibilité soit de prendre en charge l'analyse (33), ou bien encore d'accepter cette analyse, mais de la mettre en attente (34), ou bien encore de ne pas accepter de traiter une consultation (35). La base de données est alimentée par cette indication du statut du traitement par le médecin spécialiste, de sorte que le médecin urgentiste a la possibilité de savoir en temps réel s'il va recevoir prochainement l'avis du spécialiste.
Dès lors qu'il assure la prise en charge d'un patient, et qu'il a donc validé le choix à l'écran illustré à la figure 3, la fenêtre (40) illustrée à la figure 4 devient apparente. Cette fenêtre (40) affiche les caractéristiques de la consultation, et notamment les circonstances qui ont amené le patient à consulter. Cet écran (40) propose également différents onglets permettant l'accès à certaines parties de la base de données (2), et notamment des observations (42) faites par le médecin urgentiste ayant sollicité l'analyse. Un autre onglet (43) permet d'accéder aux documents multimédia enregistrés dans la base de données. L'équipement informatique (20) est équipé de logiciels permettant le visionnage de différents types de fichiers multimédia, qu'il s'agisse de fichiers graphiques de format standard du type radiographie (52) ou IRM (53), ou bien encore de fichiers particuliers tels que notamment les électrocardiogrammes.
Il est lors possible au médecin spécialiste de visualiser (55) chacun de ces fichiers avec des niveaux de grossissements souhaités s'il s'agit d'un fichier graphique, ou bien encore pour des fichiers vidéo par exemple. Il peut également repasser des séquences filmées plusieurs fois, au ralenti, éventuellement avec des arrêts sur image selon les besoins.
Un autre onglet (45) de l'écran (40) de la figure 4 permet d'accéder à des documents (58) du type texte ou analogue, regroupant par exemple des ordonnances de traitement antérieurement prescrits pour le patient, ou des analyses antérieures de radiographie.
1D Selon une caractéristique de l'invention, il est également possible au médecin spécialiste de déclencher un appel téléphonique (70) à destination du médecin urgentiste ayant observé le patient, et se trouvant généralement encore à proximité. Cette communication téléphonique (70) peut se fait par l'intermédiaire de l'équipement informatique (20), lorsqu'il s'agit par exemple d'un "assistant personnel digital" équipé de fonction téléphonique du type GSM par exemple. Il est également possible que la conversation téléphonique (70) transite par le réseau informatique par lequel transite les données en provenance de la base de données centralisée (2), selon par exemple le protocole TCP/IP.
Il est donc ainsi possible au médecin spécialiste de communiquer directement avec le médecin urgentiste, pour lui poser des questions précises sur l'état du patient ou lui demander de réaliser des observations complémentaires.
Il est également possible, lorsque le médecin urgentiste est équipé d'un matériel de prise de vue du type caméra, de transmettre directement au médecin spécialiste des séquences filmées en temps réel, pour confirmer ou compléter son analyse.
Dès lors que le médecin spécialiste a reçu suffisamment d'informations pour éditer une conduite à tenir, il peut alors accéder à l'écran (60) de saisie de son avis, accessible à partir d'un onglet (48) de l'écran de la figure 4. Cet avis (cf figure 6) peut être préformaté, et inclure différents éléments d'avis (61, 62) sélectionnés parmi une liste programmée dans la base de données (2). Les éléments d'avis (61, 62) affichés sur l'écran (60) du médecin spécialiste font partie des avis d'un profil de traumatologie ou pathologie examinée par le médecin urgentiste, correspondant à la spécialité du médecin spécialiste contacté . La base de données inclut, pour chaque spécialité, un profil regroupant des avis préconfigurés permettant au spécialiste d'indiquer avec un minimum de manipulations, son avis sur la conduite à tenir, et notamment les examens à réaliser ou les prescriptions.
Le médecin spécialiste a alors la possibilité soit d'éliminer un élément d'avis
(61) qui ne correspond pas à ses préconisations, ou bien encore d'agrémenter ou de préciser tel paragraphe (62) en fonction de son analyse. Par la suite, le médecin speciahste confirme (65) l'avis ainsi rédigé et le transmet à la base de données (2). Par cette transmission, le médecin spécialiste effectue le même type d'acte que lorsqu'il consulte de visu un patient, et endosse donc à distance une responsabilité analogue. Le médecin urgentiste qui se trouve connecté à la base de données est donc averti de l'arrivée de l'avis du spécialiste (75) et peut alors le consulter pour la suite à donner auprès du patient.
Il ressort de ce qui précède que le système conforme à l'invention présente de multiples avantages, puisqu'il permet d'obtenir un avis d'un médecin spécialiste même lorsque celui-ci est physiquement éloigné du lieu d'intervention. Il permet également au médecin spécialiste de traiter un nombre de consultations beaucoup plus important que ce qui est possible à ce jour, puisqu'il peut donner un avis sur un patient alors qu'il est au chevet d'un autre patient, ou occupé dans un autre service.
Les temps de prise en charge sont ainsi très fortement diminués, de même que les coûts d'intervention. Le. système est également remarquable en ce qu'il permet une, constitution d'un dossier médical complet, possédant un contenu multimédia. L'invention présente également l'avantage de pouvoir être implantée dans un service hospitalier déjà informatisé ou non, et ce quelle que soit sa taille.