DISPOSITIF DE TRAVAIL DE LA TERRE A ROULEAU, EQUIPE DE LAMES
TRANCHANTES
La présente invention concerne un dispositif de travail de la terre à rouleau, équipé de lames tranchantes.
Dans le travail des champs, il est de nombreuses occasions d'avoir à émietter des mottes de terre après travail, notamment avec des socs, ou à plier et briser du chaume après la moisson et avant le travail de la terre pour de nouvelles plantations.
Dans le cas d'un travail pour l'émiettement des mottes de terres générées par les outils de travail en profondeur, il existe des rouleaux à barres bien connus qui assurent non seulement l'émiettement de la terre mais aussi un léger compactage.
Ce compactage dit aussi "réappuyage", est utile après la mise en sol des graines ou après un travail du sol en profondeur.
Ces rouleaux comprennent généralement des flasques régulièrement répartis le long d'un axe de rotation, flasques sur la périphérie desquels sont disposées des barres, soit droites suivant les génératrices, soit de façon hélicoïdale. Ces barres sont à section ronde ou des fers plats sans aucun tranchant.
Ces barres ont un rôle d'appui et d'émiettement mais elles ne permettent pas de tailler des herbes ou des chaumes, ni de les enfouir.
De plus, dans les terrains qui présentent une plus forte densité de pierres, les rouleaux à barres travaillent mal et assurent un travail irrégulier.
Le rouleau à barres présente aussi un problème de poids car les barres et les flasques conduisent à un poids faible par rapport à la surface de contact avec le sol, ce qui conduit à une pression au sol relativement modeste. On sait aussi que dans l'agriculture, il convient de gagner du temps car ce qui manque le plus est la main d'oeuvre. De toutes les façons, si l'on souhaite une certaine rentabilité, il faut impérativement diminuer cette main d'ceuvre dont le coût est très élevé en plus de sa rareté. Une autre solution consiste à travailler vite. De ce fait, les interventions sur les terres ne pouvant être diminuées, une solution pour améliorer la rentabilité est de combiner des interventions lors d'un passage.
C'est ainsi qu'après moisson, il subsiste des chaumes dans les champs. Avant de semer de nouveau, il faut préparer la terre. Or le passage de socs n'est pas une opération réalisée systématiquement car elle brasse la couche de terre de façon trop brutale et trop en profondeur. De plus elle est longue. Cette opération de labour n'est pas une nécessité lors d'une succession de cultures adaptées. Aussi existe-t-il de nouveaux appareils de travail du sol comme celui décrit dans la demande de brevet français N° 01 06740, au nom du même demandeur. Cet appareil combine un déchaumeur à disques avec des dents en aval qui ouvrent des sillons, suivies immédiatement après, de distributeurs de graines dans lesdits sillons, des lames montées sur ressort assurant la fermeture des sillons et un rouleau à barres rondes permettant de réappuyer la terre. Cette dernière opération conduit à une mise en contact intime des graines avec la terre et avec l'humidité qu'elle contient provoquant une levée rapide des plants. Le problème préalable est le passage dans un sol comportant du chaume.
En effet, le chaume perturbe souvent le travail des outils plus délicats qui suivent en provoquant des bourrages. Ainsi les disques qui doivent couper les
chaumes n'ont pas nécessairement l'efficacité optimale lorsqu'ils attaquent directement un chaume, surtout s'il est assez haut.
La présente invention propose un rouleau à lames, susceptible de travailler seul, en combinaison avec d'autres outils en amont ou en aval, qui est ajustable en fonction du travail à réaliser et de la nature du terrain, qui est apte à travailler y compris en terrain pierreux, qui est d'un coût compatible avec celui d'un outil tracté et peu élevé par rapport à celui d'un outil animé, tout en conduisant à un travail très efficace.
Le dispositif de travail du sol à lames tranchantes selon la présente invention est maintenant décrit en détail selon un mode de réalisation particulier, non limitatif, en accord ayec les figures qui représentent :
- figure 1, une vue de face du dispositif de travail du sol selon l'invention, avant montage des tôles d'obturation,
- figure 2, une vue de face du même dispositif que celui de la figure 1, après mise en place de ces tôles d'obturation,
- figure 3, une vue de détail, en élévation latérale, du flasque d'extrémité, et
- figure 4, une vue simplifiée du même flasque avec une lame moins profonde. Sur la figure 1, on a représenté un dispositif de travail du sol qui comprend un bâti composé de flasques 10, montés fixes et répartis sur un axe 12 plein, dont les extrémités 14 sont ensuite rapportées dans des paliers.
Ces flasques reçoivent des lames 16, tranchantes, montées de façon hélicoïdale. Ces lames sont inclinées par rapport aux axes radiaux.
Ces lames présentent une constitution en deux parties, la première, un talon 18 permettant la fixation sur les flasques et la seconde un tranchant 20, dans le cas présent sous forme d'un biseau, assurant la fonction tranchante.
Comme représenté sur la figure 3, les lames sont maintenues par le talon 18 dans des logements 22 borgnes ménagés dans chacun des flasques 10. A chaque
logement est associée une butée 24 de profondeur. Pour la clarté du dessin une seule butée est représentée.
Cette butée est fixée sur le flasque par au moins une vis 26. Elle comprend une plaque 28 elle-même munie d'une découpe 30. De façon avantageuse, il est prévu des moyens 32 de réglage de la mise en saillie de la lame.
Dans chaque flasque, il est ainsi prévu deux taraudages 34-1 et 34-2, susceptibles de recevoir la vis 26 conduisant à deux positions de la plaque 28. La profondeur de la découpe 30 de la plaque 28 est telle que lorsque la vis 26 est positionnée dans le premier taraudage 34-1, la lame pénètre de façon restreinte dans le logement 22 borgne, la lame faisant saillie de façon prononcée, à la périphérie des flasques. C'est la représentation de la figure 3.
Lorsque la vis 26 est positionnée dans le second taraudage 34-2, la lame pénètre de façon plus prononcée, allant au fond du logement 22 borgne. Dans ce cas, la lame fait peu saillie à la périphérie des flasques. La profondeur de pénétration est plus faible comme cela sera expliqué plus avant. C'est la représentation de la figure 4.
Le dispositif de travail de la terre selon l'invention comprend en outre des tôles
36 d'obturation, de profil adapté pour coopérer avec l'espace inter-lames, de forme développée complexe à savoir double curviligne.
Pour faciliter le montage, notamment dans le cas de grandes largeur de travail, il est prévu deux demi tôles 366 et 36D d'obturation.
Ces demi tôles sont introduites latéralement, entre les lames. Elles sont immobilisées au moyen d'arrêtoirs 38 en extrémité, par rapport au dernier flasque 10. Ces arrêtoirs sont solidarisés sur les flasques concernés par des vis de préférence, en sorte de permettre un démontage lorsque cela est nécessaire en maintenance.
Ces tôles 36 viennent en appui sur la périphérie des flasques et sont maintenues en position par les lames placées de façon hélicoïdale, inclinées par rapport aux directions radiales.
Selon un perfectionnement de l'invention, il est prévu un revêtement 40 des tôles 36 d'obturation. Ce revêtement est de façon préférentiel en élastomère, de grande dureté et présentant une très forte résistance à la dégradation par les chocs et l'abrasion.
On connaît des garnissages en élastomère susceptible d'être vulcanisé, du type de celui utilisé dans la fabrication des pneumatiques. Un tel garnissage présente l'avantage d'absorber les émissions sonores générées par les chocs des tôles sur les pierres, amplifiées par la chambre fermée constituée par les tôles.
Le dispositif fini est représenté sur la figure 2, sans le châssis d'attelage qui ne présente pas d'intérêt. Un tel dispositif est tracté sur le champ, après la moisson.
Le poids est augmenté par la présence des tôles d'obturation. De plus, ce poids est concentré sur la partie de lame qui travaille, ce qui conduit à une pression au sol très importante de la partie biseautée de la lame.
La pénétration de la partie tranchante est excellente. Par contre, la pénétration est limitée puisque les tôles viennent au contact du sol et forment une butée. Le sol n'est donc pas compacté de façon inappropriée.
C'est là que le revêtement en élastomère trouve tout son intérêt.
Les pierres éventuellement rencontrées ne peuvent pas se loger entre les dents comme elles pourraient le faire en l'absence de tôles, ce qui permet de réaliser un travail de qualité.
Les moyens de réglage de la profondeur de pénétration des lames sont également attractif car, en fonction de la nature des terrains, il peut être utile de modifier la profondeur de travail.
Dans un sol meuble et léger, la profondeur de travail devra être plus grande car l'effet de réaction du sol est faible. De plus, il n'y a aucun risque de colmatage entre les lames. De plus, le revêtement en élastomère évite aussi, par ses possibilités de déformation, un décolmatage systématique. Les déformations sont très modestes mais suffisantes.
Si le sol est plus dense, la profondeur des lames peut être réduite car l'effet de résistance est suffisant pour permettre une coupe des chaumes ou au moins un multi-poinçonnage efficace, le sol formant contre-lame. Le colmatage est dans ce cas, doublement évité, par la faible profondeur et par la présence du revêtement élastomère.
On note que le rouleau selon la présente invention peut aussi être utilisé seul. En effet, dans le cas où il n'est pas combiné avec d'autres opérations comme avec l'appareil décrit dans la demande de brevet français N°01 06740, il peut être passé dans un champ pour rabattre les chaumes et les couper où les poinçonner en des points multiples puis les enfouir. Dans ce cas, on perd l'avantage d'un travail en temps masqué qui procure un gain de temps
Le bénéfice d'une telle opération reste important car les chaumes coupés et enfouis se dégradent rapidement et dans tous les cas, ils ne perturbent pas les opérations qui peuvent intervenir dans les quelques semaines qui suivent. C'est ainsi que l'on peut citer l'exemple suivant dans lequel on met en œuvre le rouleau selon la présente invention. Aux mois de mars/avril, on plante des graines de tournesol. La récolte est réalisée en septembre, ce qui laisse subsister au sol du chaume avec des tiges coupées de 70 cm, pour donner un ordre d'idée. Avant de préparer la terre pour cultiver du blé, dans les 4 à 5 semaines qui suivent la récolte, il faut prendre en compte les tiges qui subsistent. On recourt alors à un appareil combiné pour préparer et semer directement.
Dans ce cas, le rouleau selon l'invention est disposé en amont des moyens ouvreur de sillons et semeur. Il peut même avantageusement être disposé en amont du tracteur.
Le rouleau assure par ses lames tranchantes la découpe des chaumes et permet aux autres outils de ne pas provoquer de bourrages qui conduiraient à un travail de piètre qualité.
Si l'on utilise le dispositif combiné de la demande de brevet français
N° 01 06740, les disques assurent également une découpe supplémentaire de ces chaumes déjà triturés et découpés par le premier rouleau. Combiné avec un train d'outils, il permet de réaliser un travail de qualité et surtout autorise une plus grande efficacité de fonctionnement de chacun des outils, de façon isolée.
Lorsque des dents de travail du sol se trouvent en aval du rouleau à lames tranchantes, elles réalisent une ouverture de sillon plus nette, ce qui favorise à son tour une dépose de chaque graine de façon plus précise et qui enfin permet de mieux refermer le sillon et de mieux réappuyer la terre.
Un tel dispositif est prévu pour être tracté, on entend par tracté le fait de l'associer à un tracteur. Néanmoins, le dispositif peut être disposé à l'avant ou à l'arrière du tracteur, sans aucun inconvénient.