PROCEDE ET DISPOSITIF DE CAPTAGE D'EAU DOUCE
La présente invention concerne un procédé de captage d'eau douce provenant d'une source d'eau douce sous-marine. La présente invention concerne également un dispositif de captage d'eau douce. Ces sources d'eau douce constituent des résurgences d'eau douce sous-marine au fond de la mer.
On connaît déjà différents procédés et dispositifs de captage de sources sous-marines d'eau douce, tels que ceux décrits en particulier dans la demande de brevet en France FR 2 701 974 ou dans la demande internationale WO 00/79309 au nom de la demanderesse.
Dans ces procédés et dispositifs, on met en œuvre une structure- réservoir à concavité dirigée vers le bas, coiffant la source d'eau douce, et dans laquelle l'eau douce est piégée en partie haute grâce à sa densité plus faible que celle de l'eau de mer. Cette structure est ouverte à sa base pour permettre l'évacuation de l'eau de mer et/ou le remplissage par l'eau douce.
Il existe plusieurs difficultés pour réaliser un procédé et dispositif de captage d'eau douce en mer satisfaisant.
En premier lieu, il faut que le dispositif de captage soit simple et aisé à installer au fond de la mer et peu coûteux à réaliser. En second lieu, les procédé et dispositif de captage doivent permettre d'éviter le mélange entre l'eau douce et l'eau de mer, de façon à ce que l'on récolte de l'eau douce pure.
Enfin, il faut que ces procédé et dispositif n'engendrent pas de perturbation de la charge hydraulique de la source d'eau douce. On sait, en effet, qu'une source d'eau douce sous-marine fraye son chemin à travers des conduits naturels souterrains et que l'écoulement de la source peut être perturbé, voire interrompu de manière irrémédiable, lorsqu'une surpression hydraulique excessive est exercée au niveau de l'orifice d'écoulement de la
source causant des dégâts ou modifications dans lesdits conduits naturels souterrains fragiles. Pour chaque source, les hydrogéologues sont capables de déterminer la valeur de la surpression limite tolérable à ne pas dépasser pour ne pas perturber l'écoulement de ladite source, laquelle surpression hydraulique se situe, en général, entre 0 et 0,1 bar (104 Pa).
En l'absence de tout dispositif de captage, la pression hydraulique, au niveau de l'orifice d'écoulement de la source d'eau douce, est liée à la hauteur de la tranche d'eau située au-dessus dudit orifice, c'est-à-dire à la profondeur de l'orifice à raison de 1 bar par dizaine de mètres de profondeur. Cette pression hydraulique est indépendante du débit naturel d'écoulement de la source.
En revanche, en présence d'un dispositif de captage, il se produit des pertes de charges par frottement de l'eau s'écoulant dans ledit dispositif. Cette perte de charge par frottement est proportionnelle à la valeur du débit d'écoulement de l'eau dans le dispositif de captage. Les sources d'eau douce peuvent connaître des variations naturelles de débit, notamment en cas de crue, pouvant aller jusqu'à une multiplication du débit d'un facteur 5, voire 10. Ces variations de débit induisent une surpression hydraulique au niveau de la source, due à l'accroissement de perte de charge liée au passage de l'eau à travers les conduits des dispositifs de captage le cas échéant.
Plus généralement, en pratique, il est difficile de réunir les deux conditions de non-miscibilité d'eau de mer et d'eau douce et d'absence de surpression hydraulique excessive au niveau de la source, tout en mettant en œuvre un dispositif de captage simple et peu coûteux à réaliser et à installer et fiable techniquement, sans apport d'énergie tel que par pompage.
Les procédés et dispositifs décrits dans FR 2 701 974 sont spécialement adaptés au captage d'eau douce le long des côtes et ne peuvent pas être mis en œuvre pour des sources situées en pleine mer, au fond de la mer et à grande distance de la côte. En tout état de cause, ces
procédés et dispositifs de captage ne permettent pas d'éviter le mélange de l'eau de mer salée et de l'eau douce lors de son captage.
Dans WO 00/79309, différents procédés et dispositifs de captage d'eau douce sont décrits, dans lesquels on récupère l'eau douce dans un réservoir à base ouverte, en forme de cloche ou chapeau, recouvrant la source d'eau douce au fond de la mer, puis un tuyau remontant depuis le sommet dudit réservoir jusqu'à la surface de la mer.
Dans un premier mode de réalisation de WO 00/79309, la base ouverte du réservoir est amarrée au fond de la mer à une certaine distance du fond, facilitant ainsi l'installation du dispositif en cas d'environnement encombré du fond de la mer tel que des rochers ou un relief accidenté. Dans ces conditions, on n'arrive cependant pas en pratique à éviter le mélange de l'eau de mer et de l'eau douce à l'intérieur du réservoir.
Dans un deuxième mode de réalisation de WO 00/79309, la base ouverte du réservoir épouse le fond de la mer de manière étanche, de manière à éviter le mélange de l'eau de mer salée et de l'eau douce après la phase initiale de vidage du réservoir initialement rempli d'eau de mer. Dans ce deuxième mode de réalisation, on prévoit des clapets anti-retour permettant l'évacuation de l'eau en cas d'augmentation du débit d'écoulement de la source, évitant ainsi d'occasionner une surpression hydraulique excessive au niveau de la source. Toutefois, en pratique les augmentations de débit sont telles que l'on est obligé de prévoir un très grand nombre de clapets. Or, ces clapets sont des dispositifs mécaniques relativement fragiles, calibrés pour un débit donné, et qui augmentent en outre le coût du dispositif. Ces procédés et dispositifs de captage ne sont donc pas satisfaisants aussi bien économiquement que techniquement. En outre le dispositif de captage n'est pas aisé à installer lorsque le fond de la mer, à proximité de la source, est accidenté car, dans ce cas, il est difficile d'assurer l'étanchéité entre le fond de la mer et la base ouverte du réservoir qui représente un diamètre relativement important.
En résumé, les procédés et dispositifs de captage d'eau douce sous- marine antérieurs présentent les lacunes et inconvénients suivants :
- soit le système est complètement étanche à l'eau salée mais l'augmentation de débit d'écoulement d'eau douce en cas de crue (le débit pouvant varier d'un rapport de 1 à 10 en quelques heures) induit une augmentation de la perte de charge liée au frottement et une montée en pression hydraulique de la source pouvant engendrer des dégâts irrémédiables dans le conduit naturel,
- soit le système implique la présence de surfaces ouvertes au milieu salé ambiant pendant l'évacuation de l'excédent épisodique d'eau douce, ce qui entraîne des contaminations au niveau de l'interface eau douce/eau salée, et
- enfin, un pompage, dans ces systèmes antérieurs, peut engendrer des variations négatives de pression en cas d'augmentation du débit de la source et, donc, créer un phénomène d'aspiration de l'eau salée polluant alors la conduite en amont.
Le but de la présente invention est donc de fournir des procédés et dispositifs de captage d'eau douce qui soient simples et peu coûteux à réaliser et installer, qui fonctionnent de façon techniquement fiable dans la durée et qui cumulent les avantages d'absence de mélange d'eau de mer et d'eau douce et d'absence de risque de surpression hydraulique excessive au niveau de la source, de manière à éviter d'engendrer des dégâts irrémédiables dans le conduit naturel, et qui ne nécessitent pas d'apport d'énergie, par pompage notamment. Pour ce faire, selon un premier aspect, la présente invention fournit un procédé de captage d'eau douce provenant d'une source d'eau douce sous-marine au fond de la mer, dans lequel l'eau douce est collectée dans un premier conduit t| dont l'extrémité inférieure est disposée au regard de la dite source et entoure de manière étanche, au moins une partie, de préférence la totalité de l'orifice de ladite source. Selon le procédé de
l'invention, l'eau douce est récoltée à un débit inférieur ou égal à un débit donné dans un deuxième conduit t2 de diamètre inférieur à celui dudit premier conduit, le deuxième conduit dont l'extrémité supérieure débouche en surface et dont l'extrémité inférieure s'étend à l'intérieur dudit premier conduit sur une longueur et, lorsque le débit de la source dépasse ledit débit donné, l'excès de débit de la source est déversé, depuis l'extrémité supérieure dudit premier conduit, dans un réservoir à base ouverte contenant de l'air, ledit réservoir emprisonnant l'air contenu au-dessus d'une interface eau-air située à l'intérieur dudit réservoir, l'extrémité supérieure dudit premier tuyau étant située à une hauteur H au-dessus du niveau de la dite interface eau -air à l'intérieur du dit réservoir. On comprend que l'extrémité supérieure dudit premier conduit débouche à l'intérieur dudit réservoir.
Ainsi on évite tout contact et donc toute pollution entre l'eau douce et l'eau salée mais aussi on limite la surcharge hydraulique sur la source engendrée par le dispositif.
Dans un mode préféré de réalisation, l'eau douce est récoltée à l'extrémité dudit deuxième conduit à un débit correspondant au débit moyen de ladite source d'eau douce. Comme expliqué ci-après, ledit premier conduit tα est dimensionné et la valeur de H est déterminée de telle sorte que : ρt x g x H + G + P1 < ΔPS
• Qι — masse volumique de l'eau douce,
. g = 9,81 m/s2, • Pj = perte de charge dans ledit premier conduit lorsque l'eau douce s'écoule audit débit donné, notamment débit moyen d'écoulement de la source,
• ΔPS = surpression hydraulique limite tolérable par ladite source d'eau douce. Il s'agit d'une valeur connue ou déterminable pour chaque source, ΔPS étant de préférence inférieur ou égal à 104 Pa. • G = gain de la poussée d'Archimède lié au phénomène de remplacement du poids de la colonne d'eau de mer par le poids de la colonne d'eau douce dans ledit premier conduit.
Ce gain G s'écrit : G = (ρt X g x Ht) - (ρ2 X g X Ht),
• Hj = hauteur du niveau de l'interface eau-air dans le réservoir par rapport au fond de la mer au niveau de la source.
• ρ2 = masse volumique de l'eau de mer.
La hauteur H et les dimensions du premier conduit sont donc déterminées en fonction de ΔPS.
Selon une autre caractéristique préférée de réalisation du procédé, pour que le deuxième tuyau t2 reste toujours en contact avec l'eau circulant dans ledit premier conduit t., ladite longueur 1 est supérieure ou égale à H.
En général, la surpression hydraulique limite tolérée (ΔPS) au niveau de la source est inférieure ou égale à 0,1 bar (104 Pa).
Selon un autre aspect de l'invention, la présente invention fournit un dispositif de captage d'eau douce provenant d'eau source d'eau douce sous- marine utile dans un procédé selon l'invention, comprenant :
- un premier conduit tt dont le diamètre de l'extrémité inférieure permet à celle-ci de recouvrir ladite source en totalité ou en partie, et
- un deuxième conduit t2 dont le diamètre de la partie inférieure est inférieur à celui de la partie supérieure dudit premier conduit, et
- un réservoir à base ouverte apte à coopérer avec ledit deuxième conduit t2 de telle sorte que, lorsque l'extrémité inférieure dudit deuxième conduit est immergée à l'intérieur dudit premier conduit, celui-ci étant positionné au regard de ladite source, l'extrémité inférieure dudit premier conduit entourant de manière étanche ladite source en totalité ou en partie, alors l'extrémité supérieure dudit premier conduit t-, est recouverte par ledit réservoir et débouche à l'intérieur de celui-ci par la dite base ouverte dudit réservoir, la paroi pleine dudit réservoir étant étanche de manière à pouvoir emprisonner de l'air entre la paroi du réservoir et le niveau de l'eau à l'intérieur dudit réservoir.
Selon des modes de réalisation particuliers et avantageux du dispositif selon l'invention :
- le dispositif comprend des premiers moyens d'amarrage dudit premier conduit tj au fond de la mer et/ou à une embase reposant au fond de la mer, et desdits seconds moyens d'amarrage dudit deuxième conduit et/ou dudit réservoir ainsi amarré(s) au fond de la mer et/ou au dit premier conduit,
- ledit réservoir est solidaire dudit deuxième conduit et entoure celui-ci de manière étanche, - ledit réservoir est constitué par une enveloppe, qui peut être notamment souple ou rigide, traversée de manière étanche par ledit deuxième conduit t2,
- ladite enveloppe présente dans sa partie supérieure une forme de calotte sensiblement hémisphérique ou de cloche. - ladite enveloppe souple est apte à adopter une forme de calotte sensiblement hémisphérique ou de cloche au fond de la mer lorsqu'elle est amarrée et que l'on injecte de l'air comprimé dessous ladite enveloppe,
- le dispositif comprend des moyens d'injection d'air comprimé à l'intérieur dudit réservoir,
- le diamètre de la base ouverte dudit réservoir est tel que sa surface d'ouverture soit au moins égale à celle de la source.
- la longueur dudit premier conduit t. est supérieure ou égale à la hauteur des reliefs et/ou objets, naturels ou non, reposant au fond de la mer dans la proximité de ladite source sous-marine dans un rayon correspondant à celui de la base ouverte du réservoir,
- la partie supérieure dudit premier conduit t. entourant la partie inférieure dudit deuxième tuyau est évasée en forme d'entonnoir avec sa petite base inférieure, - Ce mode de réalisation favorise le bon déversement de l'excès de débit d'eau douce dans le réservoir en tant que de besoin,
- Le diamètre D, dudit premier conduit t au niveau de l'extrémité inférieure dudit deuxième conduit t2 est tel que la surface annulaire entre les deux dits premier et deuxième conduits à ce niveau est supérieure ou égale à la surface de la section dudit premier conduit (soit supérieur à πDj 2/4 pour une section circulaire).
- ledit deuxième conduit remonte directement en surface, de préférence sensiblement verticalement depuis l'extrémité supérieure dudit deuxième conduit, et l'eau douce est récupérée en surface et transportée à terre de préférence par un navire.
- ledit deuxième conduit peut redescendre et reposer au fond de la mer pour rejoindre la côte, et ainsi acheminer l'eau à la côte, de préférence en débouchant à terre à une hauteur inférieure au niveau de la mer. La présente invention fournit également un procédé de mise en place d'un dispositif de captage d'eau douce caractérisé en ce que l'on réalise les étapes suivantes, dans lesquelles :
1) on positionne ledit premier tuyau tj au-dessus de ladite source d'eau douce sous-marine et on amarre ledit premier tuyau tα au fond de la mer, de telle sorte que l'extrémité inférieure dudit premier tuyau tj entoure de manière étanche tout ou partie de ladite source d'eau douce, et 2) on descend au fond de la mer lesdits deuxième tuyau t2 et réservoir que l'on amarre au fond de la mer et/ou audit premier tuyau tl 5 de telle sorte que l'extrémité inférieure dudit deuxième tuyau t2 soit contenue à l'intérieur de la partie supérieure dudit premier tuyau tl 3 et
3) on injecte de l'air à l'intérieur dudit réservoir de manière à obtenir une interface air-eau à la partie supérieure dudit premier tuyau à une dite hauteur de l'interface air-eau à l'intérieur dudit réservoir correspondant, de préférence, à une dite hauteur H.
Les procédé et dispositif de captage d'eau douce selon l'invention sont avantageux à plusieurs titres. En premier lieu, ils permettent de capter l'eau douce en empêchant tout contact, et donc tout mélange eau douce-eau salée, et donc de récolter une eau douce pure. En effet, l'air à l'intérieur du réservoir crée une interface infranchissable par l'eau salée qui ne peut contaminer l'eau douce récoltée à travers ledit deuxième conduit t2. En second lieu, les procédé et dispositif selon l'invention permettent de capter l'eau douce avec un débit de captage d'eau douce sensiblement constant, sans risque de surpression excessive et donc en évitant toute perturbation hydrogéologique de la source pouvant en résulter, et ce, en l'absence de moyen(s) mécanique(s) de régulation de débit à l'intérieur desdits premier et deuxième conduits tels que des clapets anti-retour d'évacuation, notamment au niveau de la jonction desdits premier et deuxième conduits ou au niveau du réservoir.
Au total, les procédé et dispositif selon l'invention permettent de réguler le débit prélevé de la source et la charge hydraulique de la source à
sa sortie, indépendamment de son débit naturel, en évitant le risque d'intrusion d'eau salée dans la conduite d'acheminement à terre à travers ledit deuxième tuyau en cas de pompage excessif, et ce par des moyens de régulation fondés sur un principe hydraulique et non mécanique et donc en l'absence de la mise en œuvre de moyens de régulation additionnels mécaniques.
Comme montré sur la figure 1, si le débit de l'eau douce s'écoulant de la source, excède le débit limite donné, celle-ci peut suivre deux chemins à l'extrémité supérieure dudit premier tuyau, à savoir : - un premier chemin C2 par lequel elle remonte à la surface à travers ledit deuxième conduit t2 au débit donné, de préférence le débit moyen de la source, et
- un deuxième chemin Ct par lequel elle passe dans l'espace annulaire à l'intérieur dudit premier conduit ti et à l'extérieur dudit deuxième conduit t2 à un débit correspondant au différentiel entre le débit de la source et ledit débit donné.
Il est possible de déterminer les dimensions des conduits ti et t2 et la hauteur H, entre l'interface eau-air dans le réservoir et l'extrémité supérieure dudit premier tuyau, de telle sorte que, lorsque le débit de la source correspond au débit que l'on souhaite prélever, notamment au débit moyen d'écoulement de la source, toute l'eau douce suit le chemin C2 à travers ledit deuxième conduit et la surpression, au niveau de la source, reste inférieure ou égale à la surpression limite tolérée de la source.
En effet, le réglage de la hauteur H de l'interface influe directement sur le débit passant dans ledit deuxième conduit t2, ainsi que sur la valeur de la surpression engendrée sur la source.
En pratique, on peut procéder de la manière suivante :
1) On mesure le débit moyen de la source, et
2) On détermine la hauteur H de telle sorte que l'expression ρt x g x H + G + P. < ΔPS soit vérifiée.
Les pertes de charge V1 dans ledit premier tuyau t|, sont liées à la géométrie et, bien sûr, à l'état de la surface du matériau constitutif de la paroi interne desdits conduits, ainsi qu'à la vitesse de l'eau circulant dans ledit premier tuyau.
Ainsi, en cas de crue et d'augmentation du débit d'eau douce au niveau de la source, on observe que le débit s'écoulant à travers ledit deuxième conduit t2, est constant, quel que soit le débit d'écoulement au niveau de la source, et la hauteur H reste constante, l'excès de débit s'écoulant à travers ledit deuxième chemin Cj. L'eau douce déborde de l'extrémité supérieure dudit premier conduit ti dans l'air le long de la paroi extérieure dudit premier conduit tf puis arrive dans l'eau salée, à la jonction interface air-eau, dans la partie basse dudit réservoir, ce qui a pour effet de chasser, par la partie basse dudit réservoir, une quantité équivalente d'eau, le volume d'air restant donc constant à l'intérieur dudit réservoir et la surpression hydraulique tolérée au niveau de la source n'étant jamais dépassée.
La valeur H reste constante. Toutefois, en cas de prélèvement accidentel supérieur au débit naturel de la source, le niveau d'eau douce dans la partie supérieure dudit premier conduit va baisser et passer sous l'extrémité inférieure dudit deuxième conduit t2, ce qui va avoir pour effet de faire rentrer de l'air dans ledit deuxième conduit t23 et non pas de l'eau salée car le système se désamorce momentanément. En pratique, ledit réservoir est descendu au fond de la mer, vide d'air et donc rempli d'eau de mer, et, lorsqu'il est position au-dessus de l'extrémité supérieure dudit premier conduit t|, on injecte de l'air à l'intérieur du réservoir et c'est la quantité d'air injectée dans ledit réservoir qui permet de régler la hauteur H.
On comprend que la forme et la valeur du volume dudit réservoir n'ont pas d'incidence sur le principe de captage hydraulique de l'eau douce et seront le plus petit possible et le plus adapté à la facilité d'installation dudit réservoir au fond de la mer. L'étanchéité à l'extrémité inférieure dudit premier conduit, est obtenue en faisant en sorte que le périmètre du conduit épouse le contour du relief du fond de la mer au niveau de la source. Ledit premier conduit peut être amarré au fond de la mer par des lests ou un boudin périphérique reposant au fond. Pour minimiser les pertes de charges dans le premier conduit ti et donc la surpression qu'elles induisent au niveau de la source, il est avantageux de mettre en oeuvre un tuyau ti le plus court possible et de plus grand diamètre. En pratique, le premier tuyau t| s'étend sur une hauteur d'eau de préférence supérieure à l'altitude du relief du fond sous-marin, dans la proximité immédiate de la source et/ou des obstacles et encombrements, naturels ou non, tels que principalement des rochers.
La base ouverte du réservoir peut ainsi être amarrée au fond de la mer et/ou au dit premier tuyau, dégagée à une certaine distance au-dessus de la source et, notamment, au-dessus dudit relief et/ou objets, naturels ou non, dans la zone de la source.
D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la lumière détaillée d'un mode de réalisation qui va suivre, fait en référence aux figures 1 et 2 qui représentent respectivement un dispositif de captage installé au fond de la mer, au-dessus d'une source sous-marine d'eau douce (figure 1) et le réservoir 4 (figure 2).
On a réalisé un dispositif de captage d'eau douce adapté pour récolter l'eau douce de la source dite de "la Mortola" située en Italie entre
Menton entre Nintimille. Cette source présente un débit moyen d'eau douce de 100 1/s. Les hydrogéologues ont déterminé que la surpression hydraulique maximale tolerable pour cette source, est de 0,1 bar. Cette
source est située à une profondeur de 36 m et son orifice sort au pied de blocs rocheux d'une hauteur de 5 m. Elle est située à 800 m de la côte.
Compte-tenu de la configuration de l'orifice de la source et des obstacles environnant ledit orifice au fond de la mer, on utilise un premier conduit tt 2 d'une hauteur totale de 7 m, présentant une partie courante tubulaire à section circulaire de diamètre de 0,4 m. Ledit premier conduit t. 2 est terminé à son extrémité inférieure 2- par un entonnoir évasé vers le bas et dont l'extrémité inférieure forme un cercle de diamètre 1,3 m, de manière à bien venir entourer ladite source compte-tenu de la géométrie de l'orifice de sortie de ladite source. Ce premier entonnoir inférieur 2. est constitué d'une tôle rigide, plastique ou métallique, entourant l'extrémité circulaire de la partie courante dudit premier conduit tx 2 à son extrémité inférieure. Ledit entonnoir inférieur 2 représente une hauteur de 4 m.
Ledit premier conduit tx 2 comporte, dans sa partie supérieure, un second entonnoir 22 de petite et grande bases à sections circulaires, réalisé également par enroulement d'une tôle métallique ou en plastique thermoformé, entourant la partie d'extrémité supérieure dudit premier conduit. Cette forme évasée vers le haut de la partie supérieure dudit premier conduit, vise à faciliter le déversement de l'excès de débit d'eau douce de la source à l'intérieur du réservoir 4.
La base inférieure ouverte du premier entonnoir 2t est solidaire d'une embase 8 reposant au fond de la mer et entourant la source. Elle peut aussi être entourée d'un boudin de sable ou béton ou autre lest périphérique assurant l'étanchéité avec le fond de la mer. La partie courante dudit premier conduit tx 2 peut être constituée d'un tuyau souple ou rigide. Il est disposé verticalement au-dessus de ladite source.
Ledit réservoir 4 est constitué d'une enveloppe supérieure 4t rigide traversée en son centre par un deuxième conduit t2 3, de préférence, rigide, de diamètre 0,4 m.
L'enveloppe rigide constitutive de la partie supérieure dudit réservoir 4 forme une calotte 4X hémisphérique de diamètre 1,8 m et prolongée à sa base d'une surface tronconique appelée ci-après cône 42 de 2 m de hauteur entourant ledit premier conduit. C'est la base ouverte dudit cône 42 qui laisse échapper le surplus d'eau douce en cas de crue de la source. Sur la figure 1 , la base du cône 4, est amarrée par des moyens d'amarrage 7t audit premier conduit tx 2, de telle sorte que la base dudit cône soit située à une hauteur de 5 m par rapport au fond de la mer.
La présence du cône 42 est facultative. On peut amarrer la base de la calotte 4X directement audit premier conduit.
La portion dudit deuxième conduit t2 3 située à l'intérieur dudit réservoir 4 a une longueur de 1 m.
Lorsqu'on injecte 2 m3 d'air comprimé dessous ladite enveloppe constitutive du réservoir 4, après avoir amarré sa base ouverte 43 au fond de la mer ou sur le premier conduit, on introduit une longueur 1 de 0,3 m de la partie inférieure 3X dudit deuxième conduit t2 3 dans la partie supérieure dudit premier conduit tj2.
La hauteur H entre l'interface air-eau 6 à l'intérieur du réservoir 4 et l'interface air-eau à l'extrémité supérieure dudit entonnoir supérieur 22 dudit premier conduit tx 2 est de 0,2 m.
L'extrémité inférieure 3 dudit deuxième conduit t2 3 comporte à sa périphérie des goussets ou voiles 9 qui servent de renforts et de centrage de ladite extrémité inférieure du deuxième conduit à l'intérieur dudit entonnoir 2 à l'extrémité supérieure dudit premier conduit. Sur la figure 1, on a représenté, à peu près à mi-hauteur dudit premier conduit, un débitmètre 10. Ce sont les caractéristiques de ce débitmètre 10 qui ont justifié de mettre en œuvre une portion de dit premier conduit t 2 plus étroite à ce niveau pour l'adapter audit débitmètre 10 dont on disposait.
A la base dudit premier conduit tx 2, on a également adapté des éléments de renfort lx qui servent également d'amarrage par boulonnage sur une embase 8 entourant de manière étanche l'orifice de la source 1.
La détermination de la valeur H et le dimensionnement desdits premier et second tuyaux 2 et 3 ainsi que du volume d'air comprimé injecté dans ledit réservoir 4 ont été déterminés de la manière suivante :
Lorsque la source est en crue et que son débit excède les 100 1/s, notamment atteint sa valeur maximale de 500 1/s, le débit passant à travers ledit tuyau t2 par le chemin C2, reste environ le débit moyen de 100 1/s, tandis que le débit de l'eau douce, passant par le chemin Cx dans l'espace annulaire entre l'extrémité inférieure dudit deuxième tuyau t2 et l'extrémité supérieure dudit premier tuyau tl5 est de 400 1/s au maximum en général. L'eau de la source, remontant à travers ledit premier conduit t 2, rencontre à la base dudit deuxième conduit t2 3, deux chemins possibles C. et C2.
Par le chemin Cl 3 l'eau douce déborde de l'extrémité supérieure dudit premier conduit tx 2 et coule dans l'air le long de la paroi extérieure dudit premier entonnoir supérieur 2X puis arrive dans l'eau salée, ce qui a pour effet de chasser, par la partie basse du réservoir, une quantité d'eau douce de telle sorte que le volume d'air comprimé 5 contenu dans le réservoir 4 reste constant ainsi que la hauteur H.
Par le chemin C2, l'eau douce passe dans ledit deuxième conduit t2 3 en s'écoulant au débit moyen de la source de 100 1/s compte-tenu du dimensionnement dudit premier tuyau et de la détermination de la valeur H d'une part, et du fait que la surpression hydraulique maximum tolérée par la source est de 0,1 bar.
L'eau douce emprunte toujours le chemin lui offrant le moins de "résistance". Pour le chemin Cl 5 cette "résistance", à partir de l'interface air-eau, est essentiellement déterminée par l'énergie ^H, avec ρ^masse
volumique de l'eau douce, g=9,81 m/s2. On voit ainsi que lorsque H augmente, on favorise le passage par C2.
Pour le chemin C2, la "résistance" que rencontre l'eau douce pour s'écouler à travers le tuyau t2 est égale aux pertes de charge engendrées par son écoulement dans ledit tuyau t2 mais se calcule de manière conventionnelle en fonction du diamètre, de la longueur dudit tuyau t2 et du débit d'écoulement.
L'enveloppe rigide 4X ainsi que le cône 42 constitutifs dudit réservoir 4, peuvent être constitués d'un matériau plastique, un matériau composite ou en acier.
Ce système de recueillement de l'eau douce peut fonctionner, comme mentionné précédemment, sans pompe puisque l'eau douce, de par sa densité plus faible que l'eau de mer, remonte naturellement en surface.
Toutefois, si le deuxième conduit t2 3 redescend au fond de la mer pour rejoindre la côte, le niveau d'altitude auquel débouche ledit deuxième conduit t2 3, doit être suffisamment en dessous du niveau de la mer pour, au moins, compenser les pertes de charge dans la conduite t2.